‘Personne ne peut briser l’esprit d’un Danseur du Soleil’

Par Brenda Norrell
Censored News
12 juillet 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

GENÈVE – Les mots de Leonard Peltier ont conclu la session d’une semaine du Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones des Nations Unies, à Genève, ce matin.

« Je ne pouvais pas m’imaginer que cinquante ans plus tard je serai enterré dans un cauchemar d’enfermement. J’ai été choisi pour être le sacrifice qui devait couvrir les crimes commis contre notre peuple » dit Peltier dans un message à la session des Nations Unies.

Parlant d’un autre cycle autour du soleil, Peltier dit « Je suis toujours là ».

« Le temps m’a encore arraché une année de plus » dit Peltier de la cage de béton et d’acier où il est emprisonné.

« Je suis en fait enfermé depuis 60 ans » dit Peltier. « Je pourrais quitter ce monde dans une boite réfrigérée, c’est la dure vérité. Mais j’ai mis tout mon cœur et mon âme à rendre notre monde meilleur ».

Peltier dit qu’il peut imaginer ce qui se passe en dehors de ces murs, et peut voir le réveil de l’ancienne fierté Autochtone qui lui réchauffe le cœur.

Il a évoqué les Guerriers Spirituels qui combattent le racisme, l’oppression et l’avidité.

« Personne ne peut briser l’Esprit d’un Danseur du Soleil. Parce que je ne leur ai jamais abandonné mon intégrité. Je reste intact ».

« Souvenez-vous de qui vous êtes, même s’ils viennent pour votre terre, votre eau, votre famille ».

« Nous sommes les enfants de notre Mère la Terre » dit-il.

« Je désire ardemment tourner mon visage vers le ciel. Dans cette cage, on me refuse ce plaisir simple. Je suis en prison, mais dans mon esprit, je reste comme quand je suis né, un Esprit Autochtone libre. C’est ce qui me permet de rire, de continuer à rire ».

« Ces murs ne peuvent pas retenir mon rire ni mon espoir » dit Peltier, ajoutant que ceux qui travaillent toute la journée pour sa libération lui donnent de l’espoir.

« J’espère respirer à l’air libre avant de mourir ».

« L’espoir est dur à maintenir, mais personne n’est assez fort pour me le prendre ».

« Je vous aime. J’espère pour vous. Je prie pour vous. La prière est plus qu’un cri adressé au Créateur qui se déroule dans votre tête, la prière est une action. C’est ce que disent les grands-pères et les grands-mères ».

Une personne qui parle, une personne qui chante, une personne qui danse, le combat continue avec l’autodétermination.

« Notre combat continuera » dit Peltier.

Le message de Peltier, transmis par sa fille, a été lu avant les prières de clôture, ce matin à la session du Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones, à Genève.

Maintenant, le Mécanisme d’Experts envoie les recommandations des Peuples Autochtones du monde au Conseil des Droits Humains des Nations Unies.

Les recommandations, qui ont été lues ce matin, incluent l’application de la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones ; la nécessité de maintenir les droits des Peuples Autochtones pendant la transition énergétique verte ; la nécessité de protéger les Peuples Autochtones de la militarisation, et le besoin de protection des défenseurs de la terre menacés par les grandes entreprises, en particulier les femmes Autochtones.

Au cours de la session, des menaces et du harcèlement contre plusieurs Autochtones qui faisaient leurs déclarations, ont été signalés, ce que le Mécanisme d’Experts a dit prendre au sérieux. Plus de 100 participants n’ont pas pu faire leurs déclarations à cause du grand nombre de personnes présentes. Ces déclarations seront mises sur le site web.

 

Par Shannonlynn Chester
Censored News
13 juin 2024
Traduction Christine Prat

En Février dernier, un journal local a publié un article sur Klee, disant « ENRAGER. En Beauté ». Mais quelque fois, le monde ne le voyait pas (ni lui ni aucun d’entre nous associés avec lui) de cette manière. Sa façon d’ « enrager en beauté » ne convenait pas du tout à ce que la société voyait comme normal ou pacifique, mais je me suis souvenue aujourd’hui que Klee voyait de la beauté dans toute chose. Si elle n’existait pas dans une chose, il s’en occupait, il en disait la vérité. C’était quelqu’un qui vivait, respirait la beauté, l’amour, la parenté, le respect… il incarnait hózhó – nous devrions tous être comme cela.

Je suis l’une des trois personnes qui sont encore ici, à l’Infoshop Taala Hooghan. Je l’entretiens toujours, j’ai été là régulièrement depuis janvier. Il y a des moments où il faut que je fasse une pause d’une ou deux semaines, car c’est un « travail » épuisant …pas seulement physiquement, mais émotionnellement et mentalement aussi.

La plupart du temps, je suis ici en pilote automatique – je nettoie, j’organise et j’emballe, mais certains jours sont différents… parce que je tombe sur des choses qui me rappellent tout ce que nous avons fait ici, au nom de l’aide mutuelle. J’ai passé 4 ans ici, je connais chaque fissure du plancher, chaque trou dans le mur. Depuis que Klee a rejoint les ancêtres, ça n’a pas été facile d’être ici, mais la plupart du temps ça guérit et c’est devenu une partie intégrante de mon processus de deuil, je crois.

Certains jours, des parents sans abri viennent et je dois leur dire que nous fermons. Et souvent, quelqu’un vient demander Klee, quelques fois juste en le décrivant – disant qu’il les aidés il y a des années et qu’ils veulent le remercier. Il faut encore que j’annonce la nouvelle à d’autres ici et là. Beaucoup de larmes ont été versées sur le parking… ça nous donne de la force et de la résilience et des affirmations de mieux faire. Et d’aller mieux.

J’arrive enfin aux dernières provisions que nous distribuions en tant qu’Aide Mutuelle de Kinłani et Soutien des Guérisseurs Diné (faisant partie d’un collectif et d’un réseau plus étendu que nous avions d’abord appelé Aide Mutuelle Autochtone). Avec l’aide de quelques personnes, je me suis assurée que tout retournait à la communauté, d’une manière ou d’une autre, parce que tout ici a toujours été pour les gens de notre peuple.

Merci Shannonlynn de partager tes souvenirs, et le bon travail que tu faisais avec Klee, et continues à faire – Brenda, Censored News

Livraisons de l’Aide Mutuelle de Kinłani à Black Mesa, Photos Klee Benally en mai 2020

 

Les Tohono O’odham dirent que ça leur brisait le cœur de voir la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland [Acoma, première Autochtone à entrer au gouvernement] promouvoir le projet d’énergie éolienne de SunZia. Les terres ancestrales des Tohono O’odham et des Apaches San Carlos sont passées au bulldozer pour faire passer des lignes de transmission dans la vallée naturelle primaire de la Rivière San Pedro. Les Bulldozers détruisent d’anciens villages, des sites funéraires et des sols où poussent des plantes médicinales. – Censored News

Une Juge Fédérale Prend Parti pour l’Intérieur sur la Fausse Énergie Verte : il rejette une plainte déposée par les Nations Tohono O’odham et Apache San Carlos

Énergie Propre, Mensonge Sale

Par Brenda Norrell,
Censored News,
8 juin 2024
Traduction Christine Prat

Une juge fédérale a rejeté la plainte déposée par les Nations Tohono O’odham et Apache San Carlos, qui avaient demandé une injonction restrictive contre la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland et une injonction d’arrêter les bulldozers qui creusent à travers leurs anciens territoires, et détruisent des sites d’anciens villages, des sites funéraires et des terres où poussent les herbes médicinales.

« L’héritage américain prévaut, traités non respectés, lois de protection laissées de côté et des traitres qui leur montrent les failles », dit Ophelia Rivas, Tohono O’odham.
« C’est la soi-disant souveraineté tribale. Le territoire tient bon et n’est renforcé que par les gens authentiques qui y mettent de la farine de maïs, pas par des politiciens ».

Les Nations Tohono O’odham et Apache San Carlos et des écologistes essayaient d’arrêter la construction d’une partie d’une ligne de transmission à 10 millions de dollars, qui transportera de l’énergie produite par des éoliennes, du Nouveau-Mexique à la Californie.

Le projet de Transmission SunZia est la propriété privée du Fond de Pension du Canada.

Á Tucson, la juge fédérale Jennifer Zipps a rejeté la plainte contre la ligne de transmission qui démolira des sites sacrés et des zones sauvages du Sud-ouest.

Zipps dit, dans sa décision, que les plaignants arrivent des années trop tard pour leurs objections. Cela fait suite à une décision précédente par laquelle elle rejetait leurs demandes d’injonction préliminaire, disant que le Bureau de Gestion du Territoire avait rempli ses obligations de recenser les sites historiques et de préparer un inventaire des ressources culturelles, selon Associated Press.

La Nation Tohono O’odham, la Tribu Apache San Carlos, le Centre pour la Diversité Biologique et Archéologie Sud-ouest avaient poursuivi en janvier, espérant arrêter les travaux de dégagement de routes et de sentiers, afin d’avoir plus de temps pour identifier les sites culturels importants dans une bande de 80 km de la Vallée de San Pedro, dans le sud de l’Arizona, à l’est de Tucson.

Les Tohono O’odham et les Apaches disaient que l’Intérieur violait des lois fédérales.

Les tribus ont demandé l’intervention d’une cour d’appel fédérale en avril, avançant que le gouvernement fédéral a des obligations légales et distinctes selon la Loi Nationale sur la Préservation Historique et la Loi Nationale sur la Politique Environnementale, et que l’interprétation du Bureau de Gestion du Territoire de la façon dont ses obligations s’appliquent au projet SunZia doit être revue, selon Associated Press.

Pour faire la promotion de la compagnie privée SunZia, la Secrétaire Haaland a qualifié le projet d’ « énergie propre ».

Les Autochtones disent que le canular de l’énergie verte est utilisé au bénéfice d’entreprises privées qui détruisent des sites historiques et sacrés. La compagnie canadienne Lithium America est en train de creuser le Site d’un Massacre de Païutes pour du lithium, et des projets de mines de lithium visent maintenant les sites sacrés Hualapai, en Arizona, et Quechan, dans le sud de la Californie.

Extrait du texte de la plainte :

  1. Le plaignant LA NATION TOHONO O’ODHAM (« la Nation ») est une tribu Indienne reconnue au niveau fédéral avec une instance gouvernante reconnue par la Secrétaire à l’Intérieur. En plus des terres de la réserve de la Nation Tohono O’odham, la Nation maintient des liens historiques, culturels et spirituels profonds avec ses territoires ancestraux plus étendus qui incluent la Vallée de San Pedro. Beaucoup de membres de la tribu retracent leurs origines aux Sobaipuri O’odham, dont de nombreux villages le long de la Rivière San Pedro ont été cités par les premiers conquistadors Espagnols lorsqu’ils sont arrivés dans la région au début des années 1500. De plus, les membres tribaux de la Nation sont descendants des Hohokam, l’ancien peuple qui vivait et prospérait le long des rivières du Sud de l’Arizona, entre autres la Rivière San Pedro. La Vallée de San Pedro est un Paysage Culturel Traditionnel de la Nation Tohono O’odham et de nombreuses tribus avec lesquelles elle a partagé cette vallée pendant des millénaires.

Klee Benally
20 novembre 2023
Traduction Christine Prat

C’est ce à quoi ressemble la profanation/dévastation.

Hier, comme je lançais mon nouveau livre sur la défense du sacré et l’anarchisme Autochtone, j’ai reçu un appel d’un activiste local disant qu’il y avait une alerte à la mine d’uranium Pinyon Plain, qui se prépare à commencer à extraire du minerai (probablement dans quelques semaines). Une violation possible devait être vérifiée et signalée. Alors, j’ai répondu à l’appel à l’action… bien que nous n’ayons pas trouvé de preuve concernant l’alerte, c’est clair que la mine toxique est plus près que jamais d’opérer (voir www.HaulNo.com pour plus d’informations) …

Alors, pourquoi suis-je en train de regarder d’abord des images de Dook’o’oosłííd (Pics San Francisco, Arizona Snowbowl) ?

Eh bien, ils ont ouvert vendredi sans neige naturelle. 100% de neige artificielle faite d’eaux usées traitées qu’ils achètent sous contrat à la ville de Flagstaff #cityofflagstaff

Ils sont autorisés par les Service des Forêts à pomper Près de 700 millions de litres d’eau d’égouts pour faire de la neige sur la montagne.

Mon livre réfléchit sur les leçons et (surtout) les échecs dont j’ai appris beaucoup depuis 30 ans que ce combat dure. Le livre aurait pu porter seulement sur ce problème, mais j’avais déjà réalisé un documentaire et il y a d’autres sources… Ce qui est important, c’est que cela soit possible sur une montagne considérée comme sacrée par 13 Nations Autochtones.

Ce qui est important, c’est qu’il soit même possible d’extraire de l’uranium de Red Butte sacrée, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon du Colorado et de le transporter à travers des communautés déjà irréparablement empoisonnées.

Ces deux catastrophes capitalistes coloniales de ressources sont le paysage sacré conflictuel de notre existence et de notre survie en tant que Peuples Autochtones, ici.

Les progressistes ont les mains vides quand ils supplient les politiciens d’admettre leur douleur et de lâcher quelques poignées de reconnaissance.

Autoriserons-nous que l’uranium soit extrait à Red Butte sacrée et transportée à travers nos communautés déjà empoisonnées par des centaines de mines d’uranium abandonnées ?

Est-ce que Snowbowl, la Ville de Flagstaff et le Service des Forêts pourront continuer à violer nos sites les plus sacrés sans protestation ?

Il est temps de passer à l’action, encore…

Où êtes-vous, chers guerriers ?
#defendthesacred #nospiritualsurrender

Klee Benally ‘Carry On’

Par Brenda Norrell
Censored News
9 avril 2024
Traduction Christine Prat

À propos de l’extraction de ressources, et comment le Conseil Tribal Navajo a été créé pour signer des baux pour du pétrole et du gaz, Klee cite l’aimable fermier de Shiprock Larry Emerson [2e à gauche sur la photo], qui a reçu son diplôme de doctorat juste avant de quitter ce monde.

« Ça ne sert à rien d’essayer de décoloniser le gouvernement Navajo – il n’était pas bon pour nous, dès le départ. Sa structure et son fonctionnement sont une réplique du système américain, et le système américain parait être au bord de gouffre et de l’échec, comme le grand Empire Romain ».

Au sujet des monstres que sont l’extraction de pétrole et de gaz et les mines de charbon, Klee cite Louise Benally, de Big Mountain, sa tante, dont les membres de la famille ont passé leur vie à résister à l’extraction de charbon, à la relocalisation forcée et à la machine du gouvernement tribal.

Louise dit « Les lois naturelles et les Peuples Autochtones étaient déjà là, en bonne intelligence, avant l’arrivée de la société coloniale qui trace des lois et des frontières. Cependant, nous, les Peuples Autochtones, auront toujours des liens avec ces terres, nous continueront à vivre de la même manière avec la nature et nous la perpétuerons ».

Klee rapporte les paroles de sa grand-mère, Roberta Blackgoat, qui n’a jamais renoncé au combat. « Le charbon qu’ils minent par explosion est le foie de la Terre. »

Bien que tant aient disparu et que trop soient décédés les cœurs brisés, il y a ceux qui vivent, qui continuent.

Klee écrit « Ceux qui restent de la résistance à la relocalisation forcée ont survécu au monstre qui consumait nos terres, volait notre eau et polluait nos poumons ».

Avant de nous quitter, Klee avait décrit les monstres, la rage contre la machine et les façons de restaurer l’équilibre et l’harmonie.

À propos du livre de Klee Benally, « No Spiritual Surrender : Indigenous Anarchy in the Defense of the Sacred », Detritus Books, automne 2023

Des Australiens se ruent pour extraire du lithium d’un Site Sacré Hualapai et une entreprise Navajo a l’intention de conduire l’opération

Par Brenda Norrell
Censored News
11 avril 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

SYDNEY, Australie – En buvant un verre à l’Opéra de Sydney, des investisseurs entendent combien d’argent ils peuvent se faire en extrayant du lithium en Arizona. L’enthousiaste dirigeant du projet est heureux de leur dire que l’Arizona aime l’extraction minière, comme le montrent toutes ses mines de cuivre.

« C’est un état favorable à l’extraction minière », dit Paul Lloyd, directeur général d’Arizona Lithium, qui a son siège à Perth, en Australie. « Ils sont très favorables à la production de lithium ».

De l’autre côté du monde, les Hualapai font des prières à leur source sacrée, Ha’Kamwe’, site sacré où ils font des rites de guérison et de passage, comme la naissance et les cérémonies de puberté des jeunes femmes. C’est leur lieu de cérémonies depuis des temps immémoriaux.

Pas loin de là, Farmington, Nouveau-Mexique – une ville frontière qui a une longue histoire de crimes contre les Autochtones – est en train de devenir un nouvel épicentre pour des projets de fausse énergie verte.

La Compagnie Navajo d’Energie Transitionnelle, propriété de la Tribu, est prête à se jeter sur l’occasion, obtenir des permis, creuser et développer la mine, et empoisonner l’eau, à un jet de pierre de la source chaude sacrée des Hualapai.

Vern Lund, le PDG de la soi-disant « compagnie d’énergie transitionnelle » a signé un accord formel avec la firme Australienne Arizona Lithium en mars, qui doit lui permettre d’entrer au conseil d’administration. Lund est déjà au conseil d’administration d’une autre compagnie minière au Texas.

Le fait est que l’entreprise Navajo possède quatre mines de charbon, parmi les industries les plus polluantes du monde. Un fait que la nouvelle compagnie d’énergie verte mentionne rarement, est qu’elle pollue la région des Montagnes Rocheuses. Elle est propriétaire des mines de charbon Antelope et Cordero Rojo dans le Wyoming, la mine de charbon de Spring Creek dans le Montana et de la Mine Navajo dans la Nation Navajo.

À Sydney, Australie, où les investisseurs boivent un cocktail, Arizona Lithium a encore plus de bonnes nouvelles pour les faiseurs d’argent Australiens. Arizona Lithium doit aussi extraire du lithium dans le Saskatchewan, à la frontière du Canada avec le Dakota du Nord et le Montana.

À l’opéra de Sydney, Lloyd assure aux investisseurs qu’il y a beaucoup d’argent à se faire, parce que les revenus du pétrole et du gaz, au Saskatchewan, déclinent.

Il y a un boum du lithium en Amérique du Nord, et cela signifie des gains énormes pour les Australiens, selon Lloyd qui ne mentionne pas que sa compagnie – qui a récemment changé son nom de Hawthorne en Arizona Lithium – est dans le rouge et ne fait aucun profit actuellement.

« Il y a un énorme manque d’approvisionnements, je n’ai jamais rien vu de pareil au cours de ma carrière » dit Lloyd enthousiaste aux investisseurs.

Et en plus, ajoute Lloyd, il y a Elon Musk qui pousse le type d’extraction de Big Sandy, en Arizona, extraire du lithium de sédiments. Lloyd dit qu’il y a une demande de lithium dans tout le pays, la mine de lithium de Thacker Pass, dans le Nevada, a maintenant du financement, de GM qui promet d’investir 650 millions de dollars dans la firme canadienne Lithium Americas.

La nouvelle industrie faussement verte

Cette nouvelle industrie faussement verte ce concentre sur les batteries au lithium pour les véhicules électriques, ignorant les coûts réels de la nouvelle conspiration verte – de la mort d’enfants travaillant dans les mines de cobalt en Afrique aux batteries qui explosent, aux coûts élevés de transport et d’importation pour l’industrie des véhicules électriques.

Lloyd ne dit pas que la firme canadienne Lithium Americas creuse le Site d’un Massacre de Païutes et que Lithium Americas poursuit actuellement des Païutes et des Shoshones de l’Ouest dans un tribunal fédéral, pour avoir défendu leur site sacré où se trouvent les restes de leurs ancêtres. Lloyd ne dit pas que Lithium Americas viole toutes les lois fédérales qui protègent les sites religieux et sacrés Autochtones à Peehee Mu’huh, Thacker Pass.

Lloyd ne mentionne par la consultation obligatoire des tribus Autochtones, ni la déclaration obligatoire d’impact environnemental, parce que, comme chacun sait, la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland et son Bureau de Gestion du Territoire, ont trouvé des moyens de fausser la consultation, d’ignorer les inquiétudes de la tribu, et d’approuver soudain les déclarations d’impact environnemental.

C’est ce qui s’est passé dans le Grand Canyon. Les Havasupai ont dit récemment à la Commission Interaméricaine des Droits Humains que l’état et les services fédéraux n’avaient pas consulté les tribus et que leurs soucis avaient été ignorés.

Maintenant, l’eau des Havasupai est menacée par la mine d’uranium Pinyon Plain qui a commencé l’extraction d’uranium en décembre 2023.

Le Département de l’Intérieur de Biden, le Bureau de Gestion du Territoire et les firmes minières étrangères n’ont pas beaucoup de soucis à se faire – parce que les juges fédéraux sont de leur côté. Les juges fédéraux ont violé toutes les lois fédérales qui protègent les sites sacrés Autochtones, et mis en danger des espèces sauvages et l’eau.

Et Lloyd n’a pas à s’inquiéter du coût pour les défenseurs, les anciens et les tribus qui sont forcés de mener des batailles en justice coûteuses, dans des cours fédérales, pour protéger leurs sites sacrés à Peehee Mu’huh dans le Nevada, à Oak Flat en Arizona, et maintenant, contre un autre faux projet vert de Haaland, dans le sud de l’Arizona, là où sont les mines de cuivre glorifiées par Lloyd.

Les Nations Tohono O’odham et Apache San Carlos ont déposé une ordonnance restrictive contre la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland à la cour fédérale de Tucson, en mars dernier, pour empêcher ses bulldozers de détruire des sites historiques et culturels, pour faire passer des lignes de transmission pour le projet d’éoliennes SunZia.

Haaland et ses avocats dirent que leurs bulldozers n’avaient rien détruit d’important là-bas, dans les terres ancestrales des O’odham San Xavier et leurs ancêtres, les Hohokam. Dans la Vallée de San Pedro, les Apaches San Carlos cueillent leurs plantes médicinales et font des prières.

Tout près, les Apaches San Carlos continuent à défendre leur site sacré Oak Flat et livrent une bataille légale coûteuse de plus dans une cour fédérale. Ils s’opposent à la firme Australienne Rio Tinto, qui avait fait sauter 46000 ans d’histoire et de culture Aborigène d’Australie dans la caverne Juukan Gorge.

Rio Tinto a aussi admis les nombreuses agressions contre des femmes près des sites de ses opérations minières. Le plus grand nombre d’agressions sexuelles ont été commis dans ses mines d’Australie et d’Afrique du Sud, dit Rio Tinto.

La destruction d’histoire Aborigène et les nombreuses agressions sexuelles près de ses mines partout dans le monde n’ont pas empêché le gouvernement Biden de se joindre à Rio Tinto dans la poursuite fédérale contre le Bastion Apache, actuellement jugée dans une cour fédérale. Le projet de mine de cuivre sur le site cérémoniel Apache à Oak Flat détruirait aussi un ancien village O’odham proche, avec les déchets de la mine.

À l’Opéra de Sydney, Lloyd se concentre sur les tas de dollars.

« Nous sommes à la bonne place au bon moment » dit Lloyd, assurant les investisseurs Australiens qu’il y a beaucoup d’argent à se faire en extrayant du lithium en Amérique du Nord.

Arizona Lithium, d’Australie, projette, avec l’aide de l’entreprise Navajo, de forer sur trois côtés de la source des Hualapai, ce qui détruirait des sites culturels et bloquerait l’accès à l’oasis des espèces sauvages du désert.

Cette terre de tabac du désert, de cane à sucre, de cactées et de graines d’herbe comestibles, est un site cérémoniel sacré et un lieu de rassemblement pour les Hualapai depuis des temps immémoriaux.

Hualapai, avec environ 2300 membres, est l’une des plus petites tribus des États-Unis.

« Nous n’allons pas avoir de véhicules électriques » dit une Hualapai.

« Cette source est un lieu de guérison et de médecine et de bien d’autres choses. Les gens de notre peuple y sont enterrés. Il y a une tombe juste de l’autre côté de cette colline » dit le directeur des Ressources Naturelles Hualapai, Richard Powskey.

Le Hualapai Ivan Bender, gardien de la source sacrée, dit : « Pour moi, ça retient une vallée de vie vraiment, vraiment sacrée. »

Par Brenda Norrell
Censored News
28 février 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

WASHINGTON – La Commission Interaméricaine des Droits Humains a entendu des témoignages de Navajos, Utes, et Lakota Oglala, sur les impacts de l’exploitation d’uranium sur les droits humains des Peuples Autochtones, à Washington, le 28 février 2024.

« Nahasdzáán Shimá – Notre Mère la Terre – fournit tout ce dont nous avons besoin pour nous maintenir en vie – les quatre choses dont les Navajos parlent – l’air, l’eau, le sol et la lumière – et c’est chez nous » dit Edith Hook, Présidente de l’Association de la Communauté de la Route de Red Water Pond.

« Nous avons vécu avec ce tueur silencieux sans en connaitre les dangers. Après le début de l’extraction, après que la mine ait été creusée, nous ne nous sommes pas rendu compte que nous étions contaminés. »

« Quand nous étions enfants et jouions et gardions les moutons, nous ne comprenions pas que nous étions exposés à des radiations dangereuses » dit Edith Hood.

Elle remercia la commission pour l’avoir entendue et ajouta « Notre propre gouvernement tribal ne nous écoute pas. »

La Commission Interaméricaine des Droits Humains avait été d’accord pour une audience thématique sur comment les politiques d’exploitation de l’uranium avaient conduit à des violations des droits humains dans les communautés Autochtones dans tout le pays. Ça coïncide avec la recrudescence de l’extraction d’uranium, dit le représentant du Centre de Droit Environnemental du Nouveau-Mexique.

« Comme les États-Unis ont mis les bouchées doubles sur la base de l’idée fausse selon laquelle l’énergie nucléaire serait une solution à la crise climatique, l’industrie de l’uranium commence à bénéficier de cadeaux de généreux contribuables à toute l’industrie nucléaire. »

« Des subventions du gouvernement Biden ont stimulé l’extraction d’uranium au point de rouvrir 3 mines en quelques mois, en Utah, dans le Wyoming et en Arizona, près du Grand Canyon. Comme ça a toujours été le cas depuis l’aube de l’Age Atomique, les effets de l’extraction d’uranium ont été largement mis de côté dans le débat sur l’énergie nucléaire. »

Energy Fuels dit accroitre la production d’uranium aux États-Unis, comme les prix atteignent leur niveau le plus haut depuis 16 ans. Energy Fuels avait dit en décembre que la production d’uranium serait augmentée dans trois mines, Pinyon Plain près du Grand Canyon, et La Sal et Pandora dans le sud-est de l’Utah.

Le minerai des trois mines, en 2024, sera entassé à l’usine d’Energy Fuels de White Mesa, en Utah, pour être traité en 2025. Ils préparent aussi deux mines, Whirlwind dans le sud-est de l’Utah, et Nichols Ranch au centre du Wyoming, pour démarrer la production d’uranium d’ici un an, dit Energy Fuels.

L’extraction d’uranium a commencé à Pinyon Plain et menace maintenant l’eau des Havasupai qui vivent dans le Grand Canyon. La mine menace aussi les Navajos, les Hopis, les Utes et les résidents du sud-ouest, le long de la route de transport du minerai d’uranium, du Grand Canyon à l’usine d’Energy Fuels dans le sud-est de l’Utah.

Le Centre de Droit de l’Environnement du Nouveau-Mexique dit :

L’audience thématique doit permettre aux communautés Autochtones, qui vivent depuis des générations avec les déchets de l’extraction et du traitement de l’uranium historiques, de tenir les officiels du gouvernement des États-Unis pour responsables de n’avoir jamais pris de mesures pour régler le problème des déchets de la production d’uranium efficacement.

  • Pour Red Water Pond, Edit Hood, Diné dit « Il n’y avait pas de respect pour les gens qui vivaient sur ces terres, et certainement pas de respect pour notre Mère la Terre. Le gouvernement connaissait les risques et les dangers mais a négligé d’en informer notre peuple. »
  • Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain, décrivit ce que c’était de vivre à côté de l’usine de White Mesa, au sud-est de l’Utah. Les représentants des États-Unis prétendent que le gouvernement Biden a entamé une consultation et que la Commission de Régulation Nucléaire est attachée aux droits des Autochtones – ce ne sont que des camouflages de ce long héritage de cancers et de morts de l’extraction d’uranium, des déchets radioactifs et de la décharge de l’industrie nucléaire dans les terres Autochtones.
  • Tonia Sands, Oglala, dit « Des gens viennent du monde entier pour partager la connexion que nous avons avec l’eau, la terre et nos parents maintenant silencieux ». Tout en décrivant la beauté de la culture Lakota, elle souligne que l’extraction d’uranium conduit à un accroissement des cérémonies de guérison et à la contamination par les radiations de ceux qui participent à la cérémonie. Et maintenant, il y a la menace de nouvelle extraction d’uranium. Elle dit, qu’alors que l’eau pompée dans la rivière Missouri est supposée sauver les Lakotas de la contamination de leur propre eau, en fait ça apporte de l’eau contaminée par l’uranium du Wyoming à cause du manque de filtrage.
  • Carletta Tilousi, Havasupai, a témoigné de l’exploitation d’uranium qui menace maintenant l’eau Supai dans le Grand Canyon. « C’est un problème grave et urgent » dit-elle à la Commission Interaméricaine des Droits Humains. La Tribu Havasupai demande que la Commission présente leur affaire à la Cour Interaméricaine pour obtenir un ordre exigeant l’adoption de mesures provisoires. L’héritage de l’extraction d’uranium dans le sud-ouest, c’est la mort par cancer et les mines d’uranium abandonnées non nettoyées. Maintenant, la contamination menace le Colorado. C. Tilousi demande à la Commission de faire pression pour que les États-Unis changent la loi de 1872 qui autorise les compagnies internationales à s’emparer de terres publiques pour leurs mines.
  • Big Wind Carpenter Northern Arapaho. « Ils ont redéfini le nucléaire comme énergie verte » dit Big Wind Carpenter à la Commission Interaméricaine sur les droits humains. « Les dommages fait à notre terre natale sont loin d’être verts. Nos communautés et notre terre ont souffert assez longtemps. » En territoire Arapaho, dans le Wyoming, l’extraction et le traitement d’uranium ont empoisonné la terre et laissé des impacts éternels pour des sites sacrés, l’eau et les générations futures. Les partisans du nucléaire ont souvent réduit au silence les voix de ceux qui souffrent le plus de ses effets. « Nous exigeons la justice environnementale » dit Carpenter, pressant la Commission de tenir pour responsables ceux qui exploitent les ressources.

Jonathan Perry, coordinateur de l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr, dit « C’est une bonne occasion pour les communautés Autochtones de la ligne de front, de faire connaitre les injustices qu’ils continuent d’endurer. L’héritage de l’industrie de l’uranium continue de frapper beaucoup d’Autochtones à travers le continent, sans vraies solutions du gouvernement des États-Unis. »

Larry King, ENDAUM, dit “Nous n’avons qu’une Terre Mère, et en tant que gardiens, nous avons TOUS la responsabilité de protéger notre Mère la Terre si nous voulons laisser un environnement sain à nos générations futures.

Eric Jantz, directeur du Centre de Droit Environnemental du Nouveau-Mexique, dit « Depuis des décennies, le lamentable record du gouvernement des États-Unis concernant les droits humains liés à l’exploitation d’uranium dans les communautés Autochtones, a été ignoré. C’est la première fois que le gouvernement des États-Unis est appelé à expliquer pourquoi la politique d’extraction d’uranium des États-Unis continue à détruire les communautés Indigènes. »

Il s’agit des projets de réservoirs de la firme Nature & People First, qui a son siège à Paris. Ch. P.

Des décennies d’extraction de charbon ont déjà vidé les nappes phréatiques et les sources de Black Mesa

Par Tó Nizhóní Ání
15 février 2024
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

FLAGSTAFF, Arizona – Prenant en compte l’opposition largement répandue de la communauté et de la Tribu, la Commission Fédérale de Régulation de l’Energie a refusé un permis préliminaire pour trois projets d’énergie hydraulique au sud-est de Kayenta, dans la Nation Navajo, en Arizona. En refusant les demandes, les commissaires ont annoncé une nouvelle politique, de ne plus accorder de permis pour des projets sur des terres tribales sans le soutien des tribus.

« C’est difficile à exprimer, mais nous, à Tó Nizhóní Ání ne pourrions être plus heureux qu’avec cette décision. Nous voulons remercier tous ceux qui ont joué un rôle crucial en intervenant dans ce projet, auprès des communautés de Dzíł Yíjiin (Black Mesa) pour leur confiance donnée afin d’assurer que nos terres et nos eaux soient protégées. Ahéhee’ t’áá’nółtso ! Náásgóó nee’niji’ dooleeł. » – Adrian Herder, #NoBMPSP Campaign Lead, Tó Nizhóní Ání.

La Nation Navajo, des Autochtones et des groupes de préservation se sont opposés aux Projets de Réservoirs au nord, à l’est et au sud de Black Mesa, en partie parce que les développeurs avaient fait une demande de permis préliminaire sans obtenir d’abord le consentement de la Tribu et des communautés proches. Des groupes se sont aussi opposés aux projets parce qu’ils auraient détruit des terres, déplacé des gens et dérangé l’utilisation des sols, continué à vider les nappes phréatiques et les rivières, et détruit des sites préhistoriques et un habitat d’espèces menacées, comme la chouette mexicaine. Les traces et les demandes en eau des projets auraient aggravé les problèmes causés par des décennies d’extraction de charbon.

« Nous sommes soulagés d’apprendre que toutes les propositions de pompage et de réservoirs soumis à la Commission Fédérale de Régulation de l’Énergie ont été refusées, » dit Robyn Jackson de Diné C.A.R.E. « Notre montagne sacrée femelle à Black Mesa a été protégée. Beaucoup de gratitude pour Tó Nizhóní Ání, au Centre pour la Diversité Biologique et, bien sûr, aux régulateurs fédéraux qui ont rejeté ces horribles propositions. Nous sommes aussi soulagés que les autres propositions de réservoirs qui auraient profané notre montagne sacrée mâle Chuska, aient aussi été refusées, parce que ça aurait dévasté notre biodiversité, des communautés et la culture Diné. »

Les commissaires ont écrit, dans le texte de leur décision : « Pour éviter que des permis soient refusés, les demandeurs potentiels devraient travailler étroitement avec les parties Tribales avant de remplir leurs demandes, afin de s’assurer que les Tribus sont entièrement informées des projets proposés sur leurs terres et déterminer si elles sont prêtes à prendre en considération le développement du projet. Ici, étant donné que les projets proposés se situaient entièrement sur les terres de la Nation Navajo, et que la Tribu avait déclaré s’opposer à l’attribution de permis, nous rejetons les trois demandes. »

« Les officiels fédéraux ont absolument raison d’exiger que les développeurs consultent les Tribus et obtiennent leur soutien, avant d’accorder des permis pour des projets sur des terres Tribales, » dit Taylor McKinnon, directeur pour le sud-ouest du Centre pour la Diversité Biologique. « L’échec de ces propositions désastreuses est une grande victoire pour les gens, les plantes et les animaux de Black Mesa, et pour la justice environnementale. »

Devant s’étendre sur 64 kilomètres sur l’escarpement sud-est de Black Mesa, les projets auraient pompé l’eau jusqu’aux réservoirs en haut de la colline, dans les périodes où les prix de l’électricité et leurs revenus seraient bas et l’auraient retournée à des réservoirs en bas quand les prix seraient hauts. Les demandes indiquaient comme sources d’eau potentielles les nappes phréatiques sous Black Mesa et sous le Colorado et la rivière San Juan, sans preuve qu’elles soient disponibles ni droits légaux sur ces sources.

Les projets prévoyaient huit nouveaux réservoirs sur 154 km², ce qui correspond à environ 60% de la surface actuelle du Lac Powell. Les remplir aurait demandé 555 milliards de litres d’eau, une part énorme de ce qui reste du Fleuve Colorado [N.B. qui n’est déjà plus un fleuve puisqu’il n’atteint plus l’océan]. Même dans le scénario le plus favorable, la perte par évaporation estimée pourrait être de 9,9 milliards de litres par an, ce qui est près du double de l’épuisement des nappes phréatiques durant l’époque de l’extraction de charbon.

Des décennies d’extraction de charbon ont déjà passablement vidé les nappes phréatiques et les sources qui en dépendent. L’eau des rivières San Juan et Colorado est déjà sur-allouée et leur utilisation est en train d’être réduite à cause du changement climatique et des sècheresses qui en diminuent le débit. Les nappes phréatiques et les rivières fournissent de l’eau aux gens et aux espèces menacées.

Tó Nizhóní Ání, Citoyens Diné Contre la Ruine de notre Environnement [Diné C.A.R.E.] et le Centre pour la Diversité Biologique ont présenté des motions l’an dernier, pressant la Commission de rejeter les projets hydroélectriques de Black Mesa.

Contacts :
Adrian Herder, Tó Nizhóní Ání, +1 928 380-3914, a.herder92@gmail.com
Robyn Jackson, Diné C.A.R.E., +1 928 228-5806, robyn.jackson@dine-care.org
Taylor McKinnon, Center for Biological Diversity, +1 801 300-2414, tmckinnon@biologicaldiversity.org

Le musicien et compositeur Hopi Ryon Polequaptewa

Par Brenda Norrell
Censored News
3 février 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Chants de l’Eau

Des Voix Autochtones du Plateau du Colorado s’élèvent en opposition à l’extraction d’uranium dans le Grand Canyon

FLAGSTAFF, Arizona – Dans un bel hommage, Ed Kabotie, Hopi, a interprété « The Trail » [La Piste], en l’honneur de ceux qui ne sont plus là, qui voyagent parmi les étoiles, au cours de Rumble on the Mountain, qui a duré sept heures, au Théâtre l’Orpheum, samedi dernier.

Ed Kabotie a remémoré l’artiste Diné Baje Whitehorne Sr., Rainy Ortiz, fille de Simon Ortiz et Joy Harjo, et le Diné Klee Benally.


Radmilla Cody, Sage Bond, Ed Kabotie

Avec un extraordinaire plateau de stars, au cours du 10ème Rumble on the Mountain, Kabotie a parlé de guerre, une guerre de paradigmes et de philosophies, et de l’extractivisme industriel qui ne respecte pas les gens ni la valeur du territoire.

Ed Kabotie et les Tha Yoties ont interprété « War » en l’honneur des Havasupai.
« Cette petite Réserve dans le Grand Canyon nous a appris à combattre. »
Photo Carletta Tilousi

La guerre, c’est maintenant le combat contre la mine d’uranium dans le Grand Canyon, qui menace l’eau du Petit Colorado et l’eau potable des Supai.

« Coyote Soldier » exprimait le mode de vie Hopi d’humilité et de lutte pour protéger l’eau. Leur chanson « Génocide », parlait de l’Holocauste Américain. Kabotie et Tha Yoties ont été rejoints sur scène par la chanteuse Diné-Apache Sage Bond.
« Il n’y a pas de paix sans justice » rappelle la chanson « Génocide ».

Appelant tout le monde à crier ‘Haul No!’ Kabotie dit que le transport d’uranium de la mine – qui venait juste de commencer dans le Grand Canyon, dans le nord de l’Arizona – à l’usine de traitement de White Mesa, dans le sud-est de l’Utah, est une menace pour tous ceux qui vivent le long des trajets de transport. L’uranium transporté en camions, menace tout le monde, du Grand Canyon à Williams, à travers les terres Hopi et Navajo, et finalement les Utes de White Mesa.

L’usine de traitement d’Energy Fuels est à White Mesa, territoire ancestral des Utes de White Mesa, déjà dévasté par des années de largage de déchets radioactifs.

Leona Morgan, Diné membre de ‘Haul No!’, dit « Nous sommes fatigués d’être une colonie de ressources. »
« Nous ne sommes pas une zone de sacrifice » dit Leona, se référant aux nouveaux projets de mines d’hydrogène dans la Nation Navajo.
« La Nation Navajo en a assez d’être creusée pour l’extractivisme. »

Leona a prévenu du projet de Biden de tripler la production mondiale d’énergie nucléaire. Elle souligna qu’il n’y avait pas de place pour mettre les déchets des centrales nucléaires – des déchets radioactifs pour toujours.

Leona dit que Holtec International avait été empêché de construire la plus grande décharge de déchets radioactifs au monde, au Nouveau-Mexique, l’an dernier. Ça a été empêché par une loi de l’état du Nouveau-Mexique, après que la Commission de Régulation Nucléaire des États-Unis ait déjà délivré un permis. Une autre décharge de déchets radioactifs a été bloquée au Texas.

« Nous pouvons arrêter la mine Pinyon Plain, dit Leona. La mine, appelée jusqu’à maintenant Canyon Mine, a déjà violé des lois.
Bien que la mine n’ait commencé ses opérations que récemment, Leona dit que de l’uranium avait déjà été transporté dans des camions banalisés à l’usine de traitement de White Mesa, en Utah.

Les opérateurs de la Mine du Canyon ont déjà été pris en train de pulvériser de l’eau contaminée par l’uranium sur des terres du Service des Forêts, près du Grand Canyon. La semaine dernière, un tracteur s’était retourné, ce qu’ils ont signalé.
Leona a demandé au public d’aller surveiller la mine d’uranium, qui se trouve sur des terres publiques, et de signaler les violations.

Leona a expliqué comment Haul No! était né de l’inquiétude causée par Energy Fuels, propriétaire d’une mine d’uranium sur la montagne sacrée des Diné, le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique. Puis, il y a eu la menace de la mine d’uranium d’Energy Fuels, Canyon Mine/Pinyon Plain, près du Grand Canyon.

Leona dit que la menace était que deux mines pourraient transporter de l’uranium à travers la Nation Navajo, qui a des lois interdisant l’extraction et le transport d’uranium en terre Diné.

Leona rappela les discussions qu’elle avait eu avec Serena Riggs, de la lutte pour protéger la Confluence, et avec Klee Benally.
« Nous étions assis autour de la table, discutant de nos inquiétudes, et Klee Benally dit ‘On l’appellera Haul No!’ »
« C’est comme cela que Haul No! A commencé, » dit Leona.

Il fut montré une vidéo du premier Rumble on the Mountain, avec un discours de Vernon Masayesva, Hopi de Hotevilla et ex-président, qui encourageait à chercher un nouveau paradigme dans la vie.
Photo Black Mesa Trust.

« L’eau c’est la vie, sans eau la vie n’existe pas. »

Il parlait des Pics sacrés San Francisco comme d’une Kiva sacrée, il disait que les gens devaient maintenant aller au-delà d’ici, et dans le monde, pour assurer qu’il y aura une continuité au-delà du Quatrième Monde des Hopis.

Les gens doivent imaginer le Cinquième Monde.

« Nous venons de la mer, l’eau est ce qui nous connecte tous. Tous ensemble, nous pouvons ramener le sacré à la Terre, notre mère, que nous avons insultée. »

« Elle nous appelle à l’aide, mais personne ne semble écouter. Mais maintenant, nous les Autochtones devons nous exprimer et dire que l’eau n’est pas une chose qu’on vend ou achète, l’eau est sacrée, l’eau est spirituelle. »

« L’Eau nous relie au Créateur. »

Des savants et des ingénieurs croient qu’ils peuvent contrôler et gérer l’eau, et ils ont placé des centaines de réservoirs sur le Fleuve Colorado.

« Ça a perturbé notre voyage de retour vers la mer. »
« Maintenant le fleuve s’assèche. »
« Nous ne contrôlons pas l’eau, c’est l’eau qui contrôle. C’est le nouveau paradigme. »
« C’est qui nous sommes en tant qu’Autochtones. Ce que nous faisons à l’eau, nous le faisons à nous-mêmes. »

Radmilla Cody a exprimé de la solidarité avec la Palestine et les bénédictions de ses chansons.

Le groupe Innastate, Pueblo Jemez, a célébré sa dixième année, en même temps que Rumble.

La soirée a été terminée par le groupe Summit Dub Squad avec le reggae « Sovereign Land » et « Hop Ska Honey ».

Rumble on the Mountain 10 a été produit avec le soutien de Wild Arizona, Protégez le Grand Canyon, le Sierra Club, le Grand Canyon Trust, la Radio Publique Hopi KUYI, le Centre pour la Diversité Biologique et Haul No!

Voir la Déclaration de la Tribu Havasupai à Propos d’Energy Fuels

Par Brenda Norrell
Censored News
26 janvier 2024

Traduction Christine Prat

OAKLAND, Californie – Un dernier témoignage conclut l’audience d’aujourd’hui sur la complicité du Président Biden dans un génocide. Une plainte avait été déposée par le Centre pour les Droits Constitutionnels au nom de Palestiniens, auprès de la Cour fédérale d’Oakland, en Californie.

Le Centre pour les Droits Constitutionnels dit que Biden n’avait pas respecté la Convention sur le Génocide. « Non seulement les États-Unis ne l’ont pas empêché, mais ont activement poussé au plus grave des crimes. »

Biden et des membres du gouvernement ont essayé aujourd’hui d’empêcher l’affaire d’avancer à la Cour fédérale. Cependant, le Juge de District Jeffrey S. White a systématiquement rejeté [les objections de] l’avocat de Biden et autorisé les témoignages.

Le Dr. Barry Trachtenberg, titulaire de la chaire d’Histoire Juive de l’Université de Wake Forest, en Caroline du Nord, est un spécialiste de l’Holocauste et du génocide, et a témoigné pour les plaignants en tant qu’expert.

« Les génocides détruisent leurs propres preuves » dit Trachtenberg à la Cour, soulignant que, dans des cas de génocide, les archives, les vestiges historiques et « les gens eux-mêmes » sont détruits par ceux qui l’ont perpétré.

L’avocat de Biden a tenté d’empêcher le témoignage de Trachtenberg, mais le Juge fédéral qui présidait, le Juge Jeffrey S. White, a rejeté les objections et autorisé le témoignage de l’expert.

Le Dr. Trachtenberg a parlé des questions « d’action et d’intention » concernant un génocide. Il a cité des officiels Israéliens qui ont dit que ni eau ni nourriture ne seraient autorisées jusqu’à ce que les Gazaouis disparaissent complètement.

Trachtenberg se réfère à ces déclarations d’intention. Il remarque que dans les cas de génocide, l’intention n’est habituellement pas aussi ouvertement déclarée qu’elle l’a été par les officiels Israéliens.

L’universitaire cite le Président Israélien : « Tous les Gazaouis sont responsables. » Et le ministre de la défense Israélien : « Pas de nourriture, ni d’eau, ni d’électricité. »

Il a aussi cité le ministre Israélien de l’énergie : « Pas d’eau, pas une seule batterie ne sera donnée. »

« Tout ce que nous craignions, et d’avantage, est en train de se dérouler » dit Trachtenberg.

Il y a maintenant plus de 26000 morts.

Il dit que les violations de la Convention de 1948 sur le Génocide, adoptée par les Nations Unies, incluent la privation de nourriture et d’eau.

Trachtenberg dit que les tunnels étaient inondés.
« Ils mettent du sel dans la terre, ce qui empêchera les plantes alimentaires de pousser, » dit-il, ajoutant que cela empêchera les Palestiniens de cultiver et de survivre sur le territoire.

Les bombes qu’ils utilisent viennent des États-Unis, nous pouvons intervenir sur ce plan, dit le professeur.
Des missiles Hellfire, des bombes de plus de 4 tonnes, sont envoyées par les États-Unis.
« Contrairement à l’intention du Congrès » dit-il, ajoutant que Biden semble soutenir une guerre sans l’approbation du Congrès.

L’avocat de Biden a alors objecté, mais le Juge White a rejeté l’objection et autorisé le témoignage de l’universitaire.

« Nous ne voulons pas que ça se reproduise » dit Trachtenberg parlant de l’Holocauste et remarquant qu’il y a un Musée de l’Holocauste sur l’Avenue Nationale à Washington D.C., le Musée du Mémorial de l’Holocauste.

Après que les plaignants aient témoigné, le Juge White a demandé ce que la Cour pouvait faire, et devrait faire.

« Depuis que nous sommes ici aujourd’hui, des gens ont perdu des membres de leur famille » répondit l’avocate du Centre pour les Droits Constitutionnels.

L’avocate principale Pam Spees dit que, quand la plainte avait été déposée, il y avait eu 11000 Palestiniens tués.
Maintenant, comme la Cour l’a reconnu, il y en a plus de 25000.
« Le génocide en cours a rompu l’équilibre que la loi demande à cette Cour de maintenir. »

Pam Spees souligna le nombre gigantesque de travailleurs des médias et de la santé tués.

Maintenant, les Palestiniens font face à une famine catastrophique.

Elle dit que les États-Unis jouaient un rôle dans le refus Israélien d’aide humanitaire et de nourriture, ainsi que dans la fourniture d’armes.
Toutes les bombes sont venues des États-Unis.

Un avocat de Biden prétend que cette affaire ne peut se poursuivre et affirme que la Cour n’a pas la juridiction dans ce cas.

Pour terminer, le Juge White dit que les détails décrits sont « horribles » et qu’il n’y a pas de mots pour les qualifier.
Le Juge White dit que le témoignage de l’universitaire est maintenant dans les fichiers concernant le génocide.
Le juge dit que c’était l’affaire la plus difficile de tous les temps, factuellement et légalement.
Quelles sont les limites du pouvoir de la Cour, en termes de Constitution, dit-il.
La Cour a pris cette affaire en délibéré.

Pendant l’audience de quatre heures, des Palestiniens ont témoigné de l’assassinat de membres de leur famille par les bombes et les armes Israéliennes.

Dans la salle du tribunal, un membre de Défense des Enfants Palestine a témoigné par Zoom.
« Tous les hôpitaux sont attaqués. » Il n’y a ni nourriture ni eau.

Khaled Quzmar témoignait au nom de Mohammad Abu Rukbeh, chercheur de terrain de Défense des Enfants, et plaignant : « Quand les forces Israéliennes ont tiré sur la mère de Mohammad, j’ai essayé par toutes les organisations humanitaires de la faire sortir. Mais il y a des milliers de blessés, et les médecins ont dû lui couper la jambe. »

« Gaza est devenu un cimetière d’enfants. »
Á Gaza, maintenant, les enfants ne rêvent pas, ne pensent pas au futur, ils ne pensent qu’à rester en vie.

Défense des Enfants a dit aujourd’hui, « Mohammad est un plaignant dans cette affaire, mais il n’a pas pu participer à l’audience d’aujourd’hui, parce que lui et sa famille vivent dans une tente au sud de Gaza. Nous ne pouvons pas maintenir de contact régulier avec lui, et il faut quelquefois attendre une semaine entre deux mises à jour. »

Le Palestinien Américain Basim Elkarra a témoigné que des membres de sa famille avaient été tués ce jour.
Plus de 74 membres de la famille ont été tués depuis octobre. Il venait juste de recevoir la nouvelle aujourd’hui que d’autres membres de la famille avaient été tués.
Des vieillards de plus de 90 ans sont en train de mourir. Ils sont ceux qui transmettent les traditions et la culture et ils meurent de manque de nourriture et d’eau. Les gens meurent de problèmes de santé et de conditions sanitaires déplorables. L’eau est contaminée. Des cimetières sont passés au bulldozer et les gens ne sauront pas si leurs parents sont enterrés.
« Maintenant, des bombes de deux tonnes sont larguées. » Elles étaient lâchées au Vietnam, mais pas directement sur les gens. Maintenant, elles sont larguées sur des hôpitaux et des camps de réfugiés.
Ces bombes sont fabriquées ici et payées par les dollars des contribuables des États-Unis.
Plus de bombes sont tombées sur Gaza que sur Hiroshima.

« Ça fait très mal » dit-il de la présidence de Biden.
Des familles entières ont été décimées.
Elkarra dit, qu’étant en Amérique, il se sentait extrêmement coupable parce que les bombes viennent d’ici, des États-Unis.
Il dit qu’Israël avait appelé à la boucherie d’hommes, de femmes et d’enfants, même d’animaux. Et pourtant, les porte-parole de Biden auprès de la presse continuent d’essayer de le justifier.

Des églises et des mosquées anciennes sont détruites. Des antiquités sont détruites et pillées. Biden et les États-Unis ne se contentent pas de laisser le génocide se dérouler, ils sont entièrement complices.

Basim Elkarra, un dirigeant des droits civiques, est directeur du Conseil sur les Relations Américaines-Musulmanes pour Sacramento, en Californie.

Un Palestinien Américain a témoigné que plus de 100 membres de sa famille ont été tués en Palestine. Il a décrit les bombardements et la mort des membres de sa famille.
« C’est terrifiant. »
Une des mères de la famille lui a dit que son fils était encore sous les décombres. Les gens ont creusé avec leurs mains, « mais c’est tout ce qu’on peut faire. »

Israël rend la Palestine invivable. Les gens craignent la mort et la famine, et, s’ils partent, ils ont peur de ne pas pouvoir revenir.
« Nous sommes témoins d’un génocide en cours. »
« Le massacre continue. »
« Les gens au pouvoir qui peuvent l’arrêter sont complices. »
« Les gens sont piégés dans les champs de la mort. »

Il presse Biden et des membres du gouvernement de faire ce qu’ils peuvent pour arrêter ce massacre.

Cour Fédérale du Nord de la Californie, Oakland, vendredi 26 janvier 2024.