Par Klee Benally, Coordinateur de la Campagne Clean Up The Mines
Publié par Indigenous Action Media
23 décembre 2016
Traduction Christine Prat

Trump a récemment twitté que « Les Etats-Unis doivent grandement renforcer et étendre leur capacité nucléaire jusqu’à ce que le monde revienne à la raison à propos du nucléaire. »

Nous sommes revenus à la raison après que les Etats-Unis aient largué des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en 1945.
Nous sommes revenus à la raison après que la Centrale Nucléaire de Three Mile Island ait fondu en 1979.
Nous sommes revenus à la raison, trois mois plus tard, quand la fuite de Church Rock a laissé s’échapper plus de 1000 tonnes de déchets hautement radioactifs de l’usine de retraitement et plus de 350 millions de litres de résidus radioactifs dans la Rivière Puerco.
Nous sommes revenus à la raison après que la Centrale Nucléaire de Tchernobyl ait fondu en 1986.
Nous sommes revenus à la raison après la catastrophe de la Centrale Nucléaire de Fukushima Daiichi en 2011.

 

Il y a 100 réacteurs nucléaires commerciaux en activité aux « Etats-Unis » qui ont produit plus de 76 430 tonnes de déchets hautement radioactifs au cours des quatre décennies passées. Yucca Mountain, un site sacré pour les Shoshone de l’Ouest, est sous la menace de plus en plus imminente de devenir le principal site d’enfouissement de déchets toxiques pour l’industrie nucléaire. Il y a plus de 15 000 mines d’uranium radioactives abandonnées à travers tous les Etats-Unis, qui empoisonnent des communautés et menacent des cours d’eau précieux, comme le Fleuve Colorado, dont plus de 40 millions de gens dépendent. Cette menace fort peu connue est si grave qu’elle a été appelée « le Fukushima secret de l’Amérique ».

Les communautés Autochtones sont depuis longtemps sur la ligne de front de la lutte pour arrêter l’héritage mortel de l’industrie nucléaire. Le colonialisme nucléaire a causé une pollution radioactive qui a empoisonné les réseaux d’eau potable de communautés entières comme Red Shirt Village, dans le Dakota du Sud, et Sanders, en Arizona. L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a fermé 22 puits dans la Nation Navajo où il y a au moins 523 mines d’uranium abandonnées. A Ludlow, dans le Dakota du Sud, il y a une mine d’uranium abandonnée à quelques mètres d’une école primaire, qui empoisonne le sol où les enfants jouent encore à ce jour.

Le Site d’Essais du Nevada a longtemps été la cible d’action directe anti-nucléaire. Il se trouve sur les Terres Ancestrales des Shoshone de l’Ouest où plus de 1000 essais nucléaires ont été perpétrés. Des armes contenant de l’uranium appauvri, déployées par les Etats-Unis au cours de guerres impérialistes (particulièrement en Iraq et en Afghanistan) ont également empoisonné des écosystèmes, y compris ceux des sites d’essais et des champs de tir, en Arizona, au Maryland, en Indiana et à Vieques, au Porto Rico.

Le colonialisme nucléaire a ravagé nos communautés et laissé un héritage mortel de cancers, de maladies congénitales, et d’autres effets graves sur la santé. Certains Autochtones des Iles Marshall ont cessé d’avoir des enfants à cause de l’exposition massive à la radioactivité qui provoque des malformations congénitales extrêmement graves. Le colonialisme nucléaire a réellement été un lent génocide des Peuples Autochtones.

Après la catastrophe de la Centrale Nucléaire de Fukushima en 2011, il semblait que nous étions sur le point de connaître une nouvelle vague d’action anti-nucléaire.

Sous le gouvernement Obama, l’industrie nucléaire a dépensé beaucoup de dollars pour faire pression sur les politiciens afin de déclarer l’énergie nucléaire toxique comme étant une « solution » à la crise climatique. Le soi-disant « Plan d’Energie Propre » d’Obama fait écho à ce ‘verdiment’ (qui a été mécaniquement répété par certaines grandes ONG ou « Grandes organisations Vertes ») du carburant nucléaire. Ce mensonge mortel a conduit au renouvellement des menaces de mines d’uranium près du Grand Canyon et de sites sacrés de Peuples Autochtones comme les Black Hills et le Mont Taylor.

Le régime de Trump menace d’affaiblir les restrictions et d’augmenter la prolifération de l’énergie et des armes nucléaires, ce qui implique aussi plus de mines, plus d’usines de retraitement et plus de déchets.

Il a été écrit que, « les actions des producteurs d’uranium et d’une compagnie de technologie du carburant nucléaire avaient explosé suite aux commentaires de Trump, Uranium Resources, Uranium Energy, Cameco, et Lightbridge ont toutes négocié plus cher vendredi dernier ».

Nous devons combattre pour un avenir sans nucléaire et refuser d’accepter de devenir, nous-mêmes et les générations futures, des victimes de la radiation nucléaire.

Plus que jamais, le besoin vital d’informer, d’engager des actions et des mobilisations pour stopper cette folie nucléaire, est nécessaire, notre futur en dépend.

 

#nonukes #radioactivepollutionkills #cleanupthemines #nuclearcolonialism

Visitez et soutenez les sites: www.nirs.org www.cleanthemines.org www.haulno.org www.dinenonukes.org

 

Partagez et diffusez cet article!

 

 

Tournée d’information et d’action pour empêcher l’ouverture de la Mine du Canyon, projetée pour le printemps 2017

 

Article original sur www.HaulNo.org
Egalement publié par Indigenous Action Media
15 décembre 2016
Traduction Christine Prat

 

Grand Canyon, Arizona – La firme Energy Fuels Inc. a le projet d’empoisonner le Grand Canyon, y compris le précieux Fleuve Colorado. Allons-nous laisser empoisonner notre avenir pour des milliers de générations par cette entreprise avide de gains ? Nous disons « Haul no! [Non au transport!] »

#HaulNo! est une tournée d’information et d’action prévue pour le printemps 2017 dans tout le nord de l’Arizona et le sud de l’Utah, le long du futur trajet de transport d’uranium de la Mine du Canyon d’Energy Fuel à son usine de retraitement de White Mesa. Des bénévoles d’organisations comme Diné No Nukes, Clean Up The Mines, Grand Canyon Trust, et des membres de la communauté concernés se sont alliés pour diffuser l’information et permettre l’action pour s’assurer que le Grand Canyon, les sites sacrés, l’eau si précieuse et nos communautés soient protégés de la menace mortelle de la contamination de l’uranium.

La Mine du Canyon [Canyon Mine]

En dépit des poursuites en justice de la Nation Havasupai et de groupes écologistes, concernant les sites sacrés et les violations de la Loi Nationale sur la Protection de l’Environnement [NEPA], la compagnie Energy Fuels Inc., domiciliée au Canada, fore pour trouver du minerai d’uranium à seulement 10 km de la Rive Sud du Grand Canyon.

Actuellement, les avocats de la Nation Havasupai et des groupes écologistes se battent devant les juges fédéraux à San Francisco, pour essayer d’empêcher les activités de la Mine du Canyon de la compagnie, située dans la Forêt Nationale de Kaibab. Si le tribunal n’empêche pas la compagnie d’extraire du minerai d’uranium de la Mine du Canyon, on peut s’attendre à ce que 25 camions, transportant chacun 30 tonnes de minerai hautement radioactif par jour, passent sur les petites routes et les autoroutes d’Arizona. Le minerai passerait par des villes comme Valle, Williams et Flagstaff; et par des communautés de la Réserve Navajo comme Cameron, Tuba City et Kayenta; près de la Réserve Hopi; et finalement arriverait à l’usine d’Energy Fuels sur White Mesa, à peine 5 km de la communauté tribale Ute de Ute Mountain de White Mesa, en Utah.

La Mine du Canyon est située dans un périmètre de plus de 400 km², où les activités minières ont été interdites en 2012 pour protéger le bassin hydrologique du Grand Canyon de milliers de nouveaux permis d’exploiter des mines d’uranium. Ce moratoire de 20 ans pourrait devenir permanent par une proposition de loi visant à établir le Greater Grand Canyon Heritage National Monument [faire de la région du Grand Canyon un Monument National du Patrimoine]. Cependant, ni le moratoire ni la proposition de loi pour un Monument National n’empêchent les mines d’uranium existantes, comme la Mine du Canyon, de fonctionner.

Le trajet de transport couvre au total 480 km. Il s’agit du transport d’environs 700 000 kilos de minerai d’uranium hautement radioactif par jour sur deux cours d’eau importants et sur 290 km dans la Nation Navajo. Cette région de la Nation Navajo a déjà été dévastée par 523 mines d’uranium abandonnées, et 22 puits ont dû être fermés par l’Agence de Protection de l’Environnement à cause du haut niveau de radioactivité.

Bien que la Nation Navajo ait interdit l’extraction et le retraitement de l’uranium depuis 2005, rien n’empêche le transport de ce matériau dangereux sur les routes d’état et fédérales qui traversent la Nation Navajo.

Il n’y a pratiquement rien qui protège nos communautés et nos terres le long du trajet du transport, à part des bâches goudronnées attachées par des cordes qui couvrent le minerai radioactif, et l’espoir que les chauffeurs de la compagnie sont capables d’éviter des accidents. Comme il a été prouvé en 1987, par deux accidents différents de camions de transport qui ont renversé du minerai sur des autoroutes dans la Réserve Navajo, les accidents sont imprévisibles et dangereux.

La poussière radioactive s’échappe inévitablement des mines d’uranium et des camions de transport. Quand les gens respirent ou ingèrent des particules radioactives, ces particules peuvent rester dans les poumons ou d’autres organes vitaux, et dans la circulation sanguine pour des semaines ou des années. Ceci peut causer des cancers du poumon, des maladies rénales, endommager les tissus et autres maladies.

Sites Sacrés et Eau Précieuse

La Mine du Canyon est située juste à côté de Red Butte, une montagne sacrée et une Propriété Culturelle Traditionnelle du peuple Havasupai. Le site sacré a également une signification culturelle pour les Nations Diné (Navajo) et Hopi, et beaucoup d’autres tribus de la région.

En 1986, le Service des Forêts des Etats-Unis n’a pas consulté la Tribu Havasupai comme il aurait dû le faire, avant d’approuver le forage de la Mine du Canyon. La compagnie opère actuellement selon un Plan d’Opérations et une Etude Environnementale, approuvés dans les années 1980; cependant, la mine a été fermée depuis 1992.

En plus, un quart de siècle plus tard, le Service des Forêts a autorisé la réouverture de la mine selon une Déclaration d’Impact Environnemental et un permis de forer datant de 1986. Le Service a refusé de faire une mise à jour de la Déclaration d’Impact, en dépit de nouvelles informations découvertes au cours des trente dernières années.

Carletta Tilousi, membre du conseil Havasupai déclare: « Nous sommes la communauté la plus touchée sur la ligne de front de cette pollution et nous n’avons jamais obtenu l’occasion de faire des commentaires, je pense que c’est tout à fait anormal. Notre site le plus sacré, notre montagne sacrée la plus spéciale, nous a été retiré et a été totalement pollué. Nous ne pouvons plus nous y rendre et y tenir les cérémonies que nous pratiquions depuis des siècles. Nous ne pouvons plus y cueillir la sauge et le cèdre et les brûler. »

C. Tilousi dit aussi: « La Mine du Canyon ne menace pas seulement les Havasupai et leur territoire, mais potentiellement tous les utilisateurs du Fleuve Colorado en aval, y compris Las Vegas et Los Angeles. Les membres de la Tribu Havasupai, gardiens du Grand Canyon, sont attaqués et demandent votre soutien et vos prières pour protéger le Grand Canyon de l’extraction d’uranium, utilisé dans les réacteurs nucléaires, pour le bénéfice des Etats-Unis et de l’industrie nucléaire mourante. »

Il est estimé que 40 millions de gens dépendent de l’eau du Fleuve Colorado qui coule à travers du Grand Canyon. Les mines d’uranium menacent les réserves d’eau rares et précieuses de la région aride du Grand Canyon. Déjà, 20 suintements et sources de la région du Grand Canyon présentent des concentrations d’uranium dissout dépassant les normes de sécurité pour l’eau potable, à cause de l’extraction d’uranium du passé. La Mine du Canyon menace d’aggraver ces conséquences, et les trajets de transport passent au dessus de deux affluents majeurs du Fleuve Colorado, la Rivière San Juan et le Petit Colorado.

L’usine de retraitement de White Mesa

Le minerai de la Mine du Canyon sera retraité dans l’usine de White Mesa, qui est la seule usine de retraitement conventionnelle aux Etats-Unis. Energy Fuels Inc. possède et gère l’usine et la majorité des mines d’uranium dans la région du Grand Canyon.

L’usine menace les communautés voisines. Elle se trouve à près de 5 km de la communauté de White Mesa de la tribu Ute de Ute Mountain et à 10 km au sud de Blanding, Utah. Tous les déchets radioactifs résultant du retraitement sont jetés sur le site, dans des ‘enfouissements’ radioactifs qui occupent un peu plus d’1 km² à côté de l’usine.

L’usine émet aussi des polluants radioactifs, entre autres du radon et du thoron (sous forme de gaz), de l’anhydride sulfureux et des oxydes d’azote (sous forme de particules). Energy Fuels a entassé des matériaux radioactifs qui ne sont pas suffisamment protégés et peuvent être disséminés par le vent hors du site.

L’usine a été construite sur des terres ancestrales sacrées de la Tribu Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites rares et importants sont situés sur le terrain de l’usine. Il y a des sites funéraires, des grandes kivas, des maisons semi-souterraines, des entrepôts souterrains et des objets archéologiques. Quand l’usine et ses enfouissements de déchets ont été construits, plusieurs sites culturels importants ont été complètement détruits et la Tribu Ute de Ute Mountain n’a jamais été consultée.

Haul No! [Transport Jamais!]

Haul No! a pour but d’informer, de construire et de soutenir la résistance à la Mine du Canyon, à l’usine de White Mesa et au transport d’uranium dans nos communautés. Nous projetons d’organiser la tournée au printemps 2017, partant de White Mesa, allant le long du trajet de transport de la Mine du Canyon, s’arrêtant dans les communautés Autochtones touchées et dans les villes du nord de l’Arizona comme Flagstaff, et bouclant la tournée à Red Butte. Nos buts sont: de répandre l’information et faire prendre conscience, et de mettre en œuvre #StopCanyonMine.

Les Communautés se soulèvent déjà!

Le 11 décembre 2016, le Chapitre d’Oljato, dans la Nation Navajo, a voté par 68 vois contre 0, contre le projet de transport du minerai hautement radioactif de la Mine du Canyon. Les représentants officiels du Chapitre ont aussi demandé au Conseil de la Nation Navajo d’imposer son interdiction du transport de minerai d’uranium dans la Réserve Navajo, y compris sur les routes d’état. Oljato, en Arizona, et les communautés aux alentours ont été affligées par des décennies d’extraction d’uranium, qui ont causé de graves problèmes de santé aux mineurs Diné (Navajo) et à leurs familles.

« Nous avons perdu beaucoup de mineurs [et d’autres] de maladies causées par les radiations de l’uranium, et aussi des enfants. Nous soutenons le conseil tribal Havasupai dans son opposition aux permis d’extraction, parce que ça va profaner leurs terres sacrées et endommager leurs réserves d’eau » dit J.F. Adakai, Président du Chapitre d’Oljato.

Milton Tso est le Président du Chapitre de Cameron, en Arizona, une communauté directement sur la route du transport de la Mine du Canyon, et une région où des dizaines de mines d’uranium abandonnées ont déjà empoisonné le sol, l’air et l’eau. M. Tso déclare: « Notre Mère la Terre est très précieuse; tout être vivant dépend d’elle. L’uranium appartient à notre Mère. Çà lui appartient et c’est où ça devrait rester. Nous allons avoir une bataille, je vous garantie que nous allons avoir une bataille, de ma part et de tous les autres si ce truc commence à venir dans notre direction. »

Ensemble, nous pouvons fermer la Mine du Canyon et protéger notre environnement, nos sites sacrés, et nous assurer d’avoir de l’eau potable pour les générations futures.

 

Nous avons besoin de votre aide

. Enregistrez-vous pour recevoir des emails de notre site www.haulno.org
. Engagez vous à soutenir la résistance à la Mine du Canyon et au transport de minerai radioactif dans nos communautés.
. Rejoignez la tournée! Nous aurons besoin de beaucoup de soutien et de participants. Contactez-nous: stopcanyonmine@gmail.com
. Ecrivez des lettres à des rédacteurs. Vérifiez les faits sur notre site pour plus d’informations.
. Cliquez ‘j’aime’ sur notre page Facebook et partagez ce message sur les médias sociaux!
. Utilisez les hashtags [mots dièze]: #StopCanyonMine et #HaulNo!
. Faites des dons à notre Campagne.
. Signez la pétition du Grand Canyon Trust pour déclarer la région du Grand Canyon Greater Grand Canyon Heritage National Monument.

 

—————————————————————–

 

Déclaration de Klee Benally publiée sur Censored News le 14 décembre 2016:

La Nation Havasupai et des groupes écologistes devant des juges fédéraux à San Francisco, Californie, pour protéger le Grand Canyon, les sites sacrés et l’eau précieuse de la pollution de l’extraction d’uranium

Par Klee Benally, Diné

Aujourd’hui, des avocats de la Nation Havasupai et de groupes écologistes interviennent devant des juges fédéraux, à San Francisco, Californie, pour essayer de protéger le Grand Canyon, des sites sacrés et l’eau si précieuse de la pollution par des mines d’uranium.
Si la Mine du Canyon d’Energy Fuel n’est pas fermée, des millions de tonnes de minerai hautement radioactif seront transportés sur des centaines de kilomètres, par le nord de l’Arizona, jusqu’à l’usine de White Mesa, en Utah.
Laisserons-nous notre avenir être contaminé pour des milliers de générations par cette entreprise avide de profits? Nous disons « Haul no! »

Rejoignez-nous et engagez-vous à résister à Canyon Mine.
Diffusez le message: #StopCanyonMine #HaulNo#GrandCanyon
www.haulno.org
www.facebook.com/HaulNo/

 

 

COMMUNIQUE DU CAMP RED WARRIOR, DECEMBRE 2016

 

Par Red Warrior Camp
Publié par Indigenous Action Media
Et par Censored News
11 décembre 2016
Traduction Christine Prat
zie ook Nederlandse vertaling door Alice Holemans

 

Red Warrior Camp [Camp du Guerrier Rouge] a quitté les Terres et les Eaux d’Oceti Sakowin.

Les représentants de base LaDonna Tamakawastewin Allard et Chase Iron Eyes, de Standing Rock, se sont aussi exprimés pour dire très clairement qu’ils voulaient que ceux qui sont équipés pour le dur hiver du Dakota du Nord restent et aident à bloquer le DAPL. Dans les circonstances auxquelles nous faisons face actuellement, c’est malgré beaucoup de regrets que nous ne pouvons pas, en tant que Red Warrior, accepter cette invitation qui nous va droit au cœur. Cela ne veut pas dire que nous ne soutenons pas ces efforts; en fait, c’est tout le contraire, nous envoyons notre Salut de Guerrier et notre Cri de Guerre à l’univers et aux ancêtres pour leur faire savoir qu’il est répondu à leurs demandes et qu’ils reçoivent l’amour et le soutien dont ils ont besoin dans le combat pour l’eau saine.

Le Président de la Tribu Sioux de Standing Rock a abondamment répété que certaines tactiques dans la bataille contre l’oléoduc Dakota Access ne sont ni respectées ni souhaitées. Nous voulons dire ceci: sans le courage et les actions de ceux qui se sont vraiment mis en danger mentalement, physiquement et spirituellement, l’oléoduc serait construit. Sans les guerriers qui se sont enchaînés et ont pris des mesures pour bloquer le travail du DAPL, le sang noir coulerait déjà sous le fleuve Missouri. Le camp lui-même ne serait même pas là aujourd’hui. Le dur travail des Guerriers a coûté des millions à Energy Transfer Partners, nous avons porté un coup mortel au Serpent Noir.

La politique de pacification, conduite par des gens qui pour la plupart s’étaient nommés eux-mêmes, utilisait la cérémonie et la spiritualité comme arme contre nous, et eux aussi ont montré clairement par leurs actions et leurs flèches constantes, qu’ils n’étaient pas prêts à embrasser une vision du monde qui implique la décolonisation et la révolution.

Après avoir activement fait notre devoir comme Guerriers combattant pour l’Eau Sacrée et la Terre Sacrée, et compte tenu du climat politique actuel à Standing Rock, le Red Warrior Camp évolue. Nous prenons du temps pour récupérer, et pour étendre ce que nous sommes en tant que Société. Nous avons travaillé très dur pendant de longs mois, et devons aussi prêter attention à nous et à nos familles et aussi prendre soin de nous-mêmes. Nous devons aussi être fidèles à ce que nous sommes, et, en tant que Défenseurs du Territoire Autochtone, nous sommes totalement engagés par nos rôles de Guerriers et nous avons travaillé trop dur pour autoriser toute menace extérieure à compromettre nos devoirs et notre mouvement.

La Société Red Warrior se consacre maintenant à la construction d’une culture et d’une communauté de Résistance à tous les niveaux. Nous avons été appelés ici par le Peuple pour aider à mener un combat loin de  nos foyers et de nos territoires pour beaucoup d’entre nous, nous avons beaucoup sacrifié dans la lutte pour Mni Wiconi. Menacés d’inculpations, de blessures physiques définitives et des effets à long terme de la bataille, nous avons tout risqué pour l’eau. Notre temps passé ici arrive à son terme, nous avons fait tout ce que nous pouvons dans ce combat, et nous sommes honorés d’avoir été aux côtés, non seulement de la Tribu, mais aussi de chacun d’entre vous, de toutes les nations sur toute la planète, qui sont venus ici avec le feu de la résistance au ventre et avez combattus longtemps et vaillamment à nos côtés.

Nous offrons nos sincères remerciements à tous ceux qui ont amélioré notre Camp, nous sommes reconnaissants à ceux qui nous ont rendu la vie plus facile et qui nous ont logés et nourris. A tous ceux qui sont venus nous offrir leur aide, qu’elle soit financière ou physique. Nous vous saluons: votre aide, votre amour, et vos sacrifices nous ont donné le courage d’être ici pendant tant de mois, et ça nous a aidés quand nous étions fatigués de la bataille et étions découragés. Sans cela, nous ne serions pas là pour continuer notre lutte sur d’autres lignes de front et nous ne serions pas aussi forts. Il n’y a pas de mots dans cette langue colonisée pour exprimer les sentiments profonds qui sont en nous, car ce mouvement a surgi de cette période historique, l’eau c’est la vie.

Une des leçons que nous avons apprises et qui nous a inspirés, c’est le besoin très réel d’un mouvement de résistance mobile, prêt et décidé à démanteler le régime capitaliste qui détruit notre planète. La mobilisation de la résistance est la clé pour abattre l’occupation militaire opprimante et illégale des prétendues ‘Amérikkkes’, car nous avons vécu trop longtemps avec des traités non-respectés, le génocide, le racisme et la colonisation. Afin d’honorer au mieux nos ancêtres et les générations futures, nous vivons nos principes en formant une Société de Guerriers enracinée dans le combat contre l’endoctrinement de nos cerveaux, de nos corps et de nos esprits. Nous n’avons pas besoin de Standing Rock pour exister, mais ça nous a été nécessaire pour nous mettre tous au même endroit, en même temps. Nous nous rendons compte maintenant que tout ce dont nous avons besoin, c’est de chacun d’entre nous, notre famille de Red Warrior a endossé la responsabilité et le rôle de préserver, non seulement notre Mère la Terre, mais aussi les Droits des Autochtones. C’est avec ce devoir à l’esprit que nous devons nous soulever et continuer.

Nous sommes Autochtones assumés, nous incarnons la résistance, tout ce que nous faisons, manger des balles en caoutchouc au petit déjeuner à tenir notre ligne de front, a été fait d’une façon qui n’est que spirituelle. Nous avons beaucoup de respect et d’amour pour les prières et les cérémonies et comprenons leur rôle en temps de combat, beaucoup de nos Gens sont de vrais dirigeants spirituels dans leurs propres territoires. Nous sommes la réponse aux prières de nos Ancêtres incarnée, nous avons reçu le devoir sacré d’assurer la continuité du mode de vie de nos Peuples sur cette planète et de protéger le futur des esprits encore à venir. C’est un appel à l’action que ni homme ni femme ne peut ni ne devrait rejeter en ces temps précaires.

Le temps est venu pour nous, en tant que Red Warrior, de sauter le pas de la foi en nos Ancêtres et de nous créer un espace pour exister aussi libres du colonialisme que possible. Nous reconnaissons et validons votre rôle, nous avons été unis par la bataille pour l’eau saine, ici à Oceti Sakowin, et nous allons plus loin en tant que groupe.

Notre temps passé ensemble a été un voyage et une expérience pleine d’enseignements pour nous tous, ça a affiné notre vision et notre mission dans son ensemble et nous regardons sept générations plus loin. Concentrés sur notre action pour défendre notre Mère, nous allons plus loin pour nous assurer d’être où on a besoin de nous et pouvons être efficaces. Notre peuple et nos batailles sont partout sur Turtle Island [Ile de la Tortue, nom de l’Amérique du Nord pour les Autochtones, qui n’ont rien à voir avec Amerigo Vespucci], nous avons travaillé dur ensemble pour créer une Société de Guerriers qui préserve non seulement notre Mère la Terre, mais aussi nous tous, les uns les autres. Nous sommes l’Armée de notre Mère la Terre.

Nous ne pouvons pas rester pour mener une bataille pour la terre et l’eau qui est lourdement engluée dans le néo-colonialisme. Nous sommes très reconnaissants aux gens de la base qui nous ont soutenus le temps où nous étions ici. Ce n’est pas facile de dire au revoir, nous sommes profondément liés à cette lutte et nous n’abandonnons pas notre poste. Ce combat n’est pas terminé, l’oléoduc est toujours en construction, Energy Transfer Partners continuera à imposer ce tuyau, à moins que diverses tactiques, y compris l’action directe, non pas des décisions du tribunal ou des manœuvres juridiques, ne l’en empêchent; et la Tribu Sioux de Standing Rock est fortement engagée dans des prières sans action contre l’oléoduc, ce qui est en opposition directe avec ce que nous sommes en tant que Guerriers.

Nous sommes en guerre pour combattre les gros riches insatiables des sociétés qui exploitent notre Mère au prix du sang et nous n’avons rien d’autre à ajouter. Trop c’est trop, nous avons été brutalisés et pillés depuis plus de 500 ans, nous ne sommes pas des victimes implorant un sursis, nous sommes des Guerriers combattant pour nos vies et pour l’avenir. Nous ne pouvons pas nous permettre de laisser nos propres dirigeants corrompus aider à accepter ce processus, trop d’entre nous travaillent pour l’industrie, trop d’entre nous se bradent, nous devons nous souvenir que du sang de guerrier coule dans nos veines. Nous rendons un très mauvais service à nous-mêmes et au Peuple quand nous laissons les valeurs de la société suprématiste blanche effacer la connaissance de ce que signifie être vraiment un être humain.

 

Notre Mère la Terre souffre, elle demande du soutien.
Guerriers levez-vous. DEFENDEZ-VOUS!

Dans l’Esprit de la Résistance,

Red Warrior Society
www.facebook.com/RedWarriorCamp

 

 

Indigenous Action Media
5 décembre 2016
Traduction Christine Prat

 

  1. LE GOUVERNEMENT OBAMA PASSE LA BALLE A TRUMP.

Le dimanche 4 décembre 2016, le Corps des Ingénieurs de l’Armée a refusé le permis de passage pour la construction d’un oléoduc sous le Lac Oahe et a recommandé une Déclaration d’Impact Environnemental (EIS) pour la traversée du fleuve et l’étude de trajets alternatifs. Une EIS prendrait probablement des mois et serait donc soumise à l’Agence de Protection de l’Environnement du régime de Trump. [Trump a déjà annoncé vouloir supprimer l’Agence de Protection de l’Environnement – NdT].

 

  1. ENERGY TRANSFER PARTNERS JURE DE CONTINUER A CONSTRUIRE LE DAPL SOUS LE LAC OAHE.

Energy Transfer Partners a publié une déclaration menaçant de continuer les travaux sans tenir compte de la décision du Corps d’Armée, disant que « rien de ce qu’a fait cette Administration aujourd’hui ne change quoique ce soit d’aucune façon. » Malgré les récentes tempêtes de neige, Energy Transfer Partners a continué la construction.

 

  1. LA FRACTURATION CONTINUE A BAKKEN.

Le gaz de schistes de Bakken est estimé correspondre à 5 milliards de barils de pétrole, et produit environs 900 000 barils par jour. Le pétrole de gaz de schistes brut est transporté par chemin de fer dans des trains qui peuvent contenir jusqu’à 70 000 barils. BNSF et Canadian Pacific transportent environs 400 000 barils de Bakken chaque jour, en 2013, 71% de tout le brut de Bakken était transporté par train. Les officiels du Dakota du Nord ont approuvé 3 projets d’oléoducs supplémentaires en août 2016.

 

  1. LE REGIME DE TRUMP EST IMPATIENT D’AUGMENTER L’EXTRACTION DE PETROLE ET DE GAZ ET MENACE DE PRIVATISER LES RESERVES.

Les Réserves Autochtones couvrent tout juste 2%  des « Etats-Unis », mais on estime qu’elles contiennent un cinquième du pétrole et du gaz du pays, ainsi que de vastes réserves de charbon.

 

 

  1. 575 PROTECTEURS DE L’EAU ET DEFENSEURS DES TERRES SONT TOUJOURS MENACES DE POURSUITES.

L’administrateur judiciaire du Dakota du Nord a déclaré: « Nous n’avons pas assez de juges pour traiter toutes ces affaires dans un temps raisonnable. »

L’appareil judiciaire de l’état demandera à la Législature l’an prochain, 1,5 million de dollars supplémentaire pour couvrir les frais relatifs aux protecteurs. Le nombre d’arrestations n’inclut pas ceux qui ont été arrêtés dans des actions hors de Standing Rock. La Guilde Nationale des Juristes a demandé que toutes les poursuites contre des protecteurs soient abandonnées, suite à la décision récente de refuser le permis.

 

  1. RED FAWN FALLIS EST TOUJOURS EN PRISON.

Red Fawn a été arrêtée en même temps que 140 personnes, lorsque la police a attaqué le Camp du Traité de 1851, à Standing Rock, le 27 octobre 2016. Le Bureau du Sheriff du Comté de Morton l’a d’abord inculpée de tentative de meurtre mais a changé l’accusation en « possession d’une arme à feu en tant que criminelle condamnée. » Elle est toujours en prison. www.indi.com/FreeRedFawn

 

  1. DES POURSUITES SONT ENGAGEES CONTRE L’USAGE EXCESSIF DE LA FORCE ET LA BRUTALITE POLICIERE.

Les protecteurs de l’eau et les défenseurs des terres ont été confrontés à des arrestations de masse et à de la violence, entre autres le tir d’une grenade assourdissante qui a grièvement blessé Sophia Wilansky, l’usage de canons à eau alors qu’il gelait, et d’autres délits graves de la part des forces de police militarisées.

Le Collectif  Légal de Protecteurs de l’eau, de la Guilde Nationale des Juristes, a porté plainte devant la Cour de District des Etats-Unis contre le Comté de Morton, le Sheriff du Comté de Morton, Kyle Kirschmeier, et d’autres instances représentant les forces de l’ordre pour un usage excessif de la force contre des Protecteurs de l’Eau pacifiques, la nuit du 20 novembre 2016.

 

  1. LES PEUPLES AUTOCHTONES N’ONT PAS DE PROTECTION GARANTIE DE LEUR LIBERTE RELIGIEUSE.

Les sites sacrés sont à la merci des administrations de gestion des terres publiques lorsqu’il s’agit d’estimer des menaces sur des sites sacrés. Des projets d’infrastructure, d’exploitation de ressources et d’autres intérêts menacent actuellement des sites sacrés à travers tous les soi-disant Etats-Unis, comme la Montagne du Sud, Red Butte, Oak Flat, le Mont Taylor, le Canyon de Chaco, Bears Ears, et beaucoup d’autres sites sacrés.

 

  1. COLONIALISME ET CAPITALISME.

L’héritage de l’invasion coloniale et de l’occupation des terres Autochtones est un génocide et un écocide. Tant que Notre Mère la Terre est considérée comme une marchandise, les terres sacrées seront menacées par les industries d’extraction minière. Préserver la souveraineté Autochtone signifie s’engager dans une lutte anticoloniale et anticapitaliste pour assurer que les systèmes qui profitent de la destruction de Notre Mère la Terre et de l’eau soient abolis.

 

Note: Les liens indiqués au point 8 indiquent des articles en français. Tous les autres, des articles en anglais.

 

standingrock2-11-2016d

 

Aux dernières nouvelles, dimanche 5 décembre au soir, DAPL continue les travaux.

TANT QUE L’EAU COULE, ET QUE L’HERBE ODORANTE POUSSE

Par Wioweya Najin Win, Debra White Plume
4 décembre 2016
Egalement publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

 

C’est le bon moment pour Notre Mère la Terre et l’Eau Sacrée. Le Corps des Ingénieurs de L’Armée des Etats-Unis a refusé le permis qui aurait autorisé la branche Dakota Access Pipeline, d’Energy Transfer Partners, de forer sous le Mni Sose (Fleuve Missouri) dans notre Territoire Lakota.

Depuis août dernier, beaucoup de gens ont laissé leur vie de côté et tout donné pour combattre le Serpent Noir. Beaucoup de gens des quatre directions ont prié pour que notre eau soit protégée du Serpent Noir de DAPL. Beaucoup de guerriers de l’eau ont été en première ligne et ont été broyés par le hachoir à viande du Dakota du Nord, des états environnants, de la Garde Nationale et des compagnies de sécurité engagées par DAPL. Des bras ont été arrachés. Des yeux explosés. Des crânes fracturés. Des os brisés. Les guerriers de l’eau de la ligne de front ne se sont jamais rendus, et n’ont jamais reculé devant le PRENEUR DE GRAISSE. Des politiciens se sont démenés pour avoir du soutien. Des avocats ont travaillé dur. Tout le monde a fait du mieux possible. Comme je l’ai dit au cours de la bataille pour fermer le Keystone XL de TransCanada, nous sommes tous des fils du tissu de la résistance.

Nous ne devons pas nous reposer. Nous ne devons pas compter sur cet ennemi de Notre Mère la Terre pour qu’il s’en aille. DAPL peut décider de continuer à forer, et tout simplement payer les amendes pour forer sans permis. DAPL peut tromper les décideurs et leur faire accepter le Serpent Noir dans certains périmètres, mais ce sera toujours dans LE périmètre.

Des centaines de gens ont été en prison, certains risquent des chefs d’inculpation graves, qui peuvent leur valoir des dizaines d’années de prison, juste pour avoir fait leur travail de journalistes ou de personnel médical. Certains pour avoir été pris dans des rafles de la police longtemps après l’action. Certains pour avoir été piégés par DAPL, les indics de la police, les infiltrés et les provocateurs. Beaucoup de vies sont changées pour toujours, pour s’être engagé dans cette bataille depuis 5 mois.

Des individus ont créé des liens avec d’autres, formant une nouvelle famille. Les liens du front ne disparaissent jamais. Personne ne peut le comprendre sans en avoir fait l’expérience. Les Troubles Post-Traumatiques ne disparaissent jamais non plus. Le son des avions qui volent bas au-dessus des têtes, des hélicoptères qui tournent 24 heures par jour. On n’oublie jamais ce son. Pour beaucoup, ça a été l’expérience de leur vie et ils repartiront avec des souvenirs si forts, qu’ils ne voudront jamais revenir dans un tel camp. Pour beaucoup d’entre nous, cela signifiera continuer notre travail, faire nos prières, remettre nos vies en ordre comme nous pourrons, quand nous serons rentrés chez nous, si nous avons toujours un chez-nous où rentrer. Se reposer un peu, se rafraichir, manger et dormir – et se préparer pour la prochaine bataille. C’est ce que font les guerriers de l’eau. C’est ce que font les Tueurs du Serpent Noir.

L’Amérique est une bête énorme, le PRENEUR DE GRAISSE est une bête énorme. Les banques Européennes sont une bête énorme. Le PRENEUR DE GRAISSE n’est jamais satisfait. Le PRENEUR DE GRAISSE veut toujours plus. Il a fallu la générosité de millions de gens pour faire des dons, continuer à en faire, aux gens de tous les camps. Nous n’aurions pas pu faire ce que nous avons fait sans cette générosité. Tous les avocats, les politiciens, les organisateurs qui ont travaillé sans arrêt, tout ce travail était nécessaire. Mais nous ne pouvons pas nous reposer maintenant. Le Serpent Noir pourrait hiberner, se reposer pour nous attaquer encore. Restez vigilants. Notre Eau Sacrée a besoin de nous. De nous tous. De toutes les générations, de toutes les races humaines, de toutes les religions des gens.

Tant qu’il restera un Indien, il y aura un combat pour la terre et l’eau. Tant que l’eau coule, tant que l’herbe odorante pousse, nous devons garder les yeux ouverts et surveiller le PRENEUR DE GRAISSE.

—–

Debra White Plume
Owe Aku, Bring Back the Way
(00 1) 605-455-2155
PO Box 325
Manderson, SD 57756
www.oweakuinternational.org

 

standingrocktipis4-12-2016

 

LE CORPS DES INGENIEURS DE L’ARMEE A REFUSE LE PERMIS DIMANCHE, MAIS LES PATRONS DU DAKOTA ACCESS PIPELINE DISENT QUE ÇA NE CHANGE RIEN ET QUE LES TRAVAUX CONTINUERONT

 

Par Brenda Norrell
Censored News
4 décembre 2016
Traduction Christine Prat

 

Le Corps des Ingénieurs de l’Armée a refusé le permis pour le Dakota Access ce dimanche [4 décembre 2016]. Le Président de la Réserve Sioux de Standing Rock, Dave Archambault, l’a annoncé dans le Camp Oceti Sakowin, et ça a été diffusé sur la Radio Esprit de la Résistance de Standing Rock.

Les patrons du DAPL ont réagi dimanche soir, disant que ça ne changeait rien.

« Comme il a toujours été dit, ETP et SXL tiennent absolument à assurer que ce projet vital soit mené à son terme et sont totalement convaincus de terminer la construction de l’oléoduc sans changement de trajet dans et autour du Lac Oahe. Rien de ce que cette Administration a fait aujourd’hui ne change quoique ce soit », ont dit Energy Transfer Partners et Sunoco dans une déclaration faite dimanche tard dans la nuit.

Quand l’annonce a été faite en direct, les protecteurs de l’eau ont été invités par des orateurs au Camp Oceti Sakowin à ne pas partir. Ils s’attendent à ce que les gens de DAPL ignorent la décision du Corps d’Armée et continuent les travaux, comme ils l’ont déjà fait par le passé.

La question est maintenant de savoir si le Président Obama enverra des forces de l’ordre ou des militaires pour empêcher DAPL de forer sans permis. Sinon, l’annonce d’aujourd’hui n’aura aucun effet. Ce sera juste un autre coup de l’Etat Fédéral et des compagnies pour renvoyer chez eux les protecteurs de l’eau et les milliers de vétérans qui se trouvent actuellement au Camp de Standing Rock, où plus de 10 000 personnes campent.

 

L’annonce du Corps d’Armée

La porte-parole de l’Armée, Moira Kelley a dit: « Le Ministère de la Défense n’approuvera pas de droit de passage qui autoriserait le futur oléoduc Dakota Access à passer sous le Lac Oahe, dans le Dakota du Nord, a annoncé aujourd’hui l’Assistante au Secrétariat d’Etat de la Défense pour les Travaux Civils. »

Jo-Ellen Darcy dit avoir fondé sa décision sur la nécessité d’examiner des trajets alternatifs pour permettre à l’oléoduc Dakota Access de traverser [le Fleuve Missouri]. Son secrétariat avait annoncé le 14 novembre 2016 que la décision sur était repoussée, afin de permettre des discussions avec la Tribu Sioux de Standing Rock, dont la réserve se trouve à 800 mètres au sud de l’endroit prévu pour traverser. Des officiels tribaux ont exprimés à de nombreuses reprises des inquiétudes quant aux risques de rupture ou de fuite, pour l’alimentation en eau de la tribu et ses droits selon les traités.

« Bien que nous ayons eu des discussions continues et des échanges de nouvelles informations avec les Sioux de Standing Rock et avec DAPL, il est clair qu’il y a encore beaucoup de travail à faire » dit Mme Darcy. « Le meilleur moyen de faire ces travaux de manière responsable et rapide est d’examiner des trajets différents pour faire traverser l’oléoduc. »

Mme Darcy dit que l’étude de trajets alternatifs pouvait être réalisée de la meilleure façon, par une Déclaration d’Impact Environnemental, effectuée avec la participation et l’analyse complètes du public.

Le Dakota Access Pipeline est un oléoduc d’approximativement 1890 km, qui doit relier les champs pétroliers de Bakken et Three Forks, dans le Dakota du Nord, au terminal de pétrole brut près de Pakota, dans l’Illinois. L’oléoduc fait 76 cm de diamètre et doit transporter environs 470 000 barils de pétrole par jour, avec une capacité allant jusqu’à 570 000 barils. Le trajet prévu actuellement traverserait le Lac Oahe, un site utilisé par le Corps des Ingénieurs de l’Armée, sur le Fleuve Missouri.

 

©Brenda Norrell, Censored News

————————————————————-

Klee Benally, sur Facebook, dimanche 4 décembre 2016

Nous avons célébré les victoires, mais il faut rester vigilants. Le processus de la NEPA [Loi Nationale sur la Politique Environnementale] n’a pas été conçu pour servir les intérêts des Autochtones. Nous en avons fait l’expérience par la profanation de sites sacrés comme les San Francisco Peaks. Nous avons eu des Déclarations d’Impact Environnemental qui ont facilité la profanation de sites sacrés sous le gouvernement Obama, alors imaginez ce que ça va devenir sous un gouvernement Trump. Des fascistes comme lui ont essayé de faire la peau de la NEPA depuis des années. Pour mettre un terme définitif à ces oléoducs, nous devons aussi mettre fin aux systèmes qui les engendrent. Protégez tous les sites sacrés, luttez où vous êtes. Célébrez, priez, organisez-vous, et continuez à vous défendre. #nodapl #defendthesacred