DES MENACES D’EXPLOITATION DE MINES D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON PLANENT TOUJOURS, UN AN APRES DES RESTRICTIONS HISTORIQUES SUR L’EXTRACTION
Par Protect Grand Canyon, NAU (Université du Nord de l’Arizona, Flagstaff)
Publié le 10 janvier 2013
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Traduction Christine Prat
PARC NATIONAL DU GRAND CANYON DU COLORADO, Arizona – Un an après que le gouvernement Obama ait adopté une loi introduisant de nouvelles protections limitant le développement de l’extraction d’uranium dans une zone d’environs 4000 km2 autour du Parc National du Grand Canyon, la pollution et les menaces légales de l’industrie de l’uranium sont toujours là. Cinq poursuites en justice de l’industrie minière – dont une réclamant au moins 120 millions de dollars aux Etats-Unis – ainsi que des projets de réouverture de mines des années 80 menacent toujours le public et les terres tribales traditionnelles ainsi que l’eau à l’intérieur et autour du Parc National du Grand Canyon.
« Le Grand Canyon et son bassin alimentent un habitat important pour toute une variété de vie sauvage – des condors aux mouflons – et c’est un moteur économique pour le nord de l’Arizona, fournissant des emplois et des revenus à cette région rurale » dit Sandy Bahr, directrice du Sierra Club pour le district du Grand Canyon. Ce retrait – mettant un terme aux activités minières destructrice – est capital pour la protection du Grand Canyon et de l’eau qui est vitale pour nos communautés. »
Le gouvernement a finalisé le « retrait » des 4000 km2 autour du Grand Canyon le 9 janvier 2012, suite au tollé régional et national causé par les impacts potentiels d’une nouvelle explosion de l’exploitation d’uranium au cœur de ce paysage mondialement célèbre. Les restrictions interdisent les nouvelles concessions minières et le développement de mines sur d’anciennes concessions dont les réserves en minerai ne sont pas prouvées et n’ont pas d’autorisation valide d’exploiter des mines.
« Après un onéreux examen et une participation publique substantielle, le Ministre Salazar a pris une décision ferme et résolue pour protéger l’un des paysages les plus importants du monde et la santé à long terme des communautés autochtones qui vivent à l’intérieur du bassin de Grand Canyon » dit Dave Nimkin de l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux. « Les efforts actuels pour compromettre cette décision courageuse et appropriée nous mettent tous en danger. »
Cinq poursuites judiciaires de l’industrie de l’uranium et ses partisans ont été lancées en 2012 attaquant les restrictions ; une a été retirée, et quatre ont fusionné en une seule, portée aujourd’hui devant la cour de justice fédérale en Arizona. Pour défendre le retrait, la Tribu Havasupai et les groupes de protection du site sont intervenus dans l’affaire.
« Le Grand Canyon et les terres, les bassins hydrologiques et les communautés aux alentours ne doivent pas être envahis par les mines et traversés en tous sens par des routes et des poids-lourds transportant des matériaux radioactifs » dit Ted Zukoski, un avocat représentant les tribus et les groupes pour la protection de la nature opposés aux poursuites de l’industrie. « Nous continuerons à nous battre pour protéger les gens, la vie sauvage et les eaux vitales de la région. »
VANE Minerals, de Londres, a retiré sa plainte contre les restrictions minières le mois dernier, choisissant de poursuivre les Etats-Unis au civil. Dans cette affaire en cours, VANE affirme que les nouvelles restrictions minières lui donne droit à plus de 120 millions de dollars des contribuables américains.
En avril 2012, la Forêt Nationale de Kaibab a octroyé des droits d’extraction à Energy Fuels pour la Mine du Canyon sur la rive sud du Grand Canyon, à l’intérieur de la zone de restrictions. En juin, la Forêt a annoncé qu’elle autoriserait Energy Fuels à rouvrir la Mine du Canyon et mettrait à jour sa « déclaration d’impact environnemental » vieille de 27 ans. La mine est proche de Red Butte, un lieu sacré pour les Havasupai, qui ont mené une bataille juridique de plusieurs années pour bloquer la mine dans les années 90.
« Les organismes gouvernementaux d’Obama autorisent la réouverture d’anciennes mines sans mettre à jour les anciennes études environnementales » dit Taylor McKinnon, directeur des campagnes pour les terres publiques au Centre de la Diversité Biologique. « Ces mines vont amener la pollution que les restrictions entendaient empêcher. Leur approbation dans les années 80 était une idée épouvantable ; autoriser leur réouverture sur la base de connaissances scientifiques dépassées est encore pire. »
Le Bureau de Gestion des Sols autorise Energy Fuels à préparer l’ouverture d’une seconde mine, la Mine Pinenut, située au nord du Grand Canyon. Tout comme le Service des Forêts, le Bureau de Gestion des Sols n’a pas mis à jour ses examens environnementaux des années 80 pour cette mine ni pour la mine Arizona 1 toute proche, qui a commencé à opérer en 2009 et que les tribus et groupes de protection ont attaqué en justice pour faire cesser l’exploitation. Ce conflit est maintenant devant la Cour d’Appel du 9ième Circuit.
« Des décennies d’extraction d’uranium dans la région ont laissé un héritage toxique qui a pollué définitivement les eaux de surface et souterraines et continue à menacer la vie des gens, le parc et la flore et la faune, » dit Roger Clark du Grand Canyon Trust. « Le Parc National du Grand Canyon a récemment dépensé 15 millions de dollars pour retirer des engins radioactifs et la couche supérieure du sol de la mine Orphan, qui présentent des dangers pour les condors menacés et les visiteurs de ce très populaire point de vue sur le Canyon. L’exploitation de mines est une industrie qui connaît des cycles d’expansion et d’effondrement qui nuisent au tourisme et privent les économies locales des bénéfices à long terme qu’elles pourraient tirer d’un Grand Canyon aux paysages intacts et non pollués. »
La pollution à l’uranium dévaste déjà le Grand Canyon et les environs. La Nation Navajo a plusieurs centaines de mines d’uranium abandonnées qui n’ont toujours pas été dépolluées. Parce que des dizaines de nouvelles mines menaçaient d’industrialiser des terres de grande valeur, de détruire l’habitat de la faune et la flore sauvages et de polluer définitivement ou épuiser les nappes aquifères et les sources, des savants, des gouvernements tribaux et locaux et des entreprises ont exprimé leur soutien à la protection que le retrait de l’industrie minière apporte au Grand Canyon et ses environs.
Contacts :
David Nimkin, National Parks Conservation Association, (801) 518-1270
Ted Zukoski, Earthjustice, (303) 996-9622
Taylor McKinnon, Center for Biological Diversity, (928) 310-6713
Sandy Bahr, Sierra Club, (602) 999-5790
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515
SAN FRANCISCO PEAKS: LA TRIBU HOPI PARVIENT A UN ACCORD AVEC LES AUTORITES DES ETATS-UNIS
Article publié par le site True Snow,
le 28 décembre 2012
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Traduction Christine Prat
KYKOTSMOVI, Arizona – La Tribu Hopi et les Etats-Unis sont parvenus à un accord intérimaire suite à la plainte de la Tribu affirmant que le Service des Forêts des Etats-Unis enfreint la Loi sur les Espèces Menacées [Endangered Species Act ‘ESA’] en autorisant la fabrication de neige à partir d’eaux usées recyclées à la station de ski Arizona Snowbowl.
Les Etats-Unis se sont engagés à : (1) permettre une consultation directe, de gouvernement à gouvernement entre la Tribu Hopi et le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis étant donné que c’est le Service des Poissons et de la Vie Sauvage qui doit examiner la question, (2) effectuer une analyse de modélisation atmosphérique indépendante des opérations de fabrication de neige et (3) mettre en place un système de surveillance supplémentaire du milieu critique où pousse la packera franciscana des San Francisco Peaks, une plante menacée qui n’existe que sur les San Francisco Peaks et précisément aux environs de la zone d’utilisation spéciale d’Arizona Snowbowl.
La Tribu Hopi continue à s’opposer au projet de fabrication de neige à partir d’eaux usées recyclées et est en désaccord avec le point de vue du Service des Forêts selon lequel la fabrication de neige proposée est sûre pour l’environnement et la santé publique. « La Tribu Hopi attend avec intérêt de faire valoir directement auprès du Service des Poissons et de la Vie Sauvage son point de vue selon lequel le projet de fabrication de neige causera des dégâts irréversibles aux San Francisco Peaks », dit Robert Lyttle, Conseiller Juridique Général de la Tribu Hopi.
La question de la sécurité et de la protection de la packera franciscana des San Francisco Peaks menacée et de son milieu fragile est maintenant portée devant le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis pour examen et réflexion. Le Service des Poissons et de la Vie Sauvage, dont la mission est de préserver, protéger et renforcer les poissons, la vie sauvage, les plantes et leurs habitats, va maintenant examiner la plus récente Evaluation Biologique du Service des Forêts. Le Service des Poissons et de la Vie Sauvage peut aussi préparer son propre Avis Biologique.
L’accord auquel la Tribu Hopi et les Etats-Unis sont parvenus établit que l’analyse de modélisation atmosphérique supplémentaire, la surveillance et la consultation soient effectuées avant que le Service des Poissons et de la Vie Sauvage prononce sa décision. « Cet examen aurait dû avoir lieu depuis longtemps. Nous continuons à demander au Gouvernement Obama de revoir cette décision autorisant la fabrication de neige à Snowbowl à la lumière de la politique actuelle vis-à-vis des Sites Sacrés et en se fondant sur les nouvelles données concernant les risques pour l’environnement et la santé publique » dit Leroy Shingoitewa, président de la Tribu Hopi.
La préservation du fragile écosystème alpin des San Francisco Peaks demeure un but central pour la Tribu Hopi, de nombreuses autres Tribus Amérindiennes et beaucoup d’autres. Les Pics sont un lieu sacré pour beaucoup à cause de leur valeur environnementale, culturelle et religieuse.
Voir article de novembre 2012 sur la plainte déposée par la Tribu Hopi
BRAS DE FER AVEC LE SERVICE DE LA QUALITE DE L’ENVIRONNEMENT : DES CITOYENS DECOUVRENT DES INFRACTIONS DANS L’EAU RECYCLEE DE SNOWBOWL
Par Under The Concrete
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27 janvier 2013
Traduction Christine Prat
Le 26 décembre 2012, deux jours après que la station de ski Arizona Snowbowl ait commencé à faire de la neige artificielle à partir d’eaux usées recyclées, des résidents inquiets, Rudy Preston et Kathleen Nelson, ont déposé une plainte, accompagnée de photographies, affirmant que Snowbowl a enfreint des lois de l’état et ne s’est pas conformé à de nombreuses conditions stipulées dans son contrat de vente d’eaux usées passé avec la ville de Flagstaff. La plainte a été déposée auprès de la ville et du Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona. Mardi 15 janvier, la Ville de Flagstaff a voté à l’unanimité l’ouverture d’une enquête approfondie sur la plainte. De même, le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona a réagi à la plainte le 23 janvier.
Après plus de dix ans de poursuites judiciaires et de farouche résistance de la part de groupes écologistes, de citoyens inquiets et de Nations Autochtones, on aurait pu croire que le moment où les canons à neige tireraient leur premier coup serait un moment à fêter. Cependant, comme le suggère un titre récent du New York Times, « Les Pentes de Couleur Douteuse Gâchent le Lancement de la Fabrication de Neige », la neige artificielle était jaune.
Le même article dit aussi que « la couleur anormale de la neige a aggravé un conflit déjà épineux ». Tandis que le directeur général de Snowbowl, J.R. Murray, attribue la couleur à des résidus de rouille dans les tuyaux neufs qui transportent les eaux usées en haut de la montagne à partir de la station de traitement de Rio de Flag à Flagstaff, d’autres voient la manœuvre comme l’une des nombreuses manières par lesquelles la station continue de fuir ses responsabilités impliquant de respecter la loi et les conditions stipulées par son contrat avec la ville.
En bref, bien que la question de la neige jaune ait fait la une des médias locaux et nationaux, la plainte n’a rien à voir avec l’aspect de la neige. « Nous n’avons pas porté plainte parce que la neige est jaune » dit Rudy Preston, un de ceux qui ont porté plainte. « Nous l’avons fait parce que Snowbowl enfreint les termes de son contrat avec la ville ainsi que de nombreuses lois sur l’environnement. »
Finalement, Daniel Czecholinski, Inspecteur de la Qualité de l’Eau de l’ADEQ, a dit que son service « n’allait pas faire de déclaration sur des conclusions factuelles avant que le rapport d’inspection soit publié » et a ajouté « je ne vais certainement pas faire de déclaration sur la manière d’interpréter le règlement et ne pourrais le faire de toutes façons vu que je n’ai pas le règlement sous les yeux. »
Tandis que ni M. Czecholinski, ni le Directeur des Communications de l’ADEQ, Mark Shaffer, n’ont voulu, quand on leur a demandé, faire de commentaire sur les paramètres utilisés par le service pour son inspection – si des tests de qualité de l’eau seraient effectués ou si l’enquête de terrain serait le seul critère – le service a été mandaté pour publier son rapport d’inspection dans les 30 jours ouvrables. « Lorsqu’il sera finalisé » ajouta M. Czecholinski, « nous l’enverrons à tous les intéressés et à toutes les parties responsables. C’est aussi un dossier public, à ce stade. »
A la réunion du conseil municipal au cours de laquelle la plainte a été présentée, Kathleen Nelson a souligné le fait que, Snowbowl n’ayant pas de permis d’utilisation d’eaux usées délivré par l’ADEQ, l’utilisation de cette eau par la station dépend de la liste de la ville des utilisateurs nommés dans son permis. « C’est le travail de la ville de faire appliquer les termes de ce permis » dit elle. « La ville est susceptible de perdre son permis octroyé par l’ADEQ… Pour cette raison, il est important que la ville examine soigneusement ce problème… nous sommes les détenteurs du permis. »
Le contrat de vente d’eaux usées de la Ville de Flagstaff avec Snowbowl stipule : « L’utilisateur devra se conformer strictement aux exigences suivantes : Fournir et installer en quantité suffisante des panneaux indiquant ‘Neige faite à partir d’Eaux Usées Recyclées, ne pas manger de neige ni boire de la neige fondue’ ou autres avertissements similaires. De tels panneaux devront être placés de manière à être bien visibles à chaque site de réutilisation. »
La plainte affirme qu’ « aucun panneau affichant la formulation citée plus haut n’a été vu dans la station de ski. » Au lieu de cela, après des heures d’inspection du site, on a trouvé deux petits panneaux violets, à trois mètres du sol, indiquant « Afin de préserver les ressources naturelles, de l’eau recyclée est utilisée pour faire de la neige. Ne pas avaler. » A part la formulation, qui n’est pas similaire à celle mentionnée dans le contrat, les plaignants avancent l’argument selon lequel la formulation constitue une double manipulation. Premièrement, le mot « usées » est omis, ce qui minimise la menace et la légalité de l’ingestion de cette eau.
Deuxièmement, la formulation est exprimée sous la forme d’une certaine rhétorique écologique, un procédé qui n’est pas nouveau en Arizona. Cependant, considérant que des études récentes et toujours en cours ont révélé la présence de produits pharmaceutiques, d’hormones, de produits industriels et ménagers toxiques, de perturbateurs endocriniens et d’une bactérie résistant aux antibiotiques, il est clair que ceux qui ont formulé la plainte voient ceci comme une pollution travestie en préservation de la nature. Mais leurs préoccupations vont plus loin quant au discours plus général sur cette source d’eau dans l’ouest. « Les mots ‘eaux usées recyclées’ ou pire, ‘eau recyclée’ constituent un problème en soi étant donné que le terme légal pour cette eau est ‘eau d’égout traitée.’ En la rebaptisant, la Ville a réduit l’avertissement au point de lui faire perdre presque complètement son sens, » est il écrit dans le texte de la plainte.
En ce qui concerne le signalement adéquat, le contrat de la ville stipule aussi où les panneaux doivent être placés. « Ces panneaux seront placés à tous les points pouvant logiquement servir d’entrée au site de réutilisation, à l’entrée de tous les lacs et mares de chaque site de réutilisation, à toutes les sorties de pompes et à tous les robinets fournissant de l’eau usée recyclée. » La plainte indique qu’aucun panneau n’était visible dans ces zones ni aux points d’entrée, y compris au point de départ des télésièges Hart Prairie et Sunset, aux billetteries, aux entrées de l’école de ski, ni à proximité du matériel de fabrication de la neige ou du bassin de rétention.
Le problème le « plus grave » relatif à la signalisation, selon la plainte, concerne une zone où les enfants jouent et roulent dans la neige, et où il n’y a pas non plus de panneaux. « Lorsqu’on a demandé aux parents s’ils savaient de quoi la neige était faite, beaucoup ont déclaré qu’ils ne le savaient pas et ont fait une grimace de dégoût. » Cependant, comme Preston l’a clairement indiqué lors de la réunion du conseil municipal, la question de la signalisation est « la plus petite partie de [la] plainte. »
La plainte reprend un argument soulevé au tribunal en plus d’une occasion (au cours des affaires de la coalition Save the Peaks contre le Ministère de l’Agriculture et de la Tribu Hopi contre la Ville de Flagstaff), mais n’a jamais été traité directement. Le contrat ave la Ville déclare « Les Eaux Usées Recyclées fournies selon cet accord ne seront ni directement ni indirectement utilisées ou cédées pour d’autres utilisations que la fabrication de neige. » Bien que la « fabrication de neige » soit couverte par le contrat parmi les utilisations acceptables, la plainte dénonce la faiblesse du langage légal pour affirmer que skier est aussi une « réutilisation directe » de cette eau, de même « s’asseoir dans, se rouler sur ou faire du traineau sur la neige d’eaux usées recyclées. » Des activités comme la natation, le surf, le ski nautique et autres activités constituant une « immersion totale » sont interdites par la loi de l’état. La plainte plaide que le ski et les activités annexes « constituent une immersion » et « présentent une forte probabilité d’ingestion par les yeux, le nez, la bouche, les oreilles et la peau. »
Dans le même ordre d’idées, il faut prendre en considération la question de l’hygiène dans les zones de restauration. D’après la loi de l’état, « Un détenteur de permis irrigant avec de l’eau usée recyclée devra : 3. empêcher que l’eau recyclée entre en contact avec les points d’eau potable, les rafraîchisseurs d’eau ou les zones où on mange. » On ne sera pas surpris d’apprendre que, selon la plainte, « des skieurs ont été vus traînant de la neige d’eau usée traitée dans le chalet et les zones de restauration et, en plus, utilisant et touchant les robinets d’eau potable avec de l’eau usée recyclée sur leurs vêtements et leurs gants. »
Bien sûr, le problème est l’incertitude qui entoure une investigation de ces questions. Quand l’eau usée recyclée se mélange avec la neige normale, jusqu’à quel degré de dilution y-a-t-il un risque ? Considérant que certains jours la neige d’eau recyclée constitue la couche supérieure et d’autres jours est utilisée comme couche de base, comment la loi peut-elle vraiment définir des notions concrètes d’exposition ? Considérant que l’eau d’égout recyclée n’est pas une chose homogène, que les constituants qu’on y trouve changent de jour en jour, faudrait-il mettre en place des systèmes qui peuvent signaler les jours où l’eau est dangereuse ?
Un récent article de Mother Jones se sert de la question de la fabrication de neige à Snowbowl comme base pour parler de l’utilisation grandissante du recyclage des égouts, particulièrement dans le sud-ouest. « L’accroissement de la population et le changement climatique font que la pénurie d’eau devient de plus en plus pressante dans le sud-ouest. » L’article affirme que « L’Agence de Protection de l’Environnement estime que les Etats-Unis recyclent environs 8% de l’eau des égouts ; quatre états – l’Arizona, la Californie, la Floride et le Texas – en représentent 90%. »
S’adressant au Conseil Municipal de Flagstaff, Kathleen Nelson a présenté la plainte qu’elle et M. Preston ont déposée, en montrant les implications plus vastes, au-delà de Snowbowl, au-delà de l’Arizona, de l’utilisation de cette eau. « Plus nous utilisons ces eaux usées recyclées, plus il est nécessaire de s’assurer que cette utilisation se fait selon une méthode sûre et adéquate. » Peu importe jusqu’à quel point la plainte est susceptible de se heurter à des objections tatillonnes sur la formulation du contrat et de la loi, les implications dépassent de loin les détails et mettent en jeu l’empoisonnement rapide et incessant de notre environnement global. La ville de Flagstaff et les pratiques de Snowbowl ont attiré l’attention de la nation. Les décisions qui seront prises ici devraient l’être avec intention, encadrées par des idées sur la direction que nous voulons prendre – vers un futur raisonnable et durable respectant les réseaux aquifères naturels auxquels nous devons notre vie ? Ou un futur de plus en plus toxique ?
http://www.undertheconcrete.org/
LETTRE DE FERN BENALLY (DE BLACK MESA, ARIZONA) ET DON YELLOWMAN (TUBA CITY, ARIZONA) AU PDG DE PEABODY GREG BOYCE
Publié le 27 janvier 2013 par supportblackmesa.org
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Photo supportblackmesa
Traduction Christine Prat
ST. LOUIS, Missouri, janvier 2013
Cher M. Greg H. Boyce et autres Officiels de Peabody,
Nous sommes venus de la Nation Navajo, située dans ce qu’on appelle maintenant l’état d’Arizona. Nous sommes à St. Louis au nom d’Anciens de Black Mesa/Big Mountain qui sont touchés par les effets de l’extraction de charbon, là-bas chez nous. Cette lettre est une requête de vous rencontrer face à face, vous ou d’autres responsables de la mine de charbon de Black Mesa, pour parler de nos problèmes et inquiétudes. Nous vivons nous-mêmes à l’intérieur du périmètre et à proximité de Peabody Western Coal Company [La branche de la compagnie pour l’ouest des Etats-Unis].
L’exploitation à ciel ouvert qui dure depuis 46 ans dévaste notre peuple. Nos Diné (Peuple Navajo) sont confrontés à des déportations forcées à mesure que Peabody Western Coal fait de la place pour l’extraction ; ceci en plus des nombreux problèmes environnementaux et de santé auxquels ils font face quotidiennement. La pollution de la mine de Kayenta, sur Black Mesa est visible tous les jours. Les feux de charbon ne sont pas éteints assez efficacement pour prévenir l’émission de gaz toxiques. La pollution due à ces gaz empoisonne et met en danger les voies respiratoires des résidents. Beaucoup de mineurs suspectent qu’ils ont des maladies pulmonaires causées par le charbon, mais Peabody Western a toujours nié énergiquement que le charbon soit la cause directe des maladies pulmonaires. Les résidents ont constaté une augmentation des problèmes pulmonaires depuis que l’exploitation du charbon a commencé à la fin des années 60 et dans les années 70. On n’a pas besoin d’avoir fait des études supérieurs pour faire la corrélation.
Avant l’arrivée de Peabody, il y avait des sources naturelles en abondance. Nos animaux, sauvages et domestiques, pouvaient boire autant qu’ils en avaient besoin sans avoir à chercher de l’eau. Les animaux sauvages étaient abondants, tout comme le bétail. Les sources naturelles sont épuisées, maintenant. Les résidents de Black Mesa doivent tous les jours faire face à de pénibles corvées d’eau. Ils doivent parcourir de 50 à 65 km pour amener de l’eau potable pour leur foyer et leur bétail, et les animaux sauvages doivent lutter pour eux-mêmes. L’eau est essentielle à la vie. Cependant, Peabody a gaspillé des milliers de milliard de mètres cube d’eau irremplaçable. La nappe aquifère Navajo est, d’après le chercheur Daniel Higgins, irréversiblement endommagée.
La seule solution, pour Peabody Energy, est la reconversion à l’énergie solaire. Il est bien connu que les combustibles fossiles sont la plus sale des énergies et que le charbon émet le plus d’oxyde de carbone, contribuant au changement climatique de la planète. Le charbon a des effets nocifs sur les Autochtones de Black Mesa. Peabody doit prendre en main les soins immédiats aux résidents de Black Mesa. Le processus de guérison peut commencer par l’arrêt de l’extraction de charbon à ciel ouvert par Peabody. C’est maintenant le moment de prendre un virage à 180 degrés et de se tourner vers l’énergie renouvelable. Pour prendre l’initiative de la réparation, Peabody Energy et Peabody Western devraient investir des bénéfices dans le solaire et autoriser les résidents de Black Mesa à créer leur propre style de vie comme bon leur semble.
Notre peuple vit avec ces effets néfastes alors que Peabody Western ramasse chaque année les milliards de bénéfice des ressources abondantes extraites du cœur de notre terre ancestrale. Les Diné sont incapables de se concentrer sur leurs prières et cérémonies sacrées à cause des effets nuisibles de l’extraction de charbon. Nous demandons aussi qu’une étude soit faite pour recueillir des données scientifiques sur les maladies respiratoires dues à l’extraction de charbon sur Black Mesa. Nous avons une connaissance personnelle et sommes témoins des dégâts, des pertes et des effets nocifs subis par les gens de Black Mesa, physiquement, émotionnellement et spirituellement. Black Mesa est là où tout commence. Les Diné luttent pour survivre pendant que les grandes villes du sud-ouest profitent de ressources bon marché.
Enfin, nous vous transmettons un message direct de nos Anciens vivant sur leurs terres ancestrales dans l’ex Zone d’Utilisation Conjointe, connue actuellement comme Terre Hopi Divisée : ils vous demandent d’arrêter l’exploitation de mines sur Black Mesa et d’arrêter la déportation forcée de notre peuple immédiatement. Des dizaines de milliers de gens ont été forcés de quitter leur terre pour faire de la place pour votre mine, constituant la plus grande déportation forcée d’Autochtones dans ce pays depuis la Piste des Larmes. Cessez d’agrandir votre mine!
Fern Benally
Don Yellowman
RASSEMBLEMENT POUR PROTEGER LE SACRE DES SABLES BITUMINEUX ET DE KEYSTONE XL
Publié sur Censored News
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Traduction Christine Prat
Appel publié par Jon Ramer le 5 janvier 2013
APPEL A UNE ACTION UNIFIEE SANS PRECEDENT
Rejoignez nous solidairement pour :
* Honorer toutes les Premières Nations Autochtones, les Tribus, les Alliés et l’Unité Durable de la Grande Nation Sioux et Commémorer le 150ième Anniversaire et Réaffirmer le Traité de Paix de 1863 de l’Ihanktonwan Oyate de l’Oceti Sakowin entre les Nations Ihanktonwan, Ponca, et Pawnee dont a été témoin le Gouvernement des Etats-Unis.
* Faire savoir au Président Obama et au Gouvernement US que l’approbation de l’oléoduc Keystone XL serait une nouvelle annulation grave du Traité du 23 janvier 1863 et peut-être d’autres traités et aurait des conséquences très regrettables. Par exemple, le 21 décembre 2012, le Conseil du Traité de la Nation Sioux des Black Hills a déclaré dans une Résolution qu’ils s’ « opposaient avec véhémence à la construction du Pipeline Keystone XL de TransCanada sur tout territoire Aborigène ou relevant d’un Traité ».
* Tenir un Grand Conseil Cérémoniel pour Affirmer un Traité International d’Unification entre les Peuples Autochtones et Tous Nos Alliés Qui Cherchent a Protéger le Sacré des Sables Bitumineux et de l’oléoduc Keystone XL. Ce Traité International se fonde sur la Déclaration Sauvez la Rivière Fraser, l’Accord sur les Droite de notre Mère la Terre, la Déclaration des Dirigeants Spirituels Autochtones et la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.
* Etablir les Bases pour une Campagne Interdépendante Fondée Spirituellement, Centrée sur les Principes, pour une Action Unifiée Sans Précédent pour Protéger Notre Mère Sacrée la Terre.
Le Rassemblement s’est tenu du 23 au 25 janvier 2013, à :
Ihanktonwan (Territoires Yankton), Fort Randall Hôtel et Casino
Pickstown, Dakota du Sud
Etats-Unis
Un Traité y a été signé, texte en anglais : http://www.protectthesacred.org/
Contact : Faith Spotted Eagle eagletrax@hotmail.com · (605) 481-0416
MNN : ‘AU FOND DU PUITS : LE HOLD-UP CONTRE LE FOND INDIEN’
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Publié aussi sur Censored News
Traduction Christine Prat
MOHAWK NATION NEWS, 24 janvier 2013 – Mark Carney, l’ex-Gouverneur de la Banque du Canada, a protégé le Canada des effets de la récente crise financière. Il a utilisé notre Fond Fiduciaire Indien pour soutenir la Banque du Canada. C’est le Fond Autochtone secret sur lequel le système bancaire et l’économie du Canada se sont construits. En 2012 il a été nommé Gouverneur de la Banque d’Angleterre et doit prendre ses fonctions en juillet 2013.
Carney a été à Harvard et a travaillé à Goldman Sachs. En 1998 il a conseillé les Russes et en même temps parié sur leur incapacité à rembourser leur dette.
En 2004 Carney a travaillé sous les ordres de l’actuel Ministre des Finances du Canada, Jim ‘Mesures d’Austérité’ Flaherty. Il a procuré des liquidités supplémentaires au système financier canadien en utilisant notre Fond Fiduciaire Indien. L’entreprise privée qu’est le Canada est florissante comparée aux autres pays du G8.
En 2009 le Canada a été recapitalisé avec notre argent pour profiter de la crise financière aux Etats-Unis et en Europe. En 2012 Carney était président de la Banque des Règlements Internationaux, membre du Groupe des 30, du Forum Economique Mondial et du Groupe Bilderberg (Rothschild).
Maintenant Carney va aller au Royaume Uni avec nos 3000 milliards. La Banque d’Angleterre ne peut pas voler cet argent sans lui. Ils ont besoin du banquier qui connaît ces arrangements bancaires secrets. Carney et les banquier jouent avec l’économie mondiale. Ils investissent dans le monde entier, utilisant notre argent pour extraire des ressources prises à nos frères et sœurs autochtones dans d’autres parties du monde.
La Grande-Bretagne va quitter l’Union Européenne en 2017 et notre argent (nos ressources naturelles) va financer son économie. Les banquiers doivent monter les colons d’ici contre nous afin qu’ils soient partie prenante dans l’escroquerie sans le savoir. Leurs média nous calomnient constamment.
A dessein, leurs conseils de bande privatisés ont mal géré notre argent, l’ont mis de côté et nous ont laissés vivre dans des conditions misérables. Le Service des Affaires Indiennes envoie les banquiers. Les multinationales règnent sans encombre sur nos ressources naturelles, comme par exemple à Attawapiskat. S’il n’y a plus d’Autochtones, ils n’ont plus rien à payer au Fond Fiduciaire Indien pour l’exploitation de nos ressources. 100% ira aux banquiers par l’intermédiaire de Mark Carney.
Dans le processus Iroquois de prise de décision par consensus, ces problèmes qui touchent tout le monde irons dans le Puits pour la discussion et la direction. Chacun a le devoir d’ajouter ses réflexions sur les solutions [Onigonra]. Le Conseil est divisé en trois parties [Clans]. Le Gardien du Puits du Clan de la Tortue sort le problème du Puits, expliquant de quoi il s’agit. Il le passe par le Conseil du Feu au Clan du Loup, qui délibère. Ils renvoient leur décision au Clan de la Tortue. Ils délibèrent. Si la décision est la même, le Clan de l’Ours la confirme. En cas de désaccord, les délibérations reprennent, révélant de nouvelles informations. Si le désaccord se prolonge, le Clan de l’Ours ‘vote’ pour une majorité des deux-tiers. Alors la minorité accepte, rendant la décision unanime. Le Chef de Guerre et ses Hommes s’assurent que le protocole correct est suivi.
Question à délibérer : Devrions-nous empêcher les banquiers de commettre le plus grand hold-up de l’histoire bancaire, le vol de 3000 milliards de dollars de bénéfices des ressources naturelles des Autochtones et de toute extraction future ? Envoyez vos commentaires.
MNN Mohawk Nation News
www.mohawknationnews.com
kahentinetha2@yahoo.com
Box 991, Kahnawake [Quebec, Canada] J0L 1B0
MOHAWK NATION NEWS: INTERPOL DOIT ENQUETER SUR LE DETOURNEMENT DU FOND FIDUCIAIRE INDIEN
Mohawk Nation News
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Publié aussi sur Censored News
25 janvier 2013
Traduction Christine Prat
INTERPOL DOIT ENQUETER SUR LE DETOURNEMENT DU FOND FIDUCIAIRE INDIEN
A la suite de l’Islande, nous avons demandé une enquête d’INTERPOL sur les malversations et le vol de notre Fond Fiduciaire Indien. L’Islande a réussi à emprisonner les banquiers, a éliminer sa prétendue dette nationale et a réécrit sa constitution pour se protéger des banquiers. Les membres du gouvernement impliqués marinent en prison.
« ENREGISTRÉ le 25 janvier 2013
De : THAHOKETOTEH & KAHENTINETHA, Mohawk Nation News, Box 991, Kahnawake [Québec, Canada], www.mohawknationnews.com kahentinetha2@yahoo.com; thahoketoteh@hotmail.com;
A: Mme Mireille Ballestrazzi, Présidente, Vice-directrice, et M. Ronald Noble, Secrétaire Général, Organisation Internationale de Police Criminelle ICPO INTERPOL, 200 Quai Charles De Gaulle, 69006 Lyon, France.
RE : FOND FIDUCIAIRE INDIEN
She :kon
Nous sommes Onkwehonwe [peuple naturel d’Amérique de Nord]. Il y a 3000 milliards de dollars dans notre Fond Fiduciaire Indien au Service des Affaires Indiennes à Ottawa. Cet argent est utilisé pour faire fonctionner le Canada sans que nous soyons informés ou ayons donné notre accord. Cet argent vient de l’extraction illégale de toutes nos ressources naturelles depuis 150 ans. En tant que police internationale du monde, il est de votre devoir d’enquêter sur toute violation des traités internationaux. Nous vous demandons d’enquêter sur un certain Mark Carney, ex-Gouverneur de la Banque du Canada, et sur son rôle dans le transfert de notre Fond Fiduciaire Indien aux Banques Centrales. Il deviendra Gouverneur de la Banque d’Angleterre en juillet 2013. C’est de la fraude internationale dans sa pire forme. Nos droits sur le territoire, les ressources et les fonds vont être illégalement liquidés pour achever l’opération de vol. Le Premier Ministre Stephen Harper essaie de faire appliquer des lois qui vont permettre de voler nos fonds en nous déclarant non-existants en tant que peuple.
Vous pouvez voir un article [en anglais] sur le Système de Gestion du Fond Fiduciaire sur http://elysebruce.wordpress.com/2013/01/21/idle-no-more-about-that-trust/. Il est clair que toutes les licences, permis et autres instruments accordés à des individus ou des organisations pour exploiter nos ressources nous appartiennent. Les autres comptes du Fond sont : les Comptes du Fond de Recherche pour les Etudes Environnementales ; des Comptes Spéciaux ; les Comptes de Propriété Indienne ; les redevances pour l’exploration de toutes nos ressources naturelles.
Ils justifient leurs vols d’après la législation illégale (génocidaire) qui a attribué nos terres et nos ressources aux provinces et nous laisse mourir dans des petites poches de territoire au milieu de nos terres. Toutes les ressources nous appartiennent. Elles sont supposées être détenues en fiducie par la Reine d’Angleterre à notre profit.
C’est le plus grand crime bancaire de l’histoire du monde sur lequel vous devez enquêter. Cela viole la Convention sur la Prévention et la Punition du Crime de Génocide que le Canada a signé à Paris le 9 décembre 1948.
Nia :wen, Kahentinetha & Thahoketoteh »
Par Indigenous Action Media
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Publié aussi sur Censored News
Traduction Christine Prat
25 janvier 2013
Communiqué de Presse de : RAMPS Media press@rampscampaign.org
ST. LOUIS, Missouri – Une centaine de manifestants se sont rassemblés aujourd’hui au centre de St. Louis, devant le siège de la compagnie minière Peabody Coal. Des habitants de St. Louis ont été rejoints par des Navajos de Black Mesa, Arizona, des gens des Appalaches de Virginie Occidentale, région dévastée par le charbon, et des sympathisants de tous les coins des Etats-Unis, pour demander la fin de l’exploitation minière à ciel ouvert la reconnaissance des responsabilités vis-à-vis du sol et des habitants. Des résidents de Black Mesa, Don Yellowman et Fern Benally demandent à parler au PDG de Peabody, Greg H. Boyce et ont une lettre détaillée exprimant leurs inquiétudes. (Voir le texte de la lettre)
Une douzaine de manifestants ont été arrêtés pour avoir formé une chaine et refusé de quitter le terrain de Peabody quand Boyce a refusé de rencontrer les représentants Navajo. Parmi les manifestants il y avait des représentants de Gens du Missouri s’Organisant pour la Réforme et l’Emancipation, de l’Action Radicale pour la Survie des Gens des Montagnes, de Soutien Autochtone Pour Black Mesa [Black Mesa Indigenous Support], de Vétérans pour la Paix, SEIU et d’autres organisations syndicales. Les activistes ont déployé des banderoles de deux bâtiments proches, sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez la guerre contre Notre Mère la Terre » « Peabody : Nuisible pour St. Louis, Nuisible pour la Planète » et « Peabody Tue ».
D’après des témoins, la police a usé de méthodes douloureuses (torsion, etc.) et les a arrêtés. Un membre des Vétérans pour la Paix arrêté et menotté, suivait docilement la police quand il a soudain été jeté à terre. Le reste des manifestants, énervés par la mauvaise volonté de Peabody et la violence policière, ont défilé dans les rues de St. Louis avec une banderole sur laquelle on pouvait lire « St. Louis ! Arrêtez de subventionner la Crise Climatique ». Après la marche dans la ville, la manifestation est retournée au siège de Peabody et s’est dispersée.
Peabody, la plus grande compagnie charbonnière des Etats-Unis, exploite de gigantesques mines à ciel ouvert sur Black Mesa, Arizona, terre ancestrale des Navajos. Des dizaine de milliers de Navajos ont été déplacés de force pour faire de la place aux mines à ciel ouvert de Peabody ; çà a été la plus grande déportation forcée d’Autochtones aux Etats-Unis depuis la Piste des Larmes*. Jusqu’à ce jour, des Navajos et des Hopis sont engagés dans la résistance à la déportation forcée et les pratiques d’exploitation minière menacent les terres et les moyens d’existence des générations futures.
En près de 45 ans d’exploitation, les mines de Peabody sur Black Mesa ont produit plus de 325 million de tonnes d’oxyde de carbone dans l’atmosphère. Les mines à ciel ouvert ont endommagé d’innombrables sépultures, sites sacrés et habitations. 70% d’une nappe aquifère du désert, jusque là intacte, ont été utilisés pour extraire le charbon. Ce qu’il reste d’eau dans le sous-sol est pollué, ce qui entraine la destruction d’un écosystème autrefois florissant.
« L’ activité minière affecte énormément les modes de vie. Çà détruit des endroits qui ont des noms. Où que vous alliez, chaque endroit a un nom : des noms que j’ai appris de mes grands-parents, des noms qui ont existé depuis des centaines d’années. Beaucoup de ces endroits et le savoir lié à ces endroits et les valeurs culturelles sont détruits par la mine. Çà détruit notre mode de vie » dit Gerold Blackrock, habitant de Black Mesa.
Les mines à ciel ouvert de Peabody affectent la santé des communautés, partout où la compagnie opère, de Black Mesa aux Appalaches. L’assurance maladie et les retraites durement obtenues par les mineurs des Appalaches sont menacés par les pratiques de Peabody. « Peabody et Arch se sont débarrassés de leurs obligations vis-à-vis des mineurs retraités. C’était une décision calculée pour rouler les gens et leur supprimer leur retraite » dit Terry Steele de l’Union des Mineurs d’Amérique.
« Habilités par la Ville de St. Louis, les cadres supérieurs de Peabody se réfugient dans leurs bureaux du centre ville, loin des dégâts qu’ils causent aux communautés dans tout le pays, » dit Dan Cohn, un habitant de St. Louis. En 2010, le Conseil [Board of Aldermen, nom du conseil qui gouverne la ville de St. Louis], conjointement avec la Société de Développement de St. Louis, a accordé 61 millions de dollars de réduction d’impôts, dont 2 millions initialement prévus pour les Ecoles Publiques de St. Louis.
« Les activités quotidiennes de Peabody ont contribué aux vagues de chaleur caniculaire et à la sécheresse historique de l’été dernier. Les résidents de St. Louis sont ici aujourd’hui pour exprimer leur solidarité avec les autres communautés touchées par Peabody et demander à notre ville de cesser de subventionner l’injuste déportation d’autochtones et le changement climatique. Il faut que nos dollars de contribuables soient investis dans des emplois ‘verts’, pas dans des compagnies qui ne se soucient pas de la vie humaine » dit Reggie Rounds, un membre de MORE.
MORE est actuellement en train de récolter des signatures pour un référendum d’initiative populaire qui forcerait la ville de St. Louis à désinvestir l’argent publique des entreprises d’énergies fossiles et se tourner vers des énergies renouvelables et des initiatives de développement durable. L’initiative de référendum pour l’Energie Durable de St. Louis a acquis le soutien de nombreux groupes sociaux et environnementaux locaux, de petits commerces et de la candidate au Conseil Michelle Witthaus, qui était présente à la manifestation.
L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans un mouvement grandissant pour l’autodétermination des Autochtones et contre les pratiques commerciales exploiteuses qui détruisent des communautés et des territoires.
*Piste des Larmes [Trail of Tears] : nom donné à la déportation forcée de dizaines de milliers d’autochtones du sud-est des Etats-Unis – Cherokee, Choctaw, Chikasaw, Seminole… – en Oklahoma entre 1831 et 1837
Chef Theresa Spence avec Clayton Thomas Muller, Cree
Vidéo du chant en son honneur:
Four Corners Power Plant – Photo Christine Prat
ROBYN JACKSON, NAVAJO : ‘UNE MINE DE CHARBON PRODUIT DU POISON, PAS DE LA SOUVERAINETE
Par Robyn Jackson
Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat
Jeudi 17 janvier 2013
Si nous considérons la proposition de transfère de propriété de la Mine Navajo de BHP, nous devrions commencer par nous demander pourquoi BHP offre de vendre en ce moment. Si nous examinions la question en profondeur, nous verrions que les mines de charbons dans tout le pays sont en train d’être démantelées progressivement. En 2012, Alpha Natural Resources a fermé 8 mines. En fait, le charbon est en déclin. La Californie et d’autres états et municipalités travaillent à la transition vers des sources d’énergie renouvelables.
En prenant tout cela en considération, on pourrait penser que les dirigeants de BHP sont en train de se débarrasser d’une mine qui n’est plus rentable et implique d’innombrables aspects négatifs flagrants qui conduiront sans aucun doute à des milliard de dollars de réparations et de remises en état. Par exemple, il y a le problème des cendres de charbon. Après que les centrales aient brûlé du charbon, elles se retrouvent avec de la cendre dont on se débarrasse souvent dans des sites d’enfouissement ou en les mélangeant avec de l’eau conservée dans des bassins de rétention. Certains diront « ce n’est que de la cendre, ce n’est pas dangereux ». La vérité est que la cendre de charbon contient souvent dix-sept toxines, si ce n’est plus, parmi lesquelles des métaux lourds et des éléments radioactifs comme le radon, le thorium et l’uranium. Un rapport des Médecins pour la Responsabilité Sociale a montré que l’ingestion de ces produits, que ce soit en les avalant, les buvant ou les respirant, peut provoquer des cancers et affecter le système nerveux, provoquant des déficiences cognitives, des retards de développement et des troubles comportementaux. Des informations de l’Agence pour la Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) révèlent aussi que le fait d’habiter à proximité d’un dépôt de cendre de charbon peut accroître le risque de cancers et d’autres maladies.
Navajo Mine, la Mine Navajo, près de la centrale Four Corners – photo Christine Prat
Alors que fait la centrale de Four Corners (FCPP – Four Corners Power Plant) avec les cendres de charbon ? Nous savons que de 1971 à 2008, la cendre était déversée dans des puits de mine non isolés et juste recouverte d’une couche de terre à la Mine Navajo. Oui, pendant près de 40 ans BHP a accepté des déchets toxiques comme remblai. En 2008, BHP a cessé d’accepter la cendre de charbon et la centrale de Four Corners a maintenant des bassins de rétention à l’ouest du site pour entreposer les cendres. Vu la hauteur et la largeur de ces bassins, le terme ‘bassin’ semble inadéquat. En 2009, l’une de ces constructions mesurait près de 52m de haut. C’est la hauteur d’un immeuble de 17 étages et ce n’est qu’une partie du site de rétention pour la cendre humide. Une activité qui a brulé du charbon pendant 50 ans doit produire une grande quantité de déchets. En fait, la centrale de Four Corners a engendré 100 millions de tonnes de cendre et la plus grande partie se trouve sur le site de la Mine Navajo.
Comme il a été dit plus haut, la cendre de charbon déchargée à la Mine Navajo n’est pas isolée. Cela fait que les toxines contenues dans la cendre sont beaucoup plus susceptibles de fuir dans les voies d’eau, rivières, nappes aquifères et puits d’eau potable situés au-dessus et en dessous. De plus, ces produits toxiques peuvent se répandre dans l’environnement par érosion et écoulement et sous forme de fines particules et de poussière. Il y a des exemples de communautés affectées par la cendre de charbon et la contamination de leurs réserves d’eau. Des décharges de cendre de charbon ont été mises en quarantaine à cause des dangers pour la population dus au fort taux de produits toxiques. Le cas le plus connu de catastrophe due à la cendre de charbon s’est produit en 2008 lorsque de la cendre de la Tennessee Valley Authority à Kingston, Tennessee, s’est déversée accidentellement. Un bassin de rétention de cendre a lâché, et le contenu s’est déversé dans une vallée où il y avait des habitations. Maintenant la région a deux rivières polluées et des maisons que les habitants ont été forcés de vendre à la Tennessee Valley Authority, propriétaire de la centrale. En 2011, la TVA a estimé le coût total du nettoyage à 1,2 milliard de dollars. Il faut noter que la TVA peut largement payer grâce à une augmentation de la facture d’électricité de ses clients. Bel exemple du sens de la responsabilité de ces compagnies.
Et puis, comme l’a dit le Président de BHP Nouveau-Mexique, Pat Risner, dans une lettre de décembre 2012 au Durango Herald, « Il y a des points de vue divergents sur ce qu’implique la responsabilité des entreprises. » Ce que BHP considère précisément comment étant de sa responsabilité demande à être clarifié. Actuellement, BHP n’a pas de plan de réparation ou de compensation pour les déchets de la combustion de charbon. Ce qui signifie : qui, précisément, doit payer le nettoyage ? Que se passerait-il si le puits non isolé sur le site de la Mine Navajo fuyait ? La direction de BHP pense-t-elle que la Nation Navajo devrait se charger elle-même du nettoyage ? Après que les Navajos aient fourni de l’électricité bon marché à d’autres et permis à BHP de faire d’énormes bénéfices, est-ce vraiment tout ce qu’ils ont à nous dire ? Réfléchissez-y. En 2011 ils ont fait 15 milliards de bénéfice sur un chiffre d’affaire total de 70 milliards. Après tout, c’est la plus grande compagnie minière du monde.
Le gouvernement Navajo n’a pas les moyens de prendre à sa charge des coûts qui s’élèvent à plus d’un milliard de dollars. Un rapport de 2010 a montré que le taux de bore et de sélénium en aval des bassins de cendre de charbon de la centrale de Four Corners était plus élevé qu’en amont. Les taux relevés en aval sont deux fois plus élevés que ce qui est considéré comme étant sans danger pour la vie aquatique. Il est aussi prouvé que la cendre de charbon a saturé le sol de la zone I de la Mine Navajo, parallèle à la rivière San Juan. Une autre étude a montré que des éléments constitutifs de la cendre de charbon, entre autres du sélénium, s’infiltrent dans l’écosystème de la rivière San Juan. Les preuves sont indéniables et effrayantes.
Bien entendu, tout ce que veut BHP, c’est laisser ce gâchis derrière elle. Avons-nous oublié que BHP est une affaire, avec pour seul but le profit ? Mais pour nos communautés et notre nation, c’est beaucoup plus qu’une simple zone d’où tirer de l’argent. Nous avons une relation profonde et une longue histoire nous reliant à cet endroit. C’est chez nous. C’est notre terre, notre air et notre eau.
Comme l’expliquent nos histoires, nous avons été mis là par les Gens Sacrés. Il nous a été dit que ce serait notre foyer et que nous devrions en prendre soin. La plupart des gens savent que nous avons des montagnes sacrées qui indiquent les limites de notre territoire, mais les rivières principales qui l’entoure sont aussi sacrées et servent de limites : ainsi la rivière San Juan, qui représente l’eau mâle dont il est dit qu’elle protège notre peuple et en prend soin. Dans la vision Navajo traditionnelle, les rivières servent de sources d’énergie auxquelles nos cérémonies, nos prières et nos chants sont liés. Sont également mêlés à ces cérémonies, prières et chants les nombreuses plantes et animaux qui constituent le paysage du sud-ouest et l’univers des Navajo. On nous a enseigné que le bien-être de toutes ces créatures et des écosystèmes qui les font vivre, tout comme notre Mère (la terre) et notre Père (le ciel), est lié à notre prospérité générale et à notre santé spirituelle, en tant que Diné [Navajo].
Précisément comment pourraient 50 ans de pollution de l’eau, de l’air et de la terre s’inscrire dans notre vision traditionnelle ? Est-ce vraiment justifiable que l’extraction et la combustion de charbon aient saccagé tant de vies ? J’aimerais savoir comment cela se traduit en terme de souveraineté tribale, comme le gouvernement Shelly l’a déclaré dans un article du Farmington Daily Times le mois dernier. Quel est précisément le plan à long terme du gouvernement Shelly et des délégués du conseil ? Des centrales ferment dans tout le pays. Celle de Four Corners est une des plus vieilles. Les ingénieurs vous diront qu’ils doivent sans arrêt relancer la machine qui n’arrête pas de s’effondrer. Si le gouvernement tribal pense vraiment pouvoir vendre du charbon de la Mine Navajo aux gestionnaires de la centrale de Four Corners, c’est indubitablement un agenda très limité. APS a annoncé récemment qu’ils allaient fermer trois unités, ce qui implique une réduction immédiate de la demande de charbon pour ce site. De plus, est-ce vraiment tout ce que notre gouvernement tribal est capable de proposer ? Pourquoi nous enfermer dans une voie qui a si mal servi l’ensemble de notre peuple ? Il y a d’autres alternatives, comme le solaire et l’éolien. Il y a un potentiel, comme l’a décrit un rapport de 2008 intitulé ‘Energie et Alternatives Economiques pour Desert Rock. N’est-ce pas un devoir envers nous-mêmes que de suivre une voie beaucoup plus en accord avec nos croyances traditionnelles de durabilité, respect et réciprocité ? Ou allons nous continuer à nous enfoncer dans la voie de l’augmentation de la pollution et de l’injustice sociale et environnementale ?