Leona Morgan, Diné, photo Censored News
Par Ramona Blaber, du Sierra Club
Publié sur Censored News
17 mai 2018
Traduction Christine Prat
Des réunions publiques supplémentaires sont prévues, à cause de l’inquiétude croissante due au projet de site de déchets nucléaires hautement radioactifs
Contacts:
Karen Hadden, SEED Coalition
Rose Gardner, Alliance for Environmental Strategies
Leona Morgan, Nuclear Issues Study Group
Pat Cardona, Sierra Club Rio Grande Chapter
Angel Amaya, Press Officer, Public Citizen’s Texas Office
L’inquiétude croissante dans tout l’état, à propos des risques posés par un site de déchets hautement radioactifs et l’opposition du public à l’installation projetée dans le sud-est du Nouveau Mexique, ont conduit à ajouter deux réunions publiques de la Commission de Régulation du Nucléaire [NRC – Nuclear Regulatory Commission] et à l’extension du délai pour les commentaires publics du 29 mai au 30 juillet.
Les réunions sont prévues à Gallup et Albuquerque. De plus, le Comité Intérimaire pour les Matériaux Dangereux et Radioactifs du Nouveau Mexique devait se réunir le 18 mai pour examiner les impacts du projet dans l’état. Ce dangereux projet de déchets radioactifs est aussi devenu une question importante dans la campagne électorale pour le poste de gouverneur.
La firme Holtec International veut ouvrir un entrepôt de déchets supposé “temporaire”, pour les déchets hautement radioactifs mortels de la nation, sur un site situé entre Hobbs et Carlsbad, au Nouveau Mexique. Mais il y a fort peu de chances que les déchets soient à nouveau déplacés, vu qu’il n’y a plus de volonté politique de créer un site permanent ni de fonds pour le faire. La compagnie a l’intention de transporter 10 000 silos de barres combustibles de réacteurs irradiées de tout le pays et de les entreposer juste sous la surface du sol et en partie au-dessus. Ça représente plus de déchets que tous les réacteurs nucléaires des Etats-Unis ont produit jusqu’à maintenant.
“Nous ne voulons pas être le dépotoir nucléaire de la nation. L’opposition s’accroît dans tout l’état. A une réunion récente de la NRC, les opposants au projet étaient beaucoup plus nombreux que ceux qui étaient pour: 133 contre 49” dit Rose Gardner de Eunice, membre fondatrice de l’Alliance pour les Stratégies Environnementales. Mme Gardner a assisté à toutes les réunions récentes de la NRC à propos du projet de Holtec, la première par téléphone, les trois autres au Nouveau Mexique.
- Le 25 avril, la NRC s’est réunie à son siège, dans le Maryland et a rassemblé des commentaires publics par webinar et call-in. Les 23 personnes qui se sont exprimées étaient toutes opposées à la demande de Holtec.
- Le 30 avril, la NRC a tenu une réunion à Roswell. Plus de 95 personnes ont y ont assisté, la salle était pleine et les portes ont dû être fermées, ce qui a empêché plus de gens d’y assister. Parmi ceux qui se sont exprimés, 45 étaient opposés au projet, 7 étaient pour, et un était neutre.
- Le 1er mai, à la réunion de la NRC à Hobbs, 33 personnes ont exprimé leur opposition au projet de Holtec. Seulement 14 personnes étaient pour, parmi elles des porte-parole de Holtec et de leur partenaire, Eddy-Lea Energy Alliance LLC.
- A la dernière réunion, le 3 mai à Carlsbad, 32 résidents ont exprimé leur opposition et 28 ont dit être en faveur du projet. Parmi les partisans du projet, il y avait des employés de la compagnie et d’autres personnes qui devraient en profiter économiquement.
Dans une déclaration du 7 mai, dans “Holtec Highlights”, la compagnie n’a pas mentionné le fait que les partisans du projet étaient en minorité dans les quatre réunions publiques de la NRC.
“Ceux qui conspirent pour construire cet entrepôt de déchets ont travaillé derrière des portes verrouillées depuis des années” dit Leona Morgan co-fondatrice du Groupe d’Etude des Questions Nucléaires [Nuclear Issues Study Group]. “Notre organisation travaille pour informer le public, par des présentations, en utilisant les médias sociaux et en parlant à chacun personnellement lors d’évènements dans les communautés. Une immense majorité de gens ne savent rien de ce projet ni du transport possible à travers leurs communautés. Maintenir les gens dans le noir est la seule façon de faire avancer le projet. Dès que les gens en entendent parler, non seulement ils sont choqués, mais ils veulent en savoir plus. Beaucoup veulent s’engager pour aider à l’empêcher.” A la réunion de la NRC à Carlsbad, Leona Morgan a apporté plus de 1300 lettres d’opposition au projet, signées par des résidents d’un peu partout dans l’état.
“Ce dépôt de déchets nucléaires hautement radioactifs peut signifier la fin de l’eau potable, la terre et les récoltes, la vie sauvage, qui fournissent la nourriture des habitants du Nouveau Mexique” dit Patricia Cardona du Sierra Club du secteur de Rio Grande. “Les déchets peuvent causer des cancers, des malformations congénitales et des décès. Le Sierra Club du secteur de Rio Grande ne soutient pas le projet à cause de ses effets sur la population et du fait qu’il est malencontreusement situé près des “karst”, c’est-à-dire des cavernes, des lacs sans fond, et des puits salins, dont il a déjà été prouvé qu’il était problématique d’y entreposer des déchets dangereux et de créer les conditions d’un effondrement possible.”
En 2016, le Ministère de l’Energie a tenu huit réunions dans tout le pays, pour chercher à obtenir du consentement pour l’entreposage de ces déchets. Il n’y a pas eu de réunions au Nouveau Mexique ni au Texas. Les opposants au projet de Holtec ont dû voyager pour aller à la réunion la plus proche, à Phoenix, pour dire au Ministère de l’Energie que les résidents du Nouveau Mexique et du Texas ne consentaient pas à ce qu’on amène les déchets de réacteurs nucléaires de tout le pays dans leurs communautés, en dépit des affirmations contraires de l’administration. Les données récentes sur les nombres d’opposants et de partisans dénoncent les affirmations de l’industrie selon lesquelles les habitants du Nouveau Mexique soutiennent la proposition d’avoir chez eux un site d’entreposage “temporaire”.
Ce problème a commencé à créer des divisions en vue de la prochaine campagne électorale pour le poste de gouverneur du Nouveau Mexique. Le 10 mai, la Chambre des Représentants a voté pour la proposition de loi H.R.3053, un changement dans la politique actuelle concernant les déchets nucléaires, qui rendrait le projet de dépôt de déchets de Holtec autorisable par la loi. Les Représentants du Nouveau Mexique Ben R. Luján et Michelle Lujan Grisham ont voté contre le projet de loi, qui lèverait les obstacles pour les dépôts de déchets nucléaires temporaires, tandis que le Représentant Steve Pearce a voté pour les autoriser.
“Les réunions de Gallup et d’Albuquerque sont de grandes occasions pour ceux mis en danger par le transport de ces déchets d’élever la voix et de dire ‘Non!’ C’est important que les gens assistent aux réunions de la NRC et envoient leurs commentaires, particulièrement ceux des zones rurales le long des rails de chemin de fer” dit Petuuche Gilbert du Pueblo d’Acoma.
Sept accidents de chemin de fer graves se sont produits au Nouveau Mexique au cours des trois dernières années. D’après un rapport du Ministère de l’Energie, l’échappement d’une petite quantité de radioactivité pourrait contaminer plus de 100 km² et le nettoyage de chaque portion de 2,6 km² d’une zone urbaine pourrait coûter jusqu’à 9,5 milliards de dollars.
“Des incendies récents près des sites de déchets radioactifs existants d’Urenco et de WCS montrent à quel point ce genre de déchets est soumis au risque de catastrophes naturelles imprévisibles et de plus en plus graves au fur et à mesure que le climat change” dit Mme Gardner.
“Nous avons tout à perdre, avec ce projet d’amener les déchets les plus radioactifs de la nation au Nouveau Mexique. Les risques pour la santé, la sécurité, et le bien-être financier sont immenses, et les gens doivent agir maintenant pour bloquer cette erreur colossale qui met en danger les gens du Nouveau Mexique et ceux qui se trouvent le long de trajets de transport dans tout le pays” dit Karen Hadden, directrice de la Coalition pour une Energie et un Développement Economique Durables (SEED). La Coalition SEED travaille avec des partenaires locaux pour s’opposer à ce projet et à un autre similaire, juste de l’autre côté de la limite de l’état, dans le Comté d’Andrews, au Texas.
Les principales raisons de s’opposer au site de déchets de Holtec
- L’exposition aux radiations peut causer des cancers, des problèmes génétiques, des malformations congénitales et des décès. Une partie des déchets qui pourraient être importés resteront dangereux pour des millions d’années.
- C’est un train attendant de dérailler. Plus de 10 000 wagons trop lourds transporteraient des barres de combustible nucléaire irradiées jusqu’au site, ce qui prendrait au moins 20 ans. On peut prévoir qu’au moins un accident se produira. Les déchets seraient transportés sur des rails très proches du gouffre de Carlsbad.
- Un seul wagon transporterait autant de plutonium que la bombe de Nagasaki.
- Si le projet obtenait une licence, le Nouveau Mexique hebergerait vraisemblablement un site de déchets de facto permanent, pour les déchets radioactifs les plus dangereux, un site prévu pour un entreposage seulement temporaire. Dans des silos vieillissants, il est peu probable que les déchets soient déménagés un jour. Les caissons, les silos et le site lui-même ne sont pas conçus pour un entreposage à long terme. Des fuites, des lézardes pourraient se produire.
- Quand les silos commenceront à se détériorer ou s’ils fuient, ils devront être reconditionnés. Actuellement, il n’y a pas de cellule chaude ni d’unités de reconditionnement pour les silos détériorés dans le projet déposé par Holtec.
- La plupart des sites de dépôt de déchets à basse émission ont fui et les coûts de réhabilitation se sont élevés à plus d’un milliard de dollars.
- Le Congrès n’accordera pas les fonds adéquats s’il y a des fuites ou des accidents. Le coût du nettoyage d’une pollution radioactive pourrait être un désastre financier pour les gens du Nouveau Mexique.
- Les gens qui vivent près de réacteurs nucléaires existants connaissent les risques et ne veulent pas que les déchets restent près de chez eux.
- Pourquoi le Nouveau Mexique ou le Texas devraient-ils les prendre? Le Nouveau Mexique n’a reçu aucun profit des réacteurs nucléaires qui les ont produits. Larguer les déchets au Nouveau Mexique serait une injustice environnementale de la pire espèce.
- Ces déchets mortels pourraient avoir un impact économique extrêmement négatif sur les industries du pétrole et du gaz, des produits laitiers, des noix de pécan et du tourisme, qui emploient plus de 20 000 personnes dans la région. Le projet de Holtec ne promet que 55 emplois. [NdT: je traduis, mais je n’approuve pas forcément ce dernier point…]
Ramona Blaber
Coordinatrice des communications du Secteur de Rio Grande du Sierra Club, 505 660-5405
Ofelia Rivas photo copyright Jason Jaacks
HARMONIE ET SURVIE: OFELIA RIVAS, O’ODHAM, INTERVIEWEE PAR TIOKASIN DE LA RADIO FIRST VOICES
Les missionnaires chrétiens les ont réduits en esclavage et torturés. Le gouvernement des Etats-Unis leur a imposé un gouvernement tribal du Bureau des Affaires Indiennes, complice de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis. Cependant, les O’odham traditionnels survivent avec leurs chants et leurs cérémonies, dans leur pays.
Article de Brenda Norrell
Censored News
D’après une émission de Tiokasin Ghosthorse, Lakota de Cheyenne River, pour la Radio First Voices
10 mai 2018
Traduction Christine Prat
L’émission est à réécouter sur le site de First Voices Indigenous Radio, WBAI
https://firstvoicesindigenousradio.org/program/20180510
ou sur WPKN
http://archives.wpkn.org/bookmarks/listen/223033/first-voices-radio
L’animateur de First Voices, Tiokasin Ghosthorse, a parlé avec Ofelia Rivas, O’odham, de la vie des O’odham, actuellement, à la frontière.
Ofelia a décrit la façon de vivre en harmonie avec toute vie: “Nous connaissons les noms de tous les animaux et de toutes les plantes.”
Ofelia a décrit le quatrième niveau de la vie O’odham aujourd’hui. “Cette frontière n’a pas de place dans notre mode de vie O’odham.”
Dans leur territoire traditionnel, les O’odham sont forcés d’avoir toujours des papiers d’identité sur eux.
Quand la barrière pour bloquer les véhicules a été construite à travers son village, les anciens vivaient encore. Ofelia se souvient d’un ancien O’odham disant: “Quand le vent souffle, ces gens l’arrêteront-ils pour lui demander ses papiers?”
Cette remarque rappelle le pouvoir de la connexion au monde naturel. Ofelia rappelle la force de ces gens, qui vient de ce qu’ils savent qui ils sont.
Ofelia dit que les migrations ont toujours existé depuis la nuit des temps. Elle parle des voyages pour le commerce du sel. “Cette frontière n’est pas un de nos concepts.” Et “imposer ces lois à notre peuple cause beaucoup de dégâts.”
Elle dit que les immigrants viennent dans ce pays parce qu’ils cherchent un endroit sûr.
Puis, Ofelia décrivit comment la question de papiers avait causé des problèmes aux gens. Maintenant, la Patrouille des Frontières U.S. restreint le transport de nourriture vers la partie sud du territoire O’odham. Les O’odham du côté sud de la frontière souffrent de l’insuffisance de nourriture.
Du côté de la frontière situé en Arizona, certains membres de la tribu vivent dans le confort et sont réticents à l’idée de perdre leur dépendance de l’argent du gouvernement fédéral.
Ofelia dit que sa famille, son peuple, ne reconnaissent pas le gouvernement tribal Tohono O’odham mandaté par les Etats-Unis. Le gouvernement tribal Tohono O’odham a travaillé avec le Bureau des Affaires Indiennes et la Patrouille des frontières pour faire les fondations pour les tours de contrôle, les tours fixes, en approuvant des routes, des détournements de cours d’eau et des relevés archéologiques.
Pour la construction de ces tours d’espionnage, des sépultures O’odham devaient être forées. Les restes humains avaient déjà été dérangés et réenterrés pendant la construction de la barrière contre les véhicules.
Ofelia dit qu’elle souhaitait la bienvenue à des migrants du Honduras fuyant la violence. Récemment, elle avait souhaité la bienvenue aux migrants de la caravane venant d’Amérique Centrale.
Elle dit que le gouvernement tribal Tohono O’odham n’approuvait pas qu’elle accueille ces réfugiés, mais c’est la véritable façon de faire des O’odham.
Elle dit qu’au Chiapas elle avait vu les terres des gens accaparées par des firmes privées, et dans d’autres pays, des guerres qui avaient résulté dans la saisie des terres et le déplacement des Autochtones.
“J’ai fait passer un message aux gens, pour dire que le peuple Autochtone du pays les accueillait avec joie.”
Elle dit que son peuple avait toujours accueilli les autres, avec de la nourriture et de l’eau. Dans sa région, les migrants devaient avoir beaucoup de mal à trouver de l’eau dans ces montagnes désertiques. “C’est un mode de vie très simple” dit-elle.
En avril dernier, Ofelia a récolté des fonds pour les O’odham de la frontière, qui sont coupés de leur source d’alimentation par la Patrouille des Frontières. Elle dit que son frère avait aidé à livrer de la nourriture. Ils ont crevé un pneu et cassé une traverse de son camion quand ils ont fait la première livraison d’urgence au sud de la frontière, en avril. “Je ne fais qu’essayer de faire le mieux que je peux pour aider” dit-elle.
Tiokasin fit remarquer que le gouvernement tribal mandaté par les Etats-Unis n’était pas le gouvernement traditionnel. Ils n’entretiennent pas et ne protègent pas notre mode de vie, dit Ofelia.
Tiokasin rappela les mots de John Trudell: “Il y a une façon de vivre avec la Terre, et une façon de ne pas vivre avec la Terre.”
Ofelia dit qu’avec les années, les conditions étaient toujours les mêmes. Mais les O’odham survivent. “Nous sommes le peuple de la Terre.” “Je récolte toujours des aliments sauvages” dit-elle, ajoutant qu’elle plante toujours des graines traditionnelles et célèbre toujours les cérémonies.
Quand des missionnaires chrétiens sont arrivés dans leurs territoires, les O’odham ont été réduits en esclavage et forcés de devenir chrétiens, dit-elle. “Si vous ne faisiez pas le signe de croix correctement, vous perdiez un membre.”
Les O’odham se sont révoltés contre cette blessure physique et spirituelle que constituait la conversion.
“Toutes ces choses que les gens ont subies – et ils survivent toujours.”
Elle dit que c’est un testament montrant combien les O’odham sont forts, ils pouvaient faire le signe de croix pour survivre, puis continuer à célébrer leurs cérémonies.
Maintenant, les chants O’odham transmettent la connaissance.
O’odham Solidarity Project accepte les dons pour fournir d’urgence de la nourriture aux O’odham au sud de la frontière. Faire les dons par PayPal sur le site d’Ofelia, pour la nourriture et l’essence pour la livrer.
http://www.solidarity-project.org/
Il y a quelques semaines, une caravane de migrants du Honduras était attendue à la frontière Etats-Unis/Mexique. A cette occasion, Michelle Cook avait interviewé Ofelia Rivas, Tohono O’odham, qui habite près de la frontière. Depuis, on a appris que ces immigrants et d’autres étaient arrivés à la frontière de la Californie. Brenda Norrell s’y est rendue et a écrit l’article ci-dessous.
A LA FRONTIERE, LES ETATS-UNIS ONT OUBLIE LEUR NOM
Article et photos Brenda Norrell
Censored News
3 mai 2018
Traduction Christine Prat
Frontière de SAN YSIDRO, Californie – C’est calme et tranquille à la frontière, aujourd’hui. Tous les gangsters sont à Washington. C’est généralement calme, à la frontière – sauf quand des agents de la Patrouille des Frontières U.S. harcèlent, frappent et tuent des gens de couleur.
Si les agents de la Patrouille des Frontières pouvaient trouver une raison de frapper ou d’abattre quelqu’un aujourd’hui, ils le feraient.
Sur le sentier pour piétons qui mène au Mexique, des femmes avec des litres de laits et des provisions dans leur caddy rentrent chez elles. Des jeunes mangent de la pizza et achètent des téléphones portables.
Il n’y a pas de hordes de migrants se ruant sur la frontière, comme le Président Trump voudrait le faire croire aux gens, en attisant la haine et la violence raciales aux Etats-Unis.
Au bout de la ligne de trolleybus de San Diego, ici à la frontière, il n’y a pas de banderoles “Nous haïssons Trump”, pas d’affiches rappelant à tous que “la Première Dame, Melania Trump, est une immigrée.”
Peut-être que personne ne pourrait accueillir des réfugiés mieux que la Première Dame Melania Trump, qui est elle-même immigrée.
Dans ce calme, le sentier vers le Mexique est très fréquenté, et il semble qu’il y ait plus de gens voulant entrer au Mexique qu’aux Etats-Unis, aujourd’hui.
Mais à seulement quelques dizaines de mètres, de l’autre côté de la frontière, à Tijuana, au Mexique, la caravane de migrants qui cherchent désespérément la sécurité, est arrivée à la frontière.
Il fait froid et il pleut aujourd’hui. Ils n’ont ni nourriture ni abri.
Beaucoup d’entre eux ont marché sur de longues distances, certains ont traversé plusieurs pays, certains avec des bébés dans les bras, pour fuir la violence au Honduras et d’autres pays d’Amérique Centrale, certains pour fuir la violence domestique, d’autres pour fuir le terrorisme.
Ceux qui vivent le long de la frontière, aujourd’hui avec leurs provisions, montrent toute la difficulté de la vie réelle qui attend les migrants qui attendent d’obtenir l’asile aux Etats-Unis.
Ceux qui sont venus du sud et passé leur vie ici aux Etats-Unis sont las. Leurs dos sont courbés par une vie passée à nettoyer des parquets, récolter des légumes, réparer des toits et soulever des charges que personne d’autre ne veut soulever.
Un autre terrorisme attend beaucoup de ceux qui viennent aux Etats-Unis maintenant, à la recherche d’une vie meilleure – l’emprisonnement dans des prisons privées, qui font cela pour l’argent, et qui sont remplies d’immigrants.
Le seul drame visible aujourd’hui, c’est l’océan. Il est agité, frappe de ses vagues qui s’écrasent sur la côte. Peut-être que l’océan sait, se souvient des principes des anciens – d’accueillir les âmes épuisées, d’héberger les désespérés, de nourrir les affamés, d’abriter ceux qui ont tout perdu, et de donner la sécurité aux femmes, qui donnent la vie, et aux petits. L’eau a sa mémoire.
Copyright Brenda Norrell, Censored News