Au cours des deux semaines de protestation devant la Maison Blanche 1 252 personnes ont été arrêtées

Les lauréats du Prix Nobel de la Paix Rigoberta Menchu, le Dalai Lama, Desmond Tutu et six autres ont exhorté à mettre fin à l’exploitation des sables bitumineux

Censored News
7 septembre 2011

Traduction Christine Prat

 

Sa Sainteté le 14e Dalai Lama et les lauréats du Prix Nobel de la Paix Rigoberta Menchu, du Guatemala, et l’Archevêque Desmond Tutu, d’Afrique de Sud, ont rejoint six autres Lauréats du Prix Noble de la Paix pour exhorter le Président Obama à rejeter le projet d’oléoduc Keystone XL, un désastre écologique en devenir.
Les lauréats du Prix Nobel ont cautionné les personnes arrêtées pendant les deux semaines de sit-ins devant la Maison Blanche. Parmi les 1 252 personnes arrêtées se trouvent des membres du Réseau Environnemental Indigène et l’auteur et activiste Naomi Klein. Parmi les représentants des Premières Nations du Canada arrêtées, il y avait l’actrice Tantoo Cardinal, une Cree d’Alberta au Canada, où les sables bitumineux sont extraits et détruisent déjà les terres natales des Premières Nations. Debra White Plume, d’Owe Aku, Bring Back the Way (Rendez nous notre mode de vie), une grand-mère et activiste Lakota de Pine Ridge, au pays Oglala, Sud Dakota, a été arrêtée avec la délégation Autochtone. Après sa libération, White Plume, accompagnée de Kandi Mossett du Réseau Environnemental Indigène, a rencontré un officiel du Département d’Etat, Daniel A. Clune, Premier Vice Secrétaire Assistant à l’Environnement et aux Affaires Scientifiques. Elles exhortèrent le Département D’Etat d’engager des consultations de haut niveau avec les leaders Indigènes et à prendre en considération la Section 106 (consultations tribales) selon le principe de consentement préalable libre et informé tel qu’il est décrit dans la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones.
Mossett a perdu deux jeunes amis morts à cause de l’intense circulation de pétrole et de gaz que l’explosion du développement industriel a amené dans son pays natal, le pays Mandan, Hidatse et Arikara, au Dakota du Nord. Mossett a envoyé un message au Président Obama, lui demandant de la regarder dans les yeux et d’écouter son histoire avant d’approuver la constructions de l’oléoduc pour les sables bitumineux. Pendant que se déroulaient les arrestations devant la Maison Blanche, Obama n’a accordé ni attention ni déclaration aux protestataires, parmi lesquels se trouvait le Chef Dene Bill Erasmus, de Yellowknife au Canada.
Les Prix Nobel ont rappelé à Obama sa propre promesse de créer une économie fonctionnant à l’énergie propre. La déclaration des Prix Nobel est arrivée au moment où une autre sale guerre avait éclaté à propos des sales sables bitumineux. Dans la sale guerre des média trompeurs, une campagne pour les sables bitumineux a été menée sur le réseau d’Oprah Winfrey par la prétendue campagne pour du « Pétrole Ethique » qui tente de brouiller la vérité sur les sables bitumineux. Une contre-campagne a appelé mercredi à boycotter le réseau Oprah Winfrey jusqu’à ce que les pubs pour le « Pétrole Ethique » cessent.
Les Prix Nobel ont souligné que l’immense nappe aquifère d’Ogallala dans les Grandes Plaines, au cœur des Etats-Unis, serait traversée par l’oléoduc de sables bitumineux s’il était approuvé. Ces territoires, entre l’Alberta, au Canada, et le Texas incluent le Pays Indien. Le pétrole des sables bitumineux qui est très corrosif pourrait très vraisemblablement conduire à des fuites et contaminer l’eau potable de la région dans l’aquifère d’Ogallala. Le danger présenté pour cette source d’eau a amené des fermiers du Nebraska à manifester devant la Maison Blanche, où ils ont été arrêtés au cours des deux dernières semaines.

 

Appel des Lauréats du Prix Nobel de la Paix au Président Obama

Cher Président Obama,

Nous – un groupe de lauréats du Prix Nobel de la Paix – vous écrivons aujourd’hui pour vous demander de faire le bon choix pour notre environnement et de rejeter la proposition de construction du Keystone XL, un oléoduc de 1700 miles qui s’étendrait des sables bitumineux de l’Alberta au Canada à la Côte du Golfe du Mexique au Texas.
C’est à vous de prendre la décision.
La nuit où vous avez été nominé pour les élections présidentielles, vous avez dit au monde entier que sous votre direction – et en travaillant tous ensemble – la montée des océans serait ralentie et la planète commencerait à guérir. Vous avez parlé de créer une économie fonctionnant à l’énergie propre. Ceci est un moment clef pour tenir cet engagement et apporter une contribution durable à la santé et au bien-être de chacun sur cette planète.
En vous demandant de prendre cette décision, nous avons à l’esprit les 1 200 Américains qui ont risqué l’arrestation pour venir protester devant la Maison Blanche entre le 20 août et le 3 septembre. Ces individus courageux ont parlé d’une manière émouvante du pouvoir de la non-violence face à l’autorité. Ils représentent des millions de gens dont la survie et le mode de vie seront affectés par la construction et l’utilisation de l’oléoduc, en Alberta, dans le Montana, le Dakota du Sud, le Nebraska, le Kansas, l’Oklahoma et le Texas.
Tout au long du tracé proposé, l’oléoduc mettra en danger des fermes, les plantes et animaux sauvages et les précieuses nappes aquifères – y compris la nappe aquifère d’Ogallala, la principale source d’eau fraîche du cœur des Etats-Unis. Nous savons que le Gouverneur du Nebraska Dave Heineman – ainsi que deux sénateurs du Nebraska – vous ont exhorté à reconsidérer le tracé de l’oléoduc. Dans la lettre qu’il vous a adressée il exprimait son inquiétude à propos de la menace planant sur cette source d’eau cruciale pour les fermiers et éleveurs du Nebraska. Cette nappe aquifère fournit de l’eau potable à deux millions de gens dans le Nebraska et sept autres états. Nous savons qu’un autre oléoduc, qui suit une partie du trajet proposé et a été construit par la compagnie même qui a fait l’offre de construire Keystone XL, a déjà fuit 14 fois au cours de sa première année de mise en service. Comme vous, nous nous rendons compte que l’exploitation minière à ciel ouvert et le forage des sables bitumineux sous les forêts boréales de l’Alberta, puis le transport de milliers de barils de pétrole par jour du Canada jusqu’au Texas ne causera pas seulement des dommages aux gens des Etats-Unis – mais mettra en danger la planète entière. Après les champs de pétrole d’Arabie Saoudite, le développement maximum des sables bitumineux d’Alberta sera la deuxième source potentielle au monde d’émission de gaz à effet de serre. Comme l’a dit le climatologue de la NASA James Hansen, « c’est essentiellement un jeu sur le climat. »
Il existe une meilleure voie.
Votre éventuel rejet de l’oléoduc offre une formidable occasion d’entamer la transition vers la fin de la dépendance du pétrole, du charbon et du gaz et accroît les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité de l’énergie.
Nous vous exhortons à dire ‘non’ au plan proposé par la compagnie TransCanada, basée au Canada, de construire Keystone XL et à porter votre attention vers les sources d’énergie renouvelables et les solutions de transport propres. Ce sera l’héritage que vous laisserez aux Américains et à la communauté mondiale : une énergie qui nourrit les vies et existences des générations futures.

Signé par :

Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976 – Irlande
Betty Williams, Prix Nobel de la Paix 1976 – Irlande
Adolfo Pérez Esquivel, Prix Nobel de la Paix 1980 – Argentine
Archevêque Desmond Tutu, Prix Nobel de la Paix 1984 – Afrique du Sud
Sa Sainteté le 14e Dalai Lama, Prix Nobel de la Paix 1989 – Tibet
Rigoberta Menchú Tum, Prix Nobel de la Paix 1992 – Guatemala
José Ramos-Horta, Prix Nobel de la Paix 1996 – East Timor
Jody Williams, Prix Nobel de la Paix 1997 – Etats-Unis
Shirin Ebadi, Prix Nobel de la Paix 2003 – Iran

 

Par Brenda Norrell
Censored News

Traduction Christine Prat

Mercredi 21 septembre 2011

Le Président Navajo Ben Shelly s’est adressé aujourd’hui 21 septembre à Genève au Conseil des Droits de l’Hommes des Nations Unies, exhortant à mettre un terme à l’utilisation d’eaux usées sur les Pics sacrés San Francisco par la station de ski Arizona Snowbowl, à Flagstaff, Arizona.
Le Président Shelly dit que la Nation Navajo fait part de son opposition au Rapporteur Spécial James Anaya, qui a fourni aux Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies un rapport détaillé sur les attaques ayant lieu sur les Pics San Francisco. Parmi ces attaques figure le permis d’utiliser de eaux usées pour fabriquer de la neige artificielle pour des activités de loisirs.
« Les Pics San Francisco sont sacrés pour le peuple Navajo, notre culture, notre religion, nos histoires sont enracinées dans les Pics sacrés » a déclaré Shelly au cours du dialogue interactif officiel à Genève.
« Le système légal Américain a manqué à ses obligations envers la Nation Navajo et nos tentatives de préserver les Pics » a dit Shelly.

La Nation Navajo s’oppose à la contamination des sols et de la végétation, qui constituerait une interférence avec les cérémonies et les prières. Cette contamination empêchera les hommes et femmes Médecine traditionnels de traiter efficacement les patients, dit-il.
Shelly déclara que les leaders spirituels Navajo exhortaient à mettre un terme à cette injustice et violation des droits de l’homme. Cela a conduit Anaya à déduire que les Etats-Unis ne se conformaient pas à la loi internationale.
Shelly a instamment demandé aux Etats-Unis d’engager une enquête exhaustive pour s’assurer que les USA et Arizona Snowbowl se conforment à la loi.
Shelly a exhorté les Etats-Unis a suspendre ou révoquer le permis accordé par le Service des Forêts jusqu’à ce qu’un accord puisse être trouvé entre les Etats-Unis et la Nation Navajo.
Shelly a expliqué que le peuple Navajo vit en harmonie avec la Terre et toutes les créatures vivantes et que les Peuples Premiers du pays doivent être respectés.

Vous pouvez voir la vidéo du discours du Président Ben Shelly sur Censored News.

 

UN OFFICIEL DES NATIONS UNIES MET LES DROITS HUMAINS DES NAVAJOS A L’ORDRE DU JOUR, AU CONSEIL DES DROITS DE L’HOMME A GENEVE

 

 

 

Par la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo
Censored News

Lundi 19 septembre 2011-09-21

Traduction Christine Prat

ST. MICHAELS, Arizona – La requête de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo à un représentant officiel des Nations Unies sera finallement présentée aux Nations Unies à Genève le mardi 20 septembre au matin.

Il y a environs 15 mois, l’entité législative pour la protection des Droits de l’Homme de la Nation Navajo (NNHRC) avec l’Association Diné Hataalii, l’Association des Hommes Médecine Diné, et l’Azee’ Bee’ Nahagha de la Nation Diné, ont envoyé une communication au Professeur S. James Anaya, le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, concernant la profanation des Pics San Francisco [Dook’o’osliid] et la violation des droits humains des Navajos. La requête faisait suite aux protocols formels de la Nation Navajo et le 17 mai 2010 le 21ème Conseil de la Nation Navajo autorisait la communication à Anaya.

Le Rapporteur Spécial des Nations Unies Anaya présentera au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies son rapport qui recommende au Président des Etats-Unis de suspendre le permis autorisant l’utilisation d’eau recyclée sur Dook’o’osliid [Pics San Francisco], la montagne sacrée qui marque la limite ouest traditionnelle du peuple Navajo – les Diné.

Le rapport d’Anaya au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies à Genève, Suisse, a été rendu publique le 22 août 2011. On peut le télécharger sur le site de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo (NNHRC) www.nnhrc.navajo-nsn.gov .
[…]
« Le rapport Anaya soutient qu’il est non seulement nécessaire de porter les droits religieux fondamentaux au niveau international mais plus encore d’assurer que les Etats-Unis mettent en pratique leurs obligations fondées sur des traités internationaux en matière de droits de l’homme » avait déclaré Gorman pour la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo dans un communiqué de presse antérieur et ajouté « c’est une approche d’ensemble pour protéger Dook’o’osliid. »

Le 2 septembre 2011 la NNHRC a adopté une résolution, avec 4 voix pour, 0 contre, intitulée « Reconnaissant le Rapport du Rapporteur Spécial des Nations Unies pour les Droits des Peuples Autochtones, S. James Anaya, et Recommandant que le Conseil de la Nation Navajo Requiert Officiellement du Président des Etats-Unis d’Amérique qu’il Ordonne au Service des Forêts des Etats-Unis de Suspendre le Permis autorisant l’utilisation d’Eaux Usées Recyclées pour faire de la Neige Artificielle et suive les Recommandations du Rapporteur Spécial, et autres recommandations » et indiqué le calendrier des correspondances officielles entre la NNHRC et Anaya. Le Délégué au 22ième Conseil de la Nation Navajo Jonathan Nez (Shonto/Navajo Mountain/Oljato/Tsah Bii Kin) soutiendra la loi au nom de la Commission Des Droits de l’Homme de la Nation Navajo (NNHRC) à une date à déterminer.

Pour voir le texte de la loi (0387-11) : www.navajonationcouncil.org/legislation.html

 

Grand-mère et activiste Lakota arrêtée devant la Maison Blanche

Photo by Josh Lopez

Par Brenda Norrell
Censored News

Lundi 5 septembre 2011

Traduction Christine Prat

WASHINGTON – Debra White Plume, activiste et grand-mère, de l’organisation Owe Aku, Bring Back the Way (Rendez-nous notre mode de vie traditionnel), a été arrêtée à la Maison Blanche alors qu’elle protestait contre les sables bitumineux et l’oléoduc Keystone XL, qui doit traverser le Pays Indien du Canada au Texas, en passant par la grande nappe aquifère Oglala.

White Plume, une dirigeante de base Lakota, est membre de Owe Aku, une organisation Oglala Lakota du Dakota du Sud pour la revitalisation de la culture Lakota et pour les droits accordés par les Traités de Fort Laramie de 1851 et 1858.

« C’est un problème concernant la pleine reconnaissance de notre droit de dire non, en tant que Nations Autochtones souveraines et indépendantes. Le gouvernement colonial des Etats-Unis ne se préoccupe pas de notre intérêt, ni des droits de notre Mère la Terre. Notre peuple Lakota s’opporse à ce pipeline à cause de la possible contamination des eaux de surface et de la nappe aquifère Oglala. Nous avons des milliers de ressources culturelles anciennes et historiques qui pourraient être détruites sur les terres qui nous reviennent par traité » dit White Plume.

« Le gouvernement traditionnel de la Grande Nation Sioux, tout comme la direction élue ont entamé une action officielle pour s’opposer aux sables bitumineux et à l’oléoduc et l’ont fait savoir au gouvernement des Etats-Unis. Les Autochtones du pays n’ont été consultés et nous n’avons pas donné notre consentement à cet oléoduc. Le droit de donner librement, après avoir été suffisamment informés, notre consentement préalable, tel qu’il est exprimé dans la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones des Nations Unies, ainsi que les droits affirmés dans les traités signés par le gouvernement des Etats-Unis et les Nations Autochtones sont constamment violés. C’est ma responsabilité de mère et de grand-mère d’être du côté de notre Mère la Terre contre la rapacité principalement masculine des entreprises privées. De quel côté sera le Président Obama ? »

Ce pétrole extrêmement corrosif constitue un désastre en formation pour l’environnement. Pendant deux semaines des gens qui protestaient se sont faits arrêter, 1 252 au total, pour transmettre au Président Obama un message lui demandant de mettre un terme au projet d’oléoduc pour sables bitumineux.

Chez eux, Debra et Alex White Plume luttent contre l’exploitation de mines d’uranium en pays Lakota.

 

Le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies reçoit un rapport sur les Pics San Francisco, Leonard Peltier, Sogorea Te et les Wixarika


Photo by Youth of the Peaks

Par Brenda Norrell
Censored News

Mercredi 7 septembre 2011

Traduction Christine Prat

 

FLAGSTAFF, Arizona – Le Rapporteur Spécial des Nations Unies James Anaya a remis un rapport au Conseil des Droits de l’Homme dans lequel il est fait état de violations des droits de peuples autochtones dans le monde. En ce qui concerne les Etats-Unis, le rapport inclut le projet de profanation des Pics San Francisco avec de la neige faite d’eaux usées. Le rapport mentionne aussi le cas de Leonard Peltier toujours emprisonné et la protection du site sacré Sogorea Te (Gen Cove, en Californie).

Pour le reste du monde, les cas de violations des droits de l’homme citées concernent les Wixarika (Huicholes) du Mexique qui luttent pour protéger leurs terres sacrées contre l’exploitation minière, des populations autochtones au Guatemala, au Chili, en Israël, en Ethiopie, au Costa Rica, en Malaysie et en Thailande, selon le rapport d’Anaya du 22 août.

Anaya demande aux Etats-Unis de réexaminer la nécessité de protéger les Pics San Francisco contre le projet de la firme privée Arizona Snowbowl d’utiliser des eaux usées recyclées pour faire de la neige. De plus, Anaya demande aux Etats-Unis de procéder à des consultations avec Nations Indiennes Américaines, comme l’exige la loi des Etats-Unis, et conformément aux obligations internationales en matière de droits de l’homme.

Anaya a souligné le caractère sacré des Pics San Francisco pour les Nations Indiennes de la région en déclarant « Pour eux, le sacré des Pics San Francisco dépend de la pureté de l’eau et de la flore du site, qui sera probablement contaminée si des eaux usées sont introduites sur les Pics par la fabrication projetée de neige artificielle. »

Anaya indique que les Pics San Francisco sont sacrés pour 13 Nations Indiennes Américaines de la région et souligne les liens spécifiques des Hopis et des Navajos avec la montagne sacrée.

Dans ses recommandations au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, Anaya dit que les Etats-Unis devraient considérer sérieusement une suspension du permis accordé à la firme Arizona Snowbowl.

« Dans cette perspective, le Gouvernement devrait ré initier ou continuer les consultations avec les tribus dont les pratiques religieuses sont affectées par les opérations concernant le ski sur les Pics San Francisco et s’efforcer d’arriver à un accord avec elles sur le développement du site affecté au ski. Le Gouvernement devrait considérer sérieusement la suspension du permis autorisant Snowbowl à effectuer des modifications jusqu’à ce qu’un tel accord ait été atteint ou, faute d’arriver à un accord, jusqu’à ce qu’une déclaration écrite d’une autorité gouvernementale compétente détermine que la décision finale sur les modifications de la station de ski est en accord avec les obligations internationales des Etats-Unis concernant les droits de l’homme. »

 

Texte du rapport aux Nations Unies – en Anglais et en Espagnol seulement:
http://www2.ohchr.org/english/issues/indigenous/rapporteur/docs/A-HRC-18-35-Add-1.pdf

 

JEUDI 25 AOÛT 2011

Le Service des Forêts d’Albuquerque ferme, effrayé par la manifestation pacifique pour les Peaks

Par Brenda Norrell
Censored News

Traduction Christine Prat

ALBUQUERQUE (Nouveau Mexique) – La manifestation de Protégez les Pics (Protect the Peaks) à Albuquerque devant le siège du Service des Forêts US a tellement effrayé le Service des Forêts qu’il a fermé, entouré ses issues avec du ruban de police et placé des policiers sur le toit.

Cependant, Louise Benally, une Navajo de Big Mountain, Arizona, a dit qu’elle avait pu entrer dans le bâtiment et remettre une lettre appelant à mettre un terme à la destruction des Pics Sacrés San Francisco.

Mais il y a déjà eu l’abattage de forêt ancienne pour permettre l’installation de tuyauterie devant amener l’eau des égouts pour faire de la neige à la station de ski Snowbowl.

El Grito News a assuré le reportage de la manifestation. « La force de notre cœur et de notre esprit c’est nos prières, la force et le cœur de nos prières ce sont nos montagnes, et la force et le cœur de ces montagnes est notre grand esprit » dit l’organisateur de base Navajo Norman Brown aux gens rassemblés. « C’est comme cela que nous sommes attachés à ce sol. C’est comment et pourquoi nous ne renoncerons jamais. »

Louise Benally, une praticienne Navajo traditionnelle qui réside sur les collines au pied des San Francisco Peaks, a remis une lettre au Service des Forêts, adressée à Corbin Newman, Agent Forestier Régional, dans laquelle il est indiqué que le gouvernement fédéral a prononcé un jugement sur les convictions religieuses de la tribu, et a trahi sa mission d’ « administrateur » censé protéger « les religions et traditions autochtones, et la culture qu’il a par ailleurs la charge de protéger. »

Voir aussi pour plus d’informations El Grito »
http://elgritonm.org/node/1290

Des manifestations ont eu lieu aujourd’hui aux sièges du Service des Forêts dans l’Ouest, entre autres à Golden, Colorado, et à Vallejo, Californie, appelant à mettre fin à la destruction des San Francisco Peaks, sacrés pour 13 Nations Amérindiennes. Les ‘hommes médecine’ y cueillent des plantes et  y tiennent des cérémonies, à l’endroit où la firme Snowbowl à l’intention de faire de la neige artificielle avec des eaux usées.

 

Diffusé par Indigenous Action le 27 août 2011-09-02
Original article in English: Indigenous Action

Traduction Christine Prat

 

Mercredi 24 août 2011

La Tribu Havasupai, Klee Benally, un jeune activiste Diné (Navajo), et l’International Indian Treaty Council (une organisation de Peuples Autochtones d’Amérique du Nord, Centrale, du Sud, des Caraïbes et du Pacifique pour la souveraineté et l’autodétermination des Peuples Indigènes et la reconnaissance et la protection des Droits Indigènes, des Traités, des Cultures Traditionnelles et des Terres Sacrées – NdT), ont déposé une plainte en Action Urgente / Alerte Préalable auprès du Comité CERD des Nations Unies, contre la profanation des Pics Sacrés San Francisco, en Arizona. La plainte, officiellement enregistrée au soir du mercredi 17 août 2011, vise les récentes actions de la compagnie Arizona Snowbowl, qui a rasé 40 acres de forêt encore sauvage et posé plus de 5 miles de tuyauterie dans le cadre d’un projet du Service des Forêts US et de la ville de Flagstaff, d’arroser les San Francisco Peaks de neige artificielle faite d’eau des égouts. Jeudi 18 août, le Conseil Inter Tribal d’Arizona, représentant 20 Tribus et Nations Indiennes reconnues a officiellement déposé une lettre demandant de les nommer dans la plainte en tant que co-plaignants.

Le Comité pour l’Elimination de la Discrimination Raciale, connu internationalement sous le nom de Comité CERD, est chargé de contrôler la conformité à la Convention Internationale sur l’Elimination de toutes formes de Discrimination Raciale (ICERD).

Les Etats-Unis ont ratifié l’ICERD le 21 octobre 1994, et ont une obligation internationale de respecter et de s’abstenir de violer les droits de l’homme reconnus par l’ICERD, et de s’assurer qu’ils ne sont pas violés par des tiers, comme le Service des Forêts US, la Ville de Flagstaff, ou des intérêts privés comme ceux d’Arizona Snowbowl.

Jusqu’à 1,5 millions de gallons d’eau d’égouts recyclée par jour, c’est-à-dire plus de 100 millions de gallons par saison de ski d’hiver, pourraient être déversés sur les Pics Sacrés San Francisco. Et la ville de Flagstaff, Arizona, tirerait des profits de la vente de 180 millions de gallons de ses eaux usées à la compagnie Arizona Snowbowl pour ce projet.

« Ni les cours de justice, ni le public ne comprennent vraiment nos cérémonies et pratiques spirituelles ni notre relation spirituelle avec la Terre » dit Klee Benally, le plaignant Navajo. « Nous n’avons aucune protection garantie pour notre liberté religieuse en tant que Peuples Autochtones aux Etats-Unis. Les San Francisco Peaks sont sacrés pour nous depuis des temps immémoriaux, des milliers d’années avant qu’il n’y ait un nommé Colomb ou des Etats-Unis. La profanation de ce Site Sacré est un acte de génocide culturel. »

« Les actions commises par Arizona Snowbowl Inc. et par le Service des Forêts US reflètent un mépris et un manque de respect perpétuels, et une violation grossière des droits fondamentaux des Peuples Autochtones des Premières Nations de vivre conformément à leur mode de vie traditionnel et souverain » dit Shannon Rivers, un activiste de la communauté indigène de Gila River. « Les Nations Autochtones qui considèrent la terre comme sacrée et le site comme sacré ne resteront pas inactives si les Pics Sacrés San Francisco et nos pratiques spirituelles sont profanés. Tous les moyens, internationaux et nationaux, doivent être utilisés pour y remédier. »

« La communauté internationale et la loi internationale ne discriminent pas les religions ; toutes doivent être respectées également d’après la loi internationale » dit Andrea Carmen de l’International Indian Treaty Council, une Organisation Non-Gouvernementale Indigène, qui a un statut consultatif aux Nations Unies et est l’un des plaignants. « Pour chaque skieur qui profite de la neige artificielle, faite d’eau d’égouts, il y a un Amérindien qui ressent la profanation de ce Site Sacré. »

Le Comité CERD doit formellement communiquer la plainte aux Etats-Unis et demander une explication de sa position sur le sujet et prendre une décision peu après.