Le Coronavirus se répand dans les écoles, et le Vice-Président Navajo rejoint le régime de génocide et de terreur de Trump

Par Brenda Norrell
Censored News
29 août 2020
Traduction Christine Prat

Des temps de Monstres : Le coronavirus se répand rapidement dans les écoles après que Trump ait forcé les écoles à rouvrir sous la menace de suppression de crédits. Le Vice-Président Myron Lizer a rejoint la campagne de Trump, en soutien à ce régime de génocide et de terreur.

Dans son discours prononcé la seconde nuit de la Convention Nationale du parti Républicain, mardi, le Vice-Président Navajo Myron Lizer a exprimé son soutien au Président Donald Trump. Lizer dit que Trump avait accordé 8 milliards de dollars de secours selon la loi CARES (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security) au pays Indien.

Cependant, Lizer n’a pas signalé que le pays Indien avait dû aller en justice pour que les fonds selon la loi CARES soient débloqués, alors qu’ils étaient approuvés par le Congrès des Etats-Unis.

Lizer n’a pas révélé que le gouvernement tribal Navajo avait fait trainer les secours d’urgence pour les Navajos les plus désespérés, alors qu’il avait reçu 714 millions de dollars en fonds de secours selon la loi fédérale CARES il y a trois mois.

Dans le reste du pays, la Floride confirme près de 9000 nouveaux cas de COVID-19 chez des enfants dans les 15 jours de réouverture des écoles, en août. Dans le Mississippi, les écoles signalent 720 nouveaux cas.

Le COVID-19 se répand rapidement à partir des écoles, dans le Dakota du Sud, l’Oklahoma, l’Utah, L’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Colorado et ailleurs. Les enfants transmettent le virus à des parents et grands-parents vulnérables. Des enfants sont décédés à Tampa, en Floride, dans le Tennessee et dans l’Iowa au cours des deux dernières semaines.

Des Navajos sont réduits au désespoir, leur gouvernement a reçu 714 millions de dollars, les Diné dans le besoin n’en ont encore rien vu

Très peu des secours reçus il y a trois mois ont atteint les Navajos les plus désespérés. Il n’y a pas de livraison uniforme de nourriture et d’eau urgentes pour ceux qui sont en quarantaine ; pas de visite du service de santé au domicile des mourants. Les sources d’eau sont dégradées, détruites ou chères, disent les Navajos qui recherchent de l’eau.

Censored News a demandé au Bureau du Président Navajo et au Conseil de la Nation Navajo si la tribu gagne de l’argent sur les intérêts, mais n’a pas encore reçu de réponse.

Les Navajos continuent à réclamer de la nourriture et de l’eau.

« S’il vous plait, venez au centre de la Nation Navajo, à Tselani-Cottonwood et dans la communauté de Black Mountain. Nous sommes oubliés, même par les dirigeants de notre chapitre » dit une lettre. Un écriteau sur le siège du chapitre de Tohatchi, au Nouveau-Mexique, dit qu’ils appelleront la police si des Navajos continuaient à demander de l’aide. [Les chapitres sont les subdivisions administratives de la Réserve Navajo – NdT].

Le gouvernement Navajo a donné la priorité aux casinos, et leur a déjà attribué 24 millions sur les 714 millions de fonds fédéraux selon la loi CARES que le gouvernement tribal a reçus il y a trois mois et qui étaient supposés être un secours d’urgence pour le virus.

A Mexican Water, des Navajos désespérés dénoncent des communiqués de presse tribaux trompeurs

Les Navajos de Mexican Water ne sont qu’un des 110 chapitres Navajo où les Diné sont désespérés, selon le Navajo Times. Ça se situe dans la région où de nombreux Navajos sont décédés, le long de la frontière entre l’Arizona et l’Utah, dans la Nation Navajo.

Le Vice-Président de Mexican Water David John dit que les communiqués de presse du bureau du Président Navajo sont une tentative de tromper le public en lui faisant croire que tout va bien. La vérité est que les Navajos sont réduits au désespoir par le manque de nourriture et d’eau.

« Actuellement, nous avons une sécheresse, et l’eau manque, » dit John.

La bergère Darlene Yazzie, 71 ans, dit qu’à cause de l’absence de pluie et de vent, les moulins et la végétation sont asséchés, ce qui signifie qu’elle doit acheter du foin pour son troupeau et transporter de l’eau de Dennehotso, à plus de 14 km de chez elle.

John dit que le bureau du Président et le Centre de Commandement des Opérations du Service de Santé Navajo ne répondent pas aux demandes d’aide.

« J’ai laissé message après message, écrit des lettres, » dit-il. « Ils ignorent les chapitres. Leurs employés ne répondent pas au téléphone, ce qui n’est absolument pas professionnel. Il y a zéro service au client. C’est affreux, la manière dont ils opèrent. »

Une habitante de Mexican Water, Melissa Todicheeni. Dit que sa famille vit sans eau courante ni électricité, et qu’elle demande de l’aide depuis des années. « Tout ce qu’on nous répond, c’est ‘pas de fonds, pas d’argent’ » dit M. Todicheeni.

Au Nouveau-Mexique, les chapitres Navajo sont fermés ou ont réduit leurs heures d’ouverture, et les Diné souffrent

La journaliste Navajo Sunnie R. Clahchischiligi écrit que les anciens Navajos sont seuls, sans nourriture, et désespérés, dans son article pour le Guardian https://www.theguardian.com/us-news/2020/aug/06/navajo-nation-reservation-elderly-people-covid-19 .

S. Clahchischiligi a interviewé des Diné âgés dans sa région d’origine, au sud de Shiprock, au Nouveau-Mexique. Elle a trouvé une grand-mère âgée, dans un fauteuil roulant, qui s’occupait de sa petite-fille qui avait déjà perdu sa mère et eu un cancer à l’âge de 10 ans. Elles avaient très peu à manger.

Le bureau du Président Navajo n’a pas répondu à S. Clahchischiligi, ni aux questions de Censored news.

Pendant la Convention Nationale du parti Républicain, Trump s’est vanté d’avoir approuvé les oléoducs Keystone XL et Dakota Access [DAPL]. La gouverneure du Dakota du Sud Kristi Noem a remercié Trump d’avoir apporté des feux d’artifice au Mont Rushmore. Le Président de la Délégation d’Arizona a fait l’éloge du mur frontière – tous à la Convention Nationale Républicaine, et tous en opposition avec les Lakota, les Dakota, les Tohono O’odham et autres Amérindiens. Le Vice-Président Navajo Myron Lizer a exprimé son soutien au régime de Trump, mardi pendant la Convention.

Selon le Navajo Times, les 714 millions de fonds selon la loi CARES n’ont pas été dépensés et sont bloqués dans le processus de discussion du budget tribal.

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Le coronavirus se répand dans les écoles des U.S.A. depuis que Trump les a forcées à rouvrir

La Floride a déclaré 9000 cas de coronavirus chez des enfants après 15 jours de classe.

19 écoles de district dans le Dakota du Sud ont au moins un cas de COVID-19.

A Chadron, dans le Nebraska, près de la frontière du Dakota du Sud, le 25 août le nombre d’élèves positifs restait 10. Au total, 29 membres du personnel et écoliers sont en quarantaine.

En Utah, il y a 90 patients atteints par le virus dans 17 écoles.

Il y a des dizaines de cas dans les écoles du Nouveau-Mexique.

Le coronavirus se propage dans les écoles de tout le Colorado.

En Arizona, où les cas sont nombreux, les écoles n’ont pas encore déclaré de cas chez les élèves, après moins d’une semaine de reprise des classes, mais certains ont été exposés. Des enseignants et membres du personnel se sont mis en quarantaine. Des individus testés positifs ont été en contact avec des élèves dans une classe et des bus scolaires.

Par Mohawk Nation News
8 août 2020
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

Cette histoire rotinoshonni [Iroquoise] a été contée lors d’un Festival Autochtone dans le Saskatchewan, le 6 août 2020 :

Sekon. Dekanawida est venu nous dire trois choses, le bon message, le pouvoir, la paix. 1. SUR CETTE PLANÈTE, TOUT CE QUI VIT A LA MÊME MÈRE, C’EST LA TERRE. ET LE MÊME PÈRE, QUI EST LA SOURCE D’ÉNERGIE DE TOUTE LA CRÉATION, CE QUI FAIT DE NOUS TOUS DES FRÈRES ET SŒURS. NOUS SURVIVRONS ET COEXISTERONS EN TANT QUE TELS. 2. LE POUVOIR EST DANS NOS PROPRES ESPRITS, OÙ UN MORCEAU DE LA SOURCE D’ÉNERGIE DE LA CRÉATION A ÉTÉ PLACÉ, CE QUI NOUS DONNE NOTRE POUVOIR. 3. LA PAIX, QUI EST LA KAIANEREKOWA, LA GRANDE PAIX, PAR LAQUELLE NOUS SURVIVRONS ET COEXISTERONS LES UNS AVEC LES AUTRES ET AVEC TOUTE LA NATURE, PERPÉTUELLEMENT, POUR TOUJOURS.

Dans l’histoire de la création kanienkehaka Mohawk, nous sommes venus du monde du ciel, qui passe ce monde au cours d’un long cycle. Lors d’un des passages, une belle femme avec un enfant, a été placée ici sur la terre, quand elle était couverte d’eau.

Lors du dernier passage, Dekanawida vint sur cette terre pour accomplir une mission. Il apportait la kaianerekowa (la Grande Paix) et forma la première vraie démocratie et unifia notre peuple. C’était fondé sur kasastensera kowa sa oiera, le grand pouvoir naturel. Ierokwah est « l’unification des Iroquois », les rotinoshonni’onwe, qui sont symboliquement le peuple qui a fait la longue maison. La longue maison est toute l’île de la Tortue. Le ciel est le toit, le sol est le plancher et les murs sont de l’est à l’ouest et d’un pôle à l’autre. La Grand Paix est pour le monde entier. Les premiers à accepter kaianerekowa furent les kanienkehaka, les Mohawk, puis les Oneida, Onondaga et Cayuga. Les derniers à s’y joindre furent les Seneca.

Dekanawida et les rotinoshonni attendirent sur les plaines dominant le Niagara la réponse des Seneca, qui n’étaient pas certains de vouloir les rejoindre. Dekanawida dit « si demain il y a 2 soleils dans le ciel, nous rejoindrez-vous ? » Les Seneca furent d’accord pour les rejoindre si cela se produisait. Le jour suivant, il y avait 2 soleils dans le ciel. Les Seneca devinrent la cinquième nation à rejoindre l’ierokwa.

Puis, Dekanawida nous donna une profonde leçon d’astronomie sur notre système solaire jumeau binaire.

Ce soleil resta dans le ciel plusieurs jours. Dekanawida rassembla les gens et leur conta « l’Histoire du Serpent ».

Il dit qu’un jour viendrait, dans le futur, où les onkwehonweh (le premier peuple placé sur l’île de la Tortue par la création) seraient amis avec un serpent blanc. Au début, se serait bien pour les deux. Mais sept générations après le contact, le serpent blanc serrerait les onkwehonweh si fort qu’ils pourraient à peine respirer. Alors, un serpent rouge apparaitrait, venant du Nord, et ferait sursauter le serpent blanc qui laisserait tomber momentanément les onkwehonweh sur le sol, et alors ils ramperaient comme des bébés jusqu’au pays de collines pour guérir.

Le serpent rouge et le serpent blanc se déclareront la guerre et commenceront à détruire notre Mère la Terre. Les oiseaux tomberont du ciel, les poissons se tourneront le ventre en l’air dans l’eau, les ormes mourront et l’air brûlera les yeux de l’homme.

Puis les serpents rouge et blanc resteront sur leurs positions pendant un moment, ne sachant que faire. Puis un serpent noir viendra du sud. Il contrôlera les autres serpents. Ils envahiront et détruiront les pays les uns après les autres dans le monde entier, prévoyant toujours qui serait leur prochaine victime. Puis, alors que le serpent noir chercherait leur prochaine victime, il verrait seulement les onkwehonweh guérissant dans les collines. Il dirait, « je n’ai pas de conflit avec eux ». Alors, une lumière éclatante, beaucoup plus brillante que le soleil, viendra de l’est. Le serpent noir aura peur et nagera vers le sud, pour ne jamais être revu des onkwehonweh.

Le serpent rouge verra la lumière, sera effrayé et rampera vers le nord laissant une trace semblable à celle d’un escargot derrière lui, pour n’être jamais revu par les onkwehonweh. Un morceau de la queue de serpent blanc cassera et rampera jusqu’aux collines pour guérir avec les onkwehonweh. Le reste du serpent blanc fera de faibles tentatives pour nager vers la lumière.

La lumière sera le retour du monde du ciel. Ce sera le temps où la paix règnera sur la terre entière et une merveilleuse époque pour être en vie.

Puis il remonta dans son canoë de pierre et vola vers le monde du ciel. Il dit qu’il reviendrait quand le monde du ciel reviendra.

Il a parlé à nos ancêtres. Nous connaissons tous ce phénomène de manières différents. Nous sommes supposés vivre en harmonie avec la nature et survivre les uns avec les autres comme frères et sœurs sur notre Mère la Terre. Nous devons rester connectés à notre Mère alors qu’elle subira certains changements et nous avec.

Dekanawida nous conseilla de garder notre esprit fort sur la Grand Paix et de rester sur la voie.

Tout ce qui a été créé par l’homme, a commencé comme une idée dans un esprit. Les pensées deviennent la mémoire, et la mémoire est l’ADN, c’est pourquoi nous avons tous un code unique. Les pensées ne viennent que de 2 sources : les souvenirs anciens et l’inspiration de la création. En utilisant notre mémoire, nous nous rappellerons directement le premier souvenir et tout ce qu’il y a eu entretemps. Alors nous serons prêts pour l’inspiration et évoluerons en tant qu’espèce. Un temps viendra où tout le monde se souviendra de comment utiliser à nouveau leur mémoire. Ils se souviendront de tout, de toutes les vies passées qu’ils aient jamais eues. Alors nous vivrons en paix pour toujours.

Le mal a été mis ici et il y est toujours. Nous faisons partie de l’univers. Nous devons guérir cette blessure dans notre conscience collective, afin de pouvoir évoluer dans l’amour et laisser la peur derrière nous pour toujours. L’amour commence entre une mère et son enfant. C’est pourquoi le Conseil des femmes est responsable des enfants et de la terre et de la vie qu’elles leur apportent. Notre communauté locale est la relation la plus importante pour prendre des décisions. Les grandes compagnies qui polluent l’environnement violent la loi universelle de la nature.

En 1779, la Révolution Américaine a été créée par la Couronne Britannique pour nous diviser et nous conquérir, nous les rotinoshonni’onweh [ierokwa]. Les batailles ont été mises en scène par les intérêts commerciaux britanniques pour représenter la fausse illusion de liberté parmi leurs colons. En 1779, le Général Américain Sullivan, sous la direction de George Washington, a rassemblé une immense armée de patriotes, de 38800 hommes, pour effectuer leurs véritables intentions. Sullivan a marché sur Onondaga, foyer de l’Arbre de Paix, et durant un an, a détruit tout ce qu’il pouvait. Washington a donné l’ordre à Sullivan de forcer les Ierokwa à se déplacer à l’ouest du Mississippi. S’ils refusaient, ils devaient être exterminés. Sullivan a appliqué la politique de la terre brûlée, brûlant tous les champs de blé, les vergers, les longues maisons et tuant les gens en masse.

Pendant ce temps, les Britanniques se reposaient à Québec. Quelques années plus tard, ils ont instauré une fausse frontière en plein milieu du territoire ierokwa/Iroquois. Ils ont appelé un côté le Canada, et l’autre les Etats-Unis. Nous avons remarqué que les mêmes familles contrôlaient l’économie des deux côtés de la fausse frontière par leurs banques et leur « marché libre ».

Hollywood crée et récrit l’histoire. Ce sont ces mêmes familles qui en sont propriétaires. Leurs films révèlent des scénarios de la fin du monde, les puissances quelconques ne disant rien à personne du désastre imminent qu’elles fabriquent, jusqu’à quelques jours avant que ça ne leur arrive dessus. Les intrigues sont toutes les mêmes, des évènements cataclysmiques qui détruisent le monde. Ils ne disent jamais ce qui cause ces évènements. Ils craignent maintenant que leur propre fin soit arrivée.

Le retour du monde du ciel mettra fin aux structures de pouvoir mauvaises qui ont tout détruit. Quand le deuxième soleil apparaitra dans le ciel, la Grand Paix reviendra. Les serpents ne seront plus jamais vus par les gens. Nous évoluerons en tant qu’espèce par le pouvoir de l’amour quand nous aurons éliminé la peur de chacun de nos propres esprits. Nous pouvons nous reconnecter avec le vrai pouvoir de la création elle-même. Kaneronkwatsera, les pensées sont des choses… Unité, Force, Paix.

Dekanawida avait trois choses à nous dire – le bon message, le pouvoir, la paix. Cette histoire est connue de nombreux Onkwehonweh.

Par Brenda Norrell
Sur Censored News
7 août 2020
Traduction Christine Prat

Selon une journaliste Navajo, les Navajos manquent cruellement d’eau et de nourriture. Pendant ce temps, le processus d’attribution des 650 millions de dollars d’aide fédérale spéciale coronavirus, est toujours retardé au gouvernement tribal. Le Conseil de la Nation Navajo veut utiliser 24 millions de l’aide pour les casinos.

On est entré dans le sixième mois de la pandémie dans la Nation Navajo, et il n’y a toujours pas de plan de distribution d’urgence de nourriture et d’eau aux malades et à ceux qui sont en quarantaine chez eux.

Depuis mars 2020, 468 Navajos sont décédés des suites du virus. Maintenant, il y a plus de 2500 cas de COVID-19 et pas de plan organisant des visites médicales pour les Navajos renvoyés chez eux des hôpitaux et mis en quarantaine. La plupart sont trop malades pour se soigner eux-mêmes.

La journaliste Navajo Sunnie R. Clahchischiligi écrit que les Navajos âgés sont seuls, sans nourriture et désespérés, dans son article publié dans le Guardian. S. Clahchischiligi a interviewé des Diné âgés dans sa région, au sud de Shiprock.

Ce fut la première fois en vingt ans qu’elle a craqué et éclaté en sanglots.

S. Clahchischiligi a parlé avec une Diné de plus de 70 ans, seule avec sa petite-fille qui n’a pas encore 10 ans. La grand-mère est dans un fauteuil roulant, et la petite fille a déjà survécu au cancer et perdu sa mère. Elles n’ont pas d’eau courante ni de toilettes à l’intérieur. La grand-mère doit se servir d’un bâtiment à l’extérieur.

« Elle est à peine capable de se lever pour préparer un repas. Son salut – la seule nourriture sur laquelle elle-même et sa petite-fille peuvent compter – vient du centre local pour les seniors, qui livre un déjeuner du lundi au vendredi. Les weekends, elles doivent lutter par elles-mêmes. »

« Elle est la seule qui s’occupe de moi » dit la grand-mère de sa petite-fille. « Nous nous occupons l’une de l’autre. »

Pendant ses interviews, elle a appris que les Navajos les plus désespérés n’avaient rien reçu des dons de nourriture et d’eau fournis par le Président tribal aux maisons du chapitre. Le Président Navajo, Jonathan Nez, n’a pas répondu à ses appels téléphoniques.

Les employés Navajos ont été prévenus qu’ils ne devaient pas parler aux médias du manque de nourriture.

« Nous pourrions perdre nos emplois » dit un employé Navajo à la journaliste. Au cours de la journée, deux employés communautaires interviewés ont confirmé la déclaration. Voir dans le Guardian.

Chaque jour, des Navajos demandent de la nourriture et de l’eau sur les médias sociaux. Beaucoup des 110 maisons de chapitre de la Nation Navajo sont fermées ou ont des horaires réduits, spécialement dans la partie est de la Réserve, au Nouveau-Mexique.

« Le Chapitre de Tohatchi a un écriteau sur la porte disant aux membres de la communauté que la police Navajo sera appelée contre eux s’ils continuent à demander de l’assistance » dit un Navajo, ajoutant qu’à cause du népotisme, seule la minorité favorisée recevait des dons.

Après que le Président Navajo Jonathan Nez ait dit que les employés des chapitres emmenaient la nourriture et l’eau chez eux, Censored News a demandé combien d’employés des chapitres travaillaient et visitaient les familles. L’attaché de presse du Conseil dit attendre un rapport. Le Président Nez n’a répondu à aucune des questions de Censored News.

La Nation Navajo a reçu 714 millions de dollars selon la Loi Aide, Secours et Sécurité Economique Coronavirus (CARES – Coronavirus Aid, Relief, Economic Security). Actuellement, 650 millions restent inemployés et bloqués dans le processus d’attribution du gouvernement tribal.

Censored News a demandé à l’attaché de presse du Conseil Navajo comment justifier que 24 millions de fonds d’aide contre le virus aillent aux casinos.

« Comment justifier 24 millions aux casinos selon la Loi CARES ? Les casinos Navajos ont-ils fait des profits, produit des revenus reversés aux Navajos au cours des années précédant la pandémie ? » demanda Censored News.

Byron Shorty, directeur de communications du Président du Conseil Navajo répondit.

« Quand je recevrai une version certifiée du plan de dépenses, je vous le transmettrai » dit Shorty, se référant au fait que le budget doit encore être approuvé ou soumis au veto par le Président Navajo.

Le budget du Conseil pour les secours aux victimes du virus mentionne un ‘Plan de Dépenses pour l’Entreprise de Jeux Navajo : 24,6 millions de dollars.’

Le Conseil de la Nation Navajo a approuvé une note totale de secours coronavirus de 650 980 101$ en fonds Navajos de CARES, le 31 juillet 2020. Ça comprend plus de 75 millions pour le Service de Santé de la Nation Navajo, 130 millions pour des projets aquifères, 44 millions pour des câbles électriques, 68 millions de projets d’internet à haut débit et les 330 millions restant pour des dépenses soulageant les effets de la pandémie, qui comprennent les 24 millions pour les casinos.

©Brenda Norrell, Censored News

Pour envoyer des dons:

Kinłani (Flagstaff) Mutual Aid : “Une réponse communautaire à la menace du COVID-19.
https://kinlanimutualaid.org/

Indigenous Mutual Aid, fondé par Indigenous Action Media. Travaille avec les deux autres assos. Est plus ‘radicale’ et politisée.
https://www.indigenousmutualaid.org

Navajo & Hopi Families COVID-19 Relief
https://www.navajohopisolidarity.org/

Airyss’s Navajo Nation COVID-19 Relief Funds

Par No More Deaths
Sur Censored News
1er août 2020
Traduction Christine Prat

Arivaca, Arizona – La Patrouille des Frontières des Etats-Unis a attaqué un poste d’aide humanitaire, et arrêté et détenu plus de 30 personnes qui recevaient des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau et un abri, par une température d’environ 40°. Au cours d’une démonstration de force colossale, la Patrouille des Frontières – avec l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières, récemment déployée à Portland, dans l’Oregon – a fait une descente dans le camp avec un blindé, trois SUV, deux hélicoptères et des dizaines de véhicules identifiés et banalisés.

Pour son raid contre notre camp d’aide humanitaire, la nuit dernière, la Patrouille des Frontières avait un mandat, mais a refusé de le montrer en entrant. Le mandat spécifiait la saisie de tous les téléphones portables et des documents papier, une tentative évidente de supprimer toute information sur leurs actions, et les agents ne portaient pas de masques. Pendant deux heures, dans le noir, ils ont détenu et pourchassé des gens qui recevaient des soins, un agent de la Patrouille des Frontières filmant la scène. Le jour précédent, des agents avaient pénétré dans le camp sans mandat et avaient détenu une personne qui recevait des soins. Puis la Patrouille a mis en place une surveillance de 24 heures autour du périmètre, décourageant quiconque d’entrer dans le camp pour demander de l’aide.

L’attaque de style militaire de la nuit dernière contre le poste d’aide est un exemple flagrant du système mortel de la Patrouille des Frontière destiné à perturber l’aide humanitaire. Beaucoup de bénévoles de No More Deaths travaillent comme Techniciens Médicaux d’Urgence : du personnel paramédical, des infirmières et des médecins. Les bénévoles sont formés pour respecter l’autonomie des individus qui reçoivent des soins – selon la pratique normale dans le domaine médical, ils n’appellent le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Toutes les personnes dans le camp avaient été évaluées médicalement, étaient dans un état stable et recevaient des soins constants.

La première détention et la surveillance du camp ont été mis en place tout juste 24 heures après que No More Deaths ait publié des emails d’une requête d’informations selon la Loi sur la Liberté d’Information, qui révélaient le rôle de la BORTAC [l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières] et du Syndicat de la Patrouille des Frontières, dans une attaque de 2017 contre le même poste d’aide.

Cette précédente attaque contre le même camp en 2017, s’est produite avant l’arrestation du Docteur Scott Warren, en janvier 2018, pour avoir fourni de l’aide humanitaire à deux individus. Warren avait été arrêté seulement quelques heures avant que No More Deaths ne publie un rapport détaillé sur la perturbation de l’aide humanitaire par la Patrouille des Frontières et une vidéo, devenue virale*, montrant des agents détruisant des tonneaux d’eau. Le message est clair : dénoncez les exactions de la Patrouille des Frontières et attendez-vous à des représailles.

« Hier, la Patrouille des Frontières a nuit à plus de trente personnes de façons irréparables. Quotidiennement, ceux qui migrent à travers le désert d’Arizona sont poursuivis, terrorisés, détenus et déportés » dit le Docteur Scott Warren, « la nuit dernière, nous avons été témoins de ces tactiques employées contre des gens qui cherchaient de l’aide médicale et des secours au poste d’aide de No More Deaths. Comme toujours, quand l’aide humanitaire dans les régions frontalières est visée, ce sont ceux qui ont besoin de soins qui sont confrontés le plus à l’escalade de la violence. »

No More Deaths / No Más Muertes s’engage totalement à continuer son travail d’aide à tous ceux qui voyagent à travers les régions frontalières et sont en danger de souffrance et de mort. L’aide humanitaire n’est pas un crime.

Nous continuerons à vous tenir informés de futurs développements ou d’appels à l’action. Merci encore d’être avec nous en ce temps difficile.

Si vous pouvez soutenir notre travail financièrement, vous pouvez donner ici.

Dans la solidarité,

La communauté No More Deaths / No Más Muertes

Pour rester informés sur les évènements dans notre camp, suivez-nous sur Twitter, Facebook ou Instagram et diffusez l’information dans vos communautés, svp.

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La vidéo citée dans l’article:

 


Indigenous Action
31 juillet 2020
Traduction Christine Prat

Flagstaff, Arizona – Les accusations portées contre trois des onze manifestants visés pour avoir participé à une manifestation en 2018 le ‘Jour des Peuples Autochtones’ à Flagstaff, ont été rejetées.

Ale Becerra, Klee Benally et Sumayyah Dawud, connus comme “les Trois du Jour des Peuples Autochtones » (IPD3), avaient choisi de combattre les accusations et rejeté tout accord de plaider coupable ou autre.

Klee Benally, depuis longtemps défenseur des droits des Autochtones à Flagstaff, déclare: «Je remercie tous ceux qui ont soutenu ceux d’entre nous qui ont été accusés, pour leur solidarité. Vos appels téléphoniques à la Ville et votre engagement constant à lutter pour la justice, pour les terres et les gens, ont eu un effet certain.

Les politiciens de Flagstaff ont déclaré un ‘Jour des Peuples Autochtones’, puis essayé de nous mettre sous les verrous quand nous avons lutté pour la justice. Ils ont utilisé d’énormes ressources pour enquêter et nous poursuivre, mais nous n’avons pas cédé et nous avons eu gain de cause. Aujourd’hui, nos actions sont reconnues comme justes, mais nous ne célébrons pas de victoire. Que la police de Flagstaff et la police dans toute l’île de la Tortue occupée continue d’attaquer et de tuer des gens Noirs ou basanés en toute impunité ne nous donne pas de raison de célébrer. Que les injustices perpétrées par la Ville de Flagstaff – le profit flagrant tiré de la destruction des cultures Autochtones, le profilage racial et la violence extrêmes et la criminalisation de nos frères SDF – continuent en pleine pandémie, ne nous permettent pas de célébrer. Nous célébrons les soulèvements de Black Lives Matter et les actions anticoloniales qui vont au-delà de réformes vides et des gesticulations des politiciens. Nous célébrons et continuons à accélérer le mouvement pour la justice pour la terre et tous les gens.»

Sumayyah Dawud, une militante des droits de l’homme, vivant à Phoenix, Arizona (territoire Akimel O’odham), déclare : « Je suis contente de ce que la Ville de Flagstaff ait pris la bonne décision en rejetant ces accusations. Cependant, elles n’auraient jamais dû être faites, pour commencer, et nous n’aurions jamais dû subir presque deux ans de poursuites. Ce n’est pas une victoire. Je suis consternée de ce que le jour que Flagstaff avait déclaré ‘Jour des Peuples Autochtones’, la police de Flagstaff ait agressivement poursuivi des Autochtones qui défilaient sur leur propre terre, utilisant des méthodes de surveillance extrêmes et qu’elle ait entamé des poursuites sélectives contre ceux qui s’étaient exprimés contre les nombreuses formes d’oppression et de violence anti-Autochtones auxquelles la Ville refuse de cesser de participer, et surtout de reconnaitre. La Ville doit entreprendre une action effective au lieu de s’engager dans une rhétorique insignifiante. Les attaques contre des Autochtones et autres protestataires ne doivent plus jamais se produire.»

Ale Becerra dit: «Il n’y a jamais eu aucun doute pour moi que cette affaire était un acte d’application sélective de la loi, l’unité du Service de Police de Flagstaff qui a décidé de poursuivre s’appelle comme ça. C’est plutôt comique que leurs arguments n’aient pas tenu au tribunal, mais c’est aussi comique pour tout le monde que le tribunal municipal se prononce contre soi-même. La Ville et le tribunal ne font qu’un et sont conçus pour dépouiller la classe ouvrière de Flagstaff d’argent et de liberté. Les accusations sont arrivées à un moment où la Ville de Flagstaff était sous pression à cause de sa collaboration avec l’ICE [Forces de l’Immigration et des Douanes] alors que l’ICE avait un accord avec la prison. J’ai tenu un discours pendant la manifestation, c’est très probablement pourquoi j’ai été visée. Dans ce discours, j’ai été très claire sur ma position de solidarité, en tant que mère immigrée, avec les Autochtones du pays où ma famille est venue quand elle a été déplacée par les effets violents du capitalisme. L’état, et tous ses acteurs, sont la menace contre nos communautés. A tous les niveaux auxquels nous n’avons pas d’autonomie, et où les institutions des suprémacistes blancs ont le pouvoir sur nos corps, ils arment leurs moyens quand ils veulent, comme ils veulent. Que ce soit le Service de Police de Flagstaff, qui criminalise les gens et leur fait craindre même de sortir dans leur propre quartier, ou l’ICE qui s’en prend à ceux qui s’organisent contre leurs raids violents, le FBI installé dans des bâtiments municipaux pour surveiller Mutual Aid [aide aux victimes du virus], les procureurs, les juges, les membres du conseil municipal, les prisons, etc. Ils ont tout un système construit pour nuire à tous ceux qui ne se plient pas à leur agenda.
Nous voyons des mouvements appelant à mettre un terme à leur violence se développer dans tout le pays. Certains diront «ce n’est pas la réalité à Flagstaff.» On les emmerde. Les problèmes qui touchent nos familles et nos proches sont réels, ce sont les vies des gens. Le moment présent exige rien moins que la solidarité active parmi ceux d’entre nous qui travaillent, vivent, aiment et ont toujours résidé dans cette communauté.»

L’avocat de Flagstaff, Lee Phillips, qui représente les trois (ex-)accusés a dit: «Je suis fier d’avoir pu aider à défendre les droits selon le Premier Amendement des manifestants pacifiques qui ont participé à la marche du ‘Jour des Peuples Autochtones’ et je suis heureux que ces trois derniers cas aient finalement été rejetés.»

Le 8 octobre 2018, au moins 40 personnes se sont rassemblées et ont défilé dans le centre de Flagstaff pour dénoncer la déclaration ‘hypocrite’ de la Ville de Flagstaff d’un ‘Jour des Peuples Autochtones’. Le rassemblement avait été tenu pour demander justice pour les Femmes Autochtones Disparues ou Assassinées, les jeunes filles, les Transsexuels et les Frères à Deux-Esprits, pour dénoncer la criminalisation des migrants qui conduit à des déportations et des détentions de masse, la responsabilité de la Ville de Flagstaff pour son rôle dans la profanation des Pics San Francisco, pour mettre un terme à la criminalisation des membres de la communauté SDF, et pour souligner le niveau hors de proportion du profilage racial et des arrestations d’Autochtones. Selon des rapports annuels, la police de Flagstaff arrête en moyenne 6000 personnes par an. Environ la moitié des personnes arrêtées sont des Autochtones, alors qu’ils ne constituent que 11% de la population.

L’attaque politiquement ciblée contre des manifestants était le résultat d’une surveillance par internet et l’emploi d’un opérateur secret par le Service de Police de Flagstaff, ‘l’Unité d’Application Sélective [de la Loi]’ et de la ‘Mission d’Application de l’Equipe de Renseignement sur les Gangs et l’Immigration’ (GIITEM), avant et après les faits.

Près d’une douzaine d’agents du Service de Police de Flagstaff ont utilisé des caméras portatives pour surveiller et documenter la manifestation, puis ont lancé une enquête de plusieurs semaines, utilisant des médias sociaux, comme les mots-dièse et les annonces sur Facebook, ainsi que la liste des invités à la manifestation, et un informateur non-identifié, le tout pour déposer un dossier d’accusations criminelles pour ‘Obstruction d’une Voie de Passage Publique’. Au total, onze personnes ont été initialement accusées le 11 novembre 2018. Sept d’entre elles ont accepté un accord de plaidoyer avec le choix entre 40 heures de service civil ou une amende de 150 dollars.

L’enquête a été conduite par Lance Roberts et Dustin Khuns, de ‘l’Unité d’Application Sélective’ du Service de Police de Flagstaff et ‘l’Analyste de Renseignements Criminels’ Susan Chacon, du GIITEM d’Arizona. L’avocat de Flagstaff Lee Phillips, qui représentait les trois accusés, a déposé une motion contre les poursuites sélectives. La motion affirmait que «les trois individus restant accusés disaient qu’eux-mêmes, et d’autres accusés plus tard, avaient été sélectionnés par la police et les Officiels de la Ville pour être poursuivis, à cause de leur participation connue à de nombreux évènements publiques similaires, visant à attirer l’attention sur divers problèmes de justice sociale.»

Une autre motion a été déposée pour attaquer la décision du Procureur général de la Ville de poursuivre, qui ne révélait pas une série d’emails entre le Service de Police, le Conseil Municipal de Flagstaff et le bureau du Directeur Municipal, tous obtenus par un journaliste de The Progressive, qui a écrit un article sur la surveillance continuelle de ceux qui protestent. Un agent des forces de l’ordre disait dans un des emails: «Pas d’exemption de prison pour eux. Ils ont causé des problèmes et doivent affronter les conséquences!».

Les motions ontété rejetées par la Juge de Flagstaff Amy Criddle.

Les accusés devaient passer au tribunal le 30 juillet 2020. Plus d’un an et demi après que les accusations aient été enregistrées.

Le 9 juillet 2020, une motion demandant de rejeter les accusations a été déposée par le Bureau du Procureur Général de la Ville de Flagstaff, et l’ordre a été signé le 20 juillet 2020.

La défense était prête à citer 23 témoins au procès, parmi lesquels des membres actuels ou précédents du Conseil Municipal de Flagstaff et d’autres cités dans des rapports sur lesquels l’Etat comptait pour l’accusation.

Les organisateurs du rassemblement initial, le Jour des Peuples Autochtones, appelaient à ces actions:

  • Continuer de boycotter la station de ski Arizona Snowbowl et exiger que la Ville de Flagstaff annule son contrat avec la station.
  • Mettre fin au profilage racial et à la collaboration avec l’ICE et s’efforcer d’abolir la police dans nos communautés en établissant des réseaux de soutien communautaires et des options de justice transformatrice/réparatrice.
  • Abroger l’ordonnance anti-camping et toutes les politiques anti-SDF.
  • Dons de sacs de couchage et de vêtements d’hiver pour nos frères SDF à Táala Hooghan Infoshop (1704 N 2nd St).

Voir plus d’infos sur la journée du 8 octobre 2018
Et sur les poursuites.