Par No More Deaths
Publié par Censored News
Le 6 mai 2022
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Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan
TUCSON, Arizona – Intitulé 42 : Le Président Biden a déclaré son intention de supprimer l’Intitulé 42 le 23 mai 2022. L’Intitulé 42 constitue une politique nuisible et raciste, invoquée par l’administration Trump, qui a empêché des migrants et des demandeurs d’asyle d’entrer aux Etats-Unis au cours des deux années passées. Cependant, les projets de supprimer l’Intitulé 42 sont retenus par les tribunaux. Au moins 1,2 million d’expulsions selon l’Intitulé 42 ont été effectuées depuis l’investiture de Joe Biden.
Human Rights First a identifié 10250 enlèvements et autres attaques contre des gens empêchés d’entrer aux Etats-Unis et/ou expulsés au Mexique. Un point que nous avons souligné au cours de chaque gouvernement est que les Démocrates et les Républicains sont tout autant coupables et complices de ce système anti-immigrants.
Yuma, Arizona : L’intitulé 42 a constamment créé des conditions dangereuses pour les migrants dans les zones frontière. Par exemple, des migrants et des demandeurs d’asyle à Yuma, ont été bloqués par la Patrouille des Frontières pendant des mois. No More Deaths, ainsi que Abolition Yuma County et Border Kindness, apportent toujours de l’aide, comme ils peuvent.
Sécurité à la Frontière : Ceci nous amène au statut actuel du mur-frontière. Ce gouvernement a promis d’arrêter la construction d’un mur physique à la frontière. Ce à quoi ils s’occupent maintenant est un mur « intelligent » qui est encore plus invasif qu’un mur physique. Un mur virtuel signifie plus de haute technologie qui ne rendra pas seulement le voyage d’un migrant encore plus dangereux, mais affecte aussi les résidents de toutes les villes-frontière à proximité.
Nous avons vu les effets de ce que les points de contrôle à la frontière et d’autres technologies ont fait à des petites villes comme Arivaca, en Arizona, où la vie quotidienne est interrompue par un abus de pouvoir évident de la Patrouille des Frontières.
Ce ne sont que quelques-uns des aspects de la migration. Nous apprécions de former une communauté avec vous tous, et les organisations alliées dans les zones-frontière. Si vous voulez vous engager sous forme digitale, visitez Mijente, qui mène plusieurs campagnes pour la justice migratoire. Suivez-nous sur Facebook, Twitter et Instagram pour d’autres appels à l’action.
Solidairement et avec une profonde gratitude,
La communauté No More Deaths / No Más Muertes
Esta semana queremos compartir algunas actualizaciones sobre los principales problemas que afectan actualmente a los inmigrantes. Sólo podemos arañar la superficie, pero esperamos despertar la curiosidad por estos temas.
Título 42: El presidente Biden ha declarado su intención de poner fin al Título 42 el 23 de mayo de 2022. El Título 42 es una política dañina y racista invocada por la administración Trump que ha impedido a los migrantes y solicitantes de asilo entrar en los Estados Unidos durante los últimos dos años. Sin embargo, los planes para poner fin al Título 42 están siendo frenados en los tribunales. Al menos 1,2 millones de expulsiones del Título 42 se han producido desde la toma de posesión de Joe Biden. Human Rights First ha realizado un seguimiento de 10.250 secuestros y otros ataques contra personas a las que se les ha impedido la entrada en Estados Unidos y/o han sido expulsadas a México. Un punto que hemos enfatizado a lo largo de cada administración es que tanto demócratas como republicanos son culpables y cómplices de un sistema antinmigrante.
Yuma, Arizona: El Título 42 ha creado sistemáticamente condiciones peligrosas para los migrantes en las zonas fronterizas. Por ejemplo, los migrantes y los solicitantes de asilo en Yuma han estado varados por la Patrulla Fronteriza durante meses. No More Deaths, junto con Abolition Yuma County y Border Kindness, seguimos ofreciendo apoyo a Yuma en todo lo que podemos. Lea más sobre lo que está sucediendo en Yuma aquí.
Seguridad fronteriza: Esto nos lleva al estado actual del muro fronterizo. Esta administración prometió detener toda la construcción de un muro fronterizo físico. Lo que ahora han prometido es un muro fronterizo “inteligente” que es incluso más invasivo que un muro físico. Un muro virtual significa más dispositivos de alta tecnología que no sólo harán que el viaje de un migrante sea aún más peligroso, sino que también afectará a los residentes de cualquier ciudad fronteriza cercana a él. Hemos visto los efectos de lo que las paradas en los puntos de control fronterizos y otras tecnologías han hecho a pequeños pueblos como Arivaca, Arizona, donde la vida cotidiana se ve interrumpida por un claro abuso de poder de la Patrulla Fronteriza.
Éstas son sólo algunas de las muchas facetas que conlleva la migración. Apreciamos estar en comunidad con todos ustedes, así como con nuestras organizaciones aliadas en las tierras fronterizas. Si quieres involucrarte con algún activismo digital, por favor visita Mijente, que tiene varias campañas orientadas a la justicia migratoria. Asegúrate de seguirnos en Facebook, Twitter e Instagram para más llamadas a la acción.
En solidaridad y profunda gratitud,
La comunidad No More Deaths/ No Más Muertes
No More Deaths
P.O. Box 40782
Tucson, AZ 85717
Une Unité Tactique de la Patrouille des Frontières U.S. casse des vitres, terrorise des migrants recevant des soins dans une chaleur extrême et s’empare de douze migrants au cours d’un second raid cauchemardesque
Par No More Deaths
Censored News
7 octobre 2020
Traduction Christine Prat
Le 5 octobre, après le coucher du soleil, la Patrouille des Frontières U.S. est entrée dans le poste d’aide humanitaire de No More Deaths, avec un mandat fédéral, pour un second raid nocturne en deux mois. Des bénévoles ont été retenus pendant 3 heures, tandis que 12 personnes recevant des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau, et un abri par une température de 40°, étaient appréhendées.
Dans une démonstration de force massive, la Patrouille des Frontières, accompagnée par l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières (BORTAC), est descendue sur le camp avec un char d’assaut, des véhicules tout terrain, un hélicoptère et de nombreux véhicules de police et véhicules banalisés. Des agents armés de fusils d’assaut ont pourchassé et terrorisé ceux qui recevaient des soins, pendant que l’hélicoptère volait bas au-dessus d’eux, faisant voltiger de la poussière et des débris, rendant presque impossible de voir. La Patrouille des Frontières a cassé des vitres, enfoncé des portes et détruit l’infrastructure essentielle et les fournitures du camp. Ceci après avoir surveillé le camp et patrouillé sur tout son périmètre, créant un environnement hostile et angoissant pour ceux qui recevaient des soins, depuis tard dans la nuit du samedi 3 octobre.
Depuis le raid du 31 juillet dernier, la Patrouille des Frontières a refusé à de multiples occasions de rencontrer des bénévoles pour discuter d’accords passés précédemment, qui garantissaient le droit de fournir de l’aide humanitaire. Le chef du secteur de Tucson a envoyé à des représentants de No More Deaths une lettre officielle confirmant ce refus.
La surveillance et le harcèlement continuels du Camp Byrd par la Patrouille des Frontières empêchent les patients de recevoir des soins essentiels. Cette criminalisation de l’aide humanitaire et médicale que nous fournissons n’est qu’un prolongement des politiques mortelles de ce service. La Patrouille des Frontières détient des gens dans des lieus non-sécurisés voire mortels, où les soins médicaux sont négligés et les violations des droits humains largement documentées. Et maintenant, le COVID-19 se répand rapidement dans tout le système de détention de l’ICE, particulièrement ici, en Arizona.
Paige Corich-Klein, un bénévole présent lors du raid de la nuit dernière, disait ceci, à propos du raid précédent, fin juillet : « Une fois de plus, la Patrouille des Frontières concentre ses moyens pour entraver l’aide humanitaire pendant la période de l’année la plus mortelle pour les gens qui traversent la frontière. Des gens meurent dans le désert à cause de la politique de fermeture de la frontière, et maintenant la Patrouille des Frontières veut empêcher les gens d’accéder à une assistance pouvant leur sauver la vie. Nous voyons cela comme une violation claire du droit humanitaire international. »
Depuis 2004, le Camp Byrd a été un lieu où les gens qui traversent l’aride Désert de Sonora peuvent trouver de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux et du repos. Le Camp Byrd a toujours fonctionné ouvertement et dans la transparence et fourni de l’aide humanitaire selon les protocoles de la Croix Rouge. No More Deaths affirme le droit de tous, quelque soit leur nationalité, de donner et recevoir de l’aide humanitaire. Nos bénévoles sont spécialement instruits de respecter notre autonomie, en donnant des soins, comme pratique standard dans le champ médical, et de n’appeler le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Nous continuerons d’être une présence dans le désert aussi longtemps que les politiques de la Patrouille des Frontières continueront à créer une crise de mort et de disparitions.
Nous vous remercions – vous, nos soutiens dans tout le pays et à travers le monde – pour votre compassion et votre solidarité ininterrompues avec nous et les migrants où qu’ils soient.
Dans un esprit communautaire,
No More Deaths/No Más Muertes
Voir aussi, vidéo de 2017 sur le travail de No More Deaths, sous-titrée en français:
Par No More Deaths
Sur Censored News
1er août 2020
Traduction Christine Prat
Arivaca, Arizona – La Patrouille des Frontières des Etats-Unis a attaqué un poste d’aide humanitaire, et arrêté et détenu plus de 30 personnes qui recevaient des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau et un abri, par une température d’environ 40°. Au cours d’une démonstration de force colossale, la Patrouille des Frontières – avec l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières, récemment déployée à Portland, dans l’Oregon – a fait une descente dans le camp avec un blindé, trois SUV, deux hélicoptères et des dizaines de véhicules identifiés et banalisés.
Pour son raid contre notre camp d’aide humanitaire, la nuit dernière, la Patrouille des Frontières avait un mandat, mais a refusé de le montrer en entrant. Le mandat spécifiait la saisie de tous les téléphones portables et des documents papier, une tentative évidente de supprimer toute information sur leurs actions, et les agents ne portaient pas de masques. Pendant deux heures, dans le noir, ils ont détenu et pourchassé des gens qui recevaient des soins, un agent de la Patrouille des Frontières filmant la scène. Le jour précédent, des agents avaient pénétré dans le camp sans mandat et avaient détenu une personne qui recevait des soins. Puis la Patrouille a mis en place une surveillance de 24 heures autour du périmètre, décourageant quiconque d’entrer dans le camp pour demander de l’aide.
L’attaque de style militaire de la nuit dernière contre le poste d’aide est un exemple flagrant du système mortel de la Patrouille des Frontière destiné à perturber l’aide humanitaire. Beaucoup de bénévoles de No More Deaths travaillent comme Techniciens Médicaux d’Urgence : du personnel paramédical, des infirmières et des médecins. Les bénévoles sont formés pour respecter l’autonomie des individus qui reçoivent des soins – selon la pratique normale dans le domaine médical, ils n’appellent le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Toutes les personnes dans le camp avaient été évaluées médicalement, étaient dans un état stable et recevaient des soins constants.
La première détention et la surveillance du camp ont été mis en place tout juste 24 heures après que No More Deaths ait publié des emails d’une requête d’informations selon la Loi sur la Liberté d’Information, qui révélaient le rôle de la BORTAC [l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières] et du Syndicat de la Patrouille des Frontières, dans une attaque de 2017 contre le même poste d’aide.
Cette précédente attaque contre le même camp en 2017, s’est produite avant l’arrestation du Docteur Scott Warren, en janvier 2018, pour avoir fourni de l’aide humanitaire à deux individus. Warren avait été arrêté seulement quelques heures avant que No More Deaths ne publie un rapport détaillé sur la perturbation de l’aide humanitaire par la Patrouille des Frontières et une vidéo, devenue virale*, montrant des agents détruisant des tonneaux d’eau. Le message est clair : dénoncez les exactions de la Patrouille des Frontières et attendez-vous à des représailles.
« Hier, la Patrouille des Frontières a nuit à plus de trente personnes de façons irréparables. Quotidiennement, ceux qui migrent à travers le désert d’Arizona sont poursuivis, terrorisés, détenus et déportés » dit le Docteur Scott Warren, « la nuit dernière, nous avons été témoins de ces tactiques employées contre des gens qui cherchaient de l’aide médicale et des secours au poste d’aide de No More Deaths. Comme toujours, quand l’aide humanitaire dans les régions frontalières est visée, ce sont ceux qui ont besoin de soins qui sont confrontés le plus à l’escalade de la violence. »
No More Deaths / No Más Muertes s’engage totalement à continuer son travail d’aide à tous ceux qui voyagent à travers les régions frontalières et sont en danger de souffrance et de mort. L’aide humanitaire n’est pas un crime.
Nous continuerons à vous tenir informés de futurs développements ou d’appels à l’action. Merci encore d’être avec nous en ce temps difficile.
Si vous pouvez soutenir notre travail financièrement, vous pouvez donner ici.
Dans la solidarité,
La communauté No More Deaths / No Más Muertes
Pour rester informés sur les évènements dans notre camp, suivez-nous sur Twitter, Facebook ou Instagram et diffusez l’information dans vos communautés, svp.
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La vidéo citée dans l’article:
LE RACISME DANS LES PAYS OCCIDENTAUX SOI-DISANT ‘DEMOCRATIQUES’ TUE DES DIZAINES DE MILLIERS DE MIGRANTS POUR MAINTENIR LA DOMINATION DU CAPITALISME UN PEU PLUS LONGTEMPS
Christine Prat English
24 juillet 2018
Depuis quelque temps déjà, les politicards occidentaux et leurs médias répètent tous les jours que nous faisons face à une ‘Crise Migratoire’. Ça a été tellement répété que presque plus personne ne met leur slogan en question. S’il y a des désaccords, c’est sur ce qu’il faudrait y faire. Il est temps d’essayer de dire quelques vérités.
Il n’y a pas de ‘Crise Migratoire’, mais une Crise Raciste largement causée et alimentée par les pouvoirs Suprémacistes Blancs et Européens, dont les dirigeants croient depuis longtemps que leurs électeurs sont avant tout racistes. S’il est malheureusement vrai que beaucoup d’occidentaux, européens ou d’origine européenne, sont racistes – le racisme est totalement irrationnel et fondé sur une ignorance extrême, la connaissance étant remplacée par les cris des médias dominants – les gens ne votent pas d’abord contre l’immigration, mais contre leurs conditions de vie de plus en plus dures sous le joug du capitalisme sauvage. Il est bien sûr très inquiétant que de plus en plus de pays d’Europe ou d’Amérique votent pour des partis d’extrême droite, mais ce n’est certainement pas la faute des migrants.
Il ne faut certainement pas oublier que beaucoup de réfugiés qui essaient d’entrer en Europe fuient des guerres initiées pas les Etats-Unis et/ou des pays européens. Il ne faut pas oublier non plus que les pays d’où viennent les migrants ont été envahis et colonisés longtemps (certains le sont encore) par ces pays occidentaux qui veulent les rejeter à tout prix maintenant. Et il faut savoir qu’il y a encore beaucoup plus de réfugiés de ces guerres qui se trouvent dans les pays voisins, en Afrique ou au Moyen-Orient, que dans n’importe quel pays occidental. (A une époque, l’Iran était le pays qui accueillait le plus grand nombre de réfugiés au monde – pas parce que le régime est plus humain, mais parce que les Iraniens sont généralement moins racistes que les Européens ou les Nord-Américains blancs). Les pays où les réfugiés fuient sont trop pauvres pour les nourrir, c’est pourquoi certains essaient d’atteindre l’Europe – ou les USA, s’ils fuient des régimes d’Amérique du Sud ou Centrale.
Ces gens sont suffisamment désespérés pour risquer – et souvent perdre – leur vie, en essayant d’atteindre des pays qui n’arrêtent pas de se vanter d’être ‘riches’ et ‘libres’. Des dizaines de milliers de migrants meurent en essayant de traverser la Méditerranée, A la frontière US/Mexique, l’association ‘No More Deaths‘ compte les cadavres de migrants trouvés dans le Désert de Sonora, morts en essayant d’atteindre la frontière des Etats-Unis.
Actuellement, les dirigeants européens – et leurs complices des médias – clament qu’ils négocient avec les pays africains pour trouver des accords visant à empêcher les migrants de traverser la Méditerranée, insinuant qu’ils essaient de trouver des solutions pour les réfugiés dans ces pays. Dans un article de Bill van Auken, publié par Counter Currents le 26 juin 2018, on peut lire que deux fois plus de migrants meurent dans le Sahara, que dans la Méditerranée, qu’ils n’ont jamais atteinte. L’article dit aussi que les militaires algériens – qui ont toujours eu beaucoup d’amis parmi les politiciens français et les grandes compagnies – repoussent les réfugiés vers la frontière du Niger, au milieu du Sahara, et les forcent à repartir à pied, sans leur avoir donné de nourriture ni d’eau. Il y a au moins 15km jusqu’à la frontière du Niger, et dans cet environnement, pour des gens qui ont été privés de nourriture et d’eau pendant des jours, c’est la mort quasi certaine.
Citations de l’article:
“Cette sinistre révélation de l’Associated Press est illustrée par des vidéos sur lesquelles on peut voir des centaines de migrants trébuchant dans une tempête de sable, et d’autres transportés dans des camions surchargés, pour être largués à la frontière de l’Algérie avec le Niger et forcés de marcher dans le désert à la pointe du fusil.
Comme l’Associated Press l’a dit clairement, la politique meurtrière du gouvernement algérien est appliquée à la demande de pays de l’Union Européenne, qui cherchent de plus en plus à pousser les régimes d’Afrique du Nord à devenir leur garde-frontière, et à entraver le flux des migrants par l’intimidation, la violence et la mort”, dit l’article de Counter Currents.
Ce n’est qu’un exemple. La même chose se produit partout. Des politiciens français (et d’autres politiciens européens) ont beaucoup de bons amis parmi les militaires et les dictateurs africains. Mais demander au Mali, au Niger ou au Nigeria de coopérer pour contenir les réfugiés? On sait bien qu’ils ne contrôlent pas leurs frontières. La guerre française, supposée ramener la ‘paix’ au nord du Mali est un désastre, ça a tourné à la guerre civile, comme partout où des pays occidentaux sont intervenus. Le pire exemple est la Libye, transformée en chaos mortel depuis que des pays européens ont attaqué, sous prétexte de se débarrasser de Kadhafi. Pourtant, les pays européens demandent toujours à la Libye (y a-t-il encore un pays appelé comme ça?) de les aider à résoudre leur ‘problème’ de migrants. La Libye, comme l’Iraq et la Syrie, a été totalement détruite par les interventions occidentales, ne laissant que des guerres civiles derrières elles. Tout ce que certains militaires libyens peuvent faire, c’est de tirer sur les migrants.
Les Murs qu’on construit partout.
Le plus connu est le Mur en Palestine. Ce n’est pas un mur de frontière. Il sépare les territoires occupés en 1948 de ceux qui ont été occupés en 1967. Il sépare les gens de leurs familles, de leurs champs, de leurs sites sacrés, et plus généralement les empêche de voyager. Evidemment, il a été construit entièrement sur des terres palestiniennes, c’est-à-dire que toute la largeur du mur, la route pour les flics et les militaires, et toute autre activité ‘Israélienne’, ont été prises sur des terres appartenant à des Palestiniens, pas un centimètre des terres volées par des colons illégaux n’a été utilisé. Bien entendu, les Palestiniens qui essaient de traverser peuvent se faire tirer dessus, ce que les médias dominants ne diront jamais.
Il y a aussi un mur, par endroits une barrière, construit à la frontière Etats-Unis/Mexique, qui avait été ignoré pendant quelques décennies par les médias, jusqu’à ce qu’il soit rebaptisé “Mur de Trump” par les politicards et journaleux qui n’aiment pas Trump. En fait, la construction a commencé il y a longtemps, et n’a pas été achevée, à cause des coûts exorbitants. Trump a bruyamment clamé qu’il terminerait la construction du mur, le ferait rehausser, et enverrait la facture au gouvernement mexicain – qui a immédiatement répondu qu’il n’en était pas question. Les Tohono O’odham, Yaqui et autres dont le territoire est arbitrairement coupé par la frontière, ont eu des problèmes bien avant l’élection de Trump. Leur territoire a été divisé sur une carte, avec une règle et une plume, par le Traité Guadalupe-Hidalgo de 1848. Jusqu’aux années 1990, les gens des villages traversés arbitrairement par la frontière (les Tohono O’odham disent: nous ne traversons pas la frontière, c’est la frontière qui nous traverse), pouvaient aller de l’autre côté sans trop de problèmes. Puis l’hystérie anti-migrants a commencé. D’après Ofelia Rivas, une Tohono O’odham de la frontière, les vrais problèmes ont commencé juste après le 11 septembre 2001.
Il y a beaucoup plus de murs dans le monde actuel. D’après un article de USA Today, publié le 24 mai 2018, il y aurait 77 murs, existants, en construction ou projetés partout dans le monde. D’après le site World Atlas – mis à jour le 1er août 2017 – il y a 20 murs existants, et d’autres en construction ou projetés – à part la Grande Muraille de Chine, la frontière Etats-Unis/Mexique, et le mur en Palestine. [Existants: Corée du Nord / du Sud, 1953; Chine / Hong Kong, les années 1960: Egypte / Palestine, 1979; Koweït / Iraq, 1991; Melilla – Espagnole – Maroc, 1998, mur anti-migrants; Ouzbékistan / Kirghizstan , 1999; Afrique du Sud / Zimbabwe, années 2000; Turkménistan / Ouzbékistan, 2001; Ouzbékistan / Afghanistan, 2001; Arabie Saoudite / Yémen, 2004; Brunei / Malaisie, 2005; Kazakhstan / Ouzbékistan, 2006; Arabie Saoudite / Iraq, 2014; Bulgarie / Turquie, 2014; Hongrie / Serbie, 2015; Hongrie / Croatie, 2015; Macédoine / Grèce, 2015. En construction: Chine / Corée du Nord; Iran / Pakistan; Emirats Arabes Unis / Oman; Slovénie / Croatie. Projets: Estonie / Russie; Belize / Guatemala]. Le nombre de murs racistes ne fait qu’augmenter. Des compagnies du bâtiment comme Lafarge – actuellement poursuivie pour crimes contre l’humanité pour avoir payé l'”Etat Islamique” pour pouvoir continuer à faire des affaires en Syrie – ne peuvent qu’approuver ces murs qui leur rapportent du fric. (Rappelez-vous des histoires concernant la compagnie de Dick Cheney, au cours de la 2ème guerre d’Iraq: elle vendait du matériel à l’armée américaine pour détruire, et des matériaux aux alliés des Etats-Unis pour reconstruire…)
Les politicards européens et leurs journaleux prétendent être sensible à la misère humaine (ils mentent), mais qu’on ne peut pas accepter tous les migrants! Tant que le monde occidental trouve normal que Gaza ait la plus haute densité de population au monde, mais aucun accès aux produits et services de base, il est hors de question d’admettre que les pays occidentaux ne peuvent pas héberger tout le monde.
Après avoir fait admettre qu’on ne pouvait pas les accueillir tous, ils insistent sur la différence impérative entre réfugiés ‘politiques’ et réfugiés ‘économiques’. C’est une mauvaise blague. La définition officielle de ‘réfugié politique’ est beaucoup trop étroite, celle de ‘réfugié économique’ beaucoup trop vague.
Dans la deuxième moitié des années 1990, j’ai été amenée à m’occuper du problème des réfugiés. J’ai rencontré des tas de gens, j’ai travaillé à temps complet pendant des mois, j’ai assisté à la cérémonie de Doctorat d’un mec qui avait fait sa thèse sur le Droit des Réfugiés Palestiniens dans la Loi Internationale, j’ai appris beaucoup, j’ai eu des tas d’informations et de témoignages, et ce que je peux dire est que tout ce qu’ils proclament sur leur politique vis-à-vis des réfugiés n’est que mensonges. La loi internationale ne résout rien, vu que les Etats ne sont pas tenus d’accepter des réfugiés, seulement de les traiter selon ladite loi s’ils en ont accepté.
D’abord, la définition de ‘réfugié politique’ s’applique seulement aux gens menacés par leur propre gouvernement (surtout si c’est un gouvernement ennemi de l’Occident), et de ce fait ne peuvent pas demander la protection des autorités de leur pays. Ça s’arrête là.
Quand les gens fuient une zone de guerre en passant par un pays voisin – parce qu’ils ne peuvent pas atteindre l’aéroport – et que ce pays est considéré comme ‘sûr’, mais n’a aucun moyen de les aider, ce qui fait qu’ils sont sûrs de mourir de faim et de soif, leurs demandes d’asile sont rejetées par les pays occidentaux, vu que la certitude de mourir de faim en fait des ‘réfugiés économiques’! En cas de guerres civiles, les gens qui tentent de s’échapper de régions tenues par des groupes d’opposition – même si ces groupes sont considérés comme ‘terroristes’ par l’occident – ne peuvent pas obtenir le statut de réfugiés politiques, vu que c’est leur gouvernement qui doit les protéger! Pendant l’atroce guerre civile en Algérie, dans les années 1990, des gens menacés par les ‘Islamistes’ essayaient d’obtenir l’asile politique en France – vu que les pays occidentaux étaient tellement horrifiés par les ‘Islamistes’ – mais leur demande était rejetée, les islamistes n’étant pas au pouvoir, c’était leur gouvernement qui devait les protéger! A l’époque, environs 200 réfugiés palestiniens du Liban avaient demandé l’asile aux Pays-Bas. “On” leur avait “conseillé” de dire qu’ils étaient menacés par le Hezbollah (considéré comme le pire ennemi par les pays occidentaux). Mais le Hezbollah n’était pas au gouvernement, donc ils n’étaient pas des ‘réfugiés politiques’. En plus, ce n’était pas le Hezbollah qui les menaçait, mais plutôt la milice Amal. Cependant, ils ne pouvaient pas changer leur déclaration, étant donné qu’ ‘avoir menti’ signifiait un refus et une expulsion immédiats et définitifs.
Le rejet des demandes d’asile au prétexte ‘d’avoir menti’ est une méthode courante pour se débarrasser des gens. L’interprétation de ceux qui décident est qu’il ne doit y avoir aucune différence entre la première déclaration du réfugié et ce qu’il ou elle peut dire au cours d’interrogatoires ultérieurs. Les gens qui arrivent directement d’un lieu de massacre peuvent être en état de choc et donc incapables de raconter ce qui leur est arrivé convenablement; puis, lorsqu’ils ont un peu récupéré et disent toute la vérité, leur demande est rejetée, parce que leur nouvelle version n’est pas exactement identique à la première, même si les nouveaux faits qu’ils racontent ne font que confirmer qu’ils sont en danger. Un cas extrêmement courant est celui de femmes qui ont été violées, dans des pays où c’est encore une honte, et ne peuvent pas en parler en arrivant. Puis, si elles sont à nouveau interrogées des semaines ou des mois plus tard, des travailleurs sociaux ont pu les convaincre qu’avoir été violée n’est pas une honte, que c’est être victime. Si elles le disent, leur demande d’asile est rejetée, pour avoir ‘menti’ la première fois!
A l’époque, une journaliste française qui voulait enquêter sur le droit d’asile, avait passé 10 mois dans un syndicat d’un pays d’Amérique du Sud où les dirigeants syndicaux pouvaient être assassinés, arrêtés, torturés. Elle a tout appris sur le syndicat, a réussi à se faire faire de faux papiers, et est arrivée à Roissy comme demandeuse d’asile. Elle a été immédiatement enfermée dans une cage où il y avait au moins 50 demandeurs d’asile, dont un type qui avait complètement pété les plombs, vu ce qu’il venait de vivre, et ne savait plus qui il était. Les réfugiés devaient passer plusieurs jours dans la cage, sans possibilité de dormir, de se laver, d’avoir une assistance médicale, et la nourriture était absente ou immangeable. Finalement, seulement deux personnes ont été autorisées à demander l’asile, elle-même – typiquement une fausse réfugiée – et un homme dont elle ne savait rien, mais certainement pas le type complètement traumatisé. Ensuite, elle a fait le parcours de demande d’asile, queues interminables devant les administrations, logement insalubre, interrogatoires, etc.
Maintenant, il y a ce débat sur le ‘partage équitable’ des réfugiés entre pays de l’Union Européenne. Evidemment, les gouvernements d’extrême droite ne veulent pas en entendre parler. Mais l’idée même est odieuse: si les migrants veulent aller dans un pays en particulier, c’est parce qu’ils y ont de la famille, connaissent la langue, savent où aller. Les envoyer dans d’autres pays, sous prétexte de ‘partage équitable’ (outre le caractère franchement raciste, comme si c’était une plaie d’accueillir des réfugiés), les couperait de leur famille, et rendrait très difficile pour eux de faire des études, trouver un emploi, et les exposerait à la haine des pays racistes, si l’Union Européenne arrivait à les forcer à les accepter.
Séparer les familles est une politique courante depuis longtemps en Europe. Ici, à Rennes, où j’habite depuis 15 ans, j’ai connu des gens qui, à 18 ans, devaient demander leur propre permis de séjour, qui pouvait être refusé, bien que leur mère et autres membres de la famille vivent ici légalement. Aux Pays-Bas, à la fin des années 1990 (c’est probablement pire maintenant qu’ils ont l’extrême droite au gouvernement), des jeunes Marocains qui atteignaient l’âge de 18 ans, devaient demander leur propre permis de séjour, ce qui était souvent refusé, bien que leur père ait vécu légalement aux Pays-Bas depuis au moins 30 ans. Certains cas ont été signalés dans les médias, parce que les personnes concernées avaient été membres d’un syndicat, alors que le Roi de l’époque, Hassan Deux, interdisait absolument aux Marocains vivant à l’étranger d’être membre d’une organisation non-marocaine, surtout d’un syndicat, ce qui voulait dire ‘Communisme’ pour lui. Ces gens risquaient leur vie en retournant au Maroc et faisaient la grève de la faim.
Les politicards européens ont toujours prétendu que ‘bien qu’il ne soit pas possible d’accepter tous les migrants’ (salauds!), il fallait accueillir les réfugies dans le respect et la dignité. C’est un mensonge. Leur politique est de leur en faire baver au maximum dans l’espoir qu’ils laissent tomber. Encore une fois, j’ai rencontré des gens qui travaillaient pour les réfugiés, j’ai rencontré des réfugiés, j’ai eu beaucoup d’informations sur les centres de détention où ils mettent les demandeurs d’asile le temps que leur cas soit examiné. La situation dans ces lieus est épouvantable. Ils doivent attendre longtemps pour avoir une aide médicale nécessaire, les femmes enceintes font des malaises avant de recevoir une quelconque assistance, la nourriture est infecte et rare, les conditions de logement abominables. Un jour, j’ai rencontré deux sœurs Iraquiennes, qui avaient été autorisées à sortir un dimanche – mais devaient rentrer au centre de détention le soir. Elles disaient qu’elles ne pouvaient pas dormir, vu qu’elles n’avaient qu’un matelas dans une salle commune où il y avait aussi des hommes d’autres pays, d’autres cultures, qui n’avaient pas vu de femmes depuis longtemps. Elles n’osaient pas dormir de peur d’être agressées. Nous ne pouvions même pas leur donner un savon, ça aurait été confisqué. Les réfugiés ne pouvaient qu’acheter ce dont ils avaient besoin à la boutique du centre de détention, pas au prix du supermarché, mais au prix de snack bars ou d’hôtels. Bien entendu, ils n’avaient pas d’argent, mais ils pouvaient en gagner un peu en acceptant des travaux très durs et dangereux. On m’a dit que dans certains centres de détention, du porc finement haché était mélangé à la nourriture, afin que seulement les Chrétiens puissent manger (il y avait alors des réfugiés de Somalie et d’Erythrée, où il y a les trois religions monothéistes et aussi quelques animistes). Une amie qui tenait à rendre visite à un réfugié dont elle avait entendu l’histoire, a pu joindre la seule organisation chrétienne autorisée à entrer dans le centre. Ils lui ont dit qu’ils pouvaient la faire entrer, à condition qu’elle promette de ne rien dire de ce qu’elle aurait vu ou entendu. Elle a donc décliné, vu qu’elle voulait voir le réfugier pour pouvoir en parler et faire campagne.
Puis vous avez ces réfugiés qui ne sont ni ‘politiques’ ni ‘économiques’, et de ce fait n’existent pas dans la loi internationale. Par exemple, en 1998, il y a eu le cas de Samira Adamu, 20 ans, du Nigeria, assassinée par la police belge qui essayait de la mettre de force dans en avion pour le Nigeria. Elle avait fui parce que sa famille – très pauvre – voulait la forcer à épouser un homme de 65 ans, connu comme violent, qui avait déjà tué une épouse précédente en cognant trop fort. Les autorités belges ont décidé que ce n’était pas politique. Plus récemment, parmi les réfugiés du Honduras qui essayaient d’entrer aux Etats-Unis, il y avait une fille de 17 ans, avec un bébé d’un an, qui fuyait parce que le père du bébé voulait la tuer. Sa demande d’asile avait déjà été rejetée plusieurs fois par les autorités de Californie, mais elle dit qu’elle resterait à la frontière et continuerait d’essayer, vu qu’elle n’avait pas d’autre solution.
Bien sûr, la distinction entre réfugiés ‘politiques’ et non ‘politiques’ est une connerie. Les dirigeants occidentaux prétendent que les étrangers doivent respecter les ‘valeurs démocratiques’ (comme si le capitalisme admettait d’autres valeurs que l’argent!). Si une musulmane porte un foulard dans un pays occidental, c’est politique, mais si une femme demande l’asile pour échapper à un mariage forcé ou à la violence conjugale, ce n’est pas politique et tant pis pour ‘nos valeurs’.
En ce qui concerne les réfugiés ‘économiques’, ils viennent de pays qui ont été colonisés, envahis par les Européens. Ils ont été forcés de renoncer à leur agriculture utile pour produire des produits d’exportation pour les colonisateurs. Maintenant, qu’ils soient toujours colonisés ou prétendument ‘indépendants’, ils n’ont pas de sécurité alimentaire, alors qu’une minorité de gens, c’est-à-dire les grandes compagnies occidentales, s’enrichissent en pillant leurs ressources.
La vérité est que le Capitalisme est arrivé au bout de ses possibilités de fonctionner. Les Maîtres – illégitimes – du monde ne font que repousser leur fin inévitable. Ils sont de toute évidence capables de détruire le monde au cours de leur propre effondrement. En attendant, ils essaient de gagner un peu de temps en tournant la colère des gens contre les étrangers. Tandis que les partis fascistes gagnent de plus en plus d’influence, les partis soi-disant ‘démocratiques’ ou ‘progressistes’ essaient de freiner leur ascension en imitant leur racisme, vu qu’ils croient bêtement que les pauvres sont forcément racistes. Evidemment, cette politique ne peut que rallier plus de soutien aux partis fascistes racistes. Mais les partis politiques n’ont pas de solution. Ils doivent forcément disparaître avec le monde capitaliste qui les rend utiles. Les électeurs – par définition des individus isolés – ne peuvent rien faire. C’est seulement quand les gens descendront dans les rues qu’ils comprendront qu’ils ne sont pas seuls, et qu’il y a une solution, la Révolution.
Des Agents de la Patrouille des Frontières ont attaqué un camp d’aide médicale aux migrants à Arivaca. Jeudi 15 juin 2017, 30 agents armés ont pénétré dans le camp avec au moins 15 camions, deux escadrons et un hélicoptère, et ont arrêté quatre migrants qui recevaient une aide médicale, alors qu’une chaleur mortelle atteint le sud de l’Arizona, avec des températures proches de 50 degrés.
Sur cette vidéo tournée en février 2017 par Unicorn Riot, on peut voir la tente (clinica) qui servait à l’aide médicale d’urgence – attaquée le 15 juin – et une interview d’une doctoresse bénévole
LA PATROUILLE DES FRONTIERES SACCAGE UN CAMP D’AIDE HUMANITAIRE AU COURS D’UNE ATTAQUE CIBLEE
Par No More Deaths
Publié sur Censored News
Le 16 juin 2017
Traduction Christine Prat
Zie Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Contact: media@nomoredeaths.org
Un hélicoptère, 15 camions et 30 agents armés se sont jetés sur une station d’aide médicale pour arrêter 4 personnes qui y recevaient des soins, par une chaleur estivale mortelle.
Jeudi 15 juin 2017, à 18h [heure locale], Arivaca, Arizona – Par des températures dépassant les 38 degrés, la Patrouille des Frontières de Etats-Unis a attaqué le camp d’aide médicale de l’organisation humanitaire No More Deaths, et détenu quatre personnes qui y recevaient une aide médicale. L’obstruction de l’aide humanitaire est un délit flagrant de l’administration de l’Intérieur, une violation évidente de la loi humanitaire internationale et une violation de l’accord écrit de l’organisation avec la Patrouille des Frontières du Secteur de Tucson.
Les agents de la Patrouille des Frontières ont commencé à surveiller le camp de No More Deaths mardi 13 juin, vers 16h30. Des agents motorisés, à pied et munis de caméras de surveillance, ont encerclé le site et érigé un point de contrôle temporaire sur la limite du camp, pour fouiller et interroger ceux qui en sortaient, pour vérifier leur nationalité. La présence massive des forces de l’ordre a découragé des gens de se rendre à ce centre d’assistance humanitaire cruciale, en cette période de temps mortellement chaud. Ces évènements correspondent aussi au schéma de surveillance accrue de l’aide humanitaire au cours des derniers mois, depuis l’avènement du gouvernement de Trump.
Cet après-midi [15 juin], en une démonstration de force jamais vue, environs 30 agents armés ont attaqué le camp avec au moins 15 camions, 2 escadrons et un hélicoptère, pour arrêter quatre malades qui étaient sous traitement médical.
Au cours des 13 dernières années, No More Deaths a fourni de la nourriture, de l’eau, et une assistance médicale aux gens qui traversent le Désert du Sonora à pied. La crise humanitaire causée par la politique appliquée à la frontière a causé la mort de plus de 7000 personnes depuis 1998. Des restes humains sont retrouvés, en moyenne, tous les trois jours dans le désert du sud de l’Arizona.
Kate Morgan, d’Abuse Documentation, coordinatrice de la défense légale de l’organisation dit: “No More Deaths a enregistré des informations sur la mort et la disparitions de centaines de migrants dans le couloir d’Arivaca le long de la frontière. L’attaque d’aujourd’hui contre le poste médical est inacceptable et interrompt nos accords de bonne foi avec la Patrouille des Frontières, visant à respecter le travail vital de No More Deaths”.
John Fife, un des fondateurs de No More Deaths, a dit dans un commentaire que “depuis 2013, le secteur de Tucson de la Patrouille des Frontières avait un accord écrit avec No More Deaths, stipulant qu’ils respecteraient le camp d’aide médicale selon les standards de la Croix Rouge internationale, qui interdit aux gouvernements de se mêler des centres d’aide humanitaire. Cet accord a été violé par la Patrouille des Frontières dans des circonstances extrêmement louches. La Patrouille des Frontières a admis avoir suivi le groupe sur 29 km, mais c’est seulement après que les migrants aient demandé de l’aide médicale que la Patrouille des Frontières a cherché à les arrêter. Le choix de poursuivre ces gens seulement après qu’ils aient atteint le camp de No More Deaths est une preuve évidente qu’il s’agissait d’une attaque directe contre l’aide humanitaire. Pendant ce temps, les prévisions météorologiques prévoient des températures record (donc mortelles)”.
Les gens qui traversent les régions éloignées et mortelles de la frontière US/Mexique, évitent souvent de demander de l’aide médicale urgente, par peur d’être expulsés ou emprisonnés. C’est pour cette raison qu’un poste d’aide humanitaire dans le désert est essentiel pour sauver des vies. Prendre pour cible cette aide médicale cruciale est un exemple honteux du mépris du gouvernement actuel pour la vie des migrants et des réfugiés, et rend leur voyage déjà dangereux de plus en plus mortel.
En dépit de cela, No More Deaths reste fidèle à sa mission de mettre un terme aux décès et à la souffrance dans le désert, et continuera à fournir de l’aide humanitaire, comme nous l’avons fait depuis 13 ans.
UNE CAMERA CACHEE SURPREND DES AGENTS DE LA PATROUILLE DES FRONTIERES SAISISSANT DES COUVERTURES ET DE LA NOURRITURE ALORS QU’IL GELE
Par No More Deaths*
17 janvier 2013
Publié par Censored News
See original article in English
Traduction Christine Prat
TUCSON, Arizona – Une vidéo prise par une caméra cachée et publiée par l’organisation humanitaire No More Deaths montre un agent de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis retirant des couvertures propres et de la nourriture destinée aux migrants en détresse. La vidéo du 8 janvier fait voir un agent de la Patrouille des Frontières sur une piste dans le désert, près de la petite ville d’Arivaca, Arizona, à environs 20 km au nord de la frontière avec le Mexique. L’agent s’arrête, ouvre un sac de plastique contenant des couvertures sèches et des boîtes de nourriture, inspecte le contenu, puis s’en va en emportant les provisions vitales. Entre le 9 et le 15 janvier, la température dans le sud de l’Arizona est tombée aux plus bas niveaux dans l’histoire et les couvertures et la nourriture étaient fournies par des organisations humanitaires pour éviter des décès et des maladies causées par ces températures extrêmes. La vidéo du 8 janvier est sur You Tube (elle dure 30 secondes et est muette) : https://www.youtube.com/watch?v=JqJUUf2EKhg
Le Conseiller Médical de No More Deaths, le docteur Norma Price dit: « Nous savons que l’hypothermie peut être aussi mortelle qu’un coup de chaleur en été. Ce mois-ci a été l’un des plus froids que l’Arizona ait jamais connu. La question ne se pose pas, des gens traversent le désert et leurs vies pourraient être sauvées si on leur donnait des couvertures et des vêtements chauds. » Durant l’année 2012 les dépouilles de 178 personnes ont été retrouvées dans le désert du sud de l’Arizona.
En mai 2012, une autre vidéo prise par une caméra cachée a surpris des agents de la Patrouille des Frontières vandalisant des réservoirs d’eau cachés pour sauver des vies. Une vidéo de cet incident a été diffusée le 20 juillet 2012 dans l’émission de PBS ‘Need to Know’, dans le cadre d’une série sur les exactions commises par des agents contre des migrants en garde à vue (la vidéo de mai 2012 est sur You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=za_Tmt9rSGI). En réaction à cet incident, le Chef de Secteur de l’époque, Rick Barlow, a envoyé une note à tous les agents, leur donnant l’ordre de respecter les humanitaires et leurs fournitures. Malgré cette note, les bénévoles ont continué à constater des actes de vandalisme et des saisies d’eau, de nourriture et de couvertures, répétés et à grande échelle (voir des photos récentes – 15 janvier 2013 – sur : http://stevepaige.zenfolio.com/p600885186).
Afin d’empêcher des décès et des souffrances courants à la frontière Etats-Unis/Mexique, No More Deaths et d’autres organisations humanitaires fournissent de la nourriture, de l’eau et une aide médicale d’urgence aux individus en détresse. Il est choquant de voir les agents de la Patrouille des Frontières saboter ces efforts au lieu d’aider à réagir à la catastrophe humanitaire que la stratégie des Etats-Unis sur la frontière a elle-même déclenché.
Contact : Sarah Launius
Mobile : (001) 520 240 1641
Email : media@nomoredeaths.org
*No More Deaths est une organization de base, entièrement bénévole, qui fournit une assistance humanitaire directe aux femmes, hommes et enfants perdus, blessés ou tombés malades en traversant le désert d’Arizona. Plus de 6000 personnes ont trouvé la mort le long de la frontière depuis 1998. En octobre 2011 ‘No More Deaths’ a publié ‘Une Culture de la Cruauté’, qui rapporte des milliers d’exactions – violences, humiliation, absence de soins médicaux – commises par des agents de la Patrouille des Frontières contre des individus placés sous leur garde. Le rapport fait aussi des recommandations pour l’adoption de normes claires et applicables sous la supervision de toute la communauté afin de s’assurer qu’elles soient respectées. Voir, en anglais : www.cultureofcruelty.org