Manif du 22-2-2014 à Nantes: ce que j’en ai vu

Par Christine Prat

Les médias sont laconiques: le centre de Nantes a été ‘dévasté’, des ‘casseurs’ ont gâché la manif, 8 (ou 6) flics ont été blessés et 14 personnes arrêtées. Là où j’étais, j’ai vu seulement une poignée de gens qui se battaient ou jetaient des projectiles, une grue en feu, ainsi qu’un arrêt de bus. Etaient-ils tous des ‘casseurs’ ou y avait-il aussi des gens qui n’admettaient pas les décisions autoritaires des pouvoirs publiques, qui ont d’abord annoncé – au dernier moment – que la manif (prévue depuis des mois) était interdite, puis fait bloquer une grande partie du centre ville, ce qui a obligé la manif à changer de parcours. A l’endroit où le parcours était bloqué, les tracteurs – majoritairement de la Confédération Paysanne – ont fait demi-tour, quelqu’un qui avait un micro dans le tracteur a annoncé une nouvelle destination pour la manif et dit aux gens de passer à gauche des tracteurs, qui formaient un rempart entre les manifestants et la zone d’escarmouches. Cependant, les flics ont tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes bien au-delà de la poignée de gens qui jetaient des projectiles. Les braves gens, manifestants pacifiques et passants égarés, ont du s’enfuir. Mais il y avait aussi des flics à l’autre bout de la rue, j’ai entendu des gens qui étaient allés voir dire « nous sommes pris au piège ». Plus tard, les flics ont attaqué le lieu où se terminait la manif. Là encore, ils ont tiré des grenades au-dessus des têtes des ‘casseurs’, au milieu de la foule. Deux grenades sont tombées juste à côté de moi – c’est pourquoi je n’ai pas de photos de l’assaut final, je n’y voyais plus rien. Là, je tiens à remercier encore une fois les gens qui sont tout de suite venus me rincer les yeux, me mettre des gouttes et tous ceux qui ont proposé leur aide: il y avait une vraie solidarité. Après çà, ayant besoin d’aller aux toilettes, je suis entrée dans un des deux bars de la place, dont les terrasses étaient pleines à craquer, beaucoup de gens buvaient debout entre les tables, faute de place. Quand je suis sortie des toilettes, l’intérieur du bar était envahi par le gaz lacrymogène, et par des gens gazés, et les terrasses n’existaient plus.
Je ne peux pas croire que seulement quelques flics aient été blessés, vu qu’une grande majorité de gens qui manifestaient étaient des gens ‘comme il faut’, qui n’ont jamais eu affaire à la police – des gens avec des enfants, des gens d’un certain âge, des personnes âgées – et qui ont dû être pris de panique par la violence de l’attaque, ou faire des malaises à cause des lacrymos, tirées, je le répète, au milieu de la foule, bien au-delà des points chauds.
Quant aux journalistes, je ne sais pas ce que pensaient ceux qui étaient sur place, mais en tous cas les médias pour lesquels ils travaillent sont fondamentalement malhonnêtes dans leur relation des faits. Ils ne parlent d’aucune victime parmi les manifestants, mais indymedia-Nantes a déjà signalé qu’un jeune a perdu un œil (il y a des photos et interviews à l’appui) et un autre a été grièvement atteint au visage (il y a au moins une photo).

Les autorités ont dû admettre qu’il n’y avait aucun des ces ‘dangereux militants radicaux’ qu’ils essaient de rendre responsables des violences,  parmi les personnes arrêtées, et ont avancé comme excuse que la police ne pouvait pas en même temps ‘maintenir l’ordre’ et ‘exécuter des tâches de police judiciaire’ pour arrêter les responsables : comme si c’était les mêmes services de police qui faisaient tout cela ! Il y avait un camion de la BAC, on ne sait pas ce qu’ils ont fabriqué. Un photographe a pris un cliché d’un groupe de flics (voir ci-dessous), dont beaucoup sont de toute évidence en civil, avec des jeans et des chaussures de sport ordinaires, sous leurs blousons et leurs casques. De là à se demander si, au lieu d’infiltrer les soi-disant radicaux et de les arrêter, ils n’ont pas participé à la casse pour faire dégénérer la manif…

 cops-in-jeans eric forhan

Par la Délégation pour la Résistance au Barrage de Belo Monte
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14 février 2014

Traduction Christine Prat

 

Aujourd’hui – 14 février 2014 – une délégation de jeunes Autochtones du Nord de la Californie et de protecteurs de la rivière Klamath doivent partir de l’Aéroport International de San Francisco pour le Bassin de la Rivière Xingu, au Brésil, au cœur de la forêt vierge Amazonienne. Le groupe doit rencontrer des communautés touchées par le projet de barrage de Belo Monte.

« Nous voulons exprimer notre solidarité dans la lutte pour préserver et protéger l’héritage culturel et les ressources naturelles contre des projets à courte vue comme celui du barrage de Belo Monte » dit Dania Rose Colegrove, membre de la Tribu Hoopa, qui fait partie des organisateurs du groupe.

Belo Monte devrait être le troisième barrage hydroélectrique au monde et sa création devrait permettre la mise en œuvre d’entreprises d’extraction minière et de déforestation destructrices. C’est l’un des nombreux projets de barrages qui pourraient dévaster les vies et les cultures de centaines de milliers d’Autochtones qui dépendent de la rivière Xingu et d’autres affluents de l’Amazone pour leur survie. Il y a parmi eux certains des peuples Autochtones n’ayant encore jamais eu de contacts avec le monde extérieur. Le bassin de l’Amazone est à peu près de la taille des Etats-Unis et constitue 60% de la forêt tropicale humide existant encore dans le monde. Il contient un cinquième de l’eau propre du monde.

Les participants à cette délégation appartiennent à une coalition d’activistes Autochtones et non-Autochtones du Nord de la Californie et du Sud de l’Oregon qui ont fait campagne avec succès pour obtenir le démantèlement de quatre barrages sur la rivière Klamath. Lorsque çà sera terminé, ce sera le plus grand projet de destruction de barrages de l’histoire du monde et çà doit rétablir l’une des plus grandes montaisons de saumons d’Amérique du Nord. Çà permettra aux pêcheries actuellement menacées de prospérer et aux gens des bords de la rivière de restaurer les cultures et communautés dévastées.

Selon Mahlija Florendo, membre de la Tribu Yurok, et, à seize ans, participant à la délégation, «Notre rivière est là pour nous donner la vie et nous sommes créés pour maintenir la beauté et la santé de la rivière. Si nous ne nous battons pas pour que les rivières restent saines, nous nous tuons, nous-mêmes et toute autre vie sur la planète. Le Fleuve Amazone est une énorme ligne de vie pour les peuples Autochtones du Bassin du Xingu tout comme la Klamath l’est pour nous ».

Le groupe comprend cinq jeunes de la Rivière Klamath, âgés de quatorze à vingt-deux ans. Ainsi que Dania Rose Colegrove, de la Tribu Hoopa, qui défend et protège la rivière Klamath depuis longtemps, et Nat Pennington, biologiste des pêcheries et défenseur de la rivière. Colegrove et Pennington sont aussi membres du Conseil d’Administration de l’organisation des Défenseurs de la Rivière Klamath, qui a son siège au Nord de la Californie. La délégation sera aussi accompagnée par le Coordinateur du Programme pour le Brésil de l’organisation écologiste Amazon Watch.

« Nous sommes des gens qui réparons le monde, c’est pourquoi le Créateur nous a mis ici sur cette rivière, nos danses, à chaque printemps, amènent un renouveau du monde. Nous prions, dansons, et recollons les morceaux de notre culture abîmée mais qui fonctionne. C’est comme çà que nous protégeons cette terre pour les générations futures. Ce n’est pas perdu pour nous, l’ironie de cette incroyable passion des gens les plus écrasés au monde, se dressant dans un mouvement de solidarité pour réparer le monde » dit Sammy Gensaw, 20 ans, membre de la Tribu Yurok et cofondateur de la Garde Ancestrale, une organisation de jeunesse Autochtone, qui fera aussi partie du voyage.

La Délégation de Résistance au Barrage espère encourager la jeunesse Autochtone du monde entier à s’unir, s’exprimer, réparer ce qui est brisé et protéger les modes traditionnels de vie harmonieuse sur la planète Terre.

 

 

PRESENTATION DU RESEAU ENVIRONNEMENTAL AUTOCHTONE ET DES PEUPLES AUTOCHTONES DE NOTRE MERE LA TERRE ; LES GRAND-MERES ET LES GENERATIONS FUTURES

Discours de Casey Camp-Horinek (Ponca d’Oklahoma, USA) au Tribunal sur l’Ethique des Droits de la Nature, le 17 février 2014 à Quito, Equateur

Publié par Global Alliance for the Rights of Nature et Censored News

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Traduction Christine Prat

Nos prophéties et enseignements nous disent que la vie sur notre Mère la Terre est en danger et atteint une époque de grande transformation. En tant que Peuples Autochtones du Sud et du Nord, nous acceptons la responsabilité indiquée par nos prophéties de dire au monde que nous devons vivre en paix les uns avec les autres et notre Mère la Terre pour assurer l’harmonie dans la Création.

Les Peuples Autochtones sont des gens de la terre et des eaux ; et nous sommes confrontés à de nombreux défis : des défis tels que des changements extrêmes du climat, des phénomènes météorologiques extrêmes, un développement extrême de l’énergie et la pression constante de la mondialisation économique et la perpétuation des formes occidentales de développement.

Le développement d’énergies fossiles dans les territoires, le sol, l’eau, et les mers des Peuples Autochtones s’accroît. Les affaires continuent. Les industries du pétrole et minières, avec l’aide des gouvernements, étendent la prospection pour trouver plus de carburants fossiles, développer l’addiction à l’énergie et les hauts niveaux de consommation.

La survie de cultures, langues et communautés Autochtones continue d’être affectée par un monde moderne industrialisé qui n’a ni conscience de, ni respect pour le caractère sacré de notre Mère la Terre.

Notre Mère la Terre est la source de la vie. L’eau est son sang vital. Le bien-être de l’environnement détermine la longévité physique, mentale, émotionnelle et spirituelle de nos communautés.

La santé de Notre Mère la Terre, de sa nature et celle des Peuples Autochtones sont intimement liées. En tant que Peuples Autochtones, nous sommes de la Terre et la Terre est à nous. Notre Mère la Terre est la vie. Cette relation indissociable doit être respectée par des moyens fondés sur des droits pour nos générations futures et pour le bien de la Terre elle-même, pour tous les gens et toute la vie.

Nos Peuples Autochtones croient que le système de gouvernance doit refléter notre croyance dans l’équilibre et l’harmonie. Nous croyons dans l’équité vis-à-vis de toute la Création, pas seulement nous-mêmes. Les animaux, les plantes, les pierres et tous les éléments ont autant de droit à l’existence que les gens.

Çà ne signifie pas que nous ne puissions faire aucun mal à une autre créature vivante, étant donné que nous devons nous nourrir de plantes et d’animaux, mais nous devons respecter le sacrifice fait par les animaux et les plantes. Ces sacrifices faisaient partie des Instructions des Origines de se respecter les uns les autres, de prendre soin les uns des autres, parce que nous sommes tous liés, comme frères et sœurs.

Nous croyons qu’en observant les Lois Naturelles de notre Mère la Terre, nous serions capables d’apprendre le mode de vie juste – la bonne manière de vivre, et de trouver l’équilibre et l’harmonie avec la Nature.

Les Peuples Autochtones sont des gens très légalistes. Des Peuples Autochtones Haudenosaunee du Nord de l’Amérique à nos Peuples Ponca, nous reconnaissons nos responsabilités et nos devoirs vis-à-vis des lois naturelles de la Création, telles qu’elles ont été définies dans nos Instructions des Origines.

Nos Instructions des Origines déclarent et nous enseignent les quatre éléments sacrés de la vie : l’air, la lumière/le feu, l’eau et la terre, avec son pollen et ses graines sous toutes leurs formes qui doivent être respectés, honorés et protégés, car ils entretiennent la vie. Notre Loi Naturelle nous apprend à respecter toute la Création, de notre Mère la Terre et notre Père le Ciel à toute la Vie, qui ont leurs propres lois et ont le droit et la liberté d’exister. Elle nous apprend que nous devons traiter ce lien sacré avec amour, compassion et respect, sans exercer de domination, car nous ne sommes pas propriétaires de notre Mère.

Les droits et libertés des gens à utiliser les éléments sacrés de la vie mentionnés ci-dessus et d’utiliser la terre, la nature, les sites sacrés et les autres êtres vivants doivent s’accomplir suivant les protocoles de respect adéquats, les rites de remerciement et les offrandes. Ces pratiques culturelles et spirituelles doivent être protégées et préservées, parce qu’elles sont le fondement de nos cérémonies, de notre héritage et de nos modes de vie Autochtones. C’est le devoir, la responsabilité et l’obligation de nos Peuples Autochtones de protéger et préserver la beauté du monde naturel pour les générations futures.

Historiquement, la Doctrine de la Découverte a été utilisée pour justifier la première vague de colonialisme, ici dans les Amériques, en alléguant que les Peuples Autochtones n’avaient pas d’âmes, et que nos territoires étaient « terra nullius », terre de personne. Notre Mère la Terre est la source de la vie qui doit être protégée, pas une ressource à exploiter et transformer en marchandise comme ‘capital naturel’.

Nous ressentons la douleur de la désharmonie quand nous sommes témoins du déshonneur de l’ordre naturel de la Création et de la colonisation économique et de la dégradation continuelles de notre Mère la Terre et de toute vie.

Pour rétablir notre Mère la Terre dans l’équilibre de sa nature, le monde doit passer d’une philosophie de contrôle et de domination sur la nature et d’un système légal de droits de propriété à une relation de compréhension et de respect des Lois Naturelles et d’amour pour la beauté de l’énergie féminine créatrice de notre Mère la Terre.

Cette relation indissociable entre les humains et la Terre, inhérente aux Peuples Autochtones, doit être apprise, être adoptée et respectée par tous les peuples, pour le bien de toutes les générations futures et toute l’humanité.

Les droits de notre Mère la Terre sont intrinsèques. Toute loi qui nie ces droits fondamentaux est illégitime et constitue une violation des Lois Naturelles de la Création.

Nous pouvons préserver, protéger et remplir nos devoirs sacrés de vivre dans le respect de cette merveilleuse Création. Nous avons le pouvoir et la responsabilité du changement.

Un paradigme, fondé sur la pensée et la philosophie Autochtones, qui accorde des droits égaux à la nature et rend honneur à l’interrelation de toute vie, doit être mis en avant.

C’est le plus grand défi auquel est confrontée l’humanité, que ce soit ici, au milieu de la Terre en Equateur, ou mondialement : reconnaître ses responsabilités, ses devoirs et ses obligations envers les droits de notre Mère la Terre.

Mitakuye Owasin

 

Dans sa récente lettre de prison, Peltier parle d’unité, du cycle de la vie, et encourage à sauver les espèces menacées

Par Leonard Peltier
Lettre du 6 février 2014

Publié par Censored News
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Traduction Christine Prat

 

Mes Salutations, mes Amis, Parents et Soutiens :

Je sais que je le dis toujours ainsi, « Amis, Parents et Soutiens » et tout çà, mais en réalité, vous êtes TOUS mes parents. Je sais que dans la loge de sudation nous disons toujours « tous mes parents » et quand nous en sortons nous disons « tous mes parents » et à la fin de mes lettres je dis Mitakuye Oyasin et çà signifie « tous mes parents ». Je vous suis très, très profondément reconnaissant, mes parents.

Tant de jours ont passé et il semble probablement que je dis encore et toujours les mêmes choses mais vous devez comprendre que depuis 38 ans chaque jour pour moi est à peu près pareil ; toujours, et toujours et toujours, et pour beaucoup d’Autochtones, leurs luttes contre ce monde de technologie et de grandes entreprises c’est aussi encore et toujours la même chose.

Je regarde les informations et ils disent que les Chrétiens sont contre les Musulmans et les Chinois contre les Tibétains et des parents contre leurs parents dans certains de ces pays. Je ne peux m’empêcher de penser « pourquoi est-ce que çà continue à se produire ?? » Je sais avec certitude que le Musulman de base dans son pays n’a rien contre un Chrétien, ni le Chrétien contre un Musulman en ce qui concerne leur religion. En Amérique, les Autochtones n’ont rien contre les non-Autochtones pour des raisons religieuses. Je suppose que ce que j’essaie de dire est que nous avons une croyance commune dans le droit de chercher le bonheur dans le respect, et je sais que le citoyen moyen ici en Amérique n’a pas de raison de se quereller avec quiconque dans un autre pays pour des raisons religieuses.

Pouvez-vous imaginer vos enfants se battant sur la manière de vous parler ou de vous respecter ou d’attirer votre attention ? Çà vous ferait profondément mal s’ils s’entretuaient pour ces raisons. Ce que j’essaie de vous dire est : ne laissez-pas les grandes entreprises et les faiseurs d’argent détruire ce que nous avons en commun en utilisant la religion comme excuse pour prendre nos terres et nos ressources. Trop souvent, les gens qui veulent les ressources d’autres peuples envoient des soldats pour détruire l’infrastructure d’un peuple. Souvent, ils attaquent un groupe au nom d’un autre, puis attaque cet autre groupe au nom de celui qu’ils ont attaqué récemment, causant la division. Cela n’arrive pas seulement aux nations mais aussi au niveau fondamental d’organisations qui cherchent à se libérer de l’oppression. Il y a ceux qui répandent des rumeurs, essayant de discréditer et diviser les gens, mais nous devons garder à l’esprit ce que nous voulons réaliser et cultiver nos amitiés et le respect mutuel.

Nous devons respecter les efforts des autres et nous souvenir que les mots peuvent apporter la joie et qu’ils peuvent aussi apporter la souffrance et la désunion. Je dis tout cela parce que pour moi, à ce point de ma vie, je suis impliqué dans ce qui est probablement ma dernière chance de liberté. Les gens que j’ai rassemblés autour de moi sont des gens que je connais et en qui j’ai confiance. C’est mon choix, et je veux qu’il soit respecté.

Partout en pays Indien et partout dans le monde, il y a des gens qui combattent pour la liberté quotidiennement. L’Amérique a plus de gens en prison que tout le reste du monde. Le système judiciaire en Amérique est de toute évidence devenu une industrie, pas un instrument pour rechercher la justice.

Ces choses auxquelles nous sommes confrontés ne changeront pas, à moins que nous, les gens ordinaires, soyons unis contre ces attaques mal intentionnées contre notre droit de chercher le bonheur et de vivre dans un monde qui n’est pas gouverné par une éthique fondée sur l’obtention de la richesse. J’aimerais dire des choses qui vous feraient rire et seraient encourageantes, quand vous vous rassemblez pour vous souvenir de la cause dont je suis la preuve, mettre un terme aux violations de vos droits constitutionnels. Je veux que vous soyez joyeux et heureux, mais je veux aussi que vous sachiez en toute connaissance de cause qu’à travers l’histoire de l’humanité, défendre la liberté et la justice doit être fait à chaque génération.

J’ai 69 ans et j’ai fait du mieux que j’ai pu là où je suis, et je continuerai de le faire et je vous encourage à le faire aussi.

Beaucoup de gens, au cours d’une vie et dans la recherche de la spiritualité, peuvent arriver à une croyance, ou peut-être, dirais-je, à une prise de conscience qu’il y a quelque chose dans leur vie qu’ils étaient appelés à faire. Si, pour une raison quelconque, vous n’avez jamais eu un tel sentiment, et voudriez savoir de quoi il s’agit, vous pourriez, sans rechercher la spiritualité, juste en utilisant votre bon sens, voir les possibilités auxquelles nous sommes confrontés : la déliquescence de notre monde naturel, la perte d’eau potable, d’air pur, de nourriture naturelle, et vous trouverez des raisons de vous engager pour la protection de ces choses et empêcher la destruction de notre Terre naturelle et de la nature.

Vous pourriez vous engager pour essayer de sauver des espèces menacées, vous pourriez regarder un nouveau-né et vous demander « quel futur les attend ? » Si la destruction suicidaire de notre Terre naturelle continue, il se pourrait que nous ne détruisions pas la Terre, mais finissions par détruire la nature dans laquelle nous sommes faits pour vivre.

Je pense que c’est important que, dans votre réflexion, si vous voulez améliorer les choses, vous décidiez si vous êtes prêts à tout faire par vous-même ou pas, puis faire du mieux que vous pouvez, et je sais que d’autres vous rejoindront, qui ont la même conscience et les mêmes sentiments spirituels que ceux que vous avez développés.

Nous avons été créés et sommes nés dans un cycle de vie et toute la nature dans ce cycle de vie est interdépendante. Nous devons nous unir et réparer ce cercle de vie dans les cercles de notre famille et de notre communauté. En tant que gens ordinaires, en tant que descendants d’autres peuples Autochtones, peu importe d’où nous venions, nous AVONS BESOIN les uns des autres, et si un homme de 69 ans en prison peut finalement arriver à ce que ses paroles vous soient lues dans une réunion, je sais, je sais absolument que vous pouvez faire beaucoup mieux.

Que le Grand Esprit vous bénisse et vous donne la force et les amis pour partager vos tâches, le bonheur et la connaissance et la persévérance pour aider à retrouver les choses que nous avons perdues en tant que citoyens de la Terre, et la force de protéger ce qui nous reste, et la préscience d’empêcher des pertes futures.

J’espère sincèrement que l’an prochain à la même date je pourrai être avec vous à l’un de ces rassemblements et que nous passerons un bon moment ensemble et d’ici là… embrassez-vous de ma part.

Votre parent pour toujours, et en tout

Dans l’Esprit de Crazy Horse

Leonard Peltier

Mitakuye Oyasin

 

La Police de Flagstaff harcèle des activistes ‘à titre préventif’ avant l’ouverture du festival Dew Downtown

Une Zone de Liberté d’Expression créée à l’occasion de cet évènement écologiquement irresponsable

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Vendredi 7 février 2014
Par Indigenous Action Media

Publié aussi sur Censored News

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Traduction Christine Prat

 

FLAGSTAFF, Arizona – Des flics de la Ville de Flagstaff armés et en civil se sont présentés chez un citoyen et dans un centre communautaire hier. Les policiers, Kevin Rued et Eric Greenwald, ont déclaré agir ‘à titre préventif’ et ont dit qu’ils allaient ‘réserver et marquer avec des cordes toute la pelouse devant le tribunal spécialement pour les manifestants’, en tant que zone de liberté d’expression au cours du festival de la Ville de Flagstaff, Dew Downtown, dont Arizona Snowbowl est le principal sponsor.

Les critiques de l’évènement ont remarqué que « plus d’un million de litres d’eau potable pour faire de la neige artificielle au cours d’une manifestation récréative constituait un message négatif alors que nous vivons dans un désert et faisons face à un manque d’eau. Dew Downtown est contraire aux valeurs de viabilité affichées par la Ville de Flagstaff ».

James Kennedy, un habitant qui a été impliqué dans les efforts pour protéger les Pics San Francisco, a été angoissé par la visite. « Çà donne des frissons, c’est terrifiant. Des hommes armés se présentent à mon domicile, je ne savais pas si je n’allais pas me retrouver en prison hier matin ».

L’officier de police de Flagstaff Kevin Rued a indiqué clairement que la visite était « due à Snowbowl et à la fabrication de neige… »
« … nos supérieurs ont dit qu’ils avaient eu l’information sur Facebook et Twitter… que des gens allaient s’enchaîner et causer beaucoup de troubles » a déclaré l’officier de police Rued.

M. Kennedy a demandé pourquoi il était visé et pas les supporters de Snowbowl qui sont connus pour être violents. Il a rappelé l’incident du festival Dew Downtown de l’an dernier au cours duquel une supporter de Snowbowl ivre avait attaqué deux enfants Autochtones. M. Kennedy a déclaré « çà fait mauvais effet que la police vienne nous contrôler alors que lors de l’édition de l’an dernier le seul incident qui s’est produit fut qu’une dame pro-Snowbowl est venue attaquer mes amis ».

Kevin Rued a répondu qu’il était au courant de l’incident : « Je crois que quelqu’un a été battu ». Lors du Dew Downtown de l’an dernier, une supporter de Snowbowl s’est précipitée au milieu d’un cercle de manifestants et avait agressé deux jeunes Diné, âgés alors de 11 et 13 ans, qui chantaient et jouaient du tambour. Après leur avoir donné des coups de poing, elle leur a arraché les tambours et a essayé de les casser.

La police avait d’abord refusé de poursuivre l’auteure de l’agression.

Cependant, des personnes présentes ont insisté pour qu’elle soit mise en accusation et finalement le bureau du procureur a accepté de la poursuivre. Après un an de procédure, elle a accepté un accord impliquant une période de probation, des milliers de dollars d’amendes et dommages et intérêts, et de suivre un cours sur comment maîtriser la colère. Environs 150 personnes ont signé sur Facebook pour soutenir l’organisation d’un boycott de Dew Downtown, qualifié d’ « utilisation irresponsable de l’eau potable précieuse de Flagstaff ».

Les organisateurs du boycott citent entre autres raisons :

. Plus d’un million de litres d’eau potable pour faire de la neige est irresponsable vis-à-vis de l’environnement

. Il fait trop chaud pour la saison et Flagstaff s’attend à une sécheresse

. Arizona Snowbowl, un des principaux sponsors, menace la santé publique et l’environnement et commet une violation des droits humains des Peuples Autochtones en profanant les Pics San Francisco avec de l’eau d’égouts recyclée pour faire de la neige

. Au cours de l’édition 2013 de Dew Downtown, deux enfants Autochtones ont été attaqués par une supporter de Snowbowl raciste et en état d’ébriété. La Ville de Flagstaff a ignoré ce délit de haine.

Les organisateurs du boycott indiquent que « Flagstaff a beaucoup plus à offrir que des loisirs irresponsables pour l’environnement et manquant de respect [vis-à-vis des Autochtones]

 

Utiliser n’importe quelle eau pour faire de la neige a été un sujet de controverses depuis des années. Plus de 50 arrestations ont eu lieu depuis qu’Arizona Snowbowl a commencé à développer la fabrication de neige à partir d’eaux usées contaminées sur les Pics San Francisco. Toutes les manifestations étaient pacifiques et avaient pour but de stopper la destruction de l’environnement et la profanation de la montagne sacrée pour 13 Nations Autochtones.

Le 7 août 2013, la police de Flagstaff a attaqué avec beaucoup d’agressivité une marche pacifique au centre ville. Six personnes ont été arrêtées, certaines malmenées par les agents des forces de l’ordre sans aucune provocation. Les charges ont été abandonnées contre cinq des personnes arrêtées, une seule a dû signer un accord.

 

Pour plus d’informations voir : www.protectthepeaks.org

 

Voir photos de la manifestation de samedi 8 février 2014 sur Censored News

 

Par Brenda Norrell, Censored News
30 janvier 2014
Traduction Christine Prat
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TUCSON, Arizona – A ce jour, l’Université d’Arizona à Tucson continue d’exploiter les Autochtones et leurs ressources, et invite, pour parler des droits sur l’eau, un conférencier auquel s’opposent les Navajo et les Hopi. Des Navajo et des Hopis ont publié une déclaration objectant à l’intervention du conférencier, ce jour, à l’Institut des Nations Autochtones.

L’avocat pour les droits sur l’eau a été engagé par le Conseil Navajo. Le Conseil Navajo a été créé par le gouvernement des Etats-Unis qui lui a fait signer des contrats sur l’énergie, selon sa propre histoire. Aujourd’hui, le gouvernement Navajo maintient l’activité des centrales au charbon et engage des avocats qui sont prêts à liquider les droits sur l’eau des Navajo.

C’est à la base de la déportation des Navajo [de Big Mountain, sur Black Mesa – NdT], chassant les Navajo de Black Mesa au profit de Peabody Coal. Maintenant, le sud de l’Arizona veut avoir l’eau des Navajo et Hopi pour entretenir des styles de vie luxueux et pour maintenir en activité la ‘Centrale Navajo’, une centrale au charbon utilisant le charbon de Peabody, située sur le territoire de la Nation Navajo près de Page. Les Arizoniens sont bien contents de voir les Navajo, les Hopi et leurs voisins souffrir de maladies causées par la centrale au charbon, afin d’avoir de l’électricité dans le sud de l’Arizona.

Les médias du genre des reporters de bureau d’Indian Country Today aggravent la situation en publiant des communiqués de presse bien payés alors qu’ils s’abstiennent d’être présents sur les lieus où se déroulent les évènements d’actualité.

L’Université d’Arizona a déjà construit des télescopes sur le Mont Graham, un site sacré, malgré les objections et les poursuites en justice des Apaches et d’autres Nations Indiennes. Wendsler Nosie, un Apache San Carlos, a été arrêté par l’université alors qu’il était en train de prier sur la montagne. Maintenant, Nosie boycotte l’université. L’université a construit les télescopes en collusion avec le Pape et un consortium d’universités.

Ofelia Rivas, une O’odham, boycotte aussi l’université. O. Rivas fait remarquer que l’université a conclu un partenariat avec Advanced Ceramics, à San Xavier, en territoire Tohono O’odham, pour développer des drones. Les drones sont utilisés contre les O’odham à la frontière [Arizona/Mexique – NdT] et contre des Peuples Autochtones partout dans le monde. Les drones sont maintenant utilisés par le gouvernement Obama pour des assassinats ciblés.

De plus, l’université a contribué à développer des programmes de profilage racial contre les Peuples Autochtones sur la frontière US/Mexique et a conclu un partenariat avec Raytheon Missiles et d’autres profiteurs de guerres. L’université a collaboré de près avec la Sécurité Intérieure et la Patrouille des Frontières US dans la militarisation accélérée de la frontière avec le Mexique, entre autres pour espionner et viser les gens de couleur à la frontière.

L’Université d’Arizona a encore violé les droits de l’homme en développant un programme d’espionnage cybernétique pour un profilage racial visant globalement les gens originaires du Moyen Orient.

Parmi les professeurs de l’université, il faut citer James Anaya, qui est également Rapporteur des Nations Unies pour les Peuples Autochtones. J. Anaya est professeur de droit dans cette université.

La faculté de droit de l’université est l’un des sponsors de la conférence sur les droits sur l’eau à l’Institut des Nations Autochtones, à laquelle participe le conférencier récusé par des Navajos et des Hopis.

Précédemment, le Sénateur d’Arizona Jon Kyl et le Ministre de l’Intérieur Ken Salazar avaient tenté de faire passer un accord sur les droits sur l’eau des Navajo et Hopi profitant d’un Congrès de ‘cohabitation’. Salazar a démissionné après que le document ait fui. (Voir article du 16 octobre 2012)

Sur le Mont Graham, voir:
https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1658
https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1845

De nombreux articles sur les droits sur l’eau

Des articles sur la situation à la frontière US/Mexique