Les Navajos, dont la réserve est déjà ravagée par la présence d’un millier de mines d’uranium abandonnées, d’anciennes mines de charbon à ciel ouvert sur Black Mesa, et plusieurs centrales au charbon parmi les plus polluantes des Etats-Unis, sont maintenant menacés par un projet d’hélium obtenu par fracturation hydraulique. Le 18 avril, ils ont tenté de protester auprès du Conseil de la Nation Navajo, à Window Rock, mais se sont vu refuser l’entrée. Le même jour, Eugénie Picos Rodriguez, membre du CSIA qui se trouve actuellement là-bas, a recueilli le témoignage d’un Diné, habitant la région où la fracturation est prévue, qui avait protesté à Window Rock le matin. Ci-dessous, le témoignage recueilli par Eugénie, et plus bas, l’article de Brenda Norrell, publié le même jour sur Censored News.

Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Par Eugénie Picos Rodriguez, CSIA-Nitassinan
18 avril 2022

“Window Rock, Nation Navajo le 18 avril 2022:

Ce lundi matin avait lieu une manifestation en face du Council Chambers du gouvernement de la Navajo Nation. Les manifestants s’opposaient en projet en cours de fracturation des sols afin d’en extraire de l’hélium au sein des Chuska Mountain.
Ce collectif est regroupé sous le nom de “Dooda Helium”: non à l’hélium. Lundi après-midi, au sein du Musée de la Nation Navajo, j’ai recueilli le témoignage d’un des participants. Ce Diné, la cinquantaine, était présent avec ses parents et habite le territoire affecté par la fracturation d’hélium, dans les Monts Chuska: « Nous n’étions qu’une poignée de personnes…” Il semblait refléter un mélange de rage et de désespoir. Leur territoire va être directement affecté sous de multiples formes:  la qualité de l’eau, de l’air, des sols. C’est irréversible. Il parlait, avait besoin de dire ce désespoir. « C’est un génocide culturel ». Pour lui le but est clair : transformer la réserve en « zone de risque industriel », rendue inhabitable par les pollutions de l’eau et de l’air, et expulser toute la population, rendre le territoire invivable, une zone sacrifiée. Pour lui, les politiciens Navajo ont tous été achetés, ainsi que le EPA (Environmental Protection Agency: institution en charge de la régulation des normes écologiques et du nettoyage des mines) : leurs tactiques est d’utiliser une carte des années 70 et de dire qu’ils n’y a pas d’habitations à proximité, pas de danger pour l’eau ou les habitants. Mais toute l’eau restante des nappes phréatiques va servir à la fracturation, contaminant de manière irrécupérable toute la réserve. Des politiciens achetés qui ne pensent pas au futur, au monde qu’ils vont laisser à leurs enfants. Tout comme pour Black Mesa : destruction pour du profit, avec soi-disant 1% des revenus générés pour la communauté. Il se demandait à quoi pouvait bien servir l’argent si la terre, le sol, l’air n’est plus respirable, plus habitable ?? Et au final, celleux subissant cette contamination ne perçoivent jamais aucune compensation. Ils souffrent de cancers, de maladies chroniques…

Il m’a également raconté que l’on ne pouvait pas se rendre à la réunion ce matin, qu’il fallait se joindre par google teams, via internet, plus en présentiel, mais que quand il essayait de commenter en ligne, il ne le laissait pas participer à la conversation. Aucune écoute, aucune attention.

Il y a déjà des animaux qui meurent à cause des fuites de gaz.  Les ranchers mettent des barrières autour et puis c’est tout… il a parlé de la zone des 4 corners, de la pollution. Du passé qui se répète encore et encore…

Les conséquences de la fracturation amènent aussi une augmentation des tremblements de terre. Les explosions répétées en profondeur sur la zone amènent une augmentation drastique des tremblements de terre. Il faisait le parallèle avec une personne à qui ont injectait de force du poison dans tout le corps « c’est ce qu’ils font à notre Mère la terre ».

Avant, Window Rock était un bassin plein d’eau du fleuve Colorado. C’est ce que sa mère lui racontait. Biden a signé tous les papiers pour la fracturation d’hélium, car ça fait soi-disant partie de l’agenda « vert », de la transition hors de l’énergie fossile.

Une énergie verte qui continue à se faire sur un territoire sacrifié et au dépend de populations présentes depuis des millénaires. Encore une fois, la Nation Navajo est une colonie extractiviste où aucune communauté n’est consultée. Le “diviser pour mieux régner” continue à s’appliquer, encore et encore…”

DES NAVAJOS PROTESTENT CONTRE DE NOUVELLES MINES (HÉLIUM…) ET EXPRIMENT LE BESOIN DE VRAIES SOLUTIONS POUR LE CHANGEMENT CLIMATIQUE

Des Anciens Navajo se sont vu refuser l’entrée à la session de printemps du Conseil de la Nation Navajo, ce 18 avril. Des manifestants Diné [Navajo] s’opposaient à l’ouverture d’une nouvelle mine d’hélium sur la montagne sacrée appelée Dziłkʼi Hózhóonii / Beautiful Mountain. Alors que les Navajos manquent d’eau et d’aide pour en transporter, le Conseil Navajo a l’intention de donner un demi-million de dollars à une école chrétienne privée. Des Diné se sont alignés devant le bâtiment des finances tribales, ayant désespérément besoin de fonds. Le gouvernement Navajo a reçu 2,1 milliards de dollars des fonds fédéraux pour les victimes du virus, mais il ne les a pas distribués. Jusqu’à maintenant, 1741 Navajos sont décédés du COVID-19.

Par Brenda Norrell
Censored News
18 avril 2022
Images Marley Shebala
Traduction Christine Prat

En ce moment, devant la Chambre du Conseil de la Nation Navajo, à Window Rock, des Diné s’opposent à une nouvelle mine d’hélium sur la Montagne Sacrée, Beautiful Mountain, à Sanostee.

Les Diné réclament de vraies solutions pour le changement climatique et demandent du soutien d’urgence pour les victimes d’agressions sexuelles et de nouvelles mesures pour rechercher les Diné disparues ou assassinées.

« Nous sommes là pour protéger notre précieuse Mère la Terre ; nous ne voulons pas que Notre Mère soit détruite par plus de pollution due à des émissions et à la destruction potentielle de nos réserves d’eau » ont dit dans une déclaration écrite les organisateurs de la manifestation d’aujourd’hui.

Un Ancien Diné, présent sur l’une des photos, a été renvoyé, à la porte de la session de printemps du Conseil de la Nation Navajo.

Au cours de son reportage en direct, la journaliste Diné/Zuni Marley Shebala a, elle aussi, été renvoyée parce qu’elle « n’était pas sur la liste ». Marley Shebala est reporter dans la capitale Navajo depuis 40 ans.

La session de printemps du Conseil a commencé aujourd’hui. L’agenda inclut un don d’un demi-million de dollars à une école privée chrétienne.

Le gouvernement Navajo a reçu, selon la Loi sur le Plan de Sauvetage Américain (ARPA), des fonds pour remédier aux dégâts du virus il y a un an, mais n’a pas distribué les 2,1 milliards de dollars.

À ce jour, 1741 Diné sont décédés du COVID-19. Beaucoup de Diné ont besoin d’aide pour transporter de l’eau et ne reçoivent aucune aide du gouvernement Navajo pour cela.


À Window Rock, des Diné dans le besoin font la queue devant le Conseil Navajo. Images Marley Shebala

Par Brenda Norrell
Censored News
18 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le Conseil de la Nation Navajo prévoit de donner un demi-million pour une école privée chrétienne. Ça devait être discuté dans la semaine, au cours de la session de printemps.

La journaliste Diné/Zuni Marley Shebala se demande ce qu’on enseigne aux enfants Autochtones dans cette école. Marley Shebala écrit : « Quand j’étais scolarisée à Rehoboth, on m’a dit que mes cérémonies et prières Diné et Zuni étaient un culte au diable. »

Pendant la pandémie, en août 2020, le Conseil Navajo a donné 24 millions de ses fonds fédéraux pour le COVID à ses casinos. Le Conseil prévoyait secrètement de racheter la Remington Arms en faillite pour 300 millions de dollars, pendant la pandémie, en juin 2020, mais elle a été rachetée par d’autres pour beaucoup moins.

Maintenant, en avril 2022, le Conseil Navajo a l’intention de financer Rehoboth, l’école à l’est de Gallup, au Nouveau-Mexique.

La diffusion du coronavirus s’est faite par vagues, dans la Nation Navajo, au cours de deux années passées. La diffusion a commencé à un rassemblement de l’Église du Nazaréen, dans la Nation Navajo.

Marley Shebala écrit : « J’ai été scolarisée à Rehoboth et j’ai vu comment on apprenait à mes amies d’avoir honte de leurs parents s’ils n’étaient pas Chrétiens ou s’ils étaient des Diné traditionnels. Rehoboth était un pensionnat Chrétien. Pourquoi le Conseil Navajo n’a-t-il pas demandé une enquête sur Rehoboth, au lieu de leur donner de nos fonds ? ET l’École Chrétienne Rehoboth fait payer des frais de scolarité et d’autres frais. »

« QUELLE EST LA POSITION DE REHOBOTH SUR LES ENSEIGNEMENTS DINÉ, LES CÉRÉMONIES, LES PRIÈRES, L’ART, LES MATHS, LES HERBES, LE MARRIAGE HOMOSEXUEL, LES VÊTEMENTS DINÉ TRADITIONNELS. Quand j’était à Rehoboth, on me disait que mes cérémonies et prières Diné et Zuni étaient un culte au diable. »

Lire l’éditorial (en anglais) de Marley Shebala
Voir la vidéo du 18 avril, de Marley Shebala

Autochtones du Nevada menacés par la « ruée vers le lithium » déclenchée par de fausses promesses d’énergie “verte”.

UNE VIOLATION DES DROITS DES AUTOCHTONES
DES PROCÉDURES ARCHÉOLOGIQUES COMMENCENT À THACKER PASS
LES ANCÊTRES ET DES SITES SACRÉS DANS LA LIGNE DE TIRS

Contact: Reno Sparks Indian Colony https://www.facebook.com/rsictribe ou l’avocat Will Falkhttps://www.facebook.com/willfalk35
Censored News
18 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

OROVADA, NEVADA, 18 avril 2022 – Des processus archéologiques ont commencé sur le site projeté pour la mine de lithium de Thacker Pass cette semaine, ce que la Colonie Indienne de Reno-Sparks (RSIC) dit être une violation des droits des Autochtones.

« Ces procédures profanent le lieu de repos de nos ancêtres, en violation de la Loi sur la Protection et le Rapatriement des Tombes Autochtones [NAGPRA], » dit Michon R. Eben, Officier Tribal de la Préservation Historique pour la Colonie Indienne de Reno-Sparks. « Le Gouvernement Fédéral devrait avoir honte de l’absence de consultation de gouvernement à gouvernement par le BLM [Bureau de l’Aménagement du Territoire] de Winnemucca et le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc. »

Thacker Pass a été le site, en 1865, d’un massacre de Paiutes par des militaires des Etats-Unis.

Dans une lettre envoyée par la Tribu à la firme archéologique qui dirige les excavations, Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc., la RSIC exige que « (la firme) arrête immédiatement les forages archéologiques projetés et refuse de participer à la profanation de Thacker Pass au profit de la cupidité des grandes compagnies. »

La mine de lithium de Thacker Pass est devenue un scandale international en janvier de l’an dernier, quand les protestations ont commencé sur le site de la mine. Des écologistes, des tribus, des ranchers ont porté plainte contre le projet de mine devant un tribunal fédéral, alléguant des violations de diverses lois fédérales, et demandant des investigations du Congrès sur l’affaire. Le projet a été « accéléré » sous le gouvernement Trump.

Le président de la colonie, Arlan Melendez demande : « Comment vous sentiriez-vous si vos proches étaient massacrés dans une zone sacrée de prières, sans pouvoir tourner la page sur leur mort, pour le profit tiré d’une terre volée, et que maintenant vos terres ancestrales sacrées étaient déracinées sans consultation fédérale adéquate, pour le profit de la plus grande mine de lithium d’Amérique ? Le processus de consultation avec les nations tribales doit être maintenu. »

« C’est un combat pour la justice, un combat pour la planète, et un combat pour ce qui est bien » dit Will Falk, un avocat de la RSIC. « Nous avons besoin de l’aide de tous pour mettre fin à cette profanation. »

RÉSUMÉ D’UNE LETTRE DE 7 PAGES :

La Colonie Indienne de Reno-Sparks (RSIC) a précisé dans une lettre sa perception des excavations contraires aux principes projetées, que le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc. (Far-Western) entreprend actuellement sur une Propriété Culturelle Traditionnelle des peuples Paiute et Shoshone, Thacker Pass. Ces procédures archéologiques comprennent l’excavation de ressources culturelles Autochtones, d’objets sacrés, et la perturbation de lieu de repos d’ancêtres Paiutes massacrés le 12 septembre 1865 par la Cavalerie du Nevada.

Le Projet de Mine de Lithium de Thacker Pass est la mine de lithium la plus vaste et la plus complexe du pays. Le projet est devenu un scandale international en janvier de l’an dernier, quand les protestations ont commencé sur le site de la mine. Des écologistes, des tribus, des ranchers ont porté plainte contre le projet de mine devant un tribunal fédéral, alléguant des violations de diverses lois fédérales, et demandant des investigations du Congrès sur l’affaire. Le projet a été « accéléré » sous le gouvernement Trump.

Si nous ne tenons pas les agences fédérales, les compagnies minières et les firmes archéologiques pour responsables de leurs pratiques pour le profit contraires à l’éthique, nous verrons le Nevada devenir un terrain vague poubelle et une perpétuelle exploitation de la culture des peuples Autochtones pour de futures mines de lithium. Tous les travaux entrepris au niveau fédéral, y compris les projets de mines, doivent inclure les tribus reconnues fédéralement au cours de tout le processus.

Le BLM a manqué à ses responsabilités selon la Loi Nationale de Politique Environnementale (NEPA), la Loi de Protection de de Rapatriement des Tombes Autochtones (NAGPRA), la Loi de Protection des Ressources Archéologiques (ARPA) et la Loi Nationale de Préservation Historique (NHPA). Le BLM n’a pas donné aux tribus qui accordent une importance culturelle et religieuse à Thacker Pass, une possibilité raisonnable d’exprimer les inquiétudes concernant les sites culturels Autochtones, de donner des conseils sur l’identification et l’évaluation de l’importance traditionnelle religieuse et culturelle, de préciser leurs points de vue sur les effets du Projet de Mine de Lithium de Thacker Pass sur ces sites Autochtones, ni de participer à la résolution d’effets négatifs, exigée par la NHPA. Le BLM et Far Western n’ont pas inclus dans leurs rapports, le massacre du 12 septembre 1865. Il y a plus de 100 massacres mentionnés dans le Grand Bassin, de 1864 à 1868. C’est l’Histoire Américaine. C’est l’Histoire du Nevada. Les Paiutes sont importants, pas seulement pour les reliques sur et dans le sol, qui pourraient donner des informations et des succès universitaires aux archéologues.

Prendre ces reliques et perturber les sites funéraires constitue un chapitre honteux de plus dans une longue histoire de colons essayant de détruire ou de commettre un génocide contre l’histoire et la culture des Autochtones.

Dans la lettre, la RSIC rappelle à Far Western les principes éthiques de l’archéologie et le Code de Standards Professionnels de l’Institut Archéologique d’Amérique. La RSIC rappelle également à Far Western que par l’excavation de Thacker Pass, ils démontreront que de gros contrats, de l’argent et des papiers universitaires sont plus importants pour leur organisation que de concevoir l’archéologie de façon morale et de respecter les inquiétudes légitimes d’une Tribu reconnue fédéralement, quant à la profanation de ses modes de vie ancestraux, y compris ses sites sacrés.

La RSIC demande à Far Western de prendre toutes ces objections en considération et de reconnaitre sérieusement qu’il est nécessaire de revoir la relation entre l’Archéologie et les Peuples Autochtones.

L’aspect central est que les firmes archéologiques fondent leur travail et leur science sur la moralité et l’éthique, plutôt que sur l’extractivisme de projets accélérés qui affectent pour toujours les ancêtres, les sites sacrés et le savoir des Autochtones. La RSIC demande que Far Western (et toute autre firme archéologique qui pourrait participer à des excavations non scrupuleuses) d’arrêter immédiatement les fouilles et de refuser de participer à la profanation de Thacker Pass au profit de la cupidité des grandes entreprises.

Article, photo ©Censored News, publié avec autorisation.

En 2016, lorsque des Protecteurs de l’Eau ont résisté à la construction de l’oléoduc DAPL, la compagnie Energy Transfer a fait appel à des mercenaires de la société privée TigerSwan pour faire le sale boulot de répression. Des milliers de pages de fichiers sur TigerSwan sont actuellement l’objet d’une bataille juridique, le propriétaire du DAPL s’opposant à la diffusion par The Intercept de ces documents pourtant publics. Certaines fuites ont été transmises à l’Intercept. L’article ci-dessous est en partie issu de ces fuites.

Christine Prat

DES PALESTINIENS AYANT SOUTENU LES PROTECTEURS DE L’EAU À STANDING ROCK ONT ÉTÉ CIBLÉS PAR LES MERCENAIRES DE TIGERSWAN

Par Brenda Norrell
Censored News
13 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Quand des Palestiniens ont rejoint le soutien aux protecteurs de l’eau de Standing Rock, en 2016, les mercenaires de TigerSwan les ont ciblés, selon des fichiers divulgués à l’Intercept.

Actuellement, dans le Dakota du Nord, il y a, dans les documents de TigerSwan, des Palestiniens qui ont été victimes de profilage racial et d’autres visés et harcelés par les mercenaires de l’oléoduc.

Aujourd’hui, 16 000 pages de fichiers d’espionnage de TigerSwan sur Standing Rock, font l’objet d’une bataille juridique devant la Cour Suprême du Dakota du Nord. Un tribunal de district a jugé que ces documents étaient publics et ordonné leur diffusion. La compagnie de l’oléoduc s’est précipitée vers une Cour plus haute pour garder ces documents secrets.

Energy Transfer, propriétaire du Dakota Access Pipeline, combat First Look Media, propriétaire de The Intercept, dans cette coûteuse bataille légale pour que ces documents restent secrets.

On sait déjà que les mercenaires de TigerSwan, engagés par l’oléoduc, ont employé un langage incendiaire quand ils ciblaient les Palestiniens à Standing Rock et les mettaient en danger.

TigerSwan fournissait la surveillance aux forces de l’ordre militarisées à Standing Rock.

Un activiste Palestinien-Américain signalé dans les rapports, a été choqué d’entendre son nom dans ce contexte.

« En tant que peuple Autochtone, les Palestiniens sont solidaires de tous les autres peuples Autochtones et soutiennent leur droit à la terre, l’eau et la souveraineté » dit-il à l’Intercept.

« Insinuer que notre foi assumée est un drapeau rouge pour des tactiques terroristes est un exemple de plus d’ignorance délibérée et des tentatives continuelles de l’establishment pour criminaliser les protestations non-violentes et justifier la violence contre elles. »

Maintenant, la Cour Suprême du Dakota du Nord doit décider si elle doit rendre public les 16 000 documents que TigerSwan a remis au conseil de régulation du Dakota du Nord, après que le conseil ait jugé que TigerSwan avait travaillé dans le Dakota du Nord sans licence.

Les enjeux sont élevés pour Energy Transfer, propriétaire de l’oléoduc, qui a employé les mercenaires.

En septembre 2016, Nadya Tannous était présente à Standing Rock, avec les Protecteurs de l’Eau, et a réfléchi au pouvoir de cette solidarité et à son futur.

« Le feu du conseil est à l’entrée principale du Camp Oceti Sakowin, bordé de rangées de drapeaux représentant beaucoup des Nations Autochtones venues pour soutenir Standing Rock » écrit N. Tannous dans son article pour Mondoweiss, Des Palestiniens Se Joignent aux Sioux pour Protester contre le Dakota Access Pipeline.

« Au bout d’une rangée, il y a le drapeau Palestinien. Sa vue me remplit également de joie et de tristesse, parce que ça confirme deux choses auxquelles j’ai réfléchi en faisant la longue route de la Californie au Dakota du Nord : la première pensée est que le pouvoir de la résistance collective contre la cupidité et le colonialisme de peuplement est une force puissante.

« Cette pensée était incarnée dans ma joie de voir une représentation de volonté par des frères Palestiniens jusque là invisibles, venus prendre position contre des pouvoirs destructifs.

« La seconde pensée était incarnée dans la tristesse, car, si la lutte pour la protection de l’eau, de la culture, de la terre, de l’héritage et des moyens de vivre est vraiment reflétée à Standing Rock et en Palestine, la lutte à venir est à la fois vaste et sans compromis » écrit N. Tannous.

Le Mouvement de la Jeunesse Palestinienne disait dans sa déclaration de soutien aux Protecteurs de l’Eau de Standing Rock : « Nous condamnons toutes les formes de violence d’état contre nos frères des Premières Nations et notons que la sape de leur souveraineté et de leurs moyens d’existence fait partie de la dialectique permanente du colonialisme de peuplement internationalement. »

« Depuis l’arrivée de colons à Turtle Island, les Premières Nations ont résisté au génocide et au déplacement. Du vol de terre aux réserves, des pensionnats aux massacres, l’état a fait tout ce qui était en son pouvoir pour éradiquer les peuples des Premières Nations. Cependant, ils sont toujours avec nous aujourd’hui et ils continuent à résister. Protéger leur terre, leur peuple et les générations futures du DAPL est un testament de leur force et de leur résilience. »

Aujourd’hui, de braves cœurs partout dans le monde se lèvent en solidarité avec les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock et avec la Palestine.

L’article de Nadya Tannous Palestinians join Standing Rock Sioux to Protest Dakota Access Pipeline (2016)
https://mondoweiss.net/2016/palestinians-standing-pipeline/

Les Autochtones du Nevada, déjà décimés par plus de 1000 tests de bombes atomiques, sont maintenant menacés par la « ruée vers le lithium » déclenchée par les fausses promesses des batteries électriques. Ils veulent attirer l’attention sur leur situation. C’est particulièrement important en France, où les médias officiels ne cessent de faire croire que le Nevada est un désert quasiment inhabité.
Christine Prat

COURSE-PRIÈRE JUSQU’À WASHINGTON POUR PROTÉGER PEEHEE MU’HUH (THACKER PASS)

Par Protect PeeHee Mu’Huh (Tacker Pass)
Course-prière jusqu’à Washington D.C.
Publié par Censored News
le 16 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le 8 avril 2022, un groupe de coureurs prieurs conduits par Gary McKinney et Ky NoHeartInWar, ont quitté la région de la Nation Paiute près de Fort McDermitt, dans le nord du Nevada, à Thacker Pass (PeeHee Mu’Huh – Lune Pourrie) avec comme destination finale le Ministère de l’Intérieur et la Maison Blanche, à Washington D.C.

Le but de leur course est de faire prendre conscience à tous du projet de destruction de ce site cérémoniel et culturel, situé au cœur des Nations Paiute et Shoshone de l’Ouest. Non seulement des cérémonies ont lieu sur ce site, mais c’est aussi le lieu de multiples massacres impliquant non seulement la Cavalerie des Etats-Unis, mais aussi d’autres tribus Autochtones voisines, ce qui a conduit à ce que ce lieu devienne une terre de sépultures.

La Lithium Nevada Corporation, par l’intermédiaire du Bureau d’Aménagement du Territoire, est en passe d’obtenir cette terre pour une mine à ciel ouvert, qui doit devenir une des plus grandes mines à ciel ouvert du monde. Grâce à la Loi sur la Production de Défense, passée au début de l’année, ils ont obtenu des permis, et une approbation dans un délai adéquat, ce qui a porté un coup dévastateur aux actes juridiques conçus pour protéger notre passé, notre présent et notre avenir en tant que nation culturelle. La compagnie et les entités gouvernementales ont choisi d’ignorer la Loi de 1990 sur la Protection des Tombes Amérindiennes et de Rapatriement [NAGPRA], la Loi de Rapatriement, la Loi sur la Liberté Religieuse de 1978 promulguée par le Président Carter, et la Loi sur les Antiquités ; toutes sont conçues pour nous protéger en tant que nations souveraines.

De plus, non seulement cette compagnie cherche à détruire ce site sacré, mais elle a aussi l’intention de détruire les habitats des aigles chauves et des aigles royaux au cours de ce projet. Nous ne pouvons pas laisser faire cela sans faire prendre largement conscience de leurs intentions.

En tant que peuple culturel, c’est notre façon de tracer la voie de 7 générations derrière nous. Ceci étant dit, nous ne pouvons pas autoriser les pouvoirs gouvernementaux à empiéter sur des frontières officiellement reconnues, et c’est au peuple de préserver les lois du territoire, des traités et des accords entre ces deux nations souveraines.

C’EST UNE TERRE SACRÉE

Veuillez agréer…,

Les Coureurs Prieurs de PeeHee Mu’Huh

***

projets de mines de lithium dans le sud-ouest des USA


Palestine Action, Kingsway, Londres, 12 avril 2022

Par Brenda Norrell
Censored News
12 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Elbit Systems construit des tours d’espionnage dans la Nation Tohono O’odham. Les O’odham traditionnels s’y opposent, mais le gouvernement des Etats-Unis et le gouvernement actuel Tohono O’odham approuvent les tours.

Les agents de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis utilisent maintenant des images en direct des tours d’espionnage pour localiser et harceler les O’odham dans leur propre pays. Les données de la tour sont transmises aux laptops des agents. Les plus vulnérables sont des femmes, des enfants et des personnes âgées O’odham isolées, en territoire O’odham, des deux côtés de la frontière.

En même temps, trois agents de la Patrouille des Frontières de secteur de Tucson, Arizona, de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis, ont été condamnés comme violeurs en série.

Aujourd’hui, 12 avril 2022, à Londres, ils ferment Elbit.

Elbit, une compagnie d’armements sous contrat, est responsable de la construction des tours dans la Nation Tohono O’odham, de la sécurité de l’Apartheid en Palestine, de nombreuses violations des droits de l’homme, et de la fabrication de drones tueurs.

Palestine Action dit : « Suite au meurtre de quatre Palestiniens par les forces Israéliennes d’occupation, entre autres un garçon de 16 ans et une mère de 6 enfants de 47 ans partiellement aveugle, Palestine Action a fermé le Quartier Général d’Elbit Systems à Londres ».

« Palestine Action a fermé le quartier général à Londres de la plus grande compagnie d’armements Israélienne, Elbit Systems. Des activistes ont arrosé le site de peinture rouge, pour dénoncer Elbit et son activité criminelle. »

Elbit Systems produit les 900 drones militaires Hermès, qui sont fréquemment utilisés pour la répression, la surveillance et les meurtres de Palestiniens.

« Des gens parlent de Mandela et de l’apartheid et de ce qu’ils auraient fait si ça se passait maintenant. CECI ! Ce que vous faites en ce moment même est ce que vous auriez fait, parce que l’apartheid se produit toujours, en ce moment même, en Palestine. Ne croyez pas le mensonge selon lequel vous êtes impuissants pour vous opposer au rôle Britannique dans tout cela » écrit un supporter dans les médias sociaux.