En 2016, lorsque des Protecteurs de l’Eau ont résisté à la construction de l’oléoduc DAPL, la compagnie Energy Transfer a fait appel à des mercenaires de la société privée TigerSwan pour faire le sale boulot de répression. Des milliers de pages de fichiers sur TigerSwan sont actuellement l’objet d’une bataille juridique, le propriétaire du DAPL s’opposant à la diffusion par The Intercept de ces documents pourtant publics. Certaines fuites ont été transmises à l’Intercept. L’article ci-dessous est en partie issu de ces fuites.
Christine Prat
DES PALESTINIENS AYANT SOUTENU LES PROTECTEURS DE L’EAU À STANDING ROCK ONT ÉTÉ CIBLÉS PAR LES MERCENAIRES DE TIGERSWAN
Par Brenda Norrell
Censored News
13 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Quand des Palestiniens ont rejoint le soutien aux protecteurs de l’eau de Standing Rock, en 2016, les mercenaires de TigerSwan les ont ciblés, selon des fichiers divulgués à l’Intercept.
Actuellement, dans le Dakota du Nord, il y a, dans les documents de TigerSwan, des Palestiniens qui ont été victimes de profilage racial et d’autres visés et harcelés par les mercenaires de l’oléoduc.
Aujourd’hui, 16 000 pages de fichiers d’espionnage de TigerSwan sur Standing Rock, font l’objet d’une bataille juridique devant la Cour Suprême du Dakota du Nord. Un tribunal de district a jugé que ces documents étaient publics et ordonné leur diffusion. La compagnie de l’oléoduc s’est précipitée vers une Cour plus haute pour garder ces documents secrets.
Energy Transfer, propriétaire du Dakota Access Pipeline, combat First Look Media, propriétaire de The Intercept, dans cette coûteuse bataille légale pour que ces documents restent secrets.
On sait déjà que les mercenaires de TigerSwan, engagés par l’oléoduc, ont employé un langage incendiaire quand ils ciblaient les Palestiniens à Standing Rock et les mettaient en danger.
TigerSwan fournissait la surveillance aux forces de l’ordre militarisées à Standing Rock.
Un activiste Palestinien-Américain signalé dans les rapports, a été choqué d’entendre son nom dans ce contexte.
« En tant que peuple Autochtone, les Palestiniens sont solidaires de tous les autres peuples Autochtones et soutiennent leur droit à la terre, l’eau et la souveraineté » dit-il à l’Intercept.
« Insinuer que notre foi assumée est un drapeau rouge pour des tactiques terroristes est un exemple de plus d’ignorance délibérée et des tentatives continuelles de l’establishment pour criminaliser les protestations non-violentes et justifier la violence contre elles. »
Maintenant, la Cour Suprême du Dakota du Nord doit décider si elle doit rendre public les 16 000 documents que TigerSwan a remis au conseil de régulation du Dakota du Nord, après que le conseil ait jugé que TigerSwan avait travaillé dans le Dakota du Nord sans licence.
Les enjeux sont élevés pour Energy Transfer, propriétaire de l’oléoduc, qui a employé les mercenaires.
En septembre 2016, Nadya Tannous était présente à Standing Rock, avec les Protecteurs de l’Eau, et a réfléchi au pouvoir de cette solidarité et à son futur.
« Le feu du conseil est à l’entrée principale du Camp Oceti Sakowin, bordé de rangées de drapeaux représentant beaucoup des Nations Autochtones venues pour soutenir Standing Rock » écrit N. Tannous dans son article pour Mondoweiss, Des Palestiniens Se Joignent aux Sioux pour Protester contre le Dakota Access Pipeline.
« Au bout d’une rangée, il y a le drapeau Palestinien. Sa vue me remplit également de joie et de tristesse, parce que ça confirme deux choses auxquelles j’ai réfléchi en faisant la longue route de la Californie au Dakota du Nord : la première pensée est que le pouvoir de la résistance collective contre la cupidité et le colonialisme de peuplement est une force puissante.
« Cette pensée était incarnée dans ma joie de voir une représentation de volonté par des frères Palestiniens jusque là invisibles, venus prendre position contre des pouvoirs destructifs.
« La seconde pensée était incarnée dans la tristesse, car, si la lutte pour la protection de l’eau, de la culture, de la terre, de l’héritage et des moyens de vivre est vraiment reflétée à Standing Rock et en Palestine, la lutte à venir est à la fois vaste et sans compromis » écrit N. Tannous.
Le Mouvement de la Jeunesse Palestinienne disait dans sa déclaration de soutien aux Protecteurs de l’Eau de Standing Rock : « Nous condamnons toutes les formes de violence d’état contre nos frères des Premières Nations et notons que la sape de leur souveraineté et de leurs moyens d’existence fait partie de la dialectique permanente du colonialisme de peuplement internationalement. »
« Depuis l’arrivée de colons à Turtle Island, les Premières Nations ont résisté au génocide et au déplacement. Du vol de terre aux réserves, des pensionnats aux massacres, l’état a fait tout ce qui était en son pouvoir pour éradiquer les peuples des Premières Nations. Cependant, ils sont toujours avec nous aujourd’hui et ils continuent à résister. Protéger leur terre, leur peuple et les générations futures du DAPL est un testament de leur force et de leur résilience. »
Aujourd’hui, de braves cœurs partout dans le monde se lèvent en solidarité avec les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock et avec la Palestine.
L’article de Nadya Tannous Palestinians join Standing Rock Sioux to Protest Dakota Access Pipeline (2016)
https://mondoweiss.net/2016/palestinians-standing-pipeline/
Il y a des semaines déjà, les Sami de Norvège ont exprimé leur soutien à Standing Rock et ont envoyé une délégation. L’Association Sámi de Norvège travaille sur place avec les Avocats du Camp de Standing Rock, le Collectif Légal Red Owl, pour obtenir que la DNB et la Norvège retirent leurs investissements du DAPL. Les Avocats du Camp ont fourni des informations sur toutes les violations des droits de l’homme et des droits des Autochtones à la DNB et au comité d’éthique du fond national d’investissements Norvégien.
J’ai traduit cet article afin de souligner la solidarité et l’unité uniques dans l’histoire d’un si grand nombre de peuples Autochtones, non seulement d’Amérique, mais aussi d’autres continents. Cependant, je n’approuve absolument pas Greenpeace, ni ses déclarations insinuant que les banques et autres institutions financières pourraient être ‘vertes’ ou du bon côté de l’histoire. La finance ne peut être que nuisible et doit disparaître pour assurer l’avenir de l’humanité et de sa planète.
I translated this article in order to report about the solidarity and unity, unique in history, of so many Indigenous Peoples, not only from America, but also from other continents. However, I don’t approve of Greenpeace, neither of its remarks insinuating that banks and other financial institutions could be ‘sustainable’ or ‘on the right side of history’. Finance can only cause damages and must be wiped out to insure a future for humanity and its planet.
Christine Prat
Les Sami présents à Standing Rock ont travaillé avec l’équipe légale du camp pour dénoncer les violations des droits de l’homme par la police militarisée, et les menaces sur l’eau. Photos: copyright Jeff Chad.
Par Brenda Norrell
Censored News
Jeudi 17 novembre 2016
WASHINGTON, D.C. – La plus grande banque de Norvège, DNB, a vendu ses parts du Dakota Access Pipeline. Des Sami, Autochtones de Norvège, ont travaillé avec le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau dans le Camp de Standing Rock, pour faire un rapport sur les violations des droits de l’homme par la police et sur la menace que constitue le pipeline souterrain de pétrole brut pour les eaux du Fleuve Missouri. [Article du 10 novembre sur Censored News]
Jeudi 17 novembre, Greenpeace a déclaré que cette décision était le résultat obtenu, grâce à 120 000 signatures de Greenpeace Norvège et d’autres, d’une pétition exigeant de la banque et d’autres institutions financières de retirer leurs financements du projet.
Greenpeace dit:
La plus grande banque de Norvège, la DNB, a annoncé avoir vendu ses parts dans le Dakota Access Pipeline. La nouvelle suit l’obtention de 120 000 signatures de Greenpeace Norvège et d’autres, exigeant que la banque et d’autres institutions financières retirent leurs financements du projet. La DNB a indiqué qu’elle reconsidérait le prêt accordé, qui constitue 10% du financement total. [Source: Democracy NOW!]
En réaction à la nouvelle, Martin Norman, qui fait campagne pour la Finance Durable [ ?? – NdT] pour Greenpeace Norvège, a déclaré: « C’est magnifique que la DNB ait vendu ses parts du pipeline controversé, et c’est un signal clair qu’il est important que les gens s’expriment quand une injustice est commise. Nous attendons maintenant que la DNB annule immédiatement ses prêts au projet. »
« Il devrait y avoir une close dans l’accord de prêt relative aux violations des droits de l’homme, et la DNB devrait s’en servir pour récupérer ses fonds et cesser toute participation au Dakota Access Pipeline. S’ils n’ont pas mis une telle clause, ils doivent admettre qu’ils ont signé un mauvais contrat et accepter leur perte. »
La porte-parole de Greenpeace USA, Lilian Molina, dit:
« C’est parfaitement clair pour le Dakota Access Pipeline. Le pouvoir du peuple est en train de gagner. La nouvelle que la DNB a vendu ses parts et envisage d’annuler ses prêts, est une victoire pour les protecteurs de l’eau qui combattent pour empêcher ce projet désastreux. Toutes les institutions financières qui ont un intérêt dans le pipeline doivent vite se rendre compte que ce projet est toxique. Il serait bien avisé de leur part de prendre la tête du mouvement grandissant de clients souhaitant désinvestir de banques qui financent la destruction de notre planète et ignorent les droits et la souveraineté des Autochtones. Citigroup, TD Securities, Wells Fargo, Sun Trust et les autres banques soutenant financièrement ce projet devraient voir ceci comme un signe les invitant à aller du bon côté de l’histoire. »
LES BANQUES FRANÇAISES QUI ONT INVESTI DANS LE DAPL:
BNP Paribas, Crédit agricole, Natixis, Société générale
Action d’Idle No More France auprès des banques impliquées
Modèle de lettre 1, si vous êtes client
Modèle de lettre 2, si vous n’êtes client d’aucune de ces banques, mais citoyen conscient des droits de l’homme et de l’avenir de la planète