Doreece Sam, avec les papiers du bureau du Sheriff la menaçant d arrestation

Communiqué du Camp Ox Sam
Publié par Max Wilbert
25 mai 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Aujourd’hui, je partage un communiqué de presse publié par Ox Sam Newe Momokonee Nokutun (Indigenous Women’s camp), à Thacker Pass.

Max Wilbert

OROVADA, Nevada – Depuis près de deux ans et demi, des tribus et des dirigeants Amérindiens essaient d’arrêter le projet de mine de lithium à Thacker Pass, une mine à ciel ouvert qui détruira un site sacré. Mais malgré les poursuites en justice, les rassemblements, les audiences et l’organisation de la communauté, Lithium Nevada Corporation a commencé la construction de la mine sur le lieu que les Paiutes appellent « Peehee Mu’huh », ou lune pourrie.

Mais la construction ne s’est pas déroulée sans opposition.

Le 11 mai (2023), des Autochtones Paiute-Shoshone et d’autres tribus de la région, ont monté un Tipi à Thacker Pass et commencé à prier sur la piste où se construit la conduite d’eau de Lithium Nevada. Des groupes d’Autochtones et d’alliés bloquent l’accès de la circulation de véhicules à des portions du site de construction, depuis plus d’une semaine.

Parmi ceux qui sont sur le site, il y a Doreece Sam, membre de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt et présidente de l’Église Amérindienne de l’état du Nevada. Vendredi, le Sheriff du Comté de Humboldt lui a fait parvenir des papiers la menaçant d’arrestation si elle ne quittait pas le site.

« Je suis menacée d’arrestation parce que je protège les tombes de mes ancêtres » dit-elle. « Mon arrière-arrière-grand-père Ox Sam était l’un des survivants du massacre qui a eu lieu à Thacker Pass en 1865. Sa famille a été tuée ici-même en tentant d’échapper à l’Armée des Etats-Unis. Ils n’ont jamais été enterrés. Ils sont toujours ici. Et maintenant, ces bulldozers déchirent le lieu. »

Le camp de prière a été érigé le 11 mai et nommé Ox Sam Newe Momokonee Nokotun (« Camp de Femmes Autochtones ») en l’honneur de Ox Sam et ses descendants. Des visiteurs de tribus Autochtones et d’autres protecteurs de la terre sont entrés et sortis du site toute la semaine.

Un autre dirigeant spirituel des lignes de front, est Dean Barlese, un dirigeant spirituel de la Tribu Paiute de Pyramid Lake. Bien qu’il soit en fauteuil roulant, Barlese a conduit les prières sur le site le 25 avril (ce qui a conduit Lithium Nevada à cesser la construction pour une journée) et il y est revenu le 11 mai.

« Je demande aux gens de venir à Peehee Mu’huh » dit-il. « Nous avons besoin de plus de gens qui prient. Je suis ici parce que j’ai des connexions avec ces lieux. Mes grand-grand-grand grands-pères ont combattu et versé leur sang sur ces terres. Nous défendons le sacré. L’eau est sacrée. Sans eau, il n’y a pas de vie. Et un jour, vous vous apercevrez qu’on ne peut pas manger de l’argent. »

Josephine Dick, Mary McCloud, Elvida Crutcher, Anciennes au Camp Ox Sam transmettant des histoires orales sur le lieu.

Il y a beaucoup d’informations sur le massacre de Thacker Pass, dans des sources historiques, des livres, des journaux et des histoires orales. Malgré l’évidence, mais pas surprenant, le Gouvernement Fédéral n’a pas protégé Thacker Pass, ni même ralenti la construction de la mine pour permettre une consultation avec les Tribus. Fin février, le Gouvernement a reconnu les arguments tribaux selon lesquels Thacker Pass est un « District Culturel Traditionnel ». Mais ça n’a pas empêché la construction de commencer.

Trois autres soutiens ont également été menacés d’arrestation au cours de la semaine passée – le cofondateur de Protect Thacker Pass Max Wilbert, le directeur et fondateur de ‘Droits de la Communauté Etats-Unis’, Paul Cienfuegos, et le documentaliste et vidéographe Chuck Banner. Les trois sont blancs et ne sont pas dirigeants du Camp Ox Sam, mais ils étaient présents sur le site et ont suivi les directives des Anciens Autochtones. Le fait de s’en prendre à des non-Autochtones a conduit des observateurs à supposer que Lithium Nevada Corporation cherche à tout prix à éviter de discuter des craintes des Autochtones.

« Ceci n’est pas une manifestation, c’est une prière » dit Barlese. « Mais je leur fais toujours peur. Ils ont peur de tous les Anciens, parce qu’ils savent que nous avons raison et qu’ils ont tort. »

Jeudi, un deuxième Tipi a été monté, à quelques kilomètres du premier, et d’autres soutiens sont arrivés au Camp Ox Sam.

La construction à plein régime devant commencer en juin, le conflit entre la soi-disant « extraction verte » et les protecteurs de la terre et de l’eau pourrait ne faire que commencer.

Le contexte

Thacker Pass est situé dans le nord du Nevada, près de la frontière de l’Oregon, où Lithium Nevada Corporation est dans la première phase de construction d’une mine à ciel ouvert de 2 milliards de dollars, qui devrait être la plus grande d’Amérique du Nord. Le lithium doit principalement servir aux batteries de véhicules électriques de General Motors, ce que la compagnie nomme ridiculement « vert ». Les opposants à la mine appellent cela ‘laver plus vert’ et ont déclaré que « ce n’est pas ‘vert’ de faire sauter une montagne. »

La Cour Suprême des Etats-Unis a donné à Lithium Nevada et d’autres compagnies une série de « droits » constitutionnels qui n’avaient jamais été prévus pour servir le business. Sans ces soi-disant « droits » des entreprises, les propriétaires de la mine n’auraient jamais été autorisés à la construire.

Trois Tribus Autochtones ont déposé une nouvelle plainte contre le Gouvernement Fédéral pour la mine de lithium projetée à Thacker Pass par Lithium Nevada Corporation, le 16 février 2023. C’était le dernier acte en justice de la lutte de deux ans et demi contre la mine, le ‘laver plus vert’ et pour la terre sacrée dans le nord du Nevada.

Les Tribus ont notifié à la Cour d’Appel du 9ème Circuit le 19 mai, qu’elles avaient l’intention de faire appel pour leur Motion demandant une Injonction Préliminaire, qui avait été rejetée par un Tribunal de Première Instance début mars. Quatre groupes écologistes, qui avaient aussi perdu en janvier, ont aussi fait appel auprès de la Cour d’Appel du 9ème Circuit et devraient être entendus en juin.

Par Indigenous Action Media
25 mai 2023
Traduction Christine Prat

Raymond Mattia, de la Nation Tohono O’odham, a été exécuté par des agents de la patrouille des frontières US le 18 mai dernier, chez lui. Il a reçu 38 coups de feu.

Un rassemblement pacifique, pour soutenir toutes les victimes d’actions violentes non contrôlées de la Patrouille des Frontières et d’autres administrations, se tiendra à la Station de la Patrouille des Frontière de Why, Arizona, et à Tucson, ce samedi, 27 mai 2023, de 10h à midi.

Pour plus d’informations, voir la traduction de l’article de Censored News.

***

Déclaration de la famille de Mattia Raymond :

Nous avons essayé de trouver la force d’écrire cette déclaration. Cette tragédie cause tant de chagrin à cause de la façon dont c’est arrivé. Les droits de Raymond ont été violés par les autorités auxquelles nous faisons confiance pour protéger notre Nation. Des membres de la famille, présents près de la scène de crime, ont été témoins d’actions inappropriées et non professionnelles de la part des services. Des proches sont restés dans l’angoisse, ne sachant pas dans quel état était Raymond jusqu’à ce qu’on leur dise, des heures plus tard, qu’il était décédé. Raymond est resté devant sa maison pendant sept heures avant qu’un légiste arrive de Tucson.

À nos yeux et dans nos cœurs, nous pensons que Raymond a été confronté à une force excessive et mortelle qui a pris sa vie. Il était père, frère, oncle, ami et engagé pour la communauté. Raymond luttait toujours pour ce qui était bien et il continuera de lutter, même après sa mort. Ce n’est pas un incident isolé, ça devrait faire prendre conscience de l’oppression sous laquelle notre peuple vit.

Nous tenons à remercier ceux d’entre vous, si nombreux, pour vos condoléances et votre soutien. Un ‘GoFundMe’ sera bientôt disponible pour financer les frais de justice.

Pour soutenir, contacter : justiceforraymattia@gmail.com

Ali Jegk ne figure sur aucune carte. Ça se trouve juste à côté de la frontière, à l’ouest de la Nation Tohono O’odham, près de Menagers Dam:

La Patrouille des Frontières des Etats-Unis massacre un Dirigeant de Cérémonies Traditionnel en tirant 38 fois dans l’entrée de sa maison

Mise à jour du 22 mai 2023, par Brenda Norrell

Au cours de mes visites à Ali Jegk, comme journaliste, il y a dix ans, j’ai interviewé Raymond Mattia, qui a été tué par la Patrouille des Frontières U.S., la nuit de jeudi dernier. Raymond m’avait dit qu’il avait des preuves que les agents de la Patrouille des Frontières dans la région travaillaient avec les cartels et étaient impliqués dans le trafic de drogue. Mattia avait des preuves sur une vidéo qui a disparu après qu’il l’ait rapporté officiellement. La maison de Mattia est tout près de la frontière.
Brenda Norrell, Censored News

La répression à la frontière ne touche pas seulement les migrants et les demandeurs d’asyle, mais aussi les Autochtones du côté US de la frontière, en particulier les Tohono O’odham.
Christine Prat

Par Brenda Norrell
Censored News
20 mai 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

ALI JEGK, Nation Tohono O’odham – Des agents de la Patrouille des Frontières ont tué Raymond Mattia, un dirigeant de cérémonies traditionnel Tohono O’odham en tirant 38 fois sur lui, alors qu’il se tenait à l’entrée de sa maison, jeudi soir.

Ofelia Rivas, amie de la famille depuis longtemps, dit « Raymond était un citoyen qui respectait la loi, il n’était pas agressif, il n’était pas violent. »

« C’était un artiste, un célébrateur de cérémonies, un chasseur traditionnel, un chanteur traditionnel. Il était si bon pour sa famille et en prenait soin de toutes les façons qu’il pouvait. »

Ofelia, comme les autres membres de la communauté, est en colère.

« J’ai été confrontée à l’agressivité de la Patrouille des Frontière et à sa conduite non contrôlée, ici sur la terre Tohono O’odham, sans aucun respect de la terre ni des gens » dit Ofelia à KVOA News.

Mattia était un père, un frère, un ami, un célébrateur de cérémonies et un membre élu du conseil de communauté de Ali Jegk, située près du Barrage Menagers, dans la partie ouest de la Nation Tohono O’odham, en Arizona.

La Nation Tohono O’odham a publié une déclaration aujourd’hui.

« Le Service de Police Tohono O’odham (TOPD) et le FBI enquêtent sur un agent impliqué dans la fusillade qui a eu lieu dans la communauté du Barrage Menagers, de la Nation Tohono O’odham, la nuit de jeudi 18 mai 2023. Raymond Mattia, membre de la Nation, a perdu la vie dans l’incident. Nos cœurs se tournent vers sa famille et tous ceux qui sont touchés dans ce moment difficile, » dit le Président Ned Norris.

« Durant l’enquête, la Nation espère toute la considération pour les faits rapportés de l’incident, et une réaction appropriée et rapide des services de sécurité publique concernés. L’enquête étant en cours, nous nous abstiendrons de faire plus de commentaires pour le moment. »

Nos condoléances à la famille et aux amis de Mattia, Brenda Norrell, Censored News, et Christine Prat, CSIA-Nitassinan.

Indigenous Action Media
8 mai 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Indigenous Action a récemment soutenu @abolition.yumacounty (sur Instagram), à la frontière « US-Mexique ». C’est une équipe de radicaux et queer qui fournissent de l’aide essentielle aux Autochtones et autres demandeurs d’asyle qui sont retenus sans rien d’autre que ce qu’ils ont emmené au cours de leur marche de milliers de kilomètres. Ils offrent aussi un soutien confidentiel aux problèmes de grossesse. S’il vous plait, $$$outenez-les. Venmo : @ycabolition, Cash App : @YumaCountyAbolition.

Alors que le ‘Titre 42’ expire le 11 mai, (c’est une politique xénophobe qui donnait au gouvernement le pouvoir d’expulser rapidement tout migrant, sans lui donner une chance de présenter son cas pour avoir passé la frontière illégalement, même comme demandeur d’asyle), Biden n’a même pas essayé d’entreprendre la réforme de l’immigration qu’il avait promise pendant sa campagne, « Je peux à peine imaginer ce que c’est de voir quelqu’un de votre famille expulsé. Pour moi, il s’agit surtout de la famille. Du début à la fin. Cela n’arrivera pas sous mon gouvernement. L’idée qu’on ne peut même pas demander l’asyle sur le sol Américain ! Quand cela s’est-il produit ? Trump. C’est mal. »

Cette politique relève tout à fait du pouvoir de Biden, et pourtant, IL NE L’A PAS FAIT. Il a eu 2 ans pour préparer l’expiration du ‘Titre 42’ et pour introduire une nouvelle politique dont il prétendait « qu’elle offrirait l’espoir et la sécurité aux réfugiés. »

Ce qu’on voit maintenant à la frontière, c’est la haine. Les refuges et centres de détention sont pleins ou presque. Des centaines de personnes sont refoulées tous les jours. Rien que le mois dernier, un incendie dans un centre de détention a tué 40 personnes.

En 2022, plus de 890 migrants sont morts en traversant la frontière, et ce sont seulement les décès qui ont été recensés. Pour un point de vue plus large, depuis 2021, 13480 cas de meurtre, torture, kidnapping, viol et autres attaques violentes contre des migrants ont été rapportés, et des demandeurs d’asyle bloqués ou expulsés vers le Mexique selon le ‘Titre 42’. C’est maintenant qu’il faut prendre position contre la xénophobie. Soyons libres de circuler et d’exprimer notre rage partout où nous voulons !

Le 11 mai, des Autochtones et des soutiens ont bloqué le chantier de la mine de lithium controversée pour la deuxième fois. Aux dernières nouvelles, ils tenaient toujours. Mais la lutte n’est pas finie : Lithium Americas attaque deux non-Indiens, afin de détourner l’attention du fait que la mine doit détruire le site d’un massacre de Paiutes.
Article écrit par Paul Cienfuegos, Directeur de Community Rights US.
Vous trouverez ci-dessous deux introductions, celle de Censored News, et celle de Max Wilbert, de Protect Thacker Pass.
N’allez pas penser que ça ne vous concerne pas parce que ça se passe loin, dans un coin perdu du Nevada. Il y a des projets de mines de ce genre partout. Paul Cienfuegos écrit qu’il y a des projets dans toutes les Amériques. Mais il y en a aussi en France : dans l’Allier – avec usine d’acide sulfurique à Montluçon, et en Alsace, sous la plus grande nappe phréatique d’Europe.

Christine Prat

Par Paul Cienfuegos, Protect Thacker Pass
Publié également par Censored News
Et Max Wilbert, de Protect Thacker Pass
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

NOUVEAU CAMP À THACKER PASS : OX SAM CAMP AT PEEHEE MU’HUH

Censored News
15 mai 2023

Les défenseurs du Site d’un Massacre de Paiutes se préparent à recevoir une injonction restrictive. Lithium Americas, du Canada, vise deux non-Indiens, afin de détourner l’attention du fait que des descendants Paiutes d’un survivant du massacre y conduisent une cérémonie et le blocage de la route.

Ox Sam Camp a fait savoir ce lundi en fin de journée, que Lithium Nevada est en train de déposer une requête pour un ordre temporaire de protection contre le harcèlement sur le chantier, contre Max Wilbert et Paul Cienfuegos, auprès de la Cour de Justice du Comté de Humboldt, Nevada.

« Le bureau du sheriff a été en communication constante avec les dirigeants de Lithium Nevada Corporation (en coulisses), tandis qu’ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour ne pas nous arrêter, bien que nous soyons un problème de taille pour leurs opérations quotidiennes. Ce qu’ils veulent, plus que tout, c’est faire passer cela pour une poignée d’écolos fanatiques blancs venus d’autres états, afin de pouvoir ridiculiser le camp dans leurs communiqués de presse. Mais la réalité, c’est que le camp est composé à 90% d’Autochtones, pour la plupart locaux, et CE SONT EUX qui le dirigent. »

Vendredi soir, ils ont appris que Max Wilbert (cofondateur de Protect Thacker Pass) et Cienfuegos étaient les seuls cités dans l’injonction restrictive temporaire, que la compagnie a mise devant un juge pendant le weekend.

« Dès que ce sera approuvé, ils essaieront de nous arrêter, Max et moi. Je suis venu préparé à risquer l’arrestation, donc tout va bien » dit Paul Cienfuegos.

« Tout ça pour soutenir la tentative désespérée de la compagnie de lier une direction blanche à l’histoire de ce camp, alors qu’en réalité, nous n’avons ni l’un ni l’autre bloqué le passage d’un employé ou d’un véhicule de la compagnie. »

Le camp se trouve actuellement au-dessus de la construction d’un courant d’eau par la compagnie. Un Tipi est en place, d’autres arrivent. Et des tentes arrivent chaque jour sur le terrain loué par le Bureau de Gestion du Territoire à la compagnie. Ou, plus précisément, sur le terrain « au-delà de la frontière du traité, étant donné que le gouvernement des Etats-Unis n’a pas de traités sur place. La seule prétention est la conquête par laquelle cette terre a été prise aux communautés locales Paiutes et Shoshones. Donc, ils ont plus de droits à être sur ce terrain que n’importe qui ou n’importe quelle corporation.

UN NOUVEAU CAMP DE PRIÈRE S’ÉRIGE À THACKER PASS

Par Max Wilbert

Ox Sam Newe Momokonee Nokotum : Camp de Femmes Autochtones
Ce qui suit est un texte écrit par Paul Cienfuegos. Je le partage, avec quelques petites corrections, pour vous tenir au courant des derniers évènement à Thacker Pass. Vous trouverez plus d’information sur le site oxsam.org.
Merci de nous lire.

Max Wilbert

Paul Cienfuegos
15 mai 2023

Jeudi dernier, le 11 mai, le nouveau camp de prière et d’action, d’importance internationale, sur le modèle de Standing Rock, à Thacker Pass, Nevada (Pee’hee Mu’huh en Paiute signifie « lune pourrie » à cause du massacre d’ancêtres Paiutes en 1865) a été lancé pour essayer de bloquer la construction de ce qui devrait devenir la plus grande mine de lithium à ciel ouvert du monde, une « solution d’énergie verte » contre les carburants fossiles, fausse et écologiquement dévastatrice. Je suis fier d’avoir joué un petit rôle dans ce camp tout juste établi, auquel, il y a seulement quelques jours, a été donné le nom approprié par les Anciennes Paiutes Shoshones qui en ont la charge : Ox Sam Newe Momokonee Nokutum. Ox Sam était l’un des rares survivants du massacre de dizaines d’Autochtones à Thacker Pass, en 1865. Et Newe Momokonee Nokutum se traduit par Camp de Femmes Autochtones et est ouvert à TOUS – Autochtones et non-Autochtones, femmes et hommes. (Prononciation de ce joli nom : New’-weh Moe-moe-koht’-nee Noh-kuh’-duhn).

Nous ne pouvons tout simplement pas nous sortir de l’urgence climatique. Et si vous ne me croyez pas, je vous invite à lire Bright Green Lies de Derrick Jensen, plein des données incontestables dont nous avons tous besoin pour arrêter de nous mentir sur le nirvana à venir des batteries électriques. Une vraie solution c’est une transition rapide vers un état stable ou une économie croissance 0 (qui est franchement impossible en régime capitaliste qui exige une croissance constante), suivie rapidement par une réduction planifiée soigneusement, massive et rapide de l’économie. Il n’y a vraiment plus d’autre option si nous voulons vraiment voir survivre les diverses espèces qui florissent sur Notre Mère la Terre.

Et quand les Gens continuent d’autoriser les multinationales à exercer leurs soi-disant « Droits Constitutionnels » – de propriété, de libre expression, d’accès aux tribunaux, etc., qui n’ont jamais été approuvés par le public dans l’histoire de notre nation – nos options sont limitées, quand Nous essayons d’arrêter ces outrages contre la terre, l’eau et les gens.

Parce que les grandes compagnies ont réellement plus de « droits » protégés par la constitution que Nous. Alors, nous devons nous attaquer à cette crise sur de nombreux fronts. (Si vous voulez en apprendre plus sur cet aspect de la crise à laquelle notre société fait face, lisez mon nouveau livre (How Dare We ? Des Pratiques Courageuses pour Regagner Notre Pouvoir de Citoyens).

Si nous pouvons arrêter la mine de Thacker Pass cette année, nous avons une chance de combattre pour arrêter les autres (dizaines?) de mines de lithium en projet dans les Amériques.

Pendant les tous premiers jours du nouveau camp, j’ai joué un rôle de soutien très important : en faisant la liaison entre les chauffeurs qui essayaient d’atteindre la mine (ouvriers, livreurs, et parfois de simples membres du public circulant sur cette route rurale) et les grand-mères en charge du camp. Je n’ai pas tenu de position dirigeante. Je n’ai pas parlé pour le camp. J’ai simplement transmis les informations entre les chauffeurs et les grand-mères, qui décidaient de qui passait et qui ne passait pas. Voilà ce qu’était mon rôle de Liaison, à l’entrée de la route, sur la vidéo ci-dessous. L’homme est l’un des superviseurs de la sécurité de la mine…

1ère partie:

2ème partie:

Ça a été pour moi effrayant et intimidant, mais ça a été aussi une expérience émouvante et puissante, et nous avons déjà arrêté des dizaines de véhicules, notre bannière flottant haut, portée par des participants au camp se tenant en travers de la route, et toujours avec les Anciens Autochtones en prière devant la bannière.

Rencontre avec trois leaders extraordinaires :

Le bureau du sheriff a été pendant des jours en communication constante avec les dirigeants de Lithium Nevada Corporation (en coulisses), faisant tout son possible pour n’arrêter aucun d’entre nous, bien que nous ayons provoqué bien du tracas pour leurs opérations quotidiennes. Ce qu’ils veulent, plus que tout, c’est de faire croire que c’est dirigé par une poignée de blancs, n’habitant pas l’état, et écolos fanatiques, afin de pouvoir se moquer du camp dans leurs communiqués de presse. Mais en réalité, le camp compte 90% d’Autochtones, la plupart locaux, et ILS sont les leaders.

Vendredi soir, nous avons découvert que Max Wilbert (cofondateur de Protect Thacker Pass) et moi-même étions les seuls nommés dans un Ordre de Restriction Temporaire (TRO), que la compagnie a présenté à un juge ce weekend. Et dès qu’il sera approuvé, ils essaieront de nous charger, Max et moi. Je suis venu prêt à risquer d’être arrêté, donc, tout va bien.

Veuillez, s’il vous plait, noter que Lithium Nevada a déposé une demande d’Ordre Temporaire pour la Protection Contre le Harcèlement sur le Lieu de Travail contre Max Wilbert et Paul Cienfuegos en fin d’après-midi, au tribunal du Comté de Humboldt, Nevada.

Tout ceci pour promouvoir la tentative désespérée de la compagnie, de relier une direction blanche à l’histoire de ce camp, alors qu’en réalité, aucun de nous deux ne s’est mis en travers de la route d’aucun employé ni de véhicule de la compagnie. Le camp se trouve actuellement au-dessus de la construction d’un courant d’eau par la compagnie. Un Tipi est en place, d’autres arrivent. Et des tentes arrivent chaque jour sur le terrain loué par le Bureau de Gestion du Territoire à la compagnie. Ou, plus précisément, sur le terrain « au-delà de la frontière du traité, étant donné que le gouvernement des Etats-Unis n’a pas de traités sur place. La seule prétention est la conquête par laquelle cette terre a été prise aux communautés locales Paiutes et Shoshones. Donc, ils ont plus de droits à être sur ce terrain que n’importe qui ou n’importe quelle corporation.


© Photo Bhie-Cie Zahn-Nahtzu

Et c’est là que VOUS intervenez ! Et quand je dis vous, je veux dire VOUS, la personne qui lit ces lignes maintenant ! S’il vous plait, partagez ces informations sur vos réseaux sociaux.

Standing Rock a débuté quand des Autochtones locaux ont pris position contre un oléoduc. D’autres Autochtones sont venus les soutenir. Puis, des mouvements écologistes non-Autochtones et des mouvements pour la justice sociale s’en sont aperçus et ont commencé à venir en masse. C’est là que les grands médias ont commencé à en parler. Et un camp de masse historique et conduit par des Autochtones était né, ce qui a secoué la conscience de la nation. Nous pouvons le faire aussi – ici, à Thacker Pass, Nevada.

Nous avons besoin de tout le monde MAINTENANT. Cette semaine. Nous avons besoin de gens. Nous avons besoin de fournitures. Nous avons besoin de soutien de médias. Nous avons besoin de fonds. Le petit groupe qui tient ce camp ne peut tout simplement pas se maintenir à moins que VOUS et des gens que VOUS connaissez soient prêts à faire QUELQUE CHOSE pour nous soutenir CETTE SEMAINE.

Je vous remercie du fond de mon cœur pour avoir lu ceci. Ce n’est PAS une campagne de plus pour un problème particulier. Le succès ou l’échec de ce mouvement pourrait avoir un impact historique sur la survie future de l’extraordinaire diversité de créatures vivant ici, sur beau et mystérieux globe que nous appelons chez-nous, qui flotte dans le noir infini de l’espace.

© 2023 Max Wilbert
PO Box 11262, Eugene, OR 97440

Par Brenda Norrell
Censored News
19 avril 2023
Traduction Christine Prat

NEW YORK – La membre du Conseil Paiute-Shoshone de Duck Valley Addie Parker s’est exprimée aujourd’hui au Forum Permanent des Nations Unis sur les Problèmes Autochtones, où elle a décrit les effets désastreux pour son peuple, de l’extraction de lithium et du panache d’hydrocarbures, dans le nord du Nevada. A. Parker dit qu’il y a énormément d’extractivisme là-bas, depuis 150 ans.

La « nouvelle ruée vers l’or vert » pour des batteries au lithium a amenée l’extraction dévastatrice de lithium et le « colonialisme vert. » Actuellement, il y a 70 demandes de permis pour extraire du lithium, rien que dans le Nevada. La solution soi-disant « verte » crée en fait un cauchemar environnemental, entre autres comment se débarrasser des batteries.

Parker dit qu’il doit y avoir une approche fondée sur des droits et souligna que les lois du Nevada sur l’extractivisme sont archaïques. La Nation Paiute Shoshone de Duck Valley s’oppose à de nouvelles mines et à la nouvelle loi du Nevada sur l’augmentation des revenus de l’extraction minière.

Depuis la signature du Traité de Ruby Valley en 1863, il n’y a eu aucun mécanisme permettant aux tribus d’avoir leur part de bénéfices de l’extraction minière. Les compagnies minières sont des multinationales, et pour la plupart du Canada. Elles n’ont pas à indemniser les gens.

« Ça viole nos droits Autochtones, » dit A. Parker, en énumérant les violations de la loi internationale, entre autres le consentement libre, préalable et informé comme l’exige la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones.

L’ordre du Président Biden de consulter les tribus a également été violé.

« Nous ne pouvons même pas obtenir de l’argent pour construire une nouvelle école, » dit A. Parker, en expliquant que des enfants sont forcés d’aller à l’école sur un site empoisonné.

Taux de cancers élevé à Duck Valley

Plus de 100 membres des Tribus Shoshone-Paiute de la Nation de Duck Valley, à la frontière entre le Nevada et l’Idaho, sont décédés du cancer au fil des années. C’est un nombre élevé pour une tribu d’environ 3000 personnes, selon un reportage du Las Vegas Review-Journal. Ils avaient UNE chose en commun : ils étaient tous allés à la même école dans la réserve.

« L’École Combinée Owyhee, où les membres de la tribu ont été scolarisés depuis des générations, est adjacente à des panaches d’hydrocarbures situés sous la ville, dit de Président Brian Mason. Il pense que l’école, où l’eau potable a été contaminée par les hydrocarbures, est à la racine du problème. »


Par Brenda Norrell
Censored News
3 avril 2023
Traduction Christine Prat

 

CHURCH ROCK, Nouveau-Mexique – Une firme canadienne a fait des forages de test pour de nouvelles mines d’uranium à Church Rock, en décembre [2022]. C’est le site de la plus grande fuite radioactive des Etats-Unis, qui continue d’empoisonner la région étant donné que la radioactivité dans le lit du Rio Puerco coule vers l’ouest.

NuFuels, une branche de Laramide Resources de Toronto, dit avoir forer sept trous pour les nouveaux projets de mines d’uranium in-situ. Le site est à la frontière des communautés de la Nation Navajo de Church Rock et Crownpoint, au Nouveau-Mexique, à environ 16 km au nord-est de Gallup, N.M. NuFuels a commencé à forer en décembre et effectue maintenant une évaluation économique des mines projetées, dit Laramide.

« Ce projet est autorisé pour une usine de traitement 1,36 millions de kilos de yellowcake, » écrit Mining online à propos du site de Crownpoint. Il ajoute que Laramide a l’intention de forer pour de l’oxide d’uranium à Church Rock.
Dans une déclaration choquante, la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland a annoncé à Farmington, Nouveau-Mexique, que l’industrie de la bombe atomique conduirait à la transition vers une économie verte dans la région de Four Corner. Le Laboratoire National de Los Alamos, responsable pour les tests et l’entretien de l’arsenal nucléaire dans le nord du Nouveau-Mexique, dirigera la Réaction Rapide des Etats-Unis, une soi-disant transition énergétique dans la région de Four Corner [région la plus polluée des Etats-Unis].

Immédiatement après la déclaration, le gouvernement de la Nation Navajo a annoncé la construction d’un nouveau système de voies ferrées pour des chargements lourds, de la région de Church Rock à celle de Shiprock, au Nouveau-Mexique. Le chemin de fer passerait par Red Valley et la région de Cove, où les Diné furent envoyés à la mort pour extraire de l’uranium sans vêtements de protection, pendant la Guerre Froide. Dans les années 1990, chaque famille Diné de la région avait des membres atteints de cancer.

Les décès par cancer chez les Diné ont continué pendant des décennies, chez les mineurs et leurs familles qui consommaient de la nourriture couverte de poussière radioactive et la viande de bestiaux contaminés, lavaient à la main les vêtements des mineurs, et construisaient leurs maisons avec des pierres radioactives. Les Etats-Unis connaissaient les dangers de la radioactivité mais ne l’ont jamais dit aux mineurs Diné.

Aujourd’hui, il y a toujours des déchets radioactifs des mines d’uranium éparpillés dans la Nation Navajo. Les Etats-Unis n’ont pas cessé de tromper le public avec des promesses de décontamination.

À Toronto, Laramide a annoncé viser la région Navajo et les terres d’Aborigènes d’Australie pour de nouvelles mines d’uranium.

Marc Henderson, Président de Laramide Resources, dit que le forage à Church Rock et Crownpoint avait commencé en décembre.

« Pendant toute la durée de la récession du marché de l’uranium, nous avons maintenu et rehaussé notre base d’actifs, ainsi que l’essentiel de notre capacité technique et cette stratégie a payé, nous permettant maintenant de faire repartir nos plans de développement pour plusieurs des Actifs U.S. de la compagnie » dit Henderson.

La nouvelle exploitation d’uranium de Laramide concerne aussi des Aborigènes en Australie. Laramide a terminé deux programmes de forage du Projet Westmoreland, à Queensland, Australie, et on attend les résultats d’essais pour les deux, dit-il.

« Nous avons aussi achevé un ILUA (accord d’utilisation de territoire Autochtone) et un accord annexe avec la Corporation Gangalidda et Garawa Aborigène avec Titre Autochtone, pour le projet d’uranium de Westmoreland.

Laramide dit avoir passé un contrat avec la Corporation SLR International, à Denver, Colorado, pour compléter une évaluation préliminaire du Projet d’Uranium de Laramide à Crownpoint/Church Rock, au Nouveau-Mexique.

La fuite de Church Rock s’est produite le 16 juillet 1979, lorsque la digue du bassin de déchets de l’usine de traitement d’uranium de United Nuclear Corporation’s tailings à Church Rock s’est rompue. L’accident est toujours la plus grande fuite de matériau radioactif de l’histoire des Etats-Unis, la quantité de radioactivité libérée étant plus importante qu’au cours de l’accident de Three Mile Island, trois mois plus tôt.

Aujourd’hui, les déchets radioactifs de la fuite de Church Rock continuent de couler dans le Rio Puerco vers Flagstaff, en Arizona.

 

UNE PRIÈRE CONTRE LA DESTRUCTION DE LA TERRE

Une action directe conduite par des Autochtones, a bloqué la construction à la mine de lithium de Thacker Pass
Par Max Wilbert
30 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Mardi [25-4-2023], j’ai participé à une action directe non-violente, conduite par des Autochtones et fondée sur la prière à Peehee Mu’huh, Thacker Pass.

Après avoir tout essayé – de poursuites en justice à des pressions sur le Bureau de Gestion du Territoire et à supplier la première Secrétaire de l’Intérieur Autochtone jamais nommée, Deb Haaland, de venir écouter leurs inquiétudes – des Paiutes ont été forcés de s’engager dans l’action directe.

Commençant à l’aube, nous sommes entrés sur le site de la mine de lithium de Thacker Pass, avons passé un point de contrôle et des stocks d’équipements, et bloqué les engins lourds avec nos corps. Cette action n’a arrêté la construction que pour une journée. Mais c’est un début susciter une résistance plus large à la mine de lithium de Thacker Pass.

Je ne l’avais pas prévu, mais j’ai fini par monter sur une excavatrice pendant l’action. Personne n’a appelé la police, et comme nous croyons que Lithium Nevada ne veut pas en faire une scène, j’ai décidé d’en faire un maximum.

L’action a été couverte par Last Real Indians (faites savoir à Matt Remle de LRI, que j’ai connu étant enfant qui a grandi à Seattle) :

(©article et photos Max Wilbert)

LA CONSTRUCTION D’UNE MINE DE LITHIUM À THACKER PASS, NEVADA, BLOQUÉE PAR UNE ACTION DIRECTE

Par Ken Cosentino
26 avril 2023

Mardi 25 avril, un groupe de protestataires a dérangé avec succès le projet de mine de lithium à Thacker Pass dans le Nevada. Parmi les membres du groupe, il y avait Dean Barlese, un Ancien de la Réserve Paiute-Shoshone de Pyramid Lake, qui nous a dit « Nous devons résister pour nos ancêtres, ils ont donné leurs vies, ils ont répandu leur sang en combattant pour de territoire. »

Si vous cherchez « Thacker Pass » sur Wikipédia, vous vous apercevrez qu’il n’y a pas d’article pour ce site d’héritage culturel important. Il y a cependant, une page fort bien tenue pour la « Mine de Lithium de Thacker Pass. » Il semble évident que les narrations autour de Thacker Pass sont dominées et contrôlées par des forces clandestines ; qui ont enterré l’importance culturelle de ce site géographique encore plus profondément que les os brisés de ceux qui y ont été massacrés.

Heureusement, un groupe d’activistes connu sous le nom de Protect Thacker Pass ont consciencieusement fait la chronique de leur opposition à l’opération de mine de lithium.

Selon leur site, « Thacker Pass est un trait physique du Comté de Humboldt, dans le Nevada, faisant partie de McDermott Caldera, à environ 95 km au nord-ouest de Winnemucca. Ça a été formé il y a plus de 16 millions d’années, c’est un territoire non cédé appartenant à des Paiutes et des Shoshones, et c’est une terre publique du Bureau de Gestion du Territoire (BLM). Le nom Paiute traditionnel de Thacker Pass est PeeHee Mu’huh, ce qui veut dire ‘lune pourrie’. Maintenant, c’est également le site projeté pour une énorme mine de lithium, qui détruirait la zone et le précieux habitat des créatures qui y vivent. »

Dorece Sam, membre de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt, a publié la déclaration suivante : « Hier, nous et nos alliés avons effectué une prière Paiute et Shoshone pacifique à PeeHee Mu’huh. Nous avons prié de la même façon que nos ancêtres dont les esprits et les restes sont à PeeHee Mu’huh. En tant que membre de la Tribu de Fort McDermitt et femme traditionnelle Paiute, je résiste avec, et soutiens, nos tribus parentes, comme la Tribu Paiute de Burns, la Colonie Indienne de Reno-Sparks, et la Tribu Paiute de Summit Lake, qui combattent cette mine destructrice à nos côtés. Malheureusement, le Conseil Tribal de Fort McDermitt NE REPRESENTE PAS les intérêts de la communauté de Fort McDermitt et son appartenance Tribale sur cette question. »

À propos de la dernière phrase de la déclaration de Sam, Lithium Americas Corp. a publié la réaction suivante, après les évènements d’hier : « Nous avons entendu dire qu’une poignée de manifestants étaient présent aujourd’hui sur le site du projet. Lithium Americas a toujours cherché à communiquer de façon constructive avec ses voisins sur des solutions de bon sens qui apportent un succès partagé, et nous sommes heureux d’avoir le soutien de la Tribu Shoshone et Paiute de Fort McDermitt toute proche. »

Quiconque a fait attention à l’extraction de lithium dans la forêt Amazonienne connait la destruction que ce genre d’opérations entraine sur le terrain, et en conséquence sur les populations Autochtones.

Selon la Colonie Indienne de Reno-Sparks, le projet de mine de lithium à Thacker Pass « a été autorisé sans aucune consultation des tribus Autochtones. En fait, la plupart des tribus de la région – y compris nous – ne savaient rien du projet de mine jusqu’à ce que la Déclaration Finale d’Impact Environnemental soit publiée et le Compte-rendu de Décision signé, le 15 janvier 2021. »

Au plus fort de la pandémie de COVID, alors que les réserves du Nevada étaient encore confinées, le Bureau de Gestion du Territoire a « accéléré » le processus de permis, délivrant un permis pour le projet en moins d’un an.

Thacker Pass, qui se trouve dans le cratère d’un super volcan éteint (le McDermitt Caldera), est spirituellement important pour les tribus Autochtones du Nevada, entre autres : les Paiutes du Nord, les Shoshones, les Paiutes du Sud et les Washoe.

La mine est un projet de Lithium Nevada, LLC ; une branche entièrement propriété de Lithium Americas Corp, une compagnie canadienne dont le principal actionnaire est la plus grande compagnie de lithium du monde, l’entreprise chinoise Ganfeng Lithium. »

Bucky Harjo (Paiute – Shoshone) dit « En tant que parent, j’en viens quelques fois aux larmes quand j’entend nos enfants jouer et rire toute la journée ; avec le mode de vie de nos nations, nous apprenons et nos enfants apprennent, mais pour nos grands-parents et nos arrière-grands-parents, il y a eu beaucoup de souffrance… et maintenant, nous voyons à nouveau cette souffrance, quand les multinationales minières empiètent à nouveau sur notre souveraineté, nos traditions, nos droits selon les traités et nos droits religieux. Ce moment sacré du matin a été un remède puissant et ces voix devraient toujours être entendues et non réduites au silence, ça fait partie de ce que nous devons protéger, l’harmonie à Thacker Pass, PeeHee Mu’Huh. »

Thacker Pass a été le lieu de deux massacres. Il y a beaucoup de documentation sur le deuxième, qui s’est produit pendant la Guerre du Serpent, le 12 septembre 1865, lorsque des soldats du gouvernement ont massacré [au moins] 31 hommes, femmes et enfants de la tribu Paiute. Des fragments d’os et d’autres reliques sont dispersés dans la zone prévue pour la mine, selon l’avocat de Protect Thacker Pass Will Falk.
D’après la Colonie Indienne de Reno-Sparks, le premier massacre, « qui a donné le nom Paiute de PeeHee Mu’huh (‘lune pourrie’), était un conflit intertribal, avec une autre tribu de l’ouest. » Ça avait été commis par les Indiens de Pit River du nord de la Californie et de l’Oregon.

Le BLM a, comme par hasard, ignoré ce qui est mentionné ci-dessus et qui dit que les sites éligibles pour entrer au Registre National de Lieux Historiques sont dans les limites de la zone d’extraction du lithium.
La Colonie Indienne de Reno-Sparks a été rejointe dans son opposition par la Tribu Paiute de Burns, le Congrès National des Indiens Américains, le Conseil intertribal du Nevada, la Tribu Paiute de Pyramid Lake, la Tribu Paiute de Summit Lake, un rancher local nommé Ed Bartell, Protect Thacker Pass et « un groupe communautaire composé essentiellement de membres de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt et de Gens de Red Mountain (Atsa Koodakuh wyh Nuwu). »

Lithium Americas Corp. est sous contrat pour vendre le lithium de Thacker Pass à General Motors pour leurs véhicules électriques. Tandis que les politiciens et les grandes compagnies affirment que les véhicules électriques sont un moyen sûr pour ralentir le changement climatique, l’évidence prouve le contraire. L’extraction de lithium pour des batteries est aussi destructrice pour l’environnement que l’extraction de charbon. Thacker Pass se trouve au-dessus de ce qui pourrait être le plus grand gisement de lithium de Turtle Island, et des milliardaires avides se lèchent les babines à l’idée de pouvoir extraire du lithium de Thacker Pass dès 2026.

Max Wilbert, de Protect Thacker Pass, dit : « Passer une montagne sacrée au bulldozer n’est pas ‘vert’. C’est une grave erreur de sacrifier la biodiversité et des sites culturels par cupidité et pour des voitures de luxe. »

Traduction française d’un texte d’Indigenous Action Media
D’abord publié en avril 2021
Republié le 22 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Ce système ne tombera pas en cendres de lui-même.

La ritualisation du ‘Jour de la Terre’ commercial, et, plus logiquement, les tendances actuelles de pur laver plus vert des compagnies, échouent toutes à réagir significativement en s’attaquant à la destruction environnementale et à la catastrophe climatique imminente auxquelles nous faisons face actuellement.

Le Jour de la Terre commercial est devenu un moyen de nous apaiser et nous distraire des actes de violence perpétrés chaque jour contre Notre Mère la Terre et nos communautés humaines et non-humaines.

Les mêmes corporations qui ravagent Notre Mère la Terre et exploitent ses enfants, essaient de nous vendre des styles de vie personnels lavés plus verts, comme choix de solutions « durables ».

Les corporations à-but-non-lucratif et les politiciens néo-libéraux perpétuent et défendent le système capitaliste destructeur, dans des tentatives de construire une économie « verte » avec de nouveaux arrangements verts et même « rouges ».

Nous ne souhaitons pas que l’État capitaliste, raciste, hétéro-patriarcal, colonial et policier soit « vert », notre intention est d’abolir son existence même.

Nos vies dépendent de la santé et du bien-être de notre Mère la Terre et de tous ses enfants. Nos tactiques seront de plus en plus désespérées à mesure que l’air que nous respirons sera de moins en moins pur, que l’eau que nous buvons sera de moins en moins potable, que le sol où nous plantons sera plus pollué.

La défense des sites sacrés et des terres Autochtones sont les lignes de front sur lesquelles nous luttons pour notre existence. Si nous désirons exister, nous devons continuer à défendre le sacré et libérer Notre Mère la Terre. Défendre le sacré signifie riposter pour protéger Notre Mère la Terre, c’est-à-dire son existence même.

Le réchauffement climatique est une conséquence de la guerre du colonisateur contre notre Mère la Terre.

Pour arrêter complètement ces mines, ces centrales électriques, ces barrages et ces oléoducs, nous devons aussi arrêter la machine politique et les systèmes qui les engendrent.

Nous ne pouvons pas faire durer des modes de vie non-durables.
Le Capitalisme est l’ennemi de Notre Mère la Terre.

Vous êtes la prière de vos ancêtres pour la libération de notre mère la Terre.