Il y a de l’argent sale derrière la transition verte

Par Max Wilbert
22 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Je m’appelle Max Wilbert, co-auteur de Bright Green Lies, fondateur de Protéger Thacker Pass, et organisateur d’une communauté bio-centrée. J’utilise ce site pour partager des stratégies et explorer des domaines comme la durabilité, l’effondrement, l’empire, la résistance, l’activisme, le greenwashing [laver plus vert] et la justice. Merci de me lire.

Un criminel qui glisse quelques billets à un officier de police et repart libre. Un homme d’affaires qui achète un politicien avec une valise d’argent liquide. Nous concevons souvent la corruption dans ces termes évidents, et comme quelque chose qui se produit dans les pays pauvres, ailleurs.

Mais la corruption se présente souvent différemment.

Aux Etats-Unis, où je vis, la corruption est courante. Elle est aussi presque légale.

En fait, l’argent sale est devenu partie intégrante du tissus politique de notre nation. Ça a été normalisé, institutionalisé et même régulé. Et pourtant, les effets de cette corruption sont aussi insidieux et destructifs que les pots-de-vin les plus voyants.

La corruption est quelque chose de pourri dans notre système politique, et elle s’étend.

Cet article concerne la corruption américaine, mais l’histoire sera racontée en examinant une compagnie minière canadienne appelée Lithium Americas, qui travaille aux Etats-Unis par l’intermédiaire d’une succursale entièrement possédée par les Etats-Unis, Lithium Nevada Corporation.

Depuis deux ans et demi, je lutte contre Lithium Nevada pour l’empêcher de détruire Thacker Pass – un site crucial de biodiversité et un site sacré pour des Autochtones, site connu comme Peehee Mu’Huh dans la langue Paiute, qui se trouve dans le nord du Nevada, juste à côté de la frontière avec l’Oregon. Lithium Nevada, comme vous l’avez probablement deviné, veut transformer ce lieu en une mine de lithium à ciel ouvert.

C’est un lieu spécial. Thacker Pass abrite le tétra des armoises [sorte de sauge] en voie de disparition, l’antilope d’Amérique [seule et dernière représentante des antilocapridés], le cerf mulet et des aigles royaux. C’est un corridor de migration et un refuge climatique. C’est le bassin hydrologique des communautés locales et le site de deux massacres de Paiutes, dont celui du 12 septembre 1865, au cours duquel des soldats de l’Armée Américaine ont tué entre 30 et 50 hommes, femmes, enfants et vieillards, dans une attaque surprise à l’aube. Il a été reconnu par le Gouvernement Fédéral comme « District Culturel Traditionnel », un paysage d’une importance exceptionnelle pour l’histoire des Autochtones et leur identité culturelle.

Et en ce moment même, pendant que vous lisez ceci, c’est en train d’être détruit par une compagnie corrompue et un gouvernement corrompu. Des bulldozers roulent dessus, et des buissons de plusieurs siècles, des vestiges de milliers d’années et les vies de précieuses créatures du désert sont écrasés sous le métal.

Comment est-ce possible ? Comment, dans une démocratie où les gens ont le droit de protester, de se faire entendre, de commenter, de faire des pétitions, d’engager des poursuites en justice, comment est-il possible de voir un tel déni de justice ? Et, plus largement, comment est-il possible que notre système de gouvernement soit incapable de faire quelque chose face à la catastrophe écologique à laquelle nous sommes confrontés : la 6ème extinction de masse de la vie sur Terre ?

Une partie de la réponse est la corruption, que nous pouvons diviser en cinq catégories : le lobbying, la rédaction des lois, la politique de la « porte tournante », les contributions aux frais de campagnes, et la corruption de la communauté. Examinons-les l’une après l’autre, en utilisant Lithium Americas et Thacker Pass comme exemple.

Le lobbying : Comment les Grandes Compagnies y Gagnent un Accès Disproportionné Aux Élus

Le lobbying est fondé sur un principe simple : les officiels du gouvernement devraient écouter leurs électeurs.

Transparency International définit le lobbying comme « Toute activité entreprise pour influencer un gouvernement ou la politique et les décisions d’une institution en faveur d’une cause ou d’un résultat spécifique. »

« Même lorsqu’elles sont autorisées par la loi, » disent-ils, « ces actions peuvent devenir perturbatrices [nuisibles à la démocratie et la justice] si des niveaux d’influence hors de proportion existent – de la part de compagnies, d’associations, d’organisations et d’individus. »

Le lobbying d’aujourd’hui n’est pas la simple pratique de gens s’adressant à leurs élus. En fait, c’est une industrie à 3,73 milliards de dollars, étroitement régulée, dominée par des initiés et les plus grandes compagnies, mûrie par la corruption de la « porte tournante » et soutenue par au moins 3 ou 4 milliards de dollars de « lobbying de l’ombre » qui n’est ni régulé ni révélé au public de quelque manière que ce soit.

La régulation du lobbying est essentielle pour son propre fonctionnement en tant que méthode de corruption. Comme dit Ben Price, Directeur Organisationnel National au Fonds de Défense Juridique Environnementale de la Communauté, « la régulation n’est pas vraiment un moyen de réduire la corruption, mais plutôt, les règles légalisent la corruption en en définissant les limites au-delà desquelles elle ne serait plus permise. »

« Ce faisant, » ajoute-t-il, « le principal effet des règles est de protéger les dessous-de-table de la responsabilité légale en légalisant assez pour servir les buts des influenceurs législatifs des grandes compagnies. »

Comme la publicité, les grandes compagnies utilisent le lobbying parce que ça marche.

Des études ont montré que dépenser plus d’argent en lobbying et contributions aux campagnes électorales résultaient en des réductions immédiates d’impôts fédéraux, d’impôts d’état et en plus de contrats fédéraux. Une analyse, étudiant seulement les 200 compagnies les plus « actives politiquement », a découvert qu’elles avaient dépensé 58 milliards de dollars en lobbying auprès du gouvernement fédéral et en « contributions aux campagnes » entre 2007 et 2012, mais avaient reçu 4400 milliards en subventions fédérales, contrats, et autre soutien pendant la même période. C’est un retour sur investissement de 7580%.

Une autre étude a découvert un retour encore plus grand : « en moyenne, pour chaque dollar dépensé pour influencer la politique, les compagnies les plus actives politiquement ont reçu 760 dollars du gouvernement » – un profit de 76000%.

Les Grandes Compagnies Écrivent Nos Lois

Les grandes compagnies utilisent des lobbyistes parce que leur richesse leur permet d’avoir un accès disproportionné au gouvernement, ce qui signifie qu’ils peuvent établir des relations avec des politiciens et leurs équipes, influencer la politique, échanger des idées et même écrire la législation. Ils peuvent aussi corrompre des juges, comme le récent scandale autour de Clarence Thomas l’a montré. Mais ça va plus loin. Comme le note un rapport de la NPR [Radio Publique Nationale], « Il semble évident que les lobbyistes influencent la législation. Mais il est peut-être moins évident qu’ils écrivent souvent les lois – même mot à mot. »

Nos lois sont écrites par les grandes compagnies.

Ce n’est pas seulement un problème fédéral. Une enquête de USA Today de 2012 révéla que plus de 10 000 propositions de lois introduites dans les 50 états sur une période de 8 ans avaient été « presqu’entièrement copiées de textes écrits par des intérêts spéciaux. » Le rapport dit aussi que leur enquête avait détecté ces textes en utilisant des techniques automatisées, et que « le nombre réel est probablement bien plus élevé. »

Nos politiciens écrivent rarement des lois. En fait, les grandes entreprises et les lobbyistes écrivent des lois ; le Congrès vend les lois au public ; puis les lobbyistes paient leurs membres du Congrès en contributions à leurs campagnes, aux Comités d’Action Politique [Super PAC] et aux possibilités d’emplois dans la politique de la « porte tournante. »

La « Porte Tournante »

Un autre moyen de corruption devenu endémique dans le gouvernement de Etats-Unis est ce qu’on appelle la « porte tournante. »

La porte tournante fait référence à une pratique courante chez les employés des grandes compagnies, qui quittent leur emploi pour travailler au gouvernement, et vice versa. Il est tout à fait courant pour des employés du gouvernement et des élus de quitter ou terminer leurs mandats et d’obtenir immédiatement des emplois dans les industries qu’ils sont supposés réguler.

Pourquoi, demandez-vous ? L’Argent. Comme le dit un titre de presse « quand un membre du Congrès devient lobbyiste, il a, en moyenne, 1452% d’augmentation.

À l’occasion, on trouvera des histoires de lobbyistes que se sont fourvoyés dans la corruption pure et simple – Jack Abramoff, par exemple – mais ces histoires sont rares, pas parce que la corruption n’est pas courante, mais parce qu’il faut vraiment violer une loi en tant que compagnie : elle a écrit les lois. Et elle l’a fait délibérément pour rendre sa corruption et son influence sur les campagnes électorales légales.

Dès 2016, environ la moitié des Sénateurs et un tiers des Représentants sont devenus lobbyistes pour toucher leurs chèques. C’est aussi courant chez les Démocrates que chez les Républicains.

Les Activités de Lobby de Lithium Nevada Corp. (au moins celles que nous connaissons)

Lithium Nevada a dépensé au moins 310 000 dollars en lobbying depuis 2016, par l’intermédiaire d’une compagnie de lobby appelée Harbinger Strategies.

Harbinger est « une firme de premier plan pour le gouvernement fédéral et les affaires politiques » qui a été fondée par, et employé des ex aides au Congrès et opérateurs politiques Républicains de haut niveau. Ils sont parmi les principaux lobbyistes à Washington D.C.et ont gagné au total 10,9 millions de dollars en 2021, d’une liste de clients parmi lesquels se trouvaient l’industrie aérienne, les grandes banques et firmes d’investissements, des compagnies minières, de biotechnologie, le complexe militaro-industriel, Facebook, des services d’électricité, General Electric, et l’industrie du pétrole et du gaz.

« Nous utilisons notre expérience d’anciens membres éminents des équipes des Principaux Dirigeants au Congrès et de l’Exécutif pour placer nos clients à la table où les décisions sont prises, » écrivent-ils sur leur site. Ils ajoutent : « [Harbinger est] fondé sur la conviction que chaque client mérite un partenaire expert des questions législatives » – un « modèle de boutique » – qu’ils utilisent pour une raison simple : ça donne des résultats. »

Dans l’état du Nevada, Lithium Nevada Corporation a loué au moins 4 lobbyistes depuis 2017, de deux firmes : Argentum Partners, une firme de communications pour tous services stratégiques… avec une équipe de lobbyistes avides, énergiques et expérimentés, » et Ferrato Corporation, « une firme bipartisane pour tous services d’affaires publiques. »

En particulier, parmi les lobbyistes d’Argentum pour Lithium Nevada, on trouve Mike Draper, qui « était à la tête des relations et des affaires publiques pour la planification, l’autorisation, la construction et l’ouverture du Gazoduc Ruby, le plus grand gazoduc d’Amérique du Nord. » Des Tribus et des écologistes se sont farouchement battus contre le gazoduc Ruby en 2009 et 2010.

Contributions aux Campagnes Électorales

Une autre technique de légalisation de la corruption sont les « contributions aux campagnes », également nommées dons aux politiciens candidats.

Beaucoup de pays dans le monde ont mis des limites strictes à la somme d’argent que les gens peuvent donner aux candidats, ou ont même des campagnes politiques financées par le gouvernement, ce qui supprime presqu’entièrement l’influence de l’argent. Les Etats-Unis ne font pas partie de ces pays.

Les élus aux Etats-Unis ont désespérément besoin d’argent. Le Sénateur moyen doit trouver 14 000 dollars par jour, juste pour rester en place – et cela dès qu’il a été élu une fois. C’est aussi vrai pour les Démocrates que pour les Républicains, raison pour laquelle les grandes compagnies, directement ou par l’intermédiaire de leurs lobbyistes ou employés, misent généralement sur les deux en donnant aux deux partis politiques.

Par exemple, Jonathan Evans, PDG de Lithium Americas Corporation, a donné au moins 10 250 dollars aux candidats entre 2021 et 2022, parmi lesquels Catherine Cortez Mastow (Sénatrice Démocrate du Nevada) et Mark Amodei (Gouverneur Républicain du Nevada). George Ireland, Président de Lithium Americas, a donné au moins 19800 dollars à des candidats depuis 2011, dont 500 dollars pour la campagne de Trump et 6600 à John Hickenlooper. Les données de OpenSecret.org montrent que 7 autres employés, membres du Conseil d’Administration et parties associées ont donné au moins 10819 dollars de plus aux candidats entre 2018 et 2022.

Ces montants ne comprennent pas les contributions BEAUCOUP plus importantes, données par des employés et des membres de la famille de Harbinger Strategies, qui ont donné 392 842 dollars aux candidats pour la seule élection de 2020.

Beaucoup de ces gens donnent un montant équivalent à la limite légale, ce qui implique que si la limite était plus haute, ils donneraient plus – et peut-être essaieraient de trouver des moyens pour contourner les limites des contributions par l’intermédiaire des « Super PACs » et d’autres techniques d’argent caché.

Souvenez-vous que moins d’1,5% des Américains ont donné plus de 200 dollars aux candidats ou aux partis au cours de n’importe quelle année. C’est le domaine des riches.

Les Dessous de Table

L’argent de Lithium Americas est bien employé.

Dans ce qui semble être une contrepartie pour leur lobbying et leurs contributions aux campagnes, Lithium Americas Corporation a obtenu 8 637 357 dollars en réductions d’impôts de l’état du Nevada, entre autres un abattement partiel de taxes sur les ventes de 5 millions, un abattement de l’impôt sur la propriété de 3,3 millions et environ 225000 dollars d’abattements sur la taxe sur la masse salariale. Cet argent n’est plus disponible pour les écoles, la santé, les services sociaux, l’assistance aux petites entreprises, les programmes environnementaux, etc.

Par le Gouvernement Fédéral, Lithium Nevada a reçu un prêt du “Programme de Prêt pour la Fabrication de Véhicules à la Technologie Avancée » (ATVM) du Département de l’Energie, qui couvrira probablement « jusqu’à 75% des coûts de construction à Thacker Pass.

Ce programme de prêts offre des conditions extrêmement favorables équivalant à une subvention de 3 milliards de dollars US.

Selon une estimation très prudente, pour des dons de, disons, 400 000 dollars en lobbying et contributions des employés aux campagnes électorales, Lithium Americas peut espérer un retour sur investissement de 2100 % – et cela sans même considérer l’énorme valeur financière du prêt ATVM.

Corruption au niveau local

La corruption politique va souvent de pair avec la corruption au niveau local.

Le projet de Lithium Americas de détruire Thacker Pass a créé une sérieuse opposition dans la communauté de fermiers et ranchers des zones rurales les plus proches de Thacker Pass, parmi les habitants de la ville proche de Winnemucca, de la part de groupes écologistes préoccupés par les effets sur la vie sauvage, les plantes, l’air et l’eau, et parmi les Tribus Autochtones inquiètes pour leurs sites sacrés et culturellement importants, leurs animaux et leurs plantes médicinales.

La réaction était prévisible. Dans son livre Unearthing Justice : How to Protect Your Community From The Mining Industry, la militante anti-extractivisme Joan Kuyek décrit les mythes incessamment répétés par Lithium Americas et presque toutes les compagnies minières :

  • « La mine créera des centaines d’emplois et enrichira les gouvernements. »
  • « La mine peut enrichir les membres de la communauté et résoudre leurs problèmes sociaux et économiques. »
  • « Les techniques modernes assureront que la mine n’endommagera pas l’eau, l’air ou la vie sauvage. »

Quand ces mythes se révèlent faux, ils recourent à la corruption légalisée. À Thacker Pass, ça prend la forme d’un paiement par Lithium Americas d’une nouvelle école pour la communauté de Orovada, et la signature d’un accord avec un Membre d’un Conseil Tribal local pour la construction d’un centre culturel. Un membre de la tribu, mon amie Shelley Harjo, a répondu : « La promesse de quelques bâtiments et d’un centre culturel ne peuvent l’emporter sur la responsabilité que nous avons envers les ancêtres d’avant nous, ni nos obligations envers ceux encore à naître après nous. » Un autre dirigeant Tribal de la région dit des compagnies minières « Ils profitent de notre pauvreté. »

Cette pauvreté donne un puissant moyen de pression aux compagnies minières. Dans la communauté de Fort McDermitt, les rumeurs de corruption sont courantes.

L’Implication de Lithium America dans des Violations des Droits Humains Outremer

Lithium Americas a des relations d’affaires et personnelles qui recoupent celles de la compagnie Ganfeng Lithium (la plus grande compagnie de lithium au monde), propriété de l’Etat Chinois. En fait, Ganfeng et Lithium Americas sont copropriétaires d’une compagnie minière de lithium en Argentine, appelée Minera Exar.

Le projet minier de Minera Exar est situé dans les Andes, dans le « triangle du lithium », une région aride près des frontières du Chili et de la Bolivie. Au cours des années depuis lesquelles Minera Exar a des activités dans la région, elle a – comme d’autres compagnies d’extraction de lithium dans la même zone – été critiquée pour de graves violations des droits humains et de l’environnement.

Le Washington Post, en enquêtant sur ces violations, écrivit :

« Les compagnies minières ont extrait depuis des années des milliards de dollars de lithium de la région d’Atacama… Mais les Atacama pauvres n’ont pas vu beaucoup de ces richesses… une compagnie de lithium, une entreprise commune Canadienne-Chilienne appelée Minera Exar, a passé des accords avec six communautés aborigènes pour ouvrir une nouvelle mine. L’opération devrait rapporter environ 250 millions par ans en ventes, tandis que chaque communauté recevra un paiement annuel – de 9000 à 60000 dollars – pour des droits étendus sur la surface et l’eau.

L’article ajoute :

« Yolanda Cruz, une dirigeante du village en Argentine, dit qu’elle avait signé [les accords de bénéfices de la communauté avec Minera Exar], mais que maintenant, elle le regrette. À l’époque, elle appréciait la possibilité de créer des emplois pour son village. Mais maintenant, elle s’inquiète, ‘nous allons nous retrouver sans rien’, dit-elle. ‘Le fait est que les compagnies nous mentent – c’est la réalité. Et parfois nous nous contentons de ne rien dire’ dit-elle. ‘Nous ne disons rien mais nous serons ceux qui en pâtirons quand le temps aura passé.’ »

Pendant ce temps, Ganfeng Lithium a annoncé récemment des projets de mines pour les métaux de batteries dans la région de Xinjiang, en Chine, où le Gouvernement Chinois détient et emprisonnent des Ouïghours et d’autres Musulmans pour des travaux forcés et de l’endoctrinement dans des camps.

Gaspillage de Fonds Gouvernementaux

On nous dit que le principal objectif de l’extraction de lithium à Thacker Pass est de réduire l’émission de gaz à effets de serre. C’est un mensonge de plus, un nouveau type de laver plus vert pour les grandes compagnies, qui devient de plus en plus commun. En fait, de nombreuses analyses montrent qu’en réalité, les réductions d’émissions par le passage aux véhicules électriques sont mineures.

La production d’un seul véhicule électrique produit des émissions de gaz à effets de serre – en moyenne 9 tonnes. Cette moyenne s’élève à mesure que la taille des véhicules électriques augmente fortement. Plus ont produit de véhicules électriques, plus il y a d’émissions de gaz à effets de serre. Ainsi, alors que les véhicules électriques réduisent les émissions, comparés aux véhicules à essence, les plus gros véhicules électriques ne les réduisent pas beaucoup. Une analyse du Centre Interdisciplinaire Pour la Justice Environnementale dit que l’électrification des véhicules aux Etats-Unis ne réduira les émissions au niveau national que de 6%.

De plus, la production de lithium à Thacker Pass exigera 700 000 tonnes par an de produits du raffinement du pétrole – du souffre, peut-être largement fourni par les Sables Bitumineux d’Alberta. Tandis que Thacker Pass reçoit des milliards en subventions du gouvernement, les émissions de carbone continuent à augmenter.

Le militant écologiste Paul Hawken, autre exemple, ne met pas les véhicules électriques dans ses 10 meilleures solutions pour le climat. En fait, c’est la 24ème de sa liste, avec dix fois moins d’effet que de réduire le gaspillage alimentaire, près de six fois moins d’effet que l’élimination de l’utilisation de réfrigérants, qui sont de puissants gaz à effets de serre, et derrière des solutions comme la restauration des forêts tropicales (environ 5 fois plus efficace que les véhicules électriques) et la protection des tourbières (plus de 2 fois plus efficace).

La corruption et le gaspillage vont la main dans la main. Les données montrent clairement que si notre but est de réduire les émissions de gaz à effets de serre, donner des subventions pour la mine de lithium de Thacker Pass n’est pas un bon usage des fonds gouvernementaux. C’est du gaspillage.

Si on veut vraiment donner des fonds gouvernementaux pour arrêter efficacement le réchauffement climatique, donner de l’argent aux industries minières est exactement ce qu’il ne faut pas faire.

Plutôt, commencez par les droits des femmes, l’éducation des filles, et rendez disponibles la contraception et le planning familial. Commencez par des initiatives de relocalisation économique. Commencez par isoler les logements convenablement, ce qui pourrait avoir le plus grand effet immédiat sur l’impact du carbone. Commencez par des initiatives de réduction de la demande.

Cessez de gaspiller l’argent des contribuables en subventions pour des entreprises de destruction de la Terre, et commencez par des actions qui comptent vraiment.

La Banalité du Mal

La corruption de Lithium Americas me rappelle ce que la philosophe politique Hannah Arendt appelait « La Banalité du Mal. » À propos d’Eichmann, un officier Nazi qui fut l’un des principaux organisateurs de l’Holocauste, Arendt explique qu’Eichmann ne ressentait pas la culpabilité ; en fait, il n’avait jamais pensé que ce qu’il faisait pouvait être mal : « Il faisait son ‘devoir’… ; il n’obéissait pas seulement aux ordres, il obéissait aussi à la ‘loi’. »

[…]

Lithium Americas n’extermine pas les gens, ce n’est même pas la « pire » des compagnies minières. Ils peuvent même avoir agi entièrement dans les limites de la loi. Et pourtant, ils sont complices d’un génocide culturel, de la destruction écologique pour des gains personnels, et, ce qui pourrait être un crime encore plus grand contre le futur : faire passer pour verte et positive leur destruction, créant ainsi plus d’incitations financières et politiques pour d’avantage de cette folie.

Ils croient que ce qu’ils font est bien et ils « suivent les règles. »

Et Maintenant ?

La corruption à Thacker Pass n’est pas unique. Le lobbying, les contributions aux campagnes électorales, le ‘laver plus vert’, et les pots-de-vin à la communauté sont courants aux Etats-Unis et dans la plupart des pays du monde. Je crois qu’il est vraisemblable qu’il y ait encore plus de corruption dont nous ne savons rien. Peut-être qu’il y a vraiment des échanges de valises pleines de billets. Nous ne pouvons que faire des conjectures. Et, cet article n’a même pas commencé à parler de la complicité du gouvernement dans la violation des lois, la corruption et les violations éthiques à Thacker Pass – une histoire, par certains aspects, encore plus sordide.

Tout cela explique en partie pourquoi les analyses universitaires des Etats-Unis tendent à montrer la « domination de l’élite économique » plutôt qu’une vraie démocratie électorale ou du pluralisme. Les riches dirigent notre pays (et le reste du monde). Notre gouvernement est corrompu, les multinationales sont omniprésentes, et notre monde est détruit.

Pour beaucoup, la situation dans laquelle nous nous trouvons est paralysante. Que pouvons-nous faire face à cela ?

Quand j’ai commencé à protéger Thacker Pass et établi un camp de protestation sur le site où la mine doit être creusée, en plein hiver 2021, je n’avais pas d’illusions. Je savais que les tribunaux n’allaient pas nous sauver. Rappelez-vous, les lois ont été écrites par les grandes entreprises. Je savais que les commentaires publics ne marcheraient pas ; les règles sont écrites pour favoriser les intérêts des grandes entreprises. Je savais que le gouvernement ne serait d’aucune aide, vu que les politiciens sont pour la plupart achetés et payés. Je savais même que les façons standard de protester ne seraient probablement pas efficaces, vu les tactiques de répression et les stratégies de diviser-pour-régner qui ont été depuis des siècles celles des grandes entreprises et des colonisateurs.

En tant que société, nous nous trouvons au cœur de la 6ème extinction de masse, d’une catastrophe climatique et apparemment, d’un dépassement terminal. Et, comme mouvement écologiste, malgré notre action courageuse et inspirée, nous avons été insuffisants.

C’est pourquoi, depuis des années, j’appelle à une révolution écologique – une transformation fondamentale de la société – et m’organise pour faire qu’elle se produise.

Que vous pensiez que c’est nécessaire ou non, nous sommes tous d’accord sur le fait que ce que nous faisons ne marche pas. Je n’ai pas toutes les réponses. Mais je sais qu’il est temps d’aller plus loin.

Par Haul NO!
Également publié par Indigenous Action
22 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La controverse à propos de cette mine dure depuis des décennies. Pour plus de précisions, voir l’article de 2011. Obama avait prononcé un moratoire de 20 ans, immédiatement levé quand Trump est arrivé au pouvoir. Biden, ex-vice Président d’Obama, n’a rien fait pour le rétablir. Ch. P.

Des travaux à l’explosif, souterrains et en surface, ont commencé à la Mine Pinyon Plain / ex-Canyon, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon.

Des travailleurs sont prêts à commencer l’extraction d’uranium de la mine. Selon le Service des Forêts, les ouvriers font exploser la roche tous les jours, mais le minerai n’est pas encore déplacé.

Quand Energy Fuels commencera à transporter le minerai radioactif, ils ont l’intention d’en transporter 30 tonnes par jour à travers le Nord de l’Arizona, jusqu’à l’usine de traitement de la compagnie, 480 km plus loin.

Le Grand Canyon, le site sacré de Red Butte, l’eau si précieuse et les communautés habitant le long du trajet sont en danger !

Comme toutes les options légales ont échoué, nous avons besoin de toute votre aide pour organiser des actions et empêcher cette catastrophe nucléaire d’empoisonner nos communautés de façon irréversible

Allez sur notre chaine télégramme pour participer à des actions et du soutien : https://t.me/haulno
Pour plus d’informations et faire des dons pour la défense en justice : www.haulno.com


Trajet de transport de la Mine Pinyon Plain/Canyon, des Faits :
• Distance totale 480 kilomètres.
• 12 camions avec la capacité de transporter jusqu’à 30 tonnes par jour de minerai hautement radioactif.
• Les chargements seulement couverts d’une mince toile cirée, comme seule protection de l’uranium et de la contamination de l’environnement.
• Le trajet projeté traversera des zones très peuplées, comme Valle, Williams et Flagstaff ; et des zones rurales de la Réserve Navajo, passant entre autres par Cameron, Tuba City et Kayenta ; près de la Réserve Hopi, et arrivera finalement à l’usine de traitement d’Energy Fuel White Mesa, à seulement 4,8 kilomètres de la communauté Ute de Ute Mountain, à White Mesa, en Utah.

#haulno #pasdetransportduranium #stoppinyonplainmine #bloquerlaminepinyonplain
#nonukes #pasdenucleaire
#dontnukethegrandcanyon #nepasnucleariserlegrandcanyon

Commentaire de la vidéo par Klee Benally. La traduction est dans le texte ci-dessus.

Par Brenda Norrell, Censored News
Également publié par Indigenous Action
14 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La firme privée TigerSwan avait été embauchée par Energy Transfer pour espionner et combattre les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock. Après 2 ans de bataille en justice, The Intercept a pu publier 50000 documents “secrets” de TigerSwan. Quelques extraits dans l’article de Brenda Norrell publié le 14 avril 2023.

***

The Intercept et Grist ont commencé à publier des nouveaux documents de TigerSwan, dans une nouvelle série sur les mercenaires payés par le Dakota Access Pipeline. Ils ont maintenant 50 000 documents d’espionnage de TigerSwan, et 9 000 autres encore disputés au tribunal actuellement. Les documents révèlent que TigerSwan espionnait les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, dans le Dakota du Nord, de Bold Iowa et d’autres lieux.

Les journalistes Alleen Brown et Naveena Sadavisam exposent les nouveaux documents dans leur article Après avoir espionné à Standing Rock, TigerSwan démarchait d’autres compagnies pétrolières avec sa ‘Contre-insurrection’ Anti-Protestataires’.

L’article fait suite à une onéreuse bataille en justice par The Intercept pour obtenir la publication des documents. La Cour Suprême du Dakota du Nord a ordonné la publication après qu’on ait découvert que TigerSwan opérait sans autorisation dans le Dakota du Nord.

« Les documents publiés fournissent des détails étonnants sur la façon dont TigerSwan utilisait la surveillance des réseaux sociaux, la surveillance aérienne, des écoutes radio, du personnel infiltré et des bases de données par abonnement, pour constituer des listes de surveillance et des dossiers sur les activistes Autochtones et les organisations écologistes, » écrit The Intercept. Voir l’article (en anglais) sur le site The Intercept.

Le journaliste, activiste et réalisateur Paiute Myron Dewey était de ceux que TigerSwan espionnait et harcelait à Standing Rock en 2016-2017, comme il est révélé dans les nouveaux documents que la Cour a ordonné de publier.

Mardi dernier, le chauffard qui a tué Myron Dewey sur une piste isolée, près de sa maison familiale à Yomba, dans le Nevada, a, à la surprise générale, décidé de plaider coupable auprès d’un nouveau procureur à qui l’affaire a été confiée dans le Comté de Nye, Nevada. John Walsh a plaidé coupable d’un chef d’accusation moins grave, homicide involontaire par infraction routière.

Le document ci-dessous, qui montre que TigerSwan harcelait Myron Dewey et le rappeur Prolific à Standing Rock, le 17 décembre 2016, est l’un des nouveaux documents de The Intercept. Lien :
https://www.documentcloud.org/documents/23773105-tigerswan-document-daily-intelligence-update-20161217

Activités significatives : trajet d’un véhicule d’opposants, parmi lesquels Myron Dewey et le rappeur Prolific, les opposants sont entrés sur l’autoroute 1806 par la route CR136A, les réseaux sociaux montrent, dans les rubriques évènements, les opposants discutant leur trajet; sur la base des informations des réseaux sociaux et d’un reportage, le trajet probable est montré en rouge sur la carte ci-dessus. Un trajet alternatif est indiqué en jaune.

Ci-dessous : Extrait d’un fichier de TigerSwan tout juste publié : Le pouvoir du mouvement global a son cœur à Standing Rock

Le mouvement NoDAPL s’étend bien au-delà de la Rivière Canonneball, Dakota du Nord. Le Message de Standing Rock a été propagé par les réseaux sociaux et a atteint une audience globale. Des activistes ‘inspirés’ par Standing Rock dans tout le pays et le monde ont entrepris des actions contre tous les actionnaires de DAPL, même si la relation est ténue (Fonds Mutuel ODIN, le Fonds de Pensions du Gouvernement Norvégien, Wells Fargo, la Société Générale, la Bank of America…) Des activistes étrangers sont venus à Standing Rock (des Sami, Peuple Autochtone de Norvège, des Activistes Palestiniens) pour participer à la protestation organisée en solidarité avec Standing Rock. Les Protestataires de Standing Rock ont obtenu que des Officiels haut placés de l’Organisation des Droits Humains des Nations Unies rendent visite aux protestataires pour valider les proclamations de violation des droits humains, en plus d’Observateurs de l’ACLU [American Civil Liberties Union] sur le site.

Ci-dessous : La première série de documents montre à quel point le DAPL était ébranlé par la participation de célébrités, la présence du Président de Standing Rock aux Nations Unies, Bernie Sanders, le drapeau Palestinien et de grandes organisations. Le document est tiré d’une opération de publicité de TigerSwan pour trouver plus d’emploi, pousser les constructeurs d’un autre oléoduc à espionner la résistance.

Montre divers groupes d’opposition au DAPL : Tribus Autochtones, plus de 100 tribus et groupes. Célébrités : Susan Sarandon, Willie Nelson, Shailene Woodley, Amy Goodman (a fait des interviews sur le site), Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Katy Perry, Mark Ruffalo, Rosario Dawson, Ben Affleck, Neil Young (chanson anti-DAPL). David Archambault II, Président des Sioux de Standing Rock reçu au Conseil des Droits Humains des Nations Unies à Genève. Organisations contre le Changement Climatique : 350.org, Sierra Club, Food & Water Watch, Collectif FANG, etc. Drapeau palestinien.


Ci-dessus : TigerSwan utilisait des drones et des hélicoptères d’espionnage


Image d’une présentation d’une « Mise à Jour Quotidienne » de TigerSwan de janvier 2017, montrant le personnel de TigerSwan au travail. North Dakota Private Investigative and Security Board


Ci-dessus : Un fichier d’espionnage de TigerSwan à Bold Iowa. Les mercenaires payés par le Dakota Access Pipeline qualifiaient les Protecteurs de l’Eau de Bold Iowa de « belligérants ».
TigerSwan espionnait et harcelait les médias, entre autres le journaliste Paiute Myron Dewey, Amy Goodman de Democracy Now, et moi-même, éditrice de Censored News, comme il est révélé dans les documents publiés par The Intercept et Grist. TigerSwan utilisait sa surveillance des médias comme pub pour plus de travail d’espionnage pour d’autres compagnies pétrolières.
TigerSwan a fait de sa surveillance à Standing Rock une source de profits potentielle, utilisant son PowerPoint [une application de Microsoft] dans ses pubs pour du travail d’espionnage pour d’autres compagnies pétrolières et constructeurs d’oléoducs.


Moteurs extérieurs : D. Alliance Historique Réussie (Droits des Premières Nations et Changement Climatique. 3) Sandpiper bloqué, « Délais régulateurs sans précédents et des irrégularités ont entravé le projet Sandpiper depuis que les demandes d’autorisation ont été déposées, il y a presque 3 ans. 4) le Keystone bloqué : TransCanada cherche à obtenir 15 milliards de dollars de dommages et intérêts du gouvernement des USA.

TigerSwan a même harcelé la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, en espionnant pour de l’argent.

B. Les Nations Unies sur Standing Rock – publié le 15 novembre par le Haut Commissaire aux Droits Humains : « C’est une réponse troublante à des gens qui entreprennent une action pour protéger les ressources naturelles et le territoire ancestral face à une activité cherchant des profits ». « L’utilisation excessive de l’appareil sécuritaire pour réprimer des protestations contre des activités commerciales qui sont considérées comme violant les droits humains n’est pas correct et contraire au Principes des Nations Unies sur les Affaires et les Droits Humains. »

Le Modèle d’Opposition de TigerSwan était utilisé pour faire d’autres PowerPoint potentiels pour d’autres compagnies pétrolières et constructeurs d’oléoducs.

The Intercept décrit la bataille pour ces documents

« Une requête de révélation, qui faisait partie de l’affaire, a forcé des milliers de documents internes de TigerSwan à être mis dans le fichier publique. Les avocats D’Energy Transfer se sont battus pendant près de deux ans pour que les documents restent secrets, jusqu’à ce que la Cour Suprême du Dakota du Nord décide, en 2022, que le matériau relevait du statut de fichiers publiques de l’état », dit The Intercept.
« À cause d’un arrangement entre le Dakota du Nord et Energy Transfer, qui autorise la compagnie minière à peser sur la décision de quels documents peuvent être rédigés, l’état doit encore publier 9000 pages au contenu qu’Energy Transfer lutte pour qu’il reste caché au public, au moins pour le moment.

Par Terry Rambler, Président de la Réserve Apache San Carlos
Publié sur Censored News
4 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

NATION APACHE SAN CARLOS – Le Président de la Réserve Apache San Carlos, Terry Rambler, a vivement critiqué des rapports selon lesquels le Gouvernement Biden se prépare à approuver le projet de mine de cuivre Resolution, qui profanerait une terre sacrée pour les Autochtones, à Oak Flat, dans la forêt de Tonto, à un peu plus de 110 km à l’est de Phoenix. « Anéantir Oak Flat pour une mine de cuivre serait une grave violation des droits humains d’Autochtones et une catastrophe écologique, » dit le Président Rambler. « Seuls la Chine et les actionnaires des deux plus grandes compagnies minières du monde en bénéficieraient. »

La compagnie Resolution Copper veut creuser une des plus grandes mines de cuivre du monde, selon une méthode qui détruirait Oak Flat, qui est classé sur le Registre National des Sites Historiques comme Propriété Culturelle Traditionnelle.

« Oak Flat est au centre d’un paysage régional culturel, et le fait que ce site sacré soit physiquement détruit par le développement de la mine Resolution Copper cause beaucoup d’angoisse à toutes les tribus (neuf) avec lesquelles nous travaillons, » selon un témoignage au Congrès en 2021, par la Recherche Anthropologique de Tucson.

Presque toutes les Tribus d’Arizona s’opposent à la Mine Resolution, avec l’Association Intertribale d’Arizona. Des organisations nationales tribales s’opposent aussi à la Mine Resolution et ont témoigné devant le Congrès.

«19 des 22 tribus d’Arizona soutiennent la préservation d’Oak Flat, » dit le Président Rambler. « Les communautés tribales d’Arizona ont fortement soutenu Joe Biden à l’élection de 2020 et lui ont procuré le vote de l’état. Ce soutien politique sera sérieusement érodé par la destruction d’Oak Flat. »

Resolution Copper appartient à la compagnie Anglo-Australienne Rio Tinto (55%) et au Groupe BHP (45%). Le principal actionnaire de Rio Tinto est la compagnie chinoise d’état Aluminium Corporation of China, qui détient près de 15% des actions de Rio Tinto. Le principal client de Rio Tinto est la Chine, où 57% de ses ventes ont été réalisées l’an dernier.

Resolution Copper ne s’est jamais engagé à traiter le cuivre aux Etats-Unis qui n’ont que trois petites unités de fusion pour commencer le processus de raffinement du cuivre. Le manque de capacité de fusion a eu pour conséquence que 25% du cuivre brut extrait aux Etats-Unis est exporté outremer, selon le rapport sur le cuivre de 2022 de l’Étude Géologique des Etats-Unis.

« Non seulement la Mine Resolution détruira notre site le plus sacré, mais son cuivre sera exporté pour être traité, très vraisemblablement en Chine, » dit le Président Rambler.

Rio Tinto et BHP sont tristement connus pour avoir détruit des sites Autochtones partout dans le monde. En 2020, Rio Tinto a détruit un site vieux de 46000 ans, dans la Gorge de Juukan, en Australie. La destruction a soulevé l’indignation du monde, ce qui a forcé les dirigeants de Rio Tinto à promettre de ne plus jamais entreprendre une telle action.

« C’est notre responsabilité collective de nous assurer que la destruction d’un site d’une importance culturelle si exceptionnelle ne se produira plus jamais » déclare la compagnie sur son site web.

« En dépit de la promesse de Rio Tinto, la compagnie est sur le point d’infliger un nouveau coup à une terre Autochtone sacrée et irremplaçable, » dit le Président Rambler. « Les promesses de la compagnie ne signifient rien. »

Le Gouvernement Biden ignore aussi les experts qui ont découvert que cette mine allait faire baisser l’approvisionnement en eau de la région et produire un des plus grands sites de déchets toxiques sur terre, ce qui constitue une grave menace pour les générations futures.

Des experts en eau ont calculé que la Mine Resolution consommera près d’un milliard de litres d’eau – ce qui suffirait à 149000 foyers par an, pendant 40 ans – pendant la pire méga sècheresse de l’histoire de l’Arizona. Pomper l’eau souterraine menacera la fourniture d’eau à la ville de Superior, à Queen Creek, à la Vallée de l’East Salt River et à une grande partie de la Forêt Nationale de Tonto.

Le Département [ministère] de l’Agriculture des Etats-Unis (USDA – titulaire Tom Vilsack), dont dépend le Service des Forêts, a indiqué avoir l’intention d’avancer la publication de la Déclaration Finale d’Impact Environnemental (FEIS) au plus tôt, bien qu’il n’ait pas engagé la consultation formelle, exigée par la loi, avec la Tribu. La publication de la FEIS entrainera un délai maximum de 60 jours pour que le Service des Forêts donne Oak Flat à Resolution Copper.

« La décision attendue du Gouvernement de passer au-dessus de la consultation de la Tribu détériore sérieusement la relation de gouvernement à gouvernement entre la Tribu et le gouvernement fédéral, » dit le Président Rambler. « C’est un grave abus de confiance, non seulement avec la Tribu Apache San Carlos, mais avec toutes les communautés Autochtones du pays. »

Homer Wilkes, Sous-Secrétaire de l’USDA aux Ressources Naturelles et l’Environnement, dit au Conseil lors d’une réunion spéciale le 28 mars, qu’il aviserait le Président Rambler au moins 60 jours avant que la FEIS publiée. Le Dr. Wilkes n’a pas dit quand la FEIS sera publiée, mais a indiqué que le Service des Forêts s’activait pour finaliser le rapport.

Le Sous-chef du Service des Forêts Troy Heitheker dit aussi que le Service des Forêts avait abandonné la promesse faite à la Tribu en février 2022 de signer un Protocol d’Accord avec la Tribu qui définirait les paramètres pour une consultation formelle qui se tiendrait avant la publication de la FEIS.

« L’USDA est sur le point d’avancer la publication de la Déclaration Finale d’Impact Environnemental après avoir fait des promesses répétées à la Tribu de ne pas le faire avant qu’un Protocol d’Accord soit signé et qu’une consultation significative ait eu lieu, » dit le Président Rambler.

La Tribu avait porté plainte au niveau fédéral en janvier 2021, après que le Gouvernement Trump ait publié sa FEIS, indiquant que le rapport environnemental violait de nombreuses lois fédérales. La plainte avait été suspendue par la Cour après que le Gouvernement Biden ait retiré la FEIS. La plainte de la Tribu sera réactivée dès que la nouvelle FEIS sera publiée. Une deuxième plainte fédérale, qui avait été déposée par la Coalition de Réforme de l’Extraction Minière en Arizona, a également été suspendue et sera réactivée aussi.

« Le Gouvernement Biden doit être tenu pour responsable devant une Cour fédérale pour sa violation flagrante de lois fédérales et le rejet de sa promesse d’avoir des consultations de bonne foi avec la Tribu, » dit le Président Rambler. « L’engagement du Gouvernement Biden avec le Pays Indien sera sérieusement érodé s’il approuve cette mine. »

Par Indigenous Action
4 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le 30 mars 2023, une déclaration a été publiée par les services administratifs de la Ville-Etat du Vatican, condamnant les « actes de violence, d’oppression, d’injustice sociale et d’esclavage, y compris ceux commis contre les Autochtones. » L’Eglise Catholique a déclaré qu’elle « … répudiait tous ces concepts qui ne reconnaissaient pas les droits humains inhérents des Peuples Autochtones, y compris ce qui est maintenant connu comme ‘doctrine de la découverte’ légale et politique. »

Nous avons l’habitude des supercheries de l’église, cette « répudiation » n’est pas une exception.

Les mots de l’Eglise Catholique ne sont qu’une tentative de limiter les dégâts et de minimiser leur héritage génocidaire, tout en obscurcissant ses profits encore tirés de la perpétuation de la violence coloniale.

En 1493, la Bulle Papale « Inter Caetera », fut prononcée par le Pape Alexandre VI. Le document établissait la « Doctrine de la Découverte » et était crucial pour la stratégie de christianisation de l’Espagne, afin de s’assurer le « droit exclusif » de réduire les Peuples Autochtones en esclavage et de s’emparer des terres envahies par C. Colomb l’année précédente. Ce décret exprimait clairement la menace du Pape d’assimiler de force les Peuples Autochtones au Catholicisme afin de renforcer l’ « Empire Chrétien. » Cette doctrine de « civilisation » a conduit à des générations successives de guerres de génocide et d’écocide menées par les colonisateurs européens contre les vies, les terres, l’esprit des Autochtones et le monde vivant de tous les êtres apparentés. « La Destinée Manifeste », l’intensification de l’invasion des terres Autochtones aux soi-disant Etats-Unis, était inspirée et ratifiée par cette « Doctrine » religieuse.

En 1823, la « Doctrine de la Découverte » fut inscrite dans la loi des Etats-Unis pour nier les droits à la terre des Peuples Autochtones, dans une affaire devant la Cour Suprême, Johnson v. McIntosh. Au cours d’une décision unanime, le Juge en chef John Marshall écrivit que les nations Chrétiennes européennes avaient assumé le contrôle complet des terres de l’ « Amérique » pendant l’ « Âge de la Découverte. » Et en déclarant leur « indépendance » de la Couronne d’Angleterre en 1776, il nota que les Etats-Unis avaient en fait et donc par la loi, hérité l’autorité de ces terres de la Grande Bretagne, en dépit de l’occupation par les Autochtones, qui étaient des païens… » Selon cette décision, les Peuples Autochtones n’avaient aucun droit comme nations indépendantes, mais seulement comme locataires ou résidents des Etats-Unis sur leurs propres terres. La Bulle Papale inter caetera était inscrite dans la loi des Etats-Unis et continue d’être la base de la domination coloniale légale sur la vie Autochtone.

La Doctrine de la Découverte est contestée depuis longtemps par les Peuples Autochtones. Depuis les années 1970, de nombreuses délégations se sont rendues au Vatican et exigé la répudiation. Dans le territoire occupé d’Hawaï, une cérémonie annuelle au cours de laquelle la Bulle Inter Caetera est brûlée, se tient depuis 1997.

En réaction à la répudiation de l’Eglise Catholique, des organisations Autochtones ont critiqué la déclaration et exprimé l’exigence que l’Eglise Catholique assume sa « responsabilité. » Deborah Parker, Présidente de la Coalition Nationale Amérindienne pour la Guérison des Pensionnats, a déclaré : « Tandis que la décision du Vatican de renoncer à la Doctrine de la Découverte est celle qu’il fallait prendre, elle minimise le rôle de l’Eglise et sa responsabilité pour le mal causé aux Autochtones. Elle ne change pas le fait que les opinions de l’Eglise ont donné la permission aux colonisateurs de prendre les terres des Autochtones et de les assimiler… Nous exigeons plus de transparence, entre autres l’accès aux documents des pensionnats Indiens, qu’elle a refusé de nous communiquer. Nous exigeons que l’Eglise rende aux Nations Tribales les terres sur lesquelles elle a géré les pensionnats Indiens. Nous exigeons que l’Eglise soutienne la Proposition de Loi Vérité et Guérison, qui établirait une commission fédérale et effectuerait une enquête complète des politiques d’assimilation des pensionnats Indiens aux Etats-Unis. Et nous exigeons que l’Eglise respecte la souveraineté Tribale et les manières d’être des Autochtones. »

La découverte de 215 restes d’enfants Autochtones en 2021, dans une fosse commune d’une école résidentielle au « Canada », a déclenché une colère collective Autochtone face à l’héritage violent de l’éducation coloniale forcée. La stratégie des pensionnats ou écoles résidentielles, comme elles sont appelées au soi-disant Canada, faisait partie d’une guerre politique, religieuse et idéologique contre les Peuples Autochtones, qui visait les enfants.

En 2007, après des décennies de demandes de réparations au soi-disant Canada, un accord a été trouvé, dans le cadre du plus grand recours collectif auquel le gouvernement colonial ait jamais été confronté. L’accord comprenait le paiement d’une « expérience commune » de 10 000 dollars à environ 90 000 personnes qui avaient survécu aux écoles résidentielles, avec en plus 3000 dollars pour chaque année pendant laquelle ils avaient été retenus dans les écoles. Environ 200 millions de dollars ont été alloués aux programmes de guérison et d’éducation. Dans le cadre de cet accord, l’Eglise Catholique a payé 50 millions de dollars et a offert de payer 30 millions de plus.

Un groupe appelé la Commission Vérité sur le Génocide au « Canada », qui a accusé les écoles résidentielles d’être responsables de la mort et de la disparition de milliers d’enfants Autochtones, a rejeté l’accord et déclaré « Ce pot-de-vin, ce bâillon légal est présenté comme une ‘résolution’ définitive des plaintes des survivants des écoles résidentielles, comme si des crimes innommables comme les stérilisations de masse, les tortures et les meurtres rituels pouvaient être résolus par, ou réductibles à une question d’argent… »

Le 1er avril 2022, le Pape s’est excusé pour le rôle de l’Eglise Catholique dans l’assimilation violente par les écoles résidentielles « canadiennes ». Dans une déclaration écrite, le Pape a reconnu le « manque de respect » colonial et l’assimilation forcée et dit : « Pour la conduite déplorable de ces membres de l’Eglise Catholique, je demande le pardon de Dieu et je veux vous dire de tout mon cœur : je suis absolument désolé. Et je me joins à mes frères, les évêques canadiens, pour vous demander pardon. »

Dans la récente déclaration de répudiation, l’Eglise Catholique a eu l’audace de dire qu’alors que tant de Catholiques « … avaient donné leur vie pour défendre la dignité des peuples [Autochtones]… De nombreux Chrétiens avaient commis des actes démoniaques contre des Autochtones, ce pourquoi des Papes récents avaient demandé pardon à de nombreuses occasions… Comme le Pape François l’a souligné, leurs souffrances constituent une sommation puissante d’abandonner la mentalité de colonisateur et d’avancer avec eux côte à côte, dans le respect mutuel et le dialogue, et de reconnaitre les droits et les valeurs culturelles de tous les individus et de tous les peuples. À cet égard, l’Eglise s’est engagée à accompagner les Autochtones et à appuyer les efforts visant à promouvoir la réconciliation et la guérison. »

Ils ont déclaré cette absurdité : « … l’Eglise s’est engagée à accompagner les Autochtones et à appuyer les efforts visant à promouvoir la réconciliation et la guérison. »

Mais nous entendons toujours des mensonges théocratiques de la part de religieux autoritaires et dogmatiques qui crachent toujours leurs textes tout en assassinant au nom de leur dieu.

Nous ne souhaitons pas être « accompagnés » par l’église pour guérir. C’est dans son ombre que nos traumatismes et blessures continuent. Nous refusons que notre agresseur nous tienne la main et essaie de définir les termes selon lesquels nous pourrions « guérir ». Des déclarations de remords historiques ne changent rien si les systèmes de domination coloniale et d’exploitation persistent.

L’Eglise demande directement pardon, « Ce n’est que justice de reconnaitre ces erreurs, d’admettre les terribles effets des politiques d’assimilation et la douleur ressentie par les Autochtones, et de demander pardon. »

À ceci nous déclarons que nous emmerdons leur pardon. Comment osent-ils demander « pardon » alors qu’ils sont sur un trône payé par le vol de richesses, de terres, de vies et de ressources partout dans le monde ? Nous attendons le jour où leurs murs d’effondreront autour d’eux et les empires construits par leurs idéaux ne seront plus que des cendres fumantes et des ruines.

La Chrétienté dans son ensemble est depuis longtemps l’institution primaire de la violence coloniale hétéropatriarcale qui a perpétué les féminicides pendant « l’inquisition ». Le Malleus Maleficarum et la précédente Bulle Papale Summis Desiderantes Affectibus ont été explicitement utilisés pour diaboliser et assassiner les « sorcières païennes » Autochtones dans toute l’Europe. La doctrine était la base de l’inquisition suprémaciste blanche génocidaire, pour éliminer les Juifs, les Musulmans, les Roms et les cultures locales d’Europe, tandis qu’ils se préparaient à détruire et coloniser les terres autochtones en Afrique et dans les soi-disant Amériques.

L’histoire de leur foi est écrite dans le sang. Ils ne peuvent pas vraiment répudier la Doctrine de la Découverte, parce que c’est la fondation de leur « civilisation ». La civilisation chrétienne a toujours été une guerre spirituelle de domination de Notre Mère la Terre. Pour chaque massacre d’Autochtones, une croix. Dans chaque bureau d’enfant de pensionnat, une bible. Dans presque tous les bateaux d’esclaves d’Afrique, un Chrétien dévot à la barre.

Nous ne parlons pas du colonialisme au passé.

La domination et l’annihilation systématiques des Peuples Autochtones et de leurs modes de vie, des femmes et des queers au « nom de Dieu » continue partout dans le monde. La Doctrine de la Découverte alimente le travail missionnaire actuel de Catholiques et d’autres sectes Chrétiennes qui tentent de convertir violemment des Peuples Autochtones partout dans le monde. Ils tirent leurs tactiques d’évangélisation des pratiques que l’Eglise Catholique a développées pendant l’inquisition et les conquêtes coloniales. Il n’y a pas de différence entre les projets actuels évangélistes, Mormons, témoins de Jéhovah ou autres projets missionnaires qui envahissent l’Afrique, « l’Amérique » du Sud et les réserves. Toutes les dénominations de chrétiens missionnaires font partie de l’héritage de la doctrine qui continue à approuver l’assimilation forcée de Peuples Autochtones jusqu’à aujourd’hui.

C’est aussi l’héritage auquel se rallient les nationalistes suprémacistes blancs chrétiens pour le maintenir dans tous les Etats-Unis. Ils essaient d’enterrer la violence historique en attaquant le spectre de la « Théorie Critique de la Race », tout en continuant à déshumaniser les queers et à attaquer l’autonomie physique des femmes. La façade de condamnation et d’accusation de la victimisation à grande échelle ne suffit pas pour échapper aux conséquences d’une histoire de génocide, d’esclavage et d’écocide.

L’Eglise Catholique essaie de réécrire l’histoire et de se distancer de son rôle et de sa responsabilité dans la violence à grande échelle perpétrée partout dans le monde contre la Terre et la vie.

La déclaration récente dit : « La ‘Doctrine de la Découverte ne fait pas partie des enseignements de l’Eglise Catholique. La recherche historique démontre clairement que les documents des papes en question, écrits dans une période historique spécifique et liés à des questions politiques, n’ont jamais été considérés comme des expressions de la foi Catholique… ces documents ont été manipulés pour des fins politiques par des pouvoirs coloniaux concurrents, afin de justifier les actes immoraux contre les Autochtones qui ont été commis alors, sans opposition des autorités ecclésiastiques. »

En dépit des protestations des Autochtones, le Pape François a canonisé Junipero Serra en 2015. En 1769, Serra fonda la première des 21 missions en soi-disant « Californie ». Sous la conduite de Serra, des dizaines de milliers d’Autochtones ont été réduits en esclavage et brutalisés. Quand des statues racistes ont été démolies pendant les émeutes pour George Floyd, en 2020, des statues de Junipero Serra (au moins 7 ont été abattues et décapitées), de Christophe Colomb et d’autres monuments coloniaux ont aussi été détruits. En soi-disant Californie, 5 personnes ont été accusées de crimes pour le rôle supposé dans la mise à bas du monument de Serra (Pour les soutenir : https://linktr.ee/Decolonizers_Defense ).

De Po’pay à Toypurina, des ancêtres Autochtones ont brûlé leurs missions et tué leurs missionnaires pour défendre Notre Mère la Terre et tout ce qui vit. Quand toujours plus de cadavres d’enfants Autochtones ont été trouvés dans des fosses communes des écoles résidentielles au soi-disant Canada, il a été fait état de 68 églises chrétiennes vandalisées, beaucoup par des incendies allumés par la colère et la vengeance Autochtones.

Aucune excuse ne sera jamais assez. Des excuses ne suffisent pas, une dette est due sous tellement de formes qu’on ne voit pas comment nous pourrions jamais la réclamer. Tandis que beaucoup demandent des réparations, nous devons les contrer : nous ne cherchons aucune forme de paiement ou de récompense autre que la ruine de ces institutions et ces idéaux de domination, de contrôle et d’exploitation. Nous n’adressons pas de demande à ce que nous cherchons à abolir. Comme les sites sacrés sont toujours attaqués et les blessures intergénérationnelles restent ouvertes, nous continuons à résister aux héritages extrêmement brutaux et continuels de la violence religieuse coloniale. Leur répudiation arrive avec plus de 500 ans de retard. Nous cherchons l’abolition et la vengeance.

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Voir l’article précédent : https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=6430

Lecture recommandée :

Une Contre-Histoire des Etats-Unis, Roxanne Dunbar-Ortiz