Dean Barlese qui a ouvert la conférence de presse par une prière
Par Brenda Norrell
Censored News
6 décembre 2023
Traduction Christine Prat
La lutte pour protéger Peehee Mu’huh, Thacker Pass, contre une mine de lithium, relie les luttes globales d’Indonésiens non contactés qui se battent contre l’extraction de nickel, les enfants esclaves des mines de cobalt du Congo, et les batailles contre l’extraction du lithium en Serbie et en Argentine. Ils se battent contre le greenwashing (‘laver plus vert’) de la fausse solution des véhicules électriques pour le changement climatique.
La profanation du site sacré d’un massacre de Paiutes par la firme canadienne Lithium Americas, continue parce que les lois fédérales ne protègent pas les sites de massacres. De plus, un camp masculin pour les mineurs de lithium menace les communautés rurales de la Nation Paiute Shoshone de Fort McDermitt, et la ville de Winnemucca, de crimes, particulièrement le trafic sexuel.
Au cours d’une conférence de presse, mardi 5 décembre, le Président de la Colonie Indienne de Reno-Sparks, Arlan Melendez, a appelé à une nouvelle mobilisation de manifestations pacifiques pour faire prendre conscience au public de la profanation en cours du site sacré et des dégâts à l’environnement. Il a demandé du soutien du Dakota du Sud et d’ailleurs, pour mettre cette profanation en évidence.
« Nous avons perdu en justice parce que les lois favorisent l’extractivisme, surtout dans cet état [le Nevada] » dit le Président Melendez.
« Sans eau, il n’y a pas de vie », dit Dean Barlese, Paiute de Pyramid Lake, qui a offert la prière traditionnelle d’ouverture, qui honore tous les êtres créés, toute la création sacrée. « Nous enseignons ces chants de prières à nos jeunes. »
« Nos chants sont toujours là sur la terre. »
Le Président Melendez dit qu’ils s’inquiétaient des crimes que la mine allait amener dans la région de Fort McDermitt, une zone rurale, surtout les camps masculins étant donné le problème des femmes assassinées ou disparues.
Le boom du lithium est comme la ruée vers l’or, tout l’état a des dépôts de lithium, et les 28 bandes et tribus du Nevada sont certaines d’en être affectées. Déjà, des sites sacrés sont profanés par l’extraction de lithium.
Le Président Melendez dit que leur stratégie était de mobiliser les tribus afin de se faire entendre plus fort, afin que les gens comprennent la dévastation en cours.
À propos de la non-participation des États-Unis à une consultation efficace, le Président Melendez a dit que la Secrétaire de l’Intérieur était invitée à rencontrer les tribus Indiennes du Nevada, mais n’était pas venue.
La consultation était la seule occasion d’influer sur la décision finale, mais le gouvernement des États-Unis n’était pas venu rencontrer les tribus, dit-il.
« Les Tribus n’ont jamais touché un centime de l’extraction minière » dit le Président Melendez, ajoutant que la loi sur les mines devait être changée.
Michon Eben, chef de la préservation historique tribale pour la Colonie Indienne de Reno-Sparks, expliqua la signification historique de sa terre natale, et comment les bandes étaient nommées d’après la nourriture qu’elles récoltaient et leurs traditions culturelles. Eben décrivit le Massacre de Paiutes ici, lisant des témoignages historiques, et comment les gens venaient toujours ici pour prier.
Les soldats fédéraux du 1er régiment de Cavalerie du Nevada ont commis le massacre le 12 septembre 1865, à Peehee Mu’huh.
Eben dit qu’il y avait eu trois survivants, et aujourd’hui, la mine de lithium est en construction sur un site funéraire non indiqué où les victimes sont restées.
« C’est où sont nos ancêtres » dit Eben.
Eben dit aussi que le camp masculin de Winnemucca pose de graves dangers, particulièrement de trafic sexuel, à un moment où des femmes Autochtones ont disparu ou ont été assassinées partout en pays Indien.
Will Falk, un des avocats de la Colonie Indienne de Reno-Sparks, dit que les lois fédérales ne protégeaient pas les sites de massacres de l’extractivisme et que la loi fédérale sur l’extraction minière de 1872 devait être changée par le Congrès pour protéger les sites sacrés. Falk dit aussi qu’il y a plus de 1000 sites sacrés ici, dans la zone de la mine de lithium à ciel ouvert.
Selon Falk, la seule façon dont les tribus étaient autorisées à s’adresser à une cour fédérale, selon la loi, était de demander une consultation concernant les projets susceptibles de détruire des terres ancestrales. Les tribus ne peuvent pas dire au gouvernement fédéral : Non, vous ne faites pas ça ici.
Quand l’extraction a lieu sur des terres publiques, il est interdit aux Autochtones d’y aller prier pour leurs ancêtres massacrés, dit Falk.
« C’est une violation des droits humains » dit Falk, soulignant que ça s’inscrit dans le système de purification ethnique du gouvernement des États-Unis.
Falk dit que les corporations riches étaient prêtes à combattre tout changement de la loi fédérale minière de 1872, et ce changement exigera une désobéissance civile de masse.
La méthode d’extraction du lithium dépend de l’industrie des carburants fossiles et elle ne va pas sauver la planète, dit-il.
« Je ne vois pas ce qu’il y a de ‘vert’ dans le fait de faire sauter une montagne. »
Max Wilbert, qui a passé des mois sur le site, explique comment la lutte ici relie les gens avec les luttes globales contre le ‘laver plus vert’ des batteries pour véhicules électriques.
Wilbert dit que ce qui arrive à Thacker Pass, n’est pas juste une petite dispute dans un coin éloigné du monde, mais c’est une « nouvelle frontière de l’économie d’extractivisme. »
C’est le canari dans la mine de charbon.
Les Hongana Manyawa – ‘Les Gens de la Forêt’, dans leur langue – sont une des dernières tribus nomades de chasseurs-cueilleurs d’Indonésie. Ils luttent maintenant contre les dévastations causées à leur jungle par l’extraction de nickel pour les batteries de voitures électriques.
Dans la République Démocratique du Congo, des enfants dès l’âge de 4 ans sont forcés de travailler 12 heures par jour dans les « mines de l’horreur » du Congo, pour extraire du cobalt pour fabriquer des téléphones portables. Et pour cela, ils ne reçoivent que 10 centimes par jour et sont constamment menacés de violence.
En Serbie, il y a des manifestations de masse pour s’opposer au projet de Rio Tinto d’une énorme mine de lithium. En Argentine, les gens dénoncent et s’opposent à l’extraction de lithium.
Wilbert, cofondateur de Protect Thacker Pass, dit qu’il y a actuellement plus de 21000 demandes de permis pour du lithium dans le Nevada. M. Wilbert dit que les émissions des véhicules électriques polluent aussi, et que les véhicules électriques sont une distraction, pas une solution pour le changement climatique.
Thacker Pass, « Peehee Mu’huh » dans la langue Paiute, héberge des sites sacrés, des lieux de récoltes et de chasse, des sites de cérémonies, et le lieu de deux massacres d’enfants, de femmes et d’hommes Paiutes.
Le 9 novembre, la Juge Principale du District Nord du Nevada, Miranda Du, a rejeté une deuxième plainte déposée en février de cette année par la Colonie Indienne de Reno-Sparks contre le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) pour avoir autorisé la mine de lithium à Thacker Pass à détruire des sites sacrés sans avoir mené jusqu’au bout une consultation avec la tribu. La Colonie Indienne de Reno-Sparks a été rejointe dans sa plainte par la Tribu Paiute de Summit Lake et la Tribu Paiute de Burns.
Le Président Melendez dit mardi qu’il n’y aurait pas d’appel de la Colonie Indienne de Reno-Sparks pour le moment, parce que ce serait inutile face aux lois actuelles, à la position de la cour fédérale et au fait que les sites sacrés seraient détruits pendant les longs délais de l’action en justice.
©Censored News
Les Dollars de la Mort
Faciliter les Crimes de Guerre et le Génocide, c’est du Business pour les plus Grandes Universités d’Arizona
Le 30 novembre, pendant la manifestation contre les Missiles Raytheon à Tucson, 26 personnes ont été arrêtées, parmi elles, une journaliste. Raytheon fournit des armes à Israël et est partenaire de l’Université d’Arizona pour développer des armes de mort. Le partenaire commercial de Raytheon est Rafael, l’une des plus grandes compagnies d’armement en Israël.
Par Unicorn Riot media
Publié par Censored News
30 novembre 2023
Traduction Christine Prat
Le matin du 30 novembre, des manifestants ont bloqué le local de Raytheon sur le site du Tech Park de l’Université de l’Arizona, à Tucson.
Au Tech Park de l’Université d’Arizona, Raytheon, qui fournit l’armée Israélienne, travaille en collaboration avec l’Université, pour produire des armes de guerre.
Environ 60 personnes se sont rassemblées devant le Tech Park – pour demander la fin de la collaboration avec Raytheon et Israël – tandis que ceux qui bloquaient physiquement l’entrée étaient mis dans des cars de police à l’intérieur du complexe.
L’accès des véhicules au Tech Park a été bloqué au moins une heure, des manifestants bloquant les entrées principales de Raytheon et des employés allant et venant à travers la foule pour essayer d’entrer.
L’entrée ouest du campus a également été bloquée ; là, la police a arrêté tous les manifestants.
Après avoir dégagé les manifestants qui bloquaient l’entrée du Tech Park de l’Université et de Raytheon, les sheriffs du Comté de Pima ont insisté pour arrêter la journaliste de KJZZ, Alisa Reznik, qui était visiblement équipée de matériel de presse et s’était à de nombreuses reprises identifiée comme journaliste. Pour en savoir plus, consultez les sites de Unicorn Riot et leurs comptes Twitter, Mastodon et BlueSky.
Et puis :
En solidarité avec la Palestine, il y a eu une manifestation et un blocage de Raytheon Missiles et de l’Université d’Arizona à Tucson jeudi, [21 novembre 2023] qui a résulté en 26 arrestations, dont celle d’une journaliste. L’Université d’Arizona est partenaire de Raytheon, pour développer des armes de mort actuellement utilisées en Israël. Raytheon a une usine dans la ferme commerciale de la Nation Navajo, NAPI, près de Shiprock, au Nouveau-Mexique, ce qui est censuré par Indian Country Today [journal Navajo]. Auparavant, le président de l’Université d’Arizona avait empêché un rassemblement en se prononçant contre. Près de Tempe, dans la Vallée de Phoenix, l’Université de l’État d’Arizona avait annulé la permission d’utiliser une salle, seulement quelques heures avant que la Représentation au Congrès U.S. Rashida Tlaib ne doive y parler.
Phoenix New Times : ASU in Tempe, dans la Vallée de Phoenix, Annule l’Autorisation d’une Intervention de la Représentante Tlaib
« Seulement quelques heures avant que commence un forum en ligne avec la Représentante Rashida Tlaib, l’Université a annulé publiquement la permission d’utiliser la salle prévue et le forum qui devait y avoir lieu.
« R. Tlaib, Démocrate du Michigan et seule membre du Congrès Palestinienne-Américaine, devait parler le 17 novembre au cours d’un forum intitulé « la Palestine est une Question Américaine. » D’autres participants devaient se joindre à elle pour demander un cessez-le-feu à Gaza »
https://www.phoenixnewtimes.com/news/asu-embraced-ethnic-intimidation-to-stop-gaza-event-in-tempe-critics-say-17598889
DEMOCRACY NOW: ISRAËL RÉPRIME LES EXPRESSIONS DE SYMPATHIE D’ISRAÉLIENS ENVERS LES PALESTINIENS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
En novembre, Democracy Now! a interviewé Meir Baruchin, un professeur d’histoire de Jérusalem, qui avait été arrêté pour des publications sur Facebook qui exprimaient de la sympathie pour les Palestiniens.
Democrcy NOW!
22 Novembre 2023
Traduction Christine Prat
Le 9 novembre, le professeur d’histoire et d’éducation civique Meir Baruchin a été arrêté pour « des intentions de commettre un acte de trahison » et de « trouble à l’ordre public », à cause de son activité sur les réseaux sociaux, où il essayait d’humaniser les Palestiniens.
La police a fait une descente chez lui, saisi son téléphone et ses laptops, avant de l’interroger pendant quatre jours, comme « détenu à haut risque » dans l’isolement.
Il a été libéré sous caution le 13 novembre et risque toujours d’être poursuivi. Baruchin est l’une des centaines de personnes arrêtées, pour des activités similaires, en Israël et en Cisjordanie, dont il dit que la répression est beaucoup plus violente pour les Palestiniens.
Depuis le 7 octobre, la Cour Suprême d’Israël a interdit les manifestations contre la guerre et la Knesset a fait de « la consommation de matériaux terroristes » un délit, ce qui signifie que « mettre un ‘j’aime’ ou télécharger des données produites par des groupes d’opposition peut conduire jusqu’à un an de prison ». Des groupes défendant les droits humains ont comparé cet acte à « une police de la pensée ».
Meir Baruchin risque toujours des poursuites, mais il dit « Mes enfants sont fiers de moi, et c’est le plus important. »