TOUJOURS ÇA DE PRIS: LES GROUPES ECOLOGISTES DINE [NAVAJO] DECLARENT LEUR VICTOIRE CONTRE UNE CENTRALE AU CHARBON TRES POLLUANTE

Depuis près d’un demi-siècle, les Navajos sont victimes de l’extraction de charbon par la multinationale Peabody Energy. La lutte contre la compagnie a causé la déportation de milliers de Navajos et de centaines de Hopi de Big Mountain. Les trois centrales au charbon situées dans la réserve Navajo sont extrêmement polluantes et ont causé beaucoup de dégâts à l’environnement et à la santé des habitants et des travailleurs locaux (qui n’ont même pas l’électricité, qui est produite pour alimenter les grandes villes du Sud-ouest, comme Phoenix ou Los Angeles). Peabody Energy a déjà été déclarée en faillite à deux reprises. Cependant, elle existe toujours, probablement “rachetée” sous d’autres noms de propriétaires. La faillite ou la vente sont des moyens pour les entreprises de se débarrasser de l’obligation de réparer les dégâts qu’elles ont causé et d’indemniser les ouvriers ou les habitants victimes de graves problèmes de santé. Récemment, Peabody nouvelle formule a proposé aux dirigeants Navajos de racheter la centrale dite “Navajo” – NGS – et la mine de charbon de Kayenta. Peabody est le seul fournisseur de charbon de la NGS. Les habitants et les ONG Navajos ont farouchement lutté contre cette proposition, étant donné qu’ils luttent depuis des années pour obtenir la fermeture des centrales et des mines qui les empoisonnent sans qu’ils en tirent aucun avantage. Les opposants ont organisé la résistance et fait pression sur les membres du Conseil Navajo pour qu’ils se prononcent contre le projet. Le 21 mars, ils ont remporté la victoire: le Conseil s’est prononcé, à 11 contre 9, pour rejeter la proposition de rachat. Les partisans du projet disaient que l’exploitation de la centrale et de la mine pourraient rapporter de 4 à 6,5 millions de dollars par an à la Nation Navajo. Cependant, une partie de l’équipement de Peabody était tombé en panne et les frais de réparation devaient s’élever à 14 millions de dollars, pour les acheteurs. En plus, le prix du charbon de la mine de Kayenta aurait dû passer d’environ 43 dollars la tonne à 23 ou 28 dollars. De plus, les sites d’extraction auraient dû être déménagés en partie dans la Réserve Hopi, ce qui fait que les revenus Navajos auraient été réduits de 50%. Les coûts environnementaux pour mettre la centrale aux normes auraient été de 143 millions, selon une déclaration du porte-parole du Conseil Navajo d’octobre 2017. Il s’est avéré que racheter et gérer la centrale et la mine aurait coûté beaucoup plus à la Nation Navajo que de les fermer définitivement, ce que les habitants réclamaient depuis des décennies.

Christine Prat

Les renseignements sur la problématique de rachat et ses coûts sont tirés d’un article de Marley Shebala, journaliste Navajo, publié dans le Gallup Independent, sous le titre “Une analyse minérale dit que la NGS fera perdre des millions à la Tribu”, Diné Bureau navajo1@gallupindependent.com

TOUJOURS ÇA DE PRIS: VICTOIRE DINE CONTRE NGS, LA CENTRALE ‘NAVAJO’

Vendredi 22 mars 2019
Indigenous Action Media
Traduction Christine Prat

Nous célébrons la fin d’une part importante du colonialisme extractiviste en Diné Bikeyah [Pays Navajo]. La géopolitique de toute cette région a été un moment conduite par l’exploitation de charbon sur Black Mesa, par la firme Peabody Coal. Ceci a conduit au déplacement forcé de plus de 20 000 Diné de leur terre natale. Tandis que nous célébrons cette victoire, nous nous rendons compte que ce n’a pas été l’injustice constituée par la souffrance de la terre et des gens qui a mis fin à cet accord. Ça a été une transaction commerciale qui ne pouvait qu’échouer. Face à la crise climatique et au détrônement du “charbon roi” partout dans le monde, les compagnies qui avaient fondé la Centrale Navajo [Navajo Generating Station] ont infligé des dégâts monstrueux et ont voulu repasser la responsabilité à d’autres. Les ONG et la base s’en sont rendu compte et ont combattu farouchement.

Bien qu’ils proposent une transition vers une “économie verte”, nous nous opposons à toute tentative d’achever le projet de colonisation ultime par l’expansion du capitalisme dans nos territoires. Nous avons applaudi quand une proposition de centrale au charbon à 1 milliard de dollars a été bloquée définitivement par la base qui s’était organisée et avait tenu un barrage. Nous célèbrerons vraiment la victoire que nous aurons obtenu justice pour tous ceux qui ont été touchés par le déplacement forcé, et quand les centrales de San Juan et de Four Corners, et la Mine Navajo auront été fermées. Nous célébrons la mort du charbon parce que ça a été la mort de notre territoire et de notre peuple.

Voir un de nos précédents commentaires sur les problèmes de charbon dans cette région.

#endngs #nofutureincoal #freebigmountain

 

COMMUNIQUÉ DE PLUSIEURS GROUPES ECOLOGISTES DINE

Contacts:

Nicole Horseherder, Tó Nizhóní Ání, nhorseherder@gmail.com
Percy Deal, deal.percy@gmail.com
Lori Goodman, Diné CARE, lgoodmand89@gmail.com
Marie Gladue, Black Mesa Water Coalition, marie@blackmesawatercoalition.org

Également publié par
Indigenous Action Media
Et par Censored News
Le 22 mars 2019

La compagnie charbonnière Navajo rejette l’offre d’acheter la NGS [Station Navajo] et la mine de charbon de Kayenta, et le Conseil Navajo signale qu’il est temps pour les tribus de passer à l’énergie propre

Jeudi 21 mars 2019, le Comité Naa’bik’iyati’ (Comité de la Totalité) du Conseil Navajo, a voté contre une résolution soutenant la proposition de la Compagnie Navajo d’Energie de Transition (NTEC) d’acheter et de gérer la NGS [Centrale “Navajo”] et la mine de charbon de Kayenta à Peabody Energy, qui fournit la centrale en carburant. La défaite de la résolution par 11 contre 9 ce jour a conduit à l’annonce par la NTEC qu’elle renonçait à son offre d’acheter la centrale et la mine.

Juste après la défaite de la résolution, une nouvelle législation a été proposée pour mettre un terme à la dépendance du charbon de la Nation Navajo, de près de 50 ans. Le projet de loi 0073-19 propose d’abroger la politique énergétique actuelle de la Nation Navajo, centrée sur le charbon, et de la remplacée par une vision qui “déclare l’intention de la Nation de passer au-delà des revenus du charbon et d’aller vers des sources d’énergie durables et renouvelables.”

Des groupes qui ont consacré des années à ce problème, et combattu pour un futur durable sans charbon, ont fait les déclaration suivantes, en réaction à cet évènement historique:

“C’est connu depuis bien longtemps que le charbon n’est pas l’avenir, mais cette certitude ultime est cruciale. Pour quiconque a hésité à passer résolument à l’énergie renouvelable, pour construire notre économie d’une manière qui bénéficiera à nos communautés, et à Notre Mère la Terre et Notre Père le Ciel, il n’y a maintenant plus aucune excuse pour freiner. Ce moment est celui pour lequel notre nouveau Conseil et notre Président ont été élus. L’héritage qu’ils laisseront pour la transition sans charbon commence maintenant.”
Lori Goodman, Diné CARE

“Il est maintenant important de rappeler que d’immenses ressources ont été dépensées pour installer les opérations charbonnières dans la Nation Navajo, et que d’immenses richesses et des bénéfices énormes ont été extraits pendant des décennies, par-dessus la tête de tant de communautés Navajo. Rappeler ce passé montre le futur chemin à suivre: responsabilité totale des compagnies pour les travailleurs du charbon affectés, réhabilitation totale des terres et des eaux souillées, et engagement total des services publiques d’être désormais clients des sources d’énergie propres du territoire Navajo, d’une manière qui bénéficiera au peuple Navajo.”
Percy Deal, ex-membre du Conseil Navajo et ex-Superviseur du Comté Navajo

“Nous sommes très en retard dans notre agenda pour ce qui va arriver maintenant, parce que tant de temps a été perdu pour essayer de maintenir la NGS et la Mine de Kayenta en activité. Il est temps de nous rassembler et de coopérer pour construire une économie d’énergie propre qui bénéficie à tous les Navajos. Beaucoup de travail nous attend, pour créer cette transition, mais avec les qualités montrées par le nouveau Conseil Navajo et notre nouveau Président, nous avons un brillant futur devant nous.”
Nicole Horseherder, Directrice Exécutive, Tó Nizhóni Áni

“C’est un moment historique pour les Navajos, et les délégués au Conseil devraient être remerciés pour leur courage d’avoir écouté les gens. Depuis un demi-siècle, le charbon nous a divisés, mais nous avons maintenant une occasion inespérée de nous unir pour créer quelque chose de mieux, particulièrement pour des endroits comme Black Mesa. Maintenant, nous allons nous concentrer sur la construction de quelque chose de mieux, d’une nouvelle économie plus conforme à la culture Navajo et à notre mode de vie, qui protège notre terre et notre eau et bénéficie à toutes les communautés.”
Marie Gladue, Black Mesa Water Coalition

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NUCLEAR TESTS: SHOSHONE AND POLYNESIAN LEADERS PROSECUTE THE U.S. AND FRANCE FOR GENOCIDE

Christine Prat
March 15th, 2019
En Français

Nuclear tests have caused and are still causing many deaths and making lands uninhabitable. Many peoples in the world have been victims of ‘tests’ carried out without their consents. This article has been inspired by the stories told by Moëtai Brotherson, a member of the French Parliament from Tahiti (Paris, October 2018), and Ian Zabarte, Principal Man of the Western Shoshone Bands from Nevada (Las Vegas, September 2017). They both have decided to prosecute the French and US governments respectively, to have the consequences of nuclear tests officially recognized as genocide. Mr. Zabarte tries to have the genocide of his people recognized by the UN, Mr. Brotherson filed a complaint with the International Court of Justice. Mr. Brotherson is the only member of Parliament who is an independentist activist.
American nuclear tests in Nevada started in January 1951. The very first bomb had exploded in New Mexico – in an unpopulated area, according to official media, but not far from the Mescalero Apache Reservation – on July 16th, 1945, only a few weeks before dropping the bombs on Hiroshima and Nagasaki. They also started with nuclear tests on Bikini, in the Marshall Islands, in 1946. Strangely enough, instead of causing protests and fear, it mainly gave a name to a new fashionable bath suit and to a silly popular song. Before the first test, the US authorities evacuated the Native population of Bikini, claiming that they could return soon. Bikini is still uninhabitable right now. In Nevada, tests did not take place “in the Desert”, as media still claim, but in Shoshone territory. Over 1000 bombs have exploded there, between January 1951 and September 1992. Of course, the Shoshone population has been decimated. Further, the Mercury test site is hardly 70 miles (115 km) from Las Vegas (there is also a Paiute reservation between Las Vegas and Mercury).
The French nuclear tests started in Reggane, Algeria, Tuareg Territory, from 1960 to 1961. Four atmospheric tests happened there. From 1961 to 1966, 13 underground tests took place in In Ecker, also in Tuareg Territory. Algeria became independent in 1962. The French managed to get in the Treaty that they could go on with nuclear tests until 1967. Thus, as soon as 1966, they started to explode nuclear bombs in ‘French’ Polynesia, in Mururoa and Fangataufa. From 1966 to 1974, 46 atmospheric ‘tests’ were carried out, and from 1975 to 1996, 147 bombs were exploded under Mururoa and Fangataufa.
Major media still fail to report about the damages caused to Indigenous Peoples and their territories. Even nowadays, many decades later, they only mention White victims, or otherwise claim that nuclear tests were carried out in ‘deserts’. In a rather recent historical program, a French public radio – France Culture – claimed that the Trinity bomb – the first nuclear test ever – took place in the New Mexico Desert, “an uninhabited region”; that the US tests have been carried out in the Nevada “Desert”; that the French nuclear tests in Reggane, Algeria, did cause health problems and death among French militaries and their families, drafted soldiers (which is indeed shocking) and traders who followed the militaries, but they still don’t say a word about the Indigenous Tuareg population in Reggane and In Ecker whose territory it is.
It has been a bit different for “French” Polynesia. Protesters immediately expressed support for the Indigenous population. The reason might be that nuclear tests in Polynesia started during the Vietnam War, when all peace activists in the world were in the streets demonstrating to support the Vietnamese people and were thus conscious of the existence and plight of Indigenous Peoples. A poster, widely spread in the late 1960’s, showed an image of Death with the hair and flowers of a Polynesian woman. However, it was not enough to make them stop the tests, repeated complaints by New Zealand probably had more effect. The attitude of the media is still obviously racist.


Mr. Zabarte is also struggling against a project of deep burial site for nuclear waste, under Yucca Mountain, sacred for the Shoshone, situated on a volcanic region, and quite close to the Mercury nuclear test site. He has also been supporting the Timbisha people, a Shoshone people, living on the other side of the mountain range, in California, also very close to the tests site and also plagued by radioactivity. Mr. Zabarte is also supporting their case at the U.N. by showing that it all happened on unceded territory according to the Treaties. The Shoshone, as many other Indigenous Peoples in the US and Canada, never ceded their territories and are still “sovereign”. The United States never respected a single Treaty signed with Indigenous Peoples.

Mr. Brotherson reminded us that “French” Polynesia, just as Kanaky (“French New-Caledonia”), was on top of the first list of the United Nations of territories to be decolonized, established in 1946. In 1963, Polynesia has been illegally removed from the list following a request by the French Ministry of Foreign Affairs. In 2003, France took the opportunity of changes in its Constitution to replace the word “Peoples” by “populations”, concerning its overseas colonies – which it does not recognize as colonies, but as French “provinces”. This allowed France to sign the UN Declaration of Indigenous Peoples Rights, without respecting it, as “there are no Indigenous Peoples in French territories”!

Both Peoples have been devastated by nuclear activities. Mr. Zabarte said he owed his life to his mother who moved to San Francisco as soon as she became pregnant. When they went back to Shoshone territory, years later, Mr. Zabarte was shocked to find out that he had no more family, all his cousins had died. The whole territory of “French” Polynesia is impacted by radioactivity. Many people died of cancer, now people are still suffering of diseases, birth defects and very negative impacts on their environment, their fauna and their flora.

The genocide is still going on. Do whatever you can to support their efforts to have it recognized by the world!


ESSAIS NUCLEAIRES: DEUX DIRIGEANTS AUTOCHTONES, UN SHOSHONE ET UN POLYNESIEN, ENGAGENT DES POURSUITES CONTRE LES ETATS-UNIS ET LA FRANCE POUR GENOCIDE

Christine Prat
15 mars 2019
In English

Les essais nucléaires ont causé, et continuent de causer, de nombreux décès et ont rendu des territoires inhabitables. Beaucoup de peuples dans le monde ont été victimes “d’essais” effectués sans leur consentement. Cet article a été inspiré par les récits de Moëtai Brotherson, député de Tahiti (Paris, Octobre 2018), et de Ian Zabarte, dirigeant des Bandes Shoshone de l’Ouest, dans le Nevada (Las Vegas, septembre 2017). Ils ont tous deux décidé de poursuivre, respectivement, l’Etat français et les Etats-Unis, afin que les conséquences des essais nucléaires de ces deux Etats soient reconnus comme génocides. M. Zabarte essai d’obtenir la reconnaissance du génocide de son peuple par les Nations Unies, M. Brotherson a déposé une plainte pour génocide auprès de la Cour de Justice Internationale. M. Brotherson est le seul député membre d’un parti indépendantiste.

Les essais nucléaires américains dans le Nevada ont commencé en janvier 1951. La toute première bombe avait explosé au Nouveau-Mexique – dans une zone “non peuplée”, selon les grands médias, mais pas loin du tout de la Réserve Apache Mescalero – le 16 juillet 1945, seulement quelques semaines avant que les bombes soient larguées sur Hiroshima et Nagasaki. Les Etats-Unis ont aussi procédé à des essais nucléaires à Bikini, dans les Iles Marshall, dès 1946. Curieusement, au lieu de provoquer la peur et la contestation, les essais de Bikini ont lancé la mode d’un type de maillot de bain et une stupide chanson populaire. Les Etats-Unis avaient évacué la population Autochtone de Bikini, promettant aux gens qu’ils pourraient rentrer bientôt. A l’heure actuelle, Bikini est toujours inhabitable. Dans le Nevada, les essais n’ont pas eu lieu “dans le désert”, comme le prétendent toujours les médias, mais en territoire Shoshone. Plus de 1000 bombes y ont explosé, entre janvier 1951 et septembre 1992 – faisant de la Nation Shoshone la Nation la plus bombardée de l’histoire. Bien entendu, la population Shoshone a été décimée. Le site d’essais de Mercury est situé à environ 115 km de Las Vegas (il y a aussi une Réserve Païute entre Las Vegas et Mercury).
Les essais nucléaires français ont commencé à Reggane, en Algérie, en territoire Touareg, de 1960 à 1961. Quatre essais atmosphériques y ont eu lieu. De 1961 à 1966, 13 essais souterrains ont eu lieu à In Ecker, également en territoire Touareg. L’Algérie est devenue indépendante en 1962. Les Français ont réussi à mettre dans le Traité de paix l’autorisation de continuer leurs essais nucléaires jusqu’en 1967. Donc, dès 1966, ils ont commencé à faire leurs essais en Polynésie “française”, à Mururoa et Fangataufa. De 1966 à 1974, 46 essais atmosphériques ont eu lieu, et de 1975 à 1996, 147 bombes ont explosé sous Mururoa et Fangataufa.
Les médias dominants ne parlent jamais des dégâts causés aux Peuples Autochtones et à leurs territoires. Même aujourd’hui, des décennies plus tard, ils ne mentionnent que les victimes ‘Blanches’, ou s’il n’y en a pas, prétendent toujours que les essais nucléaires ont eu lieu dans des ‘déserts’. Dans une émission historique relativement récente, France Culture a prétendu que la bombe de Trinity – le premier essai nucléaire jamais réalisé – avait eu lieu dans le Désert du Nouveau-Mexique, une “région inhabitée”; que les essais américains avaient eu lieu dans le “désert” du Nevada; que les essais nucléaires français à Reggane, en Algérie, avaient causé des décès et des maladies chez les militaires français et leurs familles, chez des jeunes appelés (ce qui est effectivement choquant), et chez des commerçants installés à Reggane pour nourrir tout ce monde, mais ils ne disent toujours pas un mot de la population Touareg Autochtone de Reggane et In Ecker, bien que ce soit leur territoire.

Ça a été un peu différent pour la Polynésie. Les opposants ont immédiatement manifesté leur soutien à la population Autochtone. C’est peut-être parce que les essais en Polynésie ont commencé en pleine guerre du Vietnam, alors que tous les pacifistes du monde étaient dans les rues pour soutenir les Vietnamiens et étaient donc conscients de l’existence et des souffrances des Peuples Autochtones. Une affiche largement distribuée à la fin des années 60, représentait la Mort avec les cheveux et les colliers de fleurs d’une Polynésienne. Cependant, ça n’a pas suffi pour obliger la France à arrêter les essais, les plaintes répétées de la Nouvelle Zélande ont probablement eu plus d’effet. L’attitude des médias est toujours indubitablement raciste.


M. Zabarte se bat aussi contre un projet de site d’enfouissement profond de déchets nucléaires (comme à Bure), sous la montagne Yucca, sacrée pour les Shoshone, située dans une région volcanique, et très proche du site d’essais de Mercury. Depuis notre rencontre, il a aussi soutenu les Timbisha, un peuple Shoshone qui vit de l’autre côté de la chaîne de montagnes, en Californie, mais très proche du site d’essais et également touché par la radioactivité. M. Zabarte se bat pour leur cause aux Nations Unies, essentiellement en montrant que tout cela se produit en territoire non-cédé selon les Traités. Les Shoshone, comme beaucoup d’autres Peuples Autochtones aux Etats-Unis et au Canada, n’ont jamais cédé leurs territoires et sont toujours “souverains”. Les Etats-Unis n’ont jamais respecté un seul Traité signé avec les Autochtones.

M. Brotherson nous rappelle que la Polynésie “Française”, tout comme la Kanaky (“Nouvelle Calédonie”), était en tête de la liste des Nations Unies établie en 1946, de territoires à décoloniser. En 1963, la Polynésie a été retirée illégalement de la liste, suite à une demande du Ministère de Affaires Etrangères français. En 2003, la France a saisi l’occasion d’un changement constitutionnel pour remplacer le mot “Peuples” par “populations”, pour ses territoires d’Outremer. Cela a permis à la France de signer la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, sans la respecter, vu qu’ “il n’y a pas de Peuples Autochtones en France”!


Les deux Peuples, Shoshone et Polynésien, ont été ravagés par les activités nucléaires. M. Zabarte m’a dit qu’il devait sa vie à sa mère, qui a déménagé à San Francisco dès qu’elle a été enceinte. Lorsqu’ils sont retournés chez eux des années plus tard, M. Zabarte a été choqué d’apprendre qu’il n’avait plus de famille, que tous ses cousins étaient morts de cancers. Tout le territoire de Polynésie “Française” est touché par la radioactivité. Beaucoup de gens sont morts de cancers, actuellement beaucoup souffrent encore de diverses maladies, de malformations congénitales, et de l’impact désastreux de la radioactivité sur l’environnement, la faune et la flore.

Le génocide n’est pas terminé. Les effets du nucléaire portent sur des centaines, des milliers d’années. Alors, faites ce que vous pouvez pour soutenir leurs luttes pour que ce soit reconnu officiellement par le monde entier!

Samedi 23 mars 2019, Wensler Nosie Sr., Apache, sera à Paris pour une conférence contre un projet minier à Oak Flat, site sacré pour les Apaches, Parc National protégé depuis 1955. La conférence est organisée par le CSIA-nitassinan, cliquer pour voir article et plus d infos sur le site du CSIA.
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Voir articles sur la lutte pour Oak Flat

Une interview de Wendsler Nosie à Oak Flat, en septembre 2015:

 

Wendsler Nosie sera également à Lille, les 20 et 21 mars, pour le Grand Barouf Numérique