Christine Prat

28 décembre 2013

Des membres du Conseil de la Nation Navajo [le Gouvernement de la Réserve Navajo] soutiennent un projet de législation, présenté et défendu par le Délégué Leonard Tsosie, membre du Comité pour les Ressources et le Développement, visant à autoriser l’exploitation d’uranium et son transport sur les Terres Tribales, par la compagnie Uranium Resources Inc. (Voir ci-dessous l’appel de Jonathan Perry du 20 décembre, appelant les Navajo à envoyer des Commentaires au Conseil).

Autrefois, de nombreuses mines d’uranium ont été exploitées en territoire Navajo et autour. Les mesures de sécurité n’étaient pas vraiment appliquées, de nombreux mineurs Navajo sont morts de cancers (mais aussi des membres de leurs familles, des épouses qui lavaient des vêtements de travail contaminés, par exemple). Il y a actuellement 2000 mines d’uranium abandonnées (mais pas décontaminées) dans et autour de la Réserve Navajo. (Voir vidéo de Klee Benally).

Le projet actuellement discuté devrait se situer à Church Rock, au sud-est de la Réserve Navajo, qui fut le site de la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis : en 1979, une digue retenant un bassin de récupération des déchets d’uranium s’est rompue, le contenu radioactif du bassin s’est déversé dans le Rio Puerco, avec des effets dévastateurs sur la vie sauvage, le paysage et les gens. A l’époque, le Congrès Américain a déclaré la zone « Région de Sacrifice National ».

Le 23 décembre, une réunion Spéciale du Conseil a eu lieu au Chapitre de Chilchinbito, sous la présidence de Katherine Benally, déléguée du Chapitre de Chilchinbito.

D’après un article de Jennafer Waggoner-Yellow Horse (une non-Navajo qui réside dans la Réserve), publié sur Facebook le 24 décembre, le Délégué Leonard Tsosie s’est montré menaçant vis-à-vis des opposants. Pour justifier sa position, il est remonté jusqu’à 1492, indiquant que c’était la colonisation et la conquête des terres Autochtones qui obligeaient le Conseil Tribal actuel à passer des accords regrettables avec les grandes compagnies.

Le Département de la Justice de la Nation Navajo (NNDOJ) a exprimé son opposition à la résolution, citant divers problèmes et complications légaux opposés à l’adoption de la nouvelle législation. Ce à quoi M. Tsosie semble avoir répondu que le NNDOJ n’était pas habilité à s’opposer à la volonté du Conseil Tribal Navajo et que le BIA [Bureau des Affaires Indiennes, représentant le Gouvernement des Etats-Unis… Lors de sa création, il dépendait du Ministère de la Guerre !] avait déjà approuvé le transport d’uranium et dérivés par la firme URI [Uranium Resources Inc.] dans des camions entrant et sortant de la zone gérée par la Tribu. « Pas un mot n’a été dit par les membres du Conseil présents sur le taux élevé de décès causés par les véhicules heurtant des piétons, qui, ne disposant pas de transports en commun, doivent faire du stop pour se rendre à leurs rendez-vous… » écrit Jennafer Waggoner-Yellow Horse, qui ajoute que « les particuliers roulant trop vite sont la cible des agents de la circulation alors que les camions dévastent ces zones pour livrer à temps ». « Un problème souvent soulevé par les personnes âgées qui disent que ces camions manquent de les renverser quand ils tournent en direction de leurs domiciles, alors que les amendes pour excès de vitesse sont abondamment distribuées aux touristes et aux habitants ».

Alors qu’un membre du NNDOJ [« Ministère de la Justice » Navajo] expliquait les problèmes juridiques liés au transport de matériaux nucléaires, des membres du Service de Police Navajo sont entrés dans la salle de la réunion, des officiers ont expliqué qu’on leur avait dit qu’il y avait une manifestation dans les lieus. « Quand on leur dit que la réunion portait sur l’uranium, ils furent surpris, vu que le public était parfaitement calme et respectueux… ».

Après avoir justifié pendant des heures sa résolution en affirmant qu’un contrat avec URI donnerai plus de possibilités de contrôle sur les mesures de sécurité, M. Tsosie a violemment critiqué le site de l’activiste Jonathan Perry [Voir son appel ci-dessous].

D’après l’article de Jennafer Waggoner-Yellow Horse, il semble que des personnes aient été empêchées de s’exprimer et que celles qui ont pu le faire « disaient ce que le Comité souhaitait entendre ». Quelques personnes ont cependant pu défendre le point de vue de ceux qui s’opposent à l’uranium et affirmer que c’était la véritable volonté de la population (ce que nous voulons bien croire, vu leur histoire !).

Cependant, le Comité des Ressources et du Développement a voté en faveur de la proposition (3 pour, 2 abstentions), « Bien que le Département de la Justice de la Nation Navajo dise que cela enfreint la Loi Tribale ».

« Ce problème sera indubitablement le prochain camp retranché appelant à une opposition dans le style de Ward Valley, contre le transport, le stockage et le traitement de matériaux nucléaires au-dessus d’une vieille nappe aquifère du désert, sur des Terres Autochtones », conclut Jennafer Waggoner-Yellow Horse.

 

See article by Jennafer Waggoner-Yellow Horse on Facebook

 

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APPEL A L’ACTION: S’OPPOSER AU PROJET DE LOI DE LA NATION NAVAJO POUR AUTORISER L’EXTRACTION D’URANIUM

Par Jonathan Perry

20 décembre 2013

Publié par Indigenous Action Media
See original article in English

[…]

Le Délégué au Conseil de la Nation Navajo Leonard Tsosie, du Comité pour les Ressources et le Développement (RDC) soutient la Résolution 0373-13 qui autorise la firme URI à entamer sur des Terres Tribales, un projet d’EXTRACTION D’URANIUM à Church Rock, « Section 8 ». Uranium Resources Inc. ou « URI » est une compagnie du Texas, autrefois connue sous le nom d’Hydro Resources Inc. pour avoir contaminé les eaux souterraines sur les sites des ses autres projets et contaminera très certainement les eaux souterraines de l’Est de [la Réserve] Navajo si ce projet se réalise. De nombreuses communautés des environs de Church Rock seront en danger si les opérations commencent et nous devons donc répandre l’information.

Le RDC accepte les Commentaires Publiques et un meeting spécial doit avoir lieu lundi 23 décembre 2013 au Chapitre de Chilchinbeto, à Chilchinbeto, Arizona (au sud de Kayenta).

Cette action initiée par quelques officiels élus est INACCEPTABLE !! Cela mettra sans aucun doute en danger notre communauté, nos enfants et la région que nous appelons « chez nous ». L’uranium est un poison et l’extraire constitue un usage inapproprié de notre eau et de nos ressources naturelles ! l’uranium devrait être laissé dans le sol ! Nous ne pouvons pas le réguler et penser que nous avons le pouvoir sur la nature est présomptueux et dangereux. Je vous demande d’envoyer des Commentaires et de rejoindre beaucoup d’autres Diné [Navajo] pour dire NON ET BLOQUER UNE NOUVELLE CONTAMINATION A L’URANIUM au meeting Spécial du RDC lundi matin au Chapitre de Chilchinbeto.

[…]

Je vous demande de transmettre ceci à tous vos contacts afin qu’ils puissent aussi transmettre l’information et BLOQUER la résolution du Délégué Tsosie. Je vous en prie, soyez avec nous pour défendre nos foyers et notre santé. La vie humaine n’a pas de prix et nous devons parler au nom de la prochaine génération qui n’a pas encore la parole. Les jeunes enfants et les générations à venir devront vivre avec nos choix d’aujourd’hui.

Merci

Jonathan Perry

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Voir de nombreux articles traduits en français sur le problème de l’uranium dans le sud-ouest des Etats-Unis

 

La Longue Marche 4 doit arriver à Alcatraz le 21 décembre. (Voir article sur les buts de la Longue Marche).

 

Voir de nombreuses autres photos de la Marche prises par Bad Bear (Shoshone de l’Ouest et participant à la Marche) sur Censored News

 

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Par Brenda Norrell
Censored News (exclusivité)
See original article in English
Traduction Christine Prat

25 novembre 2013 

SAN FRANCISCO – La sixième Conférence Annuelle de l’AIM Ouest a commencé ce lundi matin par une prière et un chant accompagné au tambour. Les Lakota Bill Means et Madonna Thunder Hawk ont été parmi les premiers à arriver au rassemblement, qui consistait en des présentations pendant deux jours, le diner annuel de ‘un-thanksgiving’ le troisième jour et un concert le quatrième jour.Bill Means a débuté son allocution par une salutation Lakota, « Mon cœur est fort et je tend la main dans l’amitié ». Means dit être devenu membre de l’AIM dans un bunker au Vietnam, quand il a vu son frère Russell Means dans le magazine militaire « Stars and Stripes ». Russel Means, qui est maintenant passé dans le Monde des Esprits, protestait sur la Côte Est en 1968. L’article disait : « Le Rocher de Plymouth aurait dû arriver sur les Pèlerins – plutôt que les Pèlerins sur le Rocher de Plymouth ».

Bill Means dit qu’alors il fut impatient de quitter l’armée pour devenir membre de ce mouvement.

Bill Means a parlé des trois ennemis identifiés des Indiens, et de comment l’AIM a cherché des solutions, entre autres en demandant le respect des Traités et des efforts charitables pour diriger les Autochtones vers des emplois et le développement de leurs communautés.

L’AIM a été fondé dans les années soixante, une époque qui ne ressemblait à aucune autre. C’était l’époque des Black Panthers à San Francisco ; de Martin Luther King en Alabama ; de la lutte pour les droits des femmes ; du mouvement contre la guerre. Means dit avoir été membre des Vétérans du Vietnam contre la Guerre.

Bill Means a rencontré l’American Indian Movement pendant l’Occupation d’Alcatraz et était impatient de l’implanter chez lui à Pine Ridge. « Nous avions toujours une solution que nous étions prêts à appliquer ». Means dit qu’il y avait un document de principe en 20 points sur la Piste des Traités Violés.

L’AIM avait identifié trois ennemis du Peuple Amérindien : Premièrement, le gouvernement des Etats-Unis incarné par le Bureau des Affaires Indiennes, qui dépendait autrefois du Ministère de la Guerre, deuxièmement les Eglises, et troisièmement le système scolaire.

La solution était de commencer par les Traités, signés entre Nations. « Nos Anciens nous disaient toujours, ‘Utilisez ces Traités’ ».

Means dit que l’AIM était bien organisé et faisait son travail.

A part le gouvernement des Etats-Unis, d’après Means, l’autre grand ennemi des Indiens étaient les Eglises et leurs écoles. Leur slogan était : « Sauvez l’enfant, tuez l’Indien ». C’était l’assimilation et l’acculturation. Entretemps, l’AIM met au défi les Eglises de travailler avec les communautés au lieu de se concentrer sur la pauvreté et de retirer les enfants de leurs foyers Indiens.

Cependant, malgré tout cela, l’Amérique voyait les Indiens comme des images romantiques.

« Mais nous sommes toujours là et avons le droit d’être ce que nous sommes », dit Bill Means. Au sein de l’AIM, les Amérindiens ont commencé à contrôler leurs propres programmes scolaires.

« C’était très révolutionnaire pour l’époque ».

L’AIM a identifié les ennemis et mis en pratique des méthodes pour y faire face. Means dit que les mascottes [symboles Indiens utilisés par des clubs Blancs] étaient dénoncées pour des raisons de respect. Un respect minimum est nécessaire pour s’occuper d’autres problèmes tels que la question des Traités.

D’après Means, le film « A Man Called Horse” a déclenché des protestations parce qu’il montrait un Blanc sauvant des Indiens. Les manifestations contre le film ont cependant eu un effet contraire et le film est devenu d’autant plus célèbre que tout le monde voulait voir ce qui avait choqué les Indiens. « Nous avons appris quelques leçons ».

Means a demandé pourquoi les Etats-Unis n’appliquaient pas leurs propres lois, qui incluent les droits des Indiens définis par les Traités. Tant que l’article 6 [de la Constitution] existe, les droits des Traités persistent, dit-il.

Evoquant les années soixante, Means dit que c’était une époque de changement social et d’avancées. L’Amérique était alors très différente de ce qu’elle est maintenant.

Madonna Thunder Hawk, Lakota, et Jean Whitehorse, Diné, se sont exprimées le lundi matin. M. Thunder Hawk a souligné l’importance des familles élargies et des communautés, ainsi que de la lutte contre l’état du Dakota du Sud qui profite de la séparation des enfants Indiens de leurs familles. J. Whitehorse a raconté comment elle avait été maltraitée à l’internat pour avoir parlé Diné. Elle a aussi partagé le ‘Beauty Way’ [une des principales cérémonies Navajo].

M. Thunder Hawk a dit qu’elle vivait à San Francisco quand elle était jeune. Elle a aussi rappelé que le père de Bill Means était allé à Alcatraz, pour l’occuper, en 1964, avant la longue occupation de quelques années plus tard.

« Nous accordions beaucoup d’importance à la famille » dit M. Thunder Hawk. Elle a parlé des familles élargies suivant la tradition Lakota. Elle dit qu’après la Deuxième Guerre Mondiale elle avait vécu dans la région de San Francisco et que les membres de sa famille avait grandi avec les membres de la famille de Bill Means.

M. Thunder Hawk dit que le mouvement a survécu grâce aux organisateurs de la communauté. Elle dit aussi que les Etats-Unis ne pouvaient pas les éliminer parce qu’ils s’appuient sur la communauté et la famille.

« L’essentiel pour nous est la protection du territoire » dit-elle.

M. Thunder Hawk dit qu’aujourd’hui il y a d’innombrables menaces, en particulier l’oléoduc Keystone XL. Le pétrole devrait être exporté vers la Chine.

Madonna Thunder Hawk a expliqué la stratégie actuelle des Etats-Unis et des grandes compagnies d’énergie qui suppose la privatisation des terres Indiennes. Elle dit que les compagnies s’adressaient à des propriétaires individuels et achetaient les terres et les droits sur les ressources de ceux qui étaient dans une situation financière désespérée.

En plus de çà, il y a ces camps masculins autour des champs pétrolifères et gaziers.

A l’heure actuelle, une grande partie de la lutte se concentre contre la Loi sur la Protection Sociale des Enfants Indiens qui profite de la situation des enfants Indiens pour les arracher à leurs foyers.

« Les autorités de l’état du Dakota du Sud se sont rendu compte qu’elles pouvaient gagner des millions en prenant à leur charge la protection de l’enfance dans tout l’état » dit M. Thunder Hawk.

Elle dit aussi que les jeunes lui donnaient de l’espoir. « Les jeunes sont très actifs et prennent conscience ».

Il y a beaucoup de luttes dans les deux Dakotas. Maintenant, les suprématistes blancs viennent acheter des terrains dans les petites villes. Çà vient de se produire à Leith, dans le Dakota du Nord, près de la Nation Indienne de Standing Rock. « Ces petites villes sont en train de mourir ».

A Leith, il n’y avait que 26 résidents lorsque des néo-nazis ont acheté des logements et des terrains. Les résidents ont appelé à l’aide.

« Nous subissons un état de siège, encore plus qu’avant » dit Madonna Thunder Hawk, se référant aux attaques contre les gens, les communautés et les Nations Indiennes des deux Dakotas.

Les Eglises ont maintenant une nouvelle stratégie pour recruter des Indiens. Maintenant, les Eglises utilisent la sauge et les prêtres portent des colliers de perles traditionnelles.

« Ils sont en train d’essayer de convertir les Indiens. Ils disent : ‘Nous paierons votre note d’électricité’ ».

A part cela, les Indiens doivent aussi faire face aux prescriptions exagérées de médicaments aux jeunes Indiens par le Service de Santé Indien [Indian Health Service – IHS]. L’IHS a donné aux jeunes beaucoup trop de médicaments altérant le comportement et qui les abrutissent.

Ce à quoi nous sommes confrontés est une question de survie. M. Thunder Hawk dit qu’elle aime venir au rassemblement de l’AIM Ouest chaque année, parce qu’ici il y a des Indiens progressistes. Pendant ce temps, au Dakota du Sud, il y a une mentalité de frontière. On y manque de ressources et de juristes. De plus, les gens ne veulent pas se dresser contre l’état, l’idée de s’attaquer à l’état leur semble trop radicale.

« Moccasins on the ground [De pied ferme], c’est ce que je suis » dit M. Thunder Hawk.

Elle dit que l’AIM Ouest est un centre d’échanges, pour un travail international. De plus, l’Internet a permis aux jeunes de voir l’image d’ensemble de la situation.

« Nous ne sommes pas seuls. Je suis vraiment heureuse d’être ici ».

Jean Whitehorse, Dine’

Jean Whitehorse, Diné [voir l’article détaillé sur l’intervention de J. Whitehorse] , s’est souvenue de l’Occupation d’Alcatraz et de la lutte pour la terre, les droits, la justice et la liberté. Elle a aussi dénoncé le racisme dans la littérature pour enfants et souligné le besoin d’un nouveau type d’éducation. J. Whitehorse a dit que les gens demandaient souvent : « Pourquoi Alcatraz, qu’est-ce qu’il y a là-bas, pourquoi vous, les Indiens le voulez-vous ? ». Alors, elle a répondu « Alcatraz ressemble à une Réserve Indienne, il n’y a rien dessus ».

Jean Whitehorse a expliqué comment la société cataloguait les Amérindiens avant leur naissance. Elle a montré un prospectus du planning familial qui était distribué aux femmes Navajo autrefois. Le prospectus montrait sous forme de dessins comment une femme Navajo qui n’avait qu’un enfant pouvait avoir beaucoup de chevaux, alors que si elle avait beaucoup d’enfants, elle n’aurait pas beaucoup de chevaux.

Il y a aussi eu des cas d’infirmières et de médecins qui volaient des bébés Navajo. Maintenant, certains de ces « oiseaux perdus » reviennent et cherchent leurs familles. « Ce n’est pas seulement chez les Navajos, c’est partout ».

Des Mormons ont aussi enlevé des enfants du pays Navajo.

J. Whitehorse a montré des livres pour enfants et fait voir comment les Indiens y étaient présentés. Elle dit « Nous étions décrits comme des imbéciles, stupides ou sans éducation ».

Elle a aussi montré une recette, d’un livre prétendant être de cuisine Indienne, expliquant comment faire le pain frit. « C’est plutôt une recette de biscuits ».

Dans un livre pour enfants, l’auteur mélangeait les Navajo, les Hopi et les Pueblo comme une seule tribu, confondant tout dans une histoire confuse.

J. Whitehorse a indiqué qu’il y avait des livres qui racontaient les vraies histoires. Elle dit que les livres du poète Navajo Luci Tapahonso étaient un exemple d’écrits Autochtones authentiques.

« Vivre dans l’harmonie et l’équilibre, c’est notre prière » dit-elle. J. Whitehorse dit qu’après avoir vécu dans la région de la Baie de San Francisco à cause de la déportation, sa grand-mère lui avait appris à vivre dans l’harmonie et l’équilibre selon le ‘Beauty Way’.

Dans l’après-midi, le film ‘Autodescubrimiento 1492-1992 (Auto Découverte)’, sur les droits des Autochtones, a été projeté. Le film montre des images d’époque de nombreux Anciens Diné de Big Mountain qui sont passés dans le Monde des Esprits depuis, et des chants par Willie Lonewolf, Ute/Navajo, qui a aussi rejoint le Monde des Esprits, et beaucoup d’autres gens.

Le film de 62 minutes a été produit par Rodrigo Betancur. C’est un documentaire sur les 500 ans de lutte des Peuples Autochtones, avec entre autres les Diné de Big Mountain et les célébrations officielles et les contre-célébrations à San Francisco. Le film dit que le but est de « démythifier, affronter et défier l’imagerie de l’histoire officielle ».

Le coordinateur de la Conférence de l’AIM Ouest était Tony Gonzales. Les discussions du deuxième jour portaient sur les écoles de Vallejo, qui ont dû renoncer à la mascotte Apache, et les questions des Peuples Autochtones aux Nations Unies.

 

 

album-klee-frontNOUVEL ALBUM DE KLEE BENALLY:
“RESPECT EXISTENCE OR EXPECT RESISTANCE”

 

Paroles en Anglais et traduction en français, et vidéos enregistrées durant sa tournée en France, sous-titrées en français, avec discours explicatifs des problèmes qui ont inspiré les chansons

 

 

 

“SONG OF THE SUN”, à propos des mines d’uranium

 


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SONG OF THE SUN

CHANT DU SOLEIL

Our mother aches Iron claws dig until she breaks And she bleeds for this How much is enough?

Notre Mère souffre

Des griffes de fer creusent jusqu’à ce qu’elle craque

Et elle en saigne

A quel point ce sera ASSEZ ?

 

I remember listening to songs of the sun For all those, who’s breath was stolen Who’s future was taken away Who learned too late

Je me souviens avoir écouté les chants du soleil

Pour tous ceux dont le souffle a été volé

Dont le futur a été ravi

Qui ont appris trop tard

 

CHORUS: And so we sing again To the house of dawn There are no words, no words that can right these wrongs.

REFRAIN: Alors nous chantons encore

Pour la maison de l’aube Il n’y a pas de mots, pas de mots qui peuvent réparer ces crimes.

 

This land breathes pain And nothing grows that doesn’t carry the trauma that we’ve wept, that you sow…

Cette terre respire la douleur

Et rien ne pousse

Qui ne contienne le traumatisme Que nous avons pleuré, que vous avez semé…

CHORUS

REFRAIN

 

This empire of blood and bones of stolen, poisoned, homes… genocide… mutilated ghosts…

Cet empire de sang et d’os De foyers volés, empoisonnés…

Génocide… fantômes mutilés…

 

Fierce hearts lay buried… their struggle speaks… fierce hearts lay buried… saying… “leave it in the ground…”

 

Des cœurs fougueux sont enterrés… leur lutte parle… Des cœurs fougueux sont enterrés… ils disent « Laissez-le dans le sol… »

 

While the mines lay abandoned – What has been done? Wells poisoned… nothing has been done? Cancers spread… tell me, what has been done? To right these wrongs! To right these wrongs!

 

Alors que les mines sont abandonnées – Qu’est-ce qui a été fait ?

Les puits empoisonnés… rien n’a été fait ?

Les cancers se répandent.. dites-moi, qu’est-ce qui a été fait ?

Pour réparer ces crimes ! Pour réparer ces crimes !

 

CHORUS

REFRAIN

 

 

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ONE BRUTAL VIOLENT MACHINE


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ONE BRUTAL VIOLENT MACHINE

 

UNE MACHINE BRUTALE ET VIOLENTE

Deafening the screams grinding down the gears you can’t hear them cause your window is closed and you’ve surrendered your power to your fears

Assourdissant les cris

Pulvérisant les engrenages

Vous ne pouvez pas les entendre parce que votre fenêtre est fermée

Et vous avez abandonné votre pouvoir à vos peurs

There’s a market for everything… social media exists so you keep on consuming… It’’s revolutionary chic and at least you “”liked”” and “shared”… for liberation… …Oh what a loaded word… And you’’ve marched quietly along And you’’ve marched so complacently along

 

Il y a un marché pour tout…

Les médias sociaux existent

Alors vous continuez à consommer…

C’est le chic révolutionnaire et au moins vous avez « aimé » et « partagé »

Pour la libération…… Oh quel mot chargé…

Et vous avez tranquillement défilé

Et vous avez défilé avec tant de complaisance

One brutal violent machine pressing against another (3x) Crushing all our dreams, and all we desire The price is paid in blood and we know what its worth… The price is paid in blood… Capitalism is the enemy …of mother earth. (2x)

Une machine brutale et violente pressant contre une autre (3x)

Ecrasant tous nos rêves et tout ce que nous désirons

Le prix se paie avec du sang et nous savons ce que çà vaut Le prix se paie avec du sang

Le capitalisme est l’’ennemi de Notre Mère la Terre (2x)

 

Deafening the screams grinding down the gears you can’t hear them cause your window closed and you’ve surrendered your power to your fears

Assourdissant les cris

Pulvérisant les engrenages

Vous ne pouvez pas les entendre parce que votre fenêtre est fermée

Et vous avez abandonné votre pouvoir à vos peurs

 

One brutal violent machine pressing against another you’ve surrendered your power to your fears one brutal violent machine pressing against another you’ve surrendered your power to your fears

Une machine brutale et violente pressant contre une autre

Vous avez abandonné votre pouvoir à vos peurs Une machine brutale et violente pressant contre une autre

Vous avez abandonné votre pouvoir à vos peurs

 

 


 

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AT THE EDGE OF THIS WORLD

 


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AT THE EDGE OF THIS WORLD

AU BORD DE CE MONDE

I will hold your hand At the edge of this world As we watch it burn to the ground

Je te tiendrai la main

Au bord de ce monde

Quand nous le regarderons bruler complètement

 

I will hold your hand At the edge of the dawn And laugh and wonder at the new days we’ve found

Je te tiendrai la main

Au bord de l’aube

Et rirai et m’émerveillerai des jours nouveaux que nous avons trouvé

They will not suffocate this fire It burns from our hearts So long as we hold this inside They can never take this from us

 Ils n’étoufferont pas ce feu

Il brule dans nos cœurs

Tant que nous pourrons l’y garder

Ils ne pourront jamais nous le prendre

How much can you take? How much can you give? There is no post-apocalyptic Oh this is it

 Combien pouvez-vous supporter ?

Combien pouvez-vous donner ?

Il n’y a pas de post-apocalypse

Nous y sommes

How much can we bleed? Till were up off our knees? There’s no post-colonial, we live it

 Combien pouvons-nous saigner ?

Jusqu’à ce que nous soyons à genoux ?

Il n’y a pas de post-colonialisme,

Nous le vivons

They will not suffocate this fire It burns from our hearts So long as we hold this inside They can never take this from us

Ils n’étoufferont pas ce feu

Il brule dans nos cœurs

Tant que nous pourrons l’y garder

Ils ne pourront jamais nous le prendre

If this is our grave Such a wondrous bed we’ve been made Only so much we can bleed So much more than we’d ever need

Si ceci est notre tombe

On nous a fait un lit si extraordinaire

C’est tout ce que nous pouvons saigner

Bien plus que ne sera jamais nécessaire

I will hold your hand At the edge of this world As we watch it burn to the ground

 Je te tiendrai la main

Au bord de ce monde

Quand nous le regarderons bruler complètement

 

 

 

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A MATTER OF ACTION

 


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A MATTER OF ACTION

UNE QUESTION D’ACTION

t’s only a matter of time
it’s only a question, an affirmation
of who we are and who we’ve have been

C’est juste une question de temps

C’est juste une question, une affirmation

De qui nous sommes et qui nous avons été


reconnect the dots
trace back the memories
its only a matter of time
until our words match our actions


Relier les pointillés

Retrouver les souvenirs

C’est juste une question de temps

Pour que nos paroles correspondent à nos actions


CHORUS:
these laws, these borders, these walls, will fall
it’s only a matter of time, it’s only a matter of action


REFRAIN :

Ces lois, ces frontières, ces murs tomberont

Ce n’est qu’une question de temps,

Ce n’est qu’une question d’action


How much can we pretend,
that we’re not complicit in our silence?
how much longer, until these times get so desperate?


Jusqu’à qu’où pouvons nous faire semblant

De ne pas être complices par notre silence ?

Combien de temps, avant que l’époque ne soit si désespérée ?


the beating in our hearts
a rhythm we can’t shut out
calling us to action, call us to action…


Le rythme de nos cœurs

Un rythme que nous ne pouvons pas faire taire

Nous appelle à l’action, nous appelle à l’action…


CHORUS


REFRAIN


its a matter of action.

these are desperate times calling for desperate measures
these are desperate times calling for desperate action


C’est une question d’action

C’est une époque désespérée qui demande des mesures désespérées

C’est une époque désespérée qui demande des actions désespérées


its a matter of action.


C’est une question d’action.

 

Time for action


Temps de passer à l’action

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AN ACT OF LIBERATION


Voir cette vidéo en grand format HD

 

 

AN ACT OF LIBERATION UN ACTE DE LIBERATION
Peabody‘s drag lines across the landscape
Like militarized borders that carve this police state
1974 government pens wrote, “relocate
Divide and conquer, 14,000 and today?
Peabody trace des lignes à travers le paysage
Comme les frontières militarisées qui sculptent cet état policier
En 1974 des plumes gouvernementales ont écrit « déportez »
Divisez et conquérez, 14 000 alors, et aujourd’hui ?
We know this nightmare because it repeats
’till something breaks
An act of liberation
Nous connaissons ce cauchemar parce qu’il se répète
Jusqu’à ce que quelque chose casse
Un acte de libération
Yes we all know it’s the rich against the poor
Class, race, gender, and mother earth just a resource
Globalization is colonization and colonization is always war
Oui nous savons que c’est les riches contre les pauvres
Les classes, les races, les sexes et la terre mère n’est qu’une ressource
La mondialisation c’est la colonisation et la colonisation c’est toujours la guerre
We know this nightmare because it repeats
’till something breaks
An act of liberation!
Nous connaissons ce cauchemar parce qu’il se répète
Jusqu’à ce que quelque chose casse
Un acte de libération
Industrial capitalist hetero-patriarchy
We know the story of so many manifested destinies
From the broken bones of broken homes and violated boarding school dreams
Le capitalisme industriel, l’hétéro-patriarcat
Nous connaissons l’histoire de tant de ‘destinées manifestes’
Des os brisés des maisons détruites et des rêves violés dans les internats
We know this nightmare because it repeats
’till something breaks
An act of liberation!
Nous connaissons ce cauchemar parce qu’il se répète
Jusqu’à ce que quelque chose casse
Un acte de libération
From Big Mountain to Palestine, relocation is genocide.
We stand against all wars and occupation
Against nationalism, against state sponsored terrorismFrom Big Mountain to Palestine, it repeats
De Big Mountain à la Palestine, la déportation c’est le génocide
Nous sommes contre toutes les guerres et toute occupation
Contre le nationalisme, contre le terrorisme soutenu par les états De Big Mountain à la Palestine, çà se répète
The free market non-profit industry
Accountable to foundations, no, not community
Paychecks activism, for justice or just them?
But this ain’t no revolutionary commodity…
It’s an act of liberation
L’économie de marché de l’industrie des ONG
Responsables devant des fondations, non, pas devant la communauté
L’activisme payé par chèque, pour la justice ou pour eux-mêmes ?
Mais ceci n’est pas une marchandise révolutionnaire
C’est un acte de libération
’till something breaks
An act of liberation An act of liberation! An act of liberation! An act of liberation!’till something breaks
An act of liberation!
Jusqu’à ce que quelque chose casse
Un acte de libération
Un acte de libération ! Un acte de libération ! Un acte de libération !
Jusqu’à ce que quelque chose casse
Un act de libération !

 

Voir les vidéos ci-dessus (et d’autres) en grand format

 

 

Par Tom B.K. Goldtooth
Directeur Exécutif d’Indigenous Environmental Network
[Réseau Environnemental Autochtone]

Publié par Censored News
Le 11 décembre 2013
See original article in English
Traduction Christine Prat

 

Ce qui ressort de la 9ème Conférence Ministérielle de l’Organisation Mondiale du Commerce, qui s’est terminée samedi 7 décembre 2013

 

TURTLE ISLAND [l’Amérique du Nord] – Bien que l’OMC et ses 159 pays membres se soit ressuscitée sous la forme d’un premier pacte commercial multilatéral de l’histoire, j’ai le sentiment que c’était un combat désespéré de la part de riches pays développés comme les Etats-Unis pour redonner de la vie à un système économique et commercial entièrement voué au capitalisme. L’OMC n’existe que pour la liberté de commerce des grandes compagnies qui sont en train de détruire Notre Mère la Terre.

Le Réseau Environnemental Autochtone (IEN) a participé à des conférences de l’OMC au cours de son histoire, principalement à propos de stratégies externes plutôt que des stratégies internes. L’IEN a participé à la « Bataille de Seattle », la 3ème Conférence Ministérielle à Seattle, dans l’état de Washington, en décembre 1999 et à Cancun, à la 5ème Conférence Ministérielle en septembre 2003.

A Seattle, il y a 14 ans, l’IEN et des groupes Autochtones se sont rassemblés – pour en citer quelques-uns, le Fond de la Septième Génération, le Conseil des Peuples Autochtones sur le Bio Colonialisme, le Conseil de Préservation Eyak d’Alaska, l’Alliance Intérieure des Premières Nations du Canada, et sur le plan international, Tebtebba des Philippines et le Movimiento de la Juventad Kuna du Panama – pour analyser et articuler notre position sur l’OMC. La Déclaration de Seattle des Peuples Autochtones a été le document final de 1999. La Déclaration Autochtone de la 5ème Conférence Ministérielle de Cancún, au Mexique, en septembre 2003, n’en différait pas quant à sa liste des effets négatifs des accords commerciaux néolibéraux de l’OMC sur les Peuples Autochtones. Les temps n’ont pas changé entre la position de la Déclaration des Peuples Autochtones de Seattle et la Déclaration Autochtone de 2013 à Bali, en Indonésie (titrée « Déclaration – L’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et les Peuples Autochtones : Résister à la Mondialisation, Affirmer l’Auto-détermination »). Par exemple, les Peuples Autochtones continuent à redouter l’Accord de l’OMC sur l’Agriculture (AOA) comme instrument des pays riches pour promouvoir la compétition à l’exportation et la libéralisation des importations, aboutissant à l’entrée de produits agricoles bon marché dans les communautés Autochtones. L’argumentation Autochtone, à l’époque, déclarait que c’était une des causes de la destruction des pratiques agricoles durables et écologiques des Peuples Autochtones. C’est toujours le cas aujourd’hui.

L’IEN est allé à Bali pour soutenir la société civile et demander la justice climatique pour tous, paysans, fermiers, pêcheurs, et pour toutes les communautés Autochtones subissant une crise climatique, spécialement suite au typhon Haiyan/Yolanda qui a frappé les Philippines, tuant plus de 10 000 personnes.

Nous avons des communautés Autochtones, du Nord au Sud, confrontées à des situations mettant leur vie en jeu à cause d’un système économique qui promeut les industries extractives qui violent Notre Mère la Terre, et causent des destructions écologiques et sanitaires qui touchent nos peuples sur les terres et les eaux.

L’OMC ne s’intéresse pas à une réduction du changement climatique. L’OMC n’a pas pour fonction de réduire les émissions toxiques causant des problèmes climatiques, ni d’aller vers un futur sans produits toxiques et un taux bas de gaz carbonique. Le commerce et les investissements libéraux sont intoxiqués à l’économie de l’énergie fossile. L’OMC est un instrument pour les promoteurs d’énergie qui poussent à plus d’exportation de pétrole sur le marché mondial.

L’OMC marche au pétrole, promeut les investissements dans l’abattage de la forêt boréale canadienne et l’extraction de sables bitumineux, également au Canada. L’OMC défendra le marché libre des sables bitumineux et la construction binationale des oléoducs devant les transporter à travers les frontières et leur exportation vers d’autres pays.

Le rôle des Etats-Unis dans les négociations de l’OMC est problématique. Peu importe qui est au gouvernement, que ce soit les Démocrates ou les Républicains. Nous avons affaire à un système capitaliste profondément enraciné.

Le Plan d’Action Climatique d’Obama dit aussi que les Etats-Unis vont « lancer des négociation à l’OMC pour aller vers un marché libéral global des biens environnementaux ».

Dès 2001, à Doha, à la 4ème réunion Ministérielle de l’OMC, les négociateurs ont adopté un régime commercial qui comprenait ce qu’ils appelaient un commerce « plus libre » dans l’agriculture, les produits manufacturés et les services, y compris le commerce des biens et services environnementaux. Nous le voyons maintenant mis en application comme « Paiement pour les Services Environnementaux ».

L’OMC est en train de pousser une économie verte « rapace » qui est en fait une privatisation de la nature.

En tant que Peuples Autochtones, nous demandons l’arrêt du capitalisme de la nature. Toutes les structures économiques et les régimes commerciaux qui privatisent et financiarisent les fonctions de la nature, y compris la biodiversité et les compensations qui mettent le profit au dessus de l’humanité et de la planète, doivent cesser. L’initiative de compensation du carbone des Nations Unies et de la Banque Mondiale intitulée Réduire les Emissions de la Déforestation et de la Dégradation (REDD) fait partie de ce que l’IEN a appelé l’OMC du Ciel, l’OMC des Forêts. Notre Mère la Terre est la source de la vie qui a besoin d’être protégée, pas une ressource à exploiter et à transformer en marchandise comme capital naturel. A Bali, l’IEN a découvert de nouvelles informations sur l’inclusion de la culture du riz dans le système du marché du carbone. A Bali, 77 organisations indonésiennes et du reste du monde ont adopté le Manifeste Non au REDD pour le Riz.

Dans notre Déclaration Autochtone, nous appelons à « l’arrêt de toutes les politiques contrôlant la capacité reproductive de Notre Mère la Terre par des mécanismes de marché qui permettent la quantification et la marchandisation des processus naturels de Notre Mère la Terre rebaptisés services d’écosystème ».

Nous en avons assez et nous appelons à la suppression de l’OMC – à mettre l’OMC à la décharge ! l’IEN et d’autres Peuples Autochtones appellent à une alternative pour l’OMC – une alternative fondée sur l’articulation entre les gens et le sol.

Les ministres du commerce de l’OMC célèbrent l’accord global de Bali, dont les officiels disent qu’il pourrait stimuler la production économique globale de jusqu’à 1000 milliards de dollars. Le Directeur Général de l’OMC Roberto Azavedo, dans sa déclaration de clôture à Bali, a dit « Cet accord global n’est pas final. C’est un début. En conséquence du progrès fait ici, nous allons maintenant pouvoir avancer dans les autres domaines de notre travail qui étaient bloqués depuis si longtemps ».

Notre combat n’est pas terminé. Nous devons continuer à nous organiser pour déclarer l’OMC et ses partenariats commerciaux bilatéraux et régionaux illégitimes. Pour les Peuples Autochtones d’Amérique du Nord et du Mexique, ceci inclut l’Accord de Libre Echange Nord Américain (NAFTA). Il y a 20 ans que le NAFTA a été signé, le 8 décembre 1993. Dans notre région d’Amérique du Nord, nos Peuples Autochtones et les Nations Autochtones doivent avoir une analyse critique du NAFTA et organiser notre réponse.

L’OMC a abusé de ses mécanismes légaux pour limiter l’autodétermination, la souveraineté et les droits des Peuples Autochtones à développer nos propres politiques pour nos communautés, en harmonie avec nos responsabilités vis-à-vis des lois naturelles de Notre Mère la Terre.

Nous voulons un monde sans OMC. Peu importe comment vous réformerez l’OMC ou améliorerez ses accords, elle ne sera jamais juste ou équitable, étant donné qu’elle est construite sur les principes du capitalisme, du libéralisme économique, de la croissance sans limite et l’exploitation des gens, de la Terre Mère et de toute Vie.

 

Pour plus d’information :

Tom B.K. Goldtooth
ien@igc.org

 

silei-FRENCH

APPEL: DONS D’URGENCE, peuvent être envoyés en ligne à: https://www.wepay.com/donations/77797

Le Projet d’Emancipation Communautaire Siléi (SCEP) est le fruit de la collaboration entre Outta Your Backpack Media (OYBM), Táala Hooghan et des membres de la communauté impliqués dans la lutte pour la justice sociale et environnementale à Flagstaff, Arizona.

« Le Projet d’Emancipation Communautaire Siléi a pour raison d’être l’épanouissement de communautés vivant en sécurité de manière durable et juste dans un environnement sain. Nous mettons à leur disposition un centre régional fournissant des moyens culturels et d’action, à Flagstaff, Arizona, centre qui doit servir l’émancipation des Autochtones historiquement marginalisés et opprimés. Nous croyons qu’en leur fournissant des moyens d’accès aux diverses formes d’art et un espace organisé, nos communautés peuvent devenir plus efficaces dans la lutte pour la justice sociale et environnementale ».

‘Siléi’ signifie ‘fondation’ en Diné (Navajo) Bizaad (langue).

Vidéo: Appel à soutien par des membres de Siléí


Notre but : Acheter le Centre Communautaire.
Siléi (SCEP) conservera et gérera le lieu pour assurer que les buts et la vision du centre seront maintenus pour des années à venir. Ceci impliquera le projet clair d’entretenir le bâtiment et le reste de la propriété uniquement à l’usage des buts sociaux et environnementaux de la communauté au-delà de la durée prévisible des projets en cours tels que OYBM ou Táala Hooghan.

Notre Vision pour le Futur :
OYBM deviendra un institut pour la justice dans les médias et les arts pour la Jeunesse Autochtone qui fournira toute l’année une formation sur l’équité dans les médias et la production audiovisuelle pour soutenir la justice culturelle et écologique dans et autour du sud-ouest des Etats-Unis.
L’Infoshop Táala Hooghan mettra plus facilement en pratique sa déclaration d’action pour l’ « émancipation de la jeunesse et de la communauté au sens large dans l’action pour un monde plus juste et plus durable » du fait d’avoir un local plus sûr où les gens sauront qu’ils peuvent aller pour trouver des informations et des moyens.

Notre Projet :
Sur la base de nos travaux passés avec le soutien de nos communautés et fondations, nous sommes certains que notre vision est maintenant totalement réalisable et tout à fait viable.
Nous sommes certains que grâce aux dons, aux collectes de fonds, aux possibilités d’emprunts, aux fonds de contrepartie, et autres manières créatives de collecter, nous pourrons assurer l’achat du bâtiment.

 

silei-FRENCH2Comment nous soutenir :

Faites des dons !
Faites un don: Outta Your Backpack Media Project
1700 N. 2nd St. Flagstaff, AZ 86004
En ligne: www.oybm.org/silei

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Organisez un concert ou une fête de soutien
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Outta Your Backpack Media
www.oybm.org

 

 

 


Publié par Censored News
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5 décembre 2013

Traduction Christine Prat

 

Je vous salue, mes parents, amis et soutiens :

Çà m’attriste d’apprendre qu’un grand homme comme Nelson Mandela a quitté cette vie. C’était un homme qui nous inspirait beaucoup et nous montrait les possibilités pour les Autochtones de mener une lutte continuelle qui pouvait se manifester à des niveaux de liberté entravés par des siècles d’oppression.

Notre peuple Autochtone a souffert des mêmes types d’oppression à de nombreuses reprises. Çà ne se manifeste pas aussi ouvertement et distinctement qu’en d’autres lieus ; cependant, que vous soyez mort parce qu’un policier vous a tiré dessus ou mort parce que vous n’avez pas pu supporter le génocide racial et culturel, vous vous êtes suicidé – vous êtes tout aussi mort dans les deux cas. Nelson Mandela est connu pour avoir conduit la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud. L’Amérique parlait de mettre un terme à l’apartheid et d’appliquer des sanctions à l’Afrique du Sud. N’étant pas tellement adepte de la langue anglaise, je crois comprendre qu’(apartheid) signifie maintenir quelqu’un séparé de quelque chose ; mon peuple a été séparé délibérément des Black Hills sacrées du Dakota du Sud. Il y a eu, et il y a encore, des mesures qui nous maintiennent séparés de notre vraie histoire, appliquées par un système d’éducation qui limite la vérité de notre être. En ce moment même, ici en Amérique, en ce moment même au Canada, en ce moment même en Amérique du Sud, il y a un apartheid qui cherche à nous séparer de nos sites sacrés, de nos terres et de nos ressources. En ce moment même au Canada, des Autochtones luttent pour protéger leurs terres aborigènes de la fracturation hydraulique qui détruit les nappes d’eau et ébranle l’équilibre naturel de la Terre. En ce moment même, avec une mentalité d’apartheid, ils tentent de construire des pipelines, avec un potentiel de destruction écologique considérable, à travers les terres Autochtones. En ce moment même il y a une forme d’apartheid qui cherche à nous séparer de la protection de la constitution des Etats-Unis qui dit que la loi des traités est la loi suprême du pays ; qui dit aussi qu’on a droit à un procès équitable et sans préjugé ; qui dit aussi qu’on a droit à un jury composé de nos pairs. En ce moment même nos jeunes Autochtones adultes sont jugés TROIS fois plus souvent que n’importe quel autre groupe et maintenus en état d’apartheid de leurs familles et d’apartheid d’une représentation légale compétente.

Je pourrais continuer encore et encore, mais vous pouvez voir où je veux en venir. La lutte contre l’apartheid – j’en suis sûr – n’est pas terminée en Afrique du Sud, pas plus que la lutte contre l’apartheid et l’esclavage en Amérique. Nous devons tous considérer Nelson Mandela comme une source d’inspiration, mais je suis aussi inspiré par les plus humbles parmi notre peuple qui résistent pour ce qui est juste, comme le jeune homme ou la jeune femme qui tient pacifiquement une barricade contre les promoteurs et les compagnies pratiquant la fracturation hydraulique ou une quelconque usine qui abime notre air. Pendant que j’y suis, dans tout ce chaos, je veux aussi me souvenir d’un frère du nom de Wanbli Tate qui a défendu infatigablement les droits des Autochtones dans des émissions de radio, des écrits, et sur internet, pour attirer l’attention sur les responsables de méfaits représentés au gouvernement et dans les grandes entreprises.

Nous avons perdu beaucoup d’entre vous ces dernières années et je veux à nouveau me souvenir de mon frère Russell Means qui n’a jamais relâché ses efforts pour mettre un terme à cette version américaine de l’apartheid à laquelle les Autochtones font face.

Dans l’esprit de tous ceux qui sont partis avant nous dans cette lutte, j’aimerais vous dire restez forts et n’abandonnez JAMAIS, JAMAIS.

 

Votre ami pour toujours,
Dans l’esprit de Crazy Horse,

Leonard Peltier
Mitakuye Oyasin

 

 

JEAN WHITEHORSE, DINÉ [NAVAJO] : PREJUGES ET STERILISATION DES FEMMES AMERINDIENNES

Par Brenda Norrell
Censored News
4 décembre 2013
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Traduction Christine Prat

 

SAN FRANCISCO – Jean Whitehorse, Diné, s’adressant à la Sixième Conférence annuelle de l’American Indian Movement de la Côte Ouest, a décrit comment les stéréotypes racistes et les préjugés dans les livres pour enfants influencent les enfants dès leur plus jeune âge.

J. Whitehorse a également décrit les mauvais traitements auxquels elle a été soumise à l’internat, où elle était punie pour parler dans sa langue Diné. Elle a aussi été victime plus tard du programme de stérilisation forcée des femmes Amérindiennes du gouvernement des Etats-Unis, appliqué par le Service de Santé Indien dans les années 1970.

J. Whitehorse a dit qu’il était important d’examiner le contenu des livres pour enfants du point de vue des stéréotypes sur les Amérindiens, mais aussi les dessins animés, les mascottes et l’utilisation d’images de coiffures indiennes et de tipis.

« Nous ne portons pas tous des plumes, nous ne vivons pas tous dans des tipis ».

Elle a souligné la nécessité de commencer à éduquer les enfants à la maison avant l’âge de trois ans : « Tout commence avant trois ans, si des mots négatifs sont utilisés, ils vont les répéter ».

Se référant aux stéréotypes sur les Indiens, elle a fait remarquer que chaque Nation Indienne a sa propre langue, ses traditions et sa culture et que les gens les enseignent à leurs jeunes enfants. Au cours de sa présentation, elle a utilisé comme illustration un livre pour enfant mal informé qui combinait des traditions Diné, Pueblo et d’autres Nations Indiennes comme si c’était la même chose.

J. Whitehorse a raconté que, comme beaucoup d’Amérindiens, elle a été punie pour avoir parlé sa langue Diné à l’internat. « Si je parlais en Navajo, j’étais punie ».

Elle a appris à compter avec le stéréotype « Un petit Indien, deux petits Indiens, trois petits Indiens… ». Aujourd’hui, elle apprend à compter à son arrière petite-fille sur le même air, mais avec le mot « bilagaana » (Blancs, Visages Pâles) au lieu de « petits Indiens ».

A l’heure actuelle, dans les écoles, le préjugé dans les livres pour enfants existe encore, par exemple on trouve toujours les mots « squaw » et « papoose ».

« Nous avons fait beaucoup de chemin » dit-elle en soulignant que beaucoup de Navajos sont avocats, éducateurs et docteurs.

Elle a estimé que l’AIM West était sur le point d’obtenir l’égalité des droits et que « notre voix soit entendue ».

J. Whitehorse a été envoyée ici, dans la région de San Francisco, à Oakland, à l’âge de 19 ans. Au bout de quatre ans, elle a décidé qu’il était temps de rentrer chez elle dans la Nation Navajo.

J. Whitehorse a raconté comment elle avait été victime de la stérilisation forcée des femmes Amérindiennes décrétée par le gouvernement des Etats-Unis dans les années 1970. Çà a été réalisé par le Service de Santé Indien, et dans de nombreux cas, sans que les femmes Amérindiennes le sachent.

« J’en ai été victime après avoir eu une fille. J’aurais voulu avoir plus d’enfants ».

« Il y a beaucoup d’Amérindiennes là-bas qui n’ont jamais eu d’enfants à cause de cela ».

« Tout ce à quoi le gouvernement m’a confrontée, je l’ai surmonté. Çà m’a seulement rendue plus forte ».

« Maintenant, je sais qui je suis, je l’apprend à ma fille, ma petite-fille et mon arrière petite-fille, parce qu’elles continueront à transmettre ces légendes que nous avons, en tant qu’Autochtones d’Amérique ».

« Elles ne souffriront jamais ce que nous avons souffert ».

A propos du stéréotype Américain de ‘Thanksgiving’, elle dit que les Américains ont besoin d’apprendre l’histoire réelle.

« Nous étions là avant quiconque, et nous sommes toujours là, et nous y somme pour rester ».

 

 

 

Publié par Indigenous Action Media
Et Censored New
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Par Trip Jennings, Portland Rising Tide

1er décembre 2013

Traduction Christine Prat

 

Contact médias : Trip Jennings, Portland Rising Tide – TripJennings1@gmailcom

 

Des Membres des Tribus et des activistes bloquent un méga transport destinés aux Sables Bitumineux à Umatilla, Oregon

 

Umatilla, Oregon – dimanche 1er décembre : deux personnes ont été arrêtées alors que des Membres de Tribus et des activistes pour la Justice Climatique bloquaient un gigantesque transport destiné aux Sables Bitumineux d’Alberta. L’action de dimanche soir a empêché le convoi exceptionnel de quitter le port d’Umatilla. Les organisateurs de Portland Rising Tide ont appelé des supporters à rejoindre une action de protestation prévue lundi soir pour continuer à bloquer le passage des équipements.

L’engin bloqué est une purificatrice d’eau de plus de 400 tonnes, mesurant près de 6 m de large sur 5 de haut et 114 m de long. Il devait quitter le port d’Umatilla, se diriger vers le sud par la route 395, puis vers l’est par la 26 dimanche soir. Ce trajet l’aurait fait passer par les Terres Tribales d’Umatilla Warm Springs et les Membres de Tribus et les Anciens étaient fortement représentés à la manifestation.

Cette semaine, la manifestation de protestation était plus importante que celle, similaire, de la semaine dernière, lorsque la nouvelle du transport s’était répandue dans la région. Selon les estimations, 70 personnes ont accueilli le convoi exceptionnel avec des pancartes et de quoi s’enchaîner. Avant le départ, deux participants se sont enchaînés aux camions. C’était la première fois qu’un transport de ce type était bloqué de cette manière. C’est le premier de trois transports exceptionnels que la compagnie de transport Omega Morgan, domiciliée à Hillsboro, Oregon, projette de faire traverser la région en décembre et janvier. De tels chargements ont déclenché de vives protestations en traversant l’Idaho et le Montana, entre autres un barrage par la Tribu des Nez Perce en août.

Les groupes qui ont organisé la manifestation, parmi lesquels des sections de Rising Tide et 350.org, s’opposent à ces transports en raison de l’utilisation de l’équipement pour l’expansion de l’exploitation de sables bitumineux en Alberta. Cette expansion devrait fournir du pétrole pour le très controversé oléoduc Keystone XL et d’autres pipelines. Beaucoup de gens ont qualifié l’exploitation de sables bitumineux de projet industriel le plus destructif sur terre. Shana Radford, Membre d’une Tribu d’Umatilla, dit « Nous sommes responsables de ce qui se passe sur nos terres, mais il n’y a pas de frontière pour l’air et l’oxyde de carbone créé par ces équipements nous touchera tous. La Tribu Nez Perce a dit non aux transports exceptionnels, et nous devrions faire de même ».

Les Tribus Confédérées de la Réserve Indienne d’Umatilla (CTUIR : Confederated Tribes of the Umatilla Indian Reservation) s’opposent aux transports parce qu’il n’y a pas eu de consultation préalable sur le projet de transport à travers leur territoire cédé alors que la loi l’exige.

Kayla Godowa, membre de la Tribu de Warm Springs, dit « C’est notre devoir de protéger les migrations de saumons dans cette zone. Ils veulent en faire un trajet permanent pour les transports lourds sans même consulter nos tribus. De tels transports sont sans précédent ici. Et si un pont s’effondrait ? Et qu’en est-il des communautés Autochtones détruites par les sables bitumineux là-bas où cet équipement arrivera à destination ? Nous ne pouvons pas faire comme si de rien n’était pendant que des terres Autochtones et le climat sont en train d’être détruits. Nous devons résister ».