Par Indigenous Action
Publié sur Facebook
16 octobre 2020
Traduction Christine Prat

Les Mi’kmaq ont des droits inhérents de pêcher le homard. Ils veulent que ce soit préservé pour les générations futures…

LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET A PERMIS AU COMBAT ENTRE LES PÊCHEURS COMMERCIAUX ET LES MI’KMAQ DE CONTINUER.

 *

Les Haudenosaunee ont des droits inhérents à la terre… ils veulent qu’ils soient préservés pour les générations futures.

LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET A PERMIS AU COMBAT ENTRE LES HAUDENOSAUNEE ET LES PROMOTEURS DE CONTINUER

*

Les Algonquins ont des droits inhérents sur leur terre et la chasse – ils veulent s’assurer qu’il y ait assez d’orignaux pour les besoins des générations futures.

LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET A PERMIS AU COMBAT ENTRE LES ALGONQUINS ET LES CHASSEURS DE CONTINUER.

 *

Les Secwepemc ont des droits inhérents à leur terre et leur eau – ils veulent que l’eau soit protégée pour les générations futures.

LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET PERMIS AU COMBAT ENTRE LES SECWEPEMC ET LA FIRME TRANSMOUNTAIN DE CONTINUER.

 *

Les Wet’suwet’en ont des droits inhérents à leur terre et leur eau – nous voulons que l’eau soit protégée pour les générations futures.

LE GOUVERNEMENT N’A RIEN FAIT ET A PERMIS AU COMBAT ENTRE LES WET’SUWET’EN ET COASTAL GASLINK DE CONTINUER.

 *

Le gouvernement colonial facilite la violation des droits inhérents des Autochtones, au soi-disant « Canada ».

LE GOUVERNEMENT COLONIAL A PERMIS À TOUS CES COMBATS DE SE PRODUIRE EN MÊME TEMPS.

 *

Les forces de police, comme la Police Montée Royale Canadienne et la police provinciale de l’Ontario sont utilisées pour criminaliser les Autochtones et quiconque les soutient.

LES SERVICES DE POLICE NE «MAINTIENNENT PAS LA PAIX» ET «NE PROTÈGENT PAS LES GENS».

 *

Ce n’est pas une coïncidence si le gouvernement colonial a porté ces combats contre toutes ces Nations en même temps. Nous nous sommes toujours soutenus les uns les autres.

LES SERVICES DE POLICE SURVEILLENT ET CONTRÔLENT CHAQUE NATION QUI COMBAT POUR NOS DROITS INHÉRENTS.

 *

Le système colonial sait que si ces droits étaient établis dans un quelconque de ces cas – ça voudrait dire que les autres se soulèveraient pour demander que leurs droits soient également protégés.

LES SERVICES DE POLICE N’ONT PAS CHANGÉ – ILS SONT TOUJOURS LÀ POUR RÉPRIMER DES SOULÈVEMENTS POSSIBLES.

 *

Les droits qui sont violés ne sont pas seulement des droits qui affectent les Peuples Autochtones – au bout du compte, ils affectent toutes nos générations futures.

IL EST TEMPS DE NOUS UNIR TOUS ET DE DEMANDER QUE NOS DROITS SOIENT PROTÉGÉS.


Par Brenda Norrell
Censored News
22 octobre 2020
Traduction Christine Prat
©Photos Ofelia Rivas
Photos à Londres Palestine Action

Les tours d’espionnage construites à la frontière, sur le territoire de la Nation Tohono O’odham, par l’entreprise Israélienne de défense Elbit Systems, sont quasiment terminées, malgré les objections des Tohono O’odham traditionnels qui s’opposent à la profanation d’une terre sacrée.

Elbit Systems, aussi appelés les « Marchands de Mort », sont responsables de l’Apartheid en Palestine. Actuellement, il y a des actions de protestation contre Elbit au Royaume-Uni, et plus généralement contre les drones qui tuent et les violations des droits humains.

Le District de Gu-Vo, dans la Nation Tohono O’odham, s’est opposé à ce projet dès le début.

Gu-Vo, le district le plus à l’ouest de la Nation Tohono O’odham, avait dit aux Etats-Unis : « Le District de Gu-Vo s’oppose au projet de tours, pour protéger des sites culturels sur la montagne sacrée appelée aujourd’hui la Chaîne de Ajo. La montagne contient des restes humains de gens de notre peuple et héberge aussi des lieux de nos pratiques culturelles (sacs médecine) et des daims et des moutons à longues cornes et des tortues de montagne, qui sont protégés par la Loi sur les Espèces Menacées. »

« Les forces militaires du gouvernement des Etats-Unis, la Patrouille des Frontières, n’étaient pas disposées à fournir des informations sur les impacts, tels que les effets sur la santé, et ont délibérément donné des informations fausses concernant les impacts environnementaux immédiats, comme la construction de routes sur la montagne et l’installation de lignes électriques sur les sites, et le fait que les sites des tours auront des impacts pour 25 ans ou plus, sur la montagne, la vie animale et végétale et la vie des O’odham. »

« Le paysage des communautés du District de Gu-Vo a déjà été gravement détérioré par de nombreuses routes non-autorisées et la destruction de montagnes et de collines de grande importance pour le mode de vie O’odham. Nos générations futures connaîtront plus de restrictions pour vivre sur nos terres d’origine, étant donné que nos droits d’Autochtones d’origine continuent de se détériorer. »

« Ces tours programmées par les Etats-Unis ne sont pas à la frontière, mais dans nos communautés, et à la frontière de la Nation Tohono O’odham, réitérant la discrimination et l’attaque délibérée contre les O’odham » dit le District de Gu-Vo.

Le contrat avec Elbit Systems a été approuvé sous le gouvernement Obama, et prolongé sous le gouvernement Trump, et approuvé par le gouvernement de la Nation Tohono O’odham. [Les ‘gouvernements’ tribaux ont été imposés par les Etats-Unis, afin de se créer des interlocuteurs qui leur convenaient – NdT].

Actions contre Elbit Systems au Royaume-Uni

Le Middle East Monitor écrit que des activistes solidaires de la Palestine ont protesté devant la firme d’armements Israélienne Elbit. Le groupe Palestine Action a appelé ses supporters à se joindre à des actions contre Elbit dans le centre de Londres.

Elbit est la plus grande compagnie d’armements privée en Israël et est connue pour ses drones tueurs.

Le Hermes 900 est une pièce d’équipement de grande taille, de statut militaire, plus ou moins de la taille d’un avion de combat moyen. Vous ne pourriez pas en acheter en ligne ou en grande surface.

Elbit dit fièrement dans ses publicités que ses équipements ont été « testés en vrai » sur des Palestiniens. Le Hermes 900 a été déployé pour la première fois durant l’attaque mortelle contre la population de Gaza, en 2014.

Faire des dons à Ofelia Rivas, fondatrice de Voix O’odham Contre le Mur, sur son site :
http://tiamatpublications.com

©Ofelia Rivas, Censored News. Ne pas utiliser sans autorisation.


Par Indigenous Action
Publié sur Facebook
21 octobre 2020
Traduction Christine Prat

En termes de spiritualité Autochtone, il n’y a rien de sacré dans l’acte de choisir qui va vous gouverner et avec quelles règles vivre sous la domination coloniale. Faire allégeance à, et perpétuer activement l’ordre politique colonial qui est fondé sur le génocide, l’esclavage et l’écocide, est en réalité une mort spirituelle pour les Peuples Autochtones. C’est une violence contre les luttes de nos ancêtres.

Historiquement, les Peuples Autochtones ont résisté aux politiques assimilationnistes des Etats-Unis, qui leur ont imposé la citoyenneté et nous ont dépouillés de notre souveraineté. Ce programme d’assimilation a été responsable des pensionnats, conçus pour saper violemment nos manières d’être, y compris nos systèmes de gouvernance culturels. Il n’y a rien de sacré dans l’institution violente de pensionnats, ni dans l’imposition de la citoyenneté US et de la gouvernance coloniale.

Dire « voter c’est sacré » sape également des décennies de luttes pour affirmer le caractère sacré et la protection de nos sites sacrés. Si on confère un caractère sacré à l’acte de déposer un bulletin dans l’urne, on renforce les affirmations des tribunaux coloniaux qui tenaient profondément les croyances Autochtones pour « des expériences émotionnelles et subjectives. » (Voir le cas de la Nation Navajo contre le Service des Forêts et autres).

La résistance Autochtone, par contre, EST sacrée. Bien que certains de nos ancêtres se sont battus pour participer à la politique coloniale (ou un siège à la table du colonisateur), ils furent beaucoup plus nombreux à se battre farouchement pour la libération par la cérémonie et la prière.

Les pratiques religieuses Autochtones ont été interdites par les Etats-Unis jusqu’en 1978. Nos cérémonies ne se sont pas arrêtées sous prétexte qu’elles étaient « illégales. » La Loi sur la Liberté Religieuse des Indiens d’Amérique a été adoptée à cause des puissants soulèvements militants qui avaient commencé à Alcatraz et ont continué avec les occupations et les actions de l’A.I.M.

Les luttes de nos ancêtres pour protéger nos terres et nos modes de vie n’étaient pas causées par un bulletin de vote. Ne confondons pas cela avec une campagne astucieuse de marketing politique, qui réifie sans critique l’autorité du colon. Les organisations à but non-lucratif reçoivent des milliers de dollars pour démarcher pour des votes. Le complexe industriel à but non-lucratif a été conçu pour réprimer et contrôler les mouvements. (Voir La Révolution Ne Sera Pas Subventionnée)

Peu importe que vous salissiez l’urne électorale, elle ne peut pas être décolonisée.

LA RÉSISTANCE AUTOCHTONE EST SACRÉE


Par Candi Brings Plenty
Censored News
17 octobre 2020
Traduction Christine Prat
(Les 6 personnes arrêtées le vendredi 16, ont été libérées le samedi)

[Note : quand les Autochtones disent ‘nos parents’ en parlant des SDF, il ne s’agit pas de pères et mères, mais d’Autochtones de la même Nation]

Nos Akićita étaient en train de prier, on pouvait entendre les magnifiques chants de cérémonie, lorsque la Police de Rapid City les a interrompus et les a fait partir de force. Ils ont aussi traîné une Un­či (grand-mère) Lakota alors qu’elle priait.

RAPID CITY, Dakota du Sud – Tous les vendredis, depuis deux ans, notre communauté Oyaté fournit un repas à nos parents SDF, par l’intermédiaire de l’organisation de base OyateKinChanteWastepi. La Patrouille Mni Luzahan patrouille à pied Rapid Creek depuis l’été dernier, parce qu’en août, huit homicides d’Autochtones ont été commis dans notre ville, et deux d’entre eux étaient des SDF qui dormaient près du ruisseau. Et cette semaine, deux parents Autochtones SDF sont morts dans la rue.

Les flics les harcèlent et confisquent les sacs de couchage et les couvertures de ces parents afin qu’ils ne puissent pas dormir tranquilles, ou ils doivent aller en détox et risquent d’être arrêtés, parce que c’est illégal de dormir dans un parc, dans cette ville, sur des terres Autochtones, dans nos Black Hills sacrées qui nous ont été volées.

Pour avoir monté des tipis dans un espace public non-utilisé, la police de Rapid City a déclaré qu’il s’agissait d’une assemblée illégale. Ils ont démonté les quatre tipis et arrêté ceux qui étaient dans le dernier.

Nos parents ont monté des tipis ici, dans cette ville raciste, comme camp d’hiver pour nos Oyaté pauvres, dans le besoin. Les seules options pour nos parents, ici sont : La mission de Corner Stone, un établissement Chrétien, oppressif et colonial, où les SDF doivent payer à la journée ; ou aller en détox, où ils sont confrontés à un racisme institutionnel et sont incarcérés temporairement, jusqu’à ce que la police déclare qu’ils ont désaoulé et peuvent être relâchés. Entretemps, ils doivent porter des blouses d’hôpital et pas de chaussures.

Nos parents méritent mieux que ces deux options. C’est pourquoi notre communauté Akićita a apporté de l’aide, étant donné que notre Maire refuse de dépenser quelques dollars des impôts pour nos parents Autochtones SDF et leur a dit de retourner d’où ils venaient. Alors que selon l’histoire Lakota de la Création, nous sommes sortis en rampant de la Caverne du Vent, ici, dans nos Black Hills sacrées. Nos parents SDF sont EXACTEMENT là d’où ils sont venus !

Notre Traité Oyaté, nos droits constitutionnels et humains sont violés. Deux heures après que les tipis aient été montés, la Police de Rapid City a encerclé le camp avec vingt voitures de police et une équipe SWAT (unité d’élite, genre GIGN, employant des armes et des tactiques spéciales) cachée un bloc plus loin.

Nos tipis sont des structures géométriques sacrées, données à nos ancêtres par les esprits et nous ont été transmises. Il n’y a pas de différence avec Standing Rock, quand nous avions monté nos tipis et que les agents de DAPL sont passés par-dessus la barrière qu’ils avaient édifiée pour les démonter et arrêter tous ceux qu’ils pouvaient attraper.

Cinq de nos Akićita étaient en train de prier, on pouvait entendre les magnifiques chants de cérémonie, lorsque la Police de Rapid City les a interrompus et les a fait partir de force. Ils ont aussi traîné une Unči (grand-mère) Lakota alors qu’elle priait aussi.

Ce n’était PAS une manifestation, c’était Lakota Oyaté installant le camp d’hiver dans notre He Sapa sacré, comme nous l’avons fait pendant des générations, sous la Wičahpi Oyaté (Nation Étoile), avec une cérémonie conduite par l’homme-médecine Chief Crow Dog. Il a également été évacué. C’était une solution temporaire TRADITIONNELLE, jusqu’à ce qu’un camp de petites maisons puisse être construit.

Le RCPD (Service de Police de Rapid City) et les médias appellent ça une « manifestation » et ont même annoncé verbalement qu’ils allaient arrêter Nick Tilsen et révoquer sa caution pour la manifestation du Mont Rushmore. Alors qu’il était là-bas en tant que IkčéWičasa (homme ordinaire) soutenant son frère, leur suprématisme blanc s’est étalé, quand ils ont spécialement choisi Nick, pour l’incriminer d’être un si bon parent.

J’ai une foi inébranlable dans notre spiritualité Lakota et j’organise la Justice Autochtone, en insistant sur l’organisation de la communauté. Et, avec ma grande expérience, je sais qu’il faut rendre visible l’injustice régnante pour élever la conscience de la situation, afin que nous puissions construire et démanteler les systèmes coloniaux d’oppression. Mais les médias dominants ne rapporteront pas cette histoire d’une perspective Autochtone, alors, nous devons le faire.

Ce camp d’hiver était construit sur la cérémonie et les cœurs des dirigeants de notre communauté Lakota.

S.V.P, faites des DONS, partagez et soutenez le Fonds Légal Mni Luzahan :
https://www.campmniluzahan.org/


Par Brenda Norrell
Censored News
13 octobre 2020
Traduction Christine Prat

L’obélisque raciste de la Plaza de Santa Fe a été abattu lundi (12 octobre 2020), au troisième et dernier jour de l’occupation et des enchaînements dirigés par des femmes Tewa. Des Pueblos exigèrent que le Maire de Santa Fe tienne sa promesse de retirer l’obélisque, un symbole flagrant de l’oppression et de la glorification des conquistadors meurtriers qui s’étaient emparés de terre des Pueblos pour y fonder la Ville de Santa Fe et l’état du Nouveau-Mexique.

La Ville de Santa Fe ne voulait que personne ne se mêle de ses ventes de faux bijoux, ni que les touristes découvrent l’histoire raciste de la ville, ou que ceux qui viennent y dépenser de l’argent n’apprennent les tortures auxquels les Pueblos ont été soumis pour ses monuments et sa ville. La police a mis fin à l’occupation de la Plaza de Santa Fe dimanche dans la nuit. Une personne qui s’était attachée au monument dit que la police l’avait trainé, lui occasionnant des blessures aux genoux. Ensuite, la police a barricadé l’obélisque raciste pour empêcher ceux qui disaient la vérité de parler.

Il y eu deux arrestations supplémentaires lundi, le troisième et dernier jour, quand la police fut chassée de la Plaza. Cependant, des cordes et des chaînes furent jetées autour de l’obélisque qui fut abattu à la main.
Vidéo sur YouTube :

Quand l’occupation et les enchaînements commencèrent, samedi, le New Mexican de Santa Fe titra : « Une promesse toujours vide de retirer un monument controversé de la Plaza de Santa Fe a eu des échos bruyants et clairs, samedi après-midi ».

« Alan Webber, le Maire, dit en juin qu’il avait l’intention d’appeler à l’enlèvement de l’obélisque au centre de la Plaza, qui est dédié aux ‘héros’ morts dans des batailles contre les ‘Indiens sauvages’, parce que cet acte est ‘la bonne chose à faire’ et ‘n’a que trop attendu’. Maintenant, les activistes en ont assez que le monument soit resté jusqu’à la Journée des Peuples Autochtones. »

Dans notre article de Censored News, écrit quand la statue d’Onate a été retirée, Maurus Chino, Pueblo Acoma, raconte la véritable histoire des tortures et des massacres de Pueblos pour s’emparer de leur terre pour y fonder Santa Fe et l’état du Nouveau-Mexique.

Maurus écrit « Pour nous, le conquistador Juan de Onate et ses soldats équivalent à Hitler et les Nazis. Ils ont tous les deux commis un génocide. Le système de concession de terres des Espagnols n’est qu’un euphémisme pour le vol de terres Autochtones. Ces terres, si généreusement ‘concédées’, étaient des terres Indiennes ».

Racontant la vraie histoire, Chino dit « En janvier 1599, une force considérable a été envoyée à Acoma, où une bataille épique s’en suivit pendant trois jours, et, selon les récits historiques des Espagnols eux-mêmes, elle fit plus de 800 morts, hommes, femmes et enfants massacrés. Les hommes de plus de 25 ans furent condamnés à avoir un pied coupé et 25 ans d’esclavage. Les garçons de 12 à 25 ans furent aussi condamnés à 25 ans d’esclavage. Les filles de 12 à 25 ans eurent aussi 25 ans d’esclavage. 60 jeunes filles furent envoyées à des prêtres au Mexique et ne sont jamais revenus à Acoma. »

***

COMMUNIQUÉ DE PRESSE du 10 octobre 2020

Contact : U.V.M. Uvfrays@gmail.com

Coalition de Tewa, d’Autochtones et de Complices pour Occuper la Plaza de Santa Fe pour la Journée des Peuples Autochtones, Exiger du Maire l’Enlèvement du Monument Raciste

Le Maire Webber avait promis à la communauté Autochtone qu’il ferait enlever l’Obélisque en juin – Il n’a pas tenu sa promesse

TERRITOIRES OCCUPÉS TEWA, Nouveau-Mexique – Une coalition de groupes occuperont la Plaza de Santa Fe pour demander l’enlèvement de l’Obélisque raciste au centre de la place de la ville. L’occupation de trois jours, jusqu’à la Journée des Peuples Autochtones, a pour but la libération des Peuples Autochtones de toutes les formes de colonialisme, y compris les monuments racistes, et de mettre fin à l’oppression continuelle et systématique des communautés Autochtones.

En juin, le Maire de Santa Fe, Alan Webber, a fait une promesse publique à la communauté Autochtone de Santa Fe, s’engageant à retirer l’Obélisque raciste. Il déclara : « C’est ma conviction que nous devons prendre ces mesures maintenant, parce que c’est la chose juste à faire, c’est un moment de vérité morale et nous avons été appelés à le faire par nos collègues, amis et famille Amérindiens. Ça n’a que trop attendu. »

Trois mois ont passé depuis que le Maire Webber a fait sa promesse, et l’Obélisque – un symbole clair de colonisation et d’oppression – est toujours debout, au cœur de notre ville, sur une terre volée.

La déclaration suivante a été publiée par la coalition :

« Il y a quelques mois, le Maire Alan Webber a fait la promesse à des femmes Autochtones que l’Obélisque au centre de cette Plaza, serait enlevé. Il a rompu cet engagement et nous exigeons qu’il fasse honneur à sa parole. L’Obélisque est un symbole d’oppression, de colonisation et du génocide toujours en cours des Tewa, les occupants d’origine de ce territoire volé. Maintenant, il est temps de créer de nouveaux symboles d’inclusion et de créer une responsabilité envers la communauté.

Honorez les voix Tewa. Honorez les traités. Honorez votre parole. M. le Maire Alan Webber : RETIREZ CE MONUMENT RACISTE. »

***

En septembre 2009, les colons de Santa Fe n’hésitèrent pas à fêter le 400ème anniversaire de la fondation de la ville, déguisés fièrement en conquistadors, considérant toujours les massacreurs comme des héros. Leur podium cachait l’obélisque.

Christine Prat (photos Ch. Prat, Santa Fe 2009)


Publié par Indigenous Action
(D’abord publié par It’s Going Down)
Auteur anonyme, 12 octobre 2020
Traduction Christine Prat

Reportage de Kinłání (soi-disant Flagstaff) sur une marche militante qui a défilé dans les rues en solidarité avec Le Jour de Rage des Peuples Autochtones Contre le Colonialisme

De 75 à 100 personnes se sont rassemblées sur Heritage Square, dans le centre de Kinłání (Flagstaff), Arizona, le soir du dimanche 11 octobre, pour participer à l’appel national pour un « Jour de Rage des Peuples Autochtones Contre le Colonialisme ».

Des Autochtones de tout Turtle Island (Amérique du Nord) avaient appelé à cette manifestation, des complices s’y étant joints en soutien. Il y avait eu des appels à manifester de Nova Scotia jusqu’à Hawaï, de Tampa en Floride jusqu’en Colombie Britannique et beaucoup d’endroits entre ces pays. Les diverses localités participant à l’appel à l’action avaient en commun le déplacement violent et la tentative d’extermination des Peuples Autochtones au cours des cinq siècles passés, qui continue aujourd’hui.

Une foule s’était rassemblée sur Heritage Square, au centre de Kinłání, au milieu des chants et des tambours.

Les participants se sont rassemblés vers 17h30, chantant, jouant du tambour et brûlant de la sauge, tandis qu’ils maintenaient une présence militante sur toute la place. La plupart des participants étaient en noir et portaient des masques pour protéger leur identité et pour éviter la dissémination du COVID-19, quelques-uns portaient des treillis, style militaire. La foule était multigénérationnelle et multiraciale, avec une forte présence de jeunes et d’Autochtones qui dirigeaient les évènements. Des banderoles ont été déroulées, sur lesquelles on pouvait lire « Rendez la Terre », « Le Colonialisme est la Peste », « Quelque soit Celui pour lequel ils Votent, Nous sommes Ingouvernables » et d’autres slogans.

Une banderole attirait l’attention sur la crise des Femmes, Filles, Trans et 2Esprits Autochtones Disparues ou Assassinées.

Au bout de quinze minutes, la foule partit pour marcher dans les rues du centre de Kinłání, perturbant la circulation et scandant : « À qui est le pays ? C’est le pays Autochtone ! »

La police a maintenu une présence limitée toute la soirée, quelques agents suivaient la marche à pied, d’autres plus nombreux tentaient d’anticiper les mouvements de la foule qui risquaient de bloquer la circulation. Ceux-là ont largement échoué, car la foule ne s’est pas tenue à un trajet prévisible, elle a zigzagué à travers les rues, entrant et sortant de la circulation et perturbant le quartier touristique congestionné.

Quelquefois, les rapports avec les automobilistes et les passants étaient enthousiastes et solidaires, d’autres fois ils étaient hostiles. Au cours de la soirée, la marche a gonflé en nombres de participants, des gens descendaient des trottoirs pour la rejoindre. Au milieu de la soirée, alors que le soleil se couchait et que la foule se tenait au croisement de la rue de San Francisco Nord et de l’avenue d’Aspen Est, deux femmes blanches d’âge moyen se sont jointes en scandant « hey hey, ho ho, ces flics racistes doivent partir. »

La foule tient le croisement de la rue de San Francisco Nord et de l’avenue d’Aspen Est au centre de Kinłání.

Tandis que la soirée s’écoulait, il y eu plus d’agitation, des cônes de signalisation, des chevalets et d’autres équipements routiers furent tirés dans les rues, des feux d’artifice furent allumés, et il y eut de brèves confrontations avec la police. En passant près du patio bondé d’une pizzeria chique, quelqu’un dans la foule jeta un ballon à eau rempli d’un liquide rouge tandis que la foule scandait « le silence des blancs est de la violence ».

D’une barrière de circulation renversée, de l’eau coulait dans la rue.

Quand la foule a défilé autour de l’Hôtel de Ville de Flagstaff, et s’est retrouvée devant les agents à pied qui suivaient la marche, des manifestants ont tambouriné contre les fenêtres du bâtiment et jeté des ballons remplis de peinture contre les murs. Quand les flics se sont précipités pour protéger le bâtiment et tenter d’arrêter ceux qui causaient les dégâts, la foule est vite intervenue pour se protéger mutuellement.

Les évènements qui se déroulent dans tous les soi-disant Etats-Unis, ont attiré l’attention sur divers problèmes touchant les communautés Autochtones, des effets hors de proportion du COVID-19 sur les Autochtones à la construction du « Mur de l’Apartheid » en territoire Tohono O’odham, le long de la frontière US/Mexique, et à la dévastation continuelle de l’environnement sur les terres Autochtones perpétrée par le gouvernement des Etats-Unis et les grandes compagnies privées.

La foule se maintient devant l’Hôtel de Ville de Flagstaff.

« Nous ne croyons pas que nous pouvons sortir de cette crise par le vote » peut-on lire dans leur déclaration. « Nous n’allons pas mendier aux politiciens une réforme du système même qui s’est fondé sur notre génocide et la destruction de Notre Mère la Terre. Nous exigeons quelque chose de plus efficace menant à l’éradication du colonialisme sur nos terres. »

Toute la soirée, les organisateurs ont aussi exprimé leur solidarité avec le mouvement Black Lives Matter, contre le racisme et les violences policières. « Nous avons célébré et soutenu la rage des soulèvements spontanés et puissants de Black Lives Matter, qui ont entrainé la chute de monuments aux colonisateurs et mis à genoux l’équipe Nationale de Football raciste de Washington* » peut-on lire dans la déclaration nationale. Pendant la marche, la foule scandait « Black Lives Matter ! Justice Autochtone ! » et on pouvait lire sur une grande banderole « Des Gens Volés, Un Pays Volé – Solidarité Autochtone/Black ».

Les banderoles et les slogans pendant toute la manifestation, ont exprimé la solidarité avec les luttes des Noirs pour la libération.

La marche a eu lieu la veille au soir de la célébration officielle de la Journée des Peuples Autochtones par la ville, qui devait avoir lieu en ligne sur Zoom pendant toute la journée du lundi 12 octobre, et semblait être à beaucoup d’égards, le contrepoint des évènements officiels. « Nous sommes de plus en plus frustrés par la politique assimilationniste mal inspirée de la Journée des Peuples Autochtones. Des corporations à but non lucratif et des organisations essaient de pacifier et d’assimiler nos Peuples plus profondément dans la politique de colonialisme de population » peut-on lire dans la déclaration nationale.

Aujourd’hui, tandis que l’état d’Arizona célèbre pour la toute première fois sa Journée officielle « des Peuples Autochtones », avec des politiciens bafouilleurs qui font des tentatives maladroites pour pacifier les appels urgents à régler leurs comptes avec l’histoire sanglante de l’Amérique, les rues de Kinłání renvoient encore l’écho des slogans de la nuit dernière : « Que faites-vous quand vos parents meurent de faim dans les rues ? Résistez, ripostez ! »

*L’équipe de foot de Washington s’appelait « les Redskins » (les Peaux-Rouges) jusqu’en juillet 2020. Les Autochtones protestaient contre ce nom depuis des années. Suite aux évènements racistes de cette année et aux réactions qu’ils ont provoquées, le club a enfin accepté de changer de nom.


Publié le 12 octobre 2020
Par Indigenous Action Media
Photos et vidéo ©Rafael Samanez
Traduction Christine Prat

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Contacts :
O’odham Anti Border Collective oabc1853@gmail.com
Defend O’odham Jewed Defendoodhamjewed@gmail.com

La Patrouille des Frontières et la Police de l’état d’Arizona ont violemment attaqué une Cérémonie Autochtone de Protection de la Terre, pacifique et non-violente. Ils ont utilisé des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène, le Jour des Peuples Autochtones.

Des protecteurs des terres sacrées O’odham et de l’eau ont tenu ce matin [12 octobre] une cérémonie à un des points de contrôle de la patrouille des frontières, sur des terres non-cédées, pour prier pour des sites sacrés et des tombes démolies par le Mur de frontière raciste. La Patrouille des Frontière, des Troupes de l’état d’Arizona et le Service de Sécurité Publique les ont attaqués avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, ont touché au moins un O’odham qui priait à la poitrine, avec des balles en caoutchouc, et ont arrêté au moins huit Autochtones, le Jour des Peuples Autochtones.

Jour des Peuples Autochtones 2020 ; Autoroute 85, territoire Hia Ced O’odham – Ce matin vers 7h, environ trente protecteurs de la terre sacrée et de l’eau O’odham et soutiens, ont tenu une action pacifique à un point de contrôle de la patrouille des frontières sur des terres O’odham non-cédées, pour prier pour des sites sacrés et funéraires détruits par le Mur frontière et la militarisation de la frontière. Des familles, avec des enfants, de toutes les Nations O’odham (Hia Ced O’odham, Tohono O’odham et Akimel O’odham) assistaient à la cérémonie de prières. Les précautions liées au COVID-19 avaient été prises. Cette cérémonie de prières marquait le Jour des Peuples Autochtones, alors que les O’odham sont toujours confrontés à la violence de la militarisation de la frontière, et des exactions de tous genres de la Patrouille des Frontières contre les communautés O’odham.

Pendant la cérémonie, les O’odham ont chanté des chants traditionnels, prié et tenté de discuter de la Loi sur la Liberté de Religion (1978), qui décriminalisait les religions des Autochtones et ouvrait la voie pour la protection des sites sacrés, des membres de la Patrouille des Frontières et des Troupes de l’état d’Arizona et du Service de la Sécurité Publique étant présents pour être formés dans le contexte des protections religieuses Autochtones.

La Patrouille des Frontières, les Troupes de l’état et le Service de la Sécurité Publique d’Arizona, ont réagi par la violence pour interrompre la cérémonie de prière. Les agents des trois institutions ont ordonné aux enfants et aux personnes de santé fragile, qui suivaient la cérémonie de leurs véhicules, d’en sortir, puis les ont gazés. Les agents de la Patrouille des Frontières, des Troupes de l’état et du Service de la Sécurité Publique d’Arizona, ont alors saisi les enfants qui s’étaient trouvés dans des véhicules et les ont arrachés à leurs parents – l’abduction d’enfants de leurs parents Autochtones pour avoir pratiqué leur religion est une violation évidente de la Loi sur la Liberté de Religion et de la Loi sur la Protection des Enfants Indiens.

Après avoir gazé les protecteurs et arrachés les enfants à leurs parents, la Patrouille des Frontières, les Troupes de l’état et le Service de la Sécurité Publique d’Arizona ont avancé sur la foule, tirant sur les O’odham en train de prier avec des balles en caoutchouc et touchant un O’odham à la poitrine. Nous cherchons des informations sur son état et celui d’autres qui auraient été touchés et nous publierons des mises à jour quand nous les recevrons. La Patrouille des Frontières, les Troupes de l’état et le Service de la Sécurité Publique d’Arizona ont alors arrêté au moins huit protecteurs de la terre et en ont pourchassé d’autres, y compris des observateurs des médias et des journalistes.

« Pour nous, c’est obscène et insultant que les gouvernants locaux et de l’état célèbrent le Jour des Peuples Autochtones alors que le gouvernement fédéral fait sauter nos sites sacrés, vole nos enfants, occupe nos communautés militairement et tire sur des Autochtones en train de prier pour protéger notre terre et nos ancêtres de la profanation. Ils veulent s’approprier nos cultures, mais ne veulent pas que nous pratiquions nos religions pour protéger nos terres » dit une Tante O’odham à la cérémonie d’aujourd’hui.

Nous demandons ce qui suit :

  • La libération immédiate de ceux qui ont été arrêtés aujourd’hui
  • Que tous les mineurs enlevés par l’état aujourd’hui soient relâchés
  • Des informations sur des réparations pour tous ceux qui ont été blessés aujourd’hui
  • La fin des points de contrôle et le retrait des Patrouilles des Douanes et des Frontières des terres O’odham
  • L’interruption immédiate et illimitée de la construction du Mur de frontière aux Sources de Quitobaquito et dans tous les territoires O’odham
  • La suppression immédiate du Mur frontière Blanc et suprémaciste et la restauration de tout le territoire
  • La démilitarisation immédiate des terres O’odham
  • Le retrait des Tours Intégrées Fixes [tours d’espionnage]
  • La fin du profilage racial et du harcèlement des peuples Autochtones
  • La fin de l’incarcération et de la déportation de O’odham des terres O’odham par la patrouille des frontières
  • La fin de la violence sexiste et genrée par la patrouille des frontières
  • La fin des attaques suprématistes blanches, des incarcérations et des déportations de réfugiés et de migrants sur des terres Autochtones
  • Le soutien de l’autonomie Autochtone contre les frontières coloniales

Infos sur les organisations :

Le Collectif O’odham Anti Frontière est un collectif de base de membres et descendants des tribus Akimel O’odham, Tohono O’odham et Hia Ced O’odham, dédié à l’unification de tous les peuples O’odham, à la régénération du himdag (traditions, spiritualité, langue et culture), et à la protection du O’odham jewed (terres d’origine), par le démantèlement des frontières coloniales.

Défendre le Jewed O’odham est un mouvement de base dirigé par des u’uwi (femmes) O’odham et une campagne d’action directe spirituelle pour protéger les terres sacrées O’odham de la profanation et de la violence.
Contacts oabc1853@gmail.com et Defendoodhamjewed@gmail.com

Dons :

Cashapp: $DefendOodhamJewed
Venmo: @DefendOodhamJewed
PayPal: paypal.me/DefendOodhamJewed
We also have bail fund for land and water protectors here: www.gofundme.com/f/defend-oodham-land-bail-fund

Faites savoir:

www.facebook.com/AntiBorderCollective/

Instagram: @OodhamAntiBorder, @DefendOodhamJewed


Par Sylvain Duez-Alessandrini, CSIA-Nitassinan (English below)
Journée Internationale de Solidarité
10 octobre 2020
Enregistrement Pascal Grégis, CSIA-Nitassinan

L’année dernière, l’Association avait dédié la Journée aux luttes des femmes Autochtones. Aujourd’hui, nous allons rendre un hommage, dans le cadre de ‘Justice for Joyce’.

Ce qui s’est passé, c’est qu’une jeune Atikamekw, qui s’appelait Joyce Echaquan, originaire de Manawan, au Québec, est décédée, au Canada, par manque de soins et soins inappropriés, dans le système hospitalier. Avant de mourir, elle a filmé ce qui s’est passé. Le personnel médical tient des propos abjects, ce qui montre le racisme systémique au Canada. Donc, nous voulions commencer cette Journée, puisqu’il y a depuis hier, aujourd’hui et jusqu’au lundi 12, des mobilisations dans tout le Québec pour dénoncer le féminicide des femmes Autochtones et demander justice pour Joyce. Donc, nous allons commencer, si vous le voulez bien, par une minute de silence et je remercie la délégation Autochtone de Guyane de s’associer à cet évènement. [Minute de silence].

Merci beaucoup, merci pour cet hommage. Notre Association va envoyer à la communauté de Joyce les photos qui ont été prises aujourd’hui, ainsi qu’à sa famille et aux différentes organisations de femmes Autochtones du Québec qui se mobilisent pour que la justice soit rendue, et que la justice soit rendue aussi pour les femmes Autochtones disparues et assassinées au Canada et ailleurs. Encore merci pour cette minute de silence et d’hommage.

By Sylvain Duez-Alessandrini, CSIA-Nitassinan
International Day of Solidarity with the Natives of the Americas
October 10, 2020
Recording by Pascal Grégis, CSIA-Nitassinan
Translation by Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Last year, our Association dedicated the Day to Native American Women struggles. Today, we will pay a tribute, as part of the movement ‘Justice for Joyce’.

What happened is that a young Atikamekw, called Joyce Echaquan, from Manawan, Quebec, Canada, died of lack of care and improper care in a hospital. Before she died, she filmed what was happening. The medical staff pronounced heinous words, that clearly show the systemic racism in Canada. Thus, we want to begin this Day – as since yesterday, today and until Monday 12 October, people mobilize in whole Quebec to expose the murders of Native women and demand justice for Joyce – thus, we shall start with a minute of silence, and I wish to thank the Indigenous delegation from French Guiana for joining us for this event. [One minute of silence].

Thank you very much for this tribute. Our association will send photos taken today to Joyce’s community, as well as to her family and to the different organizations of Indigenous women in Quebec, mobilizing to demand justice for murdered and disappeared Indigenous women, in Canada and elsewhere. Thank you again for that minute of silence.

 


On October 10th, 2020, in Paris, the CSIA-Nitassinan held its annual Solidarity Day. One of the guests was Stefan Yazzie Herbert, Austrian/Navajo. Interesting story about identity and about European romantic prejudices on Native Americans. His mother is Navajo and his two clans are: Tódích’íí’nii – Bitter Water Clan and Tó’aheedlíinii – The Water Flows Together clan. Most of his family lives in Lukachukai but there are quite a few in Shiprock and Farmington as well. He grew up in San Diego, California, and moved to Austria with his parents when he was 13 years old.

Stefan Yazzie Herbert
Recording by Pascal Grégis, CSIA-Nitassinan
October 10, 2020
Transcript by Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Hello, thank you all for coming. My name is Stefan Yazzie Herbert, I am a half Austrian, half American, Navajo Tribe member. For those who don’t know, the Navajo Nation is, in North America, the largest tribe, with 330,000 enrolled members. It’s taking up a space around Arizona, Colorado [sic – New Mexico] and Utah, around 70,000 square kilometers. Today, I am here to talk to you about a few things. About my tribe, about the strange relationship that Native Americans have with German speaking cultures, and more specifically about the COVID crisis.

I grew up in San Diego. I moved to Austria when I was 13-years-old. I never really thought of being Native American as anything important because in America there are many, many different cultures that are constantly mixed together. But when I came to Austria, I noticed something very strange. I was one of the only brown people around, but all of the other brown people I knew were getting a lot of racism against them, and for some reason, I was not. I started to wonder why that’s the case. I couldn’t really put my finger on it, until I started to find out a little bit more about the relationship between Native Americans and the German speaking cultures.

Does anybody here know the author Karl May? One, two, three… Cool! For those who don’t know, Karl May is the most popular German author of all time. He sold 200 million books worldwide, he has been translated into over 30 languages, and he only wrote about Native Americans. But he never met a Native American. He never went to America. But he is a good author. He wrote those stories, they are about friendship, they are about honor, they are about the Native American blood brother who has his white blood brother. So, as a result, those books have permeated the culture. Everybody in Austria, in Switzerland and Germany love Native Americans, because they only know this one, romanticized version of our story. There is no history, it is all about how we don’t feel pain, how we have honor, how we can track animals and have these almost magical powers. And there is nothing negative in our story. So, as a result, everybody loves Native Americans. It seems to be something simple to say, but you’d be surprised how far it goes.

Once I was out at night and somebody was being quite drunk, and quite aggressive towards everybody around. He was going up to different people saying “you should go out of here, you brown go back to Turkey”. He turned to me and said “you go back to where you come from, go back to Turkey”. He thought I am Turk. I told him “first of all, it’s not cool, second, I am not from Turkey, I am Native American. When I said that, he said “oh, my God! That’s so cool!” Imagine a very angry white guy, changing his complete idea about you, strictly because where you’re from! That’s the definition of racism, right? But for him, he couldn’t see it. He was all about “no, no, no, it’s positive racism. It’s good, I like you, right?

So, after this experience, I realized that racism can take many, many forms. It doesn’t have necessarily to be hatred, and it doesn’t necessarily need to be mean. So, I started to go into activism. I started tying to change the narrative of my culture in German speaking culture. Sometimes I go on TV, I talk about cultural appropriation, I explain why certain things shouldn’t be worn… But in general, I try to explain to people that our culture is more than just a costume, it’s more than just a box, that there is a deep culture complexity. And, more importantly, right now there are deep rooted problems in our society, that have to do with how we have been treated in the past, and these need to be solved.

I am not fighting for rights of Native Americans in Austria, there are not enough of them for us to have rights. But I do want to change representation. I do want to change our image. This is most clear in the recent pandemic. When the COVID pandemic hit the Navajo Nation, the Navajo Nation quickly became THE place with the highest infection rate. If you would see the Navajo Nation as a state – which I think you should – then it has the highest infection rate than any state. Many people started to ask me why is that the case. Why? It has many reasons, and all of them come basically from colonialism. 35% of households on the Navajo Nation don’t have access to running water, which means that it is incredibly difficult for people to wash their hands properly, which is absolutely necessary in this pandemic. 10% of the population doesn’t have access to electricity. Many families are living in multigenerational housing. So, they have three to four different generations living under one roof, which is a great thing, but not when you’re trying to social distance, not when you’re trying to prevent generations from staying together and possibly to getting COVID. We have high rates of diabetes. We have high rates of poverty. It’s very simple to just start thinking “maybe those Navajo are not that great”. But when you start to really look at the causes of all these problems and just see why we have such high infection rates, you realize that most of this as to do with how the Navajo Nation has negotiated with the United States over the past, well, over a century now.

In 1868, we had something called ‘The Long Walk’. There was a treaty that was made, and after scorched earth policy and many wars, conflicts, battles, many Navajos dead, we decided to come after the treaty and to negotiate with the American government and to leave our land. As a result, we lost quite a bit of our land. Later, in another treaty, we were able to negotiate quite a bit of that land back. This is one of the reasons why we have the largest Native American Reservation. We gave up a lot of our national resources. When we gave away a piece of our national resources, we negotiated, this was not just us giving things away, we negotiated for health care, or infrastructures, roads, hospitals. And none of these things ever really happened.

We still have issues with our health system. There are only around 100 hospital beds on the entire Reservation. The Reservation is about a tenth of the size of France. That’s gigantic. Having only 100 hospital beds for a population living there, of around 135,000, is quite depressing.

So, as a European, as somebody who has started to have a stronger and stronger identity of being European, and seeing part of my identity, the Navajo Nation, suffering so much, I thought to myself, “this is not O.K.” What can I do? What can I do from Europe? Solidarity is great, but solidarity is not enough. So, I decided to start a fundraiser. I wanted to collect at least 2000 euros in order to give to the Navajo Nation. It’s not a lot of money, but none the less, because of our terrific relationship with the United States government, we still had not received any emergency funds. All 50 states of the United States of America immediately had received emergency relief funds. But the Navajo Nation, as well as all of the other Native American Nations, had to wait over one and half month until they got any relief funds at all. So, the pressure was on, and I decided to do what I do best: I am a filmmaker, I work in advertising, I know how to make campaigns, I know how to make people care about something by using all those little storytelling mechanisms. And I did. But this was something that took a lot out of me personally. When you have a skill that you know how to use, and all of a sudden it has to be done for something so personal and so emotional as your tribe dying, you start to put a lot of pressure on yourself. What I was doing, I considered doing a campaign, you have a goal, you try to basically make sales, and get the people to donate. But the other day, it feels very weird interviewing your grandma, interviewing your uncle, interviewing your cousins, and try to get them to say the things you know will actually make people care. And you start to feel like an imposter, you start to feel very cynical. It wasn’t just me. Within my own family, some people started to think that I was using my family in order to generate money. Despite the fact that it was directly being used for our tribe, it created a lot of conflict with my family. That puts a lot of pressure and you really start to feel just terrible about that kind of things. I was doing PR, I was going to TV channels, I was talking to newspapers. For me, I know that when you’re trying to make people care about something, you want to make sure that you attach a face to it. In this case it was my face. Why should an Austrian care anything about Native American culture? For me, it was important, like “I am a Native American, I am also an Austrian, you should care about this because you guys read the books, you guys claim that you care about this culture, so it’s time you put your money where you mouth is.” And it worked! We were able to raise 12,000 euros, but it really took a lot out of me, out of the relationship I have with my family. By the end of it I barely could talk about it anymore although we had the money. Because of so much going on in the Navajos’ life, the insane amount of pressure for them. This is not about me, this is about my tribe. I just got an email back “Thank you for your donation”. On one hand, I am not expecting any kind of funfair, but this kind of display of solidarity that you are doing today, by sitting here, by showing that you guys care, it can actually help people. When people give me words of encouragement after all of this, when you’re feeling really terrible after this kind of things, it can actually help.

I am just somebody here, in Europe. I am fine, I live in Vienna, I am still going to have a great health system, I am still going to have food, I am still going to have a shelter. But acts of solidarity are incredibly important, and thank you guys, first of all for being here tonight.

And now, the Navajo Nation has the corona crisis, I would not say completely in check, but they’re doing a lot better. Currently, we’ve had 564 deaths, and 10,000 cases on the Reservation. It’s not good. But the hospital system is working a lot better, they fly people out, they’re doing contact tracing, we have 57 hours lock downs in the weekends. In general, we have a much better grip now than we did two months ago, on the crisis.

And that’s thanks, in part, to the people in Austria. 12,000 euros is not that much, but it is a sign and it is helpful. I always like to think that, when approaching any kind of activism, that anybody can help. I wish that I could be there, I wish I could be doing more for my tribe. The issue that many of us have is: what can we actually do? It always brings me back to the question: why did anybody donate? Why are you sitting here today? What is interesting about watching me here upon stage? I think we all need to look inside ourselves and ask ourselves our own reasons for why we do pretty much anything. I think self-reflection is really important. Often, I noticed that those who donated the most – I wrote to them, I asked them, why did you do this, why did you feel it was necessary? A lot of times the answer was that they loved reading Karl May as a child. There is no shame in reading his books. There is no shame in romanticism of a culture. As long as you take time to look underneath the surface. Those who write the books and give an interest for Native Americans, that came from a genuine interest. And if that would inspire you to do something more by donating or getting involved or participating in acts of solidarity, that’s a good thing. One of my friends asked me if it would be O.K. if his son dressed up as a Native American for Halloween. For me, it is not a bad thing, I think it’s great that that kid is interested, but as long as he does it properly. I asked him to just take five minutes to Google to what it looks like, how you can do it in a respectful way. That is not bad. Sometimes people think that they are fetishizing a culture. Yes, maybe, sometimes you are. But as long as the net benefit is better than it was before, as long as you are slowly changing the way that the culture is perceived in your culture, then you are doing something good, I guess.

I would like to thank everybody who is involved in organizing this entire wonderful night of representation of solidarity, because it means something, it actually does something.

Une Unité Tactique de la Patrouille des Frontières U.S. casse des vitres, terrorise des migrants recevant des soins dans une chaleur extrême et s’empare de douze migrants au cours d’un second raid cauchemardesque

Par No More Deaths
Censored News
7 octobre 2020
Traduction Christine Prat

Le 5 octobre, après le coucher du soleil, la Patrouille des Frontières U.S. est entrée dans le poste d’aide humanitaire de No More Deaths, avec un mandat fédéral, pour un second raid nocturne en deux mois. Des bénévoles ont été retenus pendant 3 heures, tandis que 12 personnes recevant des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau, et un abri par une température de 40°, étaient appréhendées.

Dans une démonstration de force massive, la Patrouille des Frontières, accompagnée par l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières (BORTAC), est descendue sur le camp avec un char d’assaut, des véhicules tout terrain, un hélicoptère et de nombreux véhicules de police et véhicules banalisés. Des agents armés de fusils d’assaut ont pourchassé et terrorisé ceux qui recevaient des soins, pendant que l’hélicoptère volait bas au-dessus d’eux, faisant voltiger de la poussière et des débris, rendant presque impossible de voir. La Patrouille des Frontières a cassé des vitres, enfoncé des portes et détruit l’infrastructure essentielle et les fournitures du camp. Ceci après avoir surveillé le camp et patrouillé sur tout son périmètre, créant un environnement hostile et angoissant pour ceux qui recevaient des soins, depuis tard dans la nuit du samedi 3 octobre.

Depuis le raid du 31 juillet dernier, la Patrouille des Frontières a refusé à de multiples occasions de rencontrer des bénévoles pour discuter d’accords passés précédemment, qui garantissaient le droit de fournir de l’aide humanitaire. Le chef du secteur de Tucson a envoyé à des représentants de No More Deaths une lettre officielle confirmant ce refus.

La surveillance et le harcèlement continuels du Camp Byrd par la Patrouille des Frontières empêchent les patients de recevoir des soins essentiels. Cette criminalisation de l’aide humanitaire et médicale que nous fournissons n’est qu’un prolongement des politiques mortelles de ce service. La Patrouille des Frontières détient des gens dans des lieus non-sécurisés voire mortels, où les soins médicaux sont négligés et les violations des droits humains largement documentées. Et maintenant, le COVID-19 se répand rapidement dans tout le système de détention de l’ICE, particulièrement ici, en Arizona.

Paige Corich-Klein, un bénévole présent lors du raid de la nuit dernière, disait ceci, à propos du raid précédent, fin juillet : « Une fois de plus, la Patrouille des Frontières concentre ses moyens pour entraver l’aide humanitaire pendant la période de l’année la plus mortelle pour les gens qui traversent la frontière. Des gens meurent dans le désert à cause de la politique de fermeture de la frontière, et maintenant la Patrouille des Frontières veut empêcher les gens d’accéder à une assistance pouvant leur sauver la vie. Nous voyons cela comme une violation claire du droit humanitaire international. »

Depuis 2004, le Camp Byrd a été un lieu où les gens qui traversent l’aride Désert de Sonora peuvent trouver de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux et du repos. Le Camp Byrd a toujours fonctionné ouvertement et dans la transparence et fourni de l’aide humanitaire selon les protocoles de la Croix Rouge. No More Deaths affirme le droit de tous, quelque soit leur nationalité, de donner et recevoir de l’aide humanitaire. Nos bénévoles sont spécialement instruits de respecter notre autonomie, en donnant des soins, comme pratique standard dans le champ médical, et de n’appeler le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Nous continuerons d’être une présence dans le désert aussi longtemps que les politiques de la Patrouille des Frontières continueront à créer une crise de mort et de disparitions.

Nous vous remercions – vous, nos soutiens dans tout le pays et à travers le monde – pour votre compassion et votre solidarité ininterrompues avec nous et les migrants où qu’ils soient.

Dans un esprit communautaire,

No More Deaths/No Más Muertes

Voir aussi, vidéo de 2017 sur le travail de No More Deaths, sous-titrée en français: