CHASSER MCCAIN: LES ACTES ‘INSOLENTS’ DES AUTOCHTONES DES ETATS-UNIS EN 2015
LES ACTES INSOLENTS DONT LES NOUVEAUX MEDIA DE CARTON-PATE N’ONT RIEN VOULU SAVOIR EN 2015
Par Brenda Norrell, Censored News
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Mardi 22 décembre 2015
Traduction Christine Prat
Censored News a sélectionné comme action la plus insolente de 2015: des Navajos chassant le Sénateur d’Arizona John McCain du territoire de la Nation Navajo. Brillamment surnommé ‘Sneaky Snake McCain’ [McCain le Serpent Faux-cul, mais en anglais c’est une allitération – NdT] par les Apaches de San Carlos, qui combattent la nouvelle mine de cuivre de McCain et de ses chers copains de Resolution Copper, le statut de McCain comme degré de référence le plus bas est absolu.
Le fait que McCain est toujours membre du Comité du Sénat américain pour les Affaires Indiennes ne fait que révéler que le Comité a été établi pour voler les droits des Indiens sur la terre et l’eau, et faire croire à tous les autres que le système des Etats-Unis fonctionne.
Pendant ce temps, la Sécurité Intérieure des Etats-Unis a accordé un contrat pour la ‘sécurité’ de la frontière sud à l’entreprise Israélienne Elbit Systems, qui fabrique des drones et autres équipements d’Apartheid qui encerclent la Palestine.
Maintenant, Elbit est installé sur la frontière sud de l’Arizona et impose ses nouvelles tours de surveillance en territoire Tohono O’odham, dans les communautés O’odham traditionnelles.
Le District de Gu-Vo [dans la réserve Tohono O’odham – NdT] a dit ‘NON!’ à ces tours d’espionnage qui menacent des sites funéraires traditionnels.
Cependant, les défenseurs des droits de l’homme Tohono O’odham rappellent que le gouvernement tribal a été coopté par le gouvernement des Etats-Unis depuis longtemps, et n’a aucun pouvoir pour protéger les Tohono O’odham des ravages de l’oppression du gouvernement américain et de son nouveau partenaire Israël.
L’AFFAIRE ULTIME: PEABODY COAL SUR BLACK MESA
Louise Benally de Big Mountain, qui a témoigné devant le Bureau d’Aménagement du Territoire à propos de l’extraction de charbon, à Farmington, au Nouveau-Mexique, l’a le mieux exprimé cette année.
Bien que les médias régionaux aient été achetés avec les dollars de Peabody Coal et l’influence politique parasite aux alentours, Louise Benally a décrit 40 ans de résistance à l’extraction de charbon, à la déportation forcée et le rôle de McCain dans son témoignage au Bureau d’Aménagement du Territoire :
Dans ma communauté de Black Mesa, en 1974, il y a eu une décision du Congrès, connue sous le nom de Loi 93-531, qui décidait que 10 000 Navajos et 300 Hopis devaient être déportés pour faire de la place pour la firme Peabody Coal.
A l’heure actuelle, le Bureau d’Aménagement du Territoire est le principal propriétaire de la Centrale Navajo, et si l’on doit parler de changement climatique et de justice climatique pour tous, fermons la Centrale Navajo! Parce qu’elle est autorisée à continuer de polluer et tuer des gens. Ça continue encore maintenant.
Je veux que vous, en tant que fonctionnaires du Ministère de l’Intérieur fassiez votre travail et demandiez au gouvernement Hopi de cesser les saisies de bétail. Les moutons, les chèvres, les chevaux, le bétail est ce dont nous vivons. C’est notre nourriture. C’est notre économie. C’est tout ce que nous avons.
Nous n’avons pas d’électricité. Nous n’avons pas d’eau courante.
Cependant, l’énergie tirée de Black Mesa va dans le sud, là où John McCain s’étale au soleil avec ses parasols, et il faut qu’il arrête de voler notre eau.
Il recommence à s’en prendre au fleuve Colorado, après que nous lui ayons dit non tellement de fois.
Les compagnies d’énergies, bouffent la terre, ici, pompent sa respiration jusqu’au bout, afin d’avoir de l’électricité, et nous, nous n’avons rien. Point. Rien. A part nous-mêmes et ce que nous avons. Mais cependant, ces compagnies de charbon polluent notre air, tuent notre environnement, tuent les gens par des actes politiques douteux. Il faut que ça cesse. Nous sommes malades et fatigués de votre avidité!
Pour tout le continent, les forages dans l’Arctique doivent cesser. Les pipelines pour les pétroles dans le Middle West doivent cesser, les pétroles qui viennent d’Alberta. Vous envoyez tout cela à d’autres pays. L’Inde et la Chine doivent apprendre comment se reconvertir aux énergies renouvelables qui ne polluent pas. C’est notre seul espoir.
Alors, faites votre boulot. Faites que ça change.
LA PATROUILLE DES FRONTIÈRES DES ETATS-UNIS : UNE ARMEE D’OCCUPATION
Sur la question de l’occupation par l’Armée de la Patrouille des Frontières du territoire Tohono O’odham, et ce que ça signifie pour leur souveraineté, Mike Wilson, Tohono O’odham, et Mark Maracle, Guerrier Mohawk, sont ceux qui l’ont le mieux exprimé.
Mike Wilson, Tohono O’odham, a décrit et montré les exactions de la Patrouille des Frontières et indiqué une augmentation de la violence contre les O’odham de la part des agents des frontières. Wilson considère la Patrouille des Frontières comme une armée d’occupation sur le territoire de la Nation Tohono O’odham.
« Le gouvernement tribal Tohono O’odham a complètement capitulé devant la Sécurité Intérieure des Etats-Unis » selon une déclaration de Wilson lors de la diffusion en direct de la Conférence de l’AIM Ouest en novembre.
Wilson a dit aux gens qui lui demandaient pourquoi – si la Nation Tohono O’odham est souveraine – il y a la Patrouille des Frontières US sur le territoire de la Nation Tohono O’odham : « En pays Indien, nous ne sommes pas des nations souveraines, nous ne sommes même pas un peuple souverain ».
En guise de réponse, le Guerrier Mohawk Mark Maracle a dit que les Mohawks ne comptaient sur personne pour leur dire qu’ils sont souverains. « Vous n’avez pas de souveraineté tant que vous ne la réalisez pas vous-même » dit Maracle à Censored News.
« Les Etats-Unis et le Mexique ne sont pas des nations souveraines. »
« Nous leur disons que nous sommes souverains. Nous n’attendons pas qu’ils nous disent que nous sommes souverains. Nous leur disons. Si vous voulez la souveraineté, vous devez faire des sacrifices. »
Maracle dit que les Mohawks ont résisté à la police de l’état, aux agents fédéraux et à toute forme de gouvernement. « Nous n’arrêtons pas de leur rappeler que ce pays nous appartient » dit-il.
Maracle dit que c’est la même chose d’avoir affaire à des brutes ou des lâches. « Ils doivent savoir que le pouvoir est dans le peuple. »
« Nos pires ennemis sont dans notre propre peuple, ceux qui sont traitres. Traitres au service des envahisseurs. »
MEDIA 2015 : DES ARTISTES DE CARTON-PATE CAFOUILLENT DANS L’OMBRE
La question la plus censurée en 2015 concerne les médias eux-mêmes. Un escroc en carton-pâte se débat là où le journalisme a existé autrefois.
Voici comment le système fonctionne. Les médias et sites web nationaux Amérindiens trompent leurs lecteurs en faisant croire qu’ils ont de vrais reporters couvrant les informations. C’est un grand système de fraude qui utilise le plagiat, la réécriture et des reporters en chambre qui passent des coups de téléphone pour dissimuler le plagiat.
Grâce au copier-coller, ils plagient le web sans permission, et réécrivent pour n’avoir pas à être présents comme de vrais journalistes. Ils récrivent des communiqués de presse et volent des photos sous copyright, et sont payés pour cela.
Le financement pour faire du vrai journalisme n’est pas un problème. Indian Country Today appartient à la Nation Oneida de New York. ICT s’est débarrassé de ses vrais journalistes, qui se déplaçaient effectivement pour couvrir les évènements, à partir de 2006 et a remplacé ses reporters par des plagiaires restant chez eux.
Indianz appartient à la riche compagnie Ho-Chunk Inc. du Nebraska. Ho-Chunk Inc. a également un contrat avec le gouvernement des Etats-Unis pour l’espionnage intérieur et international, avec un bureau au Pentagone.
Quel est le véritable agenda des médias nationaux? A vous de voir.
Pourquoi le Navajo Times continue-t-il à employer, en 2015, des journalistes non-Indiens pour ses reportages, alors que la majorité des journalistes Autochtones ne trouvent pas de travail?
Le problème est le contrôle. Les éditeurs et rédacteurs en pays Indien ont-ils peur de ne pas pouvoir contrôler d’authentiques journalistes Autochtones?
Peut-être les éditeurs et rédacteurs craignent-ils que les vrai problèmes soient révélés – par exemple le fait que le but du Sénateur McCain est de voler les Autochtones – alors qu’ils paradent en faux héros.
Peut-être est-ce trop difficile de faire taire des vrais reporters sur les trois centrales au charbon dans la Nation Navajo et sur le fait qu’elles sont en tête des pollueurs au charbon du monde entier.
Peut-être que des vrais reporters indiqueraient qu’une usine de Missiles Raytheon se trouve à l’intérieur de la ferme commerciale Navajo, NAPI, et demanderaient si des années de plantation de graines Monsanto ont résulté dans la mutation des cultures traditionnelles.
Et pour ce qui est des médias nationaux en pays Indien, il est maintenant très clair que le financement par les casinos n’a pas créé une nouvelle ère de journalisme authentique.
Le financement par les casinos des informations nationales a résulté en une nouvelle ère de plagiat, de fraude et de raccourcis.
LE RESTE DES HISTOIRES CACHEES PAR LES MEDIAS
En attendant, les médias ne vous ont jamais dit le reste de l’histoire. L’ex-Président Navajo Peter McDonald n’a jamais pris de pot de vin de plusieurs millions de dollars de l’agent immobilier Byron ‘Bud’ Brown pour la vente du ranch de Big Boquillas.
Le témoignage de Brenda Norrell, dans un article publié le 26 novembre 2015:
« Des années après avoir couvert les procès tribaux et fédéraux de l’ancien Président Navajo Peter McDonald en tant que reporter pour Associated Press et d’autres agences, je me suis rendu compte en 1990 que quelque chose n’allait pas du tout. Il est devenu de plus en plus clair que McDonald n’avait jamais reçu les millions de la vente du Ranch de Big Boquillas. C’était une supercherie. Il était clair que les Etats-Unis voulaient réduire McDonald au silence pour une autre raison.
J’étais à Prescott, Arizona, au tribunal fédéral, quand un homme d’affaires Navajo m’a dit ‘C’est de l’eau qu’il s’agit’.
A l’époque, peu de gens parlaient des droits sur l’eau des Navajos. Peu après, au tribunal fédéral de Phoenix, l’agent immobilier Byron ‘Bud’ Brown a admis qu’il n’avait jamais donné à Peter McDonald les 4 millions de dollars pour la vente du Ranch, ce pourquoi McDonald était poursuivi.
Un procureur fédéral m’a dit en privé, dans le tribunal, que Brown ne pouvait pas être poursuivi pour avoir menti sous serment, parce que le gouvernement fédéral lui avait garanti l’immunité de toutes poursuites en échange de son témoignage. Brown a eu l’immunité en échange de l’emprisonnement de Peter McDonald. Le procureur dit que Brown avait mis ces millions sur son compte dans une île étrangère. Un jour, Brown s’est arrêté en sortant du tribunal pour me dire ‘Je veux dire la vérité’.
Cependant, je n’ai plus jamais entendu parler de Brown après. »
McDonald a passé dix ans en prison. Brown admit plus tard devant un tribunal fédéral qu’il avait mis ces millions sur un de ses comptes à l’étranger. Brown a admis devant un tribunal fédéral qu’il avait menti sous serment et reçu l’immunité du gouvernement pour cela.
Tous les mensonges sous serment de Brown venaient de ce que le gouvernement des Etats-Unis voulait réduire McDonald au silence à propos des droits sur l’eau des Navajos.
McDonald avait l’intention d’insister au tribunal fédéral pour faire appliquer la Doctrine Winter sur les droits sur l’eau aux Navajos, pour assurer que les Navajos aient tous leurs droits sur l’eau nécessaires pour les générations futures.
Cependant, avec l’intervention d’avocats non-Indiens employés par la tribu, McDonald alla en prison, et les droits sur l’eau selon la Doctrine Winter furent perdus.
Les plans pour dépouiller les Nations Amérindiennes de leurs droits sur l’eau se sont maintenant étendus à travers l’ouest. Ces plans soi-disant destinés à arriver à des accords sur les droits sur l’eau sont appliqués par des membres du Congrès et des avocats non-Indiens employés par les tribus.
Pendant ce temps, les Apaches continuent à se battre contre la mine de cuivre que le Sénateur McCain a introduit subrepticement dans la loi de finance pour la Défense, mine qui profanerait les sites cérémoniels d’Oak Flat en éventrant la terre pour creuser la monumentale mine de cuivre pour la firme Resolution Copper.
Quand des Apaches de San Carlos ont conduit une délégation à Washington pour combattre le projet de loi, et défendre le site sacré d’Oak Flat, des grand-mères Apaches ont rendu visite au Représentant Paul Gosar dans son bureau au Congrès à Washington.
Gosar a appelé les flics contre elles.
Actuellement, les Apaches continuent de résister dans leur camp de résistance à Oak Flat.
Pour défendre Oak Flat, la jeune Apache Naelyn Pike, 16 ans, petite-fille de Wendsler Nosie, est montée en première ligne. Ecoutez ce qu’elle en dit sur la vidéo enregistrée à Oak Flat par Christine Prat :
With article in English on Censored News
Avec article en français
Le fond de ces affaires est le lent et toxique génocide en pays Indien, perpétré par le gouvernement des Etats-Unis, des officiels tribaux corrompus, des membres du Congrès, des avocats non-Indiens, et les grands parieurs que sont les médias qui peuvent être achetés et vendus.
POUR EN SAVOIR PLUS, LIRE
Sur Censored News: Navajos Chase McCain off Navajo Nation
Traduction française sur ce site
Censored News: Israel’s Elbit targets Tohono O’odham with spy tower
Traduction française sur ce site
Censored News: Gosar calls cops on Apache grandmothers
Traduction française sur ce site
Censored News: Tohono O’odham and Mohawk on US Border Patrol and Sovereignty
Voir articles en français sur la frontière US/Mexique
Censored News: The Rest of the Story: Peter MacDonald: How lies under oath sent MacDonald to prison, and Navajo Winter’s Doctrine water rights were lost, with letter from MacDonald to Censored News on water rights
See article of November 26th, 2015
En français, voir extrait plus haut
Brenda Norrell a été reporter en pays Indien pendant 33 ans. Elle a commencé comme journaliste pour le Navajo Times, pendant les 18 ans au cours desquels elle a vécu dans la Nation Navajo. Pendant ces années, elle était pigiste pour Associated Press et USA Today, pour lesquels elle couvrait la Nation Navajo et les tribunaux fédéraux. Après avoir travaillé longtemps comme journaliste d’Indian Country Today, elle a été censurée, puis licenciée en 2006. C’est pourquoi elle a créé Censored News, sans publicité, sans subventions, sans revenus, pour dénoncer ce qu’Indian Country Today censurait. Depuis 2006, elle a voyagé avec les Zapatistes à travers le Mexique, et couvert les évènements en direct dans tous l’ouest des USA, ainsi que la Conférence sur la Terre Mère en Bolivie, sans être payée.
Censored News ne vit que des dons des lecteurs, svp partagez les liens!
Pour demander la permission de reproduire les articles, contacter brendanorrell@gmail.com
UN PACTE ENTRE LES ETATS-UNIS ET ISRAEL POUR CONSTRUIRE DES TOURS D’ESPIONAGE VISE LES TOHONO O’ODHAM TRADITIONNELS ET LEUR MONTAGNE SACREE
Par Brenda Norrell
Sur Censored News
7 septembre 2015
Traduction Christine Prat
GU-VO, Tohono O’odham Nation – Les Etats-Unis visent deux districts traditionnels des Tohono O’odham, celui de Gu-Vo et celui de Chukut Kuk, avec 15 nouvelles tours d’espionnage construites par la firme Israélienne pratiquant l’Apartheid Elbit Systems, qui est responsable pour la sécurité ségrégationniste entourant la Palestine.
Dans le territoire Tohono O’odham, les Etats-Unis cachent le fait que la Sécurité Intérieure a accordé le contrat pour les tours de surveillance à la firme Elbit Systems, responsable de la sécurité fondée sur l’Apartheid autour de la Palestine et fabricant de drones.
Le District de Gu-Vo s’oppose au projet. Gu-Vo est le district le plus à l’ouest de la Nation Tohono O’odham.
Les représentants du District de Gu-Vo ont déclaré : « Le District de Gu-Vo s’oppose à la localisation projetée pour les tours, pour de protéger des sites culturels sur la montagne sacrée aujourd’hui appelée Chaine Ajo. La montagne recèle des restes humains de notre peuple, ainsi que des sites de pratiques culturelles (sacs médecine) et l’habitat d’animaux faisant partie de nos cérémonies, comme le cerf, le mouton à longues cornes et les tortues de la montagne, qui sont protégés par la Loi sur les Espèces Menacées. »
« Les forces militaires du gouvernement des Etats-Unis et la Patrouille des Frontières n’ont pas présenté d’informations sur l’impact potentiel, tel que des effets sur la santé, et ont délibérément fourni de fausses informations sur l’impact immédiat sur l’environnement, comme les routes qu’ils construiront sur la montagne et l’installation de lignes à haute tension sur les sites, et le fait que les tours projetées auront un effet pendant au moins 25 ans sur la vie de la montagne, des animaux et des plantes, et les vies des O’odham. »
« Le paysage du District de Gu-Vo a déjà été énormément touché par des routes non autorisées et la destruction de nos montagnes et collines qui ont une grande importance pour le mode de vie O’odham. Nos futures générations seront confrontées à encore plus de restrictions pour vivre sur nos terres d’origine, étant donné que nos droits en tant que peuples Autochtones continuent à se dégrader. »
« Ces tours, projetées par les Etats-Unis ne sont pas sur la frontière mais dans nos communautés et à la limite de la Nation Tohono O’odham, répétant ainsi la discrimination et les attaques délibérées contre les O’odham » disent les représentants du District de Gu-Vo.
Alors que les Etats-Unis essaient de cacher à qui ce contrat pour la frontière a été attribué, il est fêté en Israël.
L’an dernier, la Sécurité Intérieure des Etats-Unis a attribué le contrat de 145 millions de dollars pour la Tour Fixe Intégrée à Elbit Systems, une firme Israélienne qui travaille pour la défense, au lieu de choisir une firme américaine. Avant la signature de ce contrat, Boeing avait dépensé 1 milliard pour tenter de construire des tours de surveillance, avant d’annoncer que les tours à la frontière d’Arizona ne marchaient pas.
Les tours d’espionnage Israéliennes sont la dernière attaque en date contre les O’odham traditionnels, et un moyen de surveillance et d’oppression des O’odham qui vivent dans leur pays souverain.
L’accroissement de la militarisation par les Etats-Unis et Israël en territoire Tohono O’odham souverain a résulté en de nombreuses violations des droits humains, entre autres des viols et des meurtres commis par les agents de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis.
Des agents de la Patrouille des Frontières ont été arrêtés dans toutes les régions frontières des Etats-Unis pour trafic de drogues. Une audience du Congrès a révélé que des centaines d’agents de la Patrouille des Frontières et de l’ICE ont été arrêtés et condamnés pour trafic de drogue ou comme «spotters». Les ‘spotters’ sont des vigies au service des cartels mexicains et assurent, pour les cartels, le passage aux Etats-Unis de gros transports de drogue.
Le gouvernement des Etats-Unis a armé les cartels mexicains depuis 2005 à travers trois opérations (Projet Gunrunner, Wide Receiver et Fast and Furious). Les médias américains se sont abstenus de dénoncer la façon dont des agents des Etats-Unis sont impliqués dans le trafic de drogue à la frontière sud. Les Etats-Unis utilisent l’excuse d’une soi-disant guerre contre la drogue pour tenter de justifier l’installation de ces tours d’espionnage Américano- Israéliennes, qui violent toutes les lois sur la protection de la vie privée et les droits de l’homme des Etats-Unis.
Entretemps, des universités sont devenues partenaires d’Israël pour viser les Peuples Autochtones par la création de drones et la surveillance.
L’Université d’Arizona de Tucson est boycottée par les militants des droits de l’homme O’odham pour avoir conçu des drones et une surveillance de la frontière qui touchent et tuent des Autochtones en général. Les Apaches San Carlos boycottent l’Université d’Arizona pour avoir conduit, avec le Pape, l’installation d’énormes télescopes sur le Mont Graham sacré, en Arizona.
UNE POURSUITE EN JUSTICE CONTRE L’APPROBATION FEDERALE DE CONTINUER A POLLUER LA REGION DE FOUR CORNERS POUR DES DECENNIES
Par Shiloh Hernandez, Centre Légal pour l’Environnement de l’Ouest
Colleen Cooley, Diné C.A.R.E.
Mike Eisenfeld, Alliance Citoyenne de San Juan
Rachel Conn, Amigos Bravos
Taylor McKinnon, Centre pour la Diversité Biologique
Nellis Kennedy-Howard, Sierra Club
21 décembre 2015
Publié sur Censored News le 22 décembre
Traduction Christine Prat
PHOENIX, Arizona – Après des années de refus de la part des services du gouvernement américain de se préoccuper des dégâts causés par le charbon de la Centrale de Four Corners et de la ‘Mine Navajo’, des Diné (Navajo), et des groupes de préservation de l’environnement régionaux et nationaux viennent de s’allier pour entreprendre une action en justice, afin d’obtenir réparation pour les effets sur les communautés, le climat et les espèces menacées.
Aujourd’hui, les associations ont déposé une notification d’intention de poursuivre l’Office des Mines de Surface, le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis et d’autres administrations fédérales pour avoir approuvé la continuation de la Centrale de Four Corners et le Projet Energétique de la Mine Navajo en juillet. L’approbation prolonge l’existence d’une centrale et d’une mine existant depuis 52 ans – et qui sont parmi les plus notoires pour la pollution au charbon du pays – jusqu’en 2041, malgré les effets toxiques du charbon sur les communautés, le bassin hydrologique de la rivière San Juan, ses écosystèmes et ses espèces menacées.
« Alors que le reste du monde effectue la transition vers des formes d’énergie alternatives, la Centrale de Four Corners continue à bruler du charbon et continuera encore dans les 25 années à venir » dit Colleen Cooley, de Citoyens Diné Contre la Ruine de Notre Environnement. « Prolonger l’emploi du charbon condamne notre santé et l’eau, l’air et la terre autour de nous, et en plus, l’avenir économique de notre communauté, en nous empêchant d’investir et de faire la transition vers l’énergie propre. Même le précédent propriétaire de la Mine Navajo, BHP Billiton, s’est retiré de nombreux contrats de charbon sur toute la planète, parce que le charbon n’est plus économiquement faisable. »
La communauté et les associations de préservation ont dénoncé les déficiences béantes dans le rapport gouvernemental sur les effets de la Centrale de Four Corners et la Mine Navajo, entre autres l’analyse inadéquate des alternatives d’énergie propre au prolongement de l’utilisation du charbon, la prise en compte insuffisante de la pollution au carbone, les problèmes de santé publique, les menaces pour les espèces en danger, la contamination de l’eau par les cendres de charbon, et les impacts sur la culture Navajo.
« On peut supposer que le gouvernement américain connaît l’importance de la transition vers une économie d’énergie propre aujourd’hui, c’est donc un véritable affront envers les résidents de la région de Four Corners que les fédéraux ne fournissent même pas une évaluation honnête de la pollution, ou des alternatives solaires et éoliennes pour la Centrale de Four Corners et la Mine Navajo » dit Mike Eisenfeld, de l’Alliance Citoyenne de San Juan. « Nous tous, dans le sud-ouest, méritons au moins une analyse honnête par des experts. »
La notification d’aujourd’hui relève des violations de la Loi sur les Espèces Protégées et sera suivie dans 60 jours par des plaintes supplémentaires se référant à la Loi sur la Politique Nationale d’Environnement, concernant les effets sur le climat, les gens et les communautés locales.
« Le mercure est la principale cause de la dégradation de la qualité de l’eau dans les lacs et les réservoirs du Nouveau-Mexique » dit Rachel Conn, directrice exécutive par intérim d’Amigos Bravos. « Plus de 24000 hectares de lacs et de réservoirs du Nouveau-Mexique sont pollués au mercure. C’est inacceptable que dans plus de la moitié des lacs et des réservoirs de l’état, les habitants du Nouveau-Mexique ne peuvent plus pêcher sans craindre d’empoisonner leurs familles. »
« Des décennies de pollution au charbon mortelle ont empoisonné les gens du bassin hydrologique de la San Juan, la rivière San Juan et ses poissons menacés » dit Taylor McKinnon, du Centre pour la Diversité Biologique. « Nos lois exigent que le gouvernement sauve les espèces menacées, mais toujours plus de pollution au charbon conduira à l’extinction des poissons de la rivière San Juan. C’est maintenant qu’il est temps de mettre en œuvre la transition vers une énergie propre et renouvelable. »
« Les administrations fédérales doivent assurer que l’utilisation de charbon soit conforme à la loi. Ce que les administrations ne peuvent pas faire, c’est de trafiquer la loi pour l’accommoder à l’exploitation du charbon, mais c’est justement de qu’ils ont fait ici » dit l’avocat du Centre Légal pour l’Environnement de l’Ouest, Shiloh Hernandez. « Ce que ça montre, c’est que la Mine Navajo et la Centrale de Four Corners, obsolètes et très polluantes, ne peuvent pas fonctionner en accord avec la loi. Ces entreprises sont dépassées et exigent une transition. »
« Ce site toxique et dépassé cause des ravages pour la santé des gens et des écosystèmes depuis beaucoup trop longtemps » dit Nellis Kennedy-Howard, qui dirige la campagne Au-delà du Charbon du Sierra Club. « L’Office des Mines de Surface et le Service des Poissons et de la Vie Sauvage ont délibérément ignoré les effets environnementaux de ce site quand ils ont approuvé la prolongation de son existence. »
Parmi les groupes impliqués dans la notification d’aujourd’hui, il y a les Citoyens Diné Contre la Ruine de Notre Environnement, l’Alliance Citoyenne de San Juan, Amigos Bravos, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club. Ils sont représentés par les avocats Shiloh Hernandez, Matt Kenna, Kyle Tisdel et Laura King, du Centre Légal pour l’Environnement de l’Ouest, John Barth et Michael Saul du Centre pour la Diversité Biologique.
Photo du titre Censored News, autres photos Christine Prat
Communiqué de presse, 16 décembre 2015
Contacts:
Katherine Davis, Center for Biological Diversity, (801) 560-2414, kdavis@biologicaldiversity.org
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515, rclark@grandcanyontrust.org
Sandy Bahr, Sierra Club, (602) 999-5790, sandy.bahr@sierraclub.org
Du site Protect Grand Canyon, campagne du Sierra Club
16 décembre 2015
Traduction Christine Prat
PHOENIX – Des groupes de Préservation de l’Environnement ont aujourd’hui appelé l’état d’Arizona à refuser les permis de pollution de l’air à trois mines d’uranium situées à la limite du Parc National du Grand Canyon.
Dans des commentaires envoyés au Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona [ADEQ], trois groupes de préservation de l’environnement ont aussi demandé une régulation plus stricte sur l’extraction d’uranium, en se référant aux inquiétudes soulevées par la dispersion de poussière radioactive dans la ville de Flagstaff et les communautés tribales du nord de l’Arizona. Les commentaires ont été soumis pendant la période réservée aux commentaires du public, pour le projet de l’Agence visant à renouveler les permis de polluer l’air pour trois mines, sans examen, surveillance ou atténuation conformes aux exigences liées à la pollution radioactive potentielle.
Le Service a publié une note sur le projet de renouveler les permis de polluer pour les mines d’uranium (Canyon Mine, EZ Mine et Pinenut Mine) début décembre. Il n’y a pas eu d’audiences publiques pour les régions qui seront affectées par l’extraction et le transport de minerai d’uranium. Les groupes de Préservation mettent en question la pertinence de l’octroi de trois permis, y compris celui pour la Mine EZ, qui n’a pas encore reçu les permis fédéraux requis.
« L’un des permis de l’ADEQ est pour une mine d’uranium qui doit encore soumettre un plan d’opérations à un examen publique ou une approbation par le Service des Forêts des Etats-Unis », dit Roger Clark du Grand Canyon Trust. « Sans projet spécifique, pourquoi l’ADEQ accorde un permis pour la mine d’uranium EZ ? Pourquoi l’état pré-approuverait un permis de polluer pour une mine qui pourrait ne pas ouvrir avant des décennies, ou même jamais ? »
Les effets négatifs sur l’héritage culturel et les ressources en eau des mines d’uranium existantes sont bien documentés. Les Havasupai se sont longtemps opposés à la Canyon Mine, située à quelques kilomètres de Red Butte, classée comme « Propriété Culturelle Traditionnelle ». Les résultats de recherches scientifiques sur l’héritage toxique de l’extraction d’uranium dans le bassin hydrologique du Grand Canyon ont conduit le Président Obama à soustraire temporairement la zone autour du Grand Canyon à l’extraction d’uranium, en 2012.
« C’est indigne d’autoriser des compagnies minières à polluer notre air et notre eau avec de la poussière radioactive, connue pour mettre en jeu la santé humaine et la vie sauvage » dit Katie Davis, qui fait campagne pour les terres publiques au Centre pour la Diversité Biologique. « Accorder ces permis révèlerait un mépris irresponsable pour l’obligation de l’état de protéger le bien-être de ses citoyens et l’air, l’eau et la vie sauvage d’Arizona. »
Les commentaires signalent aussi la longue histoire des violations de la sécurité et les exigences de la compagnie minière, Energy Fuels, et le fait que les mines sont situées à l’intérieur du secteur protégé autour du Parc National du Grand Canyon. Des études portant sur d’autres mines d’uranium près du Grand Canyon montrent une forte probabilité de contamination des terres publiques alentours, et que le minerai d’uranium est transporté dans des camions sur des routes très fréquentées, couvert seulement par des bâches goudronnées.
« Le Sierra Club a pour vocation de protéger le Grand Canyon ainsi que la santé et le bien-être des gens d’Arizona » dit Sandy Bahr, directrice du Sierra Club du Chapitre du Grand Canyon. « Le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona devrait se concentrer sur ces aspects importants, donc choisir la plus grande prudence et refuser d’approuver ces permis de polluer l’air aux trois mines. »
Le commentaire des groupes a également demandé une audience publique et la prolongation de la période de commentaires afin de permettre une plus grande participation du public. Le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona indique dans son préavis publique que les commentaires du public sur les renouvellements des permis seront acceptés jusqu’au 4 janvier 2015.
Dites au Président Obama de protéger la région du Grand Canyon des mines d’uranium pour toujours.
Depuis plusieurs années, des membres de la communauté Autochtone de Gila River, et plus particulièrement le Collectif de Jeunesse Akimel O’odham [Akimel O’odham Youth Collective – AOYC], s’opposent au projet d’extension du périphérique 202 à travers leur Réserve, et à travers Moadak Do’ag, la Montagne du Sud, sacrée pour les O’odham. Le projet détruirait la Montagne du Sud sur une largeur d’autoroute à 8 voies, et par endroits sur une hauteur équivalent à deux étages. Des terres seraient détruites, ainsi que des maisons, et des habitants devraient déménager. De plus, la pollution – et les maladies pulmonaires qu’elle provoque – augmenterait considérablement, la drogue et les armes à feu entreraient encore plus facilement dans la région et les Réserves.
C’est ce dont parle Andrew Pedro, membre du Collectif de Jeunesse Akimel O’odham dans la vidéo ci-dessous, enregistrée le 28 septembre 2015.
LE PERIPHERIQUE 202 FAIT PARTIE D’UN PROJET INFINIMENT PLUS VASTE
Par Christine Prat
In English
Le projet d’extension du périphérique 202 – une bretelle qui contourne Phoenix par l’est pour l’instant – à travers le territoire Akimel O’odham de Gila River, s’inscrit dans un projet beaucoup plus vaste. Il est question de créer un axe de transports commerciaux allant du port de Guaymas, au Mexique, jusqu’en Alberta, au Canada, dans la région où sont extraits les désastreux sables bitumineux. L’axe doit aussi passer à proximité des sables bitumineux d’Utah et de gisements de gaz de schistes. Cet axe emprunte des autoroutes existantes, mais de nouvelles portions doivent être construites là où les routes existantes ne permettent pas une circulation intense de poids lourds. Entre autres, une prolongation de la bretelle 202 vers l’ouest de Phoenix, à travers la Montagne du Sud, sacrée pour les Autochtones, et la construction d’une nouvelle autoroute entre Phoenix et Las Vegas, la route actuelle n’étant pas adaptée au trafic prévu. Le projet comprend aussi la construction de ‘ports intérieurs’ avec des ‘zones de commerce extérieur’ qui permettraient un allègement des taxes pour les entreprises privées.
L’ALENA (NAFTA) ET LE CANAMEX
En fait, ces projets autoroutiers ont été pensés dans le cadre de l’ALENA [NAFTA en anglais], un accord de libre échange de 1993 entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, signé par Bill Clinton en 1994. L’axe autoroutier (et dans le futur ferroviaire, portuaire, incluant peut-être des pipelines, etc.) baptisé CANAMEX, a été conçu dès la mise au point de l’accord. Entretemps, et vu que des protestations s’élèvent, les promoteurs du projet prétendent que le CANAMEX a pour but de désengorger les ports de la côte ouest des Etats-Unis en faisant passer une partie des marchandises échangées avec les pays du Pacifique par le port de Guaymas, au Mexique, dont la capacité devrait être doublée. Cependant, il est évident que le fait que les dockers mexicains sont beaucoup moins payés, ont beaucoup moins de protections sociales et des règles de sécurité beaucoup moins strictes que les dockers syndiqués des Etats-Unis, et que c’est donc beaucoup moins cher pour les entreprises de passer par Guaymas, pèse de tout son poids dans le projet. Plus généralement, lorsque l’ALENA a été conçu, ses promoteurs affirmaient que çà créerait des emplois dans les trois pays. Evidemment, il n’en est rien. De nombreux emplois ont été délocalisés, des usines se sont installées à la frontière, côté mexicain, pour employer des immigrants refoulés, qui n’ont même pas assez d’argent pour retourner dans les régions d’où ils viennent, qui doivent travailler pour presque rien et sans aucune garantie – ils travaillent quand ça arrange l’entreprise et ne sont pas payés quand on n’a pas besoin d’eux (voir l’article d’Anne Vigna dans ‘Manière de Voir’ 128, avril-mai 2013).
Depuis, l’ALENA (NAFTA) doit être prolongé par le TTP – TransPacific Partnership [Partenariat Trans Pacifique, jusqu’à maintenant, 12 pays sont arrivés à un accord : L’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle Zélande, le Pérou, Singapore, les Etats-Unis, et le Vietnam] – et par le TAFTA à travers l’Atlantique.
A part le CANAMEX, le Canada veut aussi construire des pipelines allant d’Alberta à la côte du Pacifique pour transporter ses sables bitumineux à travers le territoire des Autochtones Unist’ot’en et le territoire Wet’suwet’en, qui n’a jamais été cédé légalement, et dont les habitants continuent à résister. Il y a également de la résistance au Mexique contre La Parota Dam et la privatisation.
PARTENARIAT PRIVE PUBLIC
Les pouvoirs publiques des trois pays concernés, (fédéraux, des états et des municipalités) n’ont jamais eu les moyens de financer le projet CANAMEX et ont donc conclu des ‘Partenariats Privé-Public’ ou P3, qui pratiquement en reviennent à une quasi privatisation du projet et des terres confisquées : les entreprises privées avancent l’argent, mais les autorités doivent bien sûr rembourser et de plus garantir des bénéfices aux investisseurs. Dans le cas du CANAMEX, il a même été envisagé de faire des autoroutes à péage, ce qui jusqu’à maintenant n’existe pas aux Etats-Unis. [Pensez au Partenarial Privé-Public entre les pouvoirs publics français et Vinci !]
LA FRONTIERE
Si l’ALENA devait imposer la liberté totale de circulation des marchandises, il n’en est pas de même pour les humains. L’accord a donc été accompagné d’une politique délirante contre l’immigration, la militarisation des zones frontalières, la construction d’un mur par endroits, d’une barrière ailleurs, l’instauration de visas (au prix inabordable) pour les Autochtones dont le territoire a été divisé par les conquêtes des Etats-Unis sur le Mexique officialisées par le Traité de Guadalupe Hidalgo en 1848, de caméras de surveillance pas toujours dirigées vers le Mexique, de drones, de flics de la patrouille des frontières qui arrêtent qui bon leur semble, roulent à tombeau ouvert sur les pistes des réserves au prix de nombreuses vies de piétons, etc. La création de ‘ports intérieurs’ avec des ‘zones de commerce extérieur’ impliquerait la présence d’agents de la Protection des Douanes et des Frontières, ce qui accroitrait considérablement l’insécurité des immigrés bien au-delà des régions frontalières.
LE ‘CORRIDOR DU SOLEIL’
Outre l’axe CANAMEX, le périphérique 202 doit aussi faire partie d’un projet appelé ‘Corridor du Soleil’, qui a pour but de créer une mégalopole allant de Phoenix à Tucson, et peut-être même de Prescott à Nogales. Phoenix a déjà plus de 6 millions d’habitants, Tucson a des rues de 40 km ou plus. Ces villes consomment une quantité d’énergie et d’eau bien au-dessus de la capacité de cette région désertique. Les rivières, les nappes souterraines – surtout celles des Réserves Autochtones – sont pillées et s’épuisent. Dans la Réserve dite de Gila River, la Gila est à sec, ainsi que la Salt River au niveau de Phoenix. Pendant des années, les résidents de Gila River ont été privés d’eau et ont dû renoncer à une bonne part de leur agriculture, avec pour résultat des taux d’obésité et de diabète exceptionnels (les produits de l’agriculture traditionnelle étant remplacés par des supermarchés). Plus récemment, les autorités leur ont fourni beaucoup d’eau, mais il est trop tard pour rétablir les cultures traditionnelles, des terres sont réquisitionnées pour le projet d’autoroute et il est probable que l’eau soit objet de commerce. La pollution due au trafic routier cause déjà de nombreuses maladies pulmonaires, ce sera décuplé si le périphérique 202 est prolongé à travers la réserve. Et, une fois de plus, des sites sacrés pour les Autochtones seront détruits.
La Montagne du Sud: les cordelettes jaunes indiquent ce qui doit être détruit
Les rubans rouges indiquent les cactus qui doivent être supprimés
Sources (en anglais):
Interview de Kevin et Andrew, Akimel O’odham (voir vidéo)
Akimel O’odham Youth Collective
Stop CANAMEX