Klee Benally
20 juillet 2023
Publié par Indigenous Action
Traduction Christine Prat

Nous avons vu ce film, après un conflit sur les médias sociaux avec des apologistes du nucléaire, qui nous accusaient d’être mal informé, n’ayant pas vu le film biographique de Christopher Nolan… (et si vous ne l’avez pas déjà lu, voir l’article initial pour le contexte).

Klee Benally

‘Oppenheimer’ est une glorification du « génie complexe » et des ambitions d’hommes blancs prenant de terribles décisions qui mettent le monde en péril.

Beaucoup ont fait remarquer que le film n’est pas une glorification, cependant, Christopher Nolan lui-même dit, « Que ça plaise ou pas, J. Robert Oppenheimer est la personne la plus importante ayant jamais vécu. »

Certains d’entre vous ont peut-être même éclaté de rire pendant la scène où Truman demande à Oppenheimer ce qu’il pensait que le sort de Los Alamos devrait être et que « Oppie » réplique « Rendez la terre aux Indiens. » Mais hélas, le paysage ravagé accueille aujourd’hui un « Festival Oppenheimer » de 10 jours. Pour souligner la déconnexion des héritages, une petite commémoration, près du site de la fuite de Church Rock, a également eu lieu le jour anniversaire de la détonation Trinity, à quelques centaines de kilomètres. Oui, quelle glorification ?

Le film est essentiellement un western à la John Wayne. Ça aurait très bien pu s’appeler « Le Jugement du Sheriff de Los Alamos. »

Oppenheimer monte à cheval avec un chapeau noir et arrache un poster d’un pilier de clôture. Puis il se lance dans un débat sur l’ « impact du gadget sur la civilisation. » Pour répondre à la question de comment des scientifiques peuvent justifier l’utilisation de la Bombe Atomique sur des êtres humains, Oppenheimer déclare « Nous sommes des théoriciens, oui, nous imaginons un futur et ce que nous imaginons nous horrifie. Ils n’en n’auront pas peur jusqu’à ce qu’ils la comprennent et ils ne la comprendront pas tant qu’ils ne l’auront pas utilisée. Quand le monde apprendra le terrible secret de Los Alamos, notre travaille ici sera d’assurer une paix que l’espèce humaine n’a jamais vue. Une paix fondée sur la coopération internationale. »

Nolan confectionne le seul narratif qui compte pour sa tentative de rédemption historique, il dépeint Oppenheimer comme une victime. Tandis que, peut-être, certains pas autant dépolitisés que Nolan y ont fait allusion dans des interviews (comme la politique de loyauté américaine et la Terreur Rouge qui dirige le drame), les conséquences des armes et de l’énergie nucléaires sont à peine prises en considération (voire pas du tout, si on considère le problème). C’est un déshabillage politique des plus insidieux et le film n’en est que pire.

Le film se préoccupe plus de construire et disculper Oppenheimer comme victime du MacCarthisme que des effets de la bombe atomique et de son héritage mortel de colonialisme nucléaire. Comme il est dit, il y a « un prix à payer pour être un génie. » Tout le reste n’est que notes dramatiques. Nolan donne à Oppenheimer l’audience du public qu’il estime lui avoir été déniée, pour finalement prouver qu’il était un patriote américain. À la fin, la question « le monde vous pardonnerait-il si vous le laissiez vous crucifier ? » compte plus que toutes autres considérations. Le film pose le problème « science contre militarisme » pendant que le monde et les Peuples Autochtones continuent de souffrir des conséquences permanentes des armes et de l’énergie nucléaires en silence. Un silence mortel, plus assourdissant que le portrait cinématographique de l’essai Trinity par Nolan. Mais hein, il y a même une minute d’acclamations après l’essai.

Nolan nous fait écouter la radio pendant que deux villes sont détruites et que des centaines de vies sont arrachées. Nolan continue de pointer sa caméra sur le visage de son acteur principal pendant que les horreurs de sa bombe sont montrées sur des diapositives. Simplement, Oppenheimer s’en détourne. Que devons-nous savoir de plus sur ce film ?

15 000 mines d’uranium abandonnées empoisonnent nos corps, nos terres et notre eau. 1000 bombes ont explosé sur les terres des Shoshones de l’Ouest… la liste continue (nous ne nous arrêtons ici que parce que nous en avons déjà dit beaucoup dans notre article d’origine). Tous oubliés et condamnés à souffrir dans un silence catastrophique. Des films comme ‘Oppenheimer’ ne sont possibles que parce que les gens continuent à détourner leur regard de la réalité mortelle des armes et de l’énergie nucléaires.

Cet article a été écrit suite à la sortie du film sur Oppenheimer du réalisateur Christopher Nolan, qui correspondait à peu près à la commémoration de la catastrophe nucléaire de Church Rock, le 16 juillet 1979. L’auteur s’est vu reprocher de ne pas avoir vu le film. Alors, il l’a vu et brièvement dit ce qu’il en pensait.

Klee Benally, Indigenous Action/Haul No!
Contributions de Leona Morgan, Diné No Nukes/Haul No!
Publié par Indigenous Action
20 juillet 2023

La terreur génocidaire de l’énergie et des armes nucléaires n’est pas un divertissement.

Glorifier de telles science et technologie mortelles en une étude de caractère dramatique dépolitisée, c’est cracher à la figure de centaines de milliers de cadavres et de survivants dispersés dans toute l’histoire du prétendu âge Atomique.

Pensez-y de cette façon, pour chaque minute qui passe dans le film de 3 heures, plus de 1100 citoyens des villes d’Hiroshima et Nagasaki mouraient à cause de l’arme de destruction massive d’Oppenheimer. Ceci ne prend pas en compte ceux, sous le vent des tests nucléaires, qui ont été exposés aux retombées radioactives (certains protestent contre les projections), ça ne prend pas en compte ceux qui ont été empoisonnés par des mines d’uranium, ça ne prend pas en compte ceux qui ont été tués lors d’accidents de centrales nucléaires, ça ne prend pas en compte ceux des îles Marshall, empoisonnés pour toujours.

Pour chaque seconde que vous passez dans un cinéma climatisé, avec un seau de popcorn chaud sur les genoux, 18 personnes mouraient en un clin d’œil. Grâce à Oppenheimer.

Bien que vous en ayez certainement appris suffisamment sur J. Robert Oppenheimer, le « père de la bombe atomique », grâce à l’odyssée 70mm IMAX du réalisateur Christopher Nolan, soyons clair sur son héritage mortel et le complexe militaro-scientifique-industriel omniprésent derrière.

Après la détonation réussie de la toute première bombe atomique, Oppenheimer a effrontément cité le Bhagavad-Gita, « Maintenant je suis devenu la mort, le destructeur de mondes. » À peine un mois plus tard, les « Etats-Unis » larguaient deux bombes atomiques qui dévastèrent les villes d’Hiroshima et Nagasaki et plus de 200 000 personnes furent tuées. Des ombres de ceux qui avaient péri ont été brûlées dans le sol des rues. Un des survivants, Sachiko Matsuo, a relayé leurs pensées, comme ils essayaient de trouver un sens à ce qui se passait quand Nagasaki a été frappée, « Je ne pouvais rien voir en bas. Ma grand-mère se mit à pleurer, ‘Tout le monde est mort. C’est la fin du monde. » Une dévastation que Nolan a délibérément laissée de côté, car, selon le réalisateur, le film n’est pas raconté du point de vue de ceux qui ont été bombardés, mais de celui de ceux qui en étaient responsables. Nolan explique simplement, « [Oppenheimer] apprit les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki à la radio, comme le reste du monde. »

Quelques mois après la détonation sur le site « Trinity », en territoire Tewa occupé, au Nouveau-Mexique, Oppenheimer démissionna. Il partit en exprimant le conflit intérieur d’avoir « du sang sur les mains », (quoique plus tard il aurait dit que les bombardements ne pesaient pas « sur sa conscience ») et de laisser un héritage de dévastation nucléaire et de pollution radioactive empoisonnant de façon permanente les terres, les eaux et les corps jusqu’à aujourd’hui.

Les militaires U.S. et la machinerie politique ont cannibalisé le scientifique et en ont fait le méchant de leur anxiété impérialiste de la guerre froide. Ils lui ont rappelé, comme aux autres scientifiques derrière le Projet Manhattan, qu’eux et leurs intérêts étaient toujours sous contrôle.

Oppenheimer n’a jamais été un héros, c’était un architecte de l’annihilation.

La course pour développer la première bombe atomique (après que les Nazis aient réussi la fission de l’atome) n’aurait jamais pu être une stratégie pacifique de dissuasion, c’était une stratégie de domination et d’annihilation.

L’Allemagne Nazie commettait le génocide contre les Juifs, tandis que les Etats-Unis se tenaient politiquement sur les marges. Ce ne fut que lorsqu’ils furent directement menacés que les Etats-Unis intervinrent. Bien que l’Allemagne Nazie ait été vaincue le 8 mai 1945, les Etats-Unis ont largué deux bombes atomiques, séparément, sur les cibles non-militaires des villes japonaises d’Hiroshima et Nagasaki, le 6 et le 9 août 1945.

Pour souligner la complicité d’Oppenheimer, il a bloqué une pétition de 70 scientifiques du Projet Manhattan, qui pressait le Président Truman de ne pas larguer de bombes, pour des raisons morales. Les scientifiques disaient aussi que, la guerre étant proche de sa fin, le Japon aurait dû avoir la possibilité de se rendre.

Aujourd’hui, il y a approximativement 12 500 têtes nucléaires dans neuf pays, près de 90% sont détenues par les Etats-Unis et la Russie. Il est estimé que 100 armes nucléaires sont un seuil de « dissuasion… adéquat » pour la destruction mutuelle assurée » du monde.

Oppenheimer a construit l’arme dont le canon est toujours sur la tempe de tous ceux qui vivent sur cette Terre aujourd’hui. Pendant toutes ces décennies après le développement de « La Bombe », des millions de gens partout dans le monde se sont ralliés au désarmement nucléaire, cependant les politiciens ont toujours le doigt sur la gâchette.

L’héritage mortel du Colonialisme Nucléaire

La production d’armes et d’énergie nucléaires ne serait pas possible sans uranium.

L’extraction globale d’uranium a connu un boum pendant et après la Deuxième Guerre Mondiale et continue de menacer des communautés partout dans le monde.

Aujourd’hui, il y a plus de 15 000 mines d’uranium abandonnées aux Etats-Unis, principalement dans et autour des communautés Autochtones, et elles empoisonnent pour toujours des terres et des eaux sacrées, alors que peu ou pas d’action politique ne soit entamée pour nettoyer leur héritage toxique et mortel.

Les communautés Autochtones sont depuis longtemps sur les lignes de front de la lutte pour en finir avec l’héritage mortel de l’industrie nucléaire. Le colonialisme nucléaire a conduit à la pollution radioactive des systèmes d’eau potable de communautés entières, comme le village de Red Shirt, dans le Dakota du Sud et Sanders, en Arizona. L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a fermé au moins 22 puits dans la Nation Navajo, où il y a plus de 523 mines d’uranium abandonnées. À Ludlow, dans le Dakota du Sud, une mine d’uranium abandonnée se trouve à quelques mètres d’une école primaire, empoisonnant le sol où des enfants continuent à jouer jusqu’à aujourd’hui.

Le colonialisme nucléaire a ravagé nos communautés et laissé un héritage mortel de cancers, d’anomalies congénitales et d’autres conséquences graves sur la santé, c’est un lent génocide des Peuples Autochtones.

De 1944 à 1986, quelque 30 millions de tonnes de minerai d’uranium ont été extraits de mines sur les terres Diné. Les travailleurs Diné n’ont presque pas été informés des risques potentiels pour leur santé, et beaucoup d’entre eux n’ont pas eu de matériel de protection. Comme la demande d’uranium baissait, les mines ont fermé, laissant plus de mille sites contaminés. À ce jour, aucun n’a été complètement nettoyé.

Le 16 juillet 1979, tout juste 34 ans après qu’Oppenheimer ait assisté au test Trinity, le 16 juillet 1945, la plus grande fuite radioactive accidentelle s’est produite dans Diné Bikéyah (la Nation Navajo), à l’usine de traitement de Church Rock. Plus de 1100 tonnes de déchets radioactifs solides et 356000 litres de liquide radioactif se sont déversés dans la Rivière Puerco, après qu’une digue en terre se soit rompue. Aujourd’hui, l’eau en aval de la communauté de Sanders, en Arizona, est empoisonnée par la contamination radioactive de la fuite.

Bien que l’extraction d’uranium soit maintenant interdite dans la réserve, grâce aux campagnes des organisateurs Diné anti-nucléaire, les politiciens Navajo cherchent toujours à autoriser de nouvelles mines dans les zones déjà polluées par l’héritage toxique de l’industrie. On estime que 25% de tout l’uranium qui reste dans le pays se trouve dans Diné Bikéyah.

Bien qu’il n’y ait jamais eu d’étude exhaustive des impacts de l’uranium sur la santé humaine dans la zone, une étude ciblée a détecté de l’uranium dans l’urine de bébés nés de femmes Diné exposées à l’uranium.

Les terres des Shoshone de l’Ouest, dans le soi-disant Nevada, qui n’ont jamais été cédées au gouvernement des « Etats-Unis », sont depuis longtemps la cible des industries militaires et nucléaires.

Entre 1951 et 1992, plus de 1000 bombes nucléaires ont explosé en surface et en dessous, dans une zone appelée Site de Tests du Nevada, sur des terres des Shoshones de l’Ouest, ce qui en fait une des nations les plus bombardées sur terre.
Les communautés des zones aux alentours du site de tests sont exposées à de graves retombées radioactives, qui causent des cancers, des leucémies et autres maladies. Ceux qui souffrent de cette pollution radioactive sont appelés collectivement « ceux sous le vent. »

Le guide spirituel Shoshone de l’ouest Corbin Harney, décédé en 2007, a aidé à démarrer une action de la base pour fermer le site de tests et abolir les armes nucléaires. Une fois, il avait dit « Nous n’aidons pas du tout notre Mère la Terre. Les racines, les baies, les animaux ne sont plus là, il n’y a plus rien ici. C’est triste. Nous vendons l’air, l’eau, et nous nous vendons déjà les uns les autres. D’une façon ou d’une autre, ça conduira à une fin. »

Entre 1945 et 1958, soixante-sept bombes atomiques ont explosé au cours de tests effectués à Majel (les îles Marshall). Des Autochtones des îles ont cessé de se reproduire à cause de la gravité des cancers et des malformations congénitales auxquels ils ont fait face à cause de la radioactivité.

En 1987, le Congrès des « Etats-Unis » a initié un projet controversé de transport et d’entreposage de presque tous les déchets nucléaires des Etats-Unis à Yucca Mountain, située à environ 150 km au nord-ouest de soi-disant Las Vegas, dans le Nevada. Yucca Mountain est considérée comme sacrée par les Nations Paiute et Shoshone de l’ouest, depuis des temps immémoriaux. En janvier 2010 le gouvernement Obama a approuvé un prêt de 54 milliards de dollars d’argent des contribuables, pour garantir un programme de construction d’un nouveau réacteur nucléaire, trois fois ce que Bush avait promis en 2005.

Il y a actuellement 93 réacteurs en service dans les soi-disant Etats-Unis, qui fournissent 20% de l’électricité du pays. Il y a près de 90000 tonnes de déchets nucléaires hautement radioactifs retenus par des digues en béton, dans les centrales nucléaires du pays, et les déchets augmentent de 2000 tonnes par an.

Des catastrophes de 1979 à Three-Mile-Island et Church Rock à la fusion de la Centrale Nucléaire de Tchernobyl en 1986, l’industrie nucléaire a été aux prises avec des catastrophes massives avec des conséquences permanentes.

En 2011, la Centrale Nucléaire de Fukushima Daiichi a connu un désastre et a commencé à entrer en fusion après avoir été touchée par un tremblement de terre et un tsunami. Il a été dit que la centrale de Fukushima avait fait fuir environ 300 tonnes d’eau radioactive par jour dans l’océan. Aujourd’hui le gouvernement japonais exprime ouvertement ses projets de larguer le reste des eaux radioactives dans le Pacifique.

Des armes contenant de l’ « uranium appauvri » déployées par les Etats-Unis dans des guerres impérialistes (particulièrement en Irak et en Afghanistan) ont aussi empoisonné des écosystèmes, également en fournissant des champs de tir en Arizona, dans le Maryland, l’Indiana et à Vieques, à Porto Rico. L’uranium appauvri est un sous-produit du processus d’enrichissement d’uranium quand il est utilisé dans des réacteurs et pour fabriquer des armes nucléaires.

La production d’énergie nucléaire est maintenant proclamée « solution verte » pour la crise climatique, mais rien ne saurait être aussi loin de la vérité que ce mensonge mortel.

En avril 2022, le gouvernement Biden a annoncé un plan de sauvetage de 6 milliards de dollars pour « sauver » des centrales nucléaires qui risquent de fermer. Un représentant du gouvernement colonial a déclaré « Les centrales nucléaires U.S. contribuent pour plus de la moitié de notre électricité non-carbonée, et le Président Biden s’est engagé à garder ces centrales en activité pour atteindre nos buts d’énergie propre. » Tout comme certains militants pour la Justice Climatique, ils citent l’énergie nucléaire comme nécessaire au combat contre le réchauffement climatique, ignorant totalement les effets dévastateurs permanents auxquels les Peuples Autochtones font face.

À cause de ce « laver plus vert » de l’énergie nucléaire, nous pouvons nous attendre à une poussée de l’hydrogène nucléaire, des petits réacteurs nucléaires modulaires, et à ce que le High-Assay Low-Enriched Uranium (HALEU) ne pousse à une nouvelle menace d’extraction, de transport et de traitement d’uranium.

Bien que le gouvernement Obama ait mis un moratoire sur des milliers de baux pour des mines d’uranium autour du Grand Canyon en 2012, des demandes préexistantes sont autorisées. Des groupes écologistes et des Nations Autochtones essaient actuellement de rendre le moratoire permanent et font pression pour un nouveau monument national, cependant, cela ne ferait rien ou presque rien contre la poignée de mines d’uranium préexistantes qui ont été autorisées à continuer.

Malgré ces actions, des explosions souterraines et aériennes ont commencé à la Mine Pinyon Plain/du Canyon, à quelques kilomètres du Grand Canyon. Dès qu’Energy Fuels, la compagnie qui exploite la mine, commencera à extraire du minerai radioactif, elle a l’intention d’en transporter 30 tonnes par jour à travers le Nord de l’Arizona, à l’usine de traitement de la compagnie, à White Mesa, à 480 kilomètres.

L’Usine de White Mesa est la seule usine d’uranium conventionnelle qui opère aux Etats-Unis. L’usine a été construite sur des terres sacrées ancestrales de la Tribu Ute de Ute Mountain, près de Blanding, Utah. Energy Fuels jette les déchets radioactifs dans des « bassins de retenue » qui occupent environ 111 hectares près de l’usine. Etant donné que le nombre de sites de déchets radioactifs est limité, l’Usine de White Mesa est une décharge ad hoc pour les déchets nucléaires du monde entier, qui n’ont pas de site de dépôt permanent.

Au soi-disant Nouveau-Mexique, un état accro aux revenus du nucléaire, pour les armes et l’énergie, il y a deux laboratoires nationaux et deux sites de déchets nationaux. Avec l’héritage des mines d’uranium et des usines, il y a eu le Projet Gasbuggy (une détonation souterraine), un accident « Flèche Brisée » près d’Albuquerque, et d’innombrables tonnes de déchets radioactifs enterrés dans des puits non renforcés, des kivas Pueblo et des bassins. Actuellement, ils font des projets d’expansion et de modifications aux Laboratoires Nationaux de Los Alamos, au Centre Pilote d’Isolation des Déchets [Waste Isolation Pilot Plant, WIPP] et au site d’enrichissement d’uranium d’Urenco. Plus récemment, le Nouveau-Mexique a été menacé par deux sites d’entreposage temporaires licenciés récemment, pour le « fuel usagé » des centrales nucléaires du Nouveau-Mexique et du Texas. Le gouvernement fédéral continue à pousser les projets nucléaires avec des incitations financières.

La prolifération nucléaire continue, tandis que les Etats-Unis permettent que des mineurs d’uranium et d’autres, éligibles pour la Loi de Compensation de l’Exposition aux Radiations, meurent. Beaucoup continuent de souffrir et attendent que les fonds de compensation soient alloués ou ne sont pas éligibles vu les limitations de la loi.

Les dévastations du colonialisme nucléaire, qui détruisent pour toujours des communautés Autochtones partout dans le monde, n’est pas un divertissement. C’est l’héritage terrifiant de l’énergie et des armes nucléaires que des films comme Oppenheimer et des militants douteux de la cause climatique, défendent.

Les Peuples Autochtones vivent, souffrent et continuent de résister à ses conséquences chaque jour.

EN FINIR AVEC LE COLONIALISME NUCLÉAIRE !

Plusieurs femmes Autochtones ont été assassinées par un tueur en série dans la région de Winnipeg. Le tueur a été arrêté. Il s’est débarrassé des corps dans une décharge, mais les autorités du Manitoba refusent de la fouiller pour retrouver les corps de deux femmes. Des Autochtones ont dressé un camp, le Camp Morgan, il y a plus de sept mois, afin de protester. Depuis le jeudi 6 juillet, ils ont bloqué la route d’accès à une décharge.
Selon CBC Canada, « des protestataires ont bloqué l’entrée de la décharge de Brady Road jeudi après-midi, après que le gouvernement du Manitoba ait annoncé ne pas soutenir des fouilles de la décharge de Prairie Green, au nord de Winnipeg, pour rechercher les corps de deux femmes Autochtones, au désespoir et à la déception des familles. »

« Jeremy Skibicki est accusé d’assassinat en relation avec la mort de R. Contois et trois autres femmes, dont Morgan Harris et Mercedes Myran, dont les corps ont atterri, selon la police, dans la décharge de Prairie Green. »
Des milliers de femmes ont été assassinées ou ont disparu au Canada.

« FOUILLEZ LES DÉCHARGES. NOS FEMMES NE SONT PAS DES DÉCHETS »

Par Brenda Norrell,
Censored News
10 juillet 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

WINNIPEG, Manitoba, Canada – Des défenseurs Autochtones se préparent à une possible attaque de la police, pour enlever leur barricade de la route, tandis qu’ils demandent une fouille des décharges pour des femmes Autochtones assassinées. Des membres des familles des femmes assassinées qu’on croit être dans la décharge, sont sur la barricade. L’Assemblée des Chefs du Manitoba y prépare une conférence de presse (voir plus bas le texte de la conférence de presse publié entretemps).

Des Protecteurs ont bloqué l’entrée de la décharge de Brady Road, jeudi après-midi [6 juillet], après que le gouvernement du Manitoba ait annoncé qu’il ne soutiendrait pas une fouille dans la décharge proche de Prairie Green, au nord de Winnipeg, pour retrouver les corps de deux femmes Autochtones. Les Protecteurs ont reçu une injonction de démonter la barricade avant lundi à 12h.

Alors que des soutiens affluaient, Alfred Bone Shirt, Lakota, dit « Nous prions pour votre protection, votre sécurité et une Justice satisfaisante pour ces Dames et leurs familles, mes pensées sont avec vous, des terres Lakota Sicangu, aka Rosebud, dans le Dakota du Sud. »

Le Camp Morgan est sur le site de la décharge de Brady depuis plus de sept mois pour protester contre la façon dont la Police de Winnipeg a enquêté sur les affaires concernant des femmes et des filles Autochtones disparues ou assassinées, après que la police ait trouvé des restes partiels de Rebecca Contois, dans la décharge administrée par la ville.

Selon Global News : les protestataires à la décharge de Brady Road disent qu’ils ne cèderont pas, même si la police de Winnipeg vient en force pour les évacuer.

« Les membres du Camp Morgan, qui campent à la décharge juste à côté de Winnipeg depuis plus de sept mois, n’ont pas l’intention de démonter leur barricade érigée jeudi pour protester contre la décision du gouvernement du Manitoba de ne pas fouiller la décharge de Prairie Green pour chercher les corps de deux femmes dont on pense qu’elles ont été assassinées et jetées sur le site. »

« La ville a publié un ordre de quitter les lieux, selon la Loi de Gestion de l’Urgence, vendredi en fin d’après-midi, disant plus tard qu’ils avaient l’intention de rétablir l’accès à la décharge lundi à midi. »

Selon CTV News, “Heather Stefanson a dit que la Province ne s’engagerai pas dans des fouilles de la décharge de Prairie Green, au nord de Winnipeg. La police croit que les corps de Morgan Harris et Mercedes Myran sont dans la décharge.

« Le supposé tueur en série Jeremy Skibicki est accusé des leurs morts, ainsi que de celle de Rebecca Contois, dont une partie des restes a été trouvée l’an dernier dans la décharge de Brady Road, propriété de la ville. »

Le Camp Morgan dit :

« Nous sommes ici pour une raison !
Nous sommes ici pour nos sœurs.
Nos mères.
Nos filles.
Pour toutes nos parentes.
Nous sommes ici pour demander que la décharge de Brady soit fouillée, pas seulement pour les corps de Morgan, Mercedes et Buffalo Woman, mais pour tous les MMIWG2S ! Nous sommes ici pour exiger qu’on arrête immédiatement d’y jeter les corps de nos sœurs. »

Rebecca Contois, Morgan Harris et Mercedes Myran

***

LES CHEFS DU MANITOBA EXPRIMENT LEUR EXTRÊME DÉCEPTION APRÈS LA DÉCISION DE LA VILLE DE WINNIPEG DE DÉMANTELER LA BARRICADE DU CAMP MORGAN

TERRITOIRE TRAITÉ UN, MANITOBA
AMC COMMUNICATIONS
10 juillet 2023
Également publié sur Censored News

TERRITOIRE TRAITÉ UN, Manitoba – L’Assemblée des Chefs du Manitoba (AMC) et la Cheffe Kyra Wilson, de la Première Nation de Long Plain, expriment leur profonde déception à propos de la décision de la Ville de Winnipeg de démanteler le Camp Morgan, un camp sacré dont on pense qu’il est le site funéraire de trois femmes des Premières Nations. L’AMC s’inquiète également de l’injonction imposée à la barricade du Camp Morgan, qui empêche de chercher la justice pour les Femmes, Filles et 2Esprits (MMIWG2S+) Disparues ou Assassinées dans le Manitoba.

« Le Camp Morgan, un important symbole de mémoire et de guérison, est un lieu d’unité et de solidarité pour les familles touchées par la perte tragique de leurs proches, de la main du dernier tueur en série en date, à Winnipeg » dit la Grande Cheffe Cathy Merrick. « Ça sert aussi à rappeler le besoin urgent de se préoccuper des problèmes systémiques qui perpétuent la violence contre les femmes et les filles des Premières Nations dans notre province. C’est un lieu où nous nous sommes rassemblés pour nous remémorer celles que nous aimons et qui nous manquent et faire savoir à ceux qui ont essayé de nous en empêcher, que nous n’abandonnerons pas ces femmes. »

« Le démantèlement du Camp Morgan et l’imposition d’une injonction à la barricade non seulement nient les souhaits des familles qui demandent la justice pour leurs proches, mais envoie aussi le message désastreux aux citoyens des Premières Nations, que leur douleur et leurs appels à la justice sont ignorés. » dit la Cheffe Kyra Wilson. « Cette action est profondément démoralisante et contreproductive pour la réconciliation et la guérison. Si vous voulez que le camp parte, faites honneur à l’étude de faisabilité et continuez à travailler au lieu de nous mettre à nouveau sous le tapis. »

L’AMC croit sérieusement que le démantèlement du Camp Morgan sans un plan complet d’enquête sur la disparition de trois femmes des Premières Nations, est un revers pour la justice. Ça mine la confiance des Premières Nations, et renforce un scepticisme déjà courant envers la détermination du système de justice à s’occuper sérieusement de la crise des MMIWG.

À la lumière de développements récents, l’AMC souligne aussi la décision du gouvernement d’extraire des matériaux dangereux de l’Immeuble du Parlement à Ottawa pour un nouvel office du Tourisme. Ce projet onéreux, estimé à près de 5 milliards de dollars pour les deux bâtiments, et devant être terminé en une décennie, contraste avec le manque d’investissements et d’urgence pour se préoccuper du problème des MMIWG. L’excavation a déjà coûté 5 millions de dollars.

« La précipitation du gouvernement pour allouer des fonds considérables pour une excavation, tout en négligent le problème crucial des femmes, filles et 2esprits disparues ou assassinées, est décourageant. Ça reflète la marginalisation continue des citoyens des Premières Nation, » dit la Grande Cheffe Merrick.

L’AMC appelle les Services de Police de Winnipeg et les autorités gouvernementales concernées à reconsidérer leur décision et entreprendre des consultations sérieuses avec les familles touchées, la direction des Premières Nations, et les organisations de base. Les voix et les inquiétudes des personnes affectées doivent être entendues et respectées. De plus, l’AMC exige que les gouvernements, provincial et fédéral, mettent en route en priorité une enquête indépendante, tenant compte de la culture, sur les causes systémiques des cas de MMIWG2S dans le Manitoba.

L’AMC continue à se consacrer aux droits et à la sécurité de femmes et des filles des Premières Nations, tout en travaillant pour la justice, la guérison et la réconciliation.

Pour plus d’information, contactez s.v.p. :
Communications Team
Assembly of Manitoba Chiefs
Email : media@manitobachiefs.com

À propos de l’Assemblée des Chefs du Manitoba
L’AMC a été fondée en 1988 par les Chefs du Manitoba, pour parler des problèmes qui affectent communément les Premières Nations du Manitoba. L’AMC est une représentation autorisée de 62 des 63 Premières Nations du Manitoba, avec un total de plus de 151000 citoyens de Premières Nations dans la province, ce qui représente approximativement 12% de la population de la province. L’AMC représente une diversité de peuples, Anishinaabe (Ojibway), Nehetho / Ininew (Cree), Anishininew (Ojibway-Cree), Denesuline (Dene) et Dakota Oyate (Dakota).

Des Poursuites en Justice Contre le Forage dans le Refuge Faunique de Ash Meadows

Le Forage Menace des Dizaines d’Espèces, Entre Autres le Cyprinodon Menacé

Biden, Président des Etats-Unis – Deb Haaland, à l’Intérieur – le Train d’Enfer du BLM [Bureau de Gestion du Territoire] – Détruisent le Nevada pour l’extraction de lithium par des Corporations étrangères. Maintenant, une mine de lithium vise une zone sauvage. C’est dans le sud du Comté de Nye, le Comté où le journaliste Myron Dewey a été tué par un camion. Myron combattait le champ de tir de Fallon et l’extraction de lithium. Ash Meadows est près de Las Vegas, Nevada.

Censored News.

Par le Centre pour la Diversité Biologique
Publié par Censored News
7 juillet 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

LAS VEGAS, Nevada – Des groupes de protection de la nature ont déposé une plainte contre le Bureau de Gestion du Territoire ce jour, contre l’approbation par cette administration de forages de prospection près du Refuge Faunique National de Ash Meadows.

Rover Metals, une compagnie de prospection canadienne, a proposé de forer 30 trous sur des terres publiques, juste au nord de Ash Meadows, afin de prospecter pour une possible mine de lithium. Certains sites de forages seraient à moins de 600 mètres de sources dans le Refuge, qui constituent un habitat essentiel pour le cyprinodon menacé et d’autres espèces menacées ou locales.

« Ash Meadows est un trésor irremplaçable et c’est absolument désolant que le Bureau d’Aménagement du Territoire laisse une compagnie minière canadienne le détruire en forant » dit Patrick Donnelly, directeur du Grand Bassin au Centre pour la Diversité Biologique. « Nous faisons tout ce que nous pouvons pour sauver Ash Meadows et empêcher la mentalité du forer partout de l’administration de détruire ce refuge tant aimé pour la vie sauvage, les plantes et les animaux qui en dépendent pour survivre. »

La plainte d’aujourd’hui, déposée auprès de la Cour de District de Las Vegas, dit que le BLM a violé la loi fédérale en n’exigeant pas d’étude environnementale ou en ne consultant pas le Service des Poissons et de la Vie Sauvage des Etats-Unis sur des dégâts potentiels pour les espèces menacées. Il n’y a pas eu de commentaires publics ni de réunions publiques. La plainte demande qu’un juge impose une pause au forage et ordonne au BLM de protéger les espèces menacées et de conduire une étude environnementale.

Ash Meadows est une oasis luxuriante dans le Désert de Mojave, où des dizaines de sources forment une large zone humide. Le refuge héberge 25 espèces de poissons, de plantes, d’insectes et d’escargots qu’on ne trouve nulle part ailleurs sur Terre. Douze de ces espèces sont protégées selon la Loi sur les Espèces Menacées. Les Nations Unies ont désigné le refuge comme zone humide RAMSAR d’Importance Internationale.

« Les membres de la communauté nous ont fait savoir clairement qu’ils ne voulaient pas de mine de lithium à Ash Meadows » dit Mason Voehl, directeur exécutif de la Conservation de l’Amargosa. « Notre organisation a été fondée pour défendre la Rivière Amargosa. Nous ne nous sommes jamais associés à une plainte jusqu’à maintenant, mais nous faisons ce pas exceptionnel aujourd’hui, compte tenu de la menace exceptionnelle à laquelle Ash Meadows fait face. »

La Conservation de l’Amargosa est une voix dominante pour la conservation du bassin hydrologique de l’Amargosa, depuis sa fondation il y a près de 20 ans. Ash Meadows est l’une des oasis le long de la Rivière Amargosa, un lieu qui héberge une des plus hautes biodiversités d’Amérique du Nord.

Le groupe et les communautés locales ont envoyé une lettre au BLM, cette semaine, le pressant d’exiger une étude environnementale du projet. Ils ont aussi présenté une pétition à la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland et à la directrice du BLM Tracy Stone-Manning, avec plus de 1200 signatures s’opposant au projet.

La plainte dit que l’approbation du projet par le BLM résulterait en « une dégradation injustifiée et indue » de ressources de terres publiques, et en des menaces potentiellement catastrophiques pour les espèces en danger.

« Nous avons besoin de lithium pour la transition hors des carburants fossiles, mais ça ne peut pas être aux dépens de la biodiversité ni de nos zones protégées les plus précieuses » dit Donnelly. « Certains lieux doivent être exclus de l’extraction de ressources, et le Refuge Faunique National de Ash Meadows est en haut de la liste. Nous engageons cette action pour sauver Ash Meadows. »

Les plaignants sont représentés par Roger Flynn, du Projet d’Action pour les Mines dans l’Ouest et les avocats du Centre.


Le Centre pour la Diversité Biologique est une organisation nationale à but non-lucratif qui compte plus de 1,7 million de membres et d’activistes engagés dans la protection des espèces menacées et des lieux sauvages.

La Conservation de l’Amargosa est une organisation à but non-lucratif du Nevada et de la Californie, s’efforçant de préserver un futur durable pour le Bassin hydrologique de l’Amargosa par la science, les soins et la promotion.

Contact :

Patrick Donnelly, Center for Biological Diversity pdonnelly@biologicaldiversity.org
Mason Voehl, Amargosa Conservancy, mason@amargosaconservancy.org


Attaqués et terrorisés par la police, leurs Plumes d’Aigle saisies, maintenant, la Secrétaire d’Etat [Ministre] à l’Intérieur, Deb Haaland, leur a brisé le cœur et mis en danger les générations futures. Le Camp Ox Sam sur le site du Massacre de Paiutes.

Par Brenda Norrell
Censored News
21 juin 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland soutient le forage dans les lieux de sépultures de Paiutes massacrés pour du lithium – et elle dit qu’elle fait le bon choix.

Selon Associated Press, Haaland, dont le service contrôle Thacker Pass, dit que, si elle soutient le droit de manifester pacifiquement, son service est pour la mine parce que « le besoin de faire avancer notre économie d’énergie verte est sans aucun doute important ».

Haaland dit à l’Associated Press que quand son service hérite d’un projet d’un gouvernement précédent, « C’est notre travail de nous assurer que nous faisons les choses selon la science et la loi. »

Cependant, l’Intérieur et un juge fédéral violent des lois fédérales qui protègent les sites religieux et les sépultures des Autochtones, les espèces menacées et leur habitat ; et l’eau souterraine.

Biden, l’Intérieur et le Bureau de Gestion du Territoire (BLM) sont responsables de la profanation et de la destruction, et de l’attaque de la police, qui ont terrorisé les Anciens et les jeunes Autochtones qui protégeaient le site funéraire où des Paiutes avaient été massacrés en 1865.

Le Service du Sheriff de Humboldt et la sécurité privée de Lithium Americas, Allied Universal, ont attaqué le Camp Ox Sam et illégalement confisqué et endommagé des Plumes d’Aigle. Ils ont terrorisé une jeune Diné (Navajo) après l’avoir arrêtée.

Maintenant, la compagnie étrangère, Lithium Americas du Canada, a déposé une plainte contre les Anciens Paiutes et Shoshones et des soutiens, pour avoir prié là-bas et protégé les sites funéraires.

Ils sont le Peuple des Danseurs Fantômes.

Le Faux Tournant Vert

Biden et la Secrétaire à l’Intérieur Haaland soutiennent Lithium Americas qui creuse dans les sites funéraires de Paiutes massacrés – bien que la compagnie étrangère soit actuellement non profitable et perde de l’argent.

Ils violent les lois qui protègent les sites funéraires Autochtones, les espèces menacées et l’eau souterraine de Thacker Pass. La compagnie canadienne utilisera-t-elle sa fortune à venir pour réparer la terre, ramener les plantes et les animaux morts et remplir la nappe phréatique ? Impossible.

La Transition Verte dans la Région de Four Corners sera conduite par l’Industrie de la Bombe Atomique

La région de Four Corners est déjà ravagée par des mines et des centrales au charbon, actuellement fermées, qui ont gravement endommagé la santé des habitants. Et il y a toujours des mines d’uranium abandonnées, mais pas toutes décontaminées. L’usine de traitement de l’uranium de White Mesa fonctionne toujours. Mettre le nucléaire dans la région, où il y a trop peu d’eau pour refroidir des réacteurs, et qui impliquerait l’ouverture de nouvelles mines d’uranium est une « solution » catastrophique. Ch. P.

Deb Haaland avait dit que le Laboratoire National de Los Alamos, Nouveau-Mexique [où furent conçues les bombes d’Hiroshima et Nagasaki] conduirait la « transition verte ». Le laboratoire entretient les armes nucléaires qui y sont entassées.

Voir l’article de Censored News du 30 août 2022.

Déclaration de Leonard Peltier
26 juin 2023
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Salutations, mes parents, amis, soutiens, ceux que j’aime. Je veux que vous compreniez qu’après toutes ces années en prison, je peux ne pas penser comme vous, je peux ne pas parler de la façon dont vous aimeriez que je parle, mais des temps comme ça pèsent.

On vieillit. Les genoux font mal. Le dos fait mal. Tout fait mal.

On arrive à un point où on voit les choses comme elles sont réellement, au-delà des doux mots qu’utilisent les gens pour qu’on se sente bien, à propos de choses qui n’ont rien à voir.

Parlant de mon affaire, quelques fois je pense que j’en parle trop, quelques fois pas assez. En pensant à la liberté et la justice, c’est très difficile de ne pas y penser. Quand on est en prison, quand on est dans une boite, un grand cercueil, jour après jour, année après année, ça ne finit jamais. C’est comme être enterré vivant. À ce point particulier de mon emprisonnement, non seulement moi, mais d’autres prisonniers dans cette prison de sécurité maximum, sommes tout le temps placés en isolement injustifiable, au cours duquel nous sommes confinés à nos cellules jour après jour.

C’est comme une prison dans la prison. Nous sommes confinés dans un espace d’1,8 sur 3 mètres, avec à peine la place pour bouger et nous ne pouvons pas faire d’exercice, prendre de douche, ou avoir une aide médicale. Ça s’est produit constamment, c’est une forme de torture et tout à fait illégal.

Quelque part dans la constitution, il y a une loi contre les punitions cruelles et inhabituelles. Ça arrive si souvent que c’est un enfer de cruauté et on en arrive à ce que ne soit même plus inhabituel.

Il faut qu’un changement se produise. Nous avons besoin que des gens prennent contact avec leurs Représentants au Congrès, leurs Sénateurs et le Président. Les Etats-Unis ne sont pas supposés être ce qu’ils sont en train de devenir.

Ce qui m’arrive, et à ces autres prisonniers, pourrait vous arriver, à vous et votre famille et aux membres de votre communauté. Si nous ne pouvons pas arrêter ça, ça va devenir normal et des gens mourront et se suicideront en prison. Ils perdront tout espoir d’être soulagés de leur souffrance. Adressez-vous partout où vous pouvez pour faire la différence, pour amener un changement. Je parle peut-être trop de prison, mais je ne peux pas parler de justice dans ce monde, dans cette nation.

Chaque preuve utilisée pour me condamner a été prouvée fausse au tribunal. Ça repose sur des mensonges. Ils ont violé toutes sortes de lois internationales pour m’extrader du Canada. Ils n’ont pas respecté les accords qu’ils avaient signé quand ils m’ont extradé. Ce sont des questions pour le dossier du tribunal – pas juste pour que je le dise avec une opinion. Des informations continuent d’apparaitre à propos de la collusion de deux nations pour m’enterrer.

Ce jour de 1975, je résistais à l’extermination de notre peuple. Près de cinq décennies plus tard, je résiste toujours, je ne suis pas détruit.

Depuis près de cinq décennies, ma vie a été une série de tortures. Au Canada, j’étais détenu dans le couloir de la mort, dans une cellule sans lumière, attendant d’être exécuté. À Leavenworth, ils m’ont détenu au trou pendant des semaines, sans le dire à mes proches, alors qu’il faisait plus de 50°. À Marion j’étais détenu dans une privation sensorielle totale. À Coleman 1, j’ai été enfermé pendant deux ans dans un cercueil sale, sans soins médicaux, même pas une douche, pendant des semaines d’affilé.

Cependant, je suis dans le vrai.

J’aurais pu quitter la prison sur un mensonge, mais mon sacrifice doit servir à quelque chose, ou ma vie ne compterait pour rien.

Au-delà de ça, je veux rappeler à tous la nécessité d’aider nos enfants à développer de fortes capacités d’adaptation. Aidez-les à avoir des activités de loisir saines. Nous devons trouver le moyen de combattre l’utilisation rampante de méthadone dont je me rends compte qu’elle existe partout dans nos réserves, et l’alcoolisme, qui a toujours signifié notre effondrement. L’alcool est une drogue. Les gens ordinaires ne pensent pas que c’est une drogue, mais ça a causé un traumatisme générationnel qui persiste. Et des atteintes durables à travers les générations à l’ADN de notre peuple et des enfants à venir.

À part tout cela, nous devons développer des capacités de survie afin que nos enfants sachent comment parler, se conduire, et à quoi faire attention dans ce pays qui nous hait.

Ils veulent ce que nous avons, et nous y faisons obstacle. Ils veulent les ressources qui restent dans nos réserves. Ils veulent de l’or. De l’uranium. Maintenant, ils veulent tout ce qui sert à faire des batteries et ils se tournent vers les réserves, des terres qui n’ont pas encore été exploitées.

Nous n’entendons pas dire qu’ils creusent le champ d’un agriculteur, où que ce soit, ou déplacent la maison d’un riche, mais ça ne les gêne pas de condamner une maison Indienne, ou une terre, et de les prendre.

Nous devons nous préparer. Nous devons prendre la responsabilité de notre santé et de notre bien-être. La nourriture que nous sommes forcés de manger est, d’une manière ou d’une autre, contaminée par des poisons. On nous donne la quantité de nourriture pour des années, mais elle pourrira en une journée.

Tout cela a contribué à une mauvaise santé. Maladies de cœur. Cancer.

Ces choses, je suis forcé d’y penser, en prison. J’aime notre peuple. Je soutien notre peuple. Sinon, je ne sais pas où je serais, mais probablement pas ici.

Vous devez faire votre part. Vous devez résister. Vous devez parler. Vous devez, non seulement parler, mais faire des choses. Vous devez faire ce qui est nécessaire pour arrêter l’exploitation et la destruction de notre peuple et notre terre. Le meilleur moyen de le faire est par l’éducation. Assurez-vous que nos enfants sachent comment satisfaire eux-mêmes leurs besoins, ceux des générations futures et de Notre Mère la Terre.

Le système d’éducation qui nous a menés là où nous sommes maintenant est préjudiciable à la vie même. La vie cherche la vie. La vie n’est pas fondée sur les produits chimiques et le pétrole. La vie est fondée sur les choses naturelles que le Créateur a faites pour nous. Nous sommes reliés aux arbres. Les arbres nous donnent de l’oxygène. Ils nous donnent de l’ombre. Ils nous donnent de la nourriture. Ils nous donnent des matériaux pour construire – toutes ces choses.

C’est pourquoi j’essaie de promouvoir un mouvement « plantez un arbre » partout dans le monde. Une forêt de nourriture.

Vous savez, je ne peux rien faire d’ici. Je fais de mon mieux pour utiliser les contacts limités que j’ai pour renforcer la vie pour des générations futures, les enfants de nos enfants, les enfants de toute la terre.

C’est une chose que nous devons tous faire.

Tout en parlant, je veux me rappeler Joe Stuntz. Beaucoup de gens ont donné leurs vies pour le Mouvement. Joe Stuntz a donné sa vie ce jour-là, le 26 juin. Un jeune homme s’est dressé comme un homme et dit « Vous ne pouvez pas venir ici. Vous ne pouvez pas nous traiter comme cela. »

Ils ont tiré et l’ont tué.

Joe n’est pas mort. Son esprit vit. L’esprit de résistance. L’esprit de résister pour ce qui est bien et essayer de corriger ce qui est mal.

Ce jour du souvenir, c’est un jour pour honorer les gens qui ont résisté sur ces terres. Quand je dis « ces terres », toutes les terres de la planète sont les nôtres. Nous sommes Autochtones de ce pays. Il y a d’autres gens qui sont citoyens, mais ils ne sont pas Autochtones de ce pays. Ils peuvent être d’Europe, d’Asie, ou n’importe quel endroit sur terre, mais nous sommes Autochtones de ce pays.

Partout où nous nous tenons. Partout où nous marchons, nous marchons parmi les cendres de notre peuple. Je veux que vous profitiez de ce jour, que vous profitiez de demain, mais faites ce que vous devez faire. Pour être prêts, pour préparer vos enfants à toutes ces choses qui nous tombent dessus, à cause de cette société qui croit toujours être à un achat du bonheur.

Tout le monde et toutes les entreprises de cette société vous apprennent à vivre comme un drogué – n’importe quoi pour un shoot.

Nous devons vivre pour toutes les générations. Nous devons vivre pour notre peuple.

Si mes mots et mes pensées ont l’air un peu éparpillés, je n’ai pas souvent l’occasion de m’exprimer. Il y a tant de choses que je veux dire. Peut-être j’en ai dit trop, ou pas assez.

Je vous aime. Je me préoccupe de vous. Je prie pour vous.

Je cherche ma liberté. En cherchant ma liberté, j’espère pouvoir défaire les attitudes illégales qui m’ont mis ici et font que beaucoup de gens de notre peuple surchargent les prisons.

Dans le Dakota du Sud, je pense que 15% de la population de l’état son Autochtones, mais nous sommes 45% de la population des prisons.

Ce n’est pas bon. C’est à cause de la pauvreté, du manque d’éducation, des pensionnats qui ont fait tout leur possible pour nous détruire.

Tout cela étant dit – je vous aime. Je me préoccupe de vous. Je veux que vous soyez en sécurité. Je veux que vous viviez en sécurité, je veux que vous viviez en bonne santé.

Souvenez-vous de moi. Si vous pouvez, plantez un arbre.

Pour le moment, votre parent, frère, ancien, Leonard Peltier.

Mitakuye Oyasin

In the Spirit of Crazy Horse.

Doksha,

Leonard Peltier