Déclaration de Leonard Peltier à la Journée de Deuil National, à Plymouth Rock 2024
Censored News, 28 novembre 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
« Salutations mes parents, amis, ceux que j’aime et mes soutiens. C’est un honneur pour moi que vous me gardiez toujours dans vos pensées, et croyiez en moi. »
« Avec des vies volées, et du travail volé, le roi et la reine d’Espagne aimèrent nos enfants et essayèrent de mettre fin à l’esclavage des Amérindiens. Les colonisateurs utilisèrent toutes les failles qu’ils pouvaient trouver. Ils ne voulaient pas renoncer au travail volé de notre peuple. »
« Ils se tournèrent vers les vies volées de nos frères et sœurs noirs, arrachés à leurs pays. »
« Notre sang, notre sueur et notre douleur nous relient pour toujours. »
« L’intention des colonisateurs a toujours été la domination totale. Quand ils ne pouvaient pas nous contrôler, ils nous tuaient. »
« Ils ont commencé par des couvertures contaminées, des bibles, des balles et des mensonges qu’ils appelaient des traités. »
« Les mots sont sacrés. »
« Notre peuple le sait, tout comme nous savons que notre Mère la Terre vit et respire à travers nous. Les paroles des colonisateurs ne signifient rien et leurs morceaux de papier sacrés signifient encore moins. »
« Leur Traité de Fort Laramie, de 1868, nous promettait la fin de leurs guerres contre nous, et nous donnait la matrice de notre Mère la Terre, les Black Hills. Ils prirent notre terre sacrée et la ferveur génocidaire des impérialistes continuent encore à ce jour. »
« Leurs tactiques ont changé – mais ils veulent nous voir annihilé en tant que peuple et voler ce qui reste de notre terre traditionnelle. »
« Sitting Bull dit, ‘Posséder est une maladie chez ces gens. Ils prennent, ils ravissent notre Mère la Terre. »
« Ça ne suffira jamais, parce qu’ils sont vides. Ils ont une faim insatiable de propriétés et de vengeance. »
« Je me demande pourquoi ils nous haïssent tellement. »
« Peut-être parce que nous n’avons pas besoin de possessions. Notre esprit ne peut pas être brisé parce que nous ne sommes qu’un. »
« Nous sommes nés de notre Mère la Terre, tissés avec amour, dignité et une liberté qu’ils ne peuvent pas comprendre. »
« Bien qu’ils m’aient enterré dans du béton et de l’acier, je suis un homme libre. »
« Ils ont raflé notre peuple, et nous ont mis dans des camps de concentration qu’ils appellent réserves. »
« Nous restons un peuple libre. »
« Les vraies entraves sont celles qui mettent en cage les âmes de ceux qui nous oppriment. »
« Peut-être savent-ils que leurs misérables tentatives de nous écraser se retournent contre eux et retirent leur humanité. Avec chaque tentative de conquête, ils perdent un peu plus de leur Esprit. »
« Ceux qui cherchent à opprimer croient gagner quelque chose. Je leur demande d’ouvrir les yeux et de bien regarder ce qu’ils pensent avoir gagné. »
« Nous durerons, ils ne peuvent pas s’emparer du feu sacré qui nous anime. »
« Ne les laissez pas prendre nos enfants. Ils ont commencé avec les pensionnats. Maintenant c’est la folie, la folie qu’ils appellent gouvernement. Ils veulent nous gouverner hors de l’existence. »
« Donnez à vos enfants la tradition, l’éducation, l’art, quelque chose vers quoi se tourner à part la maladie de la drogue et de l’alcool qui infeste nos réserves. »
« La prière c’est l’action, mes frères. Dites à vos enfants qui nous sommes avec chaque mot que vous prononcez et chaque geste que vous faites. »
« Nous sommes le peuple premier. Notre Mère la Terre nous fait naître, enflamme le sang qui coule dans nos veines, puis nous reprend dans son sein. »
« Ils ne pourront jamais nous prendre cela. »
« Depuis maintenant cinq décennies, j’ai prévenu de la menace des oppresseurs. Le fascisme s’est répandu chez ceux qui ont pris le pouvoir et tache la Terre en rouge sang. »
« Ce que j’ai déclaré en 1982 est toujours vrai, les forces de Libération doivent se réunir pour combattre comme front uni dans l’unité des quatre couleurs. »
« Je suis fier de mon héritage. Je suis fier de notre peuple, même quand ils croient nous avoir dépouillés de tout, nous savons que le sol sous nos pieds est le nôtre, puisqu’il renferme le sang et les os de nos ancêtres. »
« Nous sommes riches de tradition, d’une manière que les colons ne peuvent pas percevoir. »
« Peut-être qu’ils le savent. »
« Peut-être qu’ils nous haïssent parce que nous existons dans les forces de la nature. Ils ne dominent pas le vent. Nous ne devons pas nous aliéner ceux qui sont du bon côté de l’histoire. »
« Nous saignons tous du sang rouge. »
« Nous devons être ensemble, solidaires, pour vaincre les forces qui voudraient nous voir tous dans des chaînes, et je suis toujours en prison. Encore une fois, j’envoie mon amour et mon sang de prisonnier de guerre dans le Ventre de la Bête à ceux qui continuent le combat. »
« Dans l’Esprit de Crazy Horse, Doksha, Leonard. »
Vidéo de la Journée de Deuil (1h13)
Déclaration de Leonard Peltier
26 juin 2023
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Salutations, mes parents, amis, soutiens, ceux que j’aime. Je veux que vous compreniez qu’après toutes ces années en prison, je peux ne pas penser comme vous, je peux ne pas parler de la façon dont vous aimeriez que je parle, mais des temps comme ça pèsent.
On vieillit. Les genoux font mal. Le dos fait mal. Tout fait mal.
On arrive à un point où on voit les choses comme elles sont réellement, au-delà des doux mots qu’utilisent les gens pour qu’on se sente bien, à propos de choses qui n’ont rien à voir.
Parlant de mon affaire, quelques fois je pense que j’en parle trop, quelques fois pas assez. En pensant à la liberté et la justice, c’est très difficile de ne pas y penser. Quand on est en prison, quand on est dans une boite, un grand cercueil, jour après jour, année après année, ça ne finit jamais. C’est comme être enterré vivant. À ce point particulier de mon emprisonnement, non seulement moi, mais d’autres prisonniers dans cette prison de sécurité maximum, sommes tout le temps placés en isolement injustifiable, au cours duquel nous sommes confinés à nos cellules jour après jour.
C’est comme une prison dans la prison. Nous sommes confinés dans un espace d’1,8 sur 3 mètres, avec à peine la place pour bouger et nous ne pouvons pas faire d’exercice, prendre de douche, ou avoir une aide médicale. Ça s’est produit constamment, c’est une forme de torture et tout à fait illégal.
Quelque part dans la constitution, il y a une loi contre les punitions cruelles et inhabituelles. Ça arrive si souvent que c’est un enfer de cruauté et on en arrive à ce que ne soit même plus inhabituel.
Il faut qu’un changement se produise. Nous avons besoin que des gens prennent contact avec leurs Représentants au Congrès, leurs Sénateurs et le Président. Les Etats-Unis ne sont pas supposés être ce qu’ils sont en train de devenir.
Ce qui m’arrive, et à ces autres prisonniers, pourrait vous arriver, à vous et votre famille et aux membres de votre communauté. Si nous ne pouvons pas arrêter ça, ça va devenir normal et des gens mourront et se suicideront en prison. Ils perdront tout espoir d’être soulagés de leur souffrance. Adressez-vous partout où vous pouvez pour faire la différence, pour amener un changement. Je parle peut-être trop de prison, mais je ne peux pas parler de justice dans ce monde, dans cette nation.
Chaque preuve utilisée pour me condamner a été prouvée fausse au tribunal. Ça repose sur des mensonges. Ils ont violé toutes sortes de lois internationales pour m’extrader du Canada. Ils n’ont pas respecté les accords qu’ils avaient signé quand ils m’ont extradé. Ce sont des questions pour le dossier du tribunal – pas juste pour que je le dise avec une opinion. Des informations continuent d’apparaitre à propos de la collusion de deux nations pour m’enterrer.
Ce jour de 1975, je résistais à l’extermination de notre peuple. Près de cinq décennies plus tard, je résiste toujours, je ne suis pas détruit.
Depuis près de cinq décennies, ma vie a été une série de tortures. Au Canada, j’étais détenu dans le couloir de la mort, dans une cellule sans lumière, attendant d’être exécuté. À Leavenworth, ils m’ont détenu au trou pendant des semaines, sans le dire à mes proches, alors qu’il faisait plus de 50°. À Marion j’étais détenu dans une privation sensorielle totale. À Coleman 1, j’ai été enfermé pendant deux ans dans un cercueil sale, sans soins médicaux, même pas une douche, pendant des semaines d’affilé.
Cependant, je suis dans le vrai.
J’aurais pu quitter la prison sur un mensonge, mais mon sacrifice doit servir à quelque chose, ou ma vie ne compterait pour rien.
Au-delà de ça, je veux rappeler à tous la nécessité d’aider nos enfants à développer de fortes capacités d’adaptation. Aidez-les à avoir des activités de loisir saines. Nous devons trouver le moyen de combattre l’utilisation rampante de méthadone dont je me rends compte qu’elle existe partout dans nos réserves, et l’alcoolisme, qui a toujours signifié notre effondrement. L’alcool est une drogue. Les gens ordinaires ne pensent pas que c’est une drogue, mais ça a causé un traumatisme générationnel qui persiste. Et des atteintes durables à travers les générations à l’ADN de notre peuple et des enfants à venir.
À part tout cela, nous devons développer des capacités de survie afin que nos enfants sachent comment parler, se conduire, et à quoi faire attention dans ce pays qui nous hait.
Ils veulent ce que nous avons, et nous y faisons obstacle. Ils veulent les ressources qui restent dans nos réserves. Ils veulent de l’or. De l’uranium. Maintenant, ils veulent tout ce qui sert à faire des batteries et ils se tournent vers les réserves, des terres qui n’ont pas encore été exploitées.
Nous n’entendons pas dire qu’ils creusent le champ d’un agriculteur, où que ce soit, ou déplacent la maison d’un riche, mais ça ne les gêne pas de condamner une maison Indienne, ou une terre, et de les prendre.
Nous devons nous préparer. Nous devons prendre la responsabilité de notre santé et de notre bien-être. La nourriture que nous sommes forcés de manger est, d’une manière ou d’une autre, contaminée par des poisons. On nous donne la quantité de nourriture pour des années, mais elle pourrira en une journée.
Tout cela a contribué à une mauvaise santé. Maladies de cœur. Cancer.
Ces choses, je suis forcé d’y penser, en prison. J’aime notre peuple. Je soutien notre peuple. Sinon, je ne sais pas où je serais, mais probablement pas ici.
Vous devez faire votre part. Vous devez résister. Vous devez parler. Vous devez, non seulement parler, mais faire des choses. Vous devez faire ce qui est nécessaire pour arrêter l’exploitation et la destruction de notre peuple et notre terre. Le meilleur moyen de le faire est par l’éducation. Assurez-vous que nos enfants sachent comment satisfaire eux-mêmes leurs besoins, ceux des générations futures et de Notre Mère la Terre.
Le système d’éducation qui nous a menés là où nous sommes maintenant est préjudiciable à la vie même. La vie cherche la vie. La vie n’est pas fondée sur les produits chimiques et le pétrole. La vie est fondée sur les choses naturelles que le Créateur a faites pour nous. Nous sommes reliés aux arbres. Les arbres nous donnent de l’oxygène. Ils nous donnent de l’ombre. Ils nous donnent de la nourriture. Ils nous donnent des matériaux pour construire – toutes ces choses.
C’est pourquoi j’essaie de promouvoir un mouvement « plantez un arbre » partout dans le monde. Une forêt de nourriture.
Vous savez, je ne peux rien faire d’ici. Je fais de mon mieux pour utiliser les contacts limités que j’ai pour renforcer la vie pour des générations futures, les enfants de nos enfants, les enfants de toute la terre.
C’est une chose que nous devons tous faire.
Tout en parlant, je veux me rappeler Joe Stuntz. Beaucoup de gens ont donné leurs vies pour le Mouvement. Joe Stuntz a donné sa vie ce jour-là, le 26 juin. Un jeune homme s’est dressé comme un homme et dit « Vous ne pouvez pas venir ici. Vous ne pouvez pas nous traiter comme cela. »
Ils ont tiré et l’ont tué.
Joe n’est pas mort. Son esprit vit. L’esprit de résistance. L’esprit de résister pour ce qui est bien et essayer de corriger ce qui est mal.
Ce jour du souvenir, c’est un jour pour honorer les gens qui ont résisté sur ces terres. Quand je dis « ces terres », toutes les terres de la planète sont les nôtres. Nous sommes Autochtones de ce pays. Il y a d’autres gens qui sont citoyens, mais ils ne sont pas Autochtones de ce pays. Ils peuvent être d’Europe, d’Asie, ou n’importe quel endroit sur terre, mais nous sommes Autochtones de ce pays.
Partout où nous nous tenons. Partout où nous marchons, nous marchons parmi les cendres de notre peuple. Je veux que vous profitiez de ce jour, que vous profitiez de demain, mais faites ce que vous devez faire. Pour être prêts, pour préparer vos enfants à toutes ces choses qui nous tombent dessus, à cause de cette société qui croit toujours être à un achat du bonheur.
Tout le monde et toutes les entreprises de cette société vous apprennent à vivre comme un drogué – n’importe quoi pour un shoot.
Nous devons vivre pour toutes les générations. Nous devons vivre pour notre peuple.
Si mes mots et mes pensées ont l’air un peu éparpillés, je n’ai pas souvent l’occasion de m’exprimer. Il y a tant de choses que je veux dire. Peut-être j’en ai dit trop, ou pas assez.
Je vous aime. Je me préoccupe de vous. Je prie pour vous.
Je cherche ma liberté. En cherchant ma liberté, j’espère pouvoir défaire les attitudes illégales qui m’ont mis ici et font que beaucoup de gens de notre peuple surchargent les prisons.
Dans le Dakota du Sud, je pense que 15% de la population de l’état son Autochtones, mais nous sommes 45% de la population des prisons.
Ce n’est pas bon. C’est à cause de la pauvreté, du manque d’éducation, des pensionnats qui ont fait tout leur possible pour nous détruire.
Tout cela étant dit – je vous aime. Je me préoccupe de vous. Je veux que vous soyez en sécurité. Je veux que vous viviez en sécurité, je veux que vous viviez en bonne santé.
Souvenez-vous de moi. Si vous pouvez, plantez un arbre.
Pour le moment, votre parent, frère, ancien, Leonard Peltier.
Mitakuye Oyasin
In the Spirit of Crazy Horse.
Doksha,
Leonard Peltier
Déclaration de Leonard Peltier
lue à Alcatraz le 24 novembre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Salutations, mes parents, mes amis, ceux que j’aime, et mes soutiens,
D’abord, je veux dire combien je suis reconnaissant que vous vouliez bien entendre ce que j’ai à dire.
C’est un honneur d’être avec vous par l’esprit, bien que je sois loin. Avoir mon âge et avoir passé toutes ces années en prison joue sur mon cœur à un degré infini. Je suis ici parce que je voulais faire la différence pour notre peuple, et je veux encourager d’autres à faire de même.
Mon cœur n’a pas changé, et mes intentions n’ont pas changé. L’amour et la foi que j’ai dans notre génération future n’ont pas changé.
Le monde entier est maintenant confronté aux défis mêmes que notre peuple prédisait, en ce qui concerne les dommages climatiques causés par des gens qui prennent plus que ce dont ils ont besoin, rejetant les enseignements de nos pères, et le savoir d’innombrables générations vivant sur terre en harmonie.
J’ai peut-être l’air un peu dramatique et sensible, mais après toutes ces années et 78 révolutions autour du soleil, je sens et pense souvent que je devrais dire ce que j’ai dans l’esprit et le cœur, à qui je peux, chaque fois que je peux, parce qu’à mon âge, on ne sait jamais si on va vivre encore 20 ans ou 20 minutes.
Notre peuple a traversé beaucoup d’épreuves; des générations ont été emprisonnées, battues, assassinées, dépossédées de nos terres, et ont combattu pour que nous puissions vivre.
Nous sommes fiers de nos ancêtres. J’ai essayé de faire le mieux de mon temps sur terre, compte tenu des circonstances. Le moins qu’on puisse dire, c’est que ça n’a pas été une vie agréable, mais je suis fier d’avoir eu une chance de résister pour notre peuple. Je vous encourage à faire la même chose.
Je ne suis pas un orateur, mais j’ai parlé, je ne suis pas un dirigeant, mais j’ai dirigé. Ceci dit, sachant ce que je sais maintenant, ressentant ce que j’ai ressenti, voyant ce que j’ai vu et entendant ce que j’ai entendu, je le referais encore. Car, comme nos ancêtres ont aimé un futur pour nous, j’aime tous les gens qui ont été sur cette terre. Je la reconnais comme la plus grande manifestation du Créateur, et elle devrait être reconnue comme telle.
En ce jour de « deuil », je vous encourage, le cœur plein d’espoir, à continuer à vous rassembler et à faire une cérémonie en souvenir de tous nos gens, spécialement ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre.
Chacun de vous a en lui le potentiel de faire une différence dans le monde. Chacun de vous a l’occasion et la capacité de faire un acte de bonté pour quelqu’un dans le besoin et un acte pour faire de la terre un meilleur endroit pour toute vie. Moi, avec l’aide d’autres, j’ai commencé un mouvement pour une Forêt Nourricière. Nous encourageons tous les gens partout dans le monde à planter au moins un arbre fruitier; afin que les animaux et toutes les créatures de la terre aient une nourriture plus saine, un meilleur air et de l’eau pure.
Pardonnez-moi si j’ai dit trop ou pas assez. Le temps, dans un tel lieu, est souvent indifférent à la tâche entamée.
Que le Créateur vous bénisse, vous, vos familles et tous nos gens qui pensent ainsi.
Paix, amour et bénédictions, Dans l’Esprit de Crazy Horse, Doksha,
Leonard Peltier
Mitakuye Oyasin
Day of Solidarity, October 16, 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
En français
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KATHY PELTIER, ABOUT LEONARD PELTIER
“I just introduced myself in my language. My name is Kathy Peltier, I am enrolled member of the Navajo Tribe, I am also Dakota and Anishinaabe. I am the youngest daughter of Leonard Peltier. I was two-years-old at Fargo, North Dakota, at the trial, when I got to see my dad. I don’t remember any of that but I do know that we have been keeping struggling, as his kids we’ve been struggling all our lives, trying to get a release for our dad. We, our generation, we need to let people know who he is, who is Leonard Peltier. You have to go to https://whoisleonardpeltier.info.
“At the moment, we are doing a Long Walk from Minneapolis, Minnesota, to Washington D.C., November 11. It’s a Walk to Justice for Leonard Peltier, or Leonard Peltier Walk to Justice. So, the struggle has been started and we are still trying to meet senators of the US Congress, even trying to meet with President Biden. So, if you can go to our website, you can just follow them, or donate if you could, for the walkers. And I’ll be joining on October 28, in Pittsburg. Thank you.”
JEAN ROACH, LAKOTA MINICONJOU, ABOUT WOUNDED KNEE – 1890 AND 1973 – LEONARD PELTIER, STANDING ROCK
“I am Jean Roach, from the Lakota Miniconjou Tribe, and I came to talk to you about Leonard Peltier. What happens to Leonard Peltier is an example of what has been happening to our Indigenous Nations for generations. It started way back at first contact, when the non-Natives came over and decided to take our lands because we were not Christians.
“One of the things they do use against us is stereotypes. And a long time ago, in the 1800s, they used, not only the Doctrine of Discovery, but the stereotypes. When they massacred our people at Wounded Knee, they presented them in the media as less than human. One of the statements made by the Cavalry was that the reason for killing innocent women and children and elders, and babies – they were asked specifically ‘why did you murder babies or massacred’, and their answer was that ‘nits make lice’. So, they stereotyped us in the media as disposable. Our people were attacked because we were in prayer, and we were praying the Ghost Dance and dancing. Praying for the buffalo and all the good things like before the non-Natives came.
“When the American Indian Movement took over Wounded Knee, they used the same tactics because it was a revival of the genocide against our people where our ceremonies were all banned. Every time we pray, our people are attacked and it’s been shown all the time through the massacres. And it was the same with Wounded Knee, when the AIM was labelled as militant and guerillas, all kind of names.
“The American government also used a program called COINTELPRO that was used against AIM and which targeted members or disposed of them.
“1975 would be called the reign of terror, on the Pine Ridge Reservation. Anybody that was related or connected to the American Indian Movement were targets of violence. When Peltier was on Oglala, he was asked by the elders and the community to come there for protection. Anybody that prayed in our Lakota way were targets. So, when the FBI came that day, they came in unmarked cars and not wearing uniforms, and we never knew who they were.
“Leonard Peltier’s co-defendants were charged with murder and went to court where they were acquitted on basis of self-defense. The only person who got charges was Leonard, and he was in Canada. United States went up there and broke international law to bring him back to the United States. And it’s part of a bigger plan, that colonization and genocides on our people. And a lot of it will lead to men going to prison. Or children being taken. And we all know about the catholic church and the many graves that were found in Canada.
“Leonard Peltier had no choice, he was a scapegoat immediately, when the United States government made sure that he went to prison. It didn’t matter what the truth was.
“Indigenous people are being attacked because of our beliefs systems, which protect our Mother Earth. So, when Standing Rock happened, many people came to help up to North Dakota and they found out what it felt to be on the front line and being attacked while on prayer.
“The COINTELPRO program exists till today and they used it on the Standing Rock water protectors, through the Black Water security company.
“Leonard Peltier was also a boarding school victim. It’s also part of the way Indigenous families have been attacked, and how we are trying to restore our roles. We feel that the reason the United States government don’t want to release Leonard Peltier, after 47 years, is because they don’t want to honor Indigenous people because of our beliefs system which is opposite to the way they want to rape our Mother Earth.
“Lona here is a survivor of the boarding schools so I’ll let her tell her story.”
LONA KNIGHT, LAKOTA MINICONJOU, ABOUT STANDING ROCK
“I would like to say something about Standing Rock. So many people came, so many nations, to support, and found out how hard it is to be on the frontline and take the punches that the police came to give. Our enemy comes down the same way every time. It was Wounded Knee, in 1890, when they took away everyone’s weapon and they took away awls that women use to make their moccasins, they took everything that could be a weapon. And then they brought their machine gun and shot the Lakota people. The military that were there, I think that were 8 congressional medals of honor given, at that time. And, there is a project that we want, we want those medals to be rescinded and taken away from those people, because it was outright murder. At the time, the circle was broken, many of our wisdom keepers with knowledge of ceremony and songs went away, that day. And through the boarding schools and colonization, our people were forbidden to do our ceremonies for hundred years.
“So, through many people’s dreams, our songs come back and ceremonies come back to us.
“I was living in Hawaii, at the time of Standing Rock, and every morning I woke up really early, I got on Facebook and Myron Dewey – ‘Rest in Peace, Brother – was there with his drones in the camp, and we could see what happened. In the camp, every morning he would do this with prayers and songs. It was very powerful for me to see it in that way and to be connected to it – a lot of my brothers and sisters were there, and I felt so connected to them.
“It really hurt me when I saw the police drag people out of the purification ceremony. I have seen them dragged out. I have seen them on the videos.
“So, I know the movement is strong, and I know it’s carrying on, people are there, there are still frontlines. But a lot of our people are suffering from PTSD.
“Because of time constraints, I am going to pass the mike. Thank you for hearing me, I love you all, stand strong, and I pray that Leonard Peltier will be released soon.”
Journée du 16 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
In English
Also published on Censored News
KATHY PELTIER PARLE DE SON PÈRE, LEONARD PELTIER
« Je viens de me présenter dans ma langue. Je m’appelle Kathy Peltier, je suis membre de la Tribu Navajo, je suis aussi Dakota et Anishinaabe. Je suis la plus jeune fille de Leonard Peltier. J’avais deux ans, à Fargo, dans le Dakota du Nord, au procès, où j’ai pu voir mon père. Je ne m’en souviens pas, mais ce que je sais c’est que nous avons toujours lutté, en tant que ses enfants, nous avons lutté toute notre vie, pour essayer de faire libérer notre papa. Nous, notre génération, avons besoin de faire savoir aux gens qui il est, qui est Leonard Peltier. Pour savoir, vous devez aller sur le site https://whoisleonardpeltier.info.
« En ce moment, nous effectuons une Longue Marche de Minneapolis, dans le Minnesota, jusqu’à Washington D.C., le 11 novembre 2022. C’est une Marche vers la Justice pour Leonard Peltier, ou Leonard Peltier Walk to Justice. Donc, la lutte a commencé et nous essayons toujours de rencontrer des sénateurs du Congrès des Etats-Unis, nous essayons même de rencontrer le Président Biden. Alors, si vous pouvez aller sur notre site web, vous pouvez simplement les suivre, ou, si vous pouvez, faire des dons, pour les marcheurs. Et je les rejoindrai le 28 octobre, à Pittsburg. Merci. »
JEAN ROACH, LAKOTA MINICONJOU, PARLE DE WOUNDED KNEE – 1890 ET 1973 – DE LEONARD PELTIER, DE STANDING ROCK
« Je m’appelle Jean Roach, de la Tribu Lakota Miniconjou, et je suis venue pour vous parler de Leonard Peltier. Ce qui arrive à Leonard est un exemple de ce qui arrive à nos Nations Autochtones depuis des générations. Ça a commencé il y a longtemps, lors du premier contact, quand des non-Autochtones sont venus et ont décidé de prendre nos terres parce que nous n’étions pas chrétiens.
« Une des choses qu’ils utilisent contre nous, sont les stéréotypes. Et il y a longtemps, dans les années 1800, ils utilisaient non seulement la Doctrine de la Découverte, mais aussi les stéréotypes. Quand ils ont massacré des gens de notre peuple à Wounded Knee, ils les ont présentés dans les médias comme moins qu’humains. L’une des déclarations faites par la Cavalerie concernait la raison pour laquelle ils avaient tué des innocents, femmes, enfants, vieillards – on leur avait spécifiquement demandé ‘pourquoi avez-vous assassiné ou massacré des bébés’, et leur réponse fut que ‘les lentes donnent des poux’. Ainsi, ils nous stéréotypaient dans les médias comme étant à jeter. Nos gens avaient été attaqués parce qu’ils étaient en train de prier, et nous priions par la Danse du Fantôme et dansions. Nous priions pour le bison et toutes les choses bonnes, tel que dans les temps d’avant l’arrivée des non-Autochtones.
« Quand l’American Indian Movement prit Wounded Knee, ils ont utilisé les mêmes tactiques, parce que c’était une résurgence du génocide contre notre peuple, quand toutes nos cérémonies ont été bannies. Chaque fois que nous prions, notre peuple est attaqué et ça a été prouvé chaque fois par les massacres. Et ce fut la même chose à Wounded Knee, les membres de l’AIM ont été qualifié d’activistes violents et de guérilleros, et toutes sortes de noms du même genre.
« Le gouvernement américain a aussi utilisé un programme appelé COINTELPRO, qui était utilisé contre l’AIM et visait ses membres, ou les éliminait.
« La période de 1975 fut appelée le règne de la terreur, dans la Réserve de Pine Ridge. Quiconque était en lien ou avait des connexions avec l’American Indian Movement était une cible pour la violence. Quand Peltier était chez les Oglala, c’était les anciens et la communauté qui lui avaient demandé de venir pour les protéger. Quiconque priait selon notre mode Lakota était une cible. Puis, quand le FBI est venu, ce jour-là, les agents étaient dans des voitures banalisées et ne portaient pas d’uniformes. Nous ne pouvions absolument pas savoir qui ils étaient.
« Les co-accusés de Leonard Peltier furent accusés de meurtre, puis sont passés au tribunal où ils ont été acquittés pour légitime défense. Le seul qui était encore accusé était Leonard, et il était au Canada. Les Etats-Unis sont allés jusque là-bas et ont violé la loi internationale pour le ramener aux Etats-Unis. Et ça fait partie d’un plan bien plus large, la colonisation et le génocide de notre peuple. Et ça conduit souvent des hommes en prison. Ou à ce que des enfants soient enlevés. Et nous savons tous ce que fait l’église catholique et que de nombreuses tombes ont été trouvées au Canada.
« Leonard Peltier n’avait pas le choix, il fut immédiatement un bouc émissaire, quand le gouvernement des Etats-Unis s’est assuré qu’il aille en prison. Ce qu’était la vérité n’avait pas d’importance.
« Les Autochtones sont attaqués à cause de notre système de croyances, qui protège Notre Mère la Terre. Ainsi, quand les évènements de Standing Rock se sont produits, beaucoup de gens sont venus pour aider dans le Dakota du Nord, et ils ont découvert ce que ça faisait d’être sur le front et d’être attaqué au cours de la prière.
« Le programme COINTELPRO existe toujours aujourd’hui, et ils l’ont utilisé contre les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, par l’intermédiaire de la firme de sécurité Black Water.
« Leonard Peltier était aussi une victime des pensionnats. Ça fait partie des moyens par lesquels les familles Autochtones ont été attaquées, et comment nous essayons de faire revivre nos rôles. Nous avons le sentiment que la raison pour laquelle le gouvernement des Etats-Unis ne veut pas libérer Leonard Peltier, au bout de 47 ans, est qu’ils ne veulent pas respecter les Autochtones à cause de notre système de croyances, qui est à l’opposé de la façon dont ils violent Notre Mère la Terre.
« Lona, ici présente, est une survivante des pensionnats, et je vais la laisser raconter son histoire. »
LONA KNIGHT, LAKOTA MINICONJOU, PARLE DE STANDING ROCK
« Je voudrais dire quelques mots sur Standing Rock. Tant de gens sont venus, tant de nations, pour les soutenir, et ont découvert à quel point c’est dur d’être sur la ligne de front et de recevoir les coups que la police est venue pour distribuer. Notre ennemi arrive toujours de la même façon, chaque fois. C’était le cas à Wounded Knee, en 1890, quand ils ont saisi toutes les armes et même pris les alènes que les femmes utilisaient pour faire leurs mocassins, ils ont pris tout ce qui pouvait servir d’arme. Puis ils ont amené leur mitrailleuse et ont tiré sur les Lakota. Des militaires qui y étaient, je crois que ce sont 8 médailles d’honneur du Congrès qui leur ont été données, à l’époque. Et nous avons un projet qui nous tient à cœur, nous voulons que ces médailles soient révoquées et reprises à ces gens, parce qu’il s’agissait de purs assassinats. À l’époque, le cercle a été brisé, beaucoup de nos gardiens de la sagesse, leur connaissance des cérémonies et des chants, sont partis, ce jour-là. Et par les pensionnats et la colonisation, il a été interdit à nos peuples de pratiquer nos cérémonies pendant cent ans.
« Mais, à travers les rêves de beaucoup de gens, nos chants reviennent, et nos cérémonies nous reviennent.
« Je vivais à Hawaii à l’époque de Standing Rock, et tous les matins je me réveillais très tôt, j’allais sur Facebook, et Myron Dewey – Repose En Paix, mon Frère – était là, avec ses drones, dans le camp, et nous pouvions voir ce qui se passait. Dans le camp, tous les matins, il montrait les prières et les chants. Pour moi, c’était très puissant de les voir par ce moyen et d’être en connexion avec eux – beaucoup de mes frères et sœurs étaient là-bas, et je me sentais connectée à eux.
« Ça m’a fait beaucoup de mal de voir la police tirer les gens hors de la cérémonie de purification. Je les ai vus se faire trainer. Je les ai vus sur les vidéos.
« Donc, le mouvement est fort, et je sais que ça continue, le gens y sont, il y a toujours des fronts. Mais beaucoup de nos gens souffrent de stress post-traumatique.
« Vu les contraintes de temps, je vais passer le micro. Merci de m’avoir écoutée, je vous aime tous, soyez fort, et je prie pour que Leonard Peltier soit libéré bientôt. »
Jean Roach,
Paris, CICP
15 octobre 2022
Enregistrement et traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
In English
Le 15 octobre, la veille de la 42ème Journée de Solidarité du CSIA, Mitch Walking Elk a donné un concert au CICP, et d’autres invitées se sont adressées au public avant le concert. Jean Roach – témoin à 14 ans de ce terrible jour de juin 1975, où deux agents du FBI en civil ont été tués au cours d’une fusillade, qui a conduit à la condamnation à vie de Leonard Peltier, prouvé innocent – raconte la vraie histoire de ce drame.
(Voir vidéo en bas de l’article)
Christine Prat
« Maintenant, Leonard est en prison depuis 47 ans. Et nous tentons toutes les voies possibles pour que le Président Biden lui accorde la clémence. Tout le monde nous demande ce que nous voudrions que les gens fassent. Ce que nous demandons, c’est que tous, que vous soyez une personne, une organisation ou un membre d’un gouvernement, écriviez des lettres de soutien demandant au Président Biden d’accorder la clémence de l’exécutif.
« Et maintenant, parlons de cette époque, de 1975, quand j’avais 14 ans et que nous avons été attaqués par le FBI. C’était la période après Wounded Knee, 1973, quand l’AIM [American Indian Movement] avait repris Wounded Knee. Nous l’appelons le règne de la terreur, au cours duquel plus de 60 personnes ont été tuées, dans la Réserve Indienne de Pine Ridge. Quiconque était associé à l’AIM était une cible pour le gouvernement tribal corrompu, qui avait des milices GOON, qui attaquaient l’AIM ou les gens qui effectuaient des cérémonies. Il ne voulait rien avoir à faire avec les gens traditionnels, le Président tribal.
« Grand-maman et Grand-papa Jumping Bull avaient demandé à Leonard Peltier et d’autres membres de l’AIM d’aider à les protéger, vu qu’ils tentaient de s’éloigner du gouvernement tribal et de la communauté Oglala.
« Ce que nous faisions essentiellement, c’était d’aider une communauté. Nous aménagions des jardins, pour aider Grand-maman et Grand-papa. Ils venaient juste de célébrer leur 50ème Anniversaire de mariage. Et pour tout ce dont ils avaient besoin, nous étions là. Et Leonard et les autres étaient là pour protéger. Parce que nous étions toujours des cibles.
« Le jour où le FBI est venu dans notre camp, nous ne savions pas qui ils étaient. Ils sont arrivés dans des voitures banalisées et ne portaient pas d’uniformes, donc nous ne pouvions pas savoir qui ils étaient. S’ils étaient de la milice GOON ou autre. Et Leonard Peltier, Dino Butler, Bob Robideau et les autres nous protégeaient. Ils nous ont sauvé la vie. Alors, nous avons perdu notre frère Joe Stuntz, au moment où les agents du FBI étaient tués. Et Leonard Peltier, Dino Butler, Bob Robideau et un autre homme furent accusés des meurtres des agents du FBI. Ils se livrèrent à des fouilles illégales, entrèrent de force chez les gens, recherchant des gens qui s’étaient échappés, c’est-à-dire nous, principalement, et nous avions tous moins de 18 ans, la majorité légale là-bas.
« Alors, Dino Butler et Bob Robideau passèrent au tribunal, où ils furent acquittés pour légitime défense, vu que le FBI avait attaqué notre camp. Personne n’a été condamné, à part Leonard Peltier, qui était au Canada à ce moment-là, et risquait l’extradition.
« Le gouvernement des Etats-Unis a à nouveau violé la loi. Le gouvernement canadien exigeait un témoin oculaire avant de décider d’extrader. Ils menacèrent une Lakota, du nom de Myrtle Poor Bear. Ils l’ont menacée de mort et de lui enlever ses enfants si elle ne signait pas trois affidavits utilisés au Canada. Quand nous avons entendu parler de Myrtle Poor Bear, c’était vraiment triste, parce qu’elle avait été menacée comme ça. Le plus triste était que personne ne savait qui elle était. Elle n’avait aucun lien avec Leonard et elle prétendait être sa petite amie, mais elle avait été menacée et malmenée au Canada.
« Quand est venu le temps qu’il passe en jugement, il n’est pas passé devant le même tribunal que Dino et Bob, qui y avaient été acquittés. Ils se sont arrangés pour l’envoyer dans le Dakota du Nord, à un juge connu comme raciste.
« Ce que je veux dire, c’est qu’ils ont menti immédiatement et ont continué depuis 47 ans, ceux du gouvernement des Etats-Unis. Ils ont violé les droits humains, les droits constitutionnels et les droits selon les traités. Tout cela parce qu’ils voulaient que quelqu’un paie et voulaient se venger.
« Il y a quatre semaines, tout le parti Démocrate des Etats-Unis a unanimement voté une résolution pour soutenir la libération de Leonard Peltier. Nous avons reçu plusieurs lettres de soutien, entretemps, et ça ne semble pas plaire au gouvernement des Etats-Unis. Nous espérons que les pays européens pourront faire pression sur Biden. Parce qu’il se présente, les Etats-Unis se présentent, comme les leaders des droits humains.
« Quand le COVID est arrivé, le gouvernement des Etats-Unis a traité les tribus, les Autochtones, différemment. Quand Leonard a contracté le COVID en prison, nous avions peur, étant donné qu’il a tellement de problèmes de santé. Il a 78 ans. Et quand il a été mis en quarantaine, il n’a pas été placé dans une unité médicale, malgré tous ses problèmes de santé, ils l’ont juste mis dans une cellule d’isolement et ne lui ont même pas donné d’eau. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons essayé de lui trouver des soins médicaux, mais le système de la prison n’a jamais répondu aux gens qui ont le droit de demander une mise à jour ou au moins un rendez-vous médical pour voir dans quel état il est.
« Mais la chose que nous avons toujours dit – nous sommes allés aux Nations Unies à Genève – et tout ce que nous demandons est que le gouvernement des Etats-Unis dise la vérité, c’est tout. Nous ne voulons pas de traitement de faveur, nous voulons seulement qu’ils disent la vérité. C’est très simple.
« Il y aurait beaucoup plus à dire, je pourrais parler indéfiniment. »
JEAN ROACH TELLS ABOUT THE EVENTS SHE WITNESSED WHEN SHE WAS 14, EVENTS THAT LED TO LEONARD PELTIER’S LIFELONG SENTENCE
By Jean Roach
Paris, CICP,
October 15, 2022
Also published on Censored News
Recording and transcript Christine Prat, CSIA-Nitassinan
(See video below)
En français
The evening before CSIA-Nitassinan 42nd Day of Solidarity, Mitch Walking Elk sung at the CICP (International Center for Popular Cultures) and other guests addressed the audience before the show. Jean Roach told the story of that terrible day, in June 1975, when two FBI agents undercover were killed during a shoo-tout, which led to Leonard Peltier being sentenced for the murders, although he has long been proven innocent.
Christine Prat
“Right now, Leonard has been in prison for 47 years. And we are trying all avenues to have President Biden grant him his clemency. Everybody asks us what we would like people to do. What we’re asking is everybody, if you are a person, an organization or a government official, to write letters of support urging President Biden to grant executive clemency.
“And now let’s talk about the time period of 1975, when I was 14-years-old and we were attacked by the FBI. The time period was after Wounded Knee 1973, when the American Indian Movement took over Wounded Knee. We call it the reign of terror, when over 60 people were killed on the Pine Ridge Indian Reservation. Anybody who was associated with the American Indian Movement were targets of the corrupt tribal government who had squads that would attack the American Indian Movement or people who were having ceremonies. He wouldn’t like to have anything to do with traditional people, the Chairman.
“The grandma and grandpa Jumping Bull asked Leonard Peltier and other AIM members to help protect them, as they made a move to pull away from the tribal government and the community Oglala.
“What we were doing there was basically helping a community. We were building gardens, helping the grandpa and grandma. They were just celebrating their 50th anniversary. And whatever they needed done, we were there. And Leonard and the other guys were there for protection. Because we were always a target.
“On the day when the FBI came to our camp, we didn’t know who they were. They came in unmarked cars and they weren’t wearing uniforms, so we couldn’t tell who they were. If they were the GOON squads or who they were. So, Leonard Peltier, Dino Butler, Bob Robideau and the others protected us. They saved our lives. There we lost our brother Joe Stuntz, the moment they killed the FBI agents. And Leonard Peltier, Dino Butler and Bob Robideau and another man were charged for the murders of the FBI. They did illegal searches and they broke into the people’s home looking for the people that escaped, who were mostly us and we were all under the age of 18, the majority there.
“So, Dino Butler and Bob Robideau went to court where they were acquitted on the basis of self-defense, for the FBI attacked our camp. No one was charged except for Leonard Peltier, who was in Canada and by then was facing extradition.
“Again, the United States government broke the law. The Canadian government wanted an eyewitness before they would extradite. They threatened a Lakota woman by the name of Myrtle Poor Bear. They threatened her with death and taking her kids away if she didn’t sign 3 affidavits that they used in Canada. When we heard about Myrtle Poor Bear, it was really sad because she was threatened like that. The saddest part is that nobody knew who she was. She had no connection to Leonard and she claimed to be his girlfriend, but she was used and abused in Canada.
“So, when it came time for his court trial, he didn’t go to the same court as Dino and Bob, where they were acquitted. They made sure that they sent him to North Dakota to a known racist judge.
“My point is that immediately they lied and they have been doing so for 47 years, the United States government. They’ve been breaking the human rights, the constitutional rights and treaty rights. All because they want one person to pay for it and they want revenge.
“Four weeks ago, we got the whole Democratic party of the United States unanimously pass a resolution in support of Leonard Peltier’s release. We had several support letters over time, and it doesn’t seem to please the United States government. We’re hoping that the European countries will be able to put pressure on Biden. Because he represents himself, or the United States represent themselves, as human rights leaders.
“When COVID came, the United States government treated the tribes, Indigenous people differently. When Leonard caught COVID inside the prison, we were scared because he had so many health problems. He is 78-years-old. Again, when he was quarantined, he didn’t go to a medical unit, despite of all his health issues, they just put him in solitary cell and they didn’t even give him water. Until today, we have been trying to get medical care, but the prison system wouldn’t answer to the people that have the right to ask for his medical update or at least a medical appointment to see in what shape is body seems.
“But one of the things that we always say, we have been to the United Nations in Geneva and all we ask is for the United States government to tell the truth, that’s all. We don’t want special treatment, we just want them to tell the truth. It’s really simple. There is a lot more, you know, I can talk forever.”
Co-directrices Jean Roach et Carol Gokee
Comité International de Défense de Leonard Peltier
Publié sur Censored News, avec permission
21 mars 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Notre visite à Leonard Peltier en prison a été monumentale et édifiante, et triste en même temps ! Leonard est venu en souriant et il avait plutôt bonne mine, après avoir survécu au COVID-19 ! Comme la plupart des prisonniers, il a été abandonné à lui-même pour lutter contre la maladie ! Il est resté 4 jours sans eau ! L’eau du robinet était imbuvable et orange ! Leonard n’a pas été placé dans une unité médicale bien qu’il ait plusieurs affections à haut risque et soit âgé ! Nous sommes si reconnaissants qu’il ait survécu au Covid ! Les effets à long terme du Covid sont inconnus, et nous prions pour la santé de Leonard !
La situation à l’intérieur des murs est inconnue du public, à moins d’avoir un parent à l’intérieur ! Seulement là, on entend la vérité ! L’environnement froid et sale fait partie des nombreuses « conditions inhumaines » auxquelles les prisonniers font face quotidiennement. La nourriture est grossière, surtout pendant les confinements, pendant lesquels elle ne satisfait absolument pas aux besoins de base de quelqu’un comme Leonard qui souffre de diabète ! N’oubliez pas qu’il souffre toujours d’un anévrisme de l’aorte et attend toujours de voir des médecins pour évaluer son état de santé.
Son message aux Oyate (les gens) est de continuer à parler et écrire sur les atrocités et les activités illégales du gouvernement fédéral, en ce qui concerne son affaire !
Nous avons besoin de tous les soutiens pour prendre contact avec le Président Biden à la Maison Blanche pour libérer Leonard !
Continuez d’envoyer des mails, de téléphoner et d’envoyer des messages !
Le cas de Leonard est la continuation du Génocide et de la Colonisation de nos Nations ! Depuis des générations, ils ont attaqué nos dirigeants, pour imposer leur politique de « tuer l’Indien et sauver l’homme », qui continue encore aujourd’hui et s’appelle COINTEL PRO (counter-intelligence program – programme de contre-espionnage).
Une partie intégrante de la décolonisation est de comprendre leur politique ! La diffamation des personnes continue quand des gens exploitent des plateformes pour faire avancer leur agenda personnel ! En fait, si vous faites la promotion de la propagande du FBI, vous devez rester du côté du Colonisateur !
Leonard est maltraité depuis des années, bien que le gouvernement ait admis n’avoir aucune idée de qui était responsable de la mort de leurs agents ! Et n’oubliez pas que les co-accusés Dino Butler et Bob Robideaux ont été ACQUITTÉS pour LÉGITIME DÉFENSE !
RÉVEILLEZ-VOUS OYATE !!
C’EST LE TEMPS DE LA VERITE !!
Liberté pour LEONARD PELTIER !!
#FreeLeonardPeltier
#riseforpeltier
Eduquez-Vous !
Co-directrices Jean Roach & Carol Gokee
Comité International de Défense de Leonard Peltier
(International Leonard Peltier Defense Committee)