Le Conseil Tribal Havasupai accueille un rassemblement de 3 jours, à Red Butte, pour défendre la terre et l’eau sacrées contre l’extraction et le transport d’uranium.
Les Supai, Gardiens ancestraux du Grand Canyon, ont commencé leur rassemblement par une marche de prière. Le rassemblement a eu lieu du 23 au 25 juin 2017.
LES FAITS: LA MINE DU CANYON ET L’USINE DE WHITE MESA
Par Haul No!
Photos du rassemblement par Haul No!
Photos ci-dessus et lien publiés sur Censored News le 25 juin 2017
Traduction Christine Prat
Qu’est-ce que la Mine du Canyon?
La Mine du Canyon est une mine d’uranium située près de Red Butte, une montagne sacrée et classée Propriété Culturelle Traditionnelle, à moins de 10 km de la Rive Sud du Grand Canyon. Une compagnie Canadienne, Energy Fuels, a creusé le puits de mine et avait l’intention de commencer à extraire de l’uranium dès maintenant. La compagnie opère selon un Plan d’Opérations et un Rapport Environnemental datant de 1986, et le Service des Forêts [qui délivre les permis d’exploiter dans les Parcs Nationaux] n’a pas consulté la Tribu Havasupai selon les règles avant d’autoriser l’exploitation de la mine.
La Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club ont attaqué en justice la décision du Service des Forêts des Etats-Unis d’autoriser Energy Fuels Resources à rouvrir la mine d’uranium du Canyon, qui avait été approuvée dans les années 1980 et était fermée depuis 1992.
– La production annuelle est de 109 500 tonnes de minerai d’uranium à haute teneur.
– L’EFI a autorisé de stocker jusqu’à 13100 tonnes d’uranium à la Mine du Canyon.
– Elle se trouve dans un périmètre de plus de 4000 km² soustrait à l’extraction minière en 2012, suite à des inquiétudes quant aux menaces environnementales et culturelles posées par l’extraction d’uranium, au bassin hydrologique du Grand Canyon.
Des faits concernant le trajet de transport de Canyon Mine:
– Près de 500 km
– 25 camions (dans les deux sens), pouvant transporter jusqu’à 30 tonnes de minerai hautement radioactif chaque jour.
– Seulement couverts d’une bâche goudronnée.
– Passant par des villes comme Valle, Williams et Flagstaff; à travers des communautés dans la Réserve Navajo, entre autres Cameron, Tuba City et Kayenta; et finalement arrivant à l’usine de retraitement d’Energy Fuel, White Mesa, à seulement 5 km de la Communauté Tribal Ute de White Mesa, Ute Mountain, en Utah.
Sites sacrés; Eau Précieuse:
Red Butte est située dans la Forêt Nationale de Kaibab, dans le comté de Coconino, en Arizona, sur des terres ancestrales Havasupai. Elle est connue dans la nation Havasupai sous le nom de Wii’i Gdwiisa, “Montagne du poing serré,” et est considérée comme sacrée depuis des temps immémoriaux.
– Désignée comme pouvant figurer au Registre National des Lieux Historiques comme Propriété Culturelle Traditionnelle en 2009.
– La Mine du Canyon est située à l’intérieur des limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte.
– Red Butte a également une signification culturelle pour les nations Diné (Navajo) et Hopi.
On estime que 40 millions de gens dépendent de l’eau du Fleuve Colorado qui coule dans le Grand Canyon. Déjà, 20 ruissellements et sources de la région du Grand Canyon présentent, à cause de l’extraction d’uranium passée, des concentrations d’uranium dissous supérieures aux standards applicables à l’eau potable. La Mine du Canyon menace d’aggraver ces effets, et le trajet de transport passe par deux affluents essentiels du Fleuve Colorado – la San Juan et le Petit Colorado.
Qu’est-ce que l’usine de White Mesa?
L’usine de White Mesa est la seule usine de retraitement conventionnelle autorisée à opérer aux Etats-Unis. Energy Fuels Inc. possède et opère l’usine et les mines d’uranium du Plateau du Colorado, entre autres Canyon Mine, qui alimentent l’usine en minerai. L’usine n’est qu’à 5 km de la communauté Ute de White Mesa, Ute Mountain, et à 10 km au sud de Blanding, en Utah.
– Elle a été construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado.
– En 1987, elle a commencé à traiter “du matériau d’alimentation alternative” (des déchets toxiques contenant de l’uranium et radioactifs) de toute l’Amérique du Nord.
– Energy Fuels se débarrasse des restes de déchets radioactifs dans des “zones de rétention” qui occupent plus de 110 hectares à proximité de l’usine.
Qu’est-ce que les zones de rétention de déchets?
– Il y a actuellement cinq zones de rétention de déchets (cellules 1, 2, 3, 4A et 4B) dans les 110 hectares du système de gestion des déchets de l’usine. Ces zones reçoivent des déchets, y compris des restes de solutions de traitement, chargés d’éléments radioactifs et toxiques.
Quelles sont les dangers pour la santé et l’environnement?
– Les cellules 1, 2, et 3 de l’usine de White Mesa ont été construites avec de fines couches de plastique placées entre deux couches de roche pulvérisée. Ces couches de plastique avaient une durée utile de 20 ans quand elles ont été installées au début des années 1980, et elles n’ont jamais été remplacées.
– Le système de détection de fuites des cellules 1, 2 et 3 n’a pas de double couche de plastique et ne détectera pas les fuites avant que l’eau souterraine n’ait déjà été contaminée.
– L’usine émet dans l’air des polluants radioactifs et toxiques, entre autres du radon et du thoron (gaz) et de l’anhydride sulfureux et des oxydes d’azote (particules). Le vent emporte les particules et les gaz hors du site. Energy Fuel a entreposé du minerai et des matériaux d’alimentation alternative sur le site. La plupart des matériaux entreposés ne sont pas suffisamment couverts et peuvent aussi être emportés par le vent hors du site. Les résidents de White Mesa se plaignent de l’odeur de polluants de l’usine.
– Des camions chargés de minerai dangereux circulent sur les autoroutes de l’Arizona et de l’Utah pour arriver à l’usine. Les matériaux d’alimentation alternative sont généralement déchargés des trains à Cisco, en Utah, et transportés par camion par la nationale 70, à l’est sur l’autoroute 191, et au sud à travers Moab, Monticello et Blanding, jusqu’à l’usine.
– Il y a des courants contenant des niveaux de plus en plus élevés de nitrate, de nitrite et de chlorure dans la nappe aquifère sous le site de l’usine.
Quelles sont les autres inquiétudes de la communauté?
– L’usine a été construite sur des terres sacrées ancestrales de la Tribu Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites rares et d’importance culturelle se trouvent sur le site de l’usine. Il y a entre autres des sites funéraires, de grandes kivas et des maisons souterraines, des puits de stockage et des objets archéologiques. Quand l’usine et ses zones de stockage de déchets ont été construites, plusieurs sites archéologiques importants ont été détruits. Entre autres, des maisons souterraines, des kivas, des sites funéraires et des structures d’entreposage de la nourriture.
– Beaucoup de résidents des communautés de White Mesa et de Bluff craignent que la nappe aquifère Navajo Sandstone, qui fournit l’eau potable de la région, ne soit contaminée. Cette source d’eau potable primordiale se trouve sous le site de l’usine.
LE CAMP ‘RED WARRIOR’ PARLE
Contact: redwarriormedia@gmail.com
Diffusé par Owe Aku
Publié sur Censored News
22 juin 2017
Traduction Christine Prat
“Mni Sose” a appelé nos Esprits. Des quatre directions, nous avons voyagé seul ou en caravanes, pour nous rassembler sur les rives du fleuve. Nous avons établi un camp autonome et avons vécu ensemble avec amour, des règles éthiques, des principes et des protocoles guidés par la cérémonie, les prières et la guérison. Notre but, précis, unique et collectif était de manifester notre énergie et notre éducation pour protéger l’eau sacrée. Nous nous étions engagés à user de la tactique d’action directe non-violente pour ralentir ou arrêter la construction du Dakota Access Pipeline, au nord de la Réserve de Standing Rock, pendant que les tribus et les poursuites en justice avançaient. Conscients des 500 ans de génocide, de non-respect des traités, et de violations des droits de l’homme contre notre peuple par le gouvernement des Etats-Unis, en faveur de l’extraction de ressources et du vol de terres, nous savions que nous devions avoir une ligne de front forte. Nous avons rassemblé des alliés de mouvements avérés être pour la justice sociale. Nous avons protégé notre travail par les principes de la culture de sécurité, sachant que rien ne pourrait arrêter la compagnie pour réaliser ses investissements financiers et ses profits futurs. Des tactiques d’infiltration, de dissension, de rumeurs, de division, et de mensonges, orchestrés par DAPL et ses mercenaires armés ont vite affaibli la solidarité de tous les camps. Leurs tactiques continuent aujourd’hui. Tous les camps ont déménagé, ont été brûlés ou démolis. Les gens se sont dispersés dans les quatre directions. Nous avons des gens encore engagés dans des procédures judiciaires, qui se rendent aux tribunaux. Beaucoup d’accusations ont été repoussées. Nous continuons notre travail de défense de l’eau et de la terre, de revitalisation culturelle et de décolonisation. Nous venons de tous les genres de vie, de races et de générations. Notre expérience collective est une arme puissante que nous avons apportée à Standing Rock pour la partager avec d’autres, afin d’aider à bloquer le DAPL. Nous sommes des Red Warriors [Guerriers Rouges]” dit Debra White Plume.
Nous représentons 27 nations tribales et 10 pays, sans tenir compte des frontières imaginaires des Etats-Unis, pour défendre la terre et protéger l’eau par l’Action Directe Non-Violente. Connus collectivement comme Red Warrior Society [Société du Guerrier Rouge], nous avons des décennies d’expérience dans l’organisation à la base, fondée sur la communauté, pour protéger nos ressources naturelles. Les Red Warriors sont des individus extrêmement disciplinés, avec des principes, avec une compétence unique visant à assurer des entrainements à l’action directe non-violente, à fournir des moyens de décolonisation et à organiser des actions, surtout avec la jeunesse, insistant sur la culture de la sécurité.
Il y a beaucoup de définition de la culture de la sécurité. Tout mouvement et groupe de résistance et les camps, devraient établir soigneusement leurs standards afin de garantir la sécurité de ceux qui sont impliqués dans la protection de tout ce qui est sacré.
Les Red Warriors sont autonomes, avec un impact minimal sur le sol et les ressources. Ces principes sont utilisés lors de nos actions, aussi bien l’action directe au cours de NoDAPL dans le Dakota du Nord que dans les autres actions et sessions de formation partout sur Turtle Island [Ile de la Tortue, nom Amérindien de l’Amérique du Nord].
La série de films sortis récemment sur NoDAPL rappelle les tactiques de COINTELPRO, dirigé par le gouvernement des Etats-Unis, employées contre les mouvements de résistance autochtones dans les années 1970.
Dans une récente dénonciation d’Intercept (en anglais) sur le sous-traitant d’Energy Transfer Partner pour la sécurité, TigerSwan, et ses tactiques anti-terroristes, il a été révélé que les mercenaires des Grandes Compagnies Pétrolières ont porté leur attention sur le Camp Red Warrior pendant au moins quatre mois. Cette information ne nous a pas surpris, vu les dizaines de drones qui nous survolaient et les menaces imminentes qui se produisaient chaque jour.
Leur rapport du 22 septembre 2016 indique que “le contrôle de l’information dans le camp, bien qu’il cause des dissentions, rend difficile de se procurer une source d’information interne.”
Le niveau de nos protocoles de sécurité est nécessaire, parce que nous sommes sous une surveillance intense, comme le prouve le rapport de TigerSwan.
Un film récent de propagande pro-DAPL montre une interview du Lieutenant Jason Stugelmeyer, de la Police de Bismarck. Stugelmeyer prétend qu’aucun protecteur de l’eau n’a été fouillé au corps ou enchaîné dans des niches pour chiens lors des arrestations. Cependant, des témoins visuels confirment que des centaines de protecteurs de l’eau ont été fouillés déshabillés et détenus dans des cages pour chiens avant d’être envoyés à la prison du Comté de Morton.
Des allégations contre le Camp Red Warrior sont expliquées dans une récente lettre ouverte adressée à des organisateurs de la résistance.
MYTHE: “… ça a été coopté ou contrôlé par des Anarchistes en majorité Blancs ou Latino.”
VERITE: LES RED WARRIORS SONT DIRIGES PAR DES AUTOCHTONES QUI INSTRUISENT ET SOUTIENNENT DES GENS DE TOUTES LES RACES QUI SONT DECIDES A PROTEGER L’EAU ET DEFENDRE LA TERRE.
MYTHE: “… n’observent pas les principes de non-violence.”
VERITE: LE CAMP RED WARRIOR S’EST RASSEMBLE A STANDING ROCK EN TANT QU’INDIVIDUS ENGAGES ET INDIVIDUS EDUQUES ET DEVOUES A L’ACTION DIRECTE NON-VIOLENTE ET A LA DESOBEISSANCE CIVILE.
MYTHE: “… ils ne respectent pas les anciens.”
VERITE: LE CAMP RED WARRIOR RECONNAIT LES ANCIENS QUI SOUTIENNENT ET GUIDENT AU LIEU D’IMPOSER ET CONTROLER.
MYTHE: “… ils ne sont pas dans un état d’esprit de prières.”
VERITE: LE CAMP RED WARRIOR COMPREND PROFONDEMENT HOYEYA (S’ADRESSER AU CREATEUR).
Les Red Warriors reprennent les choses où ils les avaient laissés en partant de chez eux pour aller à Standing Rock. Nous continuons à construire des alliances avec d’autres cercles Autochtones de résistance active. Nous sommes engagés dans des activités de revitalisation culturelle et des initiatives conduites par les jeunes pour la souveraineté alimentaire.
Nous combattons activement les opérations d’extraction d’uranium partout sur Turtle Island et dirigeons actuellement des séances d’éducation aux tests de radioactivité, pour permettre aux communautés autochtones de recueillir et s’approprier les informations pour protéger leur environnement.
Les Red Warriors recensent les “criminels de l’eau” qui cherchent à détruire les sources d’eau limitées partout sur Turtle Island. Nous appelons les communautés à étudier leurs bassins hydrologiques, y compris les acquéreurs, les nappes aquifères, les cours d’eau, les fleuves et les lacs, afin de déterminer si ils sont sous la menace imminente de compagnies qui cherchent à contrôler ou détruire leurs sources d’eau.
Très important, des centaines de chefs de gouvernement de nations tribales se sont rendus à Standing Rock et ont fait le serment de soutenir la protection de l’eau sacrée. Nous appelons les gens de la base à s’assurer que leurs élus tiennent leur parole et partagent le bon travail qui est en train de se faire.
Nous sommes, prudemment, optimistes quant à la décision du Juge de District James Boasberg du 16 juin, contre le Dakota Access Pipeline d’Energy Transfer Partner.
Boasberg a jugé que “…la Cour reconnaît qu’il n’a pas été suffisamment pris en considération les impacts d’une marée noire sur les droits de pêche, les droits de chasse, ou la justice environnementale, ou le degré auquel les effets de l’oléoduc seront probablement très controversés. Pour remédier à ces infractions, le Corps [d’Armée] devra reconsidérer ces aspects de son analyse environnementale sur renvoi de la Cour.”
Boasberg décidera dans les jours à venir s’il est bon d’arrêter de faire couler le pétrole sale, en attendant la nouvelle étude d’impact environnemental de cet oléoduc de près de 2000 km, qui fuit déjà.
La devise de la Societé Red Warrior est “Tout pour tout le Monde, Rien pour Nous-mêmes”. Nous reconnaissons le long héritage de la lutte perpétuelle des sociétés de guerriers pour la libération autochtone et la justice environnementale.
Pour plus d’information, envoyez-nous un email: redwarriormedia@gmail.com
Des Agents de la Patrouille des Frontières ont attaqué un camp d’aide médicale aux migrants à Arivaca. Jeudi 15 juin 2017, 30 agents armés ont pénétré dans le camp avec au moins 15 camions, deux escadrons et un hélicoptère, et ont arrêté quatre migrants qui recevaient une aide médicale, alors qu’une chaleur mortelle atteint le sud de l’Arizona, avec des températures proches de 50 degrés.
Sur cette vidéo tournée en février 2017 par Unicorn Riot, on peut voir la tente (clinica) qui servait à l’aide médicale d’urgence – attaquée le 15 juin – et une interview d’une doctoresse bénévole
LA PATROUILLE DES FRONTIERES SACCAGE UN CAMP D’AIDE HUMANITAIRE AU COURS D’UNE ATTAQUE CIBLEE
Par No More Deaths
Publié sur Censored News
Le 16 juin 2017
Traduction Christine Prat
Zie Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Contact: media@nomoredeaths.org
Un hélicoptère, 15 camions et 30 agents armés se sont jetés sur une station d’aide médicale pour arrêter 4 personnes qui y recevaient des soins, par une chaleur estivale mortelle.
Jeudi 15 juin 2017, à 18h [heure locale], Arivaca, Arizona – Par des températures dépassant les 38 degrés, la Patrouille des Frontières de Etats-Unis a attaqué le camp d’aide médicale de l’organisation humanitaire No More Deaths, et détenu quatre personnes qui y recevaient une aide médicale. L’obstruction de l’aide humanitaire est un délit flagrant de l’administration de l’Intérieur, une violation évidente de la loi humanitaire internationale et une violation de l’accord écrit de l’organisation avec la Patrouille des Frontières du Secteur de Tucson.
Les agents de la Patrouille des Frontières ont commencé à surveiller le camp de No More Deaths mardi 13 juin, vers 16h30. Des agents motorisés, à pied et munis de caméras de surveillance, ont encerclé le site et érigé un point de contrôle temporaire sur la limite du camp, pour fouiller et interroger ceux qui en sortaient, pour vérifier leur nationalité. La présence massive des forces de l’ordre a découragé des gens de se rendre à ce centre d’assistance humanitaire cruciale, en cette période de temps mortellement chaud. Ces évènements correspondent aussi au schéma de surveillance accrue de l’aide humanitaire au cours des derniers mois, depuis l’avènement du gouvernement de Trump.
Cet après-midi [15 juin], en une démonstration de force jamais vue, environs 30 agents armés ont attaqué le camp avec au moins 15 camions, 2 escadrons et un hélicoptère, pour arrêter quatre malades qui étaient sous traitement médical.
Au cours des 13 dernières années, No More Deaths a fourni de la nourriture, de l’eau, et une assistance médicale aux gens qui traversent le Désert du Sonora à pied. La crise humanitaire causée par la politique appliquée à la frontière a causé la mort de plus de 7000 personnes depuis 1998. Des restes humains sont retrouvés, en moyenne, tous les trois jours dans le désert du sud de l’Arizona.
Kate Morgan, d’Abuse Documentation, coordinatrice de la défense légale de l’organisation dit: “No More Deaths a enregistré des informations sur la mort et la disparitions de centaines de migrants dans le couloir d’Arivaca le long de la frontière. L’attaque d’aujourd’hui contre le poste médical est inacceptable et interrompt nos accords de bonne foi avec la Patrouille des Frontières, visant à respecter le travail vital de No More Deaths”.
John Fife, un des fondateurs de No More Deaths, a dit dans un commentaire que “depuis 2013, le secteur de Tucson de la Patrouille des Frontières avait un accord écrit avec No More Deaths, stipulant qu’ils respecteraient le camp d’aide médicale selon les standards de la Croix Rouge internationale, qui interdit aux gouvernements de se mêler des centres d’aide humanitaire. Cet accord a été violé par la Patrouille des Frontières dans des circonstances extrêmement louches. La Patrouille des Frontières a admis avoir suivi le groupe sur 29 km, mais c’est seulement après que les migrants aient demandé de l’aide médicale que la Patrouille des Frontières a cherché à les arrêter. Le choix de poursuivre ces gens seulement après qu’ils aient atteint le camp de No More Deaths est une preuve évidente qu’il s’agissait d’une attaque directe contre l’aide humanitaire. Pendant ce temps, les prévisions météorologiques prévoient des températures record (donc mortelles)”.
Les gens qui traversent les régions éloignées et mortelles de la frontière US/Mexique, évitent souvent de demander de l’aide médicale urgente, par peur d’être expulsés ou emprisonnés. C’est pour cette raison qu’un poste d’aide humanitaire dans le désert est essentiel pour sauver des vies. Prendre pour cible cette aide médicale cruciale est un exemple honteux du mépris du gouvernement actuel pour la vie des migrants et des réfugiés, et rend leur voyage déjà dangereux de plus en plus mortel.
En dépit de cela, No More Deaths reste fidèle à sa mission de mettre un terme aux décès et à la souffrance dans le désert, et continuera à fournir de l’aide humanitaire, comme nous l’avons fait depuis 13 ans.
Depuis des années, des compagnies minières veulent exploiter l’uranium dans la région du Grand Canyon du Colorado et d’autres sites sacrés pour les Autochtones du Sud-ouest. De plus, l’uranium devrait être transporté jusqu’à l’usine de retraitement en Utah, dans des camions banalisés, à travers les territoires de plusieurs tribus et quelques villes et villages le long du trajet (voir carte plus bas). En ce mois de juin 2017, l’association ‘Haul No!‘ – ‘Non au Transport!’ – effectue une tournée le long du trajet, pour rendre visite aux communautés affectées. La tournée a commencé le 13 et doit se terminer le 25. Ci-dessous, traduction d’un article de Brenda Norrell et d’un communiqué de Haul No! du 6 juin expliquant les raisons de la tournée.
Une Compagnie Minière Canadienne Empoisonne la Montagne Ute et Menace la Terre Sacrée des Havasupai dans le Grand Canyon
Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 16 juin 2017
Traduction Christine Prat
La “Tournée Haul No!” dénonce et résiste en ce moment à l’extraction et au transport d’uranium sur les terres sacrées des Ute de Ute Mountain et des Havasupai, et à la menace pesant sur l’eau souterraine des Ute et celle du Grand Canyon.
Des terres sacrées sont en train d’être profanées par le traitement de l’uranium et l’eau et le sol sont menacés par le transport d’uranium à travers les territoires Ute, Navajo et Supai.
Les Ute de Ute Mountain dépendent de l’eau souterraine pour leurs puits d’eau potable.
“Aidez-nous, s’il vous plait, à fermer cette usine” dit Yolanda dans une vidéo, sur sa terre natale. “Nous n’avons pas besoin d’un supplément de ces déchets néfastes.”
Energy Fuels, du Canada, est propriétaire de l’usine White Mesa et de Canyon Mine.
Canyon Mine menace actuellement d’empoisonner les terres sacrées des Supai à Red Butte, près du Grand Canyon.
“Haul No! est une tournée de prise de conscience et d’action conduite par des Autochtones le long du trajet projeté pour le transport. Nous avons l’intention de propager la prise de conscience et de stimuler l’action pour assurer que le Grand Canyon, les sites sacrés, et nos communautés soient protégés de cette menace mortelle,” disent les organisateurs Autochtones.
La Tournée se terminera au Rassemblement Havasupai du 23 au 25 juin 2017.
COMMUNIQUE DE PRESSE
Mardi 6 juin 2017
Contact:
Klee Benally, (00 1 928) 380-2629, indigenousaction@gmail.com
Sarana Riggs, (00 1 928) 255- 7126, stopcanyonmine@gmail.com
La Tournée ‘Haul No!’ s’Oppose à l’Extraction et au Transport d’Uranium dans la région du Grand Canyon
Grand Canyon, Arizona – Etant donné qu’Energy Fuels Inc. (EFI) menace de commencer à extraire de l’uranium sur des Terres sacrées Autochtones gérées par le Service des Forêts des Etats-Unis, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon du Colorado, Haul No! a organisé une tournée d’action et de prise de conscience le long du trajet prévu pour le transport [de l’uranium] de Canyon Mine.
Qui: Haul No! est un groupe de bénévoles dirigé par des Autochtones en collaboration avec les communautés et les dirigeants Autochtones, des organisations écologiques et des activistes de la base qui travaillent à arrêter le colonialisme nucléaire dans le Sud-ouest.
Quoi: La Tournée Haul No! consiste aussi en conférences sur les impacts de l’extraction d’uranium sur la santé publique, la culture et l’environnement, et un atelier d’action directe. Partie de l’usine [de retraitement] d’uranium White Mesa, également dirigée par EFI, elle s’est arrêtée ou s’arrêtera dans les communautés Autochtones touchées et dans la ville de Flagstaff, et se terminera sur le site sacré de Read Butte, près de Canyon Mine.
Où et quand: Du 13 au 25 juin 2017 (voir planning plus bas)
Pourquoi: Jusqu’à 12 camions, transportant chacun 30 tonnes de minerai d’uranium hautement radioactif, doivent passer quotidiennement à travers des communautés pour la plupart de petites réserves. La Nation Havasupai a attaqué en justice le Service des Forêts des Etats-Unis pour avoir négligé d’appliquer complètement la procédure de consultation des Havasupai lors de sa Déclaration d’Impact Environnemental de Canyon Mine de 1986. On attend toujours la décision de la Cour d’Appel du 9ème Circuit.
Bien que la Nation Navajo ait interdit le transport d’uranium sur son territoire depuis 2012, EFI aurait l’autorisation de l’état d’Arizona à cause de problèmes de juridiction [Note: les routes nationales qui traversent la Réserve relèvent de la juridiction de l’état].
Une éventuelle contamination radioactive du sol, de l’eau, et de l’air par la mine Canyon Mine, l’usine White Mesa, et le transport d’uranium, toucherait le nord de l’Arizona, le sud-est de l’Utah, le Fleuve Colorado, Moenkopi Wash, la Rivière San Juan, et les terres et les ressources culturelles des peuples Havasupai, Hopi, Navajo, Ute et Paiute.
La Tournée:
La tournée Haul No! est ouverte au public et gratuite.
Mardi 13 juin, Bluff, Utah
Au Centre Communautaire
Mercredi 14 juin, Oljato – Monument Valley, Utah
Au Centre d’Accueil de Monument Valley
Jeudi 15 juin, Kayenta, Nation Navajo, Arizona
Mairie de Kayenta
Vendredi 16 juin, Tuba City, Nation Navajo, Arizona
A l’auditorium de Greyhills
Samedi 17 juin, Cameron, Nation Navajo, Arizona
Lundi 19 juin, Flagstaff, Arizona
Coconino Center for the Arts
Du 23 au 25 juin, Red Butte, Arizona
Rassemblement de prières Havasupai.
Photos & interviews sur demande.
Article de Brenda Norrell
Photos Rachel Heaton, Muckleshoot
Publié sur Censored News
Le 12 juin 2017
Traduction Christine Prat
Les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock ont achevé leur tournée triomphale en Europe, par des interventions en Espagne et en Italie, pour demander de désinvestir dans les carburants fossiles et d’investir dans l’énergie propre, et aux gens de se rassembler pour prendre le contrôle des ressources et protéger Notre Mère la Terre.
Rachel Heaton, Muckleshoot, dit : “Ce soir j’ai parlé au cours d’un panel avec des gens étonnants, à l’Université de Barcelone. C’était ma dernière apparition, je rentre chez moi demain. Je suis contente que ça se soit si bien terminé. Je dois admettre avoir été un mal à l’aise d’être dans une salle entourée de portraits de conquistadors.”
L’artiste hip hop Nataanii Means, Diné et Lakota, s’est produit à Madrid, et Rafael Gonzalez, Dakota, a dirigé un meeting à Bologne, en Italie.
Mazaska Talks dit “Maintenant que la tournée Européenne qui a duré un mois se termine, nos Protecteurs de l’Eau se sont séparés. Voir la manifestation à laquelle a assisté Rafael Gonzalez à Bologne, en Italie, contre le sommet des ministres de l’environnement du G7.” (Vidéo de RT).
Au cours de leur tournée de 11 pays, les Protecteurs de l’Eau des camps de Standing Rock se sont exprimés aux Nations Unies à Genève, et ont rencontré des représentants de banques, à Paris et en Suisse, leur demandant instamment de désinvestir d’Energy Transfer Partners, propriétaires du Dakota Access Pipeline. Ils ont manifesté leur solidarité avec ceux qui résistent contre les pollueurs aux Pays-Bas, ont soutenu la résistance aux mines de charbon en Allemagne, et ont conduit la manifestation ‘Trump n’est Pas le Bienvenu Ici’ devant le siège de l’OTAN à Bruxelles.
Alors qu’ils ont été reçus chaleureusement par ceux qui défendent la Terre en Europe, ils ont été insultés et sifflés par les banquiers à Paris et en Suisse.
Quand Waste Win Young, une Dakota Lakota de Standing Rock s’est adressée au Crédit Suisse, les banquiers ont insulté les Protecteurs de l’Eau et nié le fait historique du génocide des Indiens d’Amérique.
A Paris, Nataanii Means, Diné/Lakota, et Rachel Heaton, Muckleshoot, se sont adressés aux actionnaires de la Société Générale, de BNP et de Natixis.
Nataanii Means dit “Rachel et moi, avec nos traducteurs, avons été les seuls autorisés à entrer. Nous avons été accueillis par des cris méprisants, des huées et une atmosphère de confrontation. Lorsque nous avons dit que ces banques et leurs investissements dans des oléoducs au-delà des mers touchaient directement mon peuple et ma communauté, ils se sont mis à faire beaucoup de bruit, afin que nos voix ne soient pas entendues. Nous avons été traités avec un manque de respect incroyable.”
La Tournée a été triomphale dans la mesure où elle a soudé la solidarité et la résistance du continent Européen avec ceux qui se sont bravement précipités pour résister au Dakota Access Pipeline à partir des camps de Standing Rock.
Depuis le printemps 2016, des milliers d’Amérindiens et de soutiens ont campé à Standing Rock pour résister au Dakota Access Pipeline, et à la menace qu’il représente pour l’eau potable du bassin du Fleuve Missouri, se jetant au-devant de la brutalité policière, des gaz lacrymogènes et des canons à eau alors qu’il gelait.
Ceux qui ont tenu bon et résisté à Standing Rock, ont été frappés et blessés par la police, ont été détenus dans des chenils par les autorités du Comté de Morton, dans le Dakota du Nord, ont eu des numéros inscrits sur les bras, comme faisaient les Nazis, et ont campé par des températures en-dessous de zéro, sous la menace constante d’être expulsés de force, avec des drones au-dessus d’eux,, des snipers sur les collines, et la police militarisée qui les encerclait avec des mitraillettes chargées, des fusils puissants, et des blindés munis de canons assourdissants.
La résistance des Protecteurs de l’Eau a commencé en tant que mouvement de la base, et s’est poursuivi comme mouvement des peuples.
L’Eau c’est la Vie.
Le 9 juin, Wasté Win Young, Dakota Lakota de Standing Rock, avait publié sur Censored News une déclaration sur les problèmes rencontrés au Crédit Suisse, avec des Négationnistes du Génocide des Amérindiens.
Notre rencontre avec le Crédit Suisse a été largement saboté. Le ‘responsable du développement durable’ a affiché un sourire narquois durant toute notre intervention. Il dit que nous, Amérindiens, n’avions jamais été victimes de génocide. Il dit que l”Holocauste’ et les massacres d’Arméniens étaient des génocides. Il dit qu’il était historien et que ce n’était pas à lui qu’il fallait parler d’un ‘génocide’. J’ai senti la rage monter en moi, mais Rachel s’est chargée de lui, puis Rafa. Le banquier a balayé nos plaintes et dit qu’ils continueraient à financer des projets tant qu’il y en aurait besoin, malgré les abus qui se produisent.
Merci Genève, merci peuple Suisse. Mais à quoi devais-je m’attendre de la part d’un pays si coincé dans la neutralité qu’il a caché l’or et les œuvres d’art volés aux Juifs pendant les guerres? Un pays qui a laissé les Nazis massacrer des Français à seulement quelques kilomètres d’où je me trouve? Une putain de plaisanterie.
Auparavant (article paru le 23 mai), Nataanii Means avait décrit la manière insultante dont les Protecteurs avaient été traités à Paris [dans les banques, voir plus haut]. Il avait écrit aussi:
Comme a dit ma cousine, Wasté Win Young: “C’est ce contre quoi nous sommes ici. De même, c’est ce à quoi sont confrontés ceux qui veulent protéger unci maka à l’échelle du monde. Ce n’est pas que du plaisir et des jeux. Les caméras ne sont pas autorisées dans ces réunions, sinon nous ferions hurler l’enregistrement à toute la nation. C’est ok d’être ‘gobdah’d’ – de révéler nos expériences et d’être livrés en pâture aux requins. Il faut avoir la peau épaisse et être prêts au duel. Naye FR, cependant. Il y a des gens authentiques qui écoutent et peuvent changer les choses, et ce sont ceux-là vers qui nous devons aller, ils sont des cibles – d’après eux, au bon sens du terme. Je n’ai jamais été aussi contente de quitter ‘Pairee’.”
Nataanii dit aussi “j’ai vu le mal en direct. C’est un combat énorme. Nous devons y aller de tous les angles. Je n’ai jamais ressenti une telle rage. Il y avait la sécurité à côté de moi tout le temps, en plus. Ils m’ont même suivi aux toilettes. Ce n’est pas moi la menace, ici, c’est vos investissements!”
Le 7 juin, les Protecteurs de l’Eau en tournée en Europe, se sont adressés aux Nations Unies. La veille, ils avaient bloqué le Crédit Suisse, principal investisseur européen dans le Dakota Access Pipeline, avec des activistes européens. La police est intervenue, et Rafael Gonzalez – artiste hip-hop sous le nom de Tufawon, qui devait participer à un concert avec Nataanii Means ce soir-là – a été brutalement expulsé par la police, tout comme des manifestants locaux. Ci-dessous, traduction de deux articles de Censored News, écrit par Brenda Norrell, d’après les récits des Protecteurs.
Article par Brenda Norrell
Photos par Waste Win Young, Nataanii Means et Rachel Heaton
Publié sur Censored News
Mardi 6 juin 2017
Traduction Christine Prat
GENEVE, Suisse – Des Protecteurs de l’Eau des camps de Standing Rock ont conduit le blocage du Crédit Suisse, un des principaux investisseurs du Dakota Access Pipeline, au cours de leur tournée de 11 pays d’Europe, pour demander de cesser d’investir, de passer à l’énergie propre, et de résister pour l’Eau.
Les quatre membres de l’équipe de Protecteurs en tournée – Waste Win Young, Dakota Lakota de Standing Rock; Rachel Heaton, Muckleshoot; Nataanii Means, Diné Lakota; et Rafael Gonzalez, Dakota – ont conduit la fermeture du Crédit Suisse et se sont rendus ensuite au Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour parler.
Beaucoup d’alliés Européens se sont joints à l’opération de fermeture et se sont enchaînés dans la banque.
Nataanii Means a déclaré: “Nous avons bloqué une banque aujourd’hui, le Crédit Suisse, qui est la principale banque européenne pour les investissements dans les oléoducs de Turtle Island (1,4 milliards de dollars). Rafael Gonzalez (Tufawon) a été trainé hors de la banque, comme beaucoup d’autres.
Nous avons exigé qu’ils désinvestissent et se retirent d’investissements qui contribuent directement au génocide perpétuel de notre peuple, au racisme environnemental, et à la destruction de Notre Mère la Terre.”
“Maintenant, nous sommes aux Nations Unies, pour assister et prendre la parole à l’Intervention pour les Droits de l’Homme, en particulier Rachel Heaton et Wasté Win Young”.
Nataanii, fils de Gloria Grant Means, une Diné [Navajo] Omaha de Chinle, dans la Nation Navajo, et du Lakota Russel Means dit: “Mon papa a fait beaucoup de voyages au siège des Nations Unies, pour notre peuple. C’est irréel d’être ici.”
Voir la vidéo de l’intervention au Crédit Suisse sur Facebook. Les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock, Rachel Heaton, Nataanii Means, Waste Win Young et Rafael Gonzalez y ont déclaré demander le désinvestissement, y ont lu une déclaration, disant entre autres que “le Crédit Suisse contribue au génocide de notre peuple!”
Le Crédit Suisse est interpelé pour son financement du Dakota Access Pipeline, qui a dirigé la police militarisée et des groupes anti-terroristes comme TigerSwan, et s’est livré à des violations massives des droits de l’homme pendant les dix mois de résistance pour l’eau dans les camps de Standing Rock. Le Crédit Suisse est désigné pour avoir “financé un désastre à l’échelle planétaire” en investissant dans les carburants fossiles.
D’après une dépêche de Reuters, les Etats-Unis ont menacé de se retirer du forum des Droits de l’Homme des Nations Unies (à cause de ‘préjugés’ contre Israël).
Article par Brenda Norrell
Photos par Rachel Heaton et Wasté Win Young
Publié sur Censored News
Le 7 juin 2017
Traduction Christine Prat
GENEVE – Des Protecteurs de l’Eau des camps de Standing Rock se sont adressés à l’Assemblée Générale du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, ont participé à des panels, et ont rencontré le Maire de Genève, dans le cadre de leur tournée de 11 pays d’Europe. L’équipe réclame le désinvestissement des carburants fossiles, en particulier du Dakota Access Pipeline, et s’exprime sur la nécessité de l’énergie propre et du respect des droits Autochtones.
Rachel Heaton, Muckleshoot de l’état de Washington, dit: “Aujourd’hui, Rafael et moi avons rencontré le Maire de Genève, tandis que Wasté Win et Nataanii se sont exprimés aux Nations Unies. Nous discutons tous de divers problèmes qui nous touchent en tant qu’Autochtones et construisons des alliances, ici en Europe, pour aider à soutenir les combats chez nous. Je dois dire que ça a été une journée productive jusqu’à maintenant.”
Wasté Win Young, Dakota Lakota de Standing Rock, dit que Nataanii Means, Diné Lakota de Chinle, dans la Réserve Navajo, a fait une intervention de 2 minutes devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, sur le droit de se rassembler; et que Rachel Heaton et Rafael Gonzalez, Dakota de Minneapolis avaient rencontré le Maire.
Rachel s’est adressée à l’Assemblée Générale des Nations Unis, puis à un autre panel.
“La police a menacé de démonter le tipi où nous distribuions des tracts pour notre panel de ce matin” dit Wasté Win Young. Elle avait dit aussi la veille: “Le Maire de Genève a approuvé que nous le mettions devant le siège des Nations Unies cette semaine, pendant que nous serons ici. Nous nous adresserons à un panel des Nations Unies durant la session sur les Droits de l’Homme. Rachel doit s’exprimer aujourd’hui et je parlerai jeudi.”
“Alors, les Etats-Unis pourraient se retirer de la commission des droits de l’homme des Nations Unies, sur la base de résolutions des Nations Unies soutenant la Palestine. Oui, Uncle Sam n’accorde pas d’attention aux Autochtones de Turtle Island ni aux violations des droits de l’homme dont il est complice. Pas de problème. Nous continuons à construire.”
L’équipe de Protecteurs de l’Eau avait conduit la fermeture du Crédit Suisse la veille, exigeant le désinvestissement d’Energy Transfer Partners, propriétaires du Dakota Access Pipeline, et l’arrêt de l’implication de la banque dans le génocide perpétuel des grandes compagnies qui violent les droits Autochtones, ignorent les Traités et empoisonnent de façon irresponsable l’eau et la terre.
La tournée de la délégation des Protecteurs de l’Eau en Europe se poursuit [Voir article précédent]. Après avoir passé plusieurs jours aux Pays-Bas, ils se sont rendus en Allemagne – où ils devaient apporter leur soutien aux gens qui luttent contre les mines de charbon, puis ils devaient se rendre à Genève, où Nataanii Means devait participer à un concert.
Les Protecteurs de l’eau aux Pays-Bas
Publié sur Censored News
le 5 juin 2017
Traduction Christine Prat
Aux Pays-Bas, les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock ont rencontré des parlementaires et visité quatre villes en cinq jours. Puis ils sont allés à Bonn, en Allemagne, au cours de leur tournée dans 11 pays, pour demander de désinvestir dans les carburants fossiles, d’investir dans l’énergie renouvelable, et de lutter pour l’eau.
Waste Win Young, Dakota Lakota, a fait part de leur arrivée à Bonn, en Allemagne, où ils devaient apporter leur soutien aux gens qui résistent contre les mines de charbon.
A Groningen, devant un site d’extraction de gaz
Rachel Heaton, Muckleshoot, a décrit leur séjour dans un village des Pays-Bas, près de Groningen, où ils ont eu un accueil chaleureux:
“Aujourd’hui nous avons visité un village, dans la ville de Groningen. Les gens là-bas subissent les effets de tremblements de terre d’origine humaine, causés par les sites d’extraction de gaz situés au milieu de leurs terres agricoles. Eux aussi combattent les dommages causés par les grandes compagnies qui placent les intérêts du profit au-dessus de celui des gens, aux dépends de nos vies et de notre terre.
Les gens de cette ville nous ont accueilli avec un merveilleux piquenique… d’un côté il y avait les récoltes des paysans, de l’autre un labyrinthe des tuyaux métalliques s’enfonçant dans le sol et sous les terres de ceux qui vivent ici… le site d’extraction de gaz.
Ils ont partagé un repas avec, puis leurs histoires, et nous ont laissé le temps de raconter les nôtres. Il y a eu tant de belles choses au cours de la journée… mais au milieu de la tristesse juste là, juste derrière chez eux. Ils voulaient tellement en savoir plus sur nos combats et nos luttes de Peuple Autochtone et sur les luttes pour nos terres.
Le voyage a jusqu’à maintenant servi à ouvrir des yeux, plus que nous ne l’aurions imaginé. Les gens que nous avons rencontrés, la terre que nous avons touchée, ceux que nous avons senti reliés à nous, l’eau qui vous a été donnée en cadeau, et le merveilleux groupe que nous formons pour voyager ensemble. Des gens partout dans le monde luttent, et pourtant ils se tournent vers nous, Peuple Autochtone, pour avoir de l’espoir, des conseils, des idées nouvelles, la connexion avec nous, et moi aussi j’en apprend de plus en plus sur la beauté de la lutte.
Je dis des prières pour chaque personne qui a croisé ma route pendant ce voyage, pour ceux qui font déjà partie de mon voyage, et pour ceux à venir. Tant de gens font leur part pour aider Notre Mère la Terre et tant d’eux croient en les peuples Autochtones comme les Protecteurs de l’Eau avec qui je suis et ceux que nous avons rencontrés font la même chose… Je suis si reconnaissante pour cette journée et si reconnaissante pour notre lutte.
A’ho
Photos près de Groningen et articles dans les journaux locaux
Aujourd’hui, 6 juin, les Protecteurs de l’Eau sont à Genève où ils doivent entre autres participer à un concert.