LE CAMP ‘RED WARRIOR’ PARLE

Contact: redwarriormedia@gmail.com

 

Diffusé par Owe Aku
Publié sur Censored News
22 juin 2017
Traduction Christine Prat

“Mni Sose” a appelé nos Esprits. Des quatre directions, nous avons voyagé seul ou en caravanes, pour nous rassembler sur les rives du fleuve. Nous avons établi un camp autonome et avons vécu ensemble avec amour, des règles éthiques, des principes et des protocoles guidés par la cérémonie, les prières et la guérison. Notre but, précis, unique et collectif était de manifester notre énergie et notre éducation pour protéger l’eau sacrée. Nous nous étions engagés à user de la tactique d’action directe non-violente pour ralentir ou arrêter la construction du Dakota Access Pipeline, au nord de la Réserve de Standing Rock, pendant que les tribus et les poursuites en justice avançaient. Conscients des 500 ans de génocide, de non-respect des traités, et de violations des droits de l’homme contre notre peuple par le gouvernement des Etats-Unis, en faveur de l’extraction de ressources et du vol de terres, nous savions que nous devions avoir une ligne de front forte. Nous avons rassemblé des alliés de mouvements avérés être pour la justice sociale. Nous avons protégé notre travail par les principes de la culture de sécurité, sachant que rien ne pourrait arrêter la compagnie pour réaliser ses investissements financiers et ses profits futurs. Des tactiques d’infiltration, de dissension, de rumeurs, de division, et de mensonges, orchestrés par DAPL et ses mercenaires armés ont vite affaibli la solidarité de tous les camps. Leurs tactiques continuent aujourd’hui. Tous les camps ont déménagé, ont été brûlés ou démolis. Les gens se sont dispersés dans les quatre directions. Nous avons des gens encore engagés dans des procédures judiciaires, qui se rendent aux tribunaux. Beaucoup d’accusations ont été repoussées. Nous continuons notre travail de défense de l’eau et de la terre, de revitalisation culturelle et de décolonisation. Nous venons de tous les genres de vie, de races et de générations. Notre expérience collective est une arme puissante que nous avons apportée à Standing Rock pour la partager avec d’autres, afin d’aider à bloquer le DAPL. Nous sommes des Red Warriors [Guerriers Rouges]” dit Debra White Plume.

Nous représentons 27 nations tribales et 10 pays, sans tenir compte des frontières imaginaires des Etats-Unis, pour défendre la terre et protéger l’eau par l’Action Directe Non-Violente. Connus collectivement comme Red Warrior Society [Société du Guerrier Rouge], nous avons des décennies d’expérience dans l’organisation à la base, fondée sur la communauté, pour protéger nos ressources naturelles. Les Red Warriors sont des individus extrêmement disciplinés, avec des principes, avec une compétence unique visant à assurer des entrainements à l’action directe non-violente, à fournir des moyens de décolonisation et à organiser des actions, surtout avec la jeunesse, insistant sur la culture de la sécurité.

Il y a beaucoup de définition de la culture de la sécurité. Tout mouvement et groupe de résistance et les camps, devraient établir soigneusement leurs standards afin de garantir la sécurité de ceux qui sont impliqués dans la protection de tout ce qui est sacré.

Les Red Warriors sont autonomes, avec un impact minimal sur le sol et les ressources. Ces principes sont utilisés lors de nos actions, aussi bien l’action directe au cours de NoDAPL dans le Dakota du Nord que dans les autres actions et sessions de formation partout sur Turtle Island [Ile de la Tortue, nom Amérindien de l’Amérique du Nord].

La série de films sortis récemment sur NoDAPL rappelle les tactiques de COINTELPRO, dirigé par le gouvernement des Etats-Unis, employées contre les mouvements de résistance autochtones dans les années 1970.

Dans une récente dénonciation d’Intercept  (en anglais) sur le sous-traitant d’Energy Transfer Partner pour la sécurité, TigerSwan, et ses tactiques anti-terroristes, il a été révélé que les mercenaires des Grandes Compagnies Pétrolières ont porté leur attention sur le Camp Red Warrior pendant au moins quatre mois. Cette information ne nous a pas surpris, vu les dizaines de drones qui nous survolaient et les menaces imminentes qui se produisaient chaque jour.

Leur rapport du 22 septembre 2016 indique que “le contrôle de l’information dans le camp, bien qu’il cause des dissentions, rend difficile de se procurer une source d’information interne.”

Le niveau de nos protocoles de sécurité est nécessaire, parce que nous sommes sous une surveillance intense, comme le prouve le rapport de TigerSwan.

Un film récent de propagande pro-DAPL montre une interview du Lieutenant Jason Stugelmeyer, de la Police de Bismarck. Stugelmeyer prétend qu’aucun protecteur de l’eau n’a été fouillé au corps ou enchaîné dans des niches pour chiens lors des arrestations. Cependant, des témoins visuels confirment que des centaines de protecteurs de l’eau ont été fouillés déshabillés et détenus dans des cages pour chiens avant d’être envoyés à la prison du Comté de Morton.

 

Des allégations contre le Camp Red Warrior sont expliquées dans une récente lettre ouverte adressée à des organisateurs de la résistance.

 

MYTHE: “… ça a été coopté ou contrôlé par des Anarchistes en majorité Blancs ou Latino.”

VERITE: LES RED WARRIORS SONT DIRIGES PAR DES AUTOCHTONES QUI INSTRUISENT ET SOUTIENNENT DES GENS DE TOUTES LES RACES QUI SONT DECIDES A PROTEGER L’EAU ET DEFENDRE LA TERRE.

MYTHE: “… n’observent pas les principes de non-violence.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR S’EST RASSEMBLE A STANDING ROCK EN TANT QU’INDIVIDUS ENGAGES ET INDIVIDUS EDUQUES ET DEVOUES A L’ACTION DIRECTE NON-VIOLENTE ET A LA DESOBEISSANCE CIVILE.

MYTHE: “… ils ne respectent pas les anciens.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR RECONNAIT LES ANCIENS QUI SOUTIENNENT ET GUIDENT AU LIEU D’IMPOSER ET CONTROLER.

MYTHE: “… ils ne sont pas dans un état d’esprit de prières.”

VERITE: LE CAMP RED WARRIOR COMPREND PROFONDEMENT HOYEYA (S’ADRESSER AU CREATEUR).

 

Les Red Warriors reprennent les choses où ils les avaient laissés en partant de chez eux pour aller à Standing Rock. Nous continuons à construire des alliances avec d’autres cercles Autochtones de résistance active. Nous sommes engagés dans des activités de revitalisation culturelle et des initiatives conduites par les jeunes pour la souveraineté alimentaire.

Nous combattons activement les opérations d’extraction d’uranium partout sur Turtle Island et dirigeons actuellement des séances d’éducation aux tests de radioactivité, pour permettre aux communautés autochtones de recueillir et s’approprier les informations pour protéger leur environnement.

Les Red Warriors recensent les “criminels de l’eau” qui cherchent à détruire les sources d’eau limitées partout sur Turtle Island. Nous appelons les communautés à étudier leurs bassins hydrologiques, y compris les acquéreurs, les nappes aquifères, les cours d’eau, les fleuves et les lacs, afin de déterminer si ils sont sous la menace imminente de compagnies qui cherchent à contrôler ou détruire leurs sources d’eau.

Très important, des centaines de chefs de gouvernement de nations tribales se sont rendus à Standing Rock et ont fait le serment de soutenir la protection de l’eau sacrée. Nous appelons les gens de la base à s’assurer que leurs élus tiennent leur parole et partagent le bon travail qui est en train de se faire.

Nous sommes, prudemment, optimistes quant à la décision du Juge de District James Boasberg du 16 juin, contre le Dakota Access Pipeline d’Energy Transfer Partner.

Boasberg a jugé que “…la Cour reconnaît qu’il n’a pas été suffisamment pris en considération les impacts d’une marée noire sur les droits de pêche, les droits de chasse, ou la justice environnementale, ou le degré auquel les effets de l’oléoduc seront probablement très controversés. Pour remédier à ces infractions, le Corps [d’Armée] devra reconsidérer ces aspects de son analyse environnementale sur renvoi de la Cour.”

Boasberg décidera dans les jours à venir s’il est bon d’arrêter de faire couler le pétrole sale, en attendant la nouvelle étude d’impact environnemental de cet oléoduc de près de 2000 km, qui fuit déjà.

La devise de la Societé Red Warrior est “Tout pour tout le Monde, Rien pour Nous-mêmes”. Nous reconnaissons le long héritage de la lutte perpétuelle des sociétés de guerriers pour la libération autochtone et la justice environnementale.

 

Pour plus d’information, envoyez-nous un email: redwarriormedia@gmail.com