Photo copyright Jeff Hendricks

 

REMERCIEMENTS A CEUX QUI ONT AIDE ‘O’ODHAM VOICE AGAINST THE WALL’ A FOURNIR DE LA NOURRITURE A LA FRONTIERE

 

Photos et article par Ofelia Rivas
O’odham VOICE Against the Wall
Sur Censored News
Samedi 21 avril 2018
Traduction Christine Prat

 

Les O’odham au sud de la frontière internationale US/Mexique, sont gravement touchés par les restrictions récentes à la Porte San Miguel, un passage traditionnel O’odham.

Des membres des communautés Kom Wahia, Wo’osan et Kuwit Wahia ont besoin d’aide immédiatement.

O’odham VOICE Against the Wall a immédiatement lancé un appel à l’aide pour acheter de la nourriture et la porter aux familles. Merci aux lecteurs grâce auxquels 200 dollars ont été collectés. La nourriture a été livrée le 19 avril 2018.

Cette aide devra continuer jusqu’à ce qu’une solution durable soit trouvée. Ces trois communautés n’ont pas l’électricité, deux d’entre elles ont des puits et de l’eau potable, l’autre n’a pas de puits et doit transporter l’eau. Le camion qui transportait l’eau est tombé en panne récemment. Les communautés ont besoin d’huile pour lampe, de kérosène et de propane. Elles ont également besoin de savon, de papier toilette et d’autres produits d’hygiène, ainsi que d’allumettes et de piles.

O’odham VOICE against the WALL

http://tiamatpublications.com/

 

 

Article et photos © Ofelia Rivas, sauf indication contraire. Ne peuvent être reproduits sans autorisation

 

Nogales, à gauche les Etats-Unis, à droite le Mexique. Photo © Christine Prat

 

 

Le 4 avril 2018, des réfugiés du Honduras étaient signalés au Mexique, se dirigeant vers le Nord. Trump a déclaré vouloir leur envoyer la Garde Nationale. La vidéo ci-dessous est une réaction à cette annonce. Ofelia Rivas, une Tohono O’odham qui vit près de la frontière, et dont la famille est divisée depuis que le passage est quasiment impossible, rappelle qu’il s’agit du territoire O’odham, que c’est à eux de décider de qui peut y venir, et que la tradition des O’odham est d’accueillir les réfugiés. La vidéo a été tournée par Michelle Cook, Diné [Navajo].

 

 

OFELIA RIVAS, O’ODHAM, ‘BIENVENUE A LA CARAVANE DE MIGRANTS DU HONDURAS’

Article de Brenda Norrell
Censored News
Traduction Christine Prat

Pays O’odham – Ofelia Rivas, O’odham, et Michelle Cook, Diné, se sont exprimées en direct du Pays O’odham. Ofelia réagissait à l’annonce de Trump, qui disait vouloir envoyer l’armée à la frontière. Elle a aussi répondu aux fausses accusations de Trump, sur la caravane de migrants venus du Honduras, alors arrivés au Mexique et voyageant vers le nord.

Ofelia a souhaité la bienvenue à ces réfugiés, qui luttaient pour survivre, en territoire O’odham.

“Cette militarisation n’est pas notre façon de vivre dans notre pays.”
“Nous connaissons les conditions qui règnent là d’où ils viennent.”
“Accueillez-les, c’est la façon de faire O’odham.”

Michelle a demandé à Ofelia de parler des tours de surveillance qui maintenant visent sa communauté, dans la Nation Tohono O’odham. Les tours de surveillance, des tours permanentes, sont en projet pour le district où vit Ofelia. La firme de défense d’Israël, pays d’Apartheid, Elbit Systems, a signé un contrat avec la Sécurité Intérieure des Etats-Unis pour construire ces tours d’espionnage dans la Nation Tohono O’odham.

Ofelia parle de la barrière empêchant les véhicules de passer la frontière, qui rend très difficile pour les familles de traverser et de célébrer des cérémonies. Maintenant, les O’odham doivent avoir des papiers d’identité dans leur propre pays.

Les agents de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis visent la tête des O’odham avec leurs fusils, exigeant des papiers, quand les gens ne comprennent pas l’anglais.

Ofelia raconte que, récemment, un agent de la Patrouille des frontières s’est garé sur la route, de façon à bloquer l’entrée de sa maison. Il a sorti son arme et l’a menacée quand elle lui a demandé de partir.

Ofelia décrit les tours, et les ondes magnétiques, qui affecteront tout ce qui vit à la frontière, entre autres les abeilles et autres insectes qui amènent le pollen.

“Nous serons toujours là” dit-elle, “et nous avons une voix.”

Ofelia dit que les O’odham traditionnels peuvent recevoir des gens en terre O’odham, sans que la politique s’en mêle.

Michelle demanda à Ofelia de parler du Mur de frontière que Trump dit vouloir construire. Ofelia dit que les O’odham continueront de s’opposer à ces menaces, qui n’amèneraient que la dévastation.

Elle dit que, quand ils ont creusé la terre pour y mettre les pieux métalliques pour la barrière contre les véhicules, elle entendait crier la nuit. “Le son était comme si Notre Mère la Terre pleurait.”

Elle dit que c’était effrayant pour les gens de réagir, à cause du Gouvernement Tribal, de la police tribale et de la Patrouille des Frontières.

Michelle dit que l’intervention militaire, quand elle était à Standing Rock, était très choquante, mais qu’ici, à la frontière, la militarisation était en cours depuis de nombreuses années.

Michelle parla de Jose Matus, un guide de cérémonies Yaqui, qui est passé dans le Monde des Esprits récemment. Jose avait passé sa vie à aller en voiture chez les Pueblos Yaqui du Sonora, à six heures de route de Tucson, pour ramener les Danseurs Yaqui traditionnels, pour conduire leurs cérémonies.

“Ce sont des cérémonies anciennes,” dit Michelle. “Avec cette escalade de la militarisation, ils ne peuvent plus pratiquer leurs cérémonies.”

Ofelia dit que les Autochtones n’ont pas “eu de siège à la table” [de négociations sur leur sort].

La Patrouille des Frontière a jeté des femmes enceintes hors de leurs véhicules et braqué des armes sur des personnes âgées et les a forcées à se mettre à genoux, ce qui est inhumain.

Ofelia dit aux gens de prendre contact avec leurs dirigeants élus et de parler de ces violations.

Les Etats-Unis ont décrété que les tours de surveillance n’auraient “pas d’impact significatif” sur les O’odham et leur terre. Ofelia a demandé aux gens de signer la pétition pour empêcher l’installation de ces tours.

Michelle dit que les migrants du Honduras venant vers le nord ne devraient pas être maltraités, parce que ce sont des gens qui souffrent. “Il faut qu’ils sachent qu’il y a ici des gens qui les aiment et se soucient d’eux.”

“Les femmes et les enfants ne devraient pas être mis en danger.” Michelle dit qu’ils essayaient de trouver de la sécurité et ne devraient pas se faire entendre dire que Trump envoie la Garde Nationale à la frontière.

“Ces gens viennent de très loin,” dit Ofelia, “accueillez-les.”

Ofelia a demandé aux gens d’accueillir ces migrants avec de l’eau, de la nourriture, des vêtements et des chaussures. “Accueillez-les. C’est la façon de faire O’odham.”

 

Ofelia Rivas, O’odham, s’adressa à la caravane de migrants du Honduras: “C’est le territoire O’odham. Nous ne reconnaissons pas de gouvernement étranger. Je leur souhaite la bienvenue.” (Ofelia réagissait aux bizarres accusations de Trump, sur la caravane de migrants, essentiellement des femmes et des enfants, venant vers le nord d’Amérique Centrale, pour échapper à la violence et à la faim.)

Le Site du Projet de Solidarité d’Ofelia Rivas:
http://www.solidarity-project.org/
Contacter Ofelia:
4oodhamrights@gmail.com

 

Voir d’autres articles en français sur la Frontière

 

RAPPORT SUR LE RASSEMBLEMENT ANTICOLONIAL, ANTIFASCISTE POUR LA DEFENSE DE LA COMMUNAUTE, A KINŁANI (FLAGSTAFF, ARIZONA)

 

Indigenous Action Media
D’abord publié par Taala Hooghan
13 avril 2018
Traduction Christine Prat

 

Kinłani/Flagstaff, Arizona – Un rassemblement anticolonial, antifasciste de plus de 60 participants, a été tenu à la Táala Hooghan Infoshop du 6 au 8 avril 2018. Ça a été un weekend fort, pour plusieurs raisons, mais principalement parce qu’il a été organisé explicitement d’un point de vue anticolonial, pas pour prendre une pose antifa. Les Autochtones n’ont pas été seulement “reconnus” ni évoqués symboliquement, nous étions les initiateurs et les organisateurs. Le lieu a été ouvert par des protocoles culturels sans qu’il y ait besoin d’explication. A l’ouverture, un bénévole de l’Infoshop a déclaré: “La manifestation est à beaucoup d’égards une extension du travail culturel et politique qui n’a jamais cessé ici depuis plus de 10 ans. Ce n’est pas un espace sûr, nous ne pouvons pas prétendre que c’est exempt des systèmes d’oppression qui existent hors de ces murs, mais ce que nous pouvons affirmer, c’est que c’est un lieu menaçant pour ces actions et ces conduites.”

Le programme du rassemblement n’était pas écrasant ni bourré de trop d’ateliers se faisant concurrence, il suivait seulement deux pistes qui représentaient le travail et les intérêts de l’équipe qui organisait. Nous n’allons pas entrer dans les détails, mais nous souhaitons partager ce bref rapport.

La discussion d’ouverture, “Intersections & Tensions Anticoloniales et Antifascistes”, a été présenté à un cercle, avec un panel informel. La discussion était modérée par, et ouverte au groupe. Une partie de la discussion portait sur la liquidation des relations avec des ‘alliés’ (présentée par le principal auteur de ‘Pas d’Alliés, Des Complices‘) et des poses anticoloniales. La discussion a surtout tourné autour de la lutte anticoloniale, vu que, bien que des invitations aient été envoyées, des groupes antifascistes de la région ne sont pas venus.

Une déclaration (émanant de www.rageandresist.org ) qui représentait l’esprit de la discussion, a été lue: “Nous reconnaissons les limites de l’antifascisme en territoire volé. Nous avons connu la main de fer de l’état, en ‘Arizona’, bien avant que Trump ne soit élu. Nous avons résisté aux innombrables attaques contre les migrants (dont beaucoup sont nos parents Autochtones) par les mécanismes d’état, beaucoup des administrations mises en place pour bloquer ou tuer des migrants, sont aussi là pour imposer la loi coloniale sur les territoires Autochtones non-cédés. Des patrouilles du MCSO [Bureau du Sheriff de Maricopa] d’Arpaio visant les Yaqui à Guadalupe, de la violence policière contre les Peuples Autochtones dans tout l’état, de la déportation forcée de plus de 20 000 Diné de Black Mesa, de la répression contre les Peuples Autochtones défendant des sites sacrés comme les San Francisco Peaks, des points de contrôle de la Patrouille des Frontières sur les routes de la Nation Tohono O’odham, à la barrière physique qui divise les Peuples Autochtones séparés par la frontière coloniale entre les Etats-Unis et le Mexique. La résistance autochtone à ces entreprises dure depuis longtemps, alors que les complices sont encore nouveaux dans le combat. Nous avons organisé des projets de solidarité pour nous opposer au réseau de contrôle colonial, parce que nous avons compris que l’antifascisme qui n’est pas fondé sur l’anticolonialisme, est certain de reproduire les structures de la violence du colonialisme de peuplement, qui existe depuis plus de 500 ans sur ce continent, et depuis plus de 200 ans, dans la démocratie représentative des ‘Etats-Unis.'”

L’un des orateurs dit “Prenez des risques. Si cette discussion et ce rassemblement ne vous mettent pas mal à l’aise à un moment ou un autre, c’est que nous avons commis une erreur.”

Sakej Ward a ouvert des perspectives précieuses au cours de l’atelier sur la “Doctrine Révolutionnaire Autochtone”. Il a analysé une sélection de stratégies révolutionnaires historiques et expliqué pourquoi une stratégie distincte est nécessaire dans le contexte de nation Autochtone. Le discours de Sakej a aussi exploré “l’environnement apocalyptique incessant dans l’après-effondrement Autochtone” et dénoncé la pacification par des ONG et organisations à but non lucratif des luttes Autochtones.

Parmi les autres ateliers, il y avait: Antifascisme et Culture de la Sécurité 101, Fascisme et Antifascisme en France, Défense Armée, Liquider le Poison de la Fasculinité dans les Mouvements et Espaces Radicaux, et des ateliers d’autodéfense.

L’atelier sur le Poison de la ‘Fasculinité’ a eu lieu dans un espace fermé, réservé aux fxmmes, et aux genx transgenres et lesbiennes (pas d’hommes hétéro). L’atelier a montré en détail les différentes manières par lesquelles des espaces voués à des mouvements militants radicaux pouvaient personnifier une hyper masculinité qui réduit au silence, aliène et fait du tort aux fxmmes, aux femmes [en français dans le texte] et autres genres non-mâles. L’atelier était modéré comme un cercle de discussion et les participantes ont partagé et appris des expériences des unes des autres. Après ce cercle de discussion, il y a eu un atelier d’autodéfense spécial pour les fxmmes, femmes, et hommes non-hétéro.

La soirée s’est terminée par un autre panel informel sur le “Soutien de la Communauté Contre la Police.” Deux membres de la communauté Autochtone sans abri ont rejoint Louise Benally, de Big Mountain – où la résistance à la déportation forcée existe depuis plus de 40 ans – et les organisateurs antifascistes, dans une discussion sur les méthodologies alternatives et une justice transformatrice et restauratrice.

Le samedi soir, un poste de police a été amélioré avec de la peinture rouge et le message “Fuck the Police.” D’autres endroits ont aussi été redécorés, mais celui-là a attiré l’attention de nombreux flics [‘pigs’ en anglais] et d’un hélicoptère. Bien qu’ils ne soient pas associés à l’action, deux camarades ont été pris par les flics [pigs] et retenus pour la nuit. Le soutien aux prisonniers a été rapidement activé et après que les accusations (deux pour chacun, de délit criminel de graffitis) et la caution aient été déterminées, une partie de l’équipe du rassemblement s’est réunie devant la prison. Envoyez s.v.p. des emails à taalahooghan@protonmail.com pour savoir comment aider ceux qui risquent de multiples chefs d’accusation.

La matinée a commencé par un atelier sur l’âgisme pour les jeunes, et sur les façons dont les jeunes pouvaient se défendre, et s’est terminée par une discussion sur la construction d’un Mouvement Antifasciste Régional.

“Nous ne choisissons pas d’êtres activistes” dit l’un des coordinateurs du rassemblement, “nous sommes nés dans cette lutte et la vivons tous les jours.”

 

 

 

Taala Hooghan Infoshop, Flagstaff Arizona. “De Kinlani (Flagstaff en Diné) à la ZAD”

 

Des Palestiniens expriment leur soutien à la ZAD

 

Cet article a d’abord été écrit en anglais, pour remercier les camarades étrangers qui ont tout de suite manifesté leur solidarité. Il a été publié sur Censored News.

 

POURQUOI LES AUTORITES FRANÇAISES NE POUVAIENT QU’ATTAQUER LA ZAD

Par Christine Prat
In English on Censored News
11 avril 2018
Voir aussi l’article du CSIA-nitassinan

Lundi 9 avril, la Gendarmerie Nationale, munie de blindés, a violemment attaqué la ZAD – Zone A Défendre – à Notre-Dame-des-Landes. Depuis les années soixante, les autorités envisageaient de détruire ce coin de campagne pour y faire construire un aéroport international. La première manifestation contre le projet a eu lieu en 1967. De nombreuses autres ont suivi jusqu’à maintenant.

En janvier de cette année, le gouvernement a décidé d’abandonner le projet d’aéroport. Mais il a prévenu que les gens qui occupaient ‘illégalement’ la ZAD devraient l’avoir quittée au 31 mars.

Lundi 9 avril, les autorités ont donc lancé une attaque extrêmement violente pour déloger des gens qui, d’après eux, n’étaient que des militants radicaux cherchant seulement l’affrontement avec les forces de l’ordre. Ils ont aussi clamé qu’ils avaient invité les gens de la ZAD à présenter des projets agricoles, mais que les squatters ‘radicalisés’ n’avaient présenté aucun projet.

La vérité est que les autorités offraient aux gens la possibilité de présenter des projets agricoles INDIVIDUELS – qu’ils étaient même prêts à appeler ‘alternatifs’ pour peu que les gens cultivent quelques légumes bio ou placent deux panneaux solaires. Il s’agissait donc de créer des propriétés PRIVEES. Les gens qui viennent d’être brutalement attaqués essayaient depuis des années de développer un mode de vie alternatif, hors de la société capitaliste, et de produire pour être auto-suffisants, pas pour faire du commerce. C’était donc une expérience “révolutionnaire”, inacceptable pour la société capitaliste.

Ce monde dominé par le capitalisme ne reconnaît que deux sortes de propriété: la propriété privée et la propriété d’Etat (toujours privatisable), et n’a jamais reconnu la propriété collective ou d’usage communautaire. (Evidemment, cela s’appliquait aussi à la soi-disant propriété collective des pays soi-disant communistes, il s’agissait en fait de propriété d’Etat, où les gens qui y travaillaient n’étaient que de simples travailleurs tout comme ceux qui travaillent pour des entreprises privées capitalistes).

Par conséquent, il n’était pas question de présenter des projets collectifs, qui auraient été systématiquement rejetés.

Des camarades étrangers ont immédiatement manifesté leur solidarité. Il n’est pas surprenant que les premiers à le faire aient été des Indiens d’Amérique et des Palestiniens. Beaucoup de leurs territoires ont été volés par les colonialistes sous prétexte que ce n’étaient pas des propriétés privées, donc à personne, donc à l’Etat, qui pouvait le vendre à des colons ou à des entreprises privées. Et ça continue encore aujourd’hui.

Le gouvernement Macrump, qui promeut le capitalisme délirant, n’aurait en aucun cas accepté autre chose que des propriétés privées ou privatisables.

 

 

DES SDF AUTOCHTONES SE RASSEMBLENT A FLAGSTAFF POUR PROTESTER CONTRE LE RACISME ET LE PROFILAGE RACIAL

Par Indigenous Action Media
24 mars 2018
Traduction Christine Prat

 

Des membres de la communauté Autochtone sans abris, ont organisé un rassemblement le 24 mars 2018, pour mettre fin au racisme et au profilage racial à Kinłani, également connue sous le nom de “Flagstaff”. Ils ont raconté leurs expériences et leurs appels à l’action.

Shane R. fit remarquer: “Avant 1492, nous n’étions jamais SDF, nous avions toujours un endroit où loger.”

En 2006, la Coalition Nationale pour les Sans-abris a nommé la ville de Flagstaff 10ème ville la plus malveillante des Etats-Unis pour sa politique visant les SDF et la population sans-abri.

D’après les rapports annuels des Services de Police de Flagstaff, la ville fait arrêter en moyenne plus de 3000 Autochtones chaque année, alors que seulement 7000 Autochtones se disent domiciliés à Flagstaff.

Nos parents sans abri ont appelé à:

. Supprimer immédiatement l’ordonnance anti-camping
. Supprimer le programme “ROPE”, programme destiné aux “récidivistes”
. Introduction d’une Loi sur les Droits des SDF
. Création sur des bases Culturelles d’un centre d’abri et de réhabilitation soutenu par la Nation Navajo et autres Nations Autochtones.

Ils ont aussi annoncé qu’ils allaient porter sur eux des caméras, afin d’enregistrer le harcèlement et les violences de la police.

Vous pouvez les soutenir en allant sur ce site: www.taalahooghan.org/support-unsheltered-relatives/

 

Etant donné qu’il n’est plus possible de télécharger une vidéo de YouTube sans payer, je n’ai pas pu mettre de sous-titres. vous trouverez une traduction sommaire de ce qui est dit dans la vidéo ci-dessous

 

– Intervenante: Est-ce que la police est supposée nous protéger? Ou est-ce qu’elle le fait?
Du terrorisme, oui, c’est exactement ce qu’elle fait!

(0mn 12s) Textes:

– Les Autochtones sans abri ont organisé un rassemblement contre le racisme et le profilage racial
– La Coalition Nationale pour les SDF a nommé Flagstaff la 10ème ville la plus “malveillante”, en 2006
– Le Service de Police de Flagstaff arrête en moyenne plus de 3000 Autochtones chaque année (Rapports Annuels du Service de Police de Flagstaff 2009-2015)
– Cependant, seulement 7000 Autochtones se disent chez eux à Flagstaff
– Sans abri ou non, un Autochtone sur deux vivant à Flagstaff (quelque soit son âge) est menacé d’arrestation.

Interventions:

Premier intervenant: Avant 1492, nous n’étions jamais SDF. Nous avions toujours un endroit où loger. Ce pays était notre pays. [0mn 49s – Panneaux: Nous ne sommes pas sans domicile, la Terre est notre domicile – Je n’ai pas de domicile mais j’ai une voix – Partout où je pose la tête, c’est mon domicile] Ici, c’est notre pays. Nous ne sommes pas traités correctement. La police est là, regardez là-bas, et là-bas, ils sont dans la foule, ils sont partout, et je sais qu’ils regardent. Mais nous les surveillons aussi, et avons aussi des enregistrements vidéo d’eux. Aucun moyen ne nous empêchera de mener ce combat. Vous feriez mieux de vous en souvenir: nous nous battrons pour nos droits. Qui va remédier à ce qui va mal dans cette communauté? Pas eux! Tout ce qu’ils feront c’est de nous poursuivre, nous attaquer, nous mettre en prison. C’est la seule chose qu’ils font. C’est à quoi ils sont bons. Nous allons nous battre pour nos droits.

Deuxième intervenante (2mn 17s): J’ai été harcelée, j’ai été profilée pour ma “race”… Oui, j’ai fait des choses pour lesquelles j’ai dû rendre des comptes, j’ai été en prison pour ça. Et je m’excuse de l’avoir fait. Mais trop c’est trop. J’ai décidé que je ne voulais plus parler à ces flics. Je ne veux plus leur donner de raison de m’embarquer. Alors, j’ai décidé d’être sobre et de mener une vie différente. [Panneau: Diné Pride, le génocide est toujours vivant]. Et qu’est qui arrive? Je suis toujours profilée, je suis toujours harcelée. Qu’est-ce que je ne fais pas bien, qu’ils veulent me faire faire? Parce que j’en ai assez! C’est notre pays, ici. Pourquoi ne pouvons-nous pas circuler sur Notre Mère la Terre? Et vivre en paix. Si nous faisons quelque chose de mal, guidez-nous, protégez-nous, rendez-nous service! … Vous savez, ma sœur a été assassinée ici… je suis très émue aujourd’hui… Elle était aussi une parente sans abri, elle l’avait choisi. Je suis locataire, maintenant, et j’ai un toit, elle allait et venait, et je comprenais pourquoi, et j’avais à l’accepter comme elle était, et comment elle voulait vivre. Et tout ce que j’avais en moi, c’était ce petit espoir, pour elle, d’avoir ce que j’avais eu moi-même, pour l’aider à atteindre ce que j’ai aujourd’hui.

Troisième intervenante (4mn 13s): Aujourd’hui, nous sommes tous ensemble, unis, et, vous savez, vous n’êtes pas ceux qui nous éjecterons de notre pays. Bienvenue les gars, il y a fort longtemps, qu’est-ce que vous nous avez donné? De l’alcool! Ça s’appelle un génocide… Je veux que vous restiez là où vous êtes, et y réfléchissiez. Si vous êtes agent de police, ici aujourd’hui, ce n’est pas le moment de nous arrêter. C’est ce que je ressens. Je vais vous dire, qu’est-ce que vous faites ici, en réalité? Etes-vous vraiment là pour protéger les gens?

Quatrième intervenant (4mn 53s): Ce qu’ils m’ont fait, ils m’ont cassé des côtes et la colonne vertébrale, c’est ce que je subis, en ce moment, et je me trouve ici, avec beaucoup de gens autour.

Cinquième intervenante (5mn 24s): [panneaux: cessez la violence policière, cessez le profilage racial, à droite: dormir n’est pas un crime]. Depuis ma naissance, je subis la discrimination. A l’école, ne pas parler ma langue… toute ma vie. Mais ici, aujourd’hui, je me sens forte, pas seulement pour ma propre “race”, nous sommes tous Autochtones ici. Mon problème ici, c’est qu’on m’a refusé l’entrée du centre d’hébergement, une nuit, et il neigeait, il faisait froid, on m’a refusé l’entrée du centre d’hébergement. Mon amie et moi, nous sommes écroulées au bord de la route. Et, je remercie Dieu qu’un passant ait entendu mes cris de mourante demandant de l’aide. J’ai été emmenée à l’hôpital et arrêtée après avoir été ramenée à une température normale, pour être “combattive”. Mes bras étaient enflés, mes genoux étaient enflés, je les avais éraflés en grimpant hors du fossé plein de neige où nous étions…

Sixième intervenante (6mn 38s): Je veux juste être ici pour être solidaire de tous mes parents sans abri, pas seulement à Flagstaff mais partout sur la planète. Et je préfère dire “sans abri” que “sans domicile”, parce que pour nous, Autochtones, c’est notre domicile, vous devez toujours avoir un domicile dans ce pays. Nous devons voir la vraie réalité de ce que fait la police. Le système colonial a été chasseur d’esclaves, et ils n’ont jamais vraiment arrêté cette activité, leur travail est de protéger tous les acquis du capitalisme contre les intérêts de tous les humains. Ce que nous devons faire est de tous nous unir, toutes les ‘races’ tous les sexes, nous devons renverser ce système, pour que nous ayons le vrai pouvoir, pour que nous ayons la vraie autorité, pour pouvoir prendre soin de nos peuples, comme nous savons le faire, avec des logements gratuits, l’enseignement gratuit, un service de santé, de la nourriture. Ce ne sont pas des privilèges… Il faut que nous prenions soin de nos peuples. Chaque fois que je vois mes sœurs, mes frères, dans la rue, je vous demande: invitez-les chez vous aujourd’hui, donnez-leur une couverture, donnez-leur un lieu sûr pour dormir, donnez-leur le droit à un hébergement. Nous sommes tous ici, et nous avons ce pouvoir de vraiment changer des choses. Nous devons nous défendre, nous devons combattre.

 

Texte:

Nos parents sans abri demandent:

– Retrait immédiat de l’ordonnance anti-camping à Flagstaff
– Fin du programme “ROPE” contre les récidivistes
– Adoption d’une loi sur les Droits des SDF
– Un centre d’hébergement et de rééducation sur une base culturelle, soutenu par la Nation Navajo et d’autres Nations Autochtones
– Ils ont également annoncé qu’ils allaient porter sur eux des petites caméras pour montrer les actes de harcèlement et de violence de la police.