FRONTIÈRE U.S./MEXIQUE : CE QUE NE DISENT PAS LES RAPPORTS DES U.S.A. ET DES NATIONS UNIES.
Destruction de cactus Saguaro, photo Laiken Jordahl
Par Brenda Norrell
Censored News
Avec une interview d’Ofelia Rivas
11 septembre 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Deux nouveaux rapports sont sortis : L’un est un rapport des Etats-Unis sur la destruction et la violation de lois pendant la construction du mur-frontière pendant la période Trump. Le nouveau rapport émane du Bureau de Responsabilité du Gouvernement, qui prétend être indépendant.
L’autre rapport, destiné au Conseil des Droits Humains des Nations Unies, est celui du Mécanisme d’Experts des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, sur la militarisation qui frappe les Peuples Autochtones. Le rapport final contient des témoignages et des récits de luttes forts – mais il laisse de côté certaines grandes tragédies et un témoignage venu du cœur.
Ofelia Rivas, photo Jason Jaacks
Ofelia Rivas, Tohono O’odham et fondatrice de Voix O’odham contre le Mur, a passé sa vie à la frontière, impliquée dans la lutte pour les droits humains et combattant la militarisation de la frontière.
Ofelia a réagi aux deux nouveaux rapports et parlé du meurtre de son ami d’enfance et membre de la même communauté, Raymond Mattia, tué par la Patrouille des Frontières le 18 mai 2023. Raymond a reçu neuf balles sur le seuil de sa maison, à Ali-Jegk, dans la Nation Tohono O’odham.
Ofelia dit « Le monde O’odham existe depuis des temps immémoriaux, il existait avec des frontières connues des tribus voisines. Quand ces frontières étaient violées par une agression, les O’odham réagissaient d’une manière rapide et concise de guerriers toujours prêts. »
« Aujourd’hui, notre monde est dirigé par un gouvernement étranger, corrompu et lâche. Ce gouvernement permet à des militaires des Etats-Unis armés et non contrôlés, de tuer et d’attaquer physiquement et par racisme les O’odham sur leurs terres anciennes. »
« Quand Raymond Mattia s’est conformé à leurs exigences pleines de sacrilèges, il a quand même été tué, comme on peut le voir sur les caméras de la Patrouille des Frontières. »
« On trouve des femmes jetées sur les routes de la réserve pour être écrasées par les camions de la Patrouille des Frontières. Les nombreuses routes non contrôlées et non autorisées qui traversent les terres en tous sens, sont pleines de tombes non indiquées, de victimes des forces militaires des Etats-Unis, connues sous les noms de patrouille des frontières, agents des douanes, des milices et des forces spéciales.
« Les Etats-Unis d’Amérique refusent de reconnaitre des violations des Droits Humains à l’intérieur des Etats-Unis » dit Ofelia, parlant de la réaction des Etats-Unis à son témoignage devant la Commission Interaméricaine sur les Droits Humains, en 2019, en Jamaïque.
« Alors que le monde avait suivi Standing Rock et beaucoup d’autres attaques contre des défenseurs Autochtones, les représentants officiels des Etats-Unis déclaraient à la Commission Interaméricaine sur les Droits de l’Homme « La commission n’a pas d’autorité et nous ne nous y conformerons pas » dit Ofelia.
Ofelia a aussi décrit la surveillance constante des O’odham vivant dans la Nation Tohono O’odham.
« 24 heures par jour, 7 jours par semaine, 365 jours par an, nous sommes sous surveillance – reconnaissance faciale, fichage du caractère et enregistrement de l’iris à la clinique d’ophtalmologie du Service de Santé Indien. »
Ofelia a aussi parlé de la surveillance constante par des tours d’espionnage fixes, construite par la compagnie Israélienne d’armements Elbit Systems. Ces 11 tours dans la Nation Tohono O’odham fournissent des images en direct à la Patrouille des Frontières U.S.
« Les tours d’espionnage ont envahi le territoire sans que les gens soient complètement informés de leur but. Les 23 années à venir d’informations vont effacer nos terres et notre culture. »
Le rapport du Conseil des Nations Unies sur les Droits Humains est rempli de mots volés par des universitaires.
Ofelia dit « Tous les mots viennent directement de défenseurs qui ont donné leur vie ou résistent toujours avec les vrais gens. Les gens qui ont voyagé pendant des jours pour arriver à des communautés isolées pour être sur le terrain et faire des offrandes. »
« Les cœurs ne sont pas sur le sol. Aucun prétendu Autochtone ou professeur de supercherie ou producteur de livres de communauté fermée, ni aucun voleur de mots ne peut nous prendre notre force. »
« Les parents défendent vos mots et vos propres expériences au cours de cette vie. Que les imposteurs retournent à leurs vies d’avidité emballées dans du plastique, et exploitent leur propre illusion délirante. »
Ofelia a aussi parlé les méfaits des médias sociaux.
« Tous les géants des médias sociaux vont contrôler nos pensées et nos actions, et faire d’un peuple pacifique un vide méconnaissable agressif et vulgaire dépourvu d’existence humaine » dit Ofelia.
Ofelia a décrit le racket des ONG bataillant pour obtenir des dons des Nations Unies.
« Pendant ce temps, les imposteurs d’apparence méconnaissable remplissent les halls populaires des Nations Unies et les scènes de Genève pour discuter impunément de problèmes Autochtones afin d’obtenir leur prochaine rémunération d’auteurs pour récupérer cet argent Indien » dit Ofelia à Censored News ce jour.
Ofelia expliqua comment l’argent coulait à flots, pour la militarisation de la frontière et pour les associations à but non-lucratif qui s’emparent de la lutte des gens authentiques pour leur argent non-lucratif.
« Les récents rapports sont là pour justifier leur présence continuelle et encore plus de milliards des citoyens Américains pour la frontière, pour continuer à violer et tuer des humains, avec la bénédiction du gouvernement des Etats-Unis. »
« Il y a d’autres rapports émanant d’ONG pour justifier leur revendication catégorique des mots et du travail de la base… »
Ofelia décrivit les imposteurs et les faux chefs.
« Quand des imposteurs oublient de quelle tribu ils sont d’un jour à l’autre, ce devrait être évident pour les gens authentiques. Ou peut-être quand une tribu obscure, maintenant peu commune, voit le nombre de ses membres s’accroitre, c’est évident pour les gens authentiques » dit Ofelia.
« Spécialement quand un clown, prétendant être un quelconque chef, a reçu cent mille dollars d’une ONG, pour des raisons douteuses – nous voyons le vieux principe de diviser pour conquérir, quand il s’agit du territoire et de la culture. »
« Nous, les gens authentiques, devons rester forts » dit Ofelia.
Les Nouveaux Rapports des Nations Unies et des Etats-Unis Minimisent la Violence du Gouvernement des Etats-Unis
À Censored News, nous avons écouté en direct le Mécanisme d’Experts des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones à Genève, en juillet, et publié notre série en direct, avec des témoignages qui ne sont pas inclus dans le rapport final du Conseil des Nations Unies pour les Droits Humains.
Tout comme pour le rapport sur la construction du Mur Frontière, ils minimisent la profanation, la perte et les dégâts horribles.
Le rapport sur le mur frontière ne relève pas complètement le fait que les Etats-Unis violent leurs propres lois à un rythme inquiétant.
Le rapport sur la construction du mur frontière minimise l’acte horrible d’avoir fait sauter à la dynamite des sites funéraires Tohono O’odham et Apaches à Monument Hill, en Arizona. Il fait paraitre trivial la perte de sites sacrés et d’eau, si précieuse dans le désert, et laisse de côté les graves effets de la construction du mur frontière sur des espèces menacées et protégées.
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Voir aussi « 16ème Session du Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones », traduction française de l’article de Censored News.
La Patrouille des Frontières des Etats-Unis massacre un Dirigeant de Cérémonies Traditionnel en tirant 38 fois dans l’entrée de sa maison
Mise à jour du 22 mai 2023, par Brenda Norrell
Au cours de mes visites à Ali Jegk, comme journaliste, il y a dix ans, j’ai interviewé Raymond Mattia, qui a été tué par la Patrouille des Frontières U.S., la nuit de jeudi dernier. Raymond m’avait dit qu’il avait des preuves que les agents de la Patrouille des Frontières dans la région travaillaient avec les cartels et étaient impliqués dans le trafic de drogue. Mattia avait des preuves sur une vidéo qui a disparu après qu’il l’ait rapporté officiellement. La maison de Mattia est tout près de la frontière.
Brenda Norrell, Censored News
La répression à la frontière ne touche pas seulement les migrants et les demandeurs d’asyle, mais aussi les Autochtones du côté US de la frontière, en particulier les Tohono O’odham.
Christine Prat
Par Brenda Norrell
Censored News
20 mai 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
ALI JEGK, Nation Tohono O’odham – Des agents de la Patrouille des Frontières ont tué Raymond Mattia, un dirigeant de cérémonies traditionnel Tohono O’odham en tirant 38 fois sur lui, alors qu’il se tenait à l’entrée de sa maison, jeudi soir.
Ofelia Rivas, amie de la famille depuis longtemps, dit « Raymond était un citoyen qui respectait la loi, il n’était pas agressif, il n’était pas violent. »
« C’était un artiste, un célébrateur de cérémonies, un chasseur traditionnel, un chanteur traditionnel. Il était si bon pour sa famille et en prenait soin de toutes les façons qu’il pouvait. »
Ofelia, comme les autres membres de la communauté, est en colère.
« J’ai été confrontée à l’agressivité de la Patrouille des Frontière et à sa conduite non contrôlée, ici sur la terre Tohono O’odham, sans aucun respect de la terre ni des gens » dit Ofelia à KVOA News.
Mattia était un père, un frère, un ami, un célébrateur de cérémonies et un membre élu du conseil de communauté de Ali Jegk, située près du Barrage Menagers, dans la partie ouest de la Nation Tohono O’odham, en Arizona.
La Nation Tohono O’odham a publié une déclaration aujourd’hui.
« Le Service de Police Tohono O’odham (TOPD) et le FBI enquêtent sur un agent impliqué dans la fusillade qui a eu lieu dans la communauté du Barrage Menagers, de la Nation Tohono O’odham, la nuit de jeudi 18 mai 2023. Raymond Mattia, membre de la Nation, a perdu la vie dans l’incident. Nos cœurs se tournent vers sa famille et tous ceux qui sont touchés dans ce moment difficile, » dit le Président Ned Norris.
« Durant l’enquête, la Nation espère toute la considération pour les faits rapportés de l’incident, et une réaction appropriée et rapide des services de sécurité publique concernés. L’enquête étant en cours, nous nous abstiendrons de faire plus de commentaires pour le moment. »
Nos condoléances à la famille et aux amis de Mattia, Brenda Norrell, Censored News, et Christine Prat, CSIA-Nitassinan.
Vivre Sous Surveillance, par Ofelia Rivas, O’odham
Publié par Censored News
Le 6 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan
En tant que protectrice des terres, je refuse de continuer avec mon cœur écrasé sur le sol. Cette vie dure maintenant 24 heures, 7 jours et tous les 365 jours du calendrier occidental, sous la surveillance en temps réel de la vidéo de la tour d’Elbit System.
Quand je vais tôt le matin à mon jardin de graines O’odham, pendant les heures calmes, les réglages automatiques brisent le silence quand la caméra de surveillance suit mes mouvements dans ma cour.
Le dérangement suivant vient des camions de la Patrouille des Frontières qui roulent très vite sur le bitume érodé.
Un camion passe près de la clôture est de ma cour et l’autre prend une autre route pour passer par le côté sud de ma clôture.
C’est tout à fait évident – il y a aussi des détecteurs de mouvement à l’intérieur ou le long de la clôture, pour déclencher non seulement la surveillance visuelle en temps réel, mais aussi activer les détecteurs de mouvement.
L’image visuelle des terres sacrées O’odham est changée pour toujours, d’une terre pleine d’herbes naturelles, de plantes médicinales, de vie sauvage et de collines et de montagnes intactes, en un véritable carnage de l’environnement écologique humain, dans le sud-ouest du Désert de Sonora.
Cette terre a fourni depuis des milliers d’années des ressources naturelles, des plantes comestibles sauvages et du gibier, dans une région à la signification culturelle immense, et maintenant, elle est en crise. La terre est devenue stérile et érodée par des routes illégales, les sommets des collines et des montagnes ont été arrachés pour y mettre des caméras de surveillance non-autorisées, et l’habitat animal et la vie des plantes ont été détruits par l’irresponsabilité de la patrouille des frontières, lâchée sur les terres sans surveillance quand elle joue avec les jouets de guerre de son gouvernement.
Les terres sont envahies par des militaires étrangers, avec leur équipement militaire et leur idéologie de guerre, qui attaquent la terre et les gens. Maintenant, ça fait un an, sur les 25, de construction de la technologie de surveillance permanente d’Elbit, dans notre communauté, et ça s’est produit après les objections du District.
Quels fonds ont été empochés par le Conseil Gouvernant de la Nation Tohono O’odham pour approuver ce projet – les membres de notre communauté attendent encore cette information privilégiée.
Il n’y a toujours pas de réponse à notre question : « Pourquoi les Terres, les Gens et la Culture (identifiés par 3 courtes phrases) sont-ils qualifiés d’ ‘Impact sans importance’, dans l’Évaluation Environnementale et le Rapport Final. »
Qui a effectivement lu l’original en 2006 – plus de 360 pages – de la proposition sur la sécurité de la frontière, créée sous Bill Clinton, en tant que Commandant en Chef ?
La frontière internationale sépare des communautés et des familles entre deux pays, ce qui impacte les ressources en nourriture, l’héritage culturel et les modes de vie. En 1853, la frontière physique était faite de troncs de mesquites et de fil barbelé, pour que le bétail reste de son côté de la frontière.
En 2002, le gouvernement de G.W. Bush a créé le Bureau de Sécurité Intérieure. Tous les présidents des Etats-Unis, depuis 2002, ont dépensé des milliards pour sécuriser la frontière avec de la surveillance en temps réel, des caméras portables et des détecteurs, et des centaines de militaires de la patrouille des frontières.
Les militaires U.S. ont continué à violer les terres O’odham, restreindre la mobilité et violer les droits humains et O’odham des premiers habitants de ces terres.
Toute assistance, comme la fourniture de nourriture et autres produits nécessaires aux familles se trouvant dans des zones à accès réglementé ou isolées, dans les terres O’odham du sud, est limitée et met en danger les communautés O’odham traditionnelles.
Postscriptum : vendredi 2 juin 2022, à 18h53, j’ai essayé d’appeler mon frère, mais n’ai pas pu faire un appel local. À 20h27, j’ai fait savoir à la Police Nationale Tohono O’odham qu’un hélicoptère volant à basse altitude, faisait de la poussière près de la maison depuis 25 minutes.
C’est une tactique utilisée par la patrouille des frontières contre les immigrants à pied, ils les attaquent en volant en rase-motte pour produire tellement de poussière que ça immobilise les gens. J’étais assise dehors pour profiter de la soirée fraiche avec une tasse de café. J’ai remarqué l’hélicoptère aller et venir le long de la frontière. Quand je me suis levée pour mieux voir, l’hélicoptère à tout de suite volé vers ma maison, puis a tourné continuellement autour ma maison d’une seule pièce, et soulevé tant de poussière que je me suis mise à tousser tout en essayant de protéger mes yeux.
Je suis rentrée, il y avait autant de poussière à l’intérieur. Je suis sortie pour essayer de faire une vidéo, mais mon téléphone ne marchait pas.
L’hélicoptère continuait de tourner et braquait un projecteur sur moi, tout ce que j’entendais, c’était les hélices.
L’hélicoptère est reparti aussi vite qu’il était venu. Il a été demandé à la police locale de contrôler si j’allais bien, mais ils ne m’ont pas appelée et ne sont pas venus pour faire un rapport. J’ai estimé les dommages le jour suivant, je tousse toujours et le vent causé par l’hélicoptère a fait des dégâts dans mon jardin, le maïs était haut et en pleine santé, maintenant il a été soufflé par le vent et des feuilles et des épis sont cassés.
Article et photos ©Ofelia Rivas. Aucun passage ne peut être utilisé sans permission écrite. Ceci inclut l’utilisation dans des médias, des films, des livres, des dissertations ou tout autre but.
Par Ofelia Rivas, Tohono O’odham
Article ©Ofelia Rivas
Sur Censored News
20 février 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Phoenix, Arizona – Les O’odham (les gens) sont descendants des Huhu-k’am (ceux qui sont partis). Les anciens étaient des architectes de grandes communautés dans toute la vallée de ce qui est devenu maintenant la métropole de Phoenix, qui s’étendait de ce qu’on appelle la ville Serpent et la Grande Maison, le long de la Rivière Gila, aux quartiers de luxe de Tucson et à l’est de Benson, en Arizona, aux Chihuahua du Nord, au Mexique, et jusqu’à la mer.
Les anciens construisaient de grands villages situés stratégiquement pour le commerce, mais aussi pour le bien-être et la santé. Les Huhu-k’am créèrent et utilisèrent des systèmes d’irrigation très étendus, certains sont encore utilisés aujourd’hui comme canaux par la ville de Phoenix, d’autres sont devenus d’importantes autoroutes.
Ils cultivaient une grande variété de graines anciennes que les O’odham plantent encore aujourd’hui. Les gens d’autrefois faisaient des poteries et de la vannerie remarquables, qui étaient à la fois fonctionnelles et esthétiques.
Les ancêtres lointains pratiquaient l’astronomie appliquée au Him’dag, le mode de vie. Ces grandes réalisations d’une société dépendent de relations amicales avec d’autres sociétés, la pratique d’organisations gouvernementales fondées sur l’égalité, pour le bien-être général de la population, et la mise en pratique du mode de vie, qui signifie voir toutes vies comme égales et essayer de vivre en harmonie à tous les niveaux, personnel, familial et communautaire.
Les sépultures de ces honorables gens ont été récemment profanées pour construire un immeuble d’appartements modernes pour les membres désavantagés de la société d’aujourd’hui.
Les Huhu-k’am et leurs descendants, les O’odham, n’ont jamais ouvert de tombes ni pratiqué aucune forme de déplacement d’une personne du site de sa sépulture.
Aujourd’hui, un rituel de réinhumation a été créé par un groupe spécifique, le « groupe de Réinhumation » pour apaiser l’état fédéral et l’état d’Arizona qui dominent les terres, et satisfaire à l’interprétation du règlement fédéral de rapatriement.
Cependant, dans tout le rituel et les manœuvres du soi-disant protocole, l’humanité n’est pas comprise.
C’est inhumain et illégal de déterrer des morts de leurs sépultures, c’est inhumain et illégal de voler les objets personnels dans ces tombes. C’est inhumain de stocker des restes humains.
Les systèmes de gouvernements tribaux d’aujourd’hui, corrompus et compromis, ne se contentent pas d’opprimer leur propre peuple, ils construisent des entrepôts à des millions de dollars, pour y entreposer des restes humains et des objets personnels appelés artéfacts funéraires.
En 2022, où est la législation concernant cet héritage ancien, pour des sociétés étrangères qui dominent les terres, et manipulent avec des dollars, pour ouvrir des tombes dans cette société soi-disant développée.
Où est l’application de la loi pour protéger ces restes humains anciens. Où sont les groupes de réflexion juridiques Autochtones et les législateurs Autochtones, pour se préoccuper de cette profanation continue de notre peuple, de l’héritage de notre prochaine génération.
Les O’odham qui pratiquent le Him’dag sont accablés par les dégâts continuels faits à l’équilibre naturel, maintenant défini comme équilibre « spirituel ».
En soutien à tous les défenseurs et tous les résistants.
Le 25 août 2021, le CSIA-Nitassinan avait organisé un évènement spécial autour des Peuples Autochtones, dans le cadre de l’Université d’Eté des Mouvements Sociaux. Ofelia Rivas, Tohono O’odham qui lutte depuis des années contre le mur à la frontière U.S./Mexique, était invitée, mais a dû renoncer au voyage, à cause du taux encore élevé de Covid en France. Elle a participé par vidéo-conférence.
Ofelia Rivas
25 août 2021
Transcription et traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Je viens de la terre des O’odham. Je suis une défenseuse, une survivante, après 500 ans d’occupation de ma terre d’origine, qui était alors L’Île de la Tortue. Je vais dire quelques mots dans ma langue [elle parle dans sa langue]. Merci aux ancêtres qui nous ont accordé le temps et permis d’apprécier votre invitation. Un jour nous visiterons votre pays.
Pour commencer, O’odham signifie ‘les gens’, Tohono signifie ‘désert’. Ainsi, étant du désert, nous sommes appelés ‘gens du désert’. Nos territoires étaient vastes, dans cette région, mais ils ont été occupés par la République du Mexique, puis par les Etats-Unis d’Amérique. C’était des territoires O’odham depuis l’origine de notre peuple. Et cette occupation a beaucoup d’impacts, sur ce que notre peuple endure. Nous avons été déplacés sur nos terres, des étrangers sont venus et ont chassé nos familles. Cela tend à déconnecter nos familles et nos cultures.
Mais aussi, maintenant, des politiques d’immigration ont déplacé et fait obstacle à notre culture même, et à nos vies le long de cette frontière internationale. 120 km de frontière U.S./Mexique sont adjacents, des deux côtés de la frontière, aux terres O’odham. Nous avons des terrains traditionnels pour des cérémonies et pour des visites de communautés. Tout cela a été frappé, non seulement par la formation militaire U.S. appelée Patrouille des Frontières, mais maintenant il y a diverses parties qui ont créé toutes sortes de types de mur, pour essayer de stopper l’immigration, des lois sur l’immigration particulières à cette partie des terres. Ainsi, la question de l’immigration est devenue un obstacle pour les gens. Nous sommes le peuple d’origine du territoire, mais nous sommes violemment attaqués, nous sommes arrêtés, nous sommes détenus, nous sommes déportés, et ce sont justement ces questions d’immigration qui nous frappent.
Maintenant, avec la construction de murs spécifiques, ces tours appelées tours fixes intégrées, construites par une compagnie Israélienne appelée Elbit Systems, violent nos propriétés culturelles. Nous sommes sous surveillance 24 heures par jour, 7 jours sur 7, dans notre communauté. Une de ces tours est juste au-dessus de notre communauté, nous n’avons pas de vie privée pour continuer à mener, en particulier nos cérémonies qui sont restreintes, ou juste d’autres activités de notre communauté. Nous continuons à rester liés avec les autres et à informer le grand public de ce que ces migrations, ces migrations pour les droits humains, se produisent depuis des centaines d’années, et nous résistons toujours, et nous défendons nos modes de vie dans cette région.
La « Voix O’odham Contre le Mur » a débuté quand la Patrouille des Frontières a arrêté des Anciens et leur a demandé de produire des documents pour prouver qui ils étaient. Alors, ces Anciens ont ri, parce qu’ils ne comprenaient pas l’anglais, ils ne comprenaient pas quels documents on leur demandait. Ça a ouvert beaucoup de discussions sur qui nous sommes en tant que peuple Autochtone, et en tant que peuple O’odham, et comment nos droits sont continuellement démantelés, de toutes sortes de manières. Quand le mur à la frontière internationale a été planifié, ils n’ont pas inclus les O’odham. Mais les lois de protection, les lois de protection des Etats-Unis, telles que les lois sur les restes humains, les sites culturels, les lois de protection de l’eau et de l’air, toutes ont été violées pour construire ce mur, pour empêcher nos gens de traverser la frontière. Nous continuons à résister et à nous battre.
Je voulais aussi mentionner que nous avons un rapport publié aujourd’hui, sur Elbit Systems, un rapport sur les violations de nos droits humains et culturels. Vous pouvez le trouver sur notre site, et envoyer des lettres sur les droits des O’odham.
J’aimerais vraiment parler plus longtemps, mais j’aimerais aussi entendre ce que disent les autres peuples. Donc, je suis ici par solidarité avec les Yoeme [Yaqui], qui ont perdu beaucoup de guerriers cette année, je suis ici comme alliée des Zapatistes, mes camarades, je suis ici avec tous les défenseurs du territoire, de l’eau et de Notre Mère la Terre. Merci.
Par Ofelia Rivas, Tohono O’odham
Publié sur Censored News
6 novembre 2020
Traduction Christine Prat
Nous vivons dans une société sans conscience. Les morts sont commémorés et enterrés, des mères et des pères, des Grand-mères et des Grands-pères, et des enfants. C’est irresponsable de déterrer quelqu’un de sa tombe, pour une voie d’eau faite par l’homme, un terrain de golf, un bâtiment et de la technologie pour la frontière, ou n’importe quel progrès économique ou des développements similaires, pour le divertissement humain, l’avancement de l’humain et la prétendue évolution humaine continuellement névrotique.
Dans le monde du peuple premier, du peuple autochtone, du peuple O’odham (Le Peuple) une personne enterrée n’est pas dérangée et beaucoup de sépultures ne sont pas indiquées. C’est seulement à partir de l’assimilation et de l’endoctrinement par des religions étrangères que les tombes ont des croix et des signes indicatifs et sont confinées dans un site désigné.
Le monde de la conscience vivante O’odham a été fortement dérangé d’innombrables fois, quand un parent enterré, enterré depuis des milliers de décennies, a été dérangé. C’est une période de très grand chagrin pour les ancêtres qui sont déterrés, déplacés, examinés et catégorisés, et entreposés dans des boîtes. C’est scandaleux de fouiller ces restes déterrés, de prendre leurs objets personnels et de les vendre pour un profit individuel.
Le gouvernement des Etats-Unis a opportunément mis de côté toutes les lois de protection, les lois, les règlements et les protocoles créés par son système de contrôle. Les Etats-Unis ont mis ces lois de côté pour autoriser les pratiques déjà anciennes, de pillage de tombes, de vol de poteries, et autres soi-disant objets archéologiques qui appartiennent aux morts.
Les gens de ma génération sont témoins et ont effectué des offrandes pour honorer les ancêtres de la manière qui convient, restreinte et privée. C’est une coutume O’odham que nous considérons comme sacrée, bien qu’au cours de ma vie beaucoup de violations ont eu lieu, des violations des prières d’origine et des discussions publiques d’un savoir qui doit être restreint à certains et des informations restreintes à un genre.
Les Anciens ont continué dans le respect absolu de la restriction du savoir et des références à des cérémonies restreintes et des restrictions par genre pour les sites sacrés et les informations, mais dans la période récente, ces violations ont créé sans nécessité du travail de réparation et de purification. J’ai vu une femme révéler des informations destinées à une catégorie restreinte et j’ai vu des non-O’odham utiliser des objets sacrés et chanter des chants ne devant être chantés que par une catégorie restreinte de gens.
Autrefois, nous étions un peuple très discipliné, en ce qui concerne la protection du sacré et tenions en haute estime ces informations devant bénéficier à tous les O’odham et à toute vie. En fait, il y avait très peu de documentation sur les O’odham et c’était souvent mal documenté et mis dans des sous-catégories erronées, par exemple être appelés Pima, comme dans le livre La Révolte Pima.
Tout le reste des Etats-Unis et le monde savaient très peu de choses sur la Nation Tohono O’odham, autrefois appelée la Tribu Papago, jusqu’au lendemain du 11 septembre 2001. Il fut déclaré que le mode de vie Américain devait être protégé des terroristes, ce qui a directement touché près de 120 km de frontière internationale, c’est-à-dire les terres O’odham. Avant le 11 septembre, les O’odham avaient toujours ignoré la frontière internationale qui divise des communautés, des gens et des villages, et ils ont continué à voyager à travers leurs territoires. Tous ces changements récents sont causés par la militarisation complète de la réserve et des communautés aux alentours. Ce sont des restrictions de la mobilité, et des lois sur la régulation de l’immigration sont utilisées pour attaquer et harceler physiquement et verbalement, surveiller et mettre en danger les vies des O’odham.
La terre de nos pays d’origine est devenue un terrain de jeu pour les agents de la Patrouille des Frontières, pour jouer avec leur équipement militaire du gouvernement, ce qui menace le mode de vie O’odham jusqu’à un point critique. Les cérémonies, le système de nourriture naturelle et le bien-être même des O’odham sont fortement touchés par la soi-disant tactique de guerre de faible intensité contre les terres et les gens.
Photo : Elbit Systems, un sous-traitant Israélien responsable de la sécurité de l’Apartheid en Palestine, détruit un site funéraire et des lieux de cérémonie Tohono O’odham pour construire des tours d’espionnage fixes
Ceci est un message appelant les gens de conscience, à reconnaitre une fois de plus ces atrocités continuelles et tenir responsables tous les militaires du Gouvernement des Etats-Unis appelés patrouilles des frontières, et tous leurs composants, comme tous leurs sous-traitants : le Corps des Ingénieurs des Etats-Unis, Elbit Systems et Meridian Engineering, et tous les contrôleurs d’élite.
Ensuite, je mets au défi les jeunes Autochtones d’aujourd’hui, qui sont intégrés dans ce système, éduqués, ont des ressources et des capacités médiatiques, de créer directement des lois de conscience Autochtone. Ils ont les moyens et les capacités de créer une législation et de réécrire des lois et des réglementations, sans les échappatoires rhétoriques et opportunistes, pour la survie de notre génération future.
En toute solidarité,
Ofelia Rivas
P.O. Box 1835
Sells, AZ 85634
http://tiamatpublications.com/
Ofelia Rivas a fondé il y a longtemps Voix O’odham Contre le Mur, et elle vit sur sa terre natale, dans la Nation Tohono O’odham. Ofelia a passé sa vie à lutter pour les droits humains et pour stopper la militarisation de son territoire.
©Ofelia Rivas. Aucun extrait de cet article ne peut être utilisé en aucune façon sans autorisation.
Ofelia Rivas est la fondatrice de Voix O’odham Contre le Mur et elle porte de la nourriture du côté sud de la frontière pendant la pandémie.
O’odham VOICE Against the WALL
Par Censored News
14 Septembre 2020
O’odham Solidarity Website
Traduction Christine Prat
En mai 2002, Ofelia Rivas a collecté ses propres fonds pour participer au premier et aux quatre forums consécutifs, du Forum Permanent des Nations Unies pour les Questions Autochtones à New-York, pour donner des informations sur les violations des droits humains dans les communautés O’odham le long de la frontière Etats-Unis/Mexique.
Après le 11 septembre 2001, la Patrouille des Frontières des Etats-Unis a commencé à commettre des attaques violentes persistantes contre les O’odham et imposé des restrictions aux droits des O’odham de traverser librement la frontière par les trajets O’odham traditionnels.
Après avoir épuisé diverses possibilités locales, Ofelia a fait campagne continuellement dans les médias pour que les O’odham et autres peuples traditionnels vivant des deux côtés, passent la frontière pour les cérémonies.
Il s’en est suivi un blackout total des médias par les autorités, mais Voix O’odham Contre le Mur a invité le New York Times, le Los Angeles Times, et, à l’international, le Guardian et Reuters à venir sur la petite terrasse d’Ofelia pour parler de ces questions de violations des droits humains, de restriction de la mobilité, du déplacement et des arrestations et déportation de O’odham à l’intérieur des territoires O’odham traditionnels.
Un petit groupe a protesté contre l’arrivée de plus d’agents de la patrouille des frontières et le point de contrôle illégal à la frontière est de la Nation Tohono O’odham.
Voix O’odham Contre le Mur est un petit groupe de gens traditionnels de la base. Ofelia les a représentés aux Nations Unies, mais aussi en Bolivie, au Sommet Mondial Autochtone sur le Changement Climatique, où elle a été distinguée et a fait partie d’un groupe de 7 présidents chargés d’écrire les Droits de Notre Mère la Terre, un texte présenté aux Conseil Général des Nations Unies par le Président Bolivien Evo Morales.
En 2010, Ofelia a participé à la Conférence des Nations Unies sur le Changement Climatique, à Cancun, au Mexique, où les Etats-Unis ont empêché tous les observateurs inscrits d’assister à toute la session.
Après Standing Rock, Ofelia a été déléguée à la Session Générale de la Commission Mondiale sur les Droits Humains, en Jamaïque, pour présenter les impacts de la militarisation dans les territoires des communautés Autochtones, et les attaques comme celles contre les terres O’odham et le rassemblement de prières pacifique à Standing Rock.
Plus récemment, il y a des projets de soutien continu aux O’odham vivant le long de la frontière U.S./Mexique, comme des livraisons de nourriture vitales et des voyages pour remettre des documents aux gouvernements locaux, pour les informer de la maltraitance et des intrusions continuelles dans les communautés, et des attaques dangereuses contre les O’odham.
Ofelia n’est soutenue que part des amis et soutiens de longue date. Voix O’odham Contre le Mur et le Collectif de Femmes O’odham soutiennent la livraison annuelle de jouets. Ces organisations sont à but non-lucratif. Tous les dons sont gérés et utilisés uniquement au profit des O’odham.
Dans cet article, nous témoignons du travail local et international d’Ofelia Rivas, fondatrice de Voix O’odham Contre le Mur.
En ces temps critiques de pandémie et de dangereux conflit à propos d’activités illégales à la frontière, de nombreuses organisations ont commencé à imiter notre travail de si longtemps et à créer des sites de collecte de fonds sur internet. Ces nouvelles organisations ne travaillent pas avec ou en association avec les habitants locaux ni avec les gens vivant dans les territoires O’odham touchés.
Nous vous demandons de faire les dons que vous pouvez pour soutenir notre travail. Nous sommes dans le besoin. Cette année nous avons dépensé 800 dollars pour acheter de la nourriture et payer le carburant pour aider les gens des deux côtés de la frontière. Nous avons aussi dépensé 600 dollars pour la réparation de véhicules pour pouvoir continuer notre travail. Nous apprécions sincèrement et à l’avance tout soutien.
La VOIX O’odham Contre le MUR protégera toujours ses Anciens et tous les membres de la communauté contre l’exploitation et la coercition.
En lire plus, en français sur ce site, en anglais sur le site d’Ofelia où vous pouvez aussi faire des dons.
Par Brenda Norrell
Censored News
Publié le 10 mai 2020
Traduction Christine Prat
Ofelia Rivas, Tohono O’odham : La Table Ronde avec des Autochtones d’Arizona était une stratégie politique malavisée et raciste pour minimiser la vérité
PHOENIX, Arizona – Ofelia Rivas, Tohono O’odham, dit que la Table Ronde Autochtone que le Président Trump a tenue avec deux des leaders des 22 Nations Autochtones d’Arizona n’a été qu’une des combines racistes scandaleuses de Trump pour minimiser la vérité.
« Il y a plus de 574 Nations Autochtones dans l’Ile de la Tortue, dont 22 en Arizona. Trump prétendant s’occuper du problème sanitaire Indien à la Table Ronde n’est qu’une de stratégie politique scandaleuse et raciste de plus pour minimiser systématiquement la réalité des faits » dit Ofelia Rivas à Censored News.
« Toutes les Nations Autochtones sont gravement touchées par la pandémie. Mais mettre un mini-pansement sur un système de santé manquant déjà terriblement de fonds, ajouté à des centaines d’années de gestion déplorable, ne fait que le mettre au grand jour, en vision panoramique. »
« Le fait qu’il n’y ait eu que deux représentants pour les 22 Nations d’Arizona est une autre combine scandaleuse de Trump pour minimiser la vérité. »
Ofelia Rivas, Tohono O’odham, est la fondatrice de O’odham Voice against the Wall [Voix O’odham contre le Mur]. Elle a témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme, en Jamaïque, en 2019, pour dénoncer la militarisation de son territoire et des exactions des agents de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis dans la Nation Tohono O’odham.
Ofelia a dénoncé les tours d’espionnage Israéliennes – des tours fixes – qui sont actuellement construites en territoire O’odham par la compagnie d’armements Israélienne sous-contrat, Elbit Systems, responsable de la sécurité de l’Apartheid en Palestine.
Les sites où les tours sont construites incluent un site funéraire et un site cérémoniel dans la Nation Tohono O’odham. La construction de tours doit avoir lieu dans des communautés O’odham éloignées de la frontière, dans une région où des O’odham traditionnels vivent. Les agents de la Patrouille des Frontières pourront voir les maisons des O’odham traditionnels sur leurs laptops, si cette construction/destruction continue. Déjà, des agents de la Patrouille des Frontières harcèlent des femmes et des anciens traditionnels dans ces communautés.
Le contrat pour construire les tours intégrées a été attribué par le Service de la Sécurité Intérieure sous le gouvernement Obama, et prolongé sous le gouvernement Trump. Le gouvernement élu Tohono O’odham a approuvé la construction des tours d’espionnage sur le territoire au printemps 2014, ignorant les objections des O’odham traditionnels.
Le mardi 5 mai, au cours d’une ‘Table Ronde Autochtone’, Trump a rencontré le Vice-président Navajo Myron Lizer, et son épouse Lady Dottie Lizer, et le dirigeant de la Réserve de Gila River, Stephen Lewis, Akimel O’odham.
Au cours de la ‘Table Ronde’, Trump a fait l’éloge du Mur-frontière. Aucun des dirigeants tribaux n’a objecté ni défendu les droits des Autochtones, ni parlé du fait que Monument Hill – un site funéraire O’odham – ait été dynamitée, au cours de la construction du Mur, le mois dernier. L’explosion s’est produite alors que le Président Tohono O’odham Ned Norris était à Washington pour témoigner contre la construction du mur-frontière.
Monument Hill se trouve sur le site du Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue, sur la frontière de l’Arizona, et celle de la Nation Tohono O’odham. Actuellement, Trump a suspendu toutes les lois fédérales de protection, des sites sacrés Autochtones, des espèces menacées et de l’environnement, entre autres pour poursuivre la construction du mur-frontière dans le fragile Désert de Sonora.
Pendant la ‘Table Ronde’, ni le Vice-président Navajo Lizer, ni le dirigeant de Gila River Lewis ne se sont exprimés contre la destruction des sites sacrés Autochtones, ni celle des espèces protégées, ni pour la protection du sol, de l’eau et de l’air.
Pendant ce temps, les fonds pour les Nations Amérindiennes touchées par le coronavirus ont été retardés.
La Nation Navajo et 10 autres Nations Autochtones ont déposé plainte pour obtenir les fonds fédéraux qui leur sont alloués. La Nation Navajo a dit que la plainte visait à bloquer une combine des Etats-Unis pour envoyer les fonds prévus pour le coronavirus à des Compagnies Autochtones d’Alaska, dont les actionnaires ne sont pas tous Indiens.
Le Ministre de l’Intérieur était impliqué dans la combine, il avait été autrefois employé comme lobbyiste par les Compagnies Autochtones d’Alaska. Les Compagnies Autochtones d’Alaska détiennent des contrats du gouvernement des Etats-Unis avec ICE et des centres de détentions [pour migrants], ainsi que des contrats pour des mines et des oléoducs.
Carte d’Arizona, à l’extrême sud, le Mur et les endroits dévastés
Article et photos Ofelia Rivas, Tohono O’odham
Spécial Censored News
Publié le 30 avril 2020
Traduction Christine Prat
Ofelia Rivas et sa famille s’efforcent de faire parvenir de la nourriture à leurs familles du côté mexicain de la frontière, dont ils sont maintenant séparés par le Mur…
“A cause d’une barrière illégale, nous avons dû faire passer l’aide à pied”
C’est en quelque sorte difficile de commencer cette histoire, nous ne sommes pas des guerriers de Facebook. Nous suivons seulement la voie de nos ancêtres, nous aidons toute personne et nous partageons ce que nous avons. Les frontières politiques Internationales ne nous arrêtent pas.
Les décennies de négligence des communautés O’odham côté sud de cette frontière sont une honte. L’ensemble des O’odham a perdu d’immenses territoires importants culturellement, et absolument vitaux pour les vies de tous les O’odham.
Des générations de jeunes O’odham n’ont jamais mis les pieds sur les plages, ni grimpé sur les montagnes pour cueillir de la nourriture et des plantes médicinales, ils ne connaissent même pas les noms de ces endroits.
Chemin vers le sud, dans le territoire O’odham qu’ils appellent Sonora, au Mexique
Les institutions qui montrent des cartes des terres O’odham s’arrêtent abruptement à cette frontière politique. Le système politique crée des documents supposés guider et faire autorité, comme la Constitution Tohono O’odham qui affirme implicitement que tous les O’odham sont unis, que la culture O’odham est protégée, comme tous les documents de ce genre, qui ne sont que des mots écrits et souvent répétés méthodiquement, sans aucun lien ou compréhension.
Dans ces temps féconds pour les entreprises qui jouent à la roulette, les terres du sud ne sont qu’un inconvénient pour les politiciens qui doivent écrire quelques mots et obtenir un budget pour aller au Mexique tous frais payés.
Pendant ce temps, les O’odham vivent sans eau vraiment potable et sans électricité, et très souvent sans nourriture.
Nous ne travaillons qu’avec des dons.
« Nous n’avons pas de comptes Go Fund Me et nous ne sommes pas un club à-but-non-lucratif. La compassion est une grande vertu O’odham. »
Vous pouvez donner par PayPal au Projet de Solidarité O’odham, sur le site « O’odham VOICE Against the Wall » :
http://tiamatpublication.com/
Écrire à Ofelia Rivas : PO. Box 1835, Sells, Arizona 85634
Email : 4oodhamrights@gmail.com
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