Par Ofelia Rivas, Tohono O’odham
Article ©Ofelia Rivas
Sur Censored News
20 février 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Phoenix, Arizona – Les O’odham (les gens) sont descendants des Huhu-k’am (ceux qui sont partis). Les anciens étaient des architectes de grandes communautés dans toute la vallée de ce qui est devenu maintenant la métropole de Phoenix, qui s’étendait de ce qu’on appelle la ville Serpent et la Grande Maison, le long de la Rivière Gila, aux quartiers de luxe de Tucson et à l’est de Benson, en Arizona, aux Chihuahua du Nord, au Mexique, et jusqu’à la mer.
Les anciens construisaient de grands villages situés stratégiquement pour le commerce, mais aussi pour le bien-être et la santé. Les Huhu-k’am créèrent et utilisèrent des systèmes d’irrigation très étendus, certains sont encore utilisés aujourd’hui comme canaux par la ville de Phoenix, d’autres sont devenus d’importantes autoroutes.
Ils cultivaient une grande variété de graines anciennes que les O’odham plantent encore aujourd’hui. Les gens d’autrefois faisaient des poteries et de la vannerie remarquables, qui étaient à la fois fonctionnelles et esthétiques.
Les ancêtres lointains pratiquaient l’astronomie appliquée au Him’dag, le mode de vie. Ces grandes réalisations d’une société dépendent de relations amicales avec d’autres sociétés, la pratique d’organisations gouvernementales fondées sur l’égalité, pour le bien-être général de la population, et la mise en pratique du mode de vie, qui signifie voir toutes vies comme égales et essayer de vivre en harmonie à tous les niveaux, personnel, familial et communautaire.
Les sépultures de ces honorables gens ont été récemment profanées pour construire un immeuble d’appartements modernes pour les membres désavantagés de la société d’aujourd’hui.
Les Huhu-k’am et leurs descendants, les O’odham, n’ont jamais ouvert de tombes ni pratiqué aucune forme de déplacement d’une personne du site de sa sépulture.
Aujourd’hui, un rituel de réinhumation a été créé par un groupe spécifique, le « groupe de Réinhumation » pour apaiser l’état fédéral et l’état d’Arizona qui dominent les terres, et satisfaire à l’interprétation du règlement fédéral de rapatriement.
Cependant, dans tout le rituel et les manœuvres du soi-disant protocole, l’humanité n’est pas comprise.
C’est inhumain et illégal de déterrer des morts de leurs sépultures, c’est inhumain et illégal de voler les objets personnels dans ces tombes. C’est inhumain de stocker des restes humains.
Les systèmes de gouvernements tribaux d’aujourd’hui, corrompus et compromis, ne se contentent pas d’opprimer leur propre peuple, ils construisent des entrepôts à des millions de dollars, pour y entreposer des restes humains et des objets personnels appelés artéfacts funéraires.
En 2022, où est la législation concernant cet héritage ancien, pour des sociétés étrangères qui dominent les terres, et manipulent avec des dollars, pour ouvrir des tombes dans cette société soi-disant développée.
Où est l’application de la loi pour protéger ces restes humains anciens. Où sont les groupes de réflexion juridiques Autochtones et les législateurs Autochtones, pour se préoccuper de cette profanation continue de notre peuple, de l’héritage de notre prochaine génération.
Les O’odham qui pratiquent le Him’dag sont accablés par les dégâts continuels faits à l’équilibre naturel, maintenant défini comme équilibre « spirituel ».
En soutien à tous les défenseurs et tous les résistants.
Le Service des Forêts profane le Feu Sacré sur les Pics San Francisco, après s’être livré à des insultes du même genre lors d’une cérémonie Winnemem Wintu en Californie
Par Brenda Norrell, Censored News
Merci à Indigenous Action Media et aux Winnemem Wintu
Traduction Christine Prat
Lundi 9 juillet 2012
FLAGSTAFF, Arizona – Des agents armés du Service des Forêts de Coconino et des sheriffs du Comté de Coconino ont profané le Feu Sacré au cours d’une cérémonie célébrée par des Amérindiens sur les Pics San Francisco vendredi dernier.
Le Chef Lakota Arvol Looking Horse, Gardien de la 19ème Génération de la Pipe Sacrée du Bison Blanc, était présent parmi les chefs spirituels lorsque le Feu Sacré a été profané.
Parlant de l’importance du Feu Sacré, les hommes et femmes Médecine Autochtones ont dit : « Nous avons été placés sur nos terres en tant que Nations Aborigènes Autochtones des Peuples avec des instructions et des responsabilités sacrées mises en nous par le Créateur pour suivre les Lois du Créateur ».
Bien qu’un permis ait été délivré pour la cérémonie, le chef du Département de la Forêt de Coconino a apparemment changé d’avis. D’après Indigenous Action Media, des agents des forces de l’ordre sont arrivés armés d’un K-9 et une personne a été citée à comparaître.
L’action du Service des Forêts en Arizona était en tous points similaire à celle, insultante et trompeuse, commise quelques jours auparavant par des agents du Service des Forêts, au cours d’une cérémonie des Winnemem Wintu en Californie.
Un permis délivré pour la fermeture d’une rivière, initialement pour protéger une cérémonie sacrée de Maturité, a été utilisé contre les Winnemem Wintu, qui ont été cités à comparaître.
« L’Agent Forestier Régional Suppléant Becki Heath nous avait dit avant la cérémonie que les forces de l’ordre n’utiliserait pas notre fermeture de la rivière contre nous. Mais en fait, notre Chef a eu deux citations à comparaître pour avoir conduit une cérémonie que nous célébrons depuis toujours » ont déclaré les Winnemem Wintu ce jour. [Voir http://bsnorrell.blogspot.com/2012/07/forest-service-issues-citations-to.html]
Sur les Pics San Francisco, en Arizona, des officiels du Service des Forêts des Etats-Unis ont menacé des leaders spirituels, des hommes et femmes Médecine et des Anciens de suites judiciaires s’ils entretenaient le feu sacré lors d’une cérémonie, sur ces Pics sacrés pour 13 Nations Amérindiennes, parmi lesquelles les Navajos, les Havasupai, les Hualapai, les Hopi et les Pueblos.
Les Amérindiens rassemblés ont publié une déclaration à propos de la profanation. La profanation viole les lois sur la liberté religieuse des Amérindiens.
« Bien qu’une fermeture volontaire pour le Rassemblement Culturel Traditionnel ait été initialement accordée par le Superviseur de la Forêt de Coconino, M. Earl Stewart, ce monsieur a apparemment changé d’avis et émis des menaces au premier jour de la cérémonie, qui devait en compter quatre, le 4 juillet 2012 ».
« Lorsqu’ils furent confrontés aux officiels du Service des Forêts, des membres du Conseil des Anciens et des Hommes et Femmes Médecine, le groupe qui présidait le Rassemblement Culturel Traditionnel, ont invité les officiels du Service des Forêts à se réunir avec eux pour résoudre le problème posé par le feu cérémoniel. Mais le Superviseur de la Forêt de Coconino Stewart a indiqué dans une lettre datée du 5 juillet 2012 « ne pas se conformer [à ses nouvelles dispositions – NdT] entraînerait des citations à comparaître pour avoir fait du feu et/ou campé pendant une période de restrictions sur un site fermé, sans permis spécial ».
Le Conseil des Anciens et Hommes et Femmes Médecine s’était efforcé d’informer les responsables de la Forêt Nationale de Coconino depuis décembre 2011 et avait à nouveau rencontré des gens du Service des Relations Tribales de Coconino le 27 février et le 21 juin 2012 pour répondre à d’éventuelles questions et s’assurer que le Service des Forêts était pleinement conscient des activités du Conseil.
Le 17 mai 2012, le Service des Forêts a été informé qu’un feu sacré était un élément central du Rassemblement Culturel Traditionnel.
Voir la déclaration officielle des Anciens et Hommes et Femmes Médecine :
https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=836