Par VOIX O’odham Contre le MUR
Publié sur Censored News
Photo Brenda Norrell
Traduction Christine Prat
Cat Mountain Lodge, contact@catmountainlodge.com
Site: www.catmountainlodge.com
Ofelia Rivas, www.solidarity-project.org
Dan Todd, langgore.dt@gmail.com
Dates: du 27 février au 26 mars 2016
TUCSON, Arizona – VOIX O’odham Contre le MUR annonce un évènement de soutien, présentant des poètes nouveaux ou déjà célèbres, des écrivains et des universitaires, à Tucson, à Cat Mountain Lodge – un des dix meilleurs gites à Tucson, d’après Trip Advisor – du 27 février au 26 mars.
Simon J. Ortiz, Pueblo Acoma, et Laura Tohe, poète lauréate 2015-2017 de la Nation Navajo, sont les têtes d’affiche de la série de Conférenciers Prestigieux 2016. Il y aura également le poète Ruben Cu:uk Ba’ak et les universitaires Dr. Julian Kunnie de l’Université d’Arizona et John Zerzan.
Ofelia Rivas, fondatrice de VOIX O’odham Contre le MUR, s’exprimera lors de toutes les manifestations. VOIX O’odham Contre le MUR est solidaire de tous les O’odham du Sud-ouest de l’Arizona et du Nord du Sonora pour maintenir la culture traditionnelle et les terres ancestrales dans les régions où elles sont illégalement occupées par les Etats-Unis et le Mexique. Depuis 2003, l’organisation a lutté contre la militarisation de la frontière et pour les droits garantis par les lois inhérente, nationale et internationale, et a fait des rapports sur les infractions contre les peuples autochtones en terre O’odham.
Simon J. Ortiz, Pueblo Acoma, qui s’exprimera le 26 mars, est l’une des personnalités clé de la deuxième vague de ce qui a été appelé la Renaissance Amérindienne. Il est l’un des poètes Amérindiens les plus respectés et les plus lus. Auteur de 25 livres, Ortiz est actuellement Professeur d’Anglais et d’Etudes Amérindiennes à l’Université d’Etat d’Arizona.
Les œuvres de Laura Tohe, qui parlera le 19 mars, ont été publiées dans les magazines Ploughshares, New Letters, Red Ink, World Literature Today, et beaucoup d’autres. Elle est professeur d’Anglais à l’Université d’Etat d’Arizona et sa publication la plus récente est Code Talkers Stories (2012), une histoire orale des Navajo ‘parlant en code’ [pendant la 2e guerre mondiale].
Ruben Cu:uk Ba’ak, Tohono O’odham, qui s’exprimera le 12 mars, est poète et écrivain en prose et est récemment diplômé en économie du pays Tohono O’odham.
Le Dr. Julian Kunnie, invité le 5 mars, est professeur d’études Religieuse, Latines Américaines, Moyen-Orientales et Nord-Africaines à l’Université d’Arizona. Il est auteur de nombreux articles publiés dans divers magazines et livres reconnus internationalement. Son dernier livre est The Cost of Globalization: Dangers to the Earth and Its People [Le Coût de la Mondialisation: Dangers pour la Terre et ses Habitants] (2015).
John Zerzan, qui parlera le 27 février, a milité dans le mouvement antiautoritaire depuis les années 60 et a développé une théorie de la technologie et de la civilisation qui met en lumière leur aspect régressif. Son livre le plus récent est Why Hope ? The Stand Against Civilization [Pourquoi Espérer? Prendre Position Contre la Civilisation] (2015).
Liens:
Mines d’uranium
Fuites de déchets dans la rivière Animas
Combat du Bastion Apache contre la mine de cuivre de Rio Tinto
Communauté Indienne de Gila River
Dangers de l’utilisation d’eau recyclée
Contacts:
Reuben Cruz (+01 773) 747-2700 ou intoxicatedmc@hotmail.com
Owe Aku IJP +01 720 469-1178 ou oweakuinternational@me.com
www.oweakuinternational.org
REMPLACER LE ‘JOUR DE COLOMB’ PAR LE ‘JOUR DES AUTOCHTONES’ A FLAGSTAFF, ARIZONA
La ‘Journée de Christophe Colomb’ – ‘Colombus Day’ – a été célébrée par certaines villes des Etats-Unis depuis le 18ème siècle. C’est devenu un jour de congé pour tous les Etats-Unis en 1937. Pour les Autochtones, et tous ceux qui ont un sens de l’humanité, c’est une intolérable célébration du début du plus grand génocide de tous les temps. Les Autochtones et ceux qui les soutiennent militent depuis longtemps déjà pour que cette célébration soit remplacée par une ‘Journée des Peuples Autochtones’. C’est déjà le cas dans plusieurs villes des Etats-Unis. La question est actuellement discutée à Flagstaff, Arizona.
Christine Prat
COMMUNIQUE DE PRESSE
Mardi 16 février 2016
Par Klee Benally
indigenousaction@gmail.com
Traduction Christine Prat
Une ‘Journée des Peuples Autochtones’ doit être envisagée par le Conseil Municipal de Flagstaff le 23 février, un rassemblement est prévu
FLAGSTAFF, Arizona – Le Conseil Municipal de Flagstaff doit discuter et voter sur une proposition de Journée des Peuples Autochtones, le 23 février à 18h. Il y aura un rassemblement pour rappeler les injustices auxquelles sont confrontés les Autochtones à Flagstaff, et en soutien à la proposition, avant la réunion du Conseil Municipal, à 17h, devant la Mairie, à l’angle de la Route 66 et de la rue Humphrey.
La conseillère municipale Eva Putzova avait initialement proposé de déclarer une Journée des Peuples Autochtones en octobre 2015, mais a retiré sa proposition après que des Autochtones aient appelé à une action efficace pour remédier aux injustices envers les Amérindiens. La proposition comprend maintenant un processus en trois étapes avec des audiences publiques, des rapports, et un plan fondé sur les contributions des audiences publiques.
Dans une déclaration précédente, signée par des membres de la communauté et des professeurs de l’Université du Nord de l’Arizona (NAU, Flagstaff), des objections ont été exprimées sur le fait de célébrer les Peuples Autochtones sans remédier aux injustices toujours existantes. La déclaration appelait à « décréter une Journée des Peuples Autochtones comme jour où une politique précise serait mise en pratique pour mener à des changements significatifs du système, avec divers Autochtones au cœur des prises de décisions, et des objectifs mesurables, des délais clairement fixés et une responsabilité sérieuse. Une célébration sera possible quand ces mesures auront été adoptées. »
« Les Peuples Autochtones font depuis longtemps partie de la communauté de Flagstaff, cependant nos vies et nos cultures ont été sérieusement malmenées ici, tant historiquement que maintenant. » dit Belinda Ayse, habitante de Flagstaff et étudiante à la NAU. « Si nous nous penchons sur les statistiques officielles d’arrestations par la police, nous constatons qu’il existe un profilage racial hors de proportions. En plus, nos parents dans la rue risquent la mort chaque hiver. Notre montagne sacrée est profanée. Nos vies et nos cultures sont constamment menacées par les décisions politiques prises à Flagstaff. »
Le Rapport Annuel de la Police de Flagstaff pour 2014 montre que sur 7379 arrestations, 45% c’est-à-dire 3044 concernaient des Amérindiens. D’après le Recensement de 2010, 7704 Autochtones habitent Flagstaff.
En 2012, après que la Commission des Droits de l’Homme Navajo ait organisé des audiences sur la violence et la discrimination contre les Autochtones de Flagstaff auxquelles aucun membre du Conseil Municipal n’ait assisté, un Mémorandum a été signé avec la Ville pour améliorer les relations interraciales, mais les critiques affirment que ça n’a rien changé.
L’an dernier, près d’une douzaine de villes des Etats-Unis et tout l’état d’Alaska ont rebaptisé ‘Columbus Day’ [Journée de Christophe Colomb] ‘Journée des Peuples Autochtones’.
« La Journée de Christophe Colomb est un faux problème vu que Flagstaff ne la célèbre pas formellement de nos jours. » dit B. Ayze, « Nous voulons que Flagstaff rejoigne d’autres communautés dans tout le pays qui entreprennent d’améliorer les relations. La proposition de la Conseillère Municipale Putzova de célébrer une Journée des Peuples Autochtones pourrait aller dans cette direction. Nous ne pouvons imaginer que quiconque soit opposé à un processus qui promeut un dialogue sain devant mener à plus de justice et de réconciliation dans cette communauté. » dit B. Ayze.
Liste partielle des villes qui célèbrent actuellement une Journée des Peuples Autochtones le second lundi d’octobre :
Californie: Berkeley, Sebastopol, Santa Cruz & San Fernando
Minnesota: Minneapolis, St. Paul & Grand Rapids
New York: Newstead & Akron
Michigan: Traverse City
Oregon: Portland
Washington: Seattle
Nouveau Mexique: Albuquerque
Colorado: Durango
Caroline du Nord: Carrboro
Maine: Belfast
LEONARD PELTIER: ‘QUARANTE ANS EN PRISON’
‘Le 6 février, j’aurai été incarcéré depuis 40 ans! J’ai 71 ans et je suis toujours dans un pénitencier de haute sécurité.’ Leonard Peltier
Leonard Peltier
International Leonard Peltier Defense Committee
Publié sur Censored News
6 février 2016
Traduction Christine Prat
Salutations à vous, amis, soutiens et à tous les Peuples Autochtones.
Que pourrais-je dire que je n’aie pas déjà dit avant? Je suppose que je peux commencer par dire ‘à plus tard’ à tous ceux qui sont décédés au cours de l’année passée. Nous, les Autochtones, n’aimons pas dire leurs noms. Nous croyons que si nous prononçons leurs noms, çà troublera leur voyage. Ils pourraient se perdre et leurs esprits errer pour toujours. Si trop de gens les appellent, ils essaieront de revenir. Mais leurs esprits savent que nous pensons à eux, alors tout ce que je dirai est ‘bon voyage et j’espère vous voir bientôt’.
Le 6 février, j’aurai été emprisonné pendant 40 ans! J’ai 71 ans et je suis toujours dans un pénitencier de haute sécurité. A mon âge, je ne suis pas sûr d’avoir encore beaucoup de temps.
J’ai gagné 4 ou 5 ans pour bonne conduite que personne ne semble vouloir reconnaître. Ça ne compte pas, je suppose? Et quand j’ai été condamné, le temps moyen pour ceux condamnés à perpétuité avant de pouvoir obtenir une libération conditionnelle était de 7 ans. Ça signifie que j’ai fait près de 6 fois perpétuité et je devrais avoir bénéficié d’une libération conditionnelle il y a très longtemps. Ensuite, la libération est obligatoire au bout de 30 ans de détention. J’ai fait 10 ans de plus. Le gouvernement n’est pas censé changer les lois pour vous garder en prison – SAUF si vous êtes Leonard Peltier, apparemment.
Maintenant, on me dit que je resterai à l’USP Coleman jusqu’en 2017, quand on décidera que je peux aller dans un établissement de sécurité normale – ou PAS. Mais, vous pouvez vérifier, j’ai été classé comme prisonnier à risque modéré depuis plus de 15 ans, et le règlement dit que les prisonniers âgés doivent être placés dans des établissements moins dangereux. Mais PAS si vous êtes Leonard Peltier, je suppose.
Vous vous souvenez sans doute que l’histoire de ma demande de clémence est longue. Ma première demande était adressée à Jimmy Carter. Il l’a rejetée. Ronald Reagan a promis au Président Mikhaïl Gorbatchev qu’il me libèrerait si l’Union Soviétique relâchait un certain prisonnier, mais Reagan est revenu sur sa promesse. George H.W. Bush n’a rien fait. La demande suivante était adressée à Bill Clinton. Il a terminé son mandat sans rien entreprendre bien que la Procureur ait mené une enquête qui a duré 11 mois (habituellement ça prend 9 mois) et on nous a dit qu’elle avait recommandé la clémence. George W. Bush a nié cet avis en 2009. Et pour chaque demande, le FBI est intervenu pour bloquer le décret. C’est totalement illégal!
Aujourd’hui, je suis confronté à un autre dilemme – un anévrisme de l’aorte abdominale (AAA). Il est de la taille d’une pile AAA. Le docteur me dit que s’il éclate, je risque de mourir d’hémorragie. En plus, c’est très proche de la moelle épinière et je pourrais rester paralysé. La bonne nouvelle est qu’on peut le traiter et que l’opération réussit à 96-98%. MAIS je suis dans une prison haute sécurité. Nous ne sommes pas envoyés pour un traitement avant que ce ne soit à un stade terminal.
Alors que le Président Obama terminera la dernière année de son mandat, j’espère qu’il continuera à se battre pour réaliser ses promesses, et qu’il poussera plus loin les progrès faits par son Gouvernement pour travailler en partenariat avec les Peuples Premiers. Ça me donne de l’espoir, que ce Président ait travaillé dur pour consolider la relation de confiance avec les Nations Tribales. Avec VOTRE encouragement, je crois qu’Obama aura le courage et la conviction suffisante pour commuer ma peine et me renvoyer chez moi à ma famille.
En repensant à ces 40 années d’efforts faits pour moi, je suis bouleversé et honoré. Je voudrais remercier tous les soutiens qui ont cru en moi au cours des années. Certains d’entre vous m’ont soutenu dès le début. Vous vous êtes arrangés pour que j’ai des livres à lire et des fonds pour acheter ce dont j’ai pu avoir besoin pour avoir le confort qu’on peut espérer dans un tel lieu. Vous avez aussi fait des dons au comité de défense afin que nous puissions continuer le combat pour ma liberté. Vous avez tous travaillé dur – et vous continuez – pour diffuser l’information sur ce qu’on appelle maintenant la condamnation la plus choquante de l’histoire des Etats-Unis. Il y a des gens qui ont bon cœur dans ce monde, et vous en êtes. Je suis désolé de ne pas pouvoir répondre à toutes vos lettres. Mais je vous remercie pour l’amour que vous m’avez manifesté. Sans cela, je n’aurai jamais pu tenir aussi longtemps. J’en suis sûr.
Je suis convaincu que mon incarcération, les manquements constitutionnels dans mon affaire, et la conduite inqualifiable du gouvernement au cours du procès, sont des problèmes infiniment plus importants que ma vie ou ma liberté. J’ai le sentiment que chacun de vous qui a combattu pour ma libération fait partie d’une lutte plus grande des Peuples Autochtones – pour les Traités, la souveraineté et notre survie même. Si je devais être rappelé, n’abandonnez pas notre lutte, s’il vous plait.
Dans l’Esprit de Crazy Horse…
Doksha,
Leonard Peltier
#89637-132
USP Coleman I
PO Box 1033
Coleman, FL 33521
Une déclaration de deux Akimel O’odham – représentant respectivement ‘Gila River Contre le Périphérique 202’ et le ‘Collectif de Jeunesse Akimel O’odham’- expliquant leur non-participation à une conférence ‘anticapitaliste’ organisée par un groupe se disant anarchiste. Si les organisateurs ont envoyé des invitations à quelques Autochtones ne résidant pas en Arizona, ils ont négligé de consulter les Akimel O’odham, le peuple d’origine de la région de Phoenix.
Vous trouverez d’abord, ci-dessous, le commentaire de Klee Benally – Navajo, anarchiste … – qui est d’ordre plus général, et plus bas la traduction de la Déclaration des représentants Akimel O’odham.
Christine Prat
COMMENTAIRES D’ANDREW PEDRO ET LINDA PALOMA ALLEN, AKIMEL O’ODHAM, ET DE KLEE BENALLY, SUR UNE CONFERENCE PRETENDUMENT ANTICAPITALISTE ORGANISEE PAR DES SOI-DISANT ANARCHISTES
DE LA POSTURE ANTICOLONIALE
Par Klee Benally, publié le 2 février 2016
Cet évènement a été problématique dès le départ.
De la posture Anticoloniale.
Lorsque ça a été lancé sous la forme d’un texte intitulé ‘Soufflez sur les Flammes’, ‘Un Incendie sur la Montagne’ (une foire aux livres Autochtone/Anarchiste que j’avais organisée), Carpe Locus, les organisateurs de cette conférence anticapitaliste à Phoenix, ont été mis au défi par moi-même et un autre Autochtone sur ce qu’ils ne se soient pas engagés de manière significative avec les Autochtones dans le pays desquels ils vivent en colons. Après tout, c’était peut-être le message le plus important pendant ‘Un Incendie sur la Montagne’. Il y a un schéma de pose anticolonialiste perpétué par des groupes comme Carpe Locus et c’est la raison pour laquelle des lieus comme Taala Hooghan Infoshop se sont affirmés comme force opposée (bien que le collectif Taala Hooghan se soit temporairement effondré à cause d’une série de problèmes, entre autres un subterfuge de mâle Blanc). Dans le meilleur des cas, la pose est relativement inoffensive, constituant un vernis assez mince pour laisser voir où ces gens se situent. Au pire, c’est proclamé bruyamment et imposé par-dessus, et malgré, les analyses critiques et les problèmes exprimés (directement ou indirectement) par les Peuples Autochtones. La posture anticolonialiste cherche à se justifier et se légitimer aussi bruyamment que possible, quelquefois sciemment, d’autres fois pour la bonne cause, noyant toute expression Autochtone critique. Habituellement avec le vacarme familier d’une rhétorique visant à délégitimer et mettre la question de côté dans des discussions privées d’individu à individu (qui n’en sont pas plus fiables), des déclarations en ligne exposant le point de vue Blanc (qui signifie ‘nous ferons ce que nous voulons de toutes façons, nous n’avons fait que vous ‘entendre’), ou la tactique la plus courante qui consiste à vous ‘inviter à présenter vos problèmes’. Cette tactique est assimilationniste et extrêmement cynique. Vous voulez que nous apparaissions à votre manifestation pour dire combien c’est problématique, mais cependant ne rien faire qui pourrait changer ce que vous faites en réalité ? Ça n’a strictement rien de radical.
C’est le fascisme de l’alliance colon/blanc, c’est en réalité anti-Autochtone. Cette forme de pose radicale a un besoin tellement désespéré d’être validée qu’elle cherche agressivement ceux qui pourraient s’y conformer, et quand elle les trouve, les objective et capitalise sur leur participation. Ce n’est pas une forme de solidarité, c’est de l’exploitation perverse. C’est de la violence structurelle.
C’est là que la fausse alliance des colonialistes rejoint le capitalisme. Pour être clair, la pose anticolonialiste maintient la suprématie blanche et le capitalisme.
La forme la plus primaire de blanchiment du colonialisme anticolonial résulte en un masque Indien de façade. En l’état actuel, il y aura toujours quelques loups prêts à danser et là où il y a une chance de gagner une position sociale ou du pouvoir par la proximité avec les blancs, les loups sortent.
La pose anticolonialiste prospère grâce à la violence collatérale.
Jouer les radicaux et réduire au silence ceux qui pourraient ne pas être d’accord est le moyen pour la suprématie blanche de se perpétuer. En tant que radicaux, anarchistes, anticapitalistes, antiautoritaires Autochtones, nous en sommes familiers, vu que nous y avons déjà été confrontés et subissons ses coups constamment. Evidemment, nous sommes confrontés tous les jours au fait que nous sommes des gens dont on peut se passer et qui peuvent être éliminés. Les communautés et les lieus radicaux ne font pas exception à moins d’être les nôtres, à moins qu’un long travail en profondeur pour établir des relations dans le combat, pour devenir de vrais complices et pas des ‘alliés’, n’ait été accompli. Mais encore, l’importance de cette relation ne sera jamais déterminée par les colons blancs. Jamais.
COLLECTIF DE JEUNESSE AKIMEL O’ODHAM
26 janvier 2016
REFUS DE PARTICIPATION A LA CONFERENCE ANTICAPITALISTE
(Texte qui doit être lu à la 3ième Conférence Anticapitaliste de Phoenix, Arizona, samedi 13 février 2016)
Vu le peu d’attention manifestée à l’égard des Akimel O’odham, le Peuple Premier de la région de Phoenix, le Collectif de Jeunesse Akimel O’odham et Gila River Contre le Périphérique 202 ne participeront pas cette année à la Conférence Anticapitaliste de Phoenix. Carpe Locus n’a pas consulté les Akimel O’odham sur les effets du capitalisme à Phoenix, qui est un territoire Akimel O’odham occupé, avant d’organiser la Conférence Anticapitaliste de Phoenix de cette année.
Depuis trois ans que le Collectif Carpe Locus organise la Conférence Anticapitaliste de Phoenix, il y a eu fort peu d’efforts pour prendre contact avec les Akimel O’odham. Cela maintient la suprématie blanche en faisant taire et en se débarrassant socialement des activistes Autochtones que le collectif Carpe Locus n’approuve pas. Depuis trois ans, Carpe Locus n’a pas manifesté de solidarité significative contre l’extension du Périphérique 202, à part des ‘j’aime’ et des partages dans les réseaux sociaux. Ce projet d’autoroute à 2 milliards de dollars est le plus grand projet d’infrastructure de l’état d’Arizona, et par conséquent, le soutien anarchiste anticapitaliste doit aller plus loin que les réseaux sociaux. L’extension par la Montagne du Sud est un projet de trajet commercial qui doit détruire la Crête de la Montagne du Sud, considérée comme sacrée par les Akimel O’odham et les Pee Posh, ainsi que par 21 autres tribus.
Le combat Autochtone mené depuis 7 ans contre l’autoroute a été largement marginalisé par Carpe Locus, qui a envoyé des invitations pour la Conférence Anticapitaliste de cette année à des activistes Autochtones en dehors de l’état d’Arizona et appartenant à d’autres tribus. C’est une pose anticoloniale. Le fait que la conférence n’inclut quasiment pas le contexte Autochtone local dans une lutte basée à Phoenix, c’est le réduire à un simple symbole. L’une des oratrices prévus pour la conférence de cette année s’est déjà retirée à cause de la marginalisation des luttes O’odham par Carpe Locus, et Carpe Locus n’a pas réagi publiquement à cette annulation. C’est anti-Autochtone, et une insulte au travail de l’auteur Autochtone qui s’est retirée par respect. Cette annulation aurait pu servir de leçon à Carpe Locus, mais Carpe Locus a continué à ignorer les problèmes Autochtones, ou a réduit le conflit à une affaire de personnes.
Ceci en revient en partie à ne pas accepter le protocole Autochtone – quand on organise une action ou une manifestation anticolonialiste avec des buts qui mettent en lumière la lutte Autochtone, il est d’importance capitale, avant toute chose, d’obtenir les conseils, le consentement et la participation des gens qui sont originaires du territoire. Cependant, aucun membre des tribus O’odham n’a été impliqué dans l’organisation ou le planning de la conférence. Si une large base de leaders Autochtones avait été consultée convenablement, nous aurions fait savoir que, vu l’échelle colossale de menaces pesant sur les territoires Autochtones occupés en Arizona, ce n’est pas suffisant d’organiser une conférence pour y discuter seulement d’idées. Cette manifestation doit avoir des résultats qui affrontent directement et déstabilisent les capitalistes (leaders municipaux, compagnies minières, Service des Transports d’Arizona, la station de ski Snowbowl, l’équipe de football Washington NFL, etc.) et les services d’applications de la loi [la police] qui protègent le capital.
Les luttes anticapitalistes sont toutes liées. Ces dernières années, les Autochtones ont vu des réformes législatives, économiques et commerciales qui ont toutes eu pour résultat final de dévorer encore plus de territoires Autochtones au profit des colons. Nous sommes tous touchés et nous devons donc être tous unis dans le combat contre les projets de l’Etat. C’est en sachant tout cela que nous publions cette déclaration sur la marginalisation constante des Akimel O’odham par le collectif Carpe Locus dans l’organisation de la Conférence Anticapitaliste de Phoenix de cette année.
Linda Allen, de Gila River Contre le Périphérique 202
Andrew Pedro, du Collectif de Jeunesse Akimel O’odham
Commentaire de Linda Paloma Allen : Je suis l’une des auteurs de la déclaration diffusée par Klee sur Facebook. Il y a beaucoup plus à dénoncer des agissements de Carpe Locus depuis des années, mais Andrew Pedro et moi nous sommes intentionnellement limités à deux aspects, dans cette déclaration.
1) Ne pas se préoccuper de l’annulation de la première intervenante Autochtone, ce qui, comme nous l’avons dit dans la déclaration, est une insulte à son travail et représente un mépris supplémentaire des problèmes Autochtones.
2) Ne pas avoir planifié et organisé cette manifestation anticapitaliste avec les Akimel O’odham est néocolonialiste, étant donné que Phoenix est un territoire O’odham occupé.
Notre marginalisation est aggravée par le fait que Carpe Locus a invité à participer d’autres Autochtones, d’autres tribus et d’autres états que l’Arizona.
Dans leur réaction à notre déclaration, Carpe Locus n’a toujours pas parlé de l’annulation de la participation d’orateurs Autochtones, ce qui, à mon avis, contribue à démontrer que ces orateurs étaient invités de manière symbolique. Carpe Locus n’essaie même pas de limiter les dégâts en ce qui concerne ces annulations. Il semble que le retrait d’orateurs Autochtones qui avaient été d’abord confirmés n’a aucune importance pour le collectif.
Il y a de nombreux précédents en Arizona d’activistes Autochtones et non-Autochtones travaillant ensemble contre le racisme systématique et la violence structurelle. Donc, je ne dis pas que ça ne peut pas se faire.
Bureau du Président et du Vice-président de la Nation Navajo, Russell Begaye et Johathan Nez
COMMUNIQUE DE PRESSE 3 FEVRIER 2016
LE PRESIDENT BEGAYE DIT QUE LES ETUDIANTS NE DEVRAIENT PAS ETRE PUNIS POUR EXPRIMER LEUR FIERTE DE LEUR CULTURE
Publié sur Facebook
et sur Censored News
Traduction Christine Prat
FLAGSTAFF, Arizona – Il a été demandé à des membres de l’équipe de basketball Lady Eagles de Flagstaff de retirer le tsiiyeeł traditionnel de leurs cheveux avant un match, mardi 2 février, dans le gymnase du lycée de Flagstaff.
Les Lady Eagles participaient à une nuit de la culture Amérindienne, organisée par le Lady Eagles Basketball Booster Club, qui coïncidait avec leur match contre les Greenway Demons.
L’arbitre qui a demandé aux filles de dénouer leurs cheveux a cité le règlement de l’Association Interscolaire d’Arizona (AIA) concernant les ‘dispositifs contrôlant les cheveux’. L’arbitre a demandé si les nœuds dans les cheveux représentaient un risque. Puis il a demandé aux filles de dénouer leurs cheveux.
Le Président Russel Begaye a déclaré que les Navajo étaient très enthousiastes pour soutenir les sports au lycée, vu que beaucoup d’entre eux ont des enfants qui y participent. Ils viennent de près comme de loin pour voir leur équipe, dit-il.
« Je suis pas mal d’évènements sportifs, entre autres le basketball masculin et féminin. Dans beaucoup de matchs, il y a des équipes féminines qui portent des rubans pour soutenir une cause ou pour montrer la fierté de l’équipe. Nos athlètes Navajo ne devraient jamais être punis pour exprimer leur fierté de leur culture ou qui ils sont. »
Le Président ajouta que les arbitres officiant dans des matchs auxquels participent des équipes Navajo devraient suivre une formation de sensibilisation culturelle.
« En fait, tous les non-Navajos qui sont arbitres dans des matchs dans le nord de l’Arizona devraient obligatoirement avoir une formation de sensibilisation afin que ce type de discrimination criante ne se produise pas vis-à-vis de nos étudiants tribaux dans la Nation Navajo. Ça inclut les villes à la frontière. »
Le Principal du lycée de Flagstaff, Tony Cullen, dit qu’il prendrait contact avec le Directeur Régional de l’AIA pour objecter à l’interprétation de la règle.
« L’interprétation de cette règle a été beaucoup trop loin. Lorsque je l’ai appris, j’étais furieux » dit-il. « Je me souviens avoir vu jouer les filles du lycée de Page en championnat d’Arizona, avec leurs cheveux noués à la manière traditionnelle. »
Le Président Begaye encourage les élèves à continuer d’être fiers de leur culture et a déclaré qu’agir contre des expressions de fierté culturelle dans l’enseignement est fondamentalement erroné et discriminatoire.
Le Président Begaye a dit qu’il remettrait une lettre officielle de protestation sur ce problème à l’AIA.
6 février 2016 [In English, Zie Nederlandse vertaling]
LEONARD PELTIER ENTRE AUJOURD’HUI DANS SA 40ème ANNEE D’INCARCERATION. Il fut accusé d’avoir tué deux agents du FBI, cependant il a été démontré depuis longtemps – et admis par la Justice – qu’il ne pouvait pas être le tireur. Les autorités ont cependant toujours refusé de rouvrir le dossier, prétendant que s’il n’était pas l’auteur des coups de feu, il devait être complice! Aucun Président n’a accepté de le grâcier jusqu’à maintenant.
Il est actuellement très malade et ne reçoit pas les soins nécessaires.
LA FONDATION FRANTZ FANON A DECIDE DE LUI ATTRIBUER LE PRIX FRANTZ FANON CETTE ANNÉE. Le prix sera remis au cours du Salon Anticolonial organisé à la Bellevilloise, dans le cadre de la Semaine Anticoloniale, initiée par le Réseau ‘Sortir du Colonialisme’.
Ce prix peut se révéler très important car les soutiens de Leonard Peltier pensent qu’une grâce de Barak Obama est la dernière chance de faire libérer Leonard, et Obama a dit avoir été très inspiré par Frantz Fanon.
Frantz Fanon est né en 1925 à Fort-de-France, Martinique. Il était psychiatre et a travaillé dans un hôpital d’Alger pendant la guerre d’Algérie. Il devint membre du FLN (Front de Libération Nationale Algérien). Il a toujours soutenu les opprimés et combattu le racisme et le colonialisme. Il mourut en 1961 de leucémie. Depuis, il a toujours été considéré comme un symbole de la lutte contre le colonialisme et l’oppression. Son ouvrage le plus connu est “Les Damnés de la Terre”.
Depuis 2011, la Fondation Frantz Fanon décerne son prix a une personne ayant mené une action exemplaire contre le racisme, la discrimination et la xénophobie, la domination et le colonialisme. Cette année le prix sera décerné le 6 mars au cours du Salon Anticolonial, en présence de la fille de Frantz Fanon. Lenny Foster, Navajo, membre de l’AIM et proche de Leonard Peltier, recevra le prix au nom de Leonard.
Christine Prat
Klee Benally parle des mines d’uranium, Window Rock 12 septembre 2015
COMMUNIQUE : ‘NOUS SOMMES LES CANARIS DU MINEUR : DES ORGANISATIONS AUTOCHTONES APPELLENT A NETTOYER LA POLLUTION RADIOACTIVE ‘FAITE MAISON’
Par Klee Benally
Clean Up The Mines, organisateur
cleanupthemines@gmail.com
www.cleanupthemines.org
Voir l’article original en anglais sur le site de Clean Up The Mines
Ou sur Censored News
Vendredi 29 janvier 2016
Traduction Christine Prat
Photos de Washington: Eli Laliberte, Konnected.tv
Photos de Church Rock et Sanders (à droite): Christine Prat, septembre 2015
Washington, DC – Jeudi 28 janvier à 12h30, des représentants d’organisations Autochtones du Sud-ouest, des Grandes Plaines du Nord, et des soutiens ont appelé à dire ‘non au nucléaire’ au cours d’une action de protestation concernant la pollution radioactive causée par 15000 mines d’uranium abandonnées qui constituent une menace aux USA. La manifestation a eu lieu devant le siège principal de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), et appelé à la décontamination immédiate de ces sites dangereux, à la protection des sites sacrés Autochtone de l’exploitation d’uranium, et à l’intervention dans les communautés dont l’eau est empoisonnée par la radioactivité. Les groupes ont accusé l’EPA d’avoir été négligente vis-à-vis de ces dangers qui menacent gravement la santé publique, les terres et les cours d’eau.
« Les Nations Amérindiennes d’Amérique du Nord sont les ‘canaris du mineur’ des Etats-Unis et essaient d’éveiller les peuples du monde aux dangers de la radioactivité » dit Charmain White Face [photo], des Défenseurs des Black Hills, une organisation du Dakota du Sud.
Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées qui contaminent des cours d’eau comme la Cheyenne River et profanent des sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines abandonnées se trouvent dans un rayon de 80 km autour du Mont Rushmore où des millions de touristes risquent d’être exposés aux radiations chaque année.
Les communautés Autochtones sont de loin les plus touchées, étant donné qu’environs 75% de mines abandonnées se trouvent sur des terres fédérales ou Tribales. La majorité des mines abandonnées se trouvent dans 15 états de l’ouest et peuvent potentiellement toucher plus de 50 millions de gens.
Des 272 mines abandonnées du Dakota du Sud, une seule, celle de Riley Pass, située sur des terres du Service des Forêts des Etats-Unis, a été décontaminée, mais le procédé a été jugé inadéquat et il y a eu des inquiétudes concernant le budget de réhabilitation. « Ce qui m’inquiète, c’est comment avec ce qui reste des 179 millions de dollars affectés au nettoyage de la mine, le Service des Forêts peut dire que les communautés touchées pourront utiliser le reste pour des projets communautaires et d’enseignement pour remplacer les utilisations de la Grande Rivière, qui se jette dans le fleuve Missouri. La rivière est détruite par cet acte de génocide radioactif » dit Harold One Feather [photo], membre des Défenseurs des Black Hills, « Après avoir discuté des 179 millions de l’accord Tronox pour la Réhabilitation, le Service des Forêts a dit que les communautés affectées pouvaient soumettre des budgets pour l’utilisation de ce qui resterait après la réhabilitation de la mine. »
Devant le siège de l’EPA, les groupes ont scandé ‘La Pollution Radioactive Tue!’, ‘Plus Jamais de Church Rock, Plus Jamais de Fukushima!’ et ‘Le Nucléaire Propre est un Mensonge Mortel!’ en réponse au Plan d’Energie Propre de l’EPA dont il est dit qu’il promeut l’énergie nucléaire.
Une grande banderole sur laquelle était écrit ‘La Pollution Radioactive Tue’, avec une image de Canari du Mineur et le symbole indiquant la présence de radioactivité, a été déposée à l’intérieur du bâtiment de l’EPA.
Du 25 au 28 janvier, Clean Up The Mines, Défenseurs des Black Hills, Diné No Nukes [Navajos Contre le Nucléaire], la Coalition Laguna et Acoma pour un Environnement Sûr [LACSE] & l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr [MASE], et l’Alliance Mondiale Autochtone [IWA], ont rencontré des membres du Congrès, du Ministère de l’Intérieur, du Ministère de l’Agriculture, et de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) à Washington, DC.
La campagne Clean Up The Mines! a pour but de faire passer la Loi sur la Prospection d’Uranium et la Responsabilité de l’Exploitation Minière qui assurerait la décontamination de toutes les mines d’uranium abandonnées. Le projet de loi a été soumis au membre du Congrès Raúl Grijalva (Démocrate – Arizona) il y a deux ans mais doit encore être présentée au Congrès.
Actuellement, il n’y a pas de loi globale qui exige la décontamination de toutes ces dangereuses mines d’uranium abandonnées, permettant ainsi aux entreprises et au gouvernement fédéral de se retirer sans assumer la responsabilité des dégâts ininterrompus qu’elles continuent de causer.
« C’est une crise nationale invisible. Des millions de gens aux Etats-Unis sont exposés chaque jour comme Victimes de Radiation Nucléaire » dit Mme White Face, « L’exposition à la pollution radioactive a été liée au cancer, aux défauts génétiques, à la Neuropathie Navajo, et à l’accroissement de la mortalité. Nous protestons contre l’EPA aujourd’hui parce que nous croyons que lorsque plus d’Américains prendront conscience de cette contamination radioactive domestique, quelque chose pourra être fait pour protéger tous les peuples et l’environnement. Au cours des réunions auxquelles nous avons participé à Washington, on n’a pas discuté seulement des mines d’uranium abandonnées, mais nous avons aussi parlé de la pollution radioactive de la poussière de charbon, de la fumée de charbon et de celle qui se trouve dans l’eau. Cela montre qu’il est nécessaire d’amender la Loi sur l’Eau Propre et la Loi sur l’Air Propre » dit Mme White Face.
Les groupes ont parlé de la contamination extrême de l’eau, des mines de charbon à ciel ouvert et des centrales électriques qui brûlent du charbon mêlé de particules radioactives, des déchets radioactifs du forage de puits de pétrole dans la Bakken Oil Range, des déchets du retraitement, de l’entreposage des déchets, et des nouvelles menaces d’exploitation de mines dans des lieus sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau Mexique.
« Les Etats-Unis enfreignent leurs propres Décrets et lois sur la protection des zones sacrées pour les Amérindiens situées sur des terres publiques en y appliquant la Loi Générale sur l’Exploitation Minière de 1872 » dit Petuuche Gilbert [photo] de la Coalition Laguna Acoma pour un Environnement Sûr & Président de l’Association Mondiale Autochtone, « les Etats-Unis discriminent les peuples Autochtones en autorisant l’exploitation minière sur ces terres. Précisément, les Etats-Unis enfreignent : le Décret 13007, le Décret 12175, la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, la Loi sur le rétablissement de la Liberté Religieuse, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de Peuples Autochtones. »
« S’ils s’en tiennent à des politiques dépassées et racistes promouvant le colonialisme, comme la loi sur les mines de 1872, les peuples Autochtones de tout le pays continueront d’être opprimés, et nous continuerons à demander que notre terre nous soit restituée et restaurée dans son état d’origine, celui d’avant la colonisation par les Etats-Unis » dit Leona Morgan [photo], de Diné No Nukes. « La fuite de déchets de la United Nuclear Corportation, en 1979 au nord de Church Rock [photo], au Nouveau-Mexique, a laissé une immense quantité de pollution radioactive que les habitants en aval continuent actuellement de recevoir dans leur eau potable. Une communauté principalement Navajo, à Sanders, en Arizona, a été exposée à des quantités d’uranium deux fois supérieures à la limite légale, sortant de leur robinet – c’est criminel ! » dit L. Morgan.
Diné No Nukes est un collectif ayant pour but de renseigner la population Navajo sur les problèmes créés par la Commission de l’Energie Nucléaire des Etats-Unis, ainsi que sur les menaces en cours et nouvelles de l’industrie nucléaire.
Tommy Rock [photo], membre de Diné No Nukes et étudiant de troisième cycle de l’état d’Arizona, a déclaré que la crise de l’eau polluée à Flint, dans le Michigan, était très similaire à celle de Sanders [photo], en Arizona, près de la réserve Navajo. Les organismes de réglementation ont réagi en envoyant la Garde Nationale de l’Armée pour fournir de l’eau en bouteille aux habitants de Flint. Cependant, la petite communauté de Sanders, à prédominance Autochtone, située à l’extérieur de la Réserve, n’ont pas eu droit à la même réaction des organismes de réglementation de l’état, ni des dirigeants de l’état, ni des médias » dit Tommy Rock qui a travaillé à une étude récente révélant des taux d’uranium dépassant largement les standards pour l’eau potable dans le système d’eau potable de résidents et d’une école élémentaire de Sanders. Rock ajoute « On peut dire la même chose de deux Réserves Lakota. Il s’agit de celles de Pine Ridge et de Rock Creek, la Réserve de Standing Rock, qui n’ont reçu aucune assistance des organismes de réglementation. Ce sont des exemples de l’incohérence de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis dans les régions, dans sa réaction vis-à-vis des communautés Autochtones comparée à celle concernant les populations non-Autochtones qui sont confrontées au même problème d’accès à de l’eau potable sans danger. »
M. Rock a appelé à ce que la communauté de Sanders soit incluse dans le deuxième Plan Quinquennal de Décontamination de la Nation Navajo et dans un amendement à la Loi sur l’Eau Propre. « Un autre problème concernant l’eau est que l’industrie minière contamine les rivières. Ils ignorent la Loi sur l’Eau Propre parce qu’elle ne tient pas compte des radionucléides. Ceci doit être amendé afin que la politique de l’eau puisse forcer les entreprises à répondre de leur dégradation des zones de bassins hydrologiques. Ceci pourrait aussi bénéficier à l’EPA, qui n’a pas les fonds nécessaires pour décontaminer chaque rivière polluée par l’industrie, minière ou autre » déclara M. Rock.
« Ces mines d’uranium provoquent une pollution radioactive, ce qui a pour résultat que les habitants des environs deviennent des victimes de radiations nucléaires » dit Petuuche Gilbert, membre de la Nation Acoma, de LACSE, MASE, et IWA. « Le Nouveau-Mexique et le gouvernement fédéral ont fourni peu de fonds pour une décontamination de grande ampleur et les mines ne sont réhabilitées qu’occasionnellement. Les gouvernements du Nouveau-Mexique et des Etats-Unis ont le devoir de nettoyer ces mines et usines de retraitement radioactives et, de plus, d’effectuer des études sanitaires pour déterminer les effets de l’empoisonnement à la radioactivité. Les organisations MASE et LACSE s’opposent à l’ouverture de nouvelles mines et demandent que l’héritage des mines d’uranium soit nettoyé » dit M. Gilbert.
« En 2015, la fuite de la Mine Gold King a constitué un appel à la prise de conscience des dangers des mines abandonnées, mais actuellement il y a plus de 15000 mines d’uranium radioactives abandonnées dans tous les Etats-Unis », dit Mme White Face. « Depuis plus de 50 ans, beaucoup de ces sites dangereux contaminent la terre, l’air, l’eau et des monuments nationaux comme le Mont Rushmore et le Grand Canyon du Colorado. Chacune de ces milliers de mines d’uranium abandonnées est une Mine Gold King potentielle, avec la grave menace supplémentaire de pollution radioactive. Pour notre santé, notre air, nos terres et notre eau, nous ne pouvons laisser cela se produire. »
La délégation était soutenue par la Nation Piscataway et des organisations de Washington DC comme le Temple Nipponzan Myohoji, Résistance Populaire, les Médias pour le Mouvement, La Casa, NIRS, et la Maison pour la Paix [Peace House].