L’Agence de Protection de l’Environnement des États-Unis prend le contrôle des terres indiennes d’Oklahoma pour y autoriser la fracturation et des décharges de produits dangereux

Par Brenda Norrell
Censored News
7 octobre 2020
Traduction Christine Prat

C’est encore du harcèlement racial. Les tribus touchées par la décision McGirt de la Cour Suprême et toutes les tribus de l’état doivent s’unir. Notre existence même est en jeu. Si Stitt arrive à ses fins, l’industrie des carburants fossiles s’emplira les poches avec notre sang. – Casey Camp Horinek, Ponca

OKLAHOMA CITY – Selon Ecowatch, l’Agence de Protection de l’Environnement du gouvernement Trump a accordé à l’état d’Oklahoma un contrôle très étendu sur les règles environnementales sur presque toutes les terres tribales de l’état, dépouillant des dizaines de tribus de leur souveraineté sur des problèmes environnementaux cruciaux.

L’action de l’Agence de Protection de l’Environnement [sic] a rendu la Tribu Ponca d’Oklahoma furieuse. Casey Camp-Horinek, Ambassadrice Environnementale, Ancienne et Gardienne Héréditaire du Tambour de la Tribu Ponca d’Oklahoma, a fait la déclaration suivante au site TYT :

« Après plus de 500 ans d’oppression, de mensonges, de génocide, d’écocide et de traités rompus, nous aurions dû nous attendre à ce que l’EPA [Environmental Protection Agency] décide en faveur du Gouverneur raciste d’Oklahoma, Stitt, cependant, ça fait tout de même mal. Sous le gouvernement Trump, la destruction de toutes les protections de l’environnement a été accélérée afin de donner à l’industrie des carburants fossiles un dernier souffle de vie alors qu’elle expire. Et qui souffre des conséquences ? Tout le monde et toute chose ! Qui en profite ? Trump et ses sbires, les négationnistes du changement climatique comme le gouverneur Stitt, les Sénateurs Inhofe et Langford, qui sont soutenus financièrement par les grandes compagnies du pétrole et du gaz. Je suis convaincue que nous devons nous battre contre cette décision sournoise. Devant les tribunaux, sur les lignes de front et devant les Cours Internationales, LA VIE elle-même est en jeu. »

Democracy Now! a dit que l’Agence de Protection de l’Environnement avait donné à l’Oklahoma le contrôle environnemental de presque toutes les terres tribales d’Oklahoma, revenant sur des droits souverains de dizaines de tribus. Cet acte abroge effectivement beaucoup des droits qui auraient été obtenus après qu’une décision historique de la Cour Suprême, un peu plus tôt cette année, avait assuré que la moitié de l’Oklahoma demeurait terre Amérindienne, reconnaissant par là un traité du XIXème siècle avec la Nation Muscogee (Creek).

Ecowatch a écrit que, dans une lettre du 1er octobre, l’Administrateur de l’EPA Andrew Wheeler avait répondu favorablement à la demande du Gouverneur Républicain J. Kevin Stitt, d’obtenir le contrôle des règles environnementales sur les terres tribales sur toute une série de questions, parmi lesquelles :

  • Décharge de déchets dangereux – parmi lesquels du formol (formaldéhyde) ; du mercure ; du plomb ; de l’amiante ; des polluants de l’air ; des substances polyfluoroalkyliques [D’après l’EFSA : Les substances polyfluoroalkyliques (PFAS) constituent un groupe de substances chimiques de synthèse qui comprend l’acide perfluorooctanoïque (PFOA), le sulfonate de perfluorooctane (PFOS), l’acide perfluorononanoïque (PFNA), l’acide perfluorohexane sulfonique (PFHxS) et plusieurs autres encore. Voir la suite de l’article sur la toxicité de ces produits] ; des pesticides ; du glyphosate, et des, polychlorobiphényles (PCB) – sur les terres tribales.
  • Contrôle de l’Injection Souterraine, le système de permis de fracturation de l’EPA.
  • Protection des principaux polluants agricoles, y compris l’élevage industriel à grande échelle.

L’Ambassadrice Environnementale de la Tribu Ponca, Casey Camp-Horinek dit « Les actions du Gouverneur Stitt ne sont pas une surprise. L’état d’Oklahoma a été fondé sur le racisme et Stitt prend la suite d’une longue lignée de gouverneurs qui ont toujours considéré les tribus comme zones de sacrifice pour les profits de l’industrie des carburants fossiles. »

« Les tribus dans tout l’état sont visées par un génocide environnemental par l’industrie du pétrole et du gaz, permis par des agences de l’état et des officiels du gouvernement, y compris le bureau du Gouverneur » ajoute Casey Camp-Horinek, « et c’est toujours pour de l’argent. »

« Les tribus sont déjà souveraines, malgré des décennies de tentatives de diminuer notre autorité sur nos propres terres, pour protéger nos communautés et passer des lois pour avoir de l’eau, de l’air et des sols non-pollués » dit Casey.

En 2017, les Ponca ont interdit la fracturation et ont été la première tribu à faire passer un statut reconnaissant les Droits de la Nature d’être exempte de pollution par les carburants fossiles, en affirmant que les écosystèmes, y compris les humains, avaient une place légale devant un tribunal.

« C’est encore du harcèlement racial » dit Casey Camp-Horinek. « Les tribus touchées par la décision McGirt de la Cour Suprême et toutes les tribus de l’état doivent s’unir. Notre existence même est en jeu. Si Stitt arrive à ses fins, l’industrie des carburants fossiles s’emplira les poches avec notre sang. »

L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a fixé une échéance secrète

Le 18 septembre, le site TYT a écrit qu’un officiel pour l’environnement haut placé dans le gouvernement Trump avait fixé une échéance pour que les tribus d’Oklahoma puissent peser sur une proposition qui pourrait autoriser l’état à déverser des déchets toxiques – du mercure aux PCB qui causent des cancers – sur des terres tribales, mais au moins une tribu a dit à TYT ne pas avoir été informée. L’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) n’a pas réagi immédiatement lorsqu’il lui a été demandé de fournir des preuves de ce qu’elle avait publié ou notifié à des tribus d’Oklahoma la date de l’échéance.

 

LOUISE BENALLY: ‘L’AGENCE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (EPA) NIE LE DESASTRE CAUSE AUX NAVAJOS PAR L’EXTRACTION MINIERE’

Lettre de Louise Benally (Diné, de Big Mountain) à l’Agence de Protection de l’Environnement fédérale.
Publiée sur Censored News, Nederlands
Vendredi 18 mars 2016
Traduction Christine Prat
Photos Christine Prat*

Hello Reyes [responsable de l’EPA- NdT],

J’appartiens à la Nation Navajo et j’y ai vécu toute ma vie, et nos ressources ont été polluées par l’extraction de Charbon dans la région de Black Mesa, par l’Uranium dans les régions du Nouveau-Mexique et certaines régions en Arizona l’ont été également par le Pétrole et le Gaz, et dans les régions de notre Réserve au Nouveau-Mexique et en Utah, et l’EPA n’a rien fait pour nous aider, et pourquoi ? Nous exigeons pour ces sites qui en ont tant besoin, un plan de décontamination à mettre en route le plus vite possible. Nous sommes toujours très inquiets à propos de ces problèmes environnementaux qui ont touché les terres de la Réserve depuis les années 1940 jusqu’à aujourd’hui. Nous exigeons que des Politiques de Justice Environnementale soient appliquées à nos Terres et nous exigeons que tout exploitant de carburant fossile soit déclaré responsable et doive rendre des comptes.

Merci, Louise Benally

 

Carte de la Réserve Navajo: Big Mountain en rouge, mine de Peabody en noir, Church Rock dans la réserve Navajo juste au-dessus de Gallup, Blue Gap à l’est de la réserve Hopi

Photo 1: Louise Benally chez elle à Big Mountain, septembre 2015
Photo 2: Mine de Peabody Coal, septembre 2012 (Peabody est actuellement en faillite, cependant, il est fort probable qu’une autre compagnie reprendra l’affaire)
Photo 3: Church Rock, Nouveau-Mexique, Réserve Navajo, site du plus grave accident nucléaire de l’histoire des Etats-Unis
Photo 4: Blue Gap, Arizona, Réserve Navajo, eau radioactive

 

 

Klee Benally parle des mines d’uranium, Window Rock 12 septembre 2015

 

COMMUNIQUE : ‘NOUS SOMMES LES CANARIS DU MINEUR : DES ORGANISATIONS AUTOCHTONES APPELLENT A NETTOYER LA POLLUTION RADIOACTIVE ‘FAITE MAISON’

Par Klee Benally
Clean Up The Mines, organisateur
cleanupthemines@gmail.com
www.cleanupthemines.org
Voir l’article original en anglais sur le site de Clean Up The Mines
Ou sur Censored News
Vendredi 29 janvier 2016
Traduction Christine Prat

Photos de Washington: Eli Laliberte, Konnected.tv
Photos de Church Rock et Sanders (à droite): Christine Prat, septembre 2015

 

Washington, DC – Jeudi 28 janvier à 12h30, des représentants d’organisations Autochtones du Sud-ouest, des Grandes Plaines du Nord, et des soutiens ont appelé à dire ‘non au nucléaire’ au cours d’une action de protestation concernant la pollution radioactive causée par 15000 mines d’uranium abandonnées qui constituent une menace aux USA. La manifestation a eu lieu devant le siège principal de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA), et appelé à la décontamination immédiate de ces sites dangereux, à la protection des sites sacrés Autochtone de l’exploitation d’uranium, et à l’intervention dans les communautés dont l’eau est empoisonnée par la radioactivité. Les groupes ont accusé l’EPA d’avoir été négligente vis-à-vis de ces dangers qui menacent gravement la santé publique, les terres et les cours d’eau.

« Les Nations Amérindiennes d’Amérique du Nord sont les ‘canaris du mineur’ des Etats-Unis et essaient d’éveiller les peuples du monde aux dangers de la radioactivité » dit Charmain White Face [photo], des Défenseurs des Black Hills, une organisation du Dakota du Sud.
Le Dakota du Sud a 272 mines d’uranium abandonnées qui contaminent des cours d’eau comme la Cheyenne River et profanent des sites sacrés et cérémoniels. On estime que 169 mines abandonnées se trouvent dans un rayon de 80 km autour du Mont Rushmore où des millions de touristes risquent d’être exposés aux radiations chaque année.
Les communautés Autochtones sont de loin les plus touchées, étant donné qu’environs 75% de mines abandonnées se trouvent sur des terres fédérales ou Tribales. La majorité des mines abandonnées se trouvent dans 15 états de l’ouest et peuvent potentiellement toucher plus de 50 millions de gens.

Des 272 mines abandonnées du Dakota du Sud, une seule, celle de Riley Pass, située sur des terres du Service des Forêts des Etats-Unis, a été décontaminée, mais le procédé a été jugé inadéquat et il y a eu des inquiétudes concernant le budget de réhabilitation. « Ce qui m’inquiète, c’est comment avec ce qui reste des 179 millions de dollars affectés au nettoyage de la mine, le Service des Forêts peut dire que les communautés touchées pourront utiliser le reste pour des projets communautaires et d’enseignement pour remplacer les utilisations de la Grande Rivière, qui se jette dans le fleuve Missouri. La rivière est détruite par cet acte de génocide radioactif » dit Harold One Feather [photo], membre des Défenseurs des Black Hills, « Après avoir discuté des 179 millions de l’accord Tronox pour la Réhabilitation, le Service des Forêts a dit que les communautés affectées pouvaient soumettre des budgets pour l’utilisation de ce qui resterait après la réhabilitation de la mine. »


Devant le siège de l’EPA, les groupes ont scandé ‘La Pollution Radioactive Tue!’, ‘Plus Jamais de Church Rock, Plus Jamais de Fukushima!’ et ‘Le Nucléaire Propre est un Mensonge Mortel!’ en réponse au Plan d’Energie Propre de l’EPA dont il est dit qu’il promeut l’énergie nucléaire.
Une grande banderole sur laquelle était écrit ‘La Pollution Radioactive Tue’, avec une image de Canari du Mineur et le symbole indiquant la présence de radioactivité, a été déposée à l’intérieur du bâtiment de l’EPA.

Du 25 au 28 janvier, Clean Up The Mines, Défenseurs des Black Hills, Diné No Nukes [Navajos Contre le Nucléaire], la Coalition Laguna et Acoma pour un Environnement Sûr [LACSE] & l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sûr [MASE], et l’Alliance Mondiale Autochtone [IWA], ont rencontré des membres du Congrès, du Ministère de l’Intérieur, du Ministère de l’Agriculture, et de l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) à Washington, DC.
La campagne Clean Up The Mines! a pour but de faire passer la Loi sur la Prospection d’Uranium et la Responsabilité de l’Exploitation Minière qui assurerait la décontamination de toutes les mines d’uranium abandonnées. Le projet de loi a été soumis au membre du Congrès Raúl Grijalva (Démocrate – Arizona) il y a deux ans mais doit encore être présentée au Congrès.
Actuellement, il n’y a pas de loi globale qui exige la décontamination de toutes ces dangereuses mines d’uranium abandonnées, permettant ainsi aux entreprises et au gouvernement fédéral de se retirer sans assumer la responsabilité des dégâts ininterrompus qu’elles continuent de causer.
« C’est une crise nationale invisible. Des millions de gens aux Etats-Unis sont exposés chaque jour comme Victimes de Radiation Nucléaire » dit Mme White Face, « L’exposition à la pollution radioactive a été liée au cancer, aux défauts génétiques, à la Neuropathie Navajo, et à l’accroissement de la mortalité. Nous protestons contre l’EPA aujourd’hui parce que nous croyons que lorsque plus d’Américains prendront conscience de cette contamination radioactive domestique, quelque chose pourra être fait pour protéger tous les peuples et l’environnement. Au cours des réunions auxquelles nous avons participé à Washington, on n’a pas discuté seulement des mines d’uranium abandonnées, mais nous avons aussi parlé de la pollution radioactive de la poussière de charbon, de la fumée de charbon et de celle qui se trouve dans l’eau. Cela montre qu’il est nécessaire d’amender la Loi sur l’Eau Propre et la Loi sur l’Air Propre » dit Mme White Face.

Les groupes ont parlé de la contamination extrême de l’eau, des mines de charbon à ciel ouvert et des centrales électriques qui brûlent du charbon mêlé de particules radioactives, des déchets radioactifs du forage de puits de pétrole dans la Bakken Oil Range, des déchets du retraitement, de l’entreposage des déchets, et des nouvelles menaces d’exploitation de mines dans des lieus sacrés comme le Mont Taylor au Nouveau Mexique.

« Les Etats-Unis enfreignent leurs propres Décrets et lois sur la protection des zones sacrées pour les Amérindiens situées sur des terres publiques en y appliquant la Loi Générale sur l’Exploitation Minière de 1872 » dit Petuuche Gilbert [photo] de la Coalition Laguna Acoma pour un Environnement Sûr & Président de l’Association Mondiale Autochtone, « les Etats-Unis discriminent les peuples Autochtones en autorisant l’exploitation minière sur ces terres. Précisément, les Etats-Unis enfreignent : le Décret 13007, le Décret 12175, la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, la Loi sur le rétablissement de la Liberté Religieuse, ainsi que la Déclaration des Nations Unies sur les Droits de Peuples Autochtones. »
« S’ils s’en tiennent à des politiques dépassées et racistes promouvant le colonialisme, comme la loi sur les mines de 1872, les peuples Autochtones de tout le pays continueront d’être opprimés, et nous continuerons à demander que notre terre nous soit restituée et restaurée dans son état d’origine, celui d’avant la colonisation par les Etats-Unis » dit Leona Morgan [photo], de Diné No Nukes. « La fuite de déchets de la United Nuclear Corportation, en 1979 au nord de Church Rock [photo], au Nouveau-Mexique, a laissé une immense quantité de pollution radioactive que les habitants en aval continuent actuellement de recevoir dans leur eau potable. Une communauté principalement Navajo, à Sanders, en Arizona, a été exposée à des quantités d’uranium deux fois supérieures à la limite légale, sortant de leur robinet – c’est criminel ! » dit L. Morgan.

Diné No Nukes est un collectif ayant pour but de renseigner la population Navajo sur les problèmes créés par la Commission de l’Energie Nucléaire des Etats-Unis, ainsi que sur les menaces en cours et nouvelles de l’industrie nucléaire.

Tommy Rock [photo], membre de Diné No Nukes et étudiant de troisième cycle de l’état d’Arizona, a déclaré que la crise de l’eau polluée à Flint, dans le Michigan, était très similaire à celle de Sanders [photo], en Arizona, près de la réserve Navajo. Les organismes de réglementation ont réagi en envoyant la Garde Nationale de l’Armée pour fournir de l’eau en bouteille aux habitants de Flint. Cependant, la petite communauté de Sanders, à prédominance Autochtone, située à l’extérieur de la Réserve, n’ont pas eu droit à la même réaction des organismes de réglementation de l’état, ni des dirigeants de l’état, ni des médias » dit Tommy Rock qui a travaillé à une étude récente révélant des taux d’uranium dépassant largement les standards pour l’eau potable dans le système d’eau potable de résidents et d’une école élémentaire de Sanders. Rock ajoute « On peut dire la même chose de deux Réserves Lakota. Il s’agit de celles de Pine Ridge et de Rock Creek, la Réserve de Standing Rock, qui n’ont reçu aucune assistance des organismes de réglementation. Ce sont des exemples de l’incohérence de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis dans les régions, dans sa réaction vis-à-vis des communautés Autochtones comparée à celle concernant les populations non-Autochtones qui sont confrontées au même problème d’accès à de l’eau potable sans danger. »
M. Rock a appelé à ce que la communauté de Sanders soit incluse dans le deuxième Plan Quinquennal de Décontamination de la Nation Navajo et dans un amendement à la Loi sur l’Eau Propre. « Un autre problème concernant l’eau est que l’industrie minière contamine les rivières. Ils ignorent la Loi sur l’Eau Propre parce qu’elle ne tient pas compte des radionucléides. Ceci doit être amendé afin que la politique de l’eau puisse forcer les entreprises à répondre de leur dégradation des zones de bassins hydrologiques. Ceci pourrait aussi bénéficier à l’EPA, qui n’a pas les fonds nécessaires pour décontaminer chaque rivière polluée par l’industrie, minière ou autre » déclara M. Rock.

« Ces mines d’uranium provoquent une pollution radioactive, ce qui a pour résultat que les habitants des environs deviennent des victimes de radiations nucléaires » dit Petuuche Gilbert, membre de la Nation Acoma, de LACSE, MASE, et IWA. « Le Nouveau-Mexique et le gouvernement fédéral ont fourni peu de fonds pour une décontamination de grande ampleur et les mines ne sont réhabilitées qu’occasionnellement. Les gouvernements du Nouveau-Mexique et des Etats-Unis ont le devoir de nettoyer ces mines et usines de retraitement radioactives et, de plus, d’effectuer des études sanitaires pour déterminer les effets de l’empoisonnement à la radioactivité. Les organisations MASE et LACSE s’opposent à l’ouverture de nouvelles mines et demandent que l’héritage des mines d’uranium soit nettoyé » dit M. Gilbert.

 

« En 2015, la fuite de la Mine Gold King a constitué un appel à la prise de conscience des dangers des mines abandonnées, mais actuellement il y a plus de 15000 mines d’uranium radioactives abandonnées dans tous les Etats-Unis », dit Mme White Face. « Depuis plus de 50 ans, beaucoup de ces sites dangereux contaminent la terre, l’air, l’eau et des monuments nationaux comme le Mont Rushmore et le Grand Canyon du Colorado. Chacune de ces milliers de mines d’uranium abandonnées est une Mine Gold King potentielle, avec la grave menace supplémentaire de pollution radioactive. Pour notre santé, notre air, nos terres et notre eau, nous ne pouvons laisser cela se produire. »

La délégation était soutenue par la Nation Piscataway et des organisations de Washington DC comme le Temple Nipponzan Myohoji, Résistance Populaire, les Médias pour le Mouvement, La Casa, NIRS, et la Maison pour la Paix [Peace House].

 

 


Le président Navajo montre les traces de pétrole trouvées dans l’eau fournie aux Navajo pour leur bétail

 

L’AGENCE DE PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT US ENVOIE DE L’EAU EMPOISONNEE AUX NAVAJOS, PAR L’INTERMEDIAIRE D’UNE COMPAGNIE DE TRANSPORT DE PETROLE ET GAZ DE SCHISTE

Par Brenda Norrell
Censored News
20 août 2015
Traduction Christine Prat

SHIPROCK, Nouveau-Mexique – L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) a envoyé de l’eau empoisonnée aux Navajo, après le déversement massif d’eau polluée d’une mine d’or dans la rivière Animas, dont l’EPA était responsable.
De plus, des Navajo disent que des officiels de l’EPA ont non seulement nié que l’eau dans les réservoirs fournis était polluée, mais en plus accusé les Navajo qui avaient dénoncé la pollution d’être mentalement instables.
L’eau de la mine Gold King a coulé de la rivière Animas à la rivière San Juan, dont les agriculteurs Navajo dépendent pour l’irrigation. La rivière San Juan est aussi utilisée pour le bétail et des familles Navajo se baignent dedans.
Après que la fuite ait rempli les rivières de métaux lourds, l’EPA a envoyé de l’eau dans des réservoirs pollués par du pétrole.
A Shiprock, Duane ‘Chili’ Yazzie dit « un désastre après une catastrophe à Shiprock. La compagnie de transport louée par l’EPA pour transporter de l’eau de la partie non-polluée de la rivière San Juan, a transporté 11 grands réservoirs à travers les zones agricoles de Shiprock après les avoir remplis d’eau pour les cultures. Quand ils ont commencé à prendre de l’eau des réservoirs pour leur maïs et leurs melons, les agriculteurs ont constaté que l’eau de certains réservoirs avait la couleur de la rouille et sentait le pétrole. Les espoirs des agriculteurs de pouvoir sauver une partie de leurs précieuses cultures se sont évaporés en un instant avec l’eau contaminée. Les agriculteurs ont refusé d’utiliser l’eau. »
« Il a été dit à l’EPA et SSS Trucking de reprendre l’eau et de la jeter à l’extérieur de la Réserve, de charger les réservoirs sur leurs camions et de quitter la Réserve. C’est logique, la compagnie transportant l’eau était la compagnie de transport SSS Trucking de Farmington, l’une des compagnies qui fournit aux opérations de fracturation hydraulique tellement redoutées plus de 600 produits chimiques polluants et des millions de litres d’eau. Actuellement, le Chapitre, la Nation Navajo et le Bureau des Affaires Indiennes s’efforcent de trouver d’autres sources pour l’eau. Les cultures manquent d’eau, le seuil critique est atteint. Priez pour de la pluie. »

Le Président Navajo Russell Begaye et le ministre de la Justice de la Nation Navajo se chargent personnellement d’enquêter sur les inquiétudes causées par l’eau polluée dans les réservoirs de l’EPA, a dit Begaye dans une déclaration publique.
« Le Président et le Ministre de la Justice sont extrêmement troublés par ces rapports et étudient tous les faits et discuteront de ce qu’ils auront trouvé avec des hauts représentants de l’EPA et la Nation Navajo dès que nos informations seront à jour. »

KUNM [site de la radio de l’Université du Nouveau-Mexique] écrit:
« Les agriculteurs de Shiprock disent que les réservoirs arrivés avec l’eau désespérément nécessaire à l’hydratation de leurs cultures sentaient le pétrole, avaient une couleur visiblement altérée et avaient des reflets bizarres. « Les tonneaux ne sont pas propres » dit le Représentant du Conseil Agricole Joe Ben jr. « ils viennent d’opérations de forage ».
Les livraisons étaient supposées aider pour les cultures desséchées par le soleil après que la fuite de la Mine Gold King au Colorado le 5 septembre ait contaminé la rivière San Juan en aval. Ben a interrompu la distribution de l’eau fournie dans l’urgence. « L’EPA a commencé à analyser cette eau », dit-il, « entretemps, nos plantes meurent. »

Les résultats des tests de l’EPA pour la rivière San Juan n’ont été publiés que 10 jours après la fuite. Les agriculteurs sont indignés, dit Ben, et ils attendent toujours de recevoir quelques litres d’eau propre de l’EPA, qui a endossé la responsabilité pour le déversement dans la rivière Animas. « J’en suis au point de ne plus comprendre cette situation » dit-il « on ne nous fournit pas de ressources. »
« C’est une ressource nationale – un trésor » dit Ben.
L’article de KUNM (en entier mais en anglais):
http://kunm.org/post/navajo-farmers-epa-sent-us-more-contaminated-water#stream/0

 

 

 

Par la Nation Navajo [c.-à-d. le Gouvernement Navajo – NdT]*
Publié sur Censored News
12 août 2015
Traduction Christine Prat
Nederlandse vertaling

 

imageWINDOW ROCK, Arizona – L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) a tenté d’obtenir des signatures du Peuple Navajo sur le formulaire standard No. 95, lequel, s’il est signé, fera renoncer à des réclamations futures contre l’Agence Fédérale.
« Le Gouvernement Fédéral demande à notre Peuple de renoncer à ses droits pour le futur, parce qu’ils savent que sans ce renoncement ils devront payer des millions à notre Peuple. C’est simple: les instances Fédérales se protègent aux dépens du peuple Navajo, et c’est scandaleux » dit le Président Begaye.

Le Formulaire Standard No. 95 dit ce qui suit :
« JE CERTIFIE QUE LE MONTANT RECLAME COUVRE SEULEMENT LES DEGATS ET LES BLESSURES CAUSES PAR L’INCIDENT SUS-MENTIONNE ET JE SUIS D’ACCORD POUR ACCEPTER LADITE SOMME EN « TOUTE SATISFACTION ET COMME REGLEMENT FINAL DE CETTE RECLAMATION »

Tous les signataires devront se limiter aux réclamations spécifiques déjà déposées, et devront renoncer à toutes réclamations futures pour des blessures ou problèmes de santé causés par la mine Gold King.
« L’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis a admis être en tort et a déclaré que la catastrophe durerait des décennies. C’est inacceptable. Les dommages pour notre Peuple seront à long terme et la Nation Navajo n’acceptera pas d’arrangement pour quelques sous. J’ai systématiquement déclaré que le peuple Navajo mérite des compensations pour chaque sou perdu. Je n’autoriserai pas les petits caractères à épargner l’EPA des Etats-Unis. Le peuple Navajo mérite mieux de la part du Gouvernement des Etats-Unis » dit le Président Begaye.
L’EPA a assisté à des audiences publiques locales dans la Nation Navajo, à Shiprock, Aneth et Olijato, et distribué le Formulaire Standard No. 95 aux participants, en insistant pour qu’ils le signent. Le ministre de la Justice de la Nation Navajo a prévenu que le Formulaire No. 95 réglera les réclamations actuelles et empêchera toute réclamation future pour les suites de la fuite.
« Nous sommes aussi inquiets pour nos voisins, et nous demandons si le Formulaire Standard No. 95 est également distribué dans d’autres communautés. Ceci ne touche pas seulement le Peuple Navajo, mais tous ceux de la Région de Four Corners [‘Quatre Coins’, la frontière entre l’Utah, le Colorado, le Nouveau-Mexique et l’Arizona, qui a été tracée à la règle sur une carte – NdT]. Réfléchissez bien avant de signer ce formulaire, nous devons tenir l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis pour entièrement responsable de sa négligence » dit le Vice Président Nez.

 

* ‘La Nation Navajo’ peut avoir plusieurs significations: géographiquement, il s’agit du territoire de la Réserve actuelle, politiquement, il s’agit du Gouvernement Navajo, qui ne représente pas toujours l’ensemble de la population concernée…