LES PROTECTEURS DE L’EAU DE STANDING ROCK TROMPES ET TRAHIS AU FORUM DU PRIX NOBEL DE LA PAIX, A OSLO
Par Brenda Norrell
Censored News
24 décembre 2017
Traduction Christine Prat
‘Last Real Indians’ révèle que le Forum sur le Prix Nobel de la Paix a pris au piège les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock et saboté leur participation, et les a systématiquement trompés et trahis.
Le Chef Arvol Looking Horse a réagi, après avoir été invité au Forum du Prix Nobel de la Paix. Auparavant, le Chef Arvol Looking Horse avait demandé à des Protecteurs de l’Eau de Standing Rock de le représenter, lui et la protection du Sacré.
Mais des gens travaillaient en coulisse, les trompant et trahissant, pour amener un officiel du Comté de Morton au Forum en Norvège. Il s’agit du même Comté de Morton, responsable pour la brutalité policière, les emprisonnements et les blessures infligés aux Protecteurs de l’Eau par le Sheriff du Comté de Morton et la police militaire à Standing Rock.
Les Protecteurs de l’Eau représentant le Chef Arvol Looking Horse au Forum du Prix Nobel de la Paix, en Norvège, se sont affolés quand ils ont découvert qu’une “médiatrice neutre”, nommée par elle-même, avait fait entrer un officiel du Comté de Morton au Forum.
Les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock ont déclaré que Stephanie Hope Smith n’avait aucun mandat pour arranger des négociations avec le Comté de Morton, ni avec le commandement conjoint, ni pour amener un officiel du Comté de Morton au Forum du Prix Nobel de la Paix en Norvège, où les Protecteurs de l’Eau représentaient le Chef Arvol Looking Horse. – Censored News
Le Chef Arvol Looking Horse a déclaré: “Je me sens responsable d’avoir mis mes amis et parents dans une telle situation, dans laquelle ils ne savaient pas que le Commissaire serait présent, étant donné que je leur avais demandé de me représenter. Cette situation inconfortable a mis en cause la réputation et la sécurité de mes amis et parents qui y ont assisté, ainsi que la mienne.”
EXTRAIT DE L’ARTICLE DE ‘LAST REAL INDIANS’:
Les Participants Oceti Sakowin au Forum du Prix Nobel de la Paix Parlent
DENVER, Colorado – La semaine dernière, à Oslo, en Norvège, l’Institut Nobel de Norvège a tenu son deuxième Forum Annuel du Prix Nobel de la Paix, intitulé “A Travers les Divisions: les Droits des Peuples Autochtones dans le Contexte de la Justice Sociale et de la Protection de l’Environnement”, à la suite de la remise du Prix Nobel de la Paix, cette année, à l’ICAN, la Campagne Internationale pour Abolir les Armes Nucléaires.
Holy Elk Lafferty, Lakota Mni Conjou, Oglala et Sicangu; Tim Mentz, Dakota Pa Baksa et Lakota Hunkpapa, membre de la Tribu Sioux de Standing Rock, et de la firme Mentz-Wilson Consultants LLC; et Angela Bibens, Esq., Dakota Santee, de Red Owl Law; ont participé aux trois jours du Forum de l’Institut Nobel. Mme Lafferty était invitée comme intervenante et a partagé la scène lundi 11 décembre, avec la très estimée lauréate du Prix Nobel de la Paix, le Dr. Rigoberta Manchu Tum, pour le 25ème anniversaire de son Prix Nobel de la Paix.
Ce fut un choc pour nous tous, d’apprendre, le matin du 12 décembre, juste avant le début de la seconde journée, consacrée au dialogue exclusivement sur invitation, que le Président de la Commission du Comté de Morton, Cody Schulz, était aussi à Oslo, pour le Forum. Aucun de nous de savait que M. Schulz faisait partie des cinq cents invités payants, pour le premier jour de Dialogue de Haut Niveau, où Mme Lafferty et d’autres notables Autochtones devaient intervenir.
Gina Torry, une organisatrice pour l’Institut Nobel, nous a appris plus tard que Stephanie Hope Smith, une autre intervenante, uniquement mandatée par elle-même, s’était adressée à M. Schulz, pour qu’il participe au Forum du Prix Nobel de la Paix. Apparemment, Mme Smith avait assurée à Mme Torry que c’était acceptable pour nous, alors qu’en fait, Mme Smith n’avait consulté aucun d’entre nous avant notre arrivée à Oslo.
“Le fait que nous n’ayons pas été informés de l’invitation de M. Schulz avant, prouve, en ce qui me concerne, qu’il s’agissait d’une tentative intentionnelle de nous piéger dans une situation gênante, avec un représentant haut placé du camp opposé dans notre combat pour l’eau sacrée à Standing Rock. Ce que Mme Smith espérait gagner pour quiconque d’une telle mise en scène, échappe à ma compréhension. Si j’avais su d’avance que son intention était d’imposer ce genre de dialogue inadéquat, j’aurais décliné l’invitation, étant donné que ça me place dans une situation de vulnérabilité et de danger possible, sur le plan légal et émotionnel. Je suis toujours sous le coup de poursuites dans le Comté de Morton, après avoir été arrêtée alors que je priais, et toujours traumatisée directement par les actions inhumaines du Comté de Morton. Il aurait été déraisonnable à tous les niveaux concevables, de me mettre dans une telle situation en connaissance de cause, et je suis profondément insultée de ce que mon droit de prendre une décision en toute conscience de participer au même forum que M. Schulz ait été violé par Mme Smith” dit Holy Elk Lafferty.
“J’ai été amené à croire que mon rôle au forum serait de parler de la destruction de sites sacrés, le long du trajet du Dakota Access Pipeline”, dit Tim Mentz. “C’était pourquoi j’étais venu. J’ai dit que je refuserais de participer à la deuxième journée, avec la présence de M. Schulz, parce que je ne suis pas habilité à entreprendre un dialogue de haut niveau avec le Comté de Morton.”
Le gouvernement du Comté de Morton, dans le Dakota du Nord, est responsable de milliers de violations des droits de l’homme, du fait qu’il supervise le Bureau du Sheriff du Comté de Morton. Avec plus de 300 inculpations en attente de jugement, ces violations continuent. “Les actions de Mme Smith démontrent une grave méconnaissance de l’abrogation historique de nos droits en tant que peuples Autochtones, et de la relation de gouvernement à gouvernement, qui est un impératif éthique pour tout dialogue de cette nature. Etant donné que ni M. Mentz, ni moi-même ne représentons à aucun titre la Tribu Sioux de Standing Rock, nous n’avons pas consenti à la participation de M. Schulz”, dit Angela Bibens. Le dialogue de la deuxième journée a continué sans la présence de M. Schulz. Nous avons envoyé une lettre à l’Institut Nobel pour expliquer nos inquiétudes, le 13 décembre 2017.
Nous saluons l’Institut Nobel pour avoir pris l’initiative de recevoir le Forum du Prix Nobel de la Paix et sommes heureux de ce que le sujet du Forum de cette année reconnaisse les droits des peuples Autochtones comme “l’un des problèmes les plus urgents pour la paix et la sécurité internationales de notre temps.” Nous ne souhaitons absolument pas que le dialogue important mis en avant par le Forum d’Oslo soit dévalorisé par cette erreur. Nous espérons avoir toujours le soutien de l’Institut Nobel, pour continuer à renforcer nos connexions avec les autres communautés et nations autochtones, et avec nos alliés dans le monde, qui comprennent que nos droits de protéger nos territoires et sites sacrés aborigènes et de préserver nos langues et nos cultures, tout comme notre responsabilité de protéger l’eau en tant que source de toute vie, sont des problèmes de portée globale.
CONTACTS:
Holy Elk Lafferty
Holyelk97@gmail.com
Angela Bibens, Esq.
abibens@redowllaw.com
LA REACTION DU CHEF ARVOL LOOKING HORSE
A qui de droit,
J’aimerais dire à quel point je suis déçu d’apprendre comment mes amis et parents ont été traités à Oslo, Norvège. J’avais cru comprendre qu’il devait y avoir un dialogue sur les Sites Sacrés et une discussion sur les droits de l’homme. Stephanie Hope Smith m’avait encouragé à participer à cette conférence, mais j’étais déjà engagé ailleurs.
Au retour de la délégation, on m’a fait savoir que le Président de la Commission du Comté de Morton, Cody Schulz, avait été invité par Stephanie à assister à la conférence. Je me sens responsable d’avoir mis mes amis et parents dans une telle situation, dans laquelle ils ne savaient pas que le Commissaire serait présent, étant donné que je leur avais demandé de me représenter. Cette situation inconfortable a mis en cause la réputation et la sécurité de mes amis et parents qui y ont assisté, ainsi que la mienne.
Je n’ai pas été informé de projets d’une quelconque discussion de groupe à laquelle participeraient des personnalités politiques, et qui maintenant a été mise en avant dans les médias américains. Les médias ont présenté la situation comme si le meeting d’Oslo avait été préparé avec l’accord de toutes les parties concernées, préalablement informées, ce qui n’est pas le cas. J’ai été informé par les délégués, pris par surprise à l’annonce de sa présence. Le problème a été résolu et Cody Schulz a été exclu de tout contact ou dialogue avec les délégués. Je suis très déçu de ce que la manifestation n’ait pas été conforme à ce dont j’avais été informé.
Les Sites Sacrés et les Droits de l’Homme sont au centre de mon travail pour la paix. Je suis un guide spirituel, je ne suis pas un politicien, potentiellement d’accord avec quelque représentant officiel d’un gouvernement pour entamer une discussion sur quelque question que ce soit concernant Standing Rock.
Mitakuye Oyasin,
Chef Arvol Looking Horse
Mise à jour de Censored News: Les Protecteurs de l’Eau disent que Stephanie Hope Smith avait déjà amené des négociateurs du Comté de Morton et du commandement conjoint, sans la permission de protecteurs de l’eau de Standing Rock, ni consultation avec les Anciens, en 2016. Puis, elle a amené un officiel du Comté de Morton au Forum du Prix Nobel de la Paix, où les Protecteurs de l’Eau représentaient le Chef Arvol Looking Horse. D’après une organisatrice du Forum, elle était seule responsable de l’invitation.
Stephanie Hope Smith, à l’extrême gauche, près du Chef Arvol Looking Horse – Photo Green Peace
Mme Smith avait donc déjà organisé une rencontre entre le commandement conjoint des forces de l’ordre et une délégation autochtone en octobre 2016. Lors de cette rencontre, le commandement conjoint a discuté des détails de l’intervention du 27 octobre 2016, y compris l’arrestation de Red Fawn.
Roberto Borrero, qui était présent lors de cette rencontre, a raconté: “Le lundi 31 octobre, le Grand Chef John et moi-même avons rencontré des représentants officiels des forces de l’ordre pour un point d’information, à Mandan, dans le Dakota du Nord. Aucun média n’était autorisé à assister à cette rencontre. Elle avait été organisée par Stephanie Hope Smith, ‘Médiatrice Neutre’ inscrite auprès de l’Administrateur du Tribunal du Dakota du Nord, et introduite par le Sheriff du Comté de Cass, Minnesota, Paul D. Laney, chef du commandement conjoint. Les officiels, neuf au total, y compris un représentant politique du Comté, ont présenté un résumé de l’opération du 27 octobre.”
Voir l’article de R. Borrero (en anglais):
Stephanie Hope Smith, qui agissait comme médiatrice sans aucun mandat, et s’était présentée au Forum Nobel comme conciliatrice pour les sites sacrés et culturels, a permis au Président de la Commission du Comté de Morton d’amener sa propagande insultante sur la scène internationale.
Dans un communiqué de presse [lien ci-dessous] le Commissaire du Comté de Morton Cody Schulz dit avoir rencontré des représentants de Norway’s Mineral Industry, une grande compagnie minière, pendant qu’il était au Forum.
Schulz dit aussi avoir rejeté les points de vue favorables à Standing Rock publiés dans des médias.
Description préalable du forum par l’Institut Nobel
L’idée d’Alfred Nobel était que des prix internationaux portant son nom, et financés par sa fortune privée, inspireraient et récompenseraient des travaux “pour le plus grand bien de l’humanité”. Le travail de l’Institut Nobel Norvégien contribue à l’esprit du Prix Nobel de la Paix et à l’avancement de la paix et de la sécurité internationales.
Le Forum du Prix Nobel de la Paix à Oslo
Le Forum du Prix Nobel de la Paix à Oslo – qui a lieu le lendemain de la cérémonie de remise du Prix Nobel de la Paix – fournit une occasion unique de traiter et de faire avancer une action politique coordonnée sur les problèmes internationaux de paix et de sécurité les plus urgents de notre époque.
Le 11 décembre, le Forum du Prix Nobel de la Paix d’Oslo organise une discussion de haut niveau de deux heures, retransmise internationalement. Plus de 500 dirigeants se rassemblent dans le magnifique grand amphithéâtre historique de l’Université d’Oslo, décoré d’étonnantes peintures d’Edvard Munch. Le Forum rassemble une constellation unique de lauréats du Prix Nobel de la Paix et d’autres dirigeants nominés; des représentants de gouvernements et d’organisations internationales; des universitaires; des dirigeants de la société civile et des activistes, spécialement ceux qui construisent la paix dans des situations fragiles, de conflit et d’après-conflit; des acteurs du secteur des affaires et privé; des journalistes; et des jeunes du monde entier, entre autres des étudiants.
Le jour suivant, le Forum s’efforcera d’amener un groupe de délégués sélectionnés à engager une conversation significative, dans le but de faire progresser stratégiquement le travail sur le sujet de l’année, au cours d’une journée entière de congrès pour la paix.
Le Forum du Prix Nobel de la Paix 2017 à Oslo: “A Travers les Lignes de Division”
Le Forum du Prix Nobel de la Paix 2017 aura lieu le 11 décembre 2017, avec pour thème “A Travers les Lignes de Division”.
En 1992, le Prix Nobel de la Paix a été attribué à Rigoberta Manchu pour son “travail pour la justice sociale et la réconciliation ethnoculturelle fondée sur le respect des droits des peuples autochtones”. Comme le Comité Nobel Norvégien l’a souligné à l’époque, “Rigoberta Manchu se distingue comme symbole vivant de la paix et de la réconciliation, à travers les lignes de division ethniques, culturelles et sociales, dans son propre pays, sur le continent Américain, et dans le monde”.
Lors du 25ème Anniversaire du Prix Nobel de la Paix du Dr. Manchu, et du 10ème Anniversaire de l’adoption de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, le Forum du Prix Nobel de la Paix d’Oslo portera sur les droits des peuples autochtones dans le contexte de la justice sociale et de la protection de l’environnement et sur la nécessité de travailler pour la paix, le dialogue et la réconciliation pour contrer l’extrémisme violent.
Le discours liminaire du Dr. Manchu reviendra sur les 25 années écoulées depuis qu’elle a reçu le Prix Nobel de la Paix et présentera son point de vue sur le sujet traité. Nous estimons que son discours liminaire sera de 20 à 25 minutes, suivi par un débat de 60 minutes dirigé par un journaliste ou un hôte international éminent. La discussion sera centrée sur deux récents exemples de conflits intérieurs impliquant des peuples autochtones, à propos des ressources énergétiques et environnementales. Plus spécifiquement, les orateurs discuteront et comparerons le conflit de Standing Rock, qui a conduit à des conditions de zone de guerre à l’intérieur des Etats-Unis de septembre 2016 à février 2017, et un conflit un peu comparable entre la population autochtone Sami de la partie arctique de la Norvège et l’Etat Norvégien. La Tribu Dakota et le peuple Sami seront représentés au panel. Le Forum aura lieu dans le Grand Amphithéâtre de l’Université d’Oslo, une salle splendide décorées de peintures originales d’Edvard Munch. Nous pensons que jusqu’à 500 personnes d’origines diverses y assisteront. Le Forum sera diffusé en direct par NRK, le principal réseau norvégien de radio et de télévision, et peut-être par une autre grande chaine d’information internationale. Le Forum sera enregistré en direct par Nobel Media, l’unité digitale globale de la Fondation Nobel, et mis à la disposition du monde entier sur YouTube. Nous nous attendons aussi à une large couverture médiatique, par les médias internationaux présents à Oslo pour la Cérémonie de Remise du Prix Nobel de la Paix le 10 décembre.
Le jour suivant, le Forum s’efforcera d’engager un groupe de délégués sélectionnés dans une conversation significative, qui se déroulera sous la règle de Chatham House, dans le but stratégique de faire progresser le travail sur le sujet sélectionné cette année, au cours d’un congrès de la paix d’une demi-journée.
Voir aussi (en anglais):
Obama a reçu le Prix Nobel de la Paix alors qu’il menait la guerre d’Afghanistan https://www.seattletimes.com/nation-world/despite-nobel-peace-prize-obama-has-had-2-full-terms-of-war/
LE REVOLVER PRETENDUMENT TROUVE DANS LA MAIN DE RED FAWN, APPARTENAIT A UN INDIC PAYE PAR LE GOUVERNEMENT
Par le Collectif Juridique des Protecteurs de l’eau
Publié sur Censored News
Le 14 décembre 2017
Traduction Christine Prat
BISMARCK, Dakota du Nord –
Les avocats de Red Fawn Fallis au niveau fédéral, ont déposé une Requête de Divulgation de Pièces [Motion to Compel Discovery], hier, dans le District du Dakota du Nord. La requête souligne que de nombreuses vidéos et autres documents cruciaux demandés par la Défense n’ont pas été fournis par le gouvernement.
Parmi les documents que le gouvernement n’a pas fournis, il y a des détails sur le rôle joué par l’informateur payé par le FBI, qui était le propriétaire du revolver prétendument trouvé sur le lieu où Red Fawn Fallis a été arrêtée. L’existence de cet informateur a été évoquée publiquement à la fin de l’audition des Requêtes, le lundi 11 décembre, et est également largement décrite dans un récent article du site The Intercept. D’après la requête, les demandes laissées sans réponse par le gouvernement, sont entre autres:
Une demande détaillée de documents et autres informations importantes concernant l’utilisation par le gouvernement d’un informateur payé par le FBI, infiltré dans les camps des Protecteurs de l’Eau, ayant eu une relation intime avec l’accusée, et ayant fourni des informations pendant cette période au gouvernement. Cet informateur a été témoin visuel de l’arrestation de Miss Fallis et de la décharge d’une arme à feu … [et] le revolver prétendument saisi sur Miss Fallis lors de son arrestation, appartenait à l’informateur.
La Défense demande également:
Des documents détaillés et autres informations concernant d’autres informateurs utilisés par le gouvernement, l’état du Dakota du Nord, les services de police impliqués, et/ou la firme DAPL et/ou ses agents.
Cette requête arrive seulement quelques jours après la conclusion d’une audition des Requêtes de la Défense, au cours de laquelle les avocats avaient présenté des preuves démontrant que les forces de l’ordre n’avaient pas de raison valable d’arrêter Miss Fallis. Le témoignage des forces de l’ordre durant cette audience a confirmé l’existence d’au moins un autre informateur, agent infiltré ou employé d’une firme de sécurité, qui fournissait des informations aux forces de l’ordre. L’audience a également permis de fournir des preuves confirmant l’existence de nombreuses caméras de surveillance, placées sur les véhicules des forces de l’ordre ou utilisées par des agents, dont les enregistrements audio ou vidéo n’ont pas été fournis par le gouvernement, ainsi que la loi l’exige.
Red Fawn Fallis a été arrêtée le 27 octobre 2016, et est accusée de Trouble à l’ordre Civil, d’avoir déchargé une arme à feu dans le cadre d’un crime avec violence, et de possession d’arme à feu et de munitions par une délinquante condamnée. L’accusation de ‘Trouble à l’ordre Civil’, rarement utilisée, condamne la participation à des troubles à l’ordre public et a historiquement été utilisée à l’origine contre des activistes politiques et des communautés de couleur. La Requête de communication de pièces exige que le gouvernement révèle si des “actes violents”, qui sont la base de l’accusation de Trouble à l’Ordre Civil, ont été déterminés par une enquête menée par des informateurs payés, des agents secrets ou une firme de sécurité privée.
Miss Fallis est représentée par les avocats Molly Armour, Jessie Cook et Bruce Ellison, et doit comparaitre le 29 janvier 2018, devant la Cour de District des Etats-Unis pour le District du Dakota du Nord, à Fargo. Elle a été incarcérée sans caution pendant un an, et elle est actuellement assignée à résidence dans une ‘maison de transition’, où elle se prépare pour le procès.
Red Fawn Fallis, une Sioux Lakota, est une des sept accusés au niveau fédéral dont les affaires découlent des évènements du 27 octobre 2016, à Standing Rock, et elle sera la première à être jugée. Plus de 300 Protecteurs de l’Eau attendent encore d’être jugés au niveau de l’état.
L’annonce, le 4 décembre, de la décision de Trump de réduire considérablement le territoire du Monument National de Bears Ears, en Utah, a provoqué des réactions immédiates. La Tribu Indienne Ute a publié un communiqué, le Grand Canyon Trust a publié un article et annoncé sa décision de porter plainte, et des manifestations ont éclaté à Salt Lake City.
LE GRAND CANYON TRUST EXPLIQUE POURQUOI TRUMP A FAIT UNE ERREUR MONUMENTALE EN VOULANT ETRIPER LES TERRITOIRES DE BEARS EARS ET DU GRAND ESCALIER
Extrait d’un article du Grand Canyon Trust
4 décembre 2017
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
L’attaque d’aujourd’hui contre Bears Ears et le Grand Escalier, vient après que le Ministre de l’Intérieur Ryan Zinke ait procédé à une revue biaisée et opaque de ces monuments, en seulement quelques mois. Dans de nombreux cas, les actions pour protéger ces lieus en les faisant classer comme monuments ont pris des années, voire des décennies.
Zinke a rendu ses recommandations définitives à la Maison Blanche le 24 août 2017, et, en un exemple extrême de la dissimulation qui a entaché toute l’opération, il a gardé ses recommandations secrètes. Le projet de recommandations a fui en septembre, mais il devait encore rendre publiques ses recommandations définitives.
Pendant son examen, Zinke a “gracié” plusieurs des 27 monuments sur la liste des cibles. Parlant de quelques monuments qu’il avait recommandé de laisser tranquilles, Zinke a dit des Canyons des Anciens “l’histoire de ce site couvre des milliers d’années, et la protection fédérale de ces objets et de leur histoire nous aidera à préserver ce site pour mille ans de plus.” Il dit aussi, à propos des Cratères de la Lune, “en tant qu’ex-géologue, je me rends compte que c’est une représentation vivante de l’histoire géologique de notre pays.” Et il dit également que le Grand Canyon-Parashant représente “l’histoire scientifique de notre terre et contient des reliques humaines et des fossiles datant de milliers d’années.”
Les Monuments Nationaux du Grand Escalier et de Bears Ears ont toutes ces qualités et plus encore. Ils sont plus qu’un record étourdissant de milliers d’années d’histoire humaine, un paysage magnifique, de la géologie et un trésor de fossiles et d’os de dinosaures. Ils sont notre héritage naturel et culturel commun. Les recommandations du Ministre Zinke et les actions du Président Trump sont tout bonnement une tentative de démolir l’héritage de leurs prédécesseurs aux dépends des générations futures.
Les Américains veulent que nos parcs et monuments soient renforcés pour les générations futures, pas étripés pour des intérêts à court terme issus des carburants fossiles et de l’uranium. 99,2% de ceux qui ont commenté durant le passage en revue des monuments nationaux l’ont dit.
NE PAS CROIRE LE BATTAGE MEDIATIQUE
Vous avez peut-être entendu des officiels du gouvernement Trump dire que ces zones, dont les protections en tant que monuments nationaux viennent d’être éviscérées, sont déjà protégées. Bien que certaines zones fassent partie des Zones d’Etude des Lieus Sauvages du Bureau d’Aménagement du Territoire, ce genre de classification n’a jamais eu pour but d’être permanent, contrairement aux monuments nationaux. Beaucoup de lieus à Bears Ears, entre autres des milliers d’hectares de forêt nationale qui ont été abattus, n’ont pas de telle protection, et sont bourrés de biens culturels irremplaçables qui sont maintenant susceptibles d’être pillés, livrés au développement de sources d’énergie et autres projets qui détruisent les sites culturels.
Afin de protéger les terres publiques de façon permanente, soit le Congrès, soit le Président doit prendre des mesures pour convertir les protections temporaires en protection permanente, comme monuments nationaux ou zones sauvages. Mais la délégation de l’Utah au Congrès s’est révélée incapable de rédiger ou de faire passer des lois qui protègeraient effectivement les terres publiques. L’Utah a toujours moins de zones sauvages classées que n’importe quel autre état de l’Ouest. Si le gouvernement Trump essaie de vous faire avaler l’idée que ces lieus sont toujours protégés, n’y croyez pas. Le Président Trump a supprimé les protections du plus vieux site artistique sur des rochers près de Bluff, du site du village le plus au nord de l’ère de Chaco en Utah, et d’innombrables autres sites culturels importants.
Sur le site du Grand Canyon Trust, on peut lire aussi:
Le Grand Canyon Trust déposera une plainte contre cet affront inacceptable à nos valeurs essentielles, à notre mission et à la loi du pays. Nous soutenons les tribus qui ont travaillé dur pour protéger Bears Ears, et nous continuerons à défendre les intérêts des Américains qui aiment les monuments nationaux, au cours de la longue bataille juridique qui s’annonce.
MANIFS A SALT LAKE CITY
Le 4 décembre, jour de l’annonce de la décision de Trump, des manifs ont éclaté à Salt Lake City. Bien entendu, les Autochtones pour qui Bears Ears est sacré sont allés manifester leur colère, mais d’autres groupes se sont affrontés à la police et ont crié des obscénités à l’égard de Trump. ABC a publié une vidéo, mais recommande la prudence, les obscénités en question étant passibles de poursuites et, en tous cas, d’interdiction sur Internet.
Ces photos, et d’autres, ont été publiées sur Censored News.
Contexte: Les Akimel O’odham luttent depuis des années contre un project de prolongement du périphérique 202, qui longe leur Réserve et les menace d’une pollution aggravée, et, surtout, implique de faire sauter une bonne partie de leur Montagne Sacrée, à laquelle ils n’ont plus librement accès à cause des travaux. Ce périphérique n’est qu’une petite portion du project CANAMEX, qui doit relier le port de Guaymas, au Mexique, à Edmonton en Alberta, au Canada, c’est-à-dire aux Sables Bitumineux. La Réserve – Communauté Indienne de Gila River – accolée à Phoenix, a déjà été lourdement touchée par l’assèchement définitif de la Rivière Gila. Depuis toujours, ils utilisaient l’eau de la Gila pour arroser leurs cultures et y pêchaient du poisson. L’assèchement, causé par la construction de barrages, a brutalement changé leur régime alimentaire (agriculture remplacée par un supermarché), avec pour conséquence que la communauté a le plus fort taux de diabète et d’obésité au monde. Le projet autoroutier ne peut qu’aggraver leur situation, en amenant la pollution d’une circulation accrue et du transport de matériaux très sales et probablement de la drogue. Pour plus de détails, voir l’article que j’ai écrit en 2015, qui donne quelques explications sur les projets CANAMEX et ‘Corridor du Soleil’, et la vidéo d’une interview d’Andrew Pedro sur les effets possibles du 202. Salt River, également citée dans l’article, est aussi définitivement à sec dans la région de Phoenix.
L’EXTENSION DU PERIPHERIQUE 202 LE LONG DE LA RESERVE DE GILA RIVER CONTINUE
Interview d’Andrew Pedro, Akimel O’odham
Le 2 octobre 2017, à la limite de la Réserve
Article et traduction Christine Prat English
Novembre 2017
Le périphérique 202 est une bretelle d’autoroute autour de Phoenix, Arizona. Il existe déjà à l’est de la ville, et est actuellement prolongé vers l’ouest. La décision de prolonger le périphérique 202 par la Montagne du Sud a été prise en 1986. L’approbation officielle de l’extension a été accordée le 10 mars 2015. La construction devrait être terminée en 2019. Cette extension implique la destruction d’une portion importante de Moadag Do’ag, ou Montagne du Sud, un site sacré pour les Akimel O’odham. La destruction a malheureusement déjà commencé, mais le rythme s’accélère.
Le périphérique 202 doit aussi faire partie du “Corridor du Soleil”, un projet ‘touristique’, qui vise à développer une mégapole de Phoenix à Tucson, peut-être même de Prescott à Nogales [frontière avec le Mexique].
En fait, l’extension du périphérique 202 s’inscrit dans un projet infiniment plus vaste, le CANAMEX. C’est un projet routier pensé dans le cadre de l’ALENA, l’accord de libre-échange entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, mis au point en 1993 et signé par Bill Clinton en 1994.
En septembre 2015, j’avais rencontré Andrew Pedro, un activiste Akimel O’odham, pour parler des conséquences du projet pour la Tribu, et de la lutte contre. Début octobre 2017, nous nous sommes à nouveau rencontrés pour parler de la situation actuelle de la construction et de la lutte.
“C’est l’automne 2017, et la construction du 202 continue” dit Andrew. Il évoqua ensuite l’aspect légal du problème. La plainte en justice contre le projet est actuellement examinée par la Cour d’Appel du 9ème Circuit de San Francisco. Des arguments devaient être entendus le 28 octobre. Andrew Pedro m’a alors écrit: “Des gens du Conseil Tribal y sont allés. Maintenant, c’est à nouveau l’incertitude. La Cour pourrait mettre six mois pour prendre une décision. Une autre partie impliquée, PARC, dit que c’est probablement sans espoir pour eux. Ils ne croient pas que la Cour Suprême acceptera d’examiner l’affaire”. Il n’est pas sûr du tout que la décision de la Cour puisse donner un espoir d’arrêter la construction, étant donné que les trois juges du 9ème Circuit ont déjà rejeté des injonctions en ce sens. Andrew souligne que, l’affaire étant aux mains de la Justice, la construction devrait être suspendue. Cependant, le Service des Transports de l’Arizona, ADOT, responsable du chantier, a au contraire accéléré les travaux, très probablement dans l’espoir que, lorsque la Cour prendra une décision, il serait trop tard pour que ça ait un effet notable sur le projet.
Début octobre, les travaux avaient essentiellement lieu sur ce qu’ils appellent la section de Pecos, dans la ville d’Ahwatukee, le long de la Route de Pecos. Beaucoup de gens d’Ahwatukee, qui est en territoire ‘blanc’, mais où vivent aussi des O’odham, sont également contre le périphérique.
Les activistes qui luttent contre le projet n’ont jamais espéré grand-chose du système judiciaire, sachant que les tribunaux ne sont pas avec eux. “… d’un côté, ils pourraient protéger les enfants et les ressources de l’Arizona, ce qui concerne surtout des Blancs qui vivent hors d’Ahwatukee, mais il y a aussi la Communauté Indienne de Gila River [la Réserve] avec ses propres lois. Mais les plaintes sont jointes, donc, si une partie perd, l’autre aussi. Donc, nous avons aussi un gros problème de ce côté-là.” Ils ne font pas non plus confiance à leur Conseil Tribal, qui “ne remplit pas vraiment ses obligations de protéger la communauté, de protéger nos sites sacrés, et de protéger notre droit inhérent d’être sur ces sites”.
Il y a d’autres zones en travaux. Entre autres, la section de Salt River, à l’ouest de la Montagne, où la construction d’un pont est sur le point de commencer. Ils ont déjà amené des piliers et du ciment. Il y a aussi des travaux sur l’autoroute I10, la 79ème Avenue, jusqu’à la 43ème Avenue, et entre elles, ils construisent un échangeur important.
“Pour nous, les O’odham, c’est difficile de se concentrer sur les zones qui doivent être défendues convenablement et en priorité. Parce que le périphérique est un grand projet, de plus de 35 km. Et avec tous ces travaux, c’est difficile de décider de ce qui pourrait les arrêter dans une zone, étant donné qu’ils continueraient dans une autre” dit Andrew. “Cependant, ceux d’entre nous qui font le travail n’ont pas perdu l’espoir de sauver notre Montagne de la destruction totale, de davantage de destruction.”
Beaucoup de gens sont démoralisés et se sentent vaincus, mais, dit Andrew “nous devons continuer.”
Bien que beaucoup de non-Autochtones ne voient que les actions et les manifs, et donc voient le problème comme étant essentiellement politique, les O’odham, et les autres Peuples Autochtones, voient un autre aspect, l’aspect culturel, c’est-à-dire “qui nous sommes”. “… c’est plus puissant que le monde politique, parce que ça nous lie à notre sol, ça nous ramène à nos racines et à d’où nous venons, et ça explique pourquoi ces choses sont importantes pour nous et pourquoi ces lieux, ces montagnes sont importants pour nous à la base.”
Ensuite, Andrew explique comment d’autres gens viennent aider, des Autochtones qui comprennent l’aspect culturel. Et aussi, “parce que maintenant, de plus en plus de gens de partout s’intéressent à la lutte, parce que ça va toucher d’autres régions aussi. Que ce soit la Nation Tohono O’odham, et même Salt River, déjà traversée et affectée par le périphérique 101. Alors, ils savent ce que nous ressentons, là-bas. C’est la même chose, parce que nous sommes tous O’odham, à Salt River, ils sont aussi O’odham…”
Les effets des ‘grands projets’, le Corridor du Soleil et CANAMEX, touchent aussi des Autochtones en dehors de la Communauté Indienne de Gila River. Le CANAMEX est un projet de super autoroute de Guaymas, au Mexique, à Edmonton, en Alberta, au Canada. Des constructions et des réparations de routes ont déjà commencé, à Tucson, Nogales, Phoenix et Casa Grande. A Case Grande, une ‘zone de libre-échange’, un carrefour international de commerce, appelé Phoenix Mart, doit ouvrir l’année prochaine. “De cette façon, ils continueront à empiéter de plus en plus sur nos territoires. Nous nous trouvons toujours coincés là où un soi-disant progrès doit avoir lieu, et où le développement doit arriver” dit Andrew. Bien sûr, la politique du Conseil Tribal suit, vu que les responsables ne voient que l’argent qui pourrait en venir. Pourtant, c’est moins que certain que le développement amène un quelconque progrès pour les gens, comme le montre l’exemple de l’autoroute I10: lorsqu’elle a été construite dans la Rivière Gila, ils ont promis des routes, des logements, des emplois… mais rien n’est venu, “si vous circulez sur l’I10, c’est complètement vide”. Avec les nouveaux développements – le Phoenix Mart, les travaux à Tucson – “…ces villes s’approchent de nous, et c’est un exemple de ce qui va arriver à long terme, elles pourraient nous passer dessus. […] Avec le 202, les gens qui circulent sur la Route de Pecos maintenant, voient d’un côté Ahwatukee, de l’autre, la Réserve.”
Cependant, la portion importante, c’est la Montagne. C’est au centre, c’est la section centrale du périphérique. Il y a aussi un projet de construction de logements, dans un quartier d’Ahwatukee, entre les crêtes de Moadag Do’ag. Ce projet est indépendant de l’autoroute, ce n’est pas le Service des Transports d’Arizona (ADOT), mais c’est peut-être dans le passage. Ils ont déjà fait sauter une partie de la Montagne pour une route. “Ces travaux ne sont pas finis non plus, mais c’est là, la terre a été balayée et détruite entre les crêtes, et nous avons une Montagne qui a déjà été suffisamment profanée. Et ce n’est même pas la moitié de ce que l’ADOT veut faire” dit Andrew.
La route actuelle a deux voies, le périphérique doit en avoir quatre de chaque côté, “c’est une brèche énorme dans la Montagne”.
Ce qui est fait est déjà désastreux, mais “il y a encore un combat à venir, la guerre n’est pas finie” ajoute Andrew Pedro, “parce que le projet est à bien plus grande échelle”. Le projet est en fait le Corridor CANAMEX, qui va empiéter sur beaucoup d’autres territoires Autochtones, jusqu’au Mexique: le territoire O’odham est coupé par la frontière. Les territoires Tohono O’odham et Hia C-ed O’odham traversent la frontière. Des villages de l’autre côté seront touchés aussi.
Andrew Pedro déclare: “Nous sommes attaqués ici, dans le centre de l’Arizona, les O’odham sont attaqués par le 202, la Nation Tohono O’odham est attaquée par la frontière, et, dans le Nord, il y a beaucoup de luttes, des mines d’uranium à la station de ski Snowbowl. L’Arizona est bien connu pour ses attaques contre les Autochtones.”
La raison de ces attaques a un nom: le Capitalisme. “C’est ce qui relie tout ça. Parce que ce qui arrive a pour but de faciliter le commerce. C’est le Capitalisme en Arizona, si on veut vraiment trouver la racine de ce qui nous arrive. Ce sera toujours l’argent qui sera la force motrice derrière ces projets.” Le 202 est un couloir commercial, le Corridor du Soleil aussi. Ces projets sont supposés amener du business et du développement à la région, mais ils n’ont pratiquement pas d’effet sur l’économie locale. “Ça n’aide vraiment personne. Mais ce faisant, ils ignorent les Autochtones. Ils ne pensent pas à ce qui va advenir de nos lieux cérémoniels et de nos sites sacrés.”
Dans la Réserve, la Communauté Indienne de Gila River, l’ADOT emprunte illégalement les routes. En tant qu’entité non-tribale, elle devrait demander un permis pour utiliser ces routes, surtout dans la mesure où le périphérique est juste à la limite extérieure de la Réserve. Mais ils utilisent ces routes pour gagner un peu de temps.
La construction a terriblement restreint l’accessibilité à la Montagne sacrée pour les O’odham. Ça a bousculé les sépultures des Ancêtres, des restes humains ont été exhumés et sont toujours retenus par l’état d’Arizona. Les gens craignent les effets sur leur santé de la pollution accrue.
Andrew Pedro conclut: “Nous continuerons à nous battre, parce qu’il faut qu’ils sachent qu’ils devront payer pour ce qu’ils ont fait, d’une manière ou d’une autre. Nous ferons tout ce que nous pouvons. Même si ça implique des manifestations et des actions directes… C’est un risque, mais les gens doivent savoir ce que cette Montagne représente pour nous et pourquoi il est important de prendre des risques.”
COMMUNIQUE
LA TRIBU INDIENNE UTE PORTE PLAINTE CONTRE LE PROJET DU PRESIDENT D’ABOLIR LE STATUT DE MONUMENT NATIONAL DE BEARS EARS
Fort Duchesne, Utah,
4 décembre 2017
Original text in English
Traduction Christine Prat
La Tribu Indienne Ute est profondément offensée par l’annonce du Président Trump ce jour, de son intention de réduire considérablement le Monument National de Bears Ears. Son action va en fait révoquer le statut de Monument et menacer les biens culturels et historiques de la Tribu qui étaient protégés par la classification comme Monument. La Tribu Indienne Ute va, avec les 4 autres tribus qui s’étaient unies pour demander le statut de Monument, porter plainte contre le Président Trump, le Secrétaire Zinke et d’autres, devant la Cour Fédérale du District de Columbia, afin de les mettre devant leurs responsabilités pour ces actes qui sont un véritable affront contre la souveraineté de la Tribu Indienne Ute et de toutes les Tribus des Etats-Unis.
Les actes du Président sont d’autant plus déplorables qu’il les a entrepris sans même visiter le Monument ou consulter les tribus pour lesquelles la création du Monument devait protéger les sites culturels et sacrés. Au lieu de cela, le Président s’en remet au bref rapport du Secrétaire Zinke, qui s’efforce de réduire la position de la Tribu, en faveur de certains groupes d’intérêts. La proposition de réduire l’étendue du Monument va laisser sans protection des centaines de milliers d’antiquités, de sites archéologiques et de biens culturels et miner des années de travail commun entrepris par les membres de la Coalition Intertribale de Bears Ears pour obtenir le statut de monument, en reconnaissance des contributions culturelles et spirituelles uniques des Peuples Autochtones à l’histoire de cette grande Nation.
L’action du Président va mettre un terme à près de dix ans de collaboration avec les membres locaux de la tribu et les cinq tribus. “Le Président a promis d’assécher le marécage,” dit Luke Duncan, le Président du Comité Commercial Tribal Indien Ute, “mais avec cette action unilatérale, entreprise à la demande que quelques puissants politiciens d’Utah, le marécage ne fait que s’approfondir.” Le Président Duncan ajouta: “Nous refusons de devenir le peuple oublié de ce pays et le Président devrait reconnaître et respecter notre avis sur cette question, en tant que premiers habitants de l’Utah.”
L’action du Président, pour apaiser des politiciens de l’Utah, arrive à point nommé pour obtenir l’approbation du Congrès pour ses réductions d’impôts et n’est en fait rien d’autre que de la duplicité, satisfaire l’objectif du Sénateur Orrin Hatch d’éliminer le Monument, afin que de s’assurer le soutien du Sénateur Hatch pour la réforme des impôts. L’initiative du Président de réformer les impôts dépend du soutien du Sénateur Hatch, vu sa situation de Président du Comité des Finances du Sénat. Malgré ses promesses de travailler pour les Nations Tribales, le Président agit pour de riches groupes d’intérêts, en dépit de l’impact sur l’histoire et la culture tribales.
L’action du Président menace les biens inestimables de Bears Ears. “Le Monument ne concerne pas seulement quelques objets archéologiques isolés. Le Monument est une part vivante de notre culture, ainsi que de l’histoire et de la culture des Etats-Unis. Nos cultures existent toujours et elles sont toujours florissantes,” dit Shaun Chapoose, membre du Comité Commercial Tribal Indien Ute. “La région de Bears Ears est un paysage culturel – un lieu qui entretient nos familles dans nos traditions. C’est une triste situation, quant le Président de cette grande Nation affiche un tel manque de respect pour notre histoire et notre culture en tant que peuple, mais nous sommes prêts à nous battre pour nos droits, et pour protéger Bears Ears.”
La Tribu Indienne Ute affirme que la Loi sur les Antiquités ne donne pas au Président l’autorité de révoquer ou réduire un Monument National. La position de la Tribu Indienne Ute est que le projet du Président Trump de réduire Bears Ears constitue une révocation illégale du statut d’un Monument National et que ses actes en la matière devraient être universellement condamnés par tous les Peuples Autochtones du monde, et par tous ceux qui soutiennent les droits des Peuples Autochtones. L’action du Président dans ce cas, enfreint la Loi sur les Antiquités et est menée sans autorité légale. Cette action est aussi une violation de la responsabilité de tutelle du gouvernement fédéral et de la relation de gouvernement à gouvernement avec les tribus Indiennes. La Tribu Indienne Ute déposera une plainte contre l’action du Président, avec les autres tribus de Bears Ears, dès que l’acte aura été exécuté.
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A propos de la Tribu Indienne Ute – La Tribu Indienne Ute réside dans la Réserve Uintah et Ouray, dans le nord-est de l’Utah. La Tribu est composée de trois bandes: la Bande de White River, la Bande Uncompahgre et la Bande Uintah. La Tribu compte plus de trois mille individus, dont plus de la moitié vivent dans la Réserve Uintah et Ouray. La Tribu Indienne Ute a son propre gouvernement tribal et contrôle environs 53 000 km² de terres tribales, qui contiennent des gisements importants de pétrole et de gaz. Le Comité Commercial Tribal est le conseil qui gouverne la Tribu.