Christine Prat, CSIA-Nitassinan
28 janvier 2025
(Mise à jour le 30 janvier 2025)
Depuis des décennies, une mine d’uranium près du Grand Canyon du Colorado est combattue par la population locale et plusieurs Tribus Autochtones. La mine, dite « du Canyon » a été récemment rebaptisée « Pinyon Plain », mais elle est toujours au-dessus du Grand Canyon.
Les premiers menacés sont les Havasupai dont la Réserve est située au fond du Canyon. La mine se trouve au-dessus d’une nappe phréatique et menace directement les sources d’eau qui alimentent la Réserve en eau potable. La Réserve Havasupai n’est accessible qu’en hélicoptère – à moins d’escalader 25 km de la paroi du canyon, pour arriver à un endroit où il n’y a ni route ni transports réguliers. On peut imaginer leur situation, si l’eau potable est contaminée et qu’ils doivent aller chercher de l’eau au commerce le plus « proche ». L’hélicoptère est moins cher pour les Havasupai que pour les visiteurs, mais resterait inabordable pour aller chercher de l’eau régulièrement.
Obama avait décrété un moratoire de 20 ans pour les nouvelles mines d’uranium. Trump l’a révoqué immédiatement, en 2017, mais de toutes façons, l’entreprise a toujours clamé avoir obtenu l’autorisation avant le moratoire.
En 2017, nous nous y sommes rendus avec Klee Benally, et avons constaté qu’il y avait des activités, quoique le responsable sur place nous ait dit qu’ils n’extrayaient pas d’uranium. À l’époque, ils extrayaient l’eau du puits de mine et lâchaient la vapeur dans l’environnement. L’extraction d’uranium a commencé début 2024.
Une fois l’uranium extrait, il faut le transporter à l’usine de traitement de White Mesa. Le trajet de transport prévu est également combattu depuis des années par les riverains. Ce trajet menace surtout la Nation Navajo. En 2017, nous sommes également allés, avec Klee Benally, en Utah. Nous avons emprunté cette route.
À l’allée, nous nous sommes arrêtés à Cameron, où nous avons constaté un niveau de radioactivité supérieur à la limite permise. Puis nous nous sommes arrêtés à Tuba City, où nous avons parlé avec Vanessa Brown des dégâts déjà survenus et de ceux à craindre du transport projeté.
En Utah, nous avons rencontré Yolanda Badback, Ute de la Réserve de Ute Mountain, proche de l’usine de traitement. Elle était désespérée. Dans une interview (voir vidéo plus bas), elle m’a décrit tous les graves problèmes de santé auxquels les Utes de la Réserve étaient déjà confrontés. Elle suppliait les autorités de fermer l’usine. Cependant, en février 2018, l’autorisation de l’usine a été prolongée.
Au retour, nous nous sommes arrêtés à l’usine de White Mesa, puis à la décharge de ses déchets près de Mexican Hat.
Ce n’était pas la première fois que nous prenions les routes fédérales 89 et 160, qui conduisent à Monument Valley et d’autres lieux très touristiques, et sont des artères principales de la Réserve (Nation) Navajo.
Déjà à l’époque, des activistes, parmi lesquels nos amis Klee Benally et Leona Morgan, avaient fondé l’association « Haul No » (Non au Transport). Cela fait donc pas mal d’années que le trajet projeté est dénoncé et catégoriquement refusé par ceux qui risquent d’en être affectés.
Les camions qui transportent de l’uranium sont banalisés et pas spécialement protégés. Les communautés sur le long du trajet craignent des accidents. Il y a beaucoup de circulation sur ces routes.
Selon un article publié le 27 janvier 2025 dans l’Arizona Mirror, des tronçons de ces routes sont extrêmement dangereux, surtout l’hiver quand il y a de la neige ou du verglas. La route fédérale 89 est déjà surnommée « la 89 tueuse ». Le Grand Canyon Trust, qui combat la mine et le trajet depuis longtemps, est cité dans l’article de l’Arizona Mirror disant que « Les segments les plus risqués du trajet sont de 240% à 700% plus dangereux que la moyenne des routes des États-Unis, en termes d’accidents graves par mile (1,6 km) ». Le Grand Canyon Trust a analysé les données d’accidents mortels le long du trajet. Josh O’Brien, du Grand Canyon Trust, a dit dans une interview pour l’Arizona Mirror que le nombre d’accidents mortels sur la route fédérale 160 à l’est du Tuba City, étaient « le triple de ce à quoi on pouvait s’attendre » et que ce n’était « pas vraisemblable que ce soit dû au hasard » mais plutôt au fait que ces routes soient plus dangereuses. Ce n’est pas nouveau pour les gens de la région qui connaissent bien ces routes – et leurs dangers – mais l’étude du Grand Canyon Trust soutient avec des statistiques ce que la population locale sait déjà. O’Brien dit que « cinq tronçons de tout le trajet présentent ce risque très élevé. »
Quatre des tronçons les plus dangereux sont dans la Nation Navajo.
Selon l’Arizona Mirror, l’analyse est limitée, n’ayant pris en compte que les accidents mortels et principalement la portion de trajet située en Arizona.
Le projet de transport d’uranium toujours à l’arrêt
Le transport d’uranium de la mine est actuellement à l’arrêt, pendant que les négociations continuent entre le gouvernement de la Nation Navajo et la compagnie Energy Fuels, suite à un transport surprise en juillet dernier. Le gouvernement Navajo a pris des mesures d’urgence pour empêcher d’autres transports de minerai dans son territoire. Un représentant d’Energy Fuels déclare que les discussions entre l’entreprise et le gouvernement Navajo se déroulent extrêmement bien et qu’il s’attend à un accord qui bénéficiera aux deux parties. Les dirigeants Navajo officiels ont souvent pu être corrompus, au cours de l’histoire… Le représentant d’Energy Fuels affirme que des mesures de sécurité exceptionnelles – bien supérieures à ce que la loi exige – seront prises. Donc, pas question de changer de trajet.
L’Arizona Mirror dit avoir contacté les dirigeants de la Nation Navajo à de multiples reprises, mais n’avoir jamais eu de réponse. En août 2024, les autorités Navajo avaient modifié la Loi sur le Transport de Substances Radioactives et tout ce qui y est associé.
La Gouverneuse Démocrate d’Arizona Katie Hobbs a déclaré que les problèmes entre le gouvernement Navajo et Energy Fuels étaient dus à un manque de communication et qu’ils avaient été résolus.
Cependant, d’autres demandes ont été faites, en particulier des appels de la Tribu Havasupai, du procureur général d’Arizona et de la Gouverneuse Katie Hobbs au nom du Service des Forêts, à effectuer une nouvelle étude d’impact environnemental de la mine, la précédente datant de 1986 et étant beaucoup trop ancienne. Katie Hobbs a fait la demande en septembre 2024, alors que les Havasupai la réclame depuis des années.
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Aujourd’hui, 30 janvier, le transport a été autorisé par le Président Navajo Buu Nygren.
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Dans l’esprit de Klee Benally, pour continuer son combat.
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Censored News
24 octobre 2022
Photos ©Grand Canyon Trust
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
« C’est chez nous et chez nos ancêtres – nous sommes les gardiens de cette terre et de l’eau en-dessous. » – Yolanda Badback, Communauté Concernée de White Mesa.
La marche spirituelle de la Tribu Ute de Ute Mountain et de la communauté de White Mesa, avait pour but de protester contre l’usine de traitement d’uranium de White Mesa et de protéger leur santé, leur terre, leur eau, leur culture et leurs sites sacrés.
L’Eau c’est la Vie
Marche Spirituelle des Utes de White Mesa Contre l’Usine de Traitement d’Uranium
« L’usine de traitement d’uranium de White Mesa ne serait autorisée à fonctionner près d’un riche quartier blanc de Salt Lake City, et les communautés Amérindiennes du Comté de San Juan méritent le même traitement. » – Le commissaire Kenneth Maryboy, Diné, de la Commission du Comté de San Juan.
Le Grand Canyon Trust révèle que les bassins de rétention de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo, dont les Diné et les Hopis, à Tuba City, dans les villages Hopi, sur Black Mesa et à Kayenta, tirent leur eau.
Plus de 300 millions de kilos de déchets radioactifs de sites contaminés dans le pays et dans le reste du monde, sont enterrés ici, juste au-dessus de la route de la communauté de White Mesa de la Tribu Ute de Ute Mountain. L’usine émet du gaz radon cancérigène et met en danger l’air, l’eau, l’environnement et les habitants de la Tribu Ute de Ute Mountain.
Les bassins de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo. The Hill, de l’état de Washington écrit, « les bassins de déchets de l’usine de White Mesa couvraient environ 110 hectares en 2021, et sont situés au-dessus de la nappe aquifère Navajo, qui fournit de l’eau à la communauté de White Mesa, au sud-est de l’Utah et au nord de l’Arizona, dont une partie de la Nation Navajo. »
Le rapport du Grand Canyon Trust décrit les bassins – dont certains n’ont pas de couverture moderne – comme « un goulash toxique et radioactif » qui contient divers métaux lourds classés comme cancérigènes pour les humains, ainsi que des traces de nitrate et de chloroforme.
À 15 km du Monument National de Bears Ears, l’usine de White Mesa, dans le sud-est de l’Utah, enterre des déchets radioactifs, près de la communauté de White Mesa, de la Tribu Ute de Ute Mountain. Energy Fuels, du Colorado, est une branche d’Energy Fuels de Toronto, au Canada.
Des multinationales domiciliées au Canada visent des territoires Autochtones partout dans le monde, pour y creuser des mines ou y décharger des déchets radioactifs.
Faits Révélés par le Rapport du Grand Canyon Trust
La compagnie qui empoisonne les Utes avec des déchets radioactifs garde beaucoup de choses secrètes pour le public. 1) Les bassins de déchets radioactifs sont au-dessus de la nappe aquifère Navajo, dont des Diné et des Hopis tirent leur eau. 2) Les déchets radioactifs du Site de Tests [atomiques] du Nevada – un des lieux les plus mortels au monde – ont déjà été reçus par l’usine de White Mesa. 3) L’usine a déjà eu l’approbation pour recevoir des déchets radioactifs du Japon. L’usine a une procédure en cours pour recevoir des déchets radioactifs d’Asie et d’Europe. 4) Energy Fuels dans le Colorado est une branche d’Energy Fuels de Toronto, au Canada. Les multinationales domiciliées au Canada visent des Autochtones et leurs territoires dans le monde entier, pour y creuser des mines et y décharger des déchets génocidaires. 5) Il y a déjà eu une fuite radioactive à Cisco, dans l’Utah, en 1999. Des tonneaux de déchets radioactifs présentant des fuites ont été trouvés sur le site de l’usine par ses ouvriers, en 2017. 6) L’histoire des bombes atomiques des Etats-Unis remonte au minerai du Congo, et suit une piste de secret et de mort, parmi lesquels on trouve le projet secret dit Manhattan Project [de construire les bombes d’Hiroshima et Nagasaki].
Photos ©Grand Canyon Trust
Les photos ne peuvent pas être utilisées pour des levées de fonds ou des buts commerciaux
Les Utes de White Mesa, en Utah, s’opposent depuis longtemps à une usine de traitement d’uranium proche de leur Réserve. En 2017, j’avais rencontré Yolanda Badback, qui avait expliqué quelles étaient les conséquences désastreuses de la radioactivité sur les membres de la tribu, cancers, malformations congénitales, etc. Elle suppliait les autorités de ne pas renouveler le permis de l’usine. Hélas, en février 2018, le permis a été renouvelé. Vous trouverez en bas de cet article la vidéo de l’interview de Yolanda, sous-titrée en français.
Christine Prat
RASSEMBLEMENT, MANIFESTATION ET MARCHE SPIRITUELLE LE 22 OCTOBRE 2022
Par Brenda Norrell
Censored News
11 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Les Utes de White Mesa, au sud-est de l’Utah, protesterons contre l’usine de traitement d’uranium de White Mesa au cours d’une marche spirituelle pour les protéger. Luttant pour protéger leurs sites sacrés et leur territoire, les Utes de White Mesa s’oppose à l’usine qui met leur communauté en danger, et à ce qu’elle devienne un site de décharge international pour des déchets radioactifs.
Les Utes de White Mesa s’inquiètent pour la santé, l’eau, l’air, la terre et la culture de leur communauté et accueilleront ceux qui voudront se joindre à eux, samedi 22 octobre 2022, à 11h du matin, heure locale, pour leur rassemblement. Le rassemblement sera suivi d’une marche spirituelle de protestation jusqu’à l’usine de traitement d’uranium de White Mesa.
Yolanda Badback, de la Communauté Concernée de White Mesa, dit « Ils amènent des déchets toxiques, des déchets radioactifs d’un peu partout aux Etats-Unis à l’usine de White Mesa. Dans le passé, il y a eu des fuites. »
« Je peux sentir l’usine de ma maison, quand elle tourne. Nous sommes la communauté la plus proche. S’il y a une fuite ou un accident, ce sont nos enfants qui prennent le bus scolaire sur ces routes tous les matins [qui seront touchés]. C’est pourquoi nous résistons et disons : ‘Assez. Nous voulons préserver la sécurité de nos foyers et de nos enfants.’ »
Thelma Whiskers, de la Communauté Concernée de White Mesa, veut que son territoire soit protégé pour les générations futures.
« Ici, dans notre réserve de White Mesa, je suis inquiète à cause de l’usine. Nous ne sommes qu’une petite communauté d’environ 300 personnes. »
« Samedi est un jour que je passerai avec ma famille, mes enfants et petits-enfants. S’il vous plait, venez marcher avec nous et défendre de l’air et de l’eau purs pour nos enfants et petits-enfants, ici dans notre communauté de Utes de Ute Mountain. »
L’usine appartient à une corporation canadienne, et contribue à l’exploitation de mines dangereuses et à la décharge de déchets radioactifs venant du monde entier, par des compagnies domiciliées au Canada.
L’usine appartient à l’entreprise de Toronto Energy Fuels. Elle se trouve sur l’autoroute 191 entre Blanding et le territoire de la Nation Ute de Ute Mountain, sur White Mesa.
Cette année, un nouveau rapport a révélé que l’usine de traitement d’uranium au sud-est de l’Utah, agit comme décharge irrégulière de déchets radioactifs. Des membres de la tribu et des écologistes appellent à changer la manière dont elle est dirigée, selon KUER Radio.
L’usine de White Mesa, qui est juste au sud de Blanding, produit et recycle de l’uranium. Le rapport publié par le Grand Canyon Trust, dit que les déchets radioactifs d’activités industrielles et militaires y sont envoyés. Seulement une petite quantité d’uranium est extraite des déchets, selon le rapport, et le surplus reste à l’usine.
« Tim Peterson, directeur des paysages culturels du Grand Canyon Trust, dit que plus de 300 millions de kilos de déchets ont été enterrés sur le site. »
« C’est meilleur marché pour les pollueurs d’envoyer leurs déchets à l’usine qu’à un site licencié pour les déchets faiblement radioactifs » dit-il lors d’une conférence de presse.
« La conclusion du rapport et notre recommandation est que si l’usine veut fonctionner comme affaire de récupération des déchets radioactifs, est qu’elle devrait le faire légalement. »
L’usine – proche des limites du Monument National de Bears Ears – a ouvert dans les années 1980 et était alors supposée fonctionner pour seulement 15 ans, mais elle est restée ouverte à cause de ce changement d’activités.
Rassemblement, Manifestation et Marche de la Communauté Concernée de White Mesa
https://protectwhitemesa.org/https://protectwhitemesa.org/
Contact : Yolanda Badback, Communauté Concernée de White Mesa, ybadback427@gmail.com
Bradley Angel, Greenaction for Health & Environmental Justice bradley@greenaction.org
Rassemblement annuel, manifestation et marche spirituelle pour protéger la santé, l’eau, l’air, la terre, la culture et les sites sacrés de la communauté Ute de White Mesa d’une usine d’uranium proche et s’opposer à ce que l’usine devienne une décharge internationale pour des déchets radioactifs du monde entier. La manifestation et la marche sont parrainées par la Communauté Concernée de White Mesa et la Tribu Ute de Ute Mountain. Tous les soutiens sont les bienvenus.
Samedi 22 octobre 2022 à 11h du matin, heure locale.
[…]
Les citoyens de la communauté Ute de Ute Mountain de White Mesa et la Tribu Ute de Ute Mountain s’inquiètent de la contamination d’une usine de traitement d’uranium proche et de la profanation de sites sacrés et de ressources culturelles.
La Communauté Concernée de White Mesa est un groupe de base de citoyens concernés, de la communauté Ute de Ute Mountain de White Mesa, Utah, située au sud de l’usine d’uranium de White Mesa. Nous travaillons pour informer nos concitoyens et protéger notre communauté, la santé, l’eau, l’air, la terre, la culture et les sites sacrés d’une contamination toxique.
Le Rassemblement et la Marche Spirituelle de 2022 sont co-sponsorisés par la Coalition Intertribale de Bears Ears, l’Action Verte pour la Santé et la Justice Environnementale, Uranium Watch, Indigenous Environmental Network, Grand Canyon Trust, l’Alliance Multiculturelle pour un Environnement Sain, l’Alliance pour la Vie Sauvage du Sud de l’Utah [Southern Utah Wilderness Alliance], Rivières Vivantes [Living Rivers], HEAL Utah, Protecteurs de l’Air SLC [SLC Air Protectors], Chapitre de l’Utah du Sierra Club, Great Old Broads for Wilderness, National Parks Conservation Association, PANDOS.
Interview de Yolanda Badback, sous-titrée en français, septembre 2017:
COMMUNIQUE
LA TRIBU INDIENNE UTE PORTE PLAINTE CONTRE LE PROJET DU PRESIDENT D’ABOLIR LE STATUT DE MONUMENT NATIONAL DE BEARS EARS
Fort Duchesne, Utah,
4 décembre 2017
Original text in English
Traduction Christine Prat
La Tribu Indienne Ute est profondément offensée par l’annonce du Président Trump ce jour, de son intention de réduire considérablement le Monument National de Bears Ears. Son action va en fait révoquer le statut de Monument et menacer les biens culturels et historiques de la Tribu qui étaient protégés par la classification comme Monument. La Tribu Indienne Ute va, avec les 4 autres tribus qui s’étaient unies pour demander le statut de Monument, porter plainte contre le Président Trump, le Secrétaire Zinke et d’autres, devant la Cour Fédérale du District de Columbia, afin de les mettre devant leurs responsabilités pour ces actes qui sont un véritable affront contre la souveraineté de la Tribu Indienne Ute et de toutes les Tribus des Etats-Unis.
Les actes du Président sont d’autant plus déplorables qu’il les a entrepris sans même visiter le Monument ou consulter les tribus pour lesquelles la création du Monument devait protéger les sites culturels et sacrés. Au lieu de cela, le Président s’en remet au bref rapport du Secrétaire Zinke, qui s’efforce de réduire la position de la Tribu, en faveur de certains groupes d’intérêts. La proposition de réduire l’étendue du Monument va laisser sans protection des centaines de milliers d’antiquités, de sites archéologiques et de biens culturels et miner des années de travail commun entrepris par les membres de la Coalition Intertribale de Bears Ears pour obtenir le statut de monument, en reconnaissance des contributions culturelles et spirituelles uniques des Peuples Autochtones à l’histoire de cette grande Nation.
L’action du Président va mettre un terme à près de dix ans de collaboration avec les membres locaux de la tribu et les cinq tribus. “Le Président a promis d’assécher le marécage,” dit Luke Duncan, le Président du Comité Commercial Tribal Indien Ute, “mais avec cette action unilatérale, entreprise à la demande que quelques puissants politiciens d’Utah, le marécage ne fait que s’approfondir.” Le Président Duncan ajouta: “Nous refusons de devenir le peuple oublié de ce pays et le Président devrait reconnaître et respecter notre avis sur cette question, en tant que premiers habitants de l’Utah.”
L’action du Président, pour apaiser des politiciens de l’Utah, arrive à point nommé pour obtenir l’approbation du Congrès pour ses réductions d’impôts et n’est en fait rien d’autre que de la duplicité, satisfaire l’objectif du Sénateur Orrin Hatch d’éliminer le Monument, afin que de s’assurer le soutien du Sénateur Hatch pour la réforme des impôts. L’initiative du Président de réformer les impôts dépend du soutien du Sénateur Hatch, vu sa situation de Président du Comité des Finances du Sénat. Malgré ses promesses de travailler pour les Nations Tribales, le Président agit pour de riches groupes d’intérêts, en dépit de l’impact sur l’histoire et la culture tribales.
L’action du Président menace les biens inestimables de Bears Ears. “Le Monument ne concerne pas seulement quelques objets archéologiques isolés. Le Monument est une part vivante de notre culture, ainsi que de l’histoire et de la culture des Etats-Unis. Nos cultures existent toujours et elles sont toujours florissantes,” dit Shaun Chapoose, membre du Comité Commercial Tribal Indien Ute. “La région de Bears Ears est un paysage culturel – un lieu qui entretient nos familles dans nos traditions. C’est une triste situation, quant le Président de cette grande Nation affiche un tel manque de respect pour notre histoire et notre culture en tant que peuple, mais nous sommes prêts à nous battre pour nos droits, et pour protéger Bears Ears.”
La Tribu Indienne Ute affirme que la Loi sur les Antiquités ne donne pas au Président l’autorité de révoquer ou réduire un Monument National. La position de la Tribu Indienne Ute est que le projet du Président Trump de réduire Bears Ears constitue une révocation illégale du statut d’un Monument National et que ses actes en la matière devraient être universellement condamnés par tous les Peuples Autochtones du monde, et par tous ceux qui soutiennent les droits des Peuples Autochtones. L’action du Président dans ce cas, enfreint la Loi sur les Antiquités et est menée sans autorité légale. Cette action est aussi une violation de la responsabilité de tutelle du gouvernement fédéral et de la relation de gouvernement à gouvernement avec les tribus Indiennes. La Tribu Indienne Ute déposera une plainte contre l’action du Président, avec les autres tribus de Bears Ears, dès que l’acte aura été exécuté.
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A propos de la Tribu Indienne Ute – La Tribu Indienne Ute réside dans la Réserve Uintah et Ouray, dans le nord-est de l’Utah. La Tribu est composée de trois bandes: la Bande de White River, la Bande Uncompahgre et la Bande Uintah. La Tribu compte plus de trois mille individus, dont plus de la moitié vivent dans la Réserve Uintah et Ouray. La Tribu Indienne Ute a son propre gouvernement tribal et contrôle environs 53 000 km² de terres tribales, qui contiennent des gisements importants de pétrole et de gaz. Le Comité Commercial Tribal est le conseil qui gouverne la Tribu.