Par Shannonlynn Chester
Censored News
13 juin 2024
Traduction Christine Prat

En Février dernier, un journal local a publié un article sur Klee, disant « ENRAGER. En Beauté ». Mais quelque fois, le monde ne le voyait pas (ni lui ni aucun d’entre nous associés avec lui) de cette manière. Sa façon d’ « enrager en beauté » ne convenait pas du tout à ce que la société voyait comme normal ou pacifique, mais je me suis souvenue aujourd’hui que Klee voyait de la beauté dans toute chose. Si elle n’existait pas dans une chose, il s’en occupait, il en disait la vérité. C’était quelqu’un qui vivait, respirait la beauté, l’amour, la parenté, le respect… il incarnait hózhó – nous devrions tous être comme cela.

Je suis l’une des trois personnes qui sont encore ici, à l’Infoshop Taala Hooghan. Je l’entretiens toujours, j’ai été là régulièrement depuis janvier. Il y a des moments où il faut que je fasse une pause d’une ou deux semaines, car c’est un « travail » épuisant …pas seulement physiquement, mais émotionnellement et mentalement aussi.

La plupart du temps, je suis ici en pilote automatique – je nettoie, j’organise et j’emballe, mais certains jours sont différents… parce que je tombe sur des choses qui me rappellent tout ce que nous avons fait ici, au nom de l’aide mutuelle. J’ai passé 4 ans ici, je connais chaque fissure du plancher, chaque trou dans le mur. Depuis que Klee a rejoint les ancêtres, ça n’a pas été facile d’être ici, mais la plupart du temps ça guérit et c’est devenu une partie intégrante de mon processus de deuil, je crois.

Certains jours, des parents sans abri viennent et je dois leur dire que nous fermons. Et souvent, quelqu’un vient demander Klee, quelques fois juste en le décrivant – disant qu’il les aidés il y a des années et qu’ils veulent le remercier. Il faut encore que j’annonce la nouvelle à d’autres ici et là. Beaucoup de larmes ont été versées sur le parking… ça nous donne de la force et de la résilience et des affirmations de mieux faire. Et d’aller mieux.

J’arrive enfin aux dernières provisions que nous distribuions en tant qu’Aide Mutuelle de Kinłani et Soutien des Guérisseurs Diné (faisant partie d’un collectif et d’un réseau plus étendu que nous avions d’abord appelé Aide Mutuelle Autochtone). Avec l’aide de quelques personnes, je me suis assurée que tout retournait à la communauté, d’une manière ou d’une autre, parce que tout ici a toujours été pour les gens de notre peuple.

Merci Shannonlynn de partager tes souvenirs, et le bon travail que tu faisais avec Klee, et continues à faire – Brenda, Censored News

Livraisons de l’Aide Mutuelle de Kinłani à Black Mesa, Photos Klee Benally en mai 2020

 

Les Tohono O’odham dirent que ça leur brisait le cœur de voir la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland [Acoma, première Autochtone à entrer au gouvernement] promouvoir le projet d’énergie éolienne de SunZia. Les terres ancestrales des Tohono O’odham et des Apaches San Carlos sont passées au bulldozer pour faire passer des lignes de transmission dans la vallée naturelle primaire de la Rivière San Pedro. Les Bulldozers détruisent d’anciens villages, des sites funéraires et des sols où poussent des plantes médicinales. – Censored News

Une Juge Fédérale Prend Parti pour l’Intérieur sur la Fausse Énergie Verte : il rejette une plainte déposée par les Nations Tohono O’odham et Apache San Carlos

Énergie Propre, Mensonge Sale

Par Brenda Norrell,
Censored News,
8 juin 2024
Traduction Christine Prat

Une juge fédérale a rejeté la plainte déposée par les Nations Tohono O’odham et Apache San Carlos, qui avaient demandé une injonction restrictive contre la Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland et une injonction d’arrêter les bulldozers qui creusent à travers leurs anciens territoires, et détruisent des sites d’anciens villages, des sites funéraires et des terres où poussent les herbes médicinales.

« L’héritage américain prévaut, traités non respectés, lois de protection laissées de côté et des traitres qui leur montrent les failles », dit Ophelia Rivas, Tohono O’odham.
« C’est la soi-disant souveraineté tribale. Le territoire tient bon et n’est renforcé que par les gens authentiques qui y mettent de la farine de maïs, pas par des politiciens ».

Les Nations Tohono O’odham et Apache San Carlos et des écologistes essayaient d’arrêter la construction d’une partie d’une ligne de transmission à 10 millions de dollars, qui transportera de l’énergie produite par des éoliennes, du Nouveau-Mexique à la Californie.

Le projet de Transmission SunZia est la propriété privée du Fond de Pension du Canada.

Á Tucson, la juge fédérale Jennifer Zipps a rejeté la plainte contre la ligne de transmission qui démolira des sites sacrés et des zones sauvages du Sud-ouest.

Zipps dit, dans sa décision, que les plaignants arrivent des années trop tard pour leurs objections. Cela fait suite à une décision précédente par laquelle elle rejetait leurs demandes d’injonction préliminaire, disant que le Bureau de Gestion du Territoire avait rempli ses obligations de recenser les sites historiques et de préparer un inventaire des ressources culturelles, selon Associated Press.

La Nation Tohono O’odham, la Tribu Apache San Carlos, le Centre pour la Diversité Biologique et Archéologie Sud-ouest avaient poursuivi en janvier, espérant arrêter les travaux de dégagement de routes et de sentiers, afin d’avoir plus de temps pour identifier les sites culturels importants dans une bande de 80 km de la Vallée de San Pedro, dans le sud de l’Arizona, à l’est de Tucson.

Les Tohono O’odham et les Apaches disaient que l’Intérieur violait des lois fédérales.

Les tribus ont demandé l’intervention d’une cour d’appel fédérale en avril, avançant que le gouvernement fédéral a des obligations légales et distinctes selon la Loi Nationale sur la Préservation Historique et la Loi Nationale sur la Politique Environnementale, et que l’interprétation du Bureau de Gestion du Territoire de la façon dont ses obligations s’appliquent au projet SunZia doit être revue, selon Associated Press.

Pour faire la promotion de la compagnie privée SunZia, la Secrétaire Haaland a qualifié le projet d’ « énergie propre ».

Les Autochtones disent que le canular de l’énergie verte est utilisé au bénéfice d’entreprises privées qui détruisent des sites historiques et sacrés. La compagnie canadienne Lithium America est en train de creuser le Site d’un Massacre de Païutes pour du lithium, et des projets de mines de lithium visent maintenant les sites sacrés Hualapai, en Arizona, et Quechan, dans le sud de la Californie.

Extrait du texte de la plainte :

  1. Le plaignant LA NATION TOHONO O’ODHAM (« la Nation ») est une tribu Indienne reconnue au niveau fédéral avec une instance gouvernante reconnue par la Secrétaire à l’Intérieur. En plus des terres de la réserve de la Nation Tohono O’odham, la Nation maintient des liens historiques, culturels et spirituels profonds avec ses territoires ancestraux plus étendus qui incluent la Vallée de San Pedro. Beaucoup de membres de la tribu retracent leurs origines aux Sobaipuri O’odham, dont de nombreux villages le long de la Rivière San Pedro ont été cités par les premiers conquistadors Espagnols lorsqu’ils sont arrivés dans la région au début des années 1500. De plus, les membres tribaux de la Nation sont descendants des Hohokam, l’ancien peuple qui vivait et prospérait le long des rivières du Sud de l’Arizona, entre autres la Rivière San Pedro. La Vallée de San Pedro est un Paysage Culturel Traditionnel de la Nation Tohono O’odham et de nombreuses tribus avec lesquelles elle a partagé cette vallée pendant des millénaires.