AN ACT OF LIBERATION

 

Peabody‘s drag lines across the landscape
like militarized borders that carve this police state
1974 government pens wrote, “relocate
divide and conquer, 14,000 and today?

We know this nightmare because it repeats
’till something breaks
An act of liberation

Yes we all know it’s the rich against the poor
class, race, gender, and mother earth just a resource
globalization is colonization and colonization is always war

We know this nightmare because it repeats
’till something breaks
An act of liberation!

Industrial capitalist hetero-patriarchy
We know the story of so many manifested destinies
From the broken bones of broken homes and violated boarding school dreams

We know this nightmare because it repeats
’till something breaks
An act of liberation!

From Big Mountain to Palestine, relocation is genocide.
We stand against all wars and occupation
Against nationalism, against state sponsored terrorism

From Big Mountain to Palestine, relocation is genocide.
We stand against all wars and occupation
Against nationalism, state sponsored terrorism

From Big Mountain to Palestine, it repeats

the free market non-profit industry
accountable to foundations, no, not community
paychecks activism, for justice or just them?
But this aint no revolutionary commodity…
It’s an act of liberation

’till something breaks
An act of liberation

An act of liberation! An act of liberation! An act of liberation!

’till something breaks
An act of liberation

 

Indigenous Action
See original article in English
Jeudi 12 septembre 2013

CONTACT :
Anna Shireman-Grabowski : ashiremangrabowski@gmail.com
Amanda Lickers: amandalickers@gmail.com , tél. (705) 957-7468

Traduction Christine Prat

 

MIDDLEBURY COLLEGE, Vermont – Mercredi 11 septembre 2013, à 15h, cinq manifestants ont retiré des milliers de drapeaux qui profanaient des territoires occupés Abenaki. Les drapeaux américains faisaient partie d’une commémoration du 11 septembre organisée par des étudiants du Middlebury College.

Amanda Lickers, de la Nation Onondowa’ga, déclare : « Dans un moment où il fallait prendre une décision rapide, j’ai compris dans mon cœur que des terres où nos morts pourraient reposer ne devaient pas être profanées. Dans ma communauté, nous ne creusons pas la terre. Çà dérange les esprits, c’est important pour moi de respecter leur présence ».

« Depuis 500 ans notre peuple subit des attaques. Le vol de nos territoires, le saccage de nos eaux ; l’empoisonnement de notre peuple par l’empoisonnement de nos terres ; le rapt de gens de nos familles ; le viol de nos enfants ; les assassinats de nos femmes ; la stérilisation de nos communautés ; la maltraitance de génération en génération ; le déracinement de nos ancêtres et l’occupation de nos sites sacrés ; la réduction au silence de nos chants ; l’éradication de nos langues et des souvenirs de nos traditions. J’en ai eu assez » dit A. Lickers.

A. Lickers était à l’université pour participer à un atelier sur la Responsabilité des Colons et la Décolonisation.

« Aujourd’hui, avec un groupe d’étudiants extérieurs à Middlebury, j’ai aidé à retirer 3000 drapeaux américains de la pelouse de Mead Chapel » dit Anna Shireman-Grabowski, une étudiante du Middlebury College. « Mon intention n’était pas de heurter des sentiments mais de rendre visible la nécessité de respecter toute vie humaine… Si les drapeaux américains sur la colline de Middlebury symbolisent pour certains la perte de vies innocentes à New York, pour d’autres ils représentent des siècles de conquête sanglante et de massacres. En tant que colon sur une terre volée, je ne peux pas me permettre le luxe de me désoler sans prendre en compte la relation de pouvoir. Trois mille drapeaux, c’est beaucoup, mais le campus n’est pas assez grand pour contenir un symbole pour chaque vie sacrifiée au cours de l’histoire de la conquête de l’Amérique et du colonialisme » dit A. Shireman-Grabowski.

Cette action, en réaction directe à une expérience particulière de la souffrance due au colonialisme, n’a pas été entreprise au nom ou en relation avec les membres locaux de la tribu Abenaki ou autres habitants Autochtones de la région, c’était une manifestation spontanée de respect de la part d’une Autochtone d’une nation voisine, indignée par cette façon de traiter les sites Abenaki. Comme le dit Anna Shireman-Grabowski « je tiens à dire clairement que les membres de la communauté Abenaki locale ne sont en rien impliqués dans les évènements d’aujourd’hui. Je n’ai pas non plus la prétention d’exprimer leurs sentiments à propos des drapeaux, des sites funéraires ou du 11 septembre ».

Le Président de l’université Ronald D. Liebowitz a rejeté la manifestation en déclarant qu’il était « profondément perturbé par le manque de sensibilité » de « cet acte de protestation égoïste » et a menacé en disant que le College « avait entamé une enquête disciplinaire sur l’incident ».

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Déclaration d’Amanda Lickers :

Je suis une jeune Onkwehhon:we, membre du clan de la tortue et de la nation Onondowa’ga de la Confédération Haudenosaunee [« Iroquoise »]. J’ai toujours fait de mon mieux pour être à la hauteur des responsabilités que j’ai héritées avec le cadeau de la vie et des relations que je dois honorer avec mes ancêtres et tous nos parents.

Depuis 500 ans notre peuple subit des attaques. Le vol de nos territoires, le saccage de nos eaux ; l’empoisonnement de notre peuple par l’empoisonnement de nos terres ; le rapt de gens de nos familles ; le viol de nos enfants ; les assassinats de nos femmes ; la stérilisation de nos communautés ; la maltraitance de génération en génération ; le déracinement de nos ancêtres et l’occupation de nos sites sacrés ; la réduction au silence de nos chants ; l’éradication de nos langues et des souvenirs de nos traditions.

J’en ai eu assez .

Hier je me suis rendue en territoire occupé Abenaki. J’étais invitée au Middlebury College pour participer à un atelier sur la responsabilité des colons et la décolonisation. J’ai traversé ce campus dont les murs de pierre pèsent lourdement sur le paysage. L’histoire de l’eugénisme, du génocide et de la violence coloniale suinte de cet espace comme un fantôme envahissant tout. J’ai cru comprendre que ce complexe recouvre un site funéraire ; un site sacré.

En traversant le campus, j’ai vu des milliers de petits drapeaux américains. Mon dégoût naturel pour l’état colonial occupant a refait surface, dans un moment où il fallait prendre une décision rapide, j’ai compris dans mon cœur que des terres où nos morts pourraient reposer ne devaient pas être profanées. Dans ma communauté, nous ne creusons pas la terre. Çà dérange les esprits, c’est important pour moi de respecter leur présence, leur besoin de repos.

J’ai eu le cœur gros et j’ai eu profondément conscience que des milliers de drapeaux américains ne devraient pas pénétrer la terre où mes frères et sœurs Abenaki dorment. Nous avons tous survécu à tant d’épreuves – et en tant que visiteuse sur leur territoire, j’ai entrepris une action leur manifestant du respect et j’ai commencé à déterrer les drapeaux.

J’étais avec quatre non-Autochtones qui m’ont soutenue dans cette action. Il y avait tant de drapeaux qu’ils m’ont aidé pour gagner du temps. Cet acte de soutien de la part de mes amis, en tant que colons, était un petit geste, mais réconfortant et édifiant. Nous les avons mis dans des sacs poubelle et je me suis heurtée à un colon nationaliste, un jeune blanc étudiant au College qui m’a demandé de lui remettre les drapeaux. J’ai tenu bon et je les ai gardés. Je ne voulais pas céder devant son soutien à l’état occupant colonial et impérialiste qui admet le génocide des peuples autochtones dans le monde.

Il est du devoir du Middlebury College de consulter les peuples Abenaki et de leur rendre leurs sites.

Hier j’ai dit non à l’occupation des colons. J’ai pris ces drapeaux. C’est une petite restitution et un acte de résistance modeste.

Dans l’esprit de la résilience, dans l’esprit de la survie

Amanda Lickers

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Déclaration d’Anna Shireman-Grabowski :

A la communauté de Middlebury –

Aujourd’hui, avec un groupe d’étudiants extérieurs à Middlebury, j’ai aidé à retirer 3000 drapeaux américains de la pelouse de Mead Chapel. Bien que je ne sois pas la seule à avoir participé à cette action et que la décision n’ait pas été prise par moi seule, je suis celle qui vous rencontrera dans les cafétérias et en classe, et je veux répondre de la peine que vous pourriez ressentir et clarifier les mobiles de cette action.

Mon intention n’était pas de heurter des sentiments mais de rendre visible la nécessité de respecter toute vie humaine et d’aider une amie à guérir de la violence du génocide qu’elle doit supporter quotidiennement en tant qu’Autochtone. Si les drapeaux américains sur la colline de Middlebury représentent pour certains la perte de vies innocentes à New York, pour d’autres ils représentent des siècles de conquête sanglante et de massacres. En tant que colon sur une terre volée, je ne peux pas me permettre le luxe de me désoler sans prendre en compte la relation de pouvoir. Trois mille drapeaux, c’est beaucoup, mais le campus n’est pas assez grand pour contenir un symbole pour chaque vie sacrifiée au cours de l’histoire de la conquête de l’Amérique et du colonialisme.

Les courriels qui remplissent ma boîte électronique indiquent que ce n’était pas une manière productive d’entamer un dialogue sur l’impérialisme américain. Je ne pensais pas que çà le serait. Je vous prie d’essayer de comprendre que je me débat avec le sentiment de ma complicité dans l’écrasant héritage du colonialisme. Une part de ce processus est pour moi de respecter les sentiments et les souhaits de gens qui se trouvent de l’autre côté de cette histoire.

Je veux aussi dire clairement que les membres de la communauté Abenaki locale ne sont en rien impliqués dans les évènements d’aujourd’hui. Je ne prétend pas non plus exprimer leurs sentiments à propos de drapeaux, de sites funéraire ou du 11 septembre.

Aujourd’hui j’ai choisi d’être solidaire avec mon amie. Je comprend que cette action peut prêter à confusion et heurter les sentiments de beaucoup de gens de ma communauté. Je ne prétend pas être sûre que toute action que j’entreprend est juste ou justifiée – ce processus est douloureux et compliqué. Ce que je sais c’est que le colonialisme a été – et est toujours – une force réelle et destructrice dans le monde où nous vivons. Et pour moi, respecter la vie c’est soutenir ceux dont l’existence est une lutte contre le colonialisme.

N’hésitez pas à m’envoyer des courriels ou à me contacter si vous souhaitez en discuter personnellement.

Anna Shireman-Grabowski

 

 

 

Voir les autres photos de la manifestation

 

Par Indigenous Action Media
17 août 2013
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Traduction Christine Prat

FLAGSTAFF, Arizona – 30 personnes ont défilé sur la Route 66 du parc Bushmaster à un poste de police de quartier dans l’est de Flagstaff pour protester contre la violence d’état et le racisme à Flagstaff.


Le groupe et des participants à l’action se sont rassemblés avant la manifestation pour témoigner des bavures subies de la part de la police de Flagstaff.


Voici un extrait de la déclaration lue pendant le rassemblement :


Nous nous sommes rassemblés aujourd’hui pour dire ASSEZ de violences policières et de profilage racial ! Nous ne pouvons ignorer le contexte historique de racisme et de violence policière sur les terres Autochtones volées d’Arizona. Mais nous n’avons pas besoin d’une leçon d’histoire aujourd’hui, nous sommes ici pour qu’on cesse de répéter cette histoire d’oppression.


Mais ce n’est pas ce que font des lois racistes telles que SB1070. SB1070 aggrave les conditions auxquelles font face les sans-papiers – nos amis, ceux que nous aimons, nos voisins. Des enfants de notre communauté vivent dans la terreur de voir des agents de l’ICE enfoncer leurs portes et kidnapper leurs parents.


Les flics et les politiciens n’apprennent rien de ces leçons, donc c’est à nous, en tant que communauté, d’être solidaires et de travailler ensemble pour mettre un terme à la violence policière et au profilage racial.


Parlons des problèmes des frontières. Flagstaff est une ville-frontière où c’est un crime d’être Autochtone.


Actuellement, l’Union Américaine pour les Libertés Civiles a déposé une plainte contre la ville de Flagstaff pour son application de la soi-disant « loi contre la mendicité ».


D’après Mike Jordahl, un avocat de Flagstaff travaillant sur la question, « …selon les fichiers de la police locale, sur une période de onze mois, 133 arrestations ont été effectuées dans le cadre de la loi sur ‘le vagabondage avec mendicité’. Parmi les personnes arrêtées, 70% étaient des Amérindiens ».


Au niveau national, les agents des forces de l’ordre arrêtent un pourcentage d’Autochtones deux fois plus élevé que dans la moyenne de la population pour crimes violents ou contre la propriété. En général, les Amérindiens sont condamnés à des peines plus longues que les non-Indiens pour les mêmes crimes.


D’après la Commission US pour les Droits Civiques, le taux d’incarcération des Amérindiens est de 38% plus élevé que la moyenne nationale.


Nous n’avons pas besoin de lire les statistiques lorsque nous voyons les prisons remplies de nos frères et sœurs de couleur.


Oui, c’est un crime d’être Autochtone à Flagstaff, c’est un crime d’être pauvre à Flagstaff, et c’est un crime d’être SDF.

[…]

Dans tout le pays, les arrestations de femmes pour violence domestique ont augmenté depuis que des lois impératives exigeant l’arrestation ont été adoptées. Beaucoup de femmes ont agi en état de légitime défense, ou ont été arrêtées abusivement et encouragées par les procureurs et leurs avocats à accepter de plaider coupable [pour encourir une peine plus légère].


D’après le groupe intitulé ‘Correctional Association’, « L’écrasante majorité des femmes emprisonnées sont des rescapées de la violence domestique. Les trois-quarts ont subi des violences physiques graves de la part d’un partenaire à l’âge adulte, et 82% ont subi des violence physiques ou sexuelles pendant leur enfance. Beaucoup d’efforts ont été faits pour reconnaitre et combattre la violence domestique dans la communauté et des progrès ont été obtenus, mais la sympathie du public cesse trop souvent dès que les rescapées se défendent ou défendent leurs enfants contre la violence d’un proche ».


« Les rescapés de violence domestique transsexuels sont particulièrement mal traités par la police et sont fréquemment arrêtés ou détenus pour des évaluations de santé mentale. Des avocats et des victimes disent que lorsque l’identité d’une transsexuelle est découverte par les forces de l’ordre ou révélée par un agresseur, elle est traitée comme si elle avait trompé la police et souvent soumise à des injures, l’arrestation ou la violence des agents des forces de l’ordre ». – INCITE, Femmes de Couleur Contre la Violence.

[…]

Qui se souvient des « 3 de Kerry » ? Trois membres de notre communauté, à Flagstaff, ont été victimes de brutalités et arrêtés pour avoir crié : « Hourrah au moindre mal » pendant la campagne électorale de John Kerry.


La procession de la communauté à la mémoire de Joel Olsen [un professeur de sciences politiques de l’université de Flagstaff très engagé politiquement, décédé brutalement en 2012] a également été attaquée par la police.


En 2009, Food Not Bombs [De la bouffe, pas des bombes], actuellement engagée dans une poursuite judiciaire, et la précédente version de Copwatch ont été criminalisés et attaqués politiquement à Flagstaff. La membre du Conseil Municipal Coral Evans et le conseil d’administration du Murdoch Community Center ont jeté à la rue des SDF affamés en plein hiver, pendant une tempête. Aujourd’hui, le Murdoch Community Center est devenu un bureau de police.


Qui soutenons nous en exigeant la justice ? Quels sont ceux qui ne peuvent être ici aujourd’hui parce qu’incarcérés ou parce que leur vie a été brutalement interrompue par les brutalités policières ?


Comment pouvons nous compter sur la police pour nous protéger alors que les lois qu’elle applique sont contre nous en tant que tels, alors qu’elle est responsable d’actes de violence et de la perpétuation du racisme contre notre communauté ? Aujourd’hui, en étant unis, en partageant notre chagrin et le reste, en scandant des slogans ensemble, en nous soutenant les uns les autres, nous avons, en tant que communauté, le pouvoir de mettre un terme à la violence policière et au profilage racial ! Pendant la marche d’aujourd’hui, pensez à la communauté que vous désirez, car en ce moment même nous démontrons que nous vivons dans une communauté où les gens n’ont pas peur de résister à la violence d’état et au racisme !