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Par Indigenous Action Media
17 août 2013
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Traduction Christine Prat

FLAGSTAFF, Arizona – 30 personnes ont défilé sur la Route 66 du parc Bushmaster à un poste de police de quartier dans l’est de Flagstaff pour protester contre la violence d’état et le racisme à Flagstaff.


Le groupe et des participants à l’action se sont rassemblés avant la manifestation pour témoigner des bavures subies de la part de la police de Flagstaff.


Voici un extrait de la déclaration lue pendant le rassemblement :


Nous nous sommes rassemblés aujourd’hui pour dire ASSEZ de violences policières et de profilage racial ! Nous ne pouvons ignorer le contexte historique de racisme et de violence policière sur les terres Autochtones volées d’Arizona. Mais nous n’avons pas besoin d’une leçon d’histoire aujourd’hui, nous sommes ici pour qu’on cesse de répéter cette histoire d’oppression.


Mais ce n’est pas ce que font des lois racistes telles que SB1070. SB1070 aggrave les conditions auxquelles font face les sans-papiers – nos amis, ceux que nous aimons, nos voisins. Des enfants de notre communauté vivent dans la terreur de voir des agents de l’ICE enfoncer leurs portes et kidnapper leurs parents.


Les flics et les politiciens n’apprennent rien de ces leçons, donc c’est à nous, en tant que communauté, d’être solidaires et de travailler ensemble pour mettre un terme à la violence policière et au profilage racial.


Parlons des problèmes des frontières. Flagstaff est une ville-frontière où c’est un crime d’être Autochtone.


Actuellement, l’Union Américaine pour les Libertés Civiles a déposé une plainte contre la ville de Flagstaff pour son application de la soi-disant « loi contre la mendicité ».


D’après Mike Jordahl, un avocat de Flagstaff travaillant sur la question, « …selon les fichiers de la police locale, sur une période de onze mois, 133 arrestations ont été effectuées dans le cadre de la loi sur ‘le vagabondage avec mendicité’. Parmi les personnes arrêtées, 70% étaient des Amérindiens ».


Au niveau national, les agents des forces de l’ordre arrêtent un pourcentage d’Autochtones deux fois plus élevé que dans la moyenne de la population pour crimes violents ou contre la propriété. En général, les Amérindiens sont condamnés à des peines plus longues que les non-Indiens pour les mêmes crimes.


D’après la Commission US pour les Droits Civiques, le taux d’incarcération des Amérindiens est de 38% plus élevé que la moyenne nationale.


Nous n’avons pas besoin de lire les statistiques lorsque nous voyons les prisons remplies de nos frères et sœurs de couleur.


Oui, c’est un crime d’être Autochtone à Flagstaff, c’est un crime d’être pauvre à Flagstaff, et c’est un crime d’être SDF.

[…]

Dans tout le pays, les arrestations de femmes pour violence domestique ont augmenté depuis que des lois impératives exigeant l’arrestation ont été adoptées. Beaucoup de femmes ont agi en état de légitime défense, ou ont été arrêtées abusivement et encouragées par les procureurs et leurs avocats à accepter de plaider coupable [pour encourir une peine plus légère].


D’après le groupe intitulé ‘Correctional Association’, « L’écrasante majorité des femmes emprisonnées sont des rescapées de la violence domestique. Les trois-quarts ont subi des violences physiques graves de la part d’un partenaire à l’âge adulte, et 82% ont subi des violence physiques ou sexuelles pendant leur enfance. Beaucoup d’efforts ont été faits pour reconnaitre et combattre la violence domestique dans la communauté et des progrès ont été obtenus, mais la sympathie du public cesse trop souvent dès que les rescapées se défendent ou défendent leurs enfants contre la violence d’un proche ».


« Les rescapés de violence domestique transsexuels sont particulièrement mal traités par la police et sont fréquemment arrêtés ou détenus pour des évaluations de santé mentale. Des avocats et des victimes disent que lorsque l’identité d’une transsexuelle est découverte par les forces de l’ordre ou révélée par un agresseur, elle est traitée comme si elle avait trompé la police et souvent soumise à des injures, l’arrestation ou la violence des agents des forces de l’ordre ». – INCITE, Femmes de Couleur Contre la Violence.

[…]

Qui se souvient des « 3 de Kerry » ? Trois membres de notre communauté, à Flagstaff, ont été victimes de brutalités et arrêtés pour avoir crié : « Hourrah au moindre mal » pendant la campagne électorale de John Kerry.


La procession de la communauté à la mémoire de Joel Olsen [un professeur de sciences politiques de l’université de Flagstaff très engagé politiquement, décédé brutalement en 2012] a également été attaquée par la police.


En 2009, Food Not Bombs [De la bouffe, pas des bombes], actuellement engagée dans une poursuite judiciaire, et la précédente version de Copwatch ont été criminalisés et attaqués politiquement à Flagstaff. La membre du Conseil Municipal Coral Evans et le conseil d’administration du Murdoch Community Center ont jeté à la rue des SDF affamés en plein hiver, pendant une tempête. Aujourd’hui, le Murdoch Community Center est devenu un bureau de police.


Qui soutenons nous en exigeant la justice ? Quels sont ceux qui ne peuvent être ici aujourd’hui parce qu’incarcérés ou parce que leur vie a été brutalement interrompue par les brutalités policières ?


Comment pouvons nous compter sur la police pour nous protéger alors que les lois qu’elle applique sont contre nous en tant que tels, alors qu’elle est responsable d’actes de violence et de la perpétuation du racisme contre notre communauté ? Aujourd’hui, en étant unis, en partageant notre chagrin et le reste, en scandant des slogans ensemble, en nous soutenant les uns les autres, nous avons, en tant que communauté, le pouvoir de mettre un terme à la violence policière et au profilage racial ! Pendant la marche d’aujourd’hui, pensez à la communauté que vous désirez, car en ce moment même nous démontrons que nous vivons dans une communauté où les gens n’ont pas peur de résister à la violence d’état et au racisme !

 

 

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