Gabrielle Gelderman @GabbyGelderman
“Nous sommes en train d’occuper le siège de #KinderMorgan à #yyc afin de transmettre un message:
“Il n’y a PAS de consentement totalement informé pour ce #pipeline, les Nations et les Communautés de Colombie Britannique combattant pour #ArrêterKM ont parlé. Nous voulons être sûrs que KM les entend.”
Vendredi 23 mars 2018
Publié sur Censored News

 

CANADA: LUTTE CONTRE LE PROJET D’OLÉODUC DE KINDER MORGAN “TRANS MOUNTAIN”

La firme américaine Kinder Morgan projette de construire une extension d’un oléoduc devant transporter du pétrole des sables bitumineux d’Alberta jusqu’en Colombie Britannique, où il devrait rejoindre des oléoducs déjà existants et très controversés. Le gouvernement Canadien a approuvé le projet en novembre 2016. L’oléoduc devrait faire 1147 km de long sur environs 150 m de large. Dans un article non daté, le “Wilderness Committee” a écrit: “Kinder Morgan veut construire un nouvel oléoduc et accroître la capacité jusqu’à 890 000 barils par jour – ce qui signifie que plus de 400 transports géants de sables bitumineux passeraient par notre débouché.”

Dès le 17 mars, les Protecteurs de la Côte ont publié un article sur Censored News (voir plus bas).

La Tribu Secwepemc serait la plus touchée, mais aussi la ville de Burnaby, particulièrement hostile à ce genre de projet, vu qu’elle a déjà subi la fuite d’une cuve de stockage de Kinder Morgan en 2007. Il faut savoir que le pétrole de sables bitumineux – tout comme le pétrole de gaz de schistes – est beaucoup plus sale que le pétrole ordinaire. Lors de fuites, on s’est aperçu que les détergents utilisés contre les marées noires n’avaient aucun effet. Ce pétrole est si visqueux qu’il faut y adjoindre des substances chimiques et le maintenir à une température élevée pour qu’il puisse couler dans les oléoducs. On sait depuis longtemps que des oléoducs sans fuites n’existent pas, et les opposants ont souvent rappelé que la question n’était pas de savoir SI ils allaient fuir, mais QUAND. D’après un article publié le 21 janvier 2018 sur CTV News Canada, le Maire de Burnaby, Derek Corrigan, a déclaré que “vu les dégâts et les perturbations – à perpétuité – que ça causerait à la ville et à l’environnement de la métropole de Vancouver, à l’économie et aux quartiers, la Ville de Burnaby est déterminée à assurer que ce trajet ne soit jamais approuvé.” Mais le gouvernement canadien a approuvé.

Un article non daté, publié sur le site “Le Conseil des Canadiens, Agir pour la justice sociale”, rappelle: “Les Peuples Autochtones du Canada bénéficient de la reconnaissance constitutionnelle et de la protection de leurs droits. Le gouvernement canadien a adopté officiellement la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, qui implique le droit de dire ‘non’.”

“En plus des défis légaux, plus de 150 Premières Nations et Chefs Tribaux ont signé le Traité d’Alliance contre l’expansion des sables bitumineux, qui inclut l’opposition au projet de Kinder Morgan. L’Union des Chefs Indiens de Colombie Britannique est radicalement opposée au projet.”

Les opposants sont malheureusement et comme il fallait s’y attendre, fortement réprimés. D’après un article publié le 25 mars sur Telesur en anglais, “plus de 150 manifestants, parmi eux deux politiciens, ont été arrêtés par les autorités canadiennes au cours de la semaine passée, pour leur participation à des manifestations contre l’extension de l’oléoduc canadien de sables bitumineux, à 7,5 milliards de dollars US, selon les médias locaux du samedi 24 mars.” L’article de Telesur indique aussi “des arrestations d’activistes Autochtones, de législateurs et d’étudiants”. “Les manifestants ont participé à près de 50 actions dans toute l’Amérique du Nord, des gens ayant manifesté aussi dans la capitale du Canada.” Justin Trudeau, qui a approuvé le projet d’expansion en 2016, dit “Depuis son lancement, le Système d’Oléoduc Trans Mountain de Kinder Morgan a transporté du pétrole sur 1150 km, de l’Alberta à la côte de Colombie Britannique. Le projet d’expansion approuvé en 2016 triplerait le volume de produits du pétrole transportés.”

Malheureusement, d’après un article de CBC Canada publié le 25 mars, le 23 mars dernier, la Cour d’Appel Fédérale a rejeté la tentative du gouvernement de Colombie Britannique de s’opposer à la décision de l’Office National de l’Energie qui autorise Kinder Morgan à contourner les lois locales pendant la construction de l’oléoduc qui triplerait la quantité de brut allant d’Alberta jusqu’au port de Burnaby, en Colombie Britannique.” “La Cour a également condamné la Colombie Britannique à payer les frais.”

D’après un article du 24 mars, également publié par CBC Canada, “des dizaines de jeunes Autochtones et autres manifestants se sont rassemblés au Terminal de Kinder Morgan à Burnaby pendant le weekend, pour la plus récente d’une série d’actions contre l’extension de l’oléoduc Trans Mountain.”

“La porte-parole de Protect the Inlet, Virginia Cleaveland, dit que 58 manifestants avaient été arrêtés samedi, en début de soirée, ce qui porte le nombre de personnes arrêtées dans la semaine à 173.”

Le 26 mars, d’après un article du Vancouver Sun, “les officiels de la Ville de Burnaby intensifieront leur bataille légale contre l’expansion du Projet Trans Mountain en allant jusqu’à la Cour Suprême du Canada, ont-ils annoncé mardi.”

Vendredi, la Cour d’Appel Fédérale avait rejeté le pourvoi du gouvernement de Colombie Britannique, et condamné la Colombie Britannique à payer les frais de justice.

La Première Ministre d’Alberta, Rachel Notley, avait qualifié la décision de vendredi de “victoire pour l’oléoduc, et une victoire de plus pour tous les habitants d’Alberta et les Canadiens.” (Vancouver Sun, 26 mars 2018). Comme quoi quand on est…

L’expansion de l’oléoduc implique aussi un accroissement de l’extraction de sables bitumineux, alors que la région d’Alberta où ils sont extraits, est déjà totalement détruite. Il y aurait un projet d’extraction encore bien plus vaste et bien plus destructif envisagé et présenté aux autorités.

Christine Prat

 

 

DES DIZAINES D’AUTOCHTONES ET AUTRES HABITANTS DE BURNABY ONT BLOQUE L’ENTREE DE KINDER MORGAN

Par les Protecteurs de la Côte
Publié par Censored News
Le 17 mars 2018
Traduction Christine Prat

 

Des dizaines d’Autochtones, de membres de la communauté, des familles et des enseignants en retraite ont bloqué l’entrée principale de Kinder Morgan sur le Mont Burnaby.

Les membres de la communauté de Salish Coast Oceann Hyland et Will George ont conduit une cérémonie pour les protecteurs et les ont escortés jusqu’aux portes de Kinder Morgan.

“Nous avons atteint un point critique de la lutte contre Kinder Morgan et leur projet destructeur d’extension d’un oléoduc”, dit Will George, de la Nation Tsleil Waututh. “Il faut maintenant mener une action audacieuse – c’est le moment de choisir de résister avec les Nations Autochtones dans le combat pour un climat sain et de l’eau propre, ou de regarder Kinder Morgan continuer à faire ses affaires habituelles et détruire toute chance d’avoir une planète sûre et vivable.”

“La viabilité du projet d’extension de l’oléoduc de Kinder Morgan n’est pas négociable – c’est irréconciliable avec une planète sûre et vivable, tout comme avec les promesses de réconciliation avec les Peuples et les modes de vies Autochtones,” dit Clayton Thomas-Muller, membre du Traité 6 de la Nation Cree Mathias Colomb. “Nous demandons aux gens de nous rejoindre pour dire à Justin Trudeau et Rachel Notley [Première Ministre d’Alberta] que nos communautés et nos alliés ne vont pas se coucher devant la cupidité des grandes entreprises, et que nous sommes prêts à résister pour l’eau, le sol, et la planète – même si eux ne le sont pas.”

Jeanette Paisley, 76 ans, de Langley, professeur en retraite de l’école Montessori, dit “j’ai quelque appréhension à la perspective d’être arrêtée. J’ai été une citoyenne respectueuse de la loi toute ma vie. J’ai rarement eu une amende pour excès de vitesse, mais je suis atterrée par Kinder Morgan et très déçue par Trudeau. J’ai décidé qu’il était temps de faire quelque chose. J’ai signé des pétitions toute ma vie, mais quand j’ai appris ceci, j’ai décidé qu’il était temps de me réveiller et de faire quelque chose.”

Un habitant de la Colombie Britannique sur dix, et un opposant au nouvel oléoduc de Kinder Morgan en Colombie Britannique sur quatre, disent être prêts à s’engager dans la désobéissance civile pacifique pour résister à l’oléoduc. Suite à la marche et au rassemblement de 10 000 personnes contre Kinder Morgan le samedi passé [10 mars], des manifestations courageuses de résistance des résidents de Colombie Britannique sont attendues dans la semaine à venir.

 

 

DES VANDALS DETRUISENT DES CROIX ET DES PLUMES D’AIGLE SUR LE SITE D’OAK FLAT

 

Par Wendsler Nosie
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat

 

 

 

Le 17 mars 2018, un représentant du Bastion Apache est arrivé à Oak Flat, en Arizona, et a trouvé quatre croix d’un lieu sacré Apache détruites intentionnellement. Deux des croix avaient disparu, arrachées du sol, et deux autres croix étaient toujours debout, mais détruites, apparemment à la hache. Des traces de larges pneus étaient visibles dans la terre autour et à travers le lieu de prières. Des plumes d’aigle cérémonielles trainaient sur le sol.

Le Bastion Apache exige une réaction immédiate du Service des Forêts et des officiels des forces de l’ordre, et demande aux dirigeants locaux de condamner ce crime de haine, pour aider à s’assurer que ça ne se reproduira plus. Les forces de l’ordre ont été appelées à enquêter sur l’acte et à poursuivre les responsables, vu qu’il peut s’agir d’un crime dirigé contre les Apaches et leurs pratiques spirituelles.

Le 8 février 2014, des centaines de personnes se sont rassemblées à Oak Flat, pour une réunion protestant contre un projet de mine de cuivre qui détruirait la zone, située à une heure de route à l’est de Phoenix. Chi’Ch’il Biłdagoteel, également connu sous le nom d’Oak Flat, est un site sacré pour les Apaches depuis des temps immémoriaux. Le projet de mine de cuivre est une attaque directe contre les pratiques spirituelles des Apaches. Lors d’une réunion en 2014, un groupe s’est formé sous le nom de Bastion Apache [Apache Stronghold]. Ils ont passé plus d’un an en prières de résistance et ont tenu leurs cérémonies habituelles sur le site, au cours des quatre années passées. Le centre de ces cérémonies est le sol sacré où quatre croix ornées de plumes d’aigle avaient été plantées, site utilisé comme lieu de prière.

“Ce site est comme une église. Si cette attaque avait été menée contre une église, elle serait considérée comme un crime” dit Wendsler Nosie, un dirigeant du Bastion Apache. “Beaucoup de gens sont venus ici pour guérir de maladies, et pour leurs proches, demandant des bénédictions. Pendant toute l’année, c’est un site où les familles se réunissent et enseignent à leurs enfants ce qu’est le territoire. Il y a des lois fédérales supposées protéger un lieu comme celui-ci. Nous n’avons jamais vu une telle violence contre nous, ici. Il faut que des comptes soient rendus pour ce crime.”

Selon la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, le gouvernement fédéral des Etats-Unis est tenu de protéger le droit des Amérindiens à la liberté religieuse, “y compris, mais non limité à, l’accès aux sites, l’utilisation et la possession d’objets sacrés, et la liberté d’exercer le culte par des rites cérémoniels et traditionnels.” Les quatre croix et les plumes d’aigle profanées relèvent de cette Loi et sont sous la juridiction du Service des Forêts des Etats-Unis. Oak Flat est actuellement classé comme faisant partie de la Forêt Nationale de Tonto.

A propos d’Oak Flat:

Oak Flat se trouve à environs une heure de route à l’est de Phoenix, et c’est un site sacré pour les Apaches sous le nom de Chi’Ch’il Bildagoteel. C’est aussi l’habitat d’un écosystème désertique varié. Oak Flat est actuellement un territoire fédéral, classé comme faisant partie de la Forêt Nationale de Tonto. En décembre 2014, les sénateurs d’Arizona McCain et Flake ont fait passer une clause d’échange de terrains dans la Loi d’Autorisation pour la Défense Nationale. La clause sur l’échange de terrains attribue Oak Flat à une compagnie minière multinationale pour y construire l’une des plus grandes mines de cuivre du monde. La mine devrait détruire de façon permanente Oak Flat et les paysages désertiques aux alentours. Les activistes Apaches et anti-mine ont combattu le projet avec succès pendant près de dix ans, jusqu’à ce que cet accord de “derrière les rideaux” soit conclu au Congrès. Actuellement, le Service des Forêts entreprend d’établir une Déclaration d’Impact Environnemental, une estimation exigée par la loi, qui doit être prête avant que l’échange de terrains soit finalisé.

(Voir aussi interview de 2015)

 


Orlando Begay et Lyla June Johnston, des Navajos qui se sont rendus en Palestine

 

LES MASSACRES ET LES DEPORTATIONS DE PALESTINIENS PAR ISRAEL REPETENT LE GENOCIDE DES AMERINDIENS AUX ETATS-UNIS

 

Par Lyla June Johnston, Diné
Envoyé de Palestine
Publié sur Censored News
12 mars 2018
Traduction Christine Prat

 

Lyla devant une maison détruite par Israël. Elle a décrit le but poursuivi par les Israéliens, de “territoire maximum” et “population minimum” de Palestiniens, qui sont chassés de force, frappés et souvent hospitalisés pendant qu’Israël détruit des maisons Palestiniennes et forcent les habitants à aller dans des camps de réfugiés.

Voir vidéo sur Facebook

 

“Une ville palestinienne étranglée par la construction du mur de l’apartheid. Plus de 2500 personnes ont été forcées de déménager dans des camps des réfugiés/de concentration. A cause de la construction du mur, des enfants doivent se lever à 4h du matin pour aller à l’école en contournant le mur. Si quelqu’un est victime d’un infarctus, ça prend plus d’une heure pour aller à l’hôpital. Ils ont été isolés hors de l’existence et maintenant il reste une énorme ville-fantôme dans la Palestine ancestrale.” Lyla June Johnston

 

Les fenêtres d’une école de filles Palestinienne, brisées par des balles en caoutchouc et des grenades lacrymogènes par l’armée Israéliennne

“C’est en face de la rue des implantations Juives, où les gens ne paient pas d’impôts et ont en plus des subventions pour vivre ici. Ici, à Shu’fat, les gens paient des impôts, et des ressources minières sont exploitées. Il n’y a pas de services publiques, et donc il n’y a pas moyen de se débarrasser des ordures qui s’accumulent le long des rues ou sont brûlées.” Lyla June Johnston

 

“Aujourd’hui, je visite l’ancienne ville de Lifta. Elle a été dépeuplée en 1947 par des milices Sionistes. Et par là, je veux dire que les gens ont été chassés de force. A cette époque, 120 hommes, femmes et enfants ont été massacrés. Toute la zone a des restes qui montrent les soins apportés par la population Autochtone: des amandiers, des figuiers, de la verdure partout, une source sacrée. Nous allons maintenant au camp de réfugiés, à 20 minutes, où les personnes déplacées vivent encore maintenant. Ça vous est familier? Ça l’est sans aucun doute pour les Amérindiens… Il est temps pour nous, en tant qu’Américains, de faire entendre nos voix et de faire pression sur le gouvernement Américain pour qu’il cesse d’imposer son véto aux Nations Unies. Le pouvoir de véto utilisé par les Etats-Unis empêche la loi internationale et les traités de protéger les Palestiniens.

Peu importe ce quelle est votre religion ou ce que disent vos textes sacrés, moi-même et beaucoup de Juifs progressistes comprennent que rien ne justifie de tuer les autres ou de se conduire en dominateur ou de déplacer violemment une personne qui a vécu là il y a des centaines – si ce n’est des milliers – d’années.” A Lifta, Jérusalem, Israël, Lyla June Johnston

 

“Chaque fois que vous voyez ces cactus, vous savez que ça a été un village Palestinien ‘dépeuplé’. Bien que ce ne soit pas une espèce autochtone en Palestine, ils étaient une des plantes favorites des communautés Palestiniennes, étant donné qu’ils avaient de nombreuses applications. Donc, le cactus est devenu un symbol de #AlNakba,la Nakba, “La Catastrophe”, de 1947, quand les milices Sionistes ont chassé 700 000 Palestiniens par la force, en massacrant des centaines en route. Une deuxième déportation a eu lieu en 1967 pendant la Guerre des Six Jours, et ils ont été forcé de tout abandonner une fois de plus.

Aujourd’hui, c’est la routine que des gens soient emprisonnés ou tués, et chacun de leurs mouvements est contrôlé et surveillé par des caméras, et par des points de contrôle cachés le plus possible de la communauté Israélienne juste à côté. Les grand-mères ont vu trois générations d’enfants déchirés par la guerre et se demandent quand ça finira. La réponse à cette question appartient à chacun d’entre nous.” Lyla June Johnston #BoycottSanctionDivest

 

“Imaginez que chaque fois que vous voulez simplement rentrer du travail, vous deviez passer par un point de contrôle plein de gardes armés qui vous harceler ou pas. C’est ce que subissent les Palestiniens. Que diriez-vous si dès l’âge de 18 ans vous étiez obligés de rejoindre l’Armée Israélienne et contrôler des gens que vous ne connaissez même pas et qui veulent juste rentrer chez eux le soir? C’est ce que subissent les jeunes Juifs Israéliens. Dans un contexte d’oppression, personne ne gagne et tous sont tenus dans les liens de la contrevérité.” Lyla June Johnston

 

©Photos et ©article: copyright Lyla June Johston
Ne peuvent être utilisés sans permission

 

 

 

UTES DE UTE MOUNTAIN: COMBAT CONTRE L’USINE DE TRAITEMENT D’URANIUM WHITE MESA

Par Christine Prat
In English on Censored News
Photo noir et blanc Theo Koppen
Autres photos Christine Prat

Depuis des années, la communauté Ute de la Réserve de Ute Mountain se bat contre une usine de traitement d’uranium située à proximité, l’usine White Mesa, actuellement propriété d’Energy Fuels, près de la commune (non-Autochtone) de Blanding, dans le sud de l’Utah.

L’usine a été construite en 1979-1980. Elle était supposée traiter l’uranium de la région, qui, d’après le site d’Energy Fuels, (en anglais) “est au centre des mines et dépôts d’uranium les plus riches des Etats-Unis…” Cependant, d’après le site du Grand Canyon Trust, “L’usine, construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado, fait beaucoup d’affaires en important des déchets radioactifs appelés ‘approvisionnement alternatif’, depuis 1987. Tandis qu’Energy Fuels récupère et vend de l’uranium et du vanadium extraits des déchets, leur principale source de revenus vient des frais comptés pour l’entreposage de matériaux toxiques dans les puits de stockage des déchets de l’usine…”

Le 16 septembre 2017, j’ai rencontré et interviewé Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain, au cours d’une conférence organisée par Uplift, une initiative de la Jeunesse du Plateau du Colorado, soutenue par le Grand Canyon Trust. Vous pouvez voir la vidéo de l’interview ci-dessous.

Ce que Yolanda a dit n’est malheureusement pas dépassé, étant donné que la licence de l’usine a été renouvelée par le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Utah – DEQ-Utah – le 16 février 2018. On peut voir (en anglais) un PDF de la lettre du DEQ à Energy Fuels, sur le site du DEQ-Utah. Le 27 février 2018, Reuters a publié un article (en anglais) sous le titre “Energy Fuels obtient l’approbation pour étendre les mines d’uranium et de vanadium en Utah”. L’article mentionne d’autres sites que White Mesa, donc d’autres gens subiront les effets de l’uranium.

 

 

Le 9 octobre 2017, le Grand Canyon Trust a également publié un article déprimant (en anglais), écrit par un avocat de l’organisation, Aaron Paul, qui dit avoir dû reprendre courage pendant plusieurs jours avant de l’écrire: l’article annonce que le Grand Canyon Trust a perdu son procès contre Energy Fuels, après trois ans et demi de combat juridique. En 2012, Energy Fuels a racheté l’usine à Denison Mines, et ses porte-parole ont immédiatement annoncé que des puits de déchets émettaient plus de radon que ce que la loi autorise. Alors, les gens et les organisations, entre autres le Grand Canyon Trust, ont pensé qu’Energy Fuels allait nettoyer. Mais non. Ils avaient probablement fait l’annonce uniquement pour pouvoir dire que c’était Denison Mines qui était responsable. Ne voyant rien venir, le Grand Canyon Trust a poursuivi Energy Fuels en justice. En septembre dernier, le Grand Canyon Trust a perdu.

Les Ute de Ute Mountain soutiennent et sont soutenus par le mouvement Haul No! (Non au transport), un mouvement qui s’oppose au transport d’uranium de la mine toujours controversée et officiellement pas encore en activité, appelée Canyon Mine, qui se trouve dans le Parc National du Grand Canyon, et au pied de Red Butte, montagne sacrée pour les Havasupai. Cette mine menace également les sources d’eau qui se jettent dans le Grand Canyon et constituent le principal approvisionnement en eau des Havasupai, qui vivent au fond du Grand Canyon. (Le 10 mars, le Guardian a publié un article – en anglais – disant que la Cour Suprême allait approuver l’annulation du moratoire sur les nouvelles mines d’uranium près du Grand Canyon, prononcé par Obama en 2012 – le Colorado fournit de l’eau à 30 millions de gens). Le transport de Canyon Mine à l’usine White Mesa devant traverser la Réserve Navajo, le mouvement Haul No! a été fondé par des Navajos. Cependant, les Ute de Ute Mountain y participent, vu qu’ils ne veulent plus d’uranium à l’usine.

Malheureusement, les habitants – non-Autochtones – de Blanding soutiennent l’usine, car elle fournit DES EMPLOIS! (C’est comme ça aussi à Bure, et, Petuuche Gilbert, militant anti-nucléaire Acoma, m’a dit aussi que beaucoup de gens soutenaient les mines d’uranium dans sa région, sous prétexte d’emplois…) Comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo, Yolanda a été agressée à deux reprises dans l’unique épicerie de Blanding, à cause de son opposition à l’usine…

 

 

LA REGION DE CHACO, NOUVEAU MEXIQUE, PROVISOIREMENT EPARGNEE PAR LA FRACTURATION HYDRAULIQUE

 

Publié sur Censored News
Et sur #FrackOffChaco
Le 2 mars 2018
Traduction Christine Prat

(Voir articles précédents)

 

La Communauté réagit à l’annulation de la vente aux enchères du pétrole et du gaz de Chaco

Farmington, Nouveau Mexique – Hier, le Ministère de l’Intérieur a annoncé l’annulation de la vente aux enchères des droits sur le pétrole et le gaz près du Parc Culturel Historique National de Chaco, classé au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, dans le nord du Nouveau Mexique. La vente, controversée, aurait bazardé aux enchères 18 km² supplémentaires dans la région de Chaco, pour la fracturation industrielle, ce qui aurait exposé les populations locales à une augmentation de la pollution et menacé des ruines anciennes considérées comme sacrées par les Nations Autochtones.

Le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) avait l’intention d’effectuer la vente de droits sur la base d’un Plan de Gestion des Ressources obsolète, qui avait été établi avant que les nouvelles méthodes de fracturation soient faisables dans la région, et sans consultation préalable significative des Tribus, et sans le consentement de la Nation Navajo et des Nations Pueblo qui considèrent Chaco comme sacré. En réaction à la pression de l’opinion publique, le BLM a annoncé que la vente serait annulée jusqu’à ce que cette administration ait consulté les Tribus et les dirigeants locaux.

Des milliers de gens se sont rassemblés pour s’opposer à la vente, et 459 protestations administratives ont été déposées en opposition à la vente prévue en mars, ce qui est de loin le plus grand nombre de protestations que l’état ait jamais reçu contre une vente de droits d’exploiter le pétrole et le gaz. La Nation Navajo et tous les Conseils de Gouverneurs Pueblo, le Congrès National des Indiens d’Amérique, 15 Sièges de Chapitres, le Parlement du Nouveau Mexique, et plus de 400 000 citoyens ont demandé un moratoire sur tout forage jusqu’à ce que les effets sur la santé, le patrimoine culturel et l’environnement aient été analysés. Les Sénateurs du Nouveau Mexique Udall et Heinrich et les Représentants Grisham et Luján se sont également opposés au forage dans la région.

La Coalition Frack Off Chaco, l’Alliance d’Action Pueblo, la Solidarité de Jeunesse Diné-Pueblo, et la Nation Rouge, avaient prévu des actions d’opposition dans tout l’état, pour protester contre la vente aux enchères en ligne du 8 mars. Les actions prévues à Albuquerque et à Santa Fe doivent quand même avoir lieu, pour réaffirmer la nécessité de planification correcte et de consultation dans tout le processus de gestion des ressources encore en cours. C’est le premier report en gros d’une vente de droits d’exploitation du pétrole et du gaz du programme fédéral pour le pétrole et le gaz du Ministère Zinke. Les défenseurs de la région de Chaco espèrent que c’est un pas positif vers le respect de la souveraineté tribale et la protection de la santé sur les terres publiques.

 

De nombreux représentants Autochtones et des membres d’organisations de défense de l’environnement ont commenté la décision. Si, en général, ils sont soulagés pour le moment, ils la trouvent trop limitée, dans le temps comme dans l’espace. Les Autochtones souhaitent que l’obligation de les consulter s’applique en toutes circonstances, pas seulement dans ce cas précis.

 

Quelques commentaires:

Daniel Tso, membre du Comité HIA-Hózhóógó na’adá Conseiller des Citoyens ( detso49@yahoo.com ) : “L’annulation de la vente est certainement une sorte de surprise, mais la nouvelle est bienvenue. La meilleure nouvelle, cependant, serait un moratoire sur toutes les ventes de droits d’exploitation, lorsque toutes les composantes du Plan de Gestion des Ressources seront complètes. Les impacts humains, familiaux et communautaire, ainsi que ceux sur la santé restent des problèmes non résolus. Ce sont les véritables ramifications du développement du pétrole et du gaz. Il est regrettable que l’annonce n’inclût pas de références aux aspects de justice environnementale du tsunami qu’est le développement. Nous, Peuples Autochtones, serons toujours sur nos terres quand tous les explorateurs de l’extractivisme les auront quittées. Nous serons toujours ici.”

Alliance Pueblo pour l’Action ( puebloactionalliance@gmail.com ) : “Nous sommes heureux que la Délégation au Congrès ait entendu les inquiétudes des Nations Pueblo. Cependant, c’est une petite victoire pour les nations tribales, les organisations environnementales et les efforts de la base, et le combat pour mettre fin au forage dans la région de Chaco n’est pas terminé. Le BLM doit s’engager dans une consultation significative avec les Tribus et, plus important encore, obtenir le consentement libre, préalable et informé de TOUTES les nations tribales qui ont des droits spirituels sur la région. Le BLM doit se souvenir que la communauté vivant dans le paysage de la région de Chaco, subit toujours les effets négatifs de l’industrie de l’extraction. L’Alliance Pueblo pour l’Action se battra solidairement avec les nations tribales Pueblo et les Sièges de Chapitres Diné, ainsi qu’avec nos alliés non-Autochtones.”

Miya King-Flaherty, du Sierra Club, Chapitre du Rio Grande ( miya.king-flaherty@sierraclub.org ) : “C’est une victoire majeure pour la Nation Navajo, les tribus Pueblo, et les milliers de gens qui se sont alliés pour protéger le paysage ancestral et les cultures vivantes de la région de Chaco. Nous remercions notre délégation au Congrès pour avoir fait l’effort de soutenir nos luttes infatigables pour protéger la région de Chaco. Cependant, nous avons encore besoin de leur soutien pour protéger la santé publique et la sécurité des communautés touchées par le forage, et nous espérons que ceci résultera en un plan de gestion des ressources mis à jour, qui diminuera effectivement les impacts de la fracturation hydraulique dans la région. Nous continuerons à combattre pour assurer que ce lieu si spécial et les gens qui y vivent, soient protégés de l’expansion de la fracturation hydraulique.”

 

D’autres organisations Autochtones et des alliances d’habitants non-Autochtones de la région ont également publié des commentaires, allant tous dans le même sens. Tous les commentaires sont publiés en anglais sur Censored News et sur le site #FrackOffChaco .