Par Brenda Norrell
Censored News
9 février 2025
Traduction Christine Prat

TUBA CITY, Nation Navajo – Leona Morgan, Diné, cofondatrice de Haul No!, dit que la Nation Navajo « fait marche arrière » en autorisant le transport de minerai d’uranium à travers des communautés Diné. Ce transport de matériaux radioactifs du Grand Canyon signifie aussi qu’encore plus de déchets mortels s’entasseront dans une autre communauté Autochtone, la communauté Ute de White Mesa, en Utah.

Actuellement, avec peu ou pas d’informations sur le trajet, le gouvernement Navajo considère que les Chapitres Diné sur le trajet auront tous un plan d’urgence. Leona demanda si les communautés Diné en étaient conscientes, et si les Chapitres Navajo étaient en mesure de faire face à des urgences radioactives.

« Qui sont les Premiers Intervenants ? »

Finalement, les Diné devront affronter le Président Navajo et le Service de la Justice Navajo, dit-elle.

« Nous ne sommes pas inclus dans cet accord » dit Leona à propos de l’accord entre la Nation Navajo et Energy Fuels.

« Il n’y a pas eu de consentement libre, préalable et informé » dit Leona en citant la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones. « Les gens dans les communautés n’ont pas été consultés. »

« Comment peuvent-ils commencer le transport le 12 février, alors qu’il n’y a même pas de points de contrôle ? Nous n’avons pas de système de surveillance de l’air, » dit Leona du manque de préparation au transport radioactif dans la Nation Navajo.

 Energy Fuels a l’intention de traverser les communautés Navajo avec de six à dix camions chargés de déchets radioactifs à partir du 12 février 2025.

Leona appela les communautés à s’organiser et souligna que les Chapitres Navajo pouvaient avoir leurs propres points de contrôle.

Avec la nouvelle incitation « creusez, creusez » du Président des États-Unis, la Nation Navajo fait face à un futur incertain, dit-elle. Les États-Unis investissent dans le développement de minéraux critiques et dans l’usine d’Energy Fuels chez les Utes de White Mesa.

« Nous devons faire pression sur notre gouvernement pour qu’il fasse ce que nous voulons – pas ce que veut le gouvernement fédéral. »

« Ça va empirer, parce qu’ils pensent que le nucléaire est de l’énergie propre » dit Leona à propos des pressions pour de l’énergie alternative.

L’accord de la Nation Navajo avec Energy Fuels signifie toujours plus de déversement de déchets radioactifs dangereux dans la communauté de White Mesa. Dans l’accord, Energy Fuels déclare avoir l’intention de transporter 10 000 tonnes de matériaux de décontamination contenant de l’uranium, des mines abandonnées dans la Nation Navajo.

Leona a été élue récemment par le Conseil de la Nation Navajo pour siéger à la Commission Consultative Diné de Réhabilitation [des zones touchées par] de l’Uranium, en tant que conseillère du Président et du Conseil Navajo.

À Tuba City, samedi, Leona dit que Haul No! avait débuté en 2016, quand il a été connu que l’extraction à la mine Pinyon Plain, dans le Grand Canyon allait commencer. Maintenant commence une nouvelle bataille, étant donné que le gouvernement de la Nation Navajo a approuvé le transport d’uranium à travers les communautés Navajo jusqu’à la communauté Ute de White Mesa.

La mine d’Energy Fuels Pinyon Plain et leur usine dans le sud de l’Utah, menacent des communautés Autochtones dans toute la région.

S’adressant au Forum de la Communauté samedi, Leona dit que le trajet des camions passera par la ville de Flagstaff – puis Cameron, Tuba City, Kayenta et Mexican Water, dans la Nation Navajo – avant d’atteindre l’usine en Utah. La région faisait partie de la campagne 2017 de Haul No!, avec de l’entrainement à l’action directe et une campagne de prise de conscience, commencée à l’usine de White Mesa et informant les communautés Navajo.

Maintenant, l’usine d’uranium fonctionne depuis un an et le transport par des camions radioactifs à travers la communauté Navajo a commencé en juillet 2024. Leona expliqua comment le Président Navajo a été impliqué en juillet, en même temps que le gouverneur d’Arizona.

« Beaucoup de gens n’ont pas compris que ce n’était qu’une pause. »

« Nous savons que quand les gens savent, ils peuvent parler et faire la différence » dit Leona à ceux qui étaient rassemblés à Tuba City. Elle expliqua les récents efforts pour faire fermer la mine et obtenir une nouvelle évaluation des risques et menaces environnementaux.

Cependant, la Nation Navajo n’a pas d’autorité sur les routes fédérales qui traversent la Réserve. Elles sont sous l’autorité de l’état et du gouvernement fédéral. Ainsi, par les négociations, le gouvernement Navajo a mis des restrictions au transport et la compagnie les a acceptées. L’une des restrictions est qu’il n’y ait pas de transport entre 8h du matin et 15h, quand les enfants sont à l’école.

« Les dirigeants de la compagnie essaient de passer pour des mecs bien, disant ‘Nous sommes pour la souveraineté tribale’ – mais ils ne le sont pas » dit-elle.

La réalité est que la pause n’était que pour six mois, le temps pour la Nation Navajo de mettre ses règles en place. La Nation Navajo travaille toujours sur ces règles, et comment en mettre de nouvelles, dit-elle.

« La communauté Ute de Ute Mountain nous en veut, » dit-elle, ajoutant qu’il y aurait maintenant encore plus de déchets radioactifs transportés dans leur communauté en Utah.

« Les gens des communautés n’ont pas été consultés. »

« Les autres tribus – Havasupai, Hualapai, vont probablement nous le reprocher, nous devons faire savoir à la Nation Navajo que nous ne voulons pas de cela » dit Leona à propos du trajet à travers d’autres terres et communautés Autochtones.

Leona parla de la bataille qui avait eu lieu dans sa communauté de l’est de la Nation Navajo, quand l’Agence pour la Protection de l’Environnement des États-Unis avait divulgué son projet d’emmener les déchets radioactifs de la fuite de Church Rock, au Nouveau-Mexique, et de les transporter jusqu’à l’usine de traitement, dans la communauté Ute de White Mesa, en Utah.

« Nous avons dit ‘Non ! » Leona dit que la Nation Navajo avait déclaré, il y a quelques années, qu’elle ne déchargerait pas ses déchets radioactifs dans une autre communauté Autochtone.

« Maintenant, ils font marche arrière, ils y mettent encore plus de déchets radioactifs. »

Leona dit que le rassemblement de samedi était organisé pour entendre les idées des gens sur le transport radioactif à travers leurs communautés. Elle demanda aussi : « Est-ce que la décontamination [des mines abandonnées] a vraiment été faite ? »

« Ce n’est pas de la décontamination, » dit Leona. Elle expliqua que les terres rares étaient nécessaires pour les batteries solaires, les téléphones portables et le développement d’énergie dite de transition.

Elle dit que la compagnie Energy Fuels, se fondant sur ces besoins, projetait de collecter les déchets d’uranium et de les traiter pour répondre à ce qu’elle croit être une forte demande.

« Qu’est-ce que cela signifie ? » demanda t-elle, à propos du nouvel accord de la Nation Navajo et de l’absence de consultation des communautés Diné.

Leona mit aussi en question le fait que le gouvernement Navajo demande à chaque Chapitre de réagir d’urgence en cas de menace, ne sachant pas si tous les Chapitres avaient un plan d’urgence en cas d’accident radioactif, ni qui étaient leurs Premiers Intervenants.

« Ont-ils les informations ? » demanda Leona.

Elle dit qu’en cas d’urgence, le Premier Intervenant est le chauffeur du camion – mais qu’arriverait-il s’il en était dans l’incapacité ? Alors, le premier témoin oculaire, en principe la police Navajo.

Elle encouragea les gens concernés à s’organiser et dit « Nous sommes là pour entendre vos préoccupations. »

Leona dit son admiration pour les jeunes qui se préparent à résister, comme Biddy Roots. « Ils sont comme une réponse à mes prières. »

« Nous ne sommes pas inclus dans cet accord. »

« Ça va être pire parce qu’ils pensent que le nucléaire est de l’énergie propre. » Elle indiqua aussi que des membres du Conseil Navajo soutenaient un nouveau gazoduc pour de l’hydrogène et l’exploitation de pétrole et de gaz.

Leona souligna qu’une nouvelle solution pour les déchets radioactifs dans la Nation Navajo n’est pas du tout une solution.

Et elle dit que le nouveau site d’enfouissement de Red Rock, au Nouveau-Mexique, à la frontière de la Nation Navajo, est salué comme étant « hors de la réserve », à moins de 10 km à l’est de Thoreau.

« Des parents y vivent encore, pour moi c’est toujours en pays Indien. »

L’accord Navajo avec Energy Fuels signifie encore plus de décharge radioactive dans la communauté Ute de White Mesa

La Nation Navajo n’est qu’une des communautés Autochtones en danger. La mine d’uranium Pinyon Plain, au sud du Grand Canyon, est creusée dans les terres ancestrales des Havasupai. La source d’eau de Supai est menacée et de la poussière radioactive se répand sur leurs plantes et dans l’air qu’ils respirent.

Les Supai, Paiutes, Hualapai, Diné, Hopi et Utes vivent près du trajet de transport.

Energy Fuels a annoncé l’accord avec la Nation Navajo le 29 janvier 2025.

Les Utes de White Mesa ont témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains à Washington en 2024, expliquant que les Utes sont malades de dizaines d’années de pollution radioactive dans leur communauté. Et maintenant, Energy Fuels y amène des déchets radioactifs du Japon et d’Europe.

Anferny Badback, Ute de Ute Mountain, de White Mesa, a témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains à Washington que l’usine de traitement d’uranium d’Energy Fuels avait pollué l’eau souterraine, les plantes, les oiseaux, la vie sauvage et l’air dans sa communauté du sud de l’Utah.

Les jeunes ont de l’asthme, les Utes doivent acheter de l’eau en bouteille.

« Nous voulons que l’usine ferme » dit-il à la Commission.

L’Agence pour la Protection de l’Environnement des États-Unis trompe le public en annonçant la décontamination de mines abandonnées

Les Havasupai, Diné, Utes, Arapahos et Lakotas ont témoigné devant la Commission le 28 février 2024 d’un racisme environnemental.

L’Agence pour la Protection de l’Environnement ne nettoie pas les déchets radioactifs laissés par l’extraction d’uranium de la Guerre Froide – elle ne fait qu’annoncer des projets de nettoyage. Il y a 524 sites de mines qui attendent toujours d’être décontaminés dans la Nation Navajo.

Voir aussi : « L’accord sur le transport d’uranium déshonore l’héritage de Klee Benally 

Par Brenda Norrell
Censored News
3 février 2025
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La Nation Navajo a déshonoré la mémoire de Klee Benally en donnant son accord pour autoriser des camions transportant de l’uranium radioactif à traverser la Nation Navajo. C’est ce que Klee avait passé les dernières années de sa vie à combattre.

Les transports mortels de la mine d’uranium d’Energy Fuels Pinyon Plain, dans le Grand Canyon du Colorado passera par le pays des Havasupai, puis par les territoires de Paiutes, de Diné (Navajos) et de Hopis, en Arizona, avant d’atteindre le lieu où ils seront déchargés : l’usine de traitement d’Energy Fuels, dans la Communauté Ute de White Mesa, dans le sud de l’Utah.

Klee recevra, à titre posthume, le Prix d’un Futur Sans Nucléaire, à New York, en mars.

L’association Un Futur Sans Nucléaire a déclaré, en annonçant le prix : « Klee Benally était un activiste et un musicien Navajo, des clans Diné Tódích’íí’nii et Nakai. Il avait eu aussi une carrière musicale avec ses frère et sœur, dans le groupe Blackfire. »
« Klee était un militant et réalisateur passionné, qui dénonçait l’héritage colonialiste de mines d’uranium et se battait pour la décontamination de plus de 500 mines d’uranium abandonnées qui continuent d’empoisonner la Nation Navajo. Un mois avant son décès, le 30 décembre 2023, Klee avait publié son livre « Pas de Capitulation Spirituelle : Anarchie Autochtone en Défense du Sacré. »
Le prix sera remis à sa mère, Berta Benally.

Klee, co-fondateur de Haul NO!, alertait sur le danger posé à l’eau et aux rivières par l’extraction d’uranium dans le Grand Canyon et par le transport mortel de minerai radioactif, juste avant de nous quitter en décembre 2023.

« La radioactivité pourrait contaminer le sol, l’eau et l’air, à cause de la Mine du Canyon, de l’usine de White Mesa et du transport qui pourrait toucher le nord de l’Arizona, le sud-est de l’Utah, le fleuve Colorado, le cours d’eau de Moenkopi, la rivière San Juan, et les terres et ressources culturelles des Havasupai, Hopis, Navajos, Utes et Paiutes. »

Déplacer les déchets nucléaires d’une communauté Autochtone à une autre N’EST PAS une SOLUTION – et met tout le monde en danger le long du trajet mortel

Selon Haul NO! Energy Fuels a annoncé, le 29 janvier 2025, avoir trouvé un accord avec la Nation Navajo sur le transport d’uranium, mettant fin à l’arrêt temporaire du transport.

« L’accord inclut des dispositions stipulant qu’Energy Fuels retirera 10 000 tonnes de déchets de mines d’uranium abandonnées de la Nation Navajo, pour les déposer à l’usine de White Mesa, ce qui touchera nos parents Utes. »

« Le 30 janvier 2025, Energy Fuels a annoncé que le transport de minerai de la mine Pinyon Plain à travers la Nation Navajo, jusqu’à l’usine de White Mesa commencerait vers le 12 février 2025 », selon Haul NO!

La tromperie permanente et les décisions génocidaires du Gouvernement des États-Unis

L’Agence pour la Protection de l’Environnement des États-Unis (EPA) a trompé le public. Bien qu’ayant constamment annoncé la décontamination de sites de mines d’uranium abandonnées dans la Nation Navajo, elle ne décontamine pas les 524 sites, et il y a toujours des déchets radioactifs éparpillés depuis l’extraction d’uranium de la Guerre Froide.

Le directeur du Centre Légal pour l’Environnement du Nouveau-Mexique a témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits Humains, soulignant que les États-Unis révélaient vouloir sacrifier des Autochtones pour plus de « sécurité nationale » – au lieu de s’occuper des dégâts. La Commission de Régulation du Nucléaire n’a pas respecté les commentaires publics. Quant à l’EPA, il est trop tard. Il y a toujours 524 sites de mines d’uranium à décontaminer dans la Nation Navajo. Aucune n’a été complètement décontaminée, dit-il en mars 2024.

« Les reliques de nos ancêtres ont été profanées pour construire l’usine » dit Anferny Badback, Ute de Ute Mountain, à la Commission Interaméricaine des Droits Humains à Washington. Il a témoigné que l’usine avait contaminé l’eau souterraine, les plantes, les oiseaux, la vie sauvage et l’air, dans sa communauté du sud-est de l’Utah.
Les jeunes ont de l’asthme et les gens ne peuvent plus utiliser leur eau de source. Les Utes doivent acheter de l’eau en bouteille pour boire et ne peuvent plus chasser à cause de la pollution. Maintenant, l’usine importe des déchets internationaux et est devenu un dépotoir de déchets radioactifs de bas niveau, parce que les lois de l’Utah sont laxistes. « Nous voulons que l’usine ferme » dit A. Badback à la Commission.

Dans son témoignage, Carletta Tilousi, Havasupai, dit que la pollution de la mine d’uranium Pinyon Plain menace la fourniture d’eau aux Havasupai, dans leur territoire. La mine d’uranium est située au-dessus de la nappe phréatique, sur la rive sud du Grand Canyon.
« C’est une affaire grave et urgente » dit-elle.
« On ne peut pas autoriser la mine Pinyon Plain à continuer. »

« Il n’y a aucun respect des gens qui vivent dans ces territoires, et certainement pas de respect pour Notre Mère la Terre » dit Edith Hood, Diné de la communauté de Red Water Pond Road, à la Commission Interaméricaine des Droits Humains.
« Le gouvernement connaissait les risques et les dangers mais a négligé d’informer les gens » dit Edith Hood, qui vit en bas de la route de Church Rock, au Nouveau-Mexique, site de la pire fuite radioactive de l’histoire des États-Unis.

Des Diné, Havasupai, Arapahos du nord, Lakota Oglala et Utes de White Mesa ont témoigné sur l’exploitation de l’uranium par les États-Unis en janvier, au cours d’une session sur « les impacts de l’Exploitation d’Uranium sur les Droits des Peuples Autochtones. »

Le Bureau des Affaires Indiennes et la Commission de Régulation du Nucléaire ont fait leur propre éloge et tenté de cacher l’héritage de mort de l’extraction d’uranium, de l’éparpillement de déchets radioactifs et des usines de traitement en pays Indien, selon Censored News.

À propos de l’accord avec la Nation Navajo annoncé le 29 janvier 2025, Energy Fuels dit que le minerai de la mine Pinyon Plain serait traité à l’usine de White Mesa pour en faire des concentrés d’uranium (U3O8) utilisés pour produire la charge de base de l’énergie nucléaire.

Haul NO! tournée 2017

 

Reprise de l’extraction d’uranium sur des terres sacrées, près du Grand Canyon du Colorado, menace l’eau et l’existence même des Havasupai

Par Brenda Norrell
Censored News
12 janvier 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Les Havasupai disent que leurs pires craintes se réalisent, maintenant qu’Energy Fuels extrait de l’uranium radioactif, violent leur site sacré, et menacent leur eau, ce qui compromet leur existence.

Le Conseil Tribal Havasupai dit, « C’est les cœurs lourds que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur se réalise. »

« Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai. »

Le Conseil Tribal Havasupai dit que les Supai, Gardiens du Grand Canyon, luttent pour protéger leur terre ancestrale. La Mine Pinyon Plain se trouve au-dessus de la nappe phréatique dont dépendent les Supai pour l’eau. Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes phréatiques en creusant le puit de la mine.

Voir la Déclaration officielle du Conseil Tribal.

Photo Haul No!

Haul No! avait prévenu que si Energy Fuels allait effectivement transporter du minerai d’uranium – du nord de l’Arizona à l’usine de traitement White Mesa dans le sud-est de l’Utah, et passer à travers la Nation Navajo – ça violerait la loi Navajo. Ce transport dangereux ferait courir des risques aux Diné tout le long du trajet.

Energy Fuels a l’intention de faire passer jusqu’à 12 camions par jour, transportant chacun 30 tonnes d’uranium de la mine à l’usine.

« Energy Fuels n’a pas d’obligation légale de signaliser les camions. Le minerai ne sera couvert que de toiles cirées. On n’a pas trouvé d’entité responsable pour intervenir en cas d’urgence, agir légalement ou nettoyer » dit Haul No!

« Ça enfreint la loi de la Nation Navajo qui interdit le transport de nouvel uranium à travers le territoire Diné. »

« L’Usine de Traitement de White Mesa appartient à et est gérée par Energy Fuels, et c’est la seule usine des soi-disant Etats-Unis qui a une licence pour traiter du minerai d’uranium »

Le nouveau classement comme monument – Monument National de Baaj Nwaavjo l’tah Kukveni – a empêché près de 600 concessions d’être développées comme mines. Cependant, le classement n’a pas arrêté la Mine du Canyon, qui a été conçue sous la Loi Minière de 1872.

Depuis la Guerre Froide, alors que les terres des Shoshones de l’Ouest étaient utilisées pour le Site de Test de la bombe atomique du Nevada, les terres des Navajos et des Pueblos étaient utilisées pour extraire de l’uranium. Les mineurs étaient envoyés à la mort sans combinaisons de protection, et les terres des Pueblos étaient utilisées pour expérimenter la bombe, dans le nord du Nouveau-Mexique. Le gouvernement des États-Unis a utilisé les Autochtones et leurs terres comme sacrifiables.

Aujourd’hui, l’horrible héritage continue, avec des déchets radioactifs éparpillés dans la Nation Navajo, la nouvelle extraction par Energy Fuels en terre Havasupai qui menace leur eau, et l’usine de traitement d’Energy Fuels qui rejette des déchets radioactifs en terre Ute, dans le sud-ouest de l’Utah.

Les terres Autochtones du Sud-ouest ont été choisies pour les essais nucléaires et le stockage les plus mortels, et utilisées comme décharges des déchets radioactifs, par le gouvernement des États-Unis et ses corporations.

Les Utes de White Mesa en Utah: l’uranium de l’usine de traitement d’Energie Transfer nous empoisonne

La marche spirituelle et le rassemblement des Utes de Ute Mountain a appelé à arrêter l’usine de traitement d’uranium qui empoisonne la terre, l’eau et l’air, dans le sud-est de l’Utah, dans la région de Four Corners, le 14 octobre 2023.

L’usine de White Mesa, dirigée par Energy Fuels, apporte des déchets radioactifs d’autres pays, après avoir déjà stocké des déchets nucléaires trop dangereux pour rester sur le Site de Test du Nevada.

Le Président Ute de Ute Mountain Manuel Heart, dit que l’usine de traitement d’uranium n’est pas seulement un problème Ute, et que les ressources doivent être protégées pour le futur. « Nous voulons avoir des ressources pour le futur de nos enfants et petits-enfants qui ne sont pas encore là. »

« Les montagnes sont notre pays. Nous y avons été placés par notre Créateur pour prendre soin des montagnes partout, jusqu’à cette région » dit le Président Heart.

Voir le message urgent publié par Haul No! le 9 janvier 2024

Voir aussi vidéo sous-titrée en français, d’une interview de 2017 de Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain

URANIUW, HAUL NO! DÉCLARATION DES HAVASUPAI: LA MENACE EST RÉELLE

Déclaration de la Tribu Havasupai Concernant Energy Fuels

Le 11 janvier 2023, les Havasupai ont publié cette déclaration sur le démarrage de l’extraction d’uranium à la mine de Pinyon Plain. Ils expriment leur douleur et leur détermination sans faille de fermer cette mine. La Mine de Pinyon Plain menace leur seule source d’eau.

Haul No! soutient nos parents Havasupai, les Gardiens du Grand Canyon.

Nous disons Haul No! [Pas de transport!] Protégez le territoire et tous nos parents du transport d’uranium et de l’exposition aux radiations !

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
CONSEIL TRIBAL HAVASUPAI
P.O. Box 10 • Supai, Arizona 86435
(928) 448-2731 • Fax (928) 448-2551
CONTACT : ABBIE S. FINK
afink@hmapr.com / 602-957-8881

11 janvier 2024

PINYON MINE : DÉCLARATION HAVASUPAI

Déclaration de la Tribu Havasupai au sujet d’Energy Fuels (12-1-2024)

C’est le cœur lourd que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur est devenue réalité. Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai.

En tant que Gardiens du Grand Canyon, nous, les Havasuw ‘Baaja, la Tribu Havasupai, nous sommes opposés à l’extraction d’uranium dans et autour de notre Réserve et du Grand Canyon depuis des temps immémoriaux. Nous faisons cela pour protéger notre peuple, notre terre, notre eau, notre passé, notre présent et notre futur. Et cependant, en dépit de l’assistance et de la défense historique et actuelle de nombreux alliés, et d’innombrables lettres, coups de téléphone et demandes personnelles, nos requêtes urgentes d’arrêter cette action qui menace la vie, ont été ignorées.

L’unique source d’eau de notre communauté tribale est alimentée par des nappes phréatiques, qui sont malheureusement situées directement sous la Mine Pinyon Plain. Le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona et l’EPA fédérale prétendent qu’il n’y a pas de danger pour nous, qu’aucun effet néfaste ne viendra chez nous de cette source d’énergie supposée « verte ». Mais comment peuvent-ils affirmer cela avec une telle assurance, alors qu’Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes aquifères en creusant le puit de mine, ce qui a fait qu’à l’époque, la compagnie a vaporisé de l’eau toxique dans l’air, qui a été étalée par les vents sur les plantes et animaux précieux. Toute une série de problèmes inconnus et nouveaux vont se présenter quand la compagnie commencera à transporter l’uranium par voie terrestre.

C’est un problème qui n’affecte pas seulement notre lointaine Tribu. En fait, des millions de gens seront maintenant forcés de passer près d’une mine d’uranium active sur leur route allant au majestueux Grand Canyon du Colorado. Tous les êtres devraient pouvoir connaitre librement cette merveille naturelle sans risquer leur vie. Honte à Energy Fuels, et à tous ceux qui n’ont pas assez de courage pour faire ce qui est juste et nécessaire.

Nous n’abandonnerons pas. Nous le devons à nos ancêtres, nos enfants, et les générations à venir. Nous continuerons le combat.

Par Haul NO!
Également publié par Indigenous Action
22 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La controverse à propos de cette mine dure depuis des décennies. Pour plus de précisions, voir l’article de 2011. Obama avait prononcé un moratoire de 20 ans, immédiatement levé quand Trump est arrivé au pouvoir. Biden, ex-vice Président d’Obama, n’a rien fait pour le rétablir. Ch. P.

Des travaux à l’explosif, souterrains et en surface, ont commencé à la Mine Pinyon Plain / ex-Canyon, à seulement quelques kilomètres du Grand Canyon.

Des travailleurs sont prêts à commencer l’extraction d’uranium de la mine. Selon le Service des Forêts, les ouvriers font exploser la roche tous les jours, mais le minerai n’est pas encore déplacé.

Quand Energy Fuels commencera à transporter le minerai radioactif, ils ont l’intention d’en transporter 30 tonnes par jour à travers le Nord de l’Arizona, jusqu’à l’usine de traitement de la compagnie, 480 km plus loin.

Le Grand Canyon, le site sacré de Red Butte, l’eau si précieuse et les communautés habitant le long du trajet sont en danger !

Comme toutes les options légales ont échoué, nous avons besoin de toute votre aide pour organiser des actions et empêcher cette catastrophe nucléaire d’empoisonner nos communautés de façon irréversible

Allez sur notre chaine télégramme pour participer à des actions et du soutien : https://t.me/haulno
Pour plus d’informations et faire des dons pour la défense en justice : www.haulno.com


Trajet de transport de la Mine Pinyon Plain/Canyon, des Faits :
• Distance totale 480 kilomètres.
• 12 camions avec la capacité de transporter jusqu’à 30 tonnes par jour de minerai hautement radioactif.
• Les chargements seulement couverts d’une mince toile cirée, comme seule protection de l’uranium et de la contamination de l’environnement.
• Le trajet projeté traversera des zones très peuplées, comme Valle, Williams et Flagstaff ; et des zones rurales de la Réserve Navajo, passant entre autres par Cameron, Tuba City et Kayenta ; près de la Réserve Hopi, et arrivera finalement à l’usine de traitement d’Energy Fuel White Mesa, à seulement 4,8 kilomètres de la communauté Ute de Ute Mountain, à White Mesa, en Utah.

#haulno #pasdetransportduranium #stoppinyonplainmine #bloquerlaminepinyonplain
#nonukes #pasdenucleaire
#dontnukethegrandcanyon #nepasnucleariserlegrandcanyon

Commentaire de la vidéo par Klee Benally. La traduction est dans le texte ci-dessus.

 

 

UTES DE UTE MOUNTAIN: COMBAT CONTRE L’USINE DE TRAITEMENT D’URANIUM WHITE MESA

Par Christine Prat
In English on Censored News
Photo noir et blanc Theo Koppen
Autres photos Christine Prat

Depuis des années, la communauté Ute de la Réserve de Ute Mountain se bat contre une usine de traitement d’uranium située à proximité, l’usine White Mesa, actuellement propriété d’Energy Fuels, près de la commune (non-Autochtone) de Blanding, dans le sud de l’Utah.

L’usine a été construite en 1979-1980. Elle était supposée traiter l’uranium de la région, qui, d’après le site d’Energy Fuels, (en anglais) “est au centre des mines et dépôts d’uranium les plus riches des Etats-Unis…” Cependant, d’après le site du Grand Canyon Trust, “L’usine, construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado, fait beaucoup d’affaires en important des déchets radioactifs appelés ‘approvisionnement alternatif’, depuis 1987. Tandis qu’Energy Fuels récupère et vend de l’uranium et du vanadium extraits des déchets, leur principale source de revenus vient des frais comptés pour l’entreposage de matériaux toxiques dans les puits de stockage des déchets de l’usine…”

Le 16 septembre 2017, j’ai rencontré et interviewé Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain, au cours d’une conférence organisée par Uplift, une initiative de la Jeunesse du Plateau du Colorado, soutenue par le Grand Canyon Trust. Vous pouvez voir la vidéo de l’interview ci-dessous.

Ce que Yolanda a dit n’est malheureusement pas dépassé, étant donné que la licence de l’usine a été renouvelée par le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Utah – DEQ-Utah – le 16 février 2018. On peut voir (en anglais) un PDF de la lettre du DEQ à Energy Fuels, sur le site du DEQ-Utah. Le 27 février 2018, Reuters a publié un article (en anglais) sous le titre “Energy Fuels obtient l’approbation pour étendre les mines d’uranium et de vanadium en Utah”. L’article mentionne d’autres sites que White Mesa, donc d’autres gens subiront les effets de l’uranium.

 

 

Le 9 octobre 2017, le Grand Canyon Trust a également publié un article déprimant (en anglais), écrit par un avocat de l’organisation, Aaron Paul, qui dit avoir dû reprendre courage pendant plusieurs jours avant de l’écrire: l’article annonce que le Grand Canyon Trust a perdu son procès contre Energy Fuels, après trois ans et demi de combat juridique. En 2012, Energy Fuels a racheté l’usine à Denison Mines, et ses porte-parole ont immédiatement annoncé que des puits de déchets émettaient plus de radon que ce que la loi autorise. Alors, les gens et les organisations, entre autres le Grand Canyon Trust, ont pensé qu’Energy Fuels allait nettoyer. Mais non. Ils avaient probablement fait l’annonce uniquement pour pouvoir dire que c’était Denison Mines qui était responsable. Ne voyant rien venir, le Grand Canyon Trust a poursuivi Energy Fuels en justice. En septembre dernier, le Grand Canyon Trust a perdu.

Les Ute de Ute Mountain soutiennent et sont soutenus par le mouvement Haul No! (Non au transport), un mouvement qui s’oppose au transport d’uranium de la mine toujours controversée et officiellement pas encore en activité, appelée Canyon Mine, qui se trouve dans le Parc National du Grand Canyon, et au pied de Red Butte, montagne sacrée pour les Havasupai. Cette mine menace également les sources d’eau qui se jettent dans le Grand Canyon et constituent le principal approvisionnement en eau des Havasupai, qui vivent au fond du Grand Canyon. (Le 10 mars, le Guardian a publié un article – en anglais – disant que la Cour Suprême allait approuver l’annulation du moratoire sur les nouvelles mines d’uranium près du Grand Canyon, prononcé par Obama en 2012 – le Colorado fournit de l’eau à 30 millions de gens). Le transport de Canyon Mine à l’usine White Mesa devant traverser la Réserve Navajo, le mouvement Haul No! a été fondé par des Navajos. Cependant, les Ute de Ute Mountain y participent, vu qu’ils ne veulent plus d’uranium à l’usine.

Malheureusement, les habitants – non-Autochtones – de Blanding soutiennent l’usine, car elle fournit DES EMPLOIS! (C’est comme ça aussi à Bure, et, Petuuche Gilbert, militant anti-nucléaire Acoma, m’a dit aussi que beaucoup de gens soutenaient les mines d’uranium dans sa région, sous prétexte d’emplois…) Comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo, Yolanda a été agressée à deux reprises dans l’unique épicerie de Blanding, à cause de son opposition à l’usine…