Reprise de l’extraction d’uranium sur des terres sacrées, près du Grand Canyon du Colorado, menace l’eau et l’existence même des Havasupai

Par Brenda Norrell
Censored News
12 janvier 2024
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Les Havasupai disent que leurs pires craintes se réalisent, maintenant qu’Energy Fuels extrait de l’uranium radioactif, violent leur site sacré, et menacent leur eau, ce qui compromet leur existence.

Le Conseil Tribal Havasupai dit, « C’est les cœurs lourds que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur se réalise. »

« Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai. »

Le Conseil Tribal Havasupai dit que les Supai, Gardiens du Grand Canyon, luttent pour protéger leur terre ancestrale. La Mine Pinyon Plain se trouve au-dessus de la nappe phréatique dont dépendent les Supai pour l’eau. Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes phréatiques en creusant le puit de la mine.

Voir la Déclaration officielle du Conseil Tribal.

Photo Haul No!

Haul No! avait prévenu que si Energy Fuels allait effectivement transporter du minerai d’uranium – du nord de l’Arizona à l’usine de traitement White Mesa dans le sud-est de l’Utah, et passer à travers la Nation Navajo – ça violerait la loi Navajo. Ce transport dangereux ferait courir des risques aux Diné tout le long du trajet.

Energy Fuels a l’intention de faire passer jusqu’à 12 camions par jour, transportant chacun 30 tonnes d’uranium de la mine à l’usine.

« Energy Fuels n’a pas d’obligation légale de signaliser les camions. Le minerai ne sera couvert que de toiles cirées. On n’a pas trouvé d’entité responsable pour intervenir en cas d’urgence, agir légalement ou nettoyer » dit Haul No!

« Ça enfreint la loi de la Nation Navajo qui interdit le transport de nouvel uranium à travers le territoire Diné. »

« L’Usine de Traitement de White Mesa appartient à et est gérée par Energy Fuels, et c’est la seule usine des soi-disant Etats-Unis qui a une licence pour traiter du minerai d’uranium »

Le nouveau classement comme monument – Monument National de Baaj Nwaavjo l’tah Kukveni – a empêché près de 600 concessions d’être développées comme mines. Cependant, le classement n’a pas arrêté la Mine du Canyon, qui a été conçue sous la Loi Minière de 1872.

Depuis la Guerre Froide, alors que les terres des Shoshones de l’Ouest étaient utilisées pour le Site de Test de la bombe atomique du Nevada, les terres des Navajos et des Pueblos étaient utilisées pour extraire de l’uranium. Les mineurs étaient envoyés à la mort sans combinaisons de protection, et les terres des Pueblos étaient utilisées pour expérimenter la bombe, dans le nord du Nouveau-Mexique. Le gouvernement des États-Unis a utilisé les Autochtones et leurs terres comme sacrifiables.

Aujourd’hui, l’horrible héritage continue, avec des déchets radioactifs éparpillés dans la Nation Navajo, la nouvelle extraction par Energy Fuels en terre Havasupai qui menace leur eau, et l’usine de traitement d’Energy Fuels qui rejette des déchets radioactifs en terre Ute, dans le sud-ouest de l’Utah.

Les terres Autochtones du Sud-ouest ont été choisies pour les essais nucléaires et le stockage les plus mortels, et utilisées comme décharges des déchets radioactifs, par le gouvernement des États-Unis et ses corporations.

Les Utes de White Mesa en Utah: l’uranium de l’usine de traitement d’Energie Transfer nous empoisonne

La marche spirituelle et le rassemblement des Utes de Ute Mountain a appelé à arrêter l’usine de traitement d’uranium qui empoisonne la terre, l’eau et l’air, dans le sud-est de l’Utah, dans la région de Four Corners, le 14 octobre 2023.

L’usine de White Mesa, dirigée par Energy Fuels, apporte des déchets radioactifs d’autres pays, après avoir déjà stocké des déchets nucléaires trop dangereux pour rester sur le Site de Test du Nevada.

Le Président Ute de Ute Mountain Manuel Heart, dit que l’usine de traitement d’uranium n’est pas seulement un problème Ute, et que les ressources doivent être protégées pour le futur. « Nous voulons avoir des ressources pour le futur de nos enfants et petits-enfants qui ne sont pas encore là. »

« Les montagnes sont notre pays. Nous y avons été placés par notre Créateur pour prendre soin des montagnes partout, jusqu’à cette région » dit le Président Heart.

Voir le message urgent publié par Haul No! le 9 janvier 2024

Voir aussi vidéo sous-titrée en français, d’une interview de 2017 de Yolanda Badback, Ute de Ute Mountain

URANIUW, HAUL NO! DÉCLARATION DES HAVASUPAI: LA MENACE EST RÉELLE

Déclaration de la Tribu Havasupai Concernant Energy Fuels

Le 11 janvier 2023, les Havasupai ont publié cette déclaration sur le démarrage de l’extraction d’uranium à la mine de Pinyon Plain. Ils expriment leur douleur et leur détermination sans faille de fermer cette mine. La Mine de Pinyon Plain menace leur seule source d’eau.

Haul No! soutient nos parents Havasupai, les Gardiens du Grand Canyon.

Nous disons Haul No! [Pas de transport!] Protégez le territoire et tous nos parents du transport d’uranium et de l’exposition aux radiations !

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
CONSEIL TRIBAL HAVASUPAI
P.O. Box 10 • Supai, Arizona 86435
(928) 448-2731 • Fax (928) 448-2551
CONTACT : ABBIE S. FINK
afink@hmapr.com / 602-957-8881

11 janvier 2024

PINYON MINE : DÉCLARATION HAVASUPAI

Déclaration de la Tribu Havasupai au sujet d’Energy Fuels (12-1-2024)

C’est le cœur lourd que nous devons reconnaitre que notre plus grande peur est devenue réalité. Malgré des décennies d’opposition active et sans relâche, Energy Fuels, une compagnie minière étrangère qui ne cherche que le profit, a agi uniquement dans son propre intérêt et extrait de l’uranium toxique de la Mine de Pinyon Plain (ex-Mine du Canyon), profanant l’un de nos sites les plus sacrés et compromettant l’existence de la Tribu Havasupai.

En tant que Gardiens du Grand Canyon, nous, les Havasuw ‘Baaja, la Tribu Havasupai, nous sommes opposés à l’extraction d’uranium dans et autour de notre Réserve et du Grand Canyon depuis des temps immémoriaux. Nous faisons cela pour protéger notre peuple, notre terre, notre eau, notre passé, notre présent et notre futur. Et cependant, en dépit de l’assistance et de la défense historique et actuelle de nombreux alliés, et d’innombrables lettres, coups de téléphone et demandes personnelles, nos requêtes urgentes d’arrêter cette action qui menace la vie, ont été ignorées.

L’unique source d’eau de notre communauté tribale est alimentée par des nappes phréatiques, qui sont malheureusement situées directement sous la Mine Pinyon Plain. Le Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona et l’EPA fédérale prétendent qu’il n’y a pas de danger pour nous, qu’aucun effet néfaste ne viendra chez nous de cette source d’énergie supposée « verte ». Mais comment peuvent-ils affirmer cela avec une telle assurance, alors qu’Energy Fuels a déjà contaminé une des deux nappes aquifères en creusant le puit de mine, ce qui a fait qu’à l’époque, la compagnie a vaporisé de l’eau toxique dans l’air, qui a été étalée par les vents sur les plantes et animaux précieux. Toute une série de problèmes inconnus et nouveaux vont se présenter quand la compagnie commencera à transporter l’uranium par voie terrestre.

C’est un problème qui n’affecte pas seulement notre lointaine Tribu. En fait, des millions de gens seront maintenant forcés de passer près d’une mine d’uranium active sur leur route allant au majestueux Grand Canyon du Colorado. Tous les êtres devraient pouvoir connaitre librement cette merveille naturelle sans risquer leur vie. Honte à Energy Fuels, et à tous ceux qui n’ont pas assez de courage pour faire ce qui est juste et nécessaire.

Nous n’abandonnerons pas. Nous le devons à nos ancêtres, nos enfants, et les générations à venir. Nous continuerons le combat.



La Mine d’Uranium se Prépare Près du Parc National du Grand Canyon

Le Sénat doit voter une interdiction permanente d’extraction près du Grand Canyon avant la fin du 117ème Congrès

Par le Grand Canyon Trust
Censored News
7 décembre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

PARC NATIONAL DU GRAND CANYON, Arizona – La Mine Pinyon Plain (ex Mine du Canyon) parait se préparer pour des opérations d’extraction d’uranium à moins de 16 km de la rive sud du Grand Canyon. Des centaines de nouvelles mines d’uranium pourraient, à terme, ouvrir sur les terres publiques fédérales près du Parc National du Grand Canyon, si le Sénat ne vote pas la Loi Sénatoriale 387, Loi de Protection du Grand Canyon.

Les exploitants de la mine d’uranium controversée ont récemment publié des offres d’emplois sur Craigslist, afin de recruter de nouveaux mineurs, après que le propriétaire ait annoncé un accord qui pourrait intensifier les opérations à la mine dès 2023. On a observé une intensification de l’activité à l’intérieur de la clôture de la mine.

Le Sénat n’a plus que quelques semaines pour voter la Loi de Protection du Grand Canyon, qui devrait interdire définitivement de nouvelles mines d’uranium sur plus de 400 000 hectares de terres publiques près du Grand Canyon. Le projet de loi a déjà passé deux fois à la chambre des Représentants.

Résidents depuis longtemps dans le Grand Canyon, la Tribu Havasupai, ses dirigeants et ses anciens se battent contre l’extraction d’uranium depuis des décennies.

« Il est temps d’interdire l’extraction d’uranium de façon permanente – pas seulement pour préserver l’identité culturelle de la Tribu Havasupai et notre existence en tant que Peuple Havasupai, mais pour protéger le Grand Canyon pour les générations à venir » dit le Président Thomas Siyuja Sr. « Vu les récentes activités observées derrière la clôture, il est clair que la compagnie fait des plans pour commencer ses opérations. »

Selon le Président Siyuja Sr., « La Tribu Havasupai connait les dégâts irréparables que l’extraction d’uranium peut causer. Depuis des générations, nous avons été en première ligne, travaillant continuellement pour protéger nos anciens territoires des effets négatifs de l’extraction d’uranium, qui a touché et rendu malade de façon disproportionnée, les Autochtones du Nord de l’Arizona. Le Sénat doit voter la Loi de Protection du Grand Canyon et interdire pour toujours toute nouvelle mine d’uranium sur nos terres ancestrales. »

Il y a près de 600 concessions minières actives près du Parc National du Grand Canyon. Si le Sénat ne fait rien, ces concessions pourraient devenir des mines si l’interdiction temporaire est levée ou expire.

L’extraction d’uranium a une longue histoire de pollution du sol et de l’eau, et de maladies chez les gens de la région, en particulier dans la Nation Navajo toute proche, où des centaines de mines d’uranium abandonnées doivent toujours être décontaminées. À la seule Mine Pinyon Plain, plus de 185 millions de litres d’eau souterraine contaminée par de hauts niveaux d’uranium et d’arsenic, ont été pompés du puits de la mine.

« La Mine Pinyon Plain est un exemple honteux de pourquoi la région du Grand Canyon doit être protégée en permanence de toute nouvelle extraction » dit Amber Reimondo, directrice pour l’énergie du Grand Canyon Trust. « Depuis plus de 30 ans, la Tribu Havasupai a été claire sur le mal que cause cette mine. Pourtant, les régulateurs se préoccupent toujours de quand et comment l’autoriser, plutôt que de si cette mine d’uranium devrait être autorisée ou non.

« Le fait que la Mine de Pinyon Plain ne soit qu’à quelques kilomètres du Chemin de Randonnées Pittoresque National d’Arizona est alarmant » dit Matthew Nelson, directeur exécutif de l’Association des Chemins de Randonnée d’Arizona. « Dans l’intérêt de la sécurité publique, et de l’amour de l’air, de l’eau et du sol sains pour les gens et la vie sauvage, nous appelons les décideurs à reconsidérer l’autorisation de cette mine et à interdire de nouvelles mines ici, dans le futur. Le risque pèse infiniment plus lourd que les gains. »

« La Mine du Canyon, aujourd’hui rebaptisée Pinyon Plain, n’aurait jamais dû être autorisée par le Service des Forêts, le Département de la Qualité de l’Environnement d’Arizona, et d’autres services qui l’ont permise » dit Sandy Bahr, directrice du Chapitre du Grand Canyon pour le Sierra Club. « C’est une menace grave pour les eaux et les gens du Grand Canyon et ça démontre que nous devons avoir de meilleures protections pour ces terres publiques autour du Grand Canyon. Nous sommes solidaires avec les Havasupai contre cette mine et nous soutenons la Loi de Protection du Grand Canyon. »

« Des officiels fédéraux et de l’état ont exposé les nappes phréatiques et les sources à des menaces de dégâts permanents et irréparables en approuvant la mine d’uranium Pinyon Plain » dit Taylor McKinnon du Centre pour la Diversité Biologique. « Ces risques sont inacceptables et ces approbations devraient être retirées. Le Congrès doit agir maintenant pour protéger de façon permanente la région du Grand Canyon de la dévastation d’encore plus d’extraction d’uranium. »

« L’histoire et la science sont clairs. L’extraction d’uranium va dévaster le Grand Canyon et empoisonne négligemment l’eau et la terre des Havasupai » dit le Représentant Législatif de Earth Justice, Blaine Miller-McFeeley. « Au lieu de sauvegarder les profits d’une compagnie minière, il est urgent que nous votions la Loi de Protection du Grand Canyon pour protéger en permanence ce site emblématique, ses ressources naturelles, et les gens pour qui c’est chez eux, pour les générations à venir. La Chambre a déjà agi, et il est temps que le Sénat place les intérêts des gens au-dessus de ceux des industries polluantes et vote cette loi. »

« Il est grand temps pour le Congrès de se rejoindre pour protéger l’irremplaçable paysage du bassin du Grand Canyon et toute l’eau des Havasupai des menaces de l’extractivisme » dit Michè Lozano, directeur des programmes d’Arizona pour l’Association de Conservation des Parcs Nationaux. « Voter cette loi de bon sens est essentiel pour prévenir les menaces incroyables que l’extraction d’uranium font peser sur les sources d’eau limitées du canyon qui alimentent ses ruisseaux et ses voies navigables. »

« Peu importe comment vous appelez une mine d’uranium qui traverse les rigoles, les sources et les nappes phréatiques qui fournissent de l’eau aux gens, aux plantes et aux animaux du Grand Canyon ; pour les protéger, l’héritage tragique de l’extraction d’uranium ne soit pas être répété » dit David Spence, président du conseil d’administration du Chapitre d’Arizona des Médecins pour la Responsabilité Sociale. « Seul le Congrès peut les protéger contre le développement futur de l’extraction d’uranium dans cette région sensible. »

« Les opérations de la Mine Pinyon Plain (Canyon) démontrent déjà clairement que des dommages graves pour la fourniture et la qualité de l’eau souterraine, ne peuvent pas être évités si on extrait de l’uranium près du Grand Canyon » dit Kelly Burke, directeur exécutif de Wild Arizona. « C’est pourquoi les officiels de l’état et fédéraux, tout comme le Congrès, doivent écouter les Havasupai et entreprendre une action immédiate pour la vie, conduisant à la fermeture de la mine et au vote de la Loi de Protection du Grand Canyon. »

HISTORIQUE

La Mine Pinyon Plain, connue comme Canyon Mine, est située dans une pâture, dans la Forêt Nationale de Kaibab, près de Red Butte, une propriété culturelle traditionnelle reconnue au niveau fédéral, au sud du Parc National du Grand Canyon. La zone est le territoire d’origine de la Tribu Havasupai et la mine menace la seule source d’eau potable de la Tribu. La Tribu Havasupai a mené l’opposition à la mine, depuis qu’elle a été approuvée pour la première fois dans les années 1980. Tandis que le vote de la Loi de Protection du Grand Canyon arrêterait le développement de nouvelles mines, ça ne fermerait pas les mines existantes comme la Mine Pinyon Plain. La Tribu Havasupai et ses nombreux soutiens restent décidés à faire fermer et décontaminer la mine.

Photo Grand Canyon Trust

Le Comité Sénatorial des Etats-Unis pour l’Energie et les Ressources Naturelles Vote 10-10 Selon les Lignes des Partis ; La Loi Devrait Être Soumise Au Sénat Au Complet

La Mine Pinyon Plain, connue précédemment sous le nom de Mine du Canyon, est située à Mat Tivjudvah et se trouve directement au-dessus de la plus grande nappe aquifère qui alimente Havasu Creek, la principale source d’eau potable pour les Havasupai et les grandes villes en aval. Les polluants de la Mine Pinyon Plain ont déjà pollué des millions de litres d’eau très précieuse, rendue inutilisable et gaspillée.

Par La Nation Havasupai
Contact : Abbie S. Fink
afink@hmapr.com/
Publié par Censored News
Le 21 juillet 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

 

NATION HAVASUPAI, Supai, Arizona – Le Comité sénatorial des Etats-Unis pour l’Energie et les Ressources Naturelles, a voté à 10 contre 10 la Loi Sénatoriale 387, au cours de la réunion du comité d’aujourd’hui. Sans surprise, les 20 Sénateurs ont voté selon les lignes de leurs partis, laissant à la direction du Sénat de déterminer le sort de la loi.

Le Sénateur d’Arizona Mark Kelly (Démocrate) a défendu la Loi Sénatoriale 387 afin de « protéger, pour les générations actuelles et futures, le bassin aquifère, l’écosystème et l’héritage culturel de la région du Grand Canyon dans l’état d’Arizona ».

Avec la Sénatrice d’Arizona Kyrsten Sinema (Démocrate) et d’autres sénateurs, il a montré leur soutien inconditionnel pour cette loi simple et directe qui empêcherait que de nouvelles mines d’uranium ne soient construites sur des terres actuellement gérées par le Service des Forêts Fédéral des forêts nationales. Ça n’affecterait pas les terres privées ou d’état.

Résidents de longue date du Grand Canyon, la Tribu Havasupai, ses dirigeants et ses Anciens ont combattu l’extraction d’uranium depuis des décennies, gagné des partisans, collaborant pour protéger le Grand Canyon, Havasu Creek, sa principale source d’eau, l’identité culturelle de la tribu et son existence en tant que Peuple Havasupai.

Selon le Président Thomas Siyuja Sr., « la Tribu Havasupai connait les dégâts irréparables qu’une mine d’uranium peut causer. Depuis des générations, nous avons été en première ligne pour protéger de façon permanente nos anciens territoires de l’extraction d’uranium, qui a causé des dégâts hors de proportion et rendu malade des Autochtones dans tout le Nord de l’Arizona. »

« La Loi de Protection du Grand Canyon bannira une fois pour toutes toute nouvelle mine d’uranium de nos terres ancestrales. »

Cette loi n’ayant pas obtenu de majorité simple, les leaders démocrates au Sénat doivent décider s’ils renvoient la loi devant le Sénat au complet ou s’il la laisse mourir dans le comité.

« Nous sommes reconnaissants aux 10 Sénateurs Démocrates qui ont voté en faveur de cette loi et pour leur engagement à faire ce qui est nécessaire pour protéger le Grand Canyon et ses ressources naturelles, mais le plus important, ce sont les eaux de notre pays dans le canyon. » dit le membre du Conseil Tribal Stuart L.T. Chavez.

« Ce sont nos législateurs qui peuvent arrêter de façon permanente l’extraction minière dans la région du Grand Canyon. Le Sénateur Schumer doit envoyer la loi à tout le Sénat pour continuer cette discussion importante dont nous espérons qu’elle conduira finalement au passage de la Loi Sénatoriale 387. »

La Tribu Havasupai, le Peuple Havasuw ‘Baaja de la maison de l’Eau Bleu-Vert, sont dans le Grand Canyon depuis des milliers d’années. Les terres Havasupai et les territoires aborigènes sont tous sous la menace de pollution par l’extraction d’uranium.

Les Havasuw ‘Baaja vivaient le long des eaux bleu-vert de Havasu Creek, ses chutes d’eau, depuis des temps immémoriaux. En tant que Gardiens du Grand Canyon, la Tribu conduit le combat pour protéger de façon permanente le Grand Canyon de l’extraction d’uranium depuis de nombreuses années.

« Nous croyons sans réserve que l’adoption de cette législation importante et nécessaire est absolument essentielle pour protéger et assurer le futur des Havasupai, maintenant et pour les générations à venir, » dit le Président Siyuja.

Des milliers de demandes de concessions d’uranium ont été déposées tout autour du Grand Canyon au cours des 40 années passées. Energy Fuels Nuclear exploite actuellement une mine d’uranium sur une Propriété Culturelle Traditionnelle (TCP), située sur la rive sud du Grand Canyon, à 5 km de Red Butte – Wii Qdwiisa, la montagne la plus sacrée pour la Tribu et le centre de l’histoire de la création des Havasupai.

La Mine Pinyon Plain, précédemment connue comme Mine du Canyon, se trouve à Mat Tivjudvah et directement au-dessus de la plus grande nappe aquifère qui alimente Havasu Creek, la principale source d’eau potable de la Tribu et des grandes villes en aval.

Selon le membre du Conseil Chavez, « des polluants de la Mine Pinyon Plain ont déjà pollué des millions de litres d’eau très précieuse, devenue inutilisable et gaspillée.

« Chaque jour la Mine Pinyon Plain continue de menacer Havasu Creek de pollution, la principale source d’eau potable qui fournit la vie au Village Supai. Sans assurance et protection de notre eau, de notre pays, l’environnement, les éléments et les vies humaines seront détruits pour toujours. »

« C’est la responsabilité de tous de faire pression sur les législateurs qui peuvent prendre les bonnes décisions politiques, pour arrêter l’extraction d’uranium dans la région du Grand Canyon et de continuer à soutenir la Tribu Havasupai. Nous continuerons le combat, pas seulement pour notre peuple, mais pour nos générations futures et des millions d’Américains qui dépendent des eaux de Havasu Creek et du Fleuve Colorado. »

 

Depuis plus de 30 ans, la Tribu Havasupai, qui vit au fond du Grand Canyon du Colorado, se bat contre les mines d’uranium, existantes – en particulier Canyon Mine – ou à venir, sur ses terres ancestrales, qui comprenaient aussi les rives du Canyon. Les mines situées au-dessus du canyon risquent de polluer les chutes d’eau qui constituent leur seule ressource d’eau potable. D’autres tribus et des groupes écologistes comme le Grand Canyon Trust, ont depuis rejoint la lutte. En 2012, le gouvernement Obama a prononcé un moratoire de 20 ans contre l’extraction d’uranium dans la région. Le gouvernement Trump veut bien sûr le lever, de plus les 20 ans ne suffisent pas à protéger la région et les générations futures de la pollution à l’uranium. Le Représentant Démocrate d’Arizona Raúl Grijalva a soumis une proposition de loi qui est passée à la Chambre des Représentants le 30 octobre 2019. Elle est maintenant présentée au Sénat par la Sénatrice Démocrate Kyrsten Sinema. Elle a fort peu de chances d’être adoptée par le Sénat. La Tribu Havasupai et le Grand Canyon Trust appellent les citoyens à faire pression sur leurs sénateurs pour obtenir le vote de la loi.

Christine Prat

LA NATION HAVASUPAI SOUTIENT LA LOI ‘GRAND CANYON CENTENNIAL PROTECTION ACT’

Par Amber Reimondo, Directeur du Programme Energétique
Du Grand Canyon Trust
Publié par Censored News
le 21 juillet 2020
Traduction Christine Prat

Depuis des décennies, la Tribu Havasupai – les Havasu ‘Baaja, les ‘gens des eaux bleu-vert’ – a travaillé sans relâche pour protéger les célèbres chutes de leur pays de la contamination des mines d’uranium sur les rives du Grand Canyon du Colorado, au-dessus des chutes. Ces chutes mondialement célèbres sont partout dans l’imaginaire du public, des photos de touristes sur Instagram aux vidéos de Beyoncé. Mais ce qui n’est pas aussi visible, c’est le fait que l’eau qui coule à travers Havasu Creek pour alimenter ces chutes, vient de la nappe phréatique Redwall-Muav, la seule source d’eau potable de la Tribu Havasupai. Et c’est précieux. L’eau de la nappe phréatique arrose leurs cultures et leurs vergers, abreuve leurs animaux et les gens au fond du canyon, où ils vivent depuis des temps immémoriaux.

Une proposition de loi au Sénat pour une protection permanente

La protection de l’eau est une part de la raison pour laquelle la tribu a contribué à mener la campagne couronnée de succès pour faire passer la loi à la Chambre des Représentants, pour interdire pour toujours de nouvelles concessions pour des mines autour du Grand Canyon, et la raison pour laquelle la tribu est parmi les principaux défenseurs de la Loi du Sénat S-3127, intitulée ‘Grand Canyon Centennial Protection Act’. La loi, proposée par la Sénatrice d’Arizona Kyrsten Sinema, Démocrate, protègerait plus de 4000 km² de terres publiques autour du Parc National du Grand Canyon de nouvelles mines d’uranium, pour toujours.

Photo Jake Hoyungowa

« Il y a trente ans, quand nous avons commencé à combattre les effets désastreux de l’extraction d’uranium sur nos territoires, nous étions seuls dans ce combat. L’annonce faite par la Sénatrice Sinema constitue un message puissant, exprimant combien il est important de protéger le Grand Canyon. Non seulement pour les Havasupai, mais pour tout le monde, et pour les générations à venir. »

– Muriel Uqualla, ex-Présidente Tribale Havasupai

Photo Jake Hoyungowa

Des décennies d’efforts pour défendre le Grand Canyon

Avant d’être confinés à leur Réserve, les Havasupai vivaient et faisaient de l’agriculture dans ce qui est maintenant le Parc National du Grand Canyon. Leurs terres ancestrales s’étendaient au-delà des rives du canyon, et incluaient un site sacré connu aujourd’hui sous le nom de Red Butte, et actuellement reconnu au niveau fédéral comme propriété culturelle traditionnelle. Une mine d’uranium, Canyon Mine, se trouve dans un pré en-dessous de Red Butte. La Tribu Havasupai combat cette mine depuis son ouverture, dans les années 1980. Leur lutte pour protéger non seulement Red Butte, mais toute la région du Grand Canyon, des risques de contamination posés par l’extraction d’uranium a aidé à obtenir en 2012, une interdiction temporaire du ministère de l’Intérieur des Etats-Unis, qui interdit toute nouvelle concession minière autour du canyon pendant 20 ans.

Rendre une interdiction temporaire permanente

Cette interdiction temporaire avait pour but de laisser aux scientifiques le temps d’étudier l’hydrogéologie complexe de la région du Grand Canyon, pour déterminer si c’était possible d’extraire de l’uranium en toute sécurité, étant donné que les mines de la région ont une longue histoire de pollution des sols et de l’eau, mais cette recherche a été constamment insuffisamment financée par le Congrès. Pendant ce temps, Canyon Mine, qui se trouve au-dessus de la nappe phréatique Redwall-Muav, a débordé de millions de litres d’eau polluée radioactive. Il est temps de fermer cette mine et de protéger de façon permanente les terres publiques autour du Parc National du Grand Canyon.

Tout comme la loi passée à la Chambre des Représentants en octobre 2019, la loi du Sénat rend simplement l’interdiction temporaire actuelle permanente. Elle reconnait que le Grand Canyon, pays de la Tribu Havasupai et de beaucoup d’autres tribus de la région, est trop précieux pour y creuser des mines. Et elle donne au canyon la protection qu’il mérite, une fois pour toutes.

En tant que gardiens du Grand Canyon, les Havasupai ont conduit les luttes pour interdire l’extraction d’uranium des terres publiques sur les rives du Grand Canyon. Comme beaucoup d’autres tribus de la région, entre autres la Nation Navajo et la Tribu Hopi, la Tribu Havasupai s’inquiète de la pollution du sol et de précieuses ressources en eau, ainsi que de menaces à long terme de leur culture, de la santé publique et de leur mode de vie. Cette loi sénatoriale ferait de leur but recherché depuis si longtemps, de protéger leurs terres ancestrales, une réalité.

Publié sur Censored News par Brenda Norrell le 21 juillet 2020.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

Mardi 7 novembre 2017
Contact: Klee Benally
stopcanyonmine@gmail.com
https://www.haulno.org
Egalement publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

 

La ville de Flagstaff adopte une résolution contre l’extraction et le transport d’uranium
Elle s’engage à mener une action légale aux niveaux fédéral, de l’état, et municipal

Crédit photos: Caleb Eckert

 

Flagstaff, Arizona – Le Conseil Municipal de la ville de Flagstaff a adopté une résolution s’opposant à l’extraction et au transport d’uranium de Canyon Mine, une mine située à 10 km de la Rive Sud du Grand Canyon du Colorado.

Le scrutin a été de six voix pour et une contre, celle du conseiller Scott Overton.

Leilani Clark, une bénévole de Haul No! a déclaré au conseil: “Adoptez la résolution, adoptez un arrêté municipal, faites tout ce que vous pouvez, parce que nous, le public, ferons tout, par tous les moyens nécessaires, pour empêcher des camions transportant du poison de traverser nos communautés.”

Après le vote, Clark a déclaré “L’acte du Conseil Municipal de la ville de Flagstaff de ce soir est une des nombreuses mesures à prendre pour soulager le traumatisme historique et la souffrance des Peuples Autochtones, causés par l’industrie nucléaire. Nous ferons tout pour nous assurer que nos communautés, les sites sacrés, l’eau si précieuse et le Grand Canyon soient à l’abri des effets toxiques de l’extraction d’uranium.”

Plus de 100 personnes s’étaient entassées dans la salle du conseil, dont une écrasante majorité en faveur d’une action allant plus loin qu’une résolution symbolique. Les personnes présentes ont exprimé leurs inquiétudes face à la perspective de voir jusqu’à 12 camions par jour, transportant chacun 30 tonnes de minerai d’uranium hautement radioactif de Canyon Mine. Le minerai d’uranium serait transporté sur un total de près de 500 km, par Flagstaff et les communautés de la Réserve [Navajo], jusqu’à l’usine de retraitement controversée d’Energy Fuels Inc., “White Mesa Mill”, près de Blanding, en Utah, située sur des terres ancestrales des Ute de Ute Mountain.

Des membres de communautés Autochtones de la région, dont six représentants du Conseil Tribal Havasupai, ainsi que des représentants des nations Diné (Navajo), Hopi, Apache et Pueblo, étaient présents pour être témoins de l’adoption de cette résolution historique. Et on pouvait ressentir de la solidarité à l’échelle de tout l’état, étant donné que des habitants de l’Arizona étaient venus d’aussi loin que Phoenix et Tucson pour manifester leur soutien à l’adoption de la résolution par le Conseil, et pour appuyer un futur arrêté municipal.

Ophelia Watahomigie-Corliss, membre du Conseil Tribal Havasupai, s’est exprimée au nom de tout le Conseil Tribal pour soutenir la résolution et un arrêté municipal: “Depuis plus de 40 ans, la Tribu Havasupai a systématiquement utilisé tous les moyens possibles pour s’opposer à l’extraction d’uranium sur le Plateau du Colorado. Nous considérons l’extraction d’uranium et de métaux lourds dans notre région comme une menace pour notre eau, notre territoire, nos sites sacrés, et notre survie même en tant que peuple.”

Watahomigie-Corliss dit qu’elle était parfaitement consciente des inquiétudes du Conseil Municipal de Flagstaff quant à des conflits possibles avec la loi fédérale, si un arrêté était adopté, [mais] “c’est aussi du pouvoir que d’essayer de créer un précédent en faveur des citoyens, dans un mouvement positif qui durera pendant des générations après la fin de votre mandat.” Watahomigie-Corliss a aussi parlé des inquiétudes causées par l’annonce récente du gouvernement Trump, envisageant d’annuler un moratoire de 2012 sur de nouvelles mines d’uranium autour du Grand Canyon. “Cela rend notre coopération d’autant plus urgente. Nous nous considérons tous chez nous sur ce territoire et nous devons nous unir pour protéger les citoyens et l’environnement des effets nocifs de l’extraction d’uranium.”

Canyon Mine est située près de Red Butte, une montagne sacrée et une Propriété Culturelle Traditionnelle de la Nation Havasupai. La Nation Havasupai a poursuivi en justice le Service des Forêts des Etats-Unis pour ne pas avoir effectué de consultation effective à propos de Canyon Mine, dans sa Déclaration d’Impact Environnemental de 1986. Une décision de la Cour d’Appel du 9ème Circuit pourrait tomber d’un jour à l’autre.

Milton Tso, Président du Chapitre de Cameron, dans la Nation Diné, a mis la menace de l’uranium en perspective, étant donné que sa communauté compte plus de 100 mines d’uranium abandonnées. Pendant qu’il s’adressait aux conseillers de Flagstaff, son fils brandissait des photos de pancartes prévenant des dangers de l’exposition à la radioactivité. “C’est notre réalité, à Cameron. Ces pancartes se trouvent près d’habitations, près d’enfants. Si ça passe par Flagstaff, ça passera dans ma ville. Nous ne sommes pas seulement contre l’extraction d’uranium, mais contre tout type d’activités minières qui détruit notre eau, et pour beaucoup d’entre nous, nous sommes touchés personnellement par l’uranium. J’ai un grand-père en train de mourir lentement, il était mineur, et ils n’avaient pas été instruits sur les dangers de l’uranium. Donc, ça me touche personnellement, ainsi que ma petite sœur ici présente, qui va avoir un bébé. Ils habitent juste sous cette pancarte. Le danger n’est pas de savoir si un accident va arriver, mais quand. Dans ma ville, nous sommes mal préparés pour quelque chose de ce genre. Nous n’avons pas eu d’instructions sur le nettoyage des fuites importantes. Nous avons toujours des puits ouverts autour de ma ville. Nous avons perdu beaucoup de parents morts de cancers, beaucoup de gens de la région de Cameron ont des cancers à cause des mines. C’est là, et on nous ignore. Je vous en prie, prenez position et combattez ça” dit Tso.

Wenona Benally, membre de la Chambre des Représentants d’Arizona, District 7, a assisté à la réunion et s’est engagée à soutenir l’impulsion du Conseil Municipal de Flagstaff pour prévenir l’extraction et le transport d’uranium, au niveau de l’état et au niveau fédéral.

Wenona Benally déclara “Ce soir, la Sénatrice de l’état Jamescita Peshlakai, le Représentant de l’état Eric Descheenie et moi-même avons publié une déclaration écrite au Conseil Municipal de Flagstaff, soutenant l’adoption de la Résolution No. 2017-38, qui s’oppose au transport de minerai d’uranium par la ville de Flagstaff et les territoires Autochtones. Notre district est malheureusement connu pour son héritage empoisonné de l’extraction d’uranium. Nous remercions la Ville de Flagstaff d’adopter cette résolution et d’accepter de se joindre à nous pour arrêter le cycle mortel qui a ravi des vies dans notre peuple et détruit nos communautés.”

Juste avant que la résolution ne soit soumise au vote, le Maire de Flagstaff, Coral Evans dit “Je veux parler de l’aspect constitutionnel et légal de ceci. Dans sa ‘Lettre de la Prison de Birmingham’, le Dr. King parle de ce qu’il appelle des lois justes et injustes. Je voudrais dire que dans ce pays, historiquement, nous avons vu plusieurs lois changer ou être abolies, au cours des temps, parce que nous, le peuple, avons jugé qu’elles étaient injustes.”

“L’héritage des mines d’uranium dans le Nord de l’Arizona est injuste. Je crois que cela a été clairement démontré par les routes que prend ce minerai… [et] clairement démontré par le taux de cancer et les morts par cancer chez le Peuple Autochtone de notre région.

“Nous avons des voisins Autochtones qui se sont battus et ont demandé de remédier à ce problème depuis des décennies, depuis des générations. Et ils nous demandent, en tant que principale ville du Nord de l’Arizona, de les aider.”

La Conseillère Celia Barotz s’apprêtait à voter et était secondée par la Conseillère Eva Putzova. Celia Barotz déclara: “Avant de passer au vote de la résolution, je veux rappeler à tous que ce n’est qu’un début et que nous allons avoir besoin de vous tous pour nous aider à tous les stades des diverses procédures, au niveau de l’état et au niveau fédéral, si nous voulons réaliser des changements significatifs au cours des prochaines années. Le conseil municipal ne peut certainement pas le faire seul, je vous invite donc tous à rester engagés, ceci n’est qu’un début.”

Après le vote, Eva Putzova fit la déclaration suivante: “Avec cette résolution, le Conseil Municipal rejoint les communautés Autochtones dans leur combat pour la justice sociale et environnementale. Je suis impatiente de travailler avec notre représentant au Congrès et les représentants de l’état à une législation qui interdirait pour de bon l’extraction d’uranium et le transport du minerai.”

Après le vote en faveur de la résolution, un tonnerre d’applaudissements éclata dans la foule.

Haul No! a réussi à obtenir des résolutions s’opposant au transport de minerai dans des communautés Diné comme Cameron, Coal Mine, Oljato, Monument Valley, Kayenta, l’Agence Navajo de l’Ouest, et des Tribus Hualapai et Havasupai.

Flagstaff est la première communauté hors réserves à adopter une résolution et pourrait être la première communauté à prendre un arrêté municipal défiant l’autorité fédérale sur le transport d’uranium de Canyon Mine.

 

Pour plus d’informations (en anglais): https://www.haulno.org/

 

 

 

Tournée d’information et d’action pour empêcher l’ouverture de la Mine du Canyon, projetée pour le printemps 2017

 

Article original sur www.HaulNo.org
Egalement publié par Indigenous Action Media
15 décembre 2016
Traduction Christine Prat

 

Grand Canyon, Arizona – La firme Energy Fuels Inc. a le projet d’empoisonner le Grand Canyon, y compris le précieux Fleuve Colorado. Allons-nous laisser empoisonner notre avenir pour des milliers de générations par cette entreprise avide de gains ? Nous disons « Haul no! [Non au transport!] »

#HaulNo! est une tournée d’information et d’action prévue pour le printemps 2017 dans tout le nord de l’Arizona et le sud de l’Utah, le long du futur trajet de transport d’uranium de la Mine du Canyon d’Energy Fuel à son usine de retraitement de White Mesa. Des bénévoles d’organisations comme Diné No Nukes, Clean Up The Mines, Grand Canyon Trust, et des membres de la communauté concernés se sont alliés pour diffuser l’information et permettre l’action pour s’assurer que le Grand Canyon, les sites sacrés, l’eau si précieuse et nos communautés soient protégés de la menace mortelle de la contamination de l’uranium.

La Mine du Canyon [Canyon Mine]

En dépit des poursuites en justice de la Nation Havasupai et de groupes écologistes, concernant les sites sacrés et les violations de la Loi Nationale sur la Protection de l’Environnement [NEPA], la compagnie Energy Fuels Inc., domiciliée au Canada, fore pour trouver du minerai d’uranium à seulement 10 km de la Rive Sud du Grand Canyon.

Actuellement, les avocats de la Nation Havasupai et des groupes écologistes se battent devant les juges fédéraux à San Francisco, pour essayer d’empêcher les activités de la Mine du Canyon de la compagnie, située dans la Forêt Nationale de Kaibab. Si le tribunal n’empêche pas la compagnie d’extraire du minerai d’uranium de la Mine du Canyon, on peut s’attendre à ce que 25 camions, transportant chacun 30 tonnes de minerai hautement radioactif par jour, passent sur les petites routes et les autoroutes d’Arizona. Le minerai passerait par des villes comme Valle, Williams et Flagstaff; et par des communautés de la Réserve Navajo comme Cameron, Tuba City et Kayenta; près de la Réserve Hopi; et finalement arriverait à l’usine d’Energy Fuels sur White Mesa, à peine 5 km de la communauté tribale Ute de Ute Mountain de White Mesa, en Utah.

La Mine du Canyon est située dans un périmètre de plus de 400 km², où les activités minières ont été interdites en 2012 pour protéger le bassin hydrologique du Grand Canyon de milliers de nouveaux permis d’exploiter des mines d’uranium. Ce moratoire de 20 ans pourrait devenir permanent par une proposition de loi visant à établir le Greater Grand Canyon Heritage National Monument [faire de la région du Grand Canyon un Monument National du Patrimoine]. Cependant, ni le moratoire ni la proposition de loi pour un Monument National n’empêchent les mines d’uranium existantes, comme la Mine du Canyon, de fonctionner.

Le trajet de transport couvre au total 480 km. Il s’agit du transport d’environs 700 000 kilos de minerai d’uranium hautement radioactif par jour sur deux cours d’eau importants et sur 290 km dans la Nation Navajo. Cette région de la Nation Navajo a déjà été dévastée par 523 mines d’uranium abandonnées, et 22 puits ont dû être fermés par l’Agence de Protection de l’Environnement à cause du haut niveau de radioactivité.

Bien que la Nation Navajo ait interdit l’extraction et le retraitement de l’uranium depuis 2005, rien n’empêche le transport de ce matériau dangereux sur les routes d’état et fédérales qui traversent la Nation Navajo.

Il n’y a pratiquement rien qui protège nos communautés et nos terres le long du trajet du transport, à part des bâches goudronnées attachées par des cordes qui couvrent le minerai radioactif, et l’espoir que les chauffeurs de la compagnie sont capables d’éviter des accidents. Comme il a été prouvé en 1987, par deux accidents différents de camions de transport qui ont renversé du minerai sur des autoroutes dans la Réserve Navajo, les accidents sont imprévisibles et dangereux.

La poussière radioactive s’échappe inévitablement des mines d’uranium et des camions de transport. Quand les gens respirent ou ingèrent des particules radioactives, ces particules peuvent rester dans les poumons ou d’autres organes vitaux, et dans la circulation sanguine pour des semaines ou des années. Ceci peut causer des cancers du poumon, des maladies rénales, endommager les tissus et autres maladies.

Sites Sacrés et Eau Précieuse

La Mine du Canyon est située juste à côté de Red Butte, une montagne sacrée et une Propriété Culturelle Traditionnelle du peuple Havasupai. Le site sacré a également une signification culturelle pour les Nations Diné (Navajo) et Hopi, et beaucoup d’autres tribus de la région.

En 1986, le Service des Forêts des Etats-Unis n’a pas consulté la Tribu Havasupai comme il aurait dû le faire, avant d’approuver le forage de la Mine du Canyon. La compagnie opère actuellement selon un Plan d’Opérations et une Etude Environnementale, approuvés dans les années 1980; cependant, la mine a été fermée depuis 1992.

En plus, un quart de siècle plus tard, le Service des Forêts a autorisé la réouverture de la mine selon une Déclaration d’Impact Environnemental et un permis de forer datant de 1986. Le Service a refusé de faire une mise à jour de la Déclaration d’Impact, en dépit de nouvelles informations découvertes au cours des trente dernières années.

Carletta Tilousi, membre du conseil Havasupai déclare: « Nous sommes la communauté la plus touchée sur la ligne de front de cette pollution et nous n’avons jamais obtenu l’occasion de faire des commentaires, je pense que c’est tout à fait anormal. Notre site le plus sacré, notre montagne sacrée la plus spéciale, nous a été retiré et a été totalement pollué. Nous ne pouvons plus nous y rendre et y tenir les cérémonies que nous pratiquions depuis des siècles. Nous ne pouvons plus y cueillir la sauge et le cèdre et les brûler. »

C. Tilousi dit aussi: « La Mine du Canyon ne menace pas seulement les Havasupai et leur territoire, mais potentiellement tous les utilisateurs du Fleuve Colorado en aval, y compris Las Vegas et Los Angeles. Les membres de la Tribu Havasupai, gardiens du Grand Canyon, sont attaqués et demandent votre soutien et vos prières pour protéger le Grand Canyon de l’extraction d’uranium, utilisé dans les réacteurs nucléaires, pour le bénéfice des Etats-Unis et de l’industrie nucléaire mourante. »

Il est estimé que 40 millions de gens dépendent de l’eau du Fleuve Colorado qui coule à travers du Grand Canyon. Les mines d’uranium menacent les réserves d’eau rares et précieuses de la région aride du Grand Canyon. Déjà, 20 suintements et sources de la région du Grand Canyon présentent des concentrations d’uranium dissout dépassant les normes de sécurité pour l’eau potable, à cause de l’extraction d’uranium du passé. La Mine du Canyon menace d’aggraver ces conséquences, et les trajets de transport passent au dessus de deux affluents majeurs du Fleuve Colorado, la Rivière San Juan et le Petit Colorado.

L’usine de retraitement de White Mesa

Le minerai de la Mine du Canyon sera retraité dans l’usine de White Mesa, qui est la seule usine de retraitement conventionnelle aux Etats-Unis. Energy Fuels Inc. possède et gère l’usine et la majorité des mines d’uranium dans la région du Grand Canyon.

L’usine menace les communautés voisines. Elle se trouve à près de 5 km de la communauté de White Mesa de la tribu Ute de Ute Mountain et à 10 km au sud de Blanding, Utah. Tous les déchets radioactifs résultant du retraitement sont jetés sur le site, dans des ‘enfouissements’ radioactifs qui occupent un peu plus d’1 km² à côté de l’usine.

L’usine émet aussi des polluants radioactifs, entre autres du radon et du thoron (sous forme de gaz), de l’anhydride sulfureux et des oxydes d’azote (sous forme de particules). Energy Fuels a entassé des matériaux radioactifs qui ne sont pas suffisamment protégés et peuvent être disséminés par le vent hors du site.

L’usine a été construite sur des terres ancestrales sacrées de la Tribu Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites rares et importants sont situés sur le terrain de l’usine. Il y a des sites funéraires, des grandes kivas, des maisons semi-souterraines, des entrepôts souterrains et des objets archéologiques. Quand l’usine et ses enfouissements de déchets ont été construits, plusieurs sites culturels importants ont été complètement détruits et la Tribu Ute de Ute Mountain n’a jamais été consultée.

Haul No! [Transport Jamais!]

Haul No! a pour but d’informer, de construire et de soutenir la résistance à la Mine du Canyon, à l’usine de White Mesa et au transport d’uranium dans nos communautés. Nous projetons d’organiser la tournée au printemps 2017, partant de White Mesa, allant le long du trajet de transport de la Mine du Canyon, s’arrêtant dans les communautés Autochtones touchées et dans les villes du nord de l’Arizona comme Flagstaff, et bouclant la tournée à Red Butte. Nos buts sont: de répandre l’information et faire prendre conscience, et de mettre en œuvre #StopCanyonMine.

Les Communautés se soulèvent déjà!

Le 11 décembre 2016, le Chapitre d’Oljato, dans la Nation Navajo, a voté par 68 vois contre 0, contre le projet de transport du minerai hautement radioactif de la Mine du Canyon. Les représentants officiels du Chapitre ont aussi demandé au Conseil de la Nation Navajo d’imposer son interdiction du transport de minerai d’uranium dans la Réserve Navajo, y compris sur les routes d’état. Oljato, en Arizona, et les communautés aux alentours ont été affligées par des décennies d’extraction d’uranium, qui ont causé de graves problèmes de santé aux mineurs Diné (Navajo) et à leurs familles.

« Nous avons perdu beaucoup de mineurs [et d’autres] de maladies causées par les radiations de l’uranium, et aussi des enfants. Nous soutenons le conseil tribal Havasupai dans son opposition aux permis d’extraction, parce que ça va profaner leurs terres sacrées et endommager leurs réserves d’eau » dit J.F. Adakai, Président du Chapitre d’Oljato.

Milton Tso est le Président du Chapitre de Cameron, en Arizona, une communauté directement sur la route du transport de la Mine du Canyon, et une région où des dizaines de mines d’uranium abandonnées ont déjà empoisonné le sol, l’air et l’eau. M. Tso déclare: « Notre Mère la Terre est très précieuse; tout être vivant dépend d’elle. L’uranium appartient à notre Mère. Çà lui appartient et c’est où ça devrait rester. Nous allons avoir une bataille, je vous garantie que nous allons avoir une bataille, de ma part et de tous les autres si ce truc commence à venir dans notre direction. »

Ensemble, nous pouvons fermer la Mine du Canyon et protéger notre environnement, nos sites sacrés, et nous assurer d’avoir de l’eau potable pour les générations futures.

 

Nous avons besoin de votre aide

. Enregistrez-vous pour recevoir des emails de notre site www.haulno.org
. Engagez vous à soutenir la résistance à la Mine du Canyon et au transport de minerai radioactif dans nos communautés.
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. Signez la pétition du Grand Canyon Trust pour déclarer la région du Grand Canyon Greater Grand Canyon Heritage National Monument.

 

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Déclaration de Klee Benally publiée sur Censored News le 14 décembre 2016:

La Nation Havasupai et des groupes écologistes devant des juges fédéraux à San Francisco, Californie, pour protéger le Grand Canyon, les sites sacrés et l’eau précieuse de la pollution de l’extraction d’uranium

Par Klee Benally, Diné

Aujourd’hui, des avocats de la Nation Havasupai et de groupes écologistes interviennent devant des juges fédéraux, à San Francisco, Californie, pour essayer de protéger le Grand Canyon, des sites sacrés et l’eau si précieuse de la pollution par des mines d’uranium.
Si la Mine du Canyon d’Energy Fuel n’est pas fermée, des millions de tonnes de minerai hautement radioactif seront transportés sur des centaines de kilomètres, par le nord de l’Arizona, jusqu’à l’usine de White Mesa, en Utah.
Laisserons-nous notre avenir être contaminé pour des milliers de générations par cette entreprise avide de profits? Nous disons « Haul no! »

Rejoignez-nous et engagez-vous à résister à Canyon Mine.
Diffusez le message: #StopCanyonMine #HaulNo#GrandCanyon
www.haulno.org
www.facebook.com/HaulNo/

 

Publié par Indigenous Action Media
6 novembre 2013
See original article in English
Traduction Christine Prat

 

Grand Canyon, Arizona – D’après un communiqué de presse publié par le Sierra Club, Energy Fuels Resources, Inc. a « décidé de placer la [Mine du Canyon] sous statut non opérationnel mardi ». L’arrêt devrait durer jusqu’à la décision de la Cour en décembre 2014.

La Mine du Canyon (Canyon Mine) représentait une grave menace pour Red Butte, un site considéré comme sacré par la Nation Havasupai.

 

Voir articles précédents:

LA TRIBU HAVASUPAI ET DES GROUPES DE PROTECTION DE LA NATURE ATTAQUENT EN JUSTICE LA MINE D’URANIUM QUI MENACE LE GRAND CANYON DU COLORADO, 7 mars 2013

L’exploitation de l’uranium Commence près du Grand Canyon, par Klee Benally, mars 2010

 

Ci-dessous, le communiqué intégral du Sierra Club:

Pour publication immédiate, 6 novembre 2013

Contacts :
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515
Robin Silver, Center for Biological Diversity, (602) 799-3275
Sandy Bahr, Sierra Club, (602) 253-8633

 

La Mine ‘Zombie’ du Grand Canyon arrêtée

PARC NATIONAL DU GRAND CANYON – Pour la seconde fois au cours de nombreuses décennies, les opérations d’ouverture de la mine d’uranium du Canyon, à une dizaine de km au sud du Parc National du Grand Canyon, ont été suspendues. La Tribu Havasupai, qui avait déjà par le passé engagé des poursuites contre la mine, et des groupes pour la conservation du site s’efforcent d’arrêter le développement de cette mine à cause des dégâts potentiels pour les eaux et la vie sauvage dans le Grand Canyon, ainsi qu’à des ressources culturelles.

Suite à un accord avec la Tribu Havasupai et les groupes de protection, et citant des « raisons économiques », Energy Fuels Resources, Inc. a décidé mardi de placer la mine sous un statut non opérationnel. Les prix de l’uranium ont baissé pendant les trois derniers mois au niveau le plus bas depuis cinq ans. La mine avait déjà été arrêtée en 1992, après que les prix de l’uranium soient tombés à un niveau exceptionnellement bas. La compagnie a repris les opérations de fonçage de puits au début de 2013 ; la présente interruption doit durer au moins jusqu’à ce qu’une décision de justice soit prise ou jusqu’au 31 décembre 2014.

« La Mine du Canyon fait courir des risques de dégâts irréversibles pour les Havasupai et l’eau du Grand Canyon, la vie sauvage, le tourisme et l’économie, donc cette fermeture est une très bonne nouvelle » dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. « La fermeture est temporaire. Suivant la politique actuelle, les administrations fédérales autoriseront cette mine tout comme d’autres ‘mines zombies’ de la région à rouvrir l’année prochaine, ou dans 10 ou 20 ans sans nouvelle étude environnementale ou réparation. Çà doit changer ».

La Tribu Havasupai et les groupes de protection ont poursuivi le Service des Forêts des Etats-Unis pour sa décision de 2012 d’autoriser la mine controversée à ouvrir sans les consultations préalables requises avec les tribus et sans mettre à jour le rapport environnemental fédéral de 1986. La mine est située dans les limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte, que le Service des Forêts a classée en 2010 pour son importance religieuse et culturelle pour les tribus, spécialement les Havasupai. Elle menace des valeurs culturelles, la vie sauvage, et l’eau, y compris les nappes aquifères qui alimente les cascades du Grand Canyon.

La procédure en cours accuse le Service des Forêts d’enfreindre la Loi Nationale sur la Préservation Historique, pour n’avoir pas consulté la Tribu Havasupai pour déterminer si les impacts de la mine sur Red Butte pouvaient être évités avant d’approuver l’exploitation minière. Elle suppute également des infractions à la Loi Nationale sur la Politique Environnementale pour n’avoir pas analysé les nouvelles circonstances et découvertes scientifiques depuis le rapport dépassé de 1986 sur l’impact environnemental. Ces circonstances incluent la désignation de Red Butte comme Propriété Culturelle Traditionnelle, la réintroduction du condor de Californie menacé et de nouvelles découvertes scientifiques montrant que l’extraction d’uranium pourrait contaminer des nappes aquifères profondes et les suintements et les ruisseaux du Grand Canyon.

« Il est clair depuis des années que le public ne veut pas d’exploitation d’uranium autour du Grand Canyon. Maintenant que l’activité de cette mine est à l’arrêt, le Service des Forêts a une nouvelle occasion de faire ce qu’il faut : protéger les gens, la vie sauvage et ce paysage incroyable de l’exploitation minière à l’échelle industrielle et de toute la pollution et destruction qui l’accompagnent » dit Robin Silver du Centre pour la Diversité Biologique.

La mine se trouve dans le périmètre de la zone de « retrait minier » approuvée par le gouvernement Obama en janvier 2012 pour protéger la ligne de partage des eaux du Grand Canyon des impacts d’une nouvelle exploitation de mines d’uranium. Le ‘retrait’ interdit de nouvelles concessions minières et l’exploitation de vieilles concessions n’ayant pas de « droits valables existants » d’exploiter. En avril 2012, le Service des Forêts a déterminé qu’il y avait des droits valables existants pour la Mine du Canyon et a publié en juin un rapport justifiant sa décision d’autoriser l’ouverture de la mine sans mettre à jour le rapport environnemental vieux de 27 ans.

« Il est temps de fermer cette mine de façon permanente » dit Sandy Bahr, directrice du Sierra Club du district du Grand Canyon. « C’était une mauvaise idée il y a 27 ans quand la déclaration d’impact environnemental dépassée a été émise, c’est une mauvaise idée aujourd’hui, et ce sera très certainement une mauvaise idée demain. Maintenant, nous en savons encore plus sur la menace que la Mine du Canyon fait peser sur l’eau, la vie sauvage et les ressources culturelles du Grand Canyon ».

Les requérants dans l’affaire sont la Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Centre pour la Diversité Biologique et le Sierra Club.

 

Historique

La Mine du Canyon est située dans la Forêt Nationale de Kaibab, à une dizaine de kilomètres au sud du Parc National du Grand Canyon. L’approbation initiale de la mine en 1986 a fait l’objet de protestations et de poursuites judiciaires de la part de la Tribu Havasupai et d’autres objectant les impacts potentiels de l’exploitation d’uranium pour les eaux souterraines de la région, les sources, les ruisseaux, les écosystèmes et les valeurs culturelles attachées à Red Butte.

L’infrastructure au sol a été construite au début des années 90, mais l’effondrement des prix de l’uranium a entraîné la fermeture de la mine avant que les puits aient été creusés. Des forages d’exploration ont drainé l’eau souterraine sous le site de la mine, éliminant selon les estimations 40 millions de litres d’eau par an des sources de la région alimentées par les eaux souterraines. En 2010, un rapport de l’US Geological Survey a noté que des échantillons d’eau souterraine sous la mine présentaient des concentrations d’uranium dissout supérieures aux normes pour l’eau potable. Les eaux souterraines menacées par la mine alimentent des puits municipaux et des eaux de suintement et des sources dans le Grand Canyon, entre autres les Sources Havasu et le ruisseau Havasu. Les Permis de Protection de la Nappe Aquifère délivrés pour la mine par l’ADEQ, Service de la Qualité de l’Environnement d’Arizona, n’exigent pas la surveillance des nappes aquifères profondes et ne comprennent pas de plan ou d’exigence pour remédier à la contamination des nappes aquifères profondes.

La mine, à l’origine propriété d’Energy Fuels Nuclear, a été achetée par Denison Mines en 1997 et par Energy Fuels Resources Inc., l’actuel propriétaire, en 2012. Energy Fuels a géré la mine depuis avril 2013, procédant au fonçage du puits et préparant la mine pour l’extraction du minerai d’uranium.

Le Grand Canyon Trust est une organisation de conservation protégeant et réhabilitant le Plateau du Colorado.

Le Sierra Club est une organisation de conservation de 2.1 millions de membres et supporters dans tous le pays et des districts dans chaque état, dont le district du Grand Canyon en Arizona. La mission du Sierra Club est d’explorer, apprécier et protéger les zones sauvages de la planète.

Le Centre pour la Diversité Biologique est une ONG nationale de plus de 625 000 membres qui se consacre à la protection des espèces menacées et des endroits sauvages.

 

 

GRAND CANYON, ARIZONA : LA COUR D’APPEL DU 9ÈME CIRCUIT DECIDE EN FAVEUR DE LA MINE D’URANIUM, CONTRE LES AUTOCHTONES ET LES PROTECTEURS DE LA NATURE

Christine Prat

 

Le 4 février 2013, la Cour d’Appel du 9ième Circuit s’est prononcée pour l’autorisation de l’exploitation de la mine d’uranium Arizona 1 par la compagnie Denison Mines, et contre la plainte déposée conjointement par le Centre pour la Diversité Biologique, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club, la Bande d’Indiens Paiutes de Kaibab et la Tribu Havasupai contre le Ministre de l’Intérieur Ken Salazar, le Bureau de Gestion du Territoire [Bureau of Land Management] et la firme Denison Mines.

La controverse remonte à 1984, lorsque la compagnie Energy Fuels Nuclear, Inc. a déposé une demande d’exploration des concessions minières qu’elle avait acquises dans le Comté de Mohave, demande approuvée par le Bureau fédéral de Gestion du Territoire [U.S. Bureau of Land Management – BLM]. En 1988 Energy Fuels a déposé une demande d’autorisation pour exploiter la mine Arizona 1, demande approuvée le 9 mai de la même année par le BLM, après une « étude détaillée » supposée indiquer que l’exploitation de cette mine n’aurait pas d’effets significatifs sur la qualité de l’environnement et que le plan d’opérations était conforme aux règlements de l’époque. En 1992, suite à une baisse vertigineuse du prix de l’uranium, Energy Fuels a cessé d’exploiter la mine. En mai 1997, la mine a été vendue à International Uranium Corporation, USA, qui n’a pas repris l’exploitation. En 2007, International Uranium a fusionné avec Denison Mines (compagnie Canadienne, comme il se doit). D’après la Cour, les diverses compagnies ont pendant tout ce temps entretenu les bâtiments, payé les impôts et les primes d’assurance, etc. conformément à la loi et lorsque Denison a annoncé son intention de reprendre l’exploitation de la mine en 2007, la compagnie s’est acquittée de diverses obligations prévues par la loi.

Cependant, les opposants à la mine ont objecté que le plan d’opération et l’étude d’impact environnemental n’ont pas été revus depuis 1988 et peuvent très bien être totalement dépassés. Ils ont donc déposé une première plainte en novembre 2009. Depuis, les batailles juridiques ont continué.

Début janvier 2012, les adversaires de la mine ont cru pouvoir crier victoire : le gouvernement fédéral avait décidé d’interdire l’exploitation de mines d’uranium dans une zone d’environs 400 000 hectares autour du Grand Canyon. Mais quelques mois plus tard, il s’est avéré que la mine Arizona 1 pouvait être à nouveau exploitée. Elle est située à 10,4 km de la limite du Parc National du Grand Canyon !

Dans sa décision du 4 février 2013, la Cour n’invoque que des arguments purement légaux. La décision ne tient pas compte des nouvelles inquiétudes et connaissances concernant la pollution, le changement climatique, etc. qui se sont beaucoup développées depuis 1988, affirmant seulement que la loi n’oblige pas à effectuer une nouvelle étude d’impact environnemental.

RedButte1

Outre la proximité du Parc National du Grand Canyon, patrimoine de l’humanité, merveille du monde, etc., la mine n’est pas loin non plus de Red Butte, site sacré des Havasupai. La forêt de Kaibab est aussi classée Forêt Nationale (donc le Service des Forêts – toujours lui – a du aussi donner son accord !)

 

 

Source :
https://docs.google.com/viewer?url=https://media.azpm.org/master/document/2013/2/4/pdf/11-17843.pdf
(reproduction de la décision de la Cour, 14 pages, pdf)

Voir aussi:
Article du 9 janvier 2012
Article de Klee Benally de mars 2010, en Français, in English