Par Indigenous Action Media
D’abord publié en avril 2021
Sur Instagram en avril 2022
Traduction Christine Prat

LA RITUALISATION D’UN JOUR DE LA TERRE MARCHAND, ET DE FAÇON SYSTÉMATIQUE, LES TENDANCES ACTUELLES DES ENTREPRISES CAPITALISTES DE LAVER PLUS VERT, ÉCHOUENT TOUTES À S’ATTAQUER DE MANIÈRE ADÉQUATE À LA DESTRUCTION DE L’ENVIRONNEMENT ET À LA CATASTROPHE CLIMATIQUE IMMINENTE AUXQUELLES NOUS SOMMES ACTUELLEMENT CONFRONTÉS.
LE JOUR DE LA TERRE MARCHAND EST DEVENU UN MOYEN DE NOUS APAISER ET DE DÉTOURNER NOTRE ATTENTION DES ACTES DE VIOLENCE PERPÉTRÉS CHAQUE JOUR CONTRE NOTRE MÈRE LA TERRE ET NOS COMMUNAUTÉS HUMAINES ET NON-HUMAINES.LES MÊMES ENTREPRISES QUI RAVAGENT NOTRE MÈRE LA TERRE ET EXPLOITENT SES ENFANTS, TENTENT DE NOUS VENDRE UN CHOIX LAVÉ PLUS VERT DE SOLUTIONS « DURABLES » DANS NOTRE STYLE DE VIE PERSONNEL.
LES ENTREPRISES À-BUT-NON-LUCRATIF ET LES POLITICIENS NÉO-LIBÉRAUX PERPÉTUENT ET DÉFENDENT CE SYSTÈME CAPITALISTE DESTRUCTIF, DANS DES TENTATIVES DE CONSTRUIRE UNE ÉCONOMIE « VERTE » AVEC DE NOUVEAUX ARRANGEMENTS PLUS VERTS ET MÊME « ROUGES ».
NOUS NE SOUHAITONS PAS QUE CET ÉTAT MARCHAND, RACISTE, HÉTÉRO-PATRIARCAL, COLONIAL ET POLICIER, SOIT « VERT », NOTRE INTENTION EST D’ABOLIR SON EXISTENCE MÊME.NOS VIES DÉPENDENT DE LA SANTÉ ET DU BIEN-ÊTRE DE NOTRE MÈRE LA TERRE ET DE TOUS SES ENFANTS.

NOS TACTIQUES SERONT DE PLUS EN PLUS DÉSESPÉRÉES À MESURE QUE NOUS AURONS MOINS D’AIR PUR À RESPIRER, MOINS D’EAU POTABLE À BOIRE, MOINS DE TERRE SAINE POUR PLANTER.LA DÉFENSE DES SITES SACRÉS ET DES TERRES AUTOCHTONES CONSTITUE LES LIGNES DE FRONT DE NOS LUTTES POUR L’EXISTENCE. SI NOUS DÉSIRONS EXISTER, NOUS DEVONS CONTINUER À DÉFENDRE LE SACRÉ ET LIBÉRER NOTRE MÈRE LA TERRE. DÉFENDRE LE SACRÉ SIGNIFIE RIPOSTER POUR PROTÉGER NOTRE MÈRE LA TERRE, C’EST-À-DIRE L’EXISTENCE MÊME.LE RÉCHAUFFEMENT GLOBAL EST UNE CONSÉQUENCE DE LA GUERRE DU COLONISATEUR CONTRE NOTRE MÈRE LA TERRE.

POUR EN FINIR AVEC CES MINES, CES CENTRALES ÉLECTRIQUES, CES BARRAGES ET CES OLÉODUCS, NOUS DEVONS AUSSI EN FINIR AVEC LA MACHINERIE POLITIQUE ET LES SYSTÈMES QUI LES ENGENDRENT.NOUS NE POUVONS PAS FAIRE DURER DES MODES DE VIES NON-VIABLES.
LE CAPITALISME EST L’ENNEMI DE NOTRE MÈRE LA TERRE.
VOUS ÊTES LA PRIÈRE DE VOS ANCÊTRES POUR LA LIBÉRATION DE NOTRE MÈRE LA TERRE.

 

 


Par Indigenous Action
Solstice 2021
Traduction Christine Prat

Bien que la contorsion suprémaciste blanche de la « droite alternative » ait largement atteint son but, son désir persiste, avec des stratégies variées, d’arriver à la légitimation sociopolitique. Nous voyons clairement sa trajectoire, des convulsions post-électorales du 6 janvier 2021 et le vacarme approbateur qui s’en est suivi, au verdict de l’affaire Rittenhouse, et entretemps, toute la clique médiatique marchande (les médias sociaux).

Depuis que certains des néofascistes les plus visibles se retrouvent châtrés à la suite des batailles légales de Charlottesville, les colons suivent en direct la déconfiture de leur ordre social.

C’est terrifiant, que leurs préjugés et leur xénophobie soient en train d’être « annulés ».

Ils sont hystériques à propos de la « tyrannie médicale », donc ils s’injectent du vermifuge pour les chevaux dans les veines. Leurs idéaux, brutalement acquis, de « libertés » ont plus d’importance que le bien-être des plus vulnérables (comme ils ont toujours eu plus d’importance que nos vies).

Les artistes conservateurs suprémacistes blancs jouent les victimes d’une « guerre culturelle » qu’ils ont mené contre nos vies et nos terres depuis plus de 500 ans. Nous avons résisté et survécu de générations en générations à cette « guerre culturelle » appelée colonisation.

La réaction des colonisateurs est prévisible, étant donné qu’ils ont toujours eu peur de ce qu’ils ne peuvent pas dominer et contrôler. C’est peut-être dans cette mesure qu’ils craignent tant « l’être woke » [approx. ‘éveillé’], parce que ceux qui restent inconscients sont plus faciles à contrôler et exploiter. Aucun être conscient ne choisirait volontairement une existence de souffrance produite par les cauchemars de quelqu’un d’autre.

Cependant, le terrain (volé) gagné dans les rues au cours des rébellions pour George Floyd, a en grande partie été cédé par des progressistes, se retranchant sur leurs terrains qu’ils imaginent illusoirement (plus) sûrs, pour des raisons électorales. Mais qu’y a-t-il à attendre de ceux qui sont prêts à se mettre à genoux avec des flics et « décolonisent » démonstrativement leurs styles de vie ?

Le décélérationisme progressiste post-élections a émergé dans toute sa gloire réactionnaire et pacifiante.

Les progressistes ont une tendance prévisible à se reposer sur leurs votes, et ainsi abandonner leur énergie à ceux qui les représentent. Mais leur politique est de celles qui devraient être appelées pour ce qu’elles sont : des « MAGA-lithes[*] ». Leurs dénonciations morales s’attardent rarement sur des causes profondes, et lorsqu’ils vont jusqu’à accuser l’Etat et la suprématie blanche, c’est toujours bien cartographié dans la géographie binaire gauche contre droite. Ils n’arrivent pas à admettre que construire et maintenir l’idée d’ « Amérique » est le vrai problème (souvenez-vous de la myopie du slogan du colon : « Nous sommes une nation d’immigrants ? ». Des enfants migrants sont toujours dans des cages, subissant la même politique de violence, juste avec des nouveaux visages politiques, des bombes portées par des drones tournent toujours comme des vautours impérialistes au-dessus de la région géopolitique transcontinentale du Moyen-Orient, et après seulement quelques mois derrière le bureau présidentiel, Biden signé plus de concessions pétrolières et gazières que le démagogue qui l’a précédé.

Lorsqu’ils ne sont pas en train de faire la police contre des mouvements, si une chose est cohérente chez les progressistes MAGA-lithiens*, c’est que leurs accès de scandale doivent être contenus dans le royaume de la politique « légitime ». Ils s’en tiennent à des réformes espérant que l’Etat résoudra les problèmes qui le construisent structurellement et sans lesquels il ne peut exister. Qu’ils optent pour les tactiques de « visibilité » en brandissant des pancartes, ils supplient toujours les politiciens pour lesquels ils ont voté de leur laisser des miettes de la carcasse pourrissante d’un idéal imaginaire appelé « justice ». Ils s’accrochent aux plus lamentables gestes politiques de reconnaissance, par des pions colonisés comme Deb Haaland. Ils sont toujours captivés et offrent leurs ovations patriotiques lors du tour de magie appelé « justice climatique », illusion qu’un système industriel construit sur la destruction de la Terre peut magiquement résoudre la crise sur laquelle il prospère.

En réaction, les progressistes investissent plus dans leur équipe (ce qui n’est qu’un autre aspect de la même politique coloniale) et sont hyper concentrés sur la « réduction des risques » avec des « solutions » rendant le capitalisme et le colonialisme de peuplement plus « verts » avec quelques restrictions économiques.

Derrière tout cela, il y a les capitalistes à but non-lucratif montant des guerres sociales et écologiques « gauchistes », pour leur propre bénéfice.

Rendre le colonialisme de peuplement et le capitalisme plus durables signifie la mort de toute existence Autochtone. Qu’on pense seulement à ruée en masse pour extraire du lithium visant les terres Autochtones à Thacker Pass, Big Sandy Valley, et au-delà.

En pleine pandémie des pandémies, des néofascistes se rassemblent et préparent l’escalade vers la prochaine élection importante et au-delà, fracturant pour du pétrole et empoisonnant des terres sacrées et les eaux avec des oléoducs ; des fxmmes, des filles, des trans et des parents à deux-esprits sont enlevés, des familles déchirées, déportées ; ou bien on les laisse mourir quand elles cherchent un refuge au-delà des lignes politiques coloniales ; nos parents sont dans les rues sans abri dans le froid, nous sommes emprisonnés et tués par les forces de l’Etat en toute impunité ; le tout pendant que l’existence rêvée par nos ancêtres est transformée en un cauchemar obscène, un commerce de  « décolonisateurs™ » de théâtre dominé par les selfies et financé par un milliardaire, agitant leurs drapeaux marqués « land back », empochant de l’argent pour « décoloniser la richesse », avec leurs hipsters les plus woke (et célèbres) parmi leurs alliés colons.

Il est clair que certains ne peuvent pas et ne vont pas cesser d’imaginer des futurs coloniaux.

Pour beaucoup d’entre nous, opposants enragés, reprenant notre souffle entre gaz lacrymogène et bombe à poivre, travaillant par équipes pour faire des livraisons d’aide mutuelle pendant le COVID ou contre la répression d’état (c’est-à-dire nous assurer de rester libres), nous ne pouvons pas ne pas voir les traces sanglantes sur les murs de cet ordre social colonial.

Pour de nombreuses raisons, entre autres notre révulsion des propositions homogénéisantes des politiques gauchistes « révolutionnaires » (spécialement celles de Marxistes Autochtones autoritaires), nous préférons les principes aux plateformes, les enseignements de nos anciens plutôt que ceux d’Européens morts, des attaques autonomes plutôt que des campagnes politiques, et nous avons plus de questions que de réponses.

Que faisons-nous ? Et de qui est composé ce « nous » ? Quelles leçons avons-nous apprises des années de batailles de rue, d’espaces autonomes, et de barricades sur les lignes de front ? Quelles tactiques plus efficaces pouvons-nous développer ? Est-ce que des actions fondées sur des cellules de groupes d’affinité et de loup solitaire, peuvent être plus efficaces que la mobilisation de masse idéalisée ? Est-ce une question de et/ou, ou pouvons-nous creuser plus profondément pour diversifier nos tactiques ? Quelles occasions peuvent être créées par la prédictibilité des réactions des forces de l’ordre ? Quelles institutions, idées et infrastructures pouvons-nous attaquer avec nos moyens ? Comment pouvons-nous assurer effectivement que les agresseurs seront tenus pour responsables dans nos communautés ? Comment pouvons-nous inscrire ces pratiques dans une culture de la sécurité ? Quels sont nos avantages ? Quels sont nos désavantages et comment pouvons-nous les surmonter ou les éviter ? Comment pouvons-nous accélérer les ruptures internes et externes coloniales, sociales, économiques et politiques et précipiter leur ruine ? Quelles nouvelles provocations, interventions et attaques peuvent être élaborées pour miner et déstabiliser l’ordre social colonial ?

Les réponses sont assurément complexes, variées et délibérément incomplètes, parce c’est à beaucoup d’égards ce que nous faisons déjà par de l’éducation et des interventions radicales, avec l’aide mutuelle (pas la merde cooptée à but non-lucratif), la défense de la communauté et des projets d’infrastructure (des conflits) autonomes. De ce point de vue, certaines de nos réactions sont plus orientées vers les questions de comment stabiliser et maintenir des projets radicaux. Comment multiplions-nous et faisons grandir ces possibilités libératrices ?

Dans « Black Seed : Not on Any Map », un nouveau livre (principalement) sur l’Anarchie Autochtones, ces questions conduisent à la tâche proposée par un membre de l’équipe d’Indigenous Action, pour l’anarchie Autochtone (ou l’autonomie, si vous préférez abandonner l’identifiant politique colonial), qui est de remplacer le principe d’autorité politique par le principe de mutualité Autochtone autonome.

Ce n’est absolument pas théorique, c’est l’exhortation de nos ancêtres et la continuité de manières d’exister avec, et non contre, la Nature.

Ce pouvoir est quelque chose que les colonisateurs ne pourraient jamais comprendre complètement, alors ils ont commis tout ce qu’ils pouvaient pour l’annihiler. Des massacres de la Ghost Dance à la violence spirituelle systématique des pensionnats, à l’interdiction pure et simple des pratiques spirituelles jusqu’à la fin des années 1970, à la profanation toujours actuelle, spécifique et intentionnelle des sites sacrés, le pouvoir de la prière et la cérémonie Autochtones a toujours terrifié les colonisateurs au plus profond d’eux-mêmes.

Nous étudions les contours de nos hxstoires de notre émergence. Nous traçons les lignes dans les mains de nos anciens qui guident et forment les cadres de nos actions. Nous retrouvons les pas des anciens pour collecter les médecines sacrées. Nous regardons patiemment la lumière et la façon dont les pluies tombent et se rassemblent, et ainsi nous savons où placer soigneusement les graines. Nous écoutons intensément quand la terre bouge et la lune est cachée par le soleil.

Nous réchauffons nos esprits aux feux sacrés sur les lignes de front à travers tous ces territoires occupés.

De ceux entretenus par les défenseurs des terres Gidimt’en à ceux allumés par les anciens qui résistent à la déportation forcée à Winnemucca, et ceux entretenus par des jeunes trans et deux-esprits Autochtones au Camp Migizi. Le feu sacré de la colère Noire qui a détruit le bureau de police de soi-disant Minneapolis. Les feux sacrés qui ont réduit en cendres les églises responsables des pensionnats.

Nous entretenons toujours des feux.

Vivre une vie en conflit avec la contrainte autoritaire sur une terre volée est une proposition spirituelle, mentale et matérielle, c’est la négation de la domination du colonialisme de peuplement.

C’est notre cérémonie perpétuelle de résistance et de réparation.

En tant qu’agitateurs anticoloniaux, nous ne rivalisons pas pour séduire les sympathies et la charité des colons alliés. La solidarité anticoloniale, c’est l’attaque.

Effrayez à nouveau les colonisateurs.

***

Big Sandy River

Un soir d’automne, il y a quatre ans, Ivan Bender, un Hualapai dans la cinquantaine, alla se promener avec son chien, pour contrôler la terre du ranch dont il s’occupe. Niché au fond de la Big Sandy Valley, le ranch protège Ha’ Kamwe’ – des sources chaudes sacrées pour les Hualapai et connue aujourd’hui en anglais comme Cofer Hot Springs. Comme les ombres s’allongeaient, Bender vit quelque chose de surprenant – des hommes travaillaient sur une colline proche.

« Je leur ai demandé ce qu’ils faisaient, » se souvint Bender. « Ils me dirent qu’ils foraient. » Il s’avère que, en plus des sites sacrés comme les sources chaudes, des sites de cérémonie et des sépultures d’ancêtres, la vallée contient aussi une énorme quantité de lithium. Maintenant, le travail exploratoire de la compagnie Australienne Hawkstone Mining menace ces lieux, et avec eux, les pratiques religieuses des Hualapai et d’autres nations Autochtones. Mais cette menace n’a rien de nouveau : des siècles d’expropriation, combinés avec des décisions de justice fédérales refusant la protection des sites sacrés, ont depuis longtemps dévasté la liberté religieuse des Autochtones.

[*] MAGA-lit: jeu de mots, entre « mégalithe » et « Make America Great Again », le slogan Trumpiste

 


Par Indigenous Action,
Automne 2021
Publié le 7 novembre 2021
Traduction Christine Prat

Le réchauffement climatique est une conséquence directe de la guerre contre Notre Mère la Terre.

À moins d’affronter les idéologies et les structures fondamentales qui précipitent cette crise et les liquider, nous nous condamnons, nous et les générations futures, à la non-existence. Les grandes corporations à but non-lucratif « Super Vertes » et les organisations soi-disant non-gouvernementales (y compris Autochtones) ont posé les conditions de contestation et de triage de cette crise de telle manière que, à travers les proclamations de prévoyance supposant montrer un meilleur futur devant nous, elles se manifestent comme un bref mirage superficiel qui nous renvoie l’image inévitable de notre propre extinction, ou d’une existence dans un paysage d’enfer désolé et décimé. Mais que peut-on attendre d’autre d’une série de tactiques systématisées qui ne nous font que tourner en rond ?

Contrastant avec la crise vraiment léthale, existentielle, à laquelle toute la terre et les espèces qui en dépendent sont confrontées, les tactiques actuelle de la Désobéissance Civile Non-Violente échouent précisément parce que ceux qui les emploient se méprennent systématiquement sur l’urgence de la catastrophe à l’horizon, et adoptent la sécurité de demi-mesures, dans leur prise de position, leurs tactiques, leurs analyses, leur stratégie et leurs structures, comme « protestation » qui se manifeste matériellement comme une acquiescence enjolivée, sous la forme toujours plus symbolique de manifestations et d’aventures, dans la zone de confort politique d’une marche vers une catharsis, come si ça allait empêcher les glaciers de fondre et des espèces entières de disparaitre. Cette vaine attitude de soi-disant « protection », « préservation » et d’accumulation de « pouvoir politique » (lobby) sert au contraire à renforcer l’état et son monopole de la violence, au lieu de les défier. On ne peut que supposer une psychologie derrière cet épuisement créatif et cet aveuglement conceptuel, ou plus simplement une réticence née de la peur d’être taxé d’ « alarmisme » ou d’être « trop radical ». Alors que presque tout le Mouvement Environnemental Néo-libéral pour la Justice Climatique (et on ne peut douter qu’il est « Néo-libéral » sauf à penser que le Capitalisme Vert et l’économie Verte signifient autre chose ?), a sonné l’alarme de la nécessité absolue d’un changement radical. Dans notre cas, en tant que Peuple Autochtone, nous avons sonné l’alarme depuis avant C. Colomb, entre nous, et pour les colons envahisseurs, en leur rappelant qu’on ne peut pas manger de l’argent.

Les tactiques du Mouvement pour la Justice Climatique sont limitées dans la mesure où elles sont exprimées fondamentalement comme une forme de lobbying agressif (aux niveaux National et International). Mais on ne peut pas s’attendre à beaucoup plus, quand elles produisent des stratégies visant à limiter les dégâts, par des réformes politiques et économiques, destinées aux gens, aux forces, aux pouvoirs, aux intérêts et aux institutions mêmes qui ont créé cette crise au départ. Bien que les apparences de problèmes systémiques comme le capitalisme et le colonialisme puissent être exprimées dans des communiqués de presse et écrites sur des banderoles dans les rues, les buts stratégiques qui les sous-tendent reposent sur la reconfiguration de l’ordre social dominant, vers un état-nation orienté plus écologiquement, conscient de l’environnement, contre la force totalisante et globale que sont le Capitalisme et le Colonialisme. « Une transition juste » est une stratégie de rédemption économique pour continuer à préserver des voies qui sont intrinsèquement non-durables ; on ne peut pas chasser le Colonialisme et le Capitalisme par du Lobbying, quels que soient les efforts qu’on fasse.

Le « New Deal Vert », comme sa parente l’ « Économie Verte », ont pour but de maintenir le projet colonial des Etats-Unis, et les relations capitalistes dont les intérêts reposent sur la spécificité de l’ « exploitation » (destruction) continuelle de la Terre entière – en empochant des bénéfices, bien sûr. Dans le cas du New Deal Vert, qui à bien des égards a conçu son propre enfant, le New Deal Rouge, qui, en plus de plagier, diriger et coopter le travail à long terme de Justice Climatique Autochtone – le « New Deal Rouge » de la Nation Rouge, donc, propose une réaction anticapitaliste et  anticoloniale dramatiquement limitée, qui non seulement renforce l’industrialisation mais conduit finalement à une participation continue au Capitalisme lui-même, seulement « renommé » et « réformé », sous une Rubrique Socialiste « transitionnelle », qui conduit aux propositions de leur organisation Marxiste d’un état autoritaire « décolonisé », géré par les travailleurs, comme meilleure solution. Ainsi, tandis que nous mourons collectivement de l’air que nous ne pouvons pas respirer, de l’eau que nous ne pouvons pas boire – ou qui ont atteint un prix inabordable – ici et maintenant, nous sommes supposés attendre la construction d’une Utopie Socialiste de plus. Une utopie construite sur l’actuelle dystopie de déserts qui s’étendent et de catastrophes climatiques sur tous les continents. Du pouvoir nucléaire mortel au lithium et à l’extraction minière de terres rares, et à la privatisation de l’eau, les versions plus vertes de toute économie sont toujours la guerre contre Notre Mère la Terre et toute existence. Mais oui, pour sûr nous « pouvons programmer transitionnellement » notre sortie de tout cela, pas vous. Ce n’est pas une solution, même pas une intervention, encore moins une interdiction, dans ou sur le Capitalisme de Catastrophe Globale, c’est une pensée fantaisiste de groupe. C’est une mort par suicide accélérée.

NOUS NE VOULONS PAS D’UN ÉTAT COLONIAL FAVORABLE À L’ENVIRONNEMENT, NOUS CHERCHONS À ABOLIR SON EXISTENCE MÊME.

L’avant-garde des groupes de justice climatique Autochtones font du prosélytisme avec le récit de leur propre victimisation, dans des termes qui accroissent les fonds accordés à leurs corporations à but non-lucratif pour payer leurs salaires excessifs et des actions de protestation pour le climat, c’est-à dire des coups de Relations Publiques, avec une équipe juridique en réserve. Ceci pendant qu’ils rivalisent pour être sous les projecteurs et manifestent avec des célébrités pour obtenir une reconnaissance organisationnelle et une homogénéité de but populaire, sans parler de la standardisation de la stagnation tactique et stratégique.

L’assertion que nous protégeons 80% de la biosphère mondiale est devenue une variante de l’idée coloniale du « fardeau de l’homme Blanc », ici simplement changé en « fardeau du colonisé ». C’est la logique coloniale distordue de l’activisme climatique : réduire nos manières d’être et nos luttes continuelles complexes à des points de discussion, seulement pour prouver que nous méritons « un siège à la table », c’est le « Changement » par l’arithmétique, en se vendant mieux, en se labélisant et en faisant sa publicité. Par la cérémonie, et une myriade d’actions directes tactiquement dynamiques, nous protégeons toute l’existence – pas seulement des pourcentages. Notre pouvoir ne se trouve pas à la table du colonisateur, il se trouve et se rallume dans les flammes qui le consument.

En calculant que la résistance Autochtone à 20 projets de carburants fossiles a « stoppé ou retardé » des émissions de carbone équivalent approximativement à 25% des émissions annuelles des Etats-Unis et du KKKanada, les activistes climatiques révèlent le pouvoir de l’action directe, cependant ils assignent à leurs campagnes plus de crédit qu’elles n’en méritent. En particulier, en citant les pertes importantes causées à des projets comme le DAPL ou la Ligne 3 dans leurs rapports, les statistiques tendent à créer un climat d’optimisme illusoire, que nous considérons comme une voie pleine de danger et de mort. Si nous ne sommes pas honnêtes à propos des échecs de nos mouvements, à quoi sert de varier les tactiques, et, ce qui est plus important, l’ajustement de notre stratégie totale pour encore un changement de plus des statistiques ? Ça ressemble à un argumentaire de vente malhonnête et laisse de côté les discussions importantes de ce qui marche effectivement pour arrêter la catastrophe climatique. Ça fournit aussi la latitude pour que la prévention du changement climatique et les terribles catastrophes qui y sont liées, soient vus comme « optionnels ». Pas nécessairement existentiel, ce qui est pourtant le cas. Toutes les espèces qui résident sur cette planète sont littéralement menacées d’extinction et de destruction de masse. Nous ne sommes pas convaincus qu’il faille en faire un jeu de chiffres pour célébrer la perturbation de 25% d’une industrie, alors que nous avons perdu 98% des batailles dans une guerre avec de tels enjeux. En particulier quand ces campagnes d’activisme ont dépensé des centaines de millions, alors que des milliers d’entre nous sont en prison et trainés devant des tribunaux racistes. Nous ne sommes pas (entièrement) pessimistes, nous voulons avoir une discussion honnête sur ce qui marche et ce qui ne marche pas. La crise est urgente et le moment désespéré. Ce n’est pas « en suspens », les crises sont ici, maintenant, partout et à tout moment. Si nous nions les échecs et minimisons ou ignorons les leçons que nous pouvons en tirer, comment pourrions-nous changer et accroitre les stratégies et les tactiques plus efficaces ?

Il n’est pas de notre responsabilité de faire durer des modes de vie non-durables.

En fait, C’EST de notre responsabilité de les détruire. Leur entretient comme « durables » est le fardeau assumé de l’actuel mouvement pour la justice climatique, celui qui a terriblement besoin d’un changement radical en soi et pour soi, qui est devenu un projet du « fardeau du colonisateur », construit sur le génocide ininterrompu des colonisés, résonnant depuis le début de ces plus de 500 ans. Si nous ne souhaitons pas être des ennemis de Notre Mère la Terre, c’est à nous de changer, et d’être fidèles à nos responsabilités et à notre mutualité envers la Terre et d’agir en conséquence. Ça a toujours signifié que nous devons chercher à réaffirmer les modes de vies de nos ancêtres par des interventions spirituelles et pratiques (de cultiver notre nourriture à brûler leurs forteresses et tout ce qu’il y a entre les deux). C’est la tension entre l’harmonie et la discorde qui nous a toujours défiés dans ce monde.

Pour arrêter complètement ces mines, ces usines, ces barrages et ces oléoducs, nous devons bloquer la machine et les systèmes politiques qui les engendrent à la racine.

Notre pouvoir n’est pas sous les projecteurs avec davantage de porte-parole qui négocient notre reconnaissance et se produisent pour le public colonial. Il n’est pas limité à la parole des réseaux sociaux ou criée dans un mégaphone lors d’une manifestation autorisée. Notre pouvoir est dans les ombres projetées par les flammes de ce système brulant complètement, pendant que nous allumons une autre allumette.

 


Par Indigenous Action Media
8 octobre 2021
Traduction Christine Prat

Les organisations Autochtones à but non-lucratif sont le problème.

Le Complexe Industriel Non-Lucratif [Non-profit Industrial Complex – NPIC – ci-après CINL] est un système de relations conçu par les forces coloniales et capitalistes pour gérer et neutraliser les véritables organisations radicales.

  1. Le Complexe Industriel Non-Lucratif [CINL] est par essence profiteur et colonial.
    Le CINL a été établi pour gérer les groupes sociaux et environnementaux avec la même structure que les grandes entreprises. Les Organisations à But Non-Lucratif [Non-Profit Organizations – NPOs – ci-après OBNL] cooptent la dynamique du mouvement dans des campagnes qu’ils arrivent à contrôler et à capitaliser. Fondées sur le modèle de la charité, les OBNL concentrent leurs ressources dans la construction du pouvoir organisationnel, et non du pouvoir de la communauté, et par là dépouillent l’organisation radicale libératoire de première ligne de ressources essentielles, tout en reproduisant ou prolongeant l’inégalité et les hiérarchies sociales.
  2. Le Complexe Industriel Non-Lucratif entretient le capitalisme.
    Des familles, des individus, des fondations riches, des classes possédantes et des grandes compagnies utilisent le CINL pour protéger leur fortune des impôts. Ces capitalistes donnent des millions mais économisent bien plus de millions en profitant de la déductibilité des impôts des CINL. Ils n’ont pas le but sincère de mettre un terme aux injustices qu’ils ont souvent perpétuées et dont ils profitent.
  3. Les Organisations à But Non-Lucratif sont responsables devant leurs donateurs, pas leurs communautés.
    les rapports sur le financement de la plupart des OBNL ne sont pas transparents. Elles opèrent avec un certain niveau de secret pour s’assurer que les communautés désespérées, auxquelles elles imposent leur représentation, ne voient pas quel profit ils tirent de leur misère. Ils conçoivent souvent des budgets gonflés pour leur gain personnel et ne sont pas créatifs de ressources. En dernière analyse, ils créent des incitations à exploiter les luttes.
  4. Les Organisations à But Non-Lucratif encouragent des relations de pouvoir abusives.
    À cause de leur structure artificielle, et de la nature de l’attribution de postes comme ‘emplois’ du mouvement ou comme titres professionnels, la culture de la sécurité et les pratiques intersectionnelles sont presque toujours compromises dans ces groupes. Le plus souvent, les qualifications sont limitées à ceux qui ont des dossiers universitaires ou d’activisme, et ne sont pas fondées sur le dévouement ni l’engagement pour les causes défendues, ni sur le gros travail nécessaire pour faire face à des actions et des conduites répressives. Les OBNL Autochtones hiérarchiques sont facilement corrompues par le copinage, le népotisme et l’hétéro-patriarcat. Les « leaders » exploitent généralement les causes pour construire leur capital social et leur pouvoir. Une fois ces organisations établies, les individus abusifs qui les gèrent ont souvent les mains libres, à cause d’un manque de responsabilité fondée sur la communauté, et de leurs positions attitrées qui les absolvent de causer du tort. Les OBNL sont aussi des gardiennes notoires qui ont transformé et déformé ce pourquoi des mouvements politiques de la base, comme l’abolition et l’aide réciproque, avaient combattu dans l’histoire. Elles sapent aussi et délégitimisent les radicaux, dont elles cooptent le travail tout en canalisant et accumulant les ressources de ces individus, groupes ou activités. D’une manière générale, elles aliènent implicitement les tendances radicales par leur existence même, ce qui ne compromet pas seulement des ressources et du soutien potentiels, mais aussi leur sécurité. La professionnalisation de l’activisme et des mouvements en a piégé beaucoup, par le solide mensonge de l’indépendance et des relations réifiées qui sont dans une tension constante avec la pratique réelle de l’Aide Mutuelle.
    Les OBNL ont aussi collaboré ouvertement avec les agences de l’état et les forces de l’ordre, pour dénoncer, distancer et criminaliser les radicaux. Ceci a historiquement régulé notre résistance à ces structures répressives.
  5. Les stratégies des Organisations à But Non-Lucratif sont explicitement réformistes.
    En dépit du jargon radical et révolutionnaire de décolonisation qu’elles emploient, les OBNL ne veulent pas mettre fin au colonialisme et au capitalisme, parce qu’elles n’auraient pas d’emploi sans ces systèmes d’oppression. Les OBNL observent les mouvements et les cassent en campagnes gérables conformes aux conditions posées par les grandes fondations capitalistes pour obtenir des subventions. Elles éradiquent les tendances radicales en s’organisant avec des tactiques de gestion telles que « Désobéissance Civile Non-Violente » et redirige l’énergie populaire afin de mendier des concessions des politiciens coloniaux. Leur langage peut être radical, mais leurs actions sont modelées par la respectabilité et la légitimité qu’elles cherchent à maintenir auprès de leurs donateurs capitalistes et pour leurs buts politiques. Les colonisateurs ne vont pas renoncer à leur pouvoir par de la mauvaise publicité, les élections ou du lobbying agressif. Ces tactiques servent à renforcer le pouvoir colonial et à déradicaliser tous les efforts libérateurs.
  6. Les Organisations à But Non-Lucratif Peuvent Perpétuer une Fausse Représentation.
    Certaines OBNL paraissent être conduites radicalement par des Peuples Autochtones, mais leurs financiers ne sont pas Autochtones et elles n’ont pas de connexion réelle avec les communautés et les luttes qu’elles prétendent représenter. Seeding Sovereignty, en tant que mouvement conduit par des Non-Autochtones, est un exemple de base de cette mystification insidieuse et de course au profit. D’autres OBNL peuvent être dirigée par des Peuples Autochtones et fondées sur un mouvement de la base, et pourtant utiliser ces mouvements comme tremplin pour des gains personnels (financiers ou en influence) ou pour poursuivre des carrières politiques. Etant donné leurs ressources (et leur accès à des ressources), elles dominent souvent les discours des luttes. Agissant comme seules voix des questions Autochtones, beaucoup de OBNL dans le Mouvement pour la Justice Climatique ont des agendas dirigés par des OBNL sociales et environnementales de colons, comme 350.org ou le Sierra Club.

La stratégie générale du Complexe Industriel À But Non-Lucratif ne fait que maintenir les relations de pouvoir et le capitalisme.

Des groupes comme le Collectif NDN sont les meilleurs exemples des problèmes dus au Complexe Industriel Non-Lucratif. Ils ont coopté le terme ‘collectif’, qui est une pratique radicale non-hiérarchique, mais sont structurés avec un président et un PDG. Ils achètent et entretiennent de la propriété privée en tant que campagne ‘Rendez les Terres’, qui n’est pas une action radicale anticoloniale destinée à construire l’autonomie Autochtone, mais une stratégie capitaliste. Leur PDG est payé plus de 200 000 dollars par an et leur budget de fonctionnement annuel est de plus de 10 millions de dollars. Ils ont reçu récemment plus de 10 millions de dollars du capitaliste extrême et exploiteur de la classe ouvrière, Jeff Bezos. Le Collectif NDN s’organise avec l’idée de ‘Décoloniser la Richesse’, ce qui n’est en fait qu’une stratégie de marketing pour réduire en marchandises et gagner de l’argent des luttes Autochtones. Au plus haut point de la pandémie de COVID-19, en 2020, les Organisations Autochtones à But Non-Lucratif se sont précipitées pour s’approprier des fonds et appeler leurs actions ‘Aide Mutuelle’, alors qu’elles distribuaient des fonds et des ressources sous forme d’assistanat. Ce n’est pas de l’aide mutuelle, mais des actes de charité qui servent à maintenir les communautés dans la dépendance vis-à-vis des systèmes hiérarchiques et exploiteurs que nous voulons abolir.

Le Complexe Industriel à But Non-Lucratif est une barrière à la construction d’un pouvoir collectif vers la libération.

Le capitalisme Autochtone n’est pas la libération. Il faut détruire le Complexe Industriel à But Non-Lucratif !

Financez et soutenez directement les communautés de base en première ligne et les groupes et organisateurs Autochtones autonomes.

Voir aussi (en anglais) :

The Revolution Will Not Be Funded: Beyond the Non-Profit Industrial Complex
Decolonization is not a metaphor
Anti-History : An Indigenous Anti-Capitalist Analysis
Nonprofit Industrial Complex 101: a primer on how it upholds inequity and flattens resistance
What’s the Nonprofit Industrial Complex and why should I care?

 

Par Indigenous Action
13 septembre 2021
Traduction Christine Prat

Ceci est un appel à un Jour de Colère des Peuples Autochtones Contre le Colonialisme, le dimanche 10 octobre 2021, partout.

L’an dernier a été féroce.

Avec des milliers de restes d’enfants Autochtones découverts cette année dans des fosses communes près des écoles « résidentielles » au KKKanada, nous avons rajouté du carburant aux feux de notre colère collective et de notre besoin de vengeance contre le violent héritage des écoles coloniales. Nous appelons à des actions autonomes, anticoloniales, anticapitalistes et antifascistes. Nous descendrons dans les rues et nous occuperons les eaux et les forêts. Nous interviendrons contre la violence des colons et du colonialisme de ressources. Nous défendrons nos communautés. Nous voyons ce Jour de Colère comme décentralisé, rempli d’action directe créative (à l’air libre et en sous-sol) et audacieuse, avec une diversité de tactiques extraordinaire. Ce pourrait être des défilés, des occupations, des barrages, du théâtre de rue, ce pourrait être des messages anticoloniaux peints sur les murs, ce pourrait être la chute de monuments ou poursuivre les pensionnats/écoles résidentielles, les locaux de l’I.C.E. ou de compagnies extractivistes coloniales et leurs machines. Ce pourrait être des centaines de gens ou juste quelques-uns, dans un groupe d’affinité pour une action ciblée.

Ce à quoi ça ressemble dépend en fait de vous.

Visitez notre site pour plus d’infos.

Organisez-vous et inscrivez-vous, ou trouvez une action ici.

Les tombes de masse sont loin d’avoir toutes été découvertes. Le 7 septembre 2021 quelqu’un a mis l’annonce suivante sur Instagram:

Par Indigenous Action
16 mars 2021
Traduction Christine Prat

« Des Complices, Pas des Alliés » reste une condamnation des déclarations d’ ‘alliance’ artificielles, ce n’est pas un support pour une mise en scène théâtrale de la fausse conscience.

Ceux qui appellent à la ‘justice’ et la ‘liberté’, mais n’offrent leur solidarité qu’à la condition que ça ne mette pas en cause les récompenses qu’ils obtiennent de la colonisation et d’autres systèmes d’oppression, ceux-là sont fondamentalement des imposteurs. Il est impossible de le dire autrement.

Depuis que nous avons produit la provocation intitulée « Accomplices Not Allies » [« Des Complices, Pas d’Alliés »] en 2014, nous avons assisté à son extraordinaire prolifération et récupération. Nous ne sommes pas surpris que des ‘progressistes’ gravitent vers toute impression d’authenticité, leur manque de sincérité est tel que toute vérité peut être manipulée et utilisée pour camoufler et maintenir leurs privilèges.

Pour les opportunistes non-critiques permanents qu’ils sont, ‘la vérité’ ne peut qu’être toujours perdue dès qu’ils s’en emparent. Leur vocation n’est ni la vérité ni la justice, c’est la fomentation d’illusions et de confusion visant à laisser les exploités et les opprimés divisés et intoxiqués par de fausses promesses et dans un défaitisme permanent déguisé en son contraire. Parce qu’au fond, ils savent que ceux qui sont authentiquement opprimés et colonisés ne peuvent pas obtenir justice de leurs colonisateurs et leurs oppresseurs. Ils savent tout autant qu’eux-mêmes, en tant qu’opportunistes, collaborateurs et co-oppresseurs peuvent obtenir ‘justice’ sous la forme de ‘récompenses’, sous le Colonialisme Capitaliste des colons. C’est littéralement le moyen d’échange, vu que la ‘justice’ signifie ‘nous seulement’. Ça présuppose nécessairement le maintient du statu quo, quoique peut-être en des termes plus décoratifs et embellis.

Ce nouvel exemple dans une longue histoire d’activisme théâtrale et d’auto-promotion étalé aux Grammy n’est pas une exception.

Nous aurions pu nous satisfaire d’ignorer ce grandiose spectacle élitiste, mais nous nous sommes sentis piqués quand la musique s’est arrêtée et que cette déclaration gênante, associée à notre analyse initiale, a été faite : « Il est temps que nous exigions la liberté que ce pays promet… Nous n’avons pas besoin d’alliés, nous avons besoin de complices. »

Nous sommes bien obligés de dire clairement qu’un pays volé n’offre aucune promesse de liberté. C’est le grand mensonge historique de envahisseurs coloniaux dont les promesses de liberté et de démocratie ont été accomplies par le génocide, le pillage et l’esclavage. C’est ce que la ‘liberté’ et la ‘’démocratie’ des colons sur des terres volées implique. À moins que nous n’oubliions que le concept même de la ‘Démocratie’ et de la ‘Représentation’ Américaines ait été détourné, volé et corrompu par ces mêmes psychopathes violents, aux dépens des Autochtones soumis à cette violence et au colonialisme.

Nous voulons qu’il soit parfaitement clair que nous ne demandons rien des dirigeants d’un empire de mensonges construit par et sur des vies volées. Que l’appel à l’action ait été adressé à Biden et non aux gens qui continuent à se soulever et combattre pour la libération souligne le manque de sincérité et d’inspiration, ainsi que les aspirations limitées de la déclaration et du slogan ‘jusqu’à la liberté’. Lancer un tel appel rend tout alignement, sans parler de complicité, impossible. Mais nous ne nous attendons pas à ce qu’une telle nuance puisse venir, sans même parler du niveau de conscience, des Grammy Awards, ou des activistes progressistes, sous les projecteurs d’une scène ou en s’emparant du mégaphone dans la rue. Ceux-là SONT des ‘Alliés’ qui cherchent encore la légitimité dans cette représentation : la mise en scène d’une esthétique militante avec des exigences progressistes, devant un public d’élite, les applaudissements de la foule, puis la vie habituelle continue, pas les actions, pas la conduite ni les positions des Complices, mais plus exactement les actions de traitres, ou, comme disait Malcolm X, de Renards libéraux au service des Loups. Il nous faut un sens de l’histoire et de la nuance pour en comprendre la signification, mais nous sommes assez critiques pour SAVOIR effectivement comment sont réellement nos parents à quatre pattes et fourrure. Nous ne pensons pas qu’ils se choqueraient de l’analogie, après tout, vu qu’ils SONT nos Complices et nous sommes les Leurs.

Ce schéma de pirouette rhétorique et de déformation a toujours été la manière typique dont le complexe industriel à but non-lucratif et l’activisme/progressisme professionnel déguisé en militant, ont détourné et utilisé comme arme Accomplices Not Allies et la plupart des appels à la solidarité radicale contre les mouvements même qu’il prétend soutenir. Ils sont littéralement les gens même qu’Accomplices Not Allies décrit et critique. Nous en avons fait l’expérience dans nos propres luttes et nous en avons été témoin avec le mouvement Black Lives Matter, nous avons été l’auteur de la provocation d’origine pour désigner expressément ce fait. À moins que ce que nous disons maintenant ne soit encore déformé par ces agents pathogènes appelés ‘Alliés’, ou sous d’autres déguisements, nous voulons être clairs, nous soutenons sans équivoque Black Lives Matter dans sa rébellion militante contre la suprématie blanche et la violence d’état. La solidarité des communautés BIPOC [Noirs, Autochtones, Gens de Couleur] est essentielle pour notre lutte collective vers la libération totale. Cependant, la plupart des déclarations de ‘complicité’ (comme certains entrepreneurs du mouvement l’appellent regrettablement) sont des interprétations de l’article d’origine qui en réalité le détourne au profit de la cooptation et de la position contre-insurrectionnelle au service de la continuation absolue du colonialisme, du génocide et de l’esclavage. Dans un monde où les faits de nos vies quotidiennes sont matériellement abjects et visiblement allant de soi, il n’y a rien à interpréter, il n’y a pas d’histoire, pas besoin de suites, c’est ce que nous vivons.

Si vous ne défiez ni n’ébranlez le pouvoir par des actions qui brisent les liens, les lois et l’ordre social qui sont notre condition permanente de génocide colonial, vous n’êtes pas NOTRE complice. Quoique vous soyez certainement le complice de quelqu’un.

Cependant, notre pouvoir est avec le peuple, nos ancêtres et nos terres sacrées.

Nous vous invitons à lire le texte original, à déterminer votre position, à vous impliquer et à agir dans la lutte anticoloniale.

Article original en anglais:
https://www.indigenousaction.org/accomplices-not-allies-abolishing-the-ally-industrial-complex/

Traduction – approximative:
https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=2339

 


Par Indigenous Action
7 novembre 2020
Traduction Christine Prat

Biden a remplacé Trump.

Pendant que certains célébraient une forme « moins dangereuse » de violence coloniale, nous nous sommes préparés à ce que la guerre reprenne. Ce n’est pas seulement que Trump ait mis les bouchées doubles en matière de nationalisme autoritaire suprématiste blanc (c.à.c. le fascisme) et ait presque accompli la continuation de son héritage explicitement violent, ce n’est pas seulement que les colonisateurs libéraux se soient tout juste hissés avec les ongles jusqu’à la victoire. C’est qu’au bout du compte, Trump et Biden sont deux faces de la même médaille. Nous allons à nouveau être soumis à la ferveur politique bruyante d’après l’élection, jusqu’à ce que la marée libérale se retire et que nous nous retrouvions confrontés à la même violence écologique et sociale qu’avant.

Le gouvernement Obama-Biden a été responsable de la déportation de plus de gens qu’aucun autre régime des Etats-Unis dans l’histoire. Entre 2009 et 2015, Obama-Biden ont déporté de force plus de 2,5 millions de gens, ce qui constitue plus que la somme de toutes les déportations sous tous les autres présidents du XXème siècle. Les communautés Tohono O’odham et Hia Ced O’odham ont subi une forte militarisation et ont été coupées par la frontière coloniale US/Mexique. Des villages entiers ont été déplacés et des sites sacrés profanés dans les nombreuses communautés Autochtones occupées de la frontière. Ça a été consolidé par le « mur frontière » de Trump, mais la militarisation de la frontière et l’occupation coloniale des terres Autochtones continuera, que les Etats-Unis soient sous contrôle Républicain ou Démocrate. Les colonisateurs sont unis dans leur croyance et leurs pratiques du colonialisme. Le régime Obama-Biden n’a pas apporté de répit à ceux qui ont été bombardés et attaqués par des drones, ce qui, en Afghanistan, signifiaient 90% du temps, l’assassinat d’innocents. Nous ne pouvons rien célébrer en sachant qu’avec Biden (ou n’importe qui d’autre), l’impérialisme des États-Unis et leur guerre sans fin contre les gens de couleur partout dans le monde, continuera.

Biden s’est lui-même taillé l’image d’un restaurateur d’une « normalité » dans laquelle nous sommes tués, agressés, disparus, bombardés, pollués, incarcérés, réduits à la pauvreté, et profanés. Un retour à la normalité néolibérale est un retour à la mort pour les Autochtones, les Noirs et les Basanés partout dans le monde.

Il y a un discours sur le moindre mal et une diatribe sur un espoir quelque part là-dedans, mais ces thèmes ont été gravés dans notre chair sous les coups, au point que notre peau a perdu la faculté de cicatriser. C’est comme si nos corps étaient la terre profanée à chaque pas de notre agresseur. Dans le cas de la politique électorale, le cycle n’est pas mis en question, l’agression non plus. Seule la mesure dans laquelle le voile couvre les blessures compte. Il ne s’agit pas de voir l’agression, c’est voir ses effets qui fait bouger la zone de confort jusqu’au bord de l’inquiétude.

Nous avons refusé la domination, le contrôle et l’exploitation de ces terres par les forces coloniales depuis 1492. Être ingouvernables signifie que nous ne faisons pas allégeance à l’autorité coloniale, ni ne dépendons de leurs systèmes pour notre survie, notre identité, notre appartenance, ou notre bien-être.

Face au COVID-19 et à un fascisme plus visiblement déclaré, nous célébrons les expressions puissantes d’une action directe sans médiation et les interventions contre le capitalisme, la suprématie blanche, l’hétéro-patriarcat, et l’état policier colonial. Des puissants soulèvements de Black Lives Matter, au renversement de statues racistes, des zones autonomes aux milliers de projets d’aide mutuelle dans toute l’île de la Tortue, qui fournissent les provisions nécessaires et du soutient, nos communautés ont entrepris des actions directes et construit une infrastructure alternative pour des générations, afin que nous ne soyons pas dépendants de l’état ni des compagnies privées.

Nous nous efforçons d’organiser et d’intervenir le plus directement possible au niveau des causes primaires qui maintiennent des ordres sociaux oppressifs, et nous travaillons à construire et soutenir de façon créative des alternatives fondées sur l’aide mutuelle, la dignité, et l’autodétermination collective au-delà du capitalisme. Nous sommes ingouvernables et devons rendre impossible pour le système colonial, de gouverner sur des terres volées et occupées. Construisez, soutenez et faites proliférer les organisations autonomes, et remplissez votre rôle dans ces luttes.

16 choses que vous pouvez faire pour être ingouvernables :

  1. Créez un groupe d’affinité.

Un groupe d’activité est un petit groupe de 5 à 20 personnes qui travaillent ensemble de manière autonome à des actions directes ou d’autres projets. Des groupes d’affinité sont généralement formés de gens qui partagent la même vision et se rejoignent pour que quelque chose soit fait. Si vous avez déjà un groupe d’affinité, liez-le à d’autres et regroupez-vous !

  1. Augmentez vos compétences.

Briser les liens avec le capitalisme et les appareils coloniaux demande que nous apprenions à faire les choses pour nous-mêmes, au-delà d’acheter, vendre, travailler ou demander à l’état de nous aider. De la défense collective au jardinage, la construction de bicyclettes, la non-scolarisation et prendre soin les uns des autres – nous pouvons apprendre et partager des compétences. Nous pouvons changer notre façon de valoriser les compétences et démanteler les hiérarchies de classes et de capacités.

  1. Etablissez et pratiquez une bonne culture de la sécurité.

La culture de la sécurité est nécessaire pour survivre à la répression d’état. Nous pouvons empêcher beaucoup d’infiltration et de désinformation en améliorant nos façons de communiquer et de nous mouvoir dans le conflit. Nous pouvons rester droits et transparents sans sacrifier notre sécurité.

  1. Pratiquez une justice transformatrice et réparatrice.

Des communautés fortes rendent la police et les prisons obsolètes. Nous pouvons changer notre culture pour prévenir la violence et les agressions. Nous pouvons construire nos capacités à affronter et résoudre les conflits. Nous pouvons renforcer nos liens et éliminer ce qu’il y a de toxique dans nos relations afin que le mal n’ait pas d’espace pour se développer dans nos communautés.

  1. Aide mutuelle.

Démarrez un groupe d’aide mutuelle et apportez le soutient nécessaire à ceux qui sont dans le besoin. Organiser l’aide mutuelle peut assurer que nos communautés ne soient pas dépendantes de firmes privées ni de l’état. Transférez votre utilisation de ressources à des choses que vous pouvez cultiver et faire, ou vous procurer auprès d’autres en résistance. Construisez des réseaux d’aide et de ressources au-delà du capitalisme.

  1. Défense mutuelle.

De l’entrainement à l’usage des armes aux tactiques de rues, en passant par les interventions de passants et d’équipes de sécurité, nous devons avoir les capacités et les ressources pour défendre nos communautés d’attaques fascistes contre notre peuple, les êtres non-humains et les terres.

  1. Construisez et entretenez une infrastructure de conflit.

Une infrastructure de conflit est toute structure que nous organisons, qui nous aide à être plus efficaces dans nos combats. C’est une infrastructure qui va au-delà de procurer une prise de conscience et des services, mais construit notre capacité à mener une véritable résistance. Des jardins communautaires et des fermes coordonnées collectivement aux infoshops et aux médias et communications indépendants.

  1. Ouvrez des squats pour les SDF.

Un loyer est un vol. La propriété privée est de la violence coloniale contre le territoire. Abolissez les loyers et la propriété privée. Ramatriez les terres à leurs gardiens d’origine. Créez des espaces pour vivre au-delà des propriétaires.

  1. Défendre et restaurer les terres ancestrales.

Parce que #landback signifie mettre fin à l’occupation coloniale et restaurer la gestion Autochtone de nos terres ancestrales. Régénérez nos relations sacrées, et tout ce que ça implique spirituellement et matériellement, avec nos territoires d’origine. Libérez le sacré.

  1. Réparations.

Emparez-vous de tout ce qui a été volé aux Peuples Noirs et Autochtones et libérez-le. Une redistribution radicale est nécessaire.

  1. Supprimez tout ce qui est de la merde.

Intervenez dans une infrastructure critique aux points où le capitalisme et le colonialisme sont les plus vulnérables. Emparez-vous des rues, des usines, des ports, des sites temporaires de fracturation, des oléoducs, des centrales électriques, détruisez les frontières, soyez intelligents et créatifs ! C’est aussi un moyen efficace de viser ces industries qui perpétuent le changement climatique.

  1. Soyez furieusement intersectionnels.

Vu que nous n’acceptons pas de trainer ces vieilles conduites de merde avec nous. Merde aux anti-afro, merde à l’orientalisme, merde à l’islamophobie, merde à la transphobie, merde à l’hétéro-patriarcat, merde à la suprématie blanche, merde à l’impérialisme, merde à l’élitisme, merde à la hiérarchie, merde au racisme, merde à la citoyenneté, merde aux privilèges, merde à tout ce qui est merdique !

  1. Mettez en pratique le Soi Radical & les Soins Collectifs

Pour rester dangereux pour le pouvoir, nous devons prendre soin de nous-mêmes et de chacun.

Apprenez les déclics communs et comment communiquer sans se faire entuber. Apprenez à communiquer vos besoins, vos limites, et vos manques efficacement et de manière non-toxique – souvenez-vous que pour les gens dans la lutte et la résistance, c’est très dur d’accéder aux ressources de soins mentaux et spirituels. Le travail dans un mouvement peut être insoutenable pour ceux qui ont eu beaucoup d’expérience de politique de colons et de déclencheurs de violence – trouvez des moyens de communiquer et négociez des normes et des limites de groupe satisfaisant aux besoins des gens, s’ils sont raisonnables. Sachez identifier des formes de communication toxiques et apprenez ou créez des façons de les démanteler et communiquez dans des formes plus saines et moins dommageables. Soyez honnêtes sur vos limites et prenez soin de vous et de chacun. L’état capitaliste colonial christianisé nous a appris à ne jamais nous reposer ou guérir. Rejetez toutes les tentatives de forcer les gens à aller au-delà de leurs limites. Le soin de soi radical nous met en sécurité et nous rend invulnérables quand nous nous engageons de façon cohérente dans l’agitation de la gouvernabilité par l’état.

  1. Rendez tout accessible à tous.

Rejetez la hiérarchie des capacités et l’objectivisation de nos corps et de nos vies, établissez des réseaux de soins communautaires avec des gens équipés pour fournir de l’aide d’urgence et prêts à soutenir tout un éventail de besoins. Défiez l’élitisme dans votre langage, dans la façon de nous organiser, et dans la façon dont nous nous estimons les uns les autres. Nous sommes tous suffisants.

  1. Abolissez la Culture du Viol.

Etudiez la culture du viol et comment elle est liée à la profanation de terres sacrées. Transformez votre culture et vos pratiques de flirt, d’humour, de relations, de sexualité, de consentement, de boums, de travail du sexe, et de jeu pour abolir la culture du viol. Tenez les mactivistes, les violeurs, les agresseurs, les opportunistes et les canailles pour responsables. Mettez le consentement et les relations saines au centre de tout ce que nous faisons partout.

  1. Répandez la joie radicale et militante.

Nous pouvons foutre la merde en dansant, en chantant, en faisant la fête, en riant, en jouant, en admirant, en ayant des conversations profondes, en racontant des histoires, en faisant de l’art, en faisant l’amour, en faisant de la magie, en étant brillant, en étant grandiose, et en nous amusant.

Ajoutez des moyens d’être ingouvernable importants pour vous en adressant des commentaires à Indigenous Action.

Un poster réalisé par Indigenous Action Media, pour lutter contre l’alcoolisme chez les Autochtones.

Par Indigenous Action
Septembre 2020

NOTRE CULTURE EST PLUS FORTE QUE LEUR POISON

L’alcool est une arme économique et politique utilisée par les colonisateurs pour manipuler, contrôler et anéantir les Peuples Autochtones. Par des actes racistes déshumanisants, beaucoup des nôtres sont devenus un stéréotype haï par la société colonialiste de peuplement. Cette déshumanisation permet à la violence perpétrée contre nous et le territoire de devenir une pratique acceptée. C’est aussi une violence que certains des nôtres internalisent et redirigent contre eux-mêmes, leurs familles et leurs communautés. Nous encourageons à limiter ces dommages et cherchons à briser la stigmatisation sociale en politisant la discussion autour de la sobriété. En nous efforçant de maintenir nos vies indépendantes de l’influence des poisons du colonisateur, nous célébrons le caractère sacré de la sobriété et honorons nos ancêtres. Brisez le cercle pour les générations futures. Un Autochtone sobre est un Autochtone dangereux.

Au lieu de faire de dons à des organisations à énormes budgets et d’acheter aveuglément à des capitalistes Autochtones, pourquoi ne pas fournir de soutien à ces projets et personnes Autochtones pleins de ressources et qui font un travail énorme avec très peu de soutien financier ? Voilà une occasion de participer et d’étendre ces efforts nécessaires au-delà du #givingtuesday.

Certains de ces projets ou de ces personnes ne sont pas explicitement anticapitaliste, mais nous savons que souvent, ce qu’ils font vient de leur poche et qu’ils donnent toujours beaucoup plus que ce qu’ils ne reçoivent ou que la reconnaissance qu’ils obtiennent.

R.I.S.E. SURVIE ET EMANCIPATION AUTOCHTONES RADICALES

R.I.S.E. est une initiative Autochtone destinée à porter les voix d’Autochtones Queer, Trans, à Deux Esprits [Homosexuels] et de communautés matriarcales. R.I.S.E. est une présence collective d’ancêtres Autochtones. R.I.S.E. est une résistance collective créée et dirigée par des Autochtones.

Dons/paypal : burymyart@gmail.com

KÉ’ INFOSHOP

Infoshop anticoloniale, anti hétéropatriarcale et anticapitaliste, située à Window Rock, Arizona, capitale de la Nation Diné/Navajo. Elle fonctionne avec le féminisme Autochtone comme principe et guide. Ké’ infoshop est un collectif Diné uni pour libérer nihi k’ei/nos proches.

Dons : www.Keinfoshop.org/donate

MAMMA JULZ

MAMA Julz (Julie Richards, Oglala Lakota) est une protectrice de l’eau de Alliance des Mères Contre la Meth[adone]. MAMA Julz travaille avec passion en première ligne pour protéger les terres sacrées, l’eau et sa communauté.

Paypal: julzzzzrich@gmail.com

DINÉ NO NUKES LEONA MORGAN

Résistance Autochtone au colonialisme nucléaire dans la Nation Diné/Navajo et au-delà.

Avec des projets comme Radiation Monitoring Project [projet de contrôle de la radioactivité]. Haul NO! [Contre le transport de matériaux radioactifs] et Nuclear Issues Study Group [Groupe d’Etude des Problèmes Nucléaires], Leona travaille sans relâche pour essayer de garantir un avenir sans nucléaire.

www.dinenonukes.org

Dons : www.paypal.me/l30n4

COLLECTIF O’ODHAM CONTRE LA FRONTIERE

Des O’odham qui agissent et résistent contre la militarisation de la frontière et la construction du Mur frontière sur leurs terres sacrées.

Dons :  www.paypal.me/antibordercollective

REPRENDRE L’ILE DE LA TORTUE [reclaim Turtle Island] LAKOTSIRAREH AMANDA

Utilisant les médias et l’action directe, Amanda est une force de la Résistance Autochtone au capitalisme de pillage des ressources.

Dons/Paypal : reclaimturtleisland@gmail.com

WARRIOR PUBLICATIONS

Warrior Publications est publié dans le territoire occupé de la Côte Salish (Vancouver, KKKanada). Son but est de promouvoir la culture guerrière, l’esprit combattant et les mouvements de résistance.

Dons/Paypal : zig_zag48@hotmail.com

TÁALA HOOGHAN INFOSHOP

Une infoshop Autochtone radicale et un centre de ressources pour l’action directe, situé à Kinłani/Flagstaff, Arizona. Durant tout l’hiver, ils s’organisent pour empêcher les SDF Autochtones de geler. Ils ont désespérément besoin de fonds.

Révélation : c’est un projet avec lequel nous travaillons beaucoup et soutenons par les ventes de notre boutique à www.indigenousaction.org.

Dons : www.paypal.me/indigenousaction

SAKEJ WARD

Sakej est un guerrier Mi’kmaq de la communauté d’Esgenoopetitj (Première Nation Burnt Church, Nouveau Brunswick). Il organise des ateliers de survie et des entrainements de guerrier dans toute l’Île de la Tortue.

Dons : Prendre contact sur Facebook www.facebook.com/sakej.ward

LOUISE BENALLY

Louise est Diné de Big Mountain, une région de Black Mesa où elle a résisté au déplacement forcé et au colonialisme de pillage des ressources pratiquement toute sa vie.

Dons : Prendre contact sur Facebook www.facebook.com/louise.benally.94

 

Nous serions heureux d’allonger cette liste, alors n’hésitez pas à nous contacter par mail à indigenousaction@gmail.com pour nous signaler des associations Autochtones.

www.indigenousaction.org

 

QUE LES PONTS QUE NOUS BRULONS ECLAIRENT NOTRE ROUTE

Par Indigenous Action Media
30 décembre 2018
Traduction Christine Prat

 

Que les ponts que nous brûlons…

“Que les ponts que je brûle éclairent ma route” est une affirmation populaire contre les compromis avec ceux qui veulent nous baiser, c’est notre offrande de carburant aux feux de l'”art de la résistance”. Nous ne voyons aucune utilité à naviguer prudemment selon la géographie de la respectabilité politique et du mouvement vers une fausse destination d'”unité”. Peindre en rouge ou blanchir la construction de ponts du capitalisme et du colonialisme par les complexes à but non lucratif ou l’industrie des alliances ne fait qu’acculturer notre domination.

Nous ne désirons pas réformer et prolonger ce système fondé sur notre destruction.

Un peu de division est nécessaire à nos calculs de la physique de la libération.

En commençant une nouvelle année (selon les conventions coloniales), nous voyons bien que les voies de nos communautés et de Notre Mère la Terre sont attaquées: de l’escalade des attaques xénophobes, la violence hétéro-patriarcale, la profanation des sites sacrés, des incarcérations massives et de la violence d’état à la déportation forcée, et bien d’autres formes d’usurpations extrêmes. Nous célébrons tout acte farouche et revendiqué, même infime ou “symbolique”, de résistance radicale et fanatique. Nous sentons l’odeur de la sauge et de l’essence qui brûlent.

Pour ceux qui partagent notre passion profonde et intense de la libération totale, que les ponts que nous brûlons éclairent la route.

 

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