FRONTIÈRE U.S./MEXIQUE : CE QUE NE DISENT PAS LES RAPPORTS DES U.S.A. ET DES NATIONS UNIES.

Destruction de cactus Saguaro, photo Laiken Jordahl

Par Brenda Norrell
Censored News
Avec une interview d’Ofelia Rivas
11 septembre 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Deux nouveaux rapports sont sortis : L’un est un rapport des Etats-Unis sur la destruction et la violation de lois pendant la construction du mur-frontière pendant la période Trump. Le nouveau rapport émane du Bureau de Responsabilité du Gouvernement, qui prétend être indépendant.

L’autre rapport, destiné au Conseil des Droits Humains des Nations Unies, est celui du Mécanisme d’Experts des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones, sur la militarisation qui frappe les Peuples Autochtones. Le rapport final contient des témoignages et des récits de luttes forts – mais il laisse de côté certaines grandes tragédies et un témoignage venu du cœur.

Ofelia Rivas, photo Jason Jaacks

Ofelia Rivas, Tohono O’odham et fondatrice de Voix O’odham contre le Mur, a passé sa vie à la frontière, impliquée dans la lutte pour les droits humains et combattant la militarisation de la frontière.

Ofelia a réagi aux deux nouveaux rapports et parlé du meurtre de son ami d’enfance et membre de la même communauté, Raymond Mattia, tué par la Patrouille des Frontières le 18 mai 2023. Raymond a reçu neuf balles sur le seuil de sa maison, à Ali-Jegk, dans la Nation Tohono O’odham.

Ofelia dit « Le monde O’odham existe depuis des temps immémoriaux, il existait avec des frontières connues des tribus voisines. Quand ces frontières étaient violées par une agression, les O’odham réagissaient d’une manière rapide et concise de guerriers toujours prêts. »

« Aujourd’hui, notre monde est dirigé par un gouvernement étranger, corrompu et lâche. Ce gouvernement permet à des militaires des Etats-Unis armés et non contrôlés, de tuer et d’attaquer physiquement et par racisme les O’odham sur leurs terres anciennes. »

« Quand Raymond Mattia s’est conformé à leurs exigences pleines de sacrilèges, il a quand même été tué, comme on peut le voir sur les caméras de la Patrouille des Frontières. »

« On trouve des femmes jetées sur les routes de la réserve pour être écrasées par les camions de la Patrouille des Frontières. Les nombreuses routes non contrôlées et non autorisées qui traversent les terres en tous sens, sont pleines de tombes non indiquées, de victimes des forces militaires des Etats-Unis, connues sous les noms de patrouille des frontières, agents des douanes, des milices et des forces spéciales.

« Les Etats-Unis d’Amérique refusent de reconnaitre des violations des Droits Humains à l’intérieur des Etats-Unis » dit Ofelia, parlant de la réaction des Etats-Unis à son témoignage devant la Commission Interaméricaine sur les Droits Humains, en 2019, en Jamaïque.

« Alors que le monde avait suivi Standing Rock et beaucoup d’autres attaques contre des défenseurs Autochtones, les représentants officiels des Etats-Unis déclaraient à la Commission Interaméricaine sur les Droits de l’Homme « La commission n’a pas d’autorité et nous ne nous y conformerons pas » dit Ofelia.

Ofelia a aussi décrit la surveillance constante des O’odham vivant dans la Nation Tohono O’odham.

« 24 heures par jour, 7 jours par semaine, 365 jours par an, nous sommes sous surveillance – reconnaissance faciale, fichage du caractère et enregistrement de l’iris à la clinique d’ophtalmologie du Service de Santé Indien. »

Ofelia a aussi parlé de la surveillance constante par des tours d’espionnage fixes, construite par la compagnie Israélienne d’armements Elbit Systems. Ces 11 tours dans la Nation Tohono O’odham fournissent des images en direct à la Patrouille des Frontières U.S.

« Les tours d’espionnage ont envahi le territoire sans que les gens soient complètement informés de leur but. Les 23 années à venir d’informations vont effacer nos terres et notre culture. »

Le rapport du Conseil des Nations Unies sur les Droits Humains est rempli de mots volés par des universitaires.

Ofelia dit « Tous les mots viennent directement de défenseurs qui ont donné leur vie ou résistent toujours avec les vrais gens. Les gens qui ont voyagé pendant des jours pour arriver à des communautés isolées pour être sur le terrain et faire des offrandes. »

« Les cœurs ne sont pas sur le sol. Aucun prétendu Autochtone ou professeur de supercherie ou producteur de livres de communauté fermée, ni aucun voleur de mots ne peut nous prendre notre force. »

« Les parents défendent vos mots et vos propres expériences au cours de cette vie. Que les imposteurs retournent à leurs vies d’avidité emballées dans du plastique, et exploitent leur propre illusion délirante. »

Ofelia a aussi parlé les méfaits des médias sociaux.

« Tous les géants des médias sociaux vont contrôler nos pensées et nos actions, et faire d’un peuple pacifique un vide méconnaissable agressif et vulgaire dépourvu d’existence humaine » dit Ofelia.

Ofelia a décrit le racket des ONG bataillant pour obtenir des dons des Nations Unies.

« Pendant ce temps, les imposteurs d’apparence méconnaissable remplissent les halls populaires des Nations Unies et les scènes de Genève pour discuter impunément de problèmes Autochtones afin d’obtenir leur prochaine rémunération d’auteurs pour récupérer cet argent Indien » dit Ofelia à Censored News ce jour.

Ofelia expliqua comment l’argent coulait à flots, pour la militarisation de la frontière et pour les associations à but non-lucratif qui s’emparent de la lutte des gens authentiques pour leur argent non-lucratif.

« Les récents rapports sont là pour justifier leur présence continuelle et encore plus de milliards des citoyens Américains pour la frontière, pour continuer à violer et tuer des humains, avec la bénédiction du gouvernement des Etats-Unis. »

« Il y a d’autres rapports émanant d’ONG pour justifier leur revendication catégorique des mots et du travail de la base… »

Ofelia décrivit les imposteurs et les faux chefs.

« Quand des imposteurs oublient de quelle tribu ils sont d’un jour à l’autre, ce devrait être évident pour les gens authentiques. Ou peut-être quand une tribu obscure, maintenant peu commune, voit le nombre de ses membres s’accroitre, c’est évident pour les gens authentiques » dit Ofelia.

« Spécialement quand un clown, prétendant être un quelconque chef, a reçu cent mille dollars d’une ONG, pour des raisons douteuses – nous voyons le vieux principe de diviser pour conquérir, quand il s’agit du territoire et de la culture. »

« Nous, les gens authentiques, devons rester forts » dit Ofelia.

Les Nouveaux Rapports des Nations Unies et des Etats-Unis Minimisent la Violence du Gouvernement des Etats-Unis

À Censored News, nous avons écouté en direct le Mécanisme d’Experts des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones à Genève, en juillet, et publié notre série en direct, avec des témoignages qui ne sont pas inclus dans le rapport final du Conseil des Nations Unies pour les Droits Humains.

Tout comme pour le rapport sur la construction du Mur Frontière, ils minimisent la profanation, la perte et les dégâts horribles.

Le rapport sur le mur frontière ne relève pas complètement le fait que les Etats-Unis violent leurs propres lois à un rythme inquiétant.

Le rapport sur la construction du mur frontière minimise l’acte horrible d’avoir fait sauter à la dynamite des sites funéraires Tohono O’odham et Apaches à Monument Hill, en Arizona. Il fait paraitre trivial la perte de sites sacrés et d’eau, si précieuse dans le désert, et laisse de côté les graves effets de la construction du mur frontière sur des espèces menacées et protégées.

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Voir aussi « 16ème Session du Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones », traduction française de l’article de Censored News.

Par Indigenous Action Media
25 mai 2023
Traduction Christine Prat

Raymond Mattia, de la Nation Tohono O’odham, a été exécuté par des agents de la patrouille des frontières US le 18 mai dernier, chez lui. Il a reçu 38 coups de feu.

Un rassemblement pacifique, pour soutenir toutes les victimes d’actions violentes non contrôlées de la Patrouille des Frontières et d’autres administrations, se tiendra à la Station de la Patrouille des Frontière de Why, Arizona, et à Tucson, ce samedi, 27 mai 2023, de 10h à midi.

Pour plus d’informations, voir la traduction de l’article de Censored News.

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Déclaration de la famille de Mattia Raymond :

Nous avons essayé de trouver la force d’écrire cette déclaration. Cette tragédie cause tant de chagrin à cause de la façon dont c’est arrivé. Les droits de Raymond ont été violés par les autorités auxquelles nous faisons confiance pour protéger notre Nation. Des membres de la famille, présents près de la scène de crime, ont été témoins d’actions inappropriées et non professionnelles de la part des services. Des proches sont restés dans l’angoisse, ne sachant pas dans quel état était Raymond jusqu’à ce qu’on leur dise, des heures plus tard, qu’il était décédé. Raymond est resté devant sa maison pendant sept heures avant qu’un légiste arrive de Tucson.

À nos yeux et dans nos cœurs, nous pensons que Raymond a été confronté à une force excessive et mortelle qui a pris sa vie. Il était père, frère, oncle, ami et engagé pour la communauté. Raymond luttait toujours pour ce qui était bien et il continuera de lutter, même après sa mort. Ce n’est pas un incident isolé, ça devrait faire prendre conscience de l’oppression sous laquelle notre peuple vit.

Nous tenons à remercier ceux d’entre vous, si nombreux, pour vos condoléances et votre soutien. Un ‘GoFundMe’ sera bientôt disponible pour financer les frais de justice.

Pour soutenir, contacter : justiceforraymattia@gmail.com

Ali Jegk ne figure sur aucune carte. Ça se trouve juste à côté de la frontière, à l’ouest de la Nation Tohono O’odham, près de Menagers Dam:

Indigenous Action Media
8 mai 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Indigenous Action a récemment soutenu @abolition.yumacounty (sur Instagram), à la frontière « US-Mexique ». C’est une équipe de radicaux et queer qui fournissent de l’aide essentielle aux Autochtones et autres demandeurs d’asyle qui sont retenus sans rien d’autre que ce qu’ils ont emmené au cours de leur marche de milliers de kilomètres. Ils offrent aussi un soutien confidentiel aux problèmes de grossesse. S’il vous plait, $$$outenez-les. Venmo : @ycabolition, Cash App : @YumaCountyAbolition.

Alors que le ‘Titre 42’ expire le 11 mai, (c’est une politique xénophobe qui donnait au gouvernement le pouvoir d’expulser rapidement tout migrant, sans lui donner une chance de présenter son cas pour avoir passé la frontière illégalement, même comme demandeur d’asyle), Biden n’a même pas essayé d’entreprendre la réforme de l’immigration qu’il avait promise pendant sa campagne, « Je peux à peine imaginer ce que c’est de voir quelqu’un de votre famille expulsé. Pour moi, il s’agit surtout de la famille. Du début à la fin. Cela n’arrivera pas sous mon gouvernement. L’idée qu’on ne peut même pas demander l’asyle sur le sol Américain ! Quand cela s’est-il produit ? Trump. C’est mal. »

Cette politique relève tout à fait du pouvoir de Biden, et pourtant, IL NE L’A PAS FAIT. Il a eu 2 ans pour préparer l’expiration du ‘Titre 42’ et pour introduire une nouvelle politique dont il prétendait « qu’elle offrirait l’espoir et la sécurité aux réfugiés. »

Ce qu’on voit maintenant à la frontière, c’est la haine. Les refuges et centres de détention sont pleins ou presque. Des centaines de personnes sont refoulées tous les jours. Rien que le mois dernier, un incendie dans un centre de détention a tué 40 personnes.

En 2022, plus de 890 migrants sont morts en traversant la frontière, et ce sont seulement les décès qui ont été recensés. Pour un point de vue plus large, depuis 2021, 13480 cas de meurtre, torture, kidnapping, viol et autres attaques violentes contre des migrants ont été rapportés, et des demandeurs d’asyle bloqués ou expulsés vers le Mexique selon le ‘Titre 42’. C’est maintenant qu’il faut prendre position contre la xénophobie. Soyons libres de circuler et d’exprimer notre rage partout où nous voulons !

Vivre Sous Surveillance, par Ofelia Rivas, O’odham
Publié par Censored News
Le 6 juin 2022
Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

En tant que protectrice des terres, je refuse de continuer avec mon cœur écrasé sur le sol. Cette vie dure maintenant 24 heures, 7 jours et tous les 365 jours du calendrier occidental, sous la surveillance en temps réel de la vidéo de la tour d’Elbit System.

Quand je vais tôt le matin à mon jardin de graines O’odham, pendant les heures calmes, les réglages automatiques brisent le silence quand la caméra de surveillance suit mes mouvements dans ma cour.

Le dérangement suivant vient des camions de la Patrouille des Frontières qui roulent très vite sur le bitume érodé.

Un camion passe près de la clôture est de ma cour et l’autre prend une autre route pour passer par le côté sud de ma clôture.

C’est tout à fait évident – il y a aussi des détecteurs de mouvement à l’intérieur ou le long de la clôture, pour déclencher non seulement la surveillance visuelle en temps réel, mais aussi activer les détecteurs de mouvement.

L’image visuelle des terres sacrées O’odham est changée pour toujours, d’une terre pleine d’herbes naturelles, de plantes médicinales, de vie sauvage et de collines et de montagnes intactes, en un véritable carnage de l’environnement écologique humain, dans le sud-ouest du Désert de Sonora.

Cette terre a fourni depuis des milliers d’années des ressources naturelles, des plantes comestibles sauvages et du gibier, dans une région à la signification culturelle immense, et maintenant, elle est en crise. La terre est devenue stérile et érodée par des routes illégales, les sommets des collines et des montagnes ont été arrachés pour y mettre des caméras de surveillance non-autorisées, et l’habitat animal et la vie des plantes ont été détruits par l’irresponsabilité de la patrouille des frontières, lâchée sur les terres sans surveillance quand elle joue avec les jouets de guerre de son gouvernement.

Les terres sont envahies par des militaires étrangers, avec leur équipement militaire et leur idéologie de guerre, qui attaquent la terre et les gens. Maintenant, ça fait un an, sur les 25, de construction de la technologie de surveillance permanente d’Elbit, dans notre communauté, et ça s’est produit après les objections du District.

Quels fonds ont été empochés par le Conseil Gouvernant de la Nation Tohono O’odham pour approuver ce projet – les membres de notre communauté attendent encore cette information privilégiée.

Il n’y a toujours pas de réponse à notre question : « Pourquoi les Terres, les Gens et la Culture (identifiés par 3 courtes phrases) sont-ils qualifiés d’ ‘Impact sans importance’, dans l’Évaluation Environnementale et le Rapport Final. »

Qui a effectivement lu l’original en 2006 – plus de 360 pages – de la proposition sur la sécurité de la frontière, créée sous Bill Clinton, en tant que Commandant en Chef ?

La frontière internationale sépare des communautés et des familles entre deux pays, ce qui impacte les ressources en nourriture, l’héritage culturel et les modes de vie. En 1853, la frontière physique était faite de troncs de mesquites et de fil barbelé, pour que le bétail reste de son côté de la frontière.

En 2002, le gouvernement de G.W. Bush a créé le Bureau de Sécurité Intérieure. Tous les présidents des Etats-Unis, depuis 2002, ont dépensé des milliards pour sécuriser la frontière avec de la surveillance en temps réel, des caméras portables et des détecteurs, et des centaines de militaires de la patrouille des frontières.

Les militaires U.S. ont continué à violer les terres O’odham, restreindre la mobilité et violer les droits humains et O’odham des premiers habitants de ces terres.

Toute assistance, comme la fourniture de nourriture et autres produits nécessaires aux familles se trouvant dans des zones à accès réglementé ou isolées, dans les terres O’odham du sud, est limitée et met en danger les communautés O’odham traditionnelles.

Postscriptum : vendredi 2 juin 2022, à 18h53, j’ai essayé d’appeler mon frère, mais n’ai pas pu faire un appel local. À 20h27, j’ai fait savoir à la Police Nationale Tohono O’odham qu’un hélicoptère volant à basse altitude, faisait de la poussière près de la maison depuis 25 minutes.

C’est une tactique utilisée par la patrouille des frontières contre les immigrants à pied, ils les attaquent en volant en rase-motte pour produire tellement de poussière que ça immobilise les gens. J’étais assise dehors pour profiter de la soirée fraiche avec une tasse de café. J’ai remarqué l’hélicoptère aller et venir le long de la frontière. Quand je me suis levée pour mieux voir, l’hélicoptère à tout de suite volé vers ma maison, puis a tourné continuellement autour ma maison d’une seule pièce, et soulevé tant de poussière que je me suis mise à tousser tout en essayant de protéger mes yeux.

Je suis rentrée, il y avait autant de poussière à l’intérieur. Je suis sortie pour essayer de faire une vidéo, mais mon téléphone ne marchait pas.

L’hélicoptère continuait de tourner et braquait un projecteur sur moi, tout ce que j’entendais, c’était les hélices.

L’hélicoptère est reparti aussi vite qu’il était venu. Il a été demandé à la police locale de contrôler si j’allais bien, mais ils ne m’ont pas appelée et ne sont pas venus pour faire un rapport. J’ai estimé les dommages le jour suivant, je tousse toujours et le vent causé par l’hélicoptère a fait des dégâts dans mon jardin, le maïs était haut et en pleine santé, maintenant il a été soufflé par le vent et des feuilles et des épis sont cassés.

Article et photos ©Ofelia Rivas. Aucun passage ne peut être utilisé sans permission écrite. Ceci inclut l’utilisation dans des médias, des films, des livres, des dissertations ou tout autre but.

Par No More Deaths
Publié par Censored News
Le 6 mai 2022
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Traduction française Christine Prat, CSIA-Nitassinan

TUCSON, Arizona – Intitulé 42 : Le Président Biden a déclaré son intention de supprimer l’Intitulé 42 le 23 mai 2022. L’Intitulé 42 constitue une politique nuisible et raciste, invoquée par l’administration Trump, qui a empêché des migrants et des demandeurs d’asyle d’entrer aux Etats-Unis au cours des deux années passées. Cependant, les projets de supprimer l’Intitulé 42 sont retenus par les tribunaux. Au moins 1,2 million d’expulsions selon l’Intitulé 42 ont été effectuées depuis l’investiture de Joe Biden.

Human Rights First a identifié 10250 enlèvements et autres attaques contre des gens empêchés d’entrer aux Etats-Unis et/ou expulsés au Mexique. Un point que nous avons souligné au cours de chaque gouvernement est que les Démocrates et les Républicains sont tout autant coupables et complices de ce système anti-immigrants.

Yuma, Arizona : L’intitulé 42 a constamment créé des conditions dangereuses pour les migrants dans les zones frontière. Par exemple, des migrants et des demandeurs d’asyle à Yuma, ont été bloqués par la Patrouille des Frontières pendant des mois. No More Deaths, ainsi que Abolition Yuma County et Border Kindness, apportent toujours de l’aide, comme ils peuvent.

Sécurité à la Frontière : Ceci nous amène au statut actuel du mur-frontière. Ce gouvernement a promis d’arrêter la construction d’un mur physique à la frontière. Ce à quoi ils s’occupent maintenant est un mur « intelligent » qui est encore plus invasif qu’un mur physique. Un mur virtuel signifie plus de haute technologie qui ne rendra pas seulement le voyage d’un migrant encore plus dangereux, mais affecte aussi les résidents de toutes les villes-frontière à proximité.

Nous avons vu les effets de ce que les points de contrôle à la frontière et d’autres technologies ont fait à des petites villes comme Arivaca, en Arizona, où la vie quotidienne est interrompue par un abus de pouvoir évident de la Patrouille des Frontières.

Ce ne sont que quelques-uns des aspects de la migration. Nous apprécions de former une communauté avec vous tous, et les organisations alliées dans les zones-frontière. Si vous voulez vous engager sous forme digitale, visitez Mijente, qui mène plusieurs campagnes pour la justice migratoire. Suivez-nous sur Facebook, Twitter et Instagram pour d’autres appels à l’action.

Solidairement et avec une profonde gratitude,

La communauté No More Deaths / No Más Muertes


Esta semana queremos compartir algunas actualizaciones sobre los principales problemas que afectan actualmente a los inmigrantes. Sólo podemos arañar la superficie, pero esperamos despertar la curiosidad por estos temas.
Título 42: El presidente Biden ha declarado su intención de poner fin al Título 42 el 23 de mayo de 2022. El Título 42 es una política dañina y racista invocada por la administración Trump que ha impedido a los migrantes y solicitantes de asilo entrar en los Estados Unidos durante los últimos dos años. Sin embargo, los planes para poner fin al Título 42 están siendo frenados en los tribunales. Al menos 1,2 millones de expulsiones del Título 42 se han producido desde la toma de posesión de Joe Biden. Human Rights First ha realizado un seguimiento de 10.250 secuestros y otros ataques contra personas a las que se les ha impedido la entrada en Estados Unidos y/o han sido expulsadas a México. Un punto que hemos enfatizado a lo largo de cada administración es que tanto demócratas como republicanos son culpables y cómplices de un sistema antinmigrante.

Yuma, Arizona: El Título 42 ha creado sistemáticamente condiciones peligrosas para los migrantes en las zonas fronterizas. Por ejemplo, los migrantes y los solicitantes de asilo en Yuma han estado varados por la Patrulla Fronteriza durante meses. No More Deaths, junto con Abolition Yuma County y Border Kindness, seguimos ofreciendo apoyo a Yuma en todo lo que podemos. Lea más sobre lo que está sucediendo en Yuma aquí.
Seguridad fronteriza: Esto nos lleva al estado actual del muro fronterizo. Esta administración prometió detener toda la construcción de un muro fronterizo físico. Lo que ahora han prometido es un muro fronterizo “inteligente” que es incluso más invasivo que un muro físico. Un muro virtual significa más dispositivos de alta tecnología que no sólo harán que el viaje de un migrante sea aún más peligroso, sino que también afectará a los residentes de cualquier ciudad fronteriza cercana a él. Hemos visto los efectos de lo que las paradas en los puntos de control fronterizos y otras tecnologías han hecho a pequeños pueblos como Arivaca, Arizona, donde la vida cotidiana se ve interrumpida por un claro abuso de poder de la Patrulla Fronteriza.

Éstas son sólo algunas de las muchas facetas que conlleva la migración. Apreciamos estar en comunidad con todos ustedes, así como con nuestras organizaciones aliadas en las tierras fronterizas. Si quieres involucrarte con algún activismo digital, por favor visita Mijente, que tiene varias campañas orientadas a la justicia migratoria. Asegúrate de seguirnos en Facebook, Twitter e Instagram para más llamadas a la acción.

En solidaridad y profunda gratitud,

La comunidad No More Deaths/ No Más Muertes

No More Deaths
P.O. Box 40782
Tucson, AZ 85717


Par Indigenous Action Media
22 janvier 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Une décision de justice historique, en faveur de la liberté religieuse des Autochtones, constitue un précédent juridique important pour les Autochtones protecteurs de la terre et de l’eau.
Le même jour, à Ajo, en Arizona, deux autres protecteurs accusés d’action en association contre la militarisation des terres O’odham, qui avaient été attaqués avec du gaz poivre et des balles en caoutchouc au cours de la Journée des Peuples Autochtones 2020, ont été condamnés à des amendes et des travaux d’intérêt publique.

Tucson, Arizona – Le 19 janvier 2022, Amber Ortega, Hia Ced O’odham et Tohono O’odham, protectrice de la terre et de l’eau, et membre du Collectif O’odham Anti-Frontière, a été jugée non-coupable pour ses actions pour arrêter la construction du mur à A’al Vappia/Quitobaquito Springs, un site sacré pour les peuples Hia Ced O’odham et Tohono O’odham, le 9 septembre 2020.

La source A’al Vappia/Quitobaquito, une des rares sources d’eau du désert pour beaucoup d’espèces en danger dans un rayon de 65 km, se trouve dans le Monument National des Cactus Tuyau d’orgue, exactement sur la frontière US/Mexique. Tandis qu’un défenseur du territoire occupait un bulldozer, ils ont déclaré : « Vous n’avez pas la permission d’être ici, c’est en Territoire O’odham. C’est une zone sacrée. » La construction du mur à la frontière a gravement drainé les faibles quantités d’eau souterraine de la région, dramatiquement réduit la source, et empêché les animaux du côté mexicain d’accéder à la seule source d’eau à moins de 65 km.

Le lieu est sacré pour les O’odham depuis des temps immémoriaux et c’est un site ou Mlle Ortega et d’autres membres de la communauté Hia Ced O’odham ont, tout près, des sites funéraires et des liens familiaux proches. Amber Ortega et Nellie Jo David, toutes deux Hia Ced et Tohono O’odham et membres du Collectif O’odham Anti-Frontière, ont été appelées spirituellement à se servir de leurs corps pour bloquer la construction du mur à la Source, par leurs croyances religieuses selon O’odham Him:dag (religion, tradition et culture), pour protéger leurs sites sacrés et leur mode de culture.

Impact Historique du Verdict :

Amber Ortega était représentée par l’avocate Amy Knight, qui avait déjà représenté avec succès l’activiste de No More Deaths, Scott Warren, en utilisant l’argument similaire de liberté religieuse pour le travail humanitaire avec les migrants qui traversent la frontière en territoire O’odham. Amber Ortega et Nellie Jo David ont affirmé devant la Cour, qu’elles agissaient comme le O’odham Him:dag (religion, tradition et culture) en entreprenant une action directe pour protéger de la destruction causée par la construction du mur-frontière raciste, le site sacré d’A’al Vappia/Quitobaquito Springs, dans le Hia Ced O’odham jewed (pays des O’odham), près de Ajo, en Arizona. Elles avaient prié pour la terre et l’eau, chanté des chants spirituels, et mis leurs corps devant les machines de mort.

Toutes deux ont affirmé que la Loi sur la Restauration de la Liberté Religieuse [Religious Freedom Restoration Act] protégeait leurs actions de la criminalisation, un argument qui a eu plus de succès pour les religions occidentales, mais n’a pas souvent été accepté par les tribunaux des Etats-Unis pour les religions des Peuples Autochtones, qui sont liées au lieu et exigent la protection et la conservation des sites sacrés. La [loi] RFRA a été critiquée pour ses origines comme instrument créé au bénéfice de la Droite Chrétienne conservatrice et il est souvent demandé si son application se fait au détriment des autres communautés religieuses. Cette décision est une victoire pour les Peuples Autochtones, elle ouvre des possibilités historiques de défense légale pour d’autres protecteurs Autochtones de la terre et de l’Eau.

La RFRA peut être utilisée aussi bien dans les affaires civiles que dans les affaires criminelles, mais elle a le plus souvent été utilisée par les Autochtones dans des affaires civiles, dans lesquelles la loi a été vidée de son sens et est rarement autorisée comme défense par des Autochtones, comme dans l’affaire Navajo Nation vs. USFS [Service des Forêts]. Ms. David avait accepté un accord sur le plaidoyer en juin 2021, à cause du stress, dû à un harcèlement inhabituel, dont souffraient les deux femmes O’odham de la part de la justice. Mais dans l’affaire de Melle Ortega, l’avocate Amy Knight a pu plaider avec succès qu’il y avait un précédent d’application de la RFRA à des affaires criminelles, ce qui fait passer la charge de preuve de l’accusé au gouvernement. La Magistrate du gouvernement, la Juge Leslie A. Bowman était d’accord.

La Juge Bowman a jugé que le gouvernement fédéral avait imposé un « fardeau substantiel » à l’exercice de sa foi religieuse à A. Ortega, en fermant l’accès à la route frontalière qui passe juste au sud des Sources Quitobaquito – une zone centrale pour les pratiques spirituelles des Hia Ced O’odham. Ce fut un inversement de la décision précédente de la Juge Bowman, le 18 novembre 2021, dans laquelle elle jugeait que la RFRA ne pouvait pas être utilisée comme défense et rejetait le témoignage expert de l’Ancienne Lorraine Eiler, une Hia Ced et Tohono O’odham dirigeante culturelle, également ex-membre du Conseil Législatif de la Nation Tohono O’odham. Dans sa décision du 18 novembre, la Juge Bowman avait rejeté le témoignage de L. Eiler et jugé que A. Ortega ne pouvait pas prouver que le gouvernement avait nuit à sa liberté d’exercer sa religion.

  1. Knight a été appelée comme nouvelle avocate de A. Ortega après la décision du 18 novembre 2021, et déposé une motion demandant la révision de la décision, et présenté de nouvelles preuves pour l’utilisation de la RFRA à l’audience du 19 janvier. La nouvelle décision de la Juge Bowman trouve que : « A la lumière de cette nouvelle preuve, les poursuites contre Ortega imposaient bien un fardeau substantiel sur l’exercice de sa religion ». La Juge Bowman jugea aussi que le gouvernement n’avait pas d’intérêt majeur à arrêter et poursuivre Ortega et que le gouvernement n’avait pas réussi à employer « les moyens les moins restrictifs » pour empêcher Ortega de bloquer la construction. Sur cette base, A. Ortega a été jugée non-coupable des accusations portées contre elle.

Cette victoire n’est pas seulement celle d’Amber Ortega, c’est une victoire bien plus large pour tous les peuples O’odham et le Him:dag O’odham. La victoire est spécialement importante pour les Hia Ced O’odham, qui actuellement ne sont pas reconnus au niveau fédéral par les Etats-Unis. Mais la décision est aussi une victoire majeure et historique pour la liberté religieuse des Autochtones et les protecteurs Autochtones de la terre et de l’eau. La décision Bowman pourrait fournir de nouvelles possibilités de défense pour les protecteurs Autochtones de la terre et de l’eau qui entreprennent des actions directes pour protéger leurs sites sacrés et leur connexion spirituelle aux lieux historiques.

« Ça signifie tellement plus que pour les gens présents ici, ça signifie quelque chose pour l’avenir » dit Amber Ortega. « Cela signifie que ceux qui étaient exclus des tribunaux fédéraux au cours de l’histoire sont toujours vivants, nous sommes actifs et nous nous battons. Nous avons une voix, nous avons une famille, nous avons une tribu. »

« Ce n’est que le début, pour notre peuple, de continuer à se rassembler sur des sujets dont nous avons été exclus » dit-elle.

Le Contexte de l’Affaire :

Le 9 septembre 2020, A. Ortega et N.J. David ont entrepris une action directe et organisé une cérémonie de prière pour bloquer la construction du mur-frontière qui menaçait A’al Vappia/Quitobaquito Springs, dans le jeved (territoire ancestral) des Hia Ced O’odham, près de Ajo, Arizona. Elles ont été arrêtées et accusées de deux infractions mineures, « Interférer avec une fonction fédérale » et « violation d’un ordre de bouclage. » Normalement, ces accusations mineures impliquent une contravention, pas une arrestation. Mais, en une démarche extrêmement rare, le gouvernement arrêta les protectrices O’odham sans le notifier à la Nation Tohono O’odham. A. Ortega et N. David, bien que citoyennes des Etats-Unis et membres recrutés de la Nation Tohono O’odham, ont été emmenées à Core Civic’s, une prison privée, faisant des bénéfices, à Florence, en Arizona – alors un point chaud où le Covid 19 faisait des ravages – où elles furent humiliées, déshabillées pour être fouillées, n’ont pas eu accès au téléphone, ni aux avocats, ni à des masques protégeant du coronavirus, ni au minimum d’hygiène personnelle. Elles ont aussi dû endurer des températures au-dessous de 0, l’hostilité de gardiens et la privation de sommeil. Puis elles ont subi pendant plus d’un an le harcèlement du gouvernement, entre autres des contrôles constants pour la drogue, des menaces d’être à nouveau arrêtées ou placées en institution, et des restrictions de voyage sévères, entre autres ne pas être autorisées à assister à certaines cérémonies spirituelles Autochtones. A cause de ce harcèlement, N.J. David accepta, en juin 2021, un accord de plaidoyer qui impliquait une période de probation et une amende. Cependant, A. Ortega continua à demander justice pour le traitement extrême et inhabituel qu’elles avaient dû subir, pour avoir organisé une cérémonie spirituelle pour protéger leur site sacré de la destruction par le mur-frontière raciste.

Malgré la décision victorieuse d’hier, nous continuons à dénoncer le gouvernement colonial pour mettre en cage des Amérindiennes protectrices d’un site sacré, dans des prisons privées pour immigrants, tout comme nous dénonçons leurs profits, l’incarcération et la torture des migrants qui traversent le jewed O’odham (terres ancestrales des O’odham). Nos luttes Autochtones sont interconnectées avec celles des migrants et des réfugiés, par la résistance au racisme, au colonialisme et à l’impérialisme. Nous dénonçons la violence coloniale contre les femmes Autochtones. Nous dénonçons l’occupation militaire et la destruction pour le mur-frontière de la terre et l’eau sacrées.

Verdict à Ajo, Arizona, pour des Protecteurs de la Terre Violemment Attaqués par le Gouvernement au cours de la Journée des Peuples Autochtones 2020

Ajo, Arizona – La victoire, dans l’affaire de Mlle Ortega, tout en étant une cause majeure de célébration, n’a pas manqué de nous rappeler la violence d’état et la répression contre des peuples Autochtones et des protecteurs de la terre et de l’eau. A Ajo, Arizona, le même jour où le verdict a été prononcé pour Mlle Ortega, deux autres protecteurs de la terre et de l’eau étaient condamnés à des amendes et des travaux d’intérêt publique, pour leur participation, le 12 octobre 2020, à une cérémonie spirituelle et à un travail d’information du public sur les impacts de la violence à la frontière sur les O’odham, cérémonie au cours de laquelle ils furent attaqués par les forces de l’état.

Nous dénonçons la constante répression d’état contre des victimes de la violence d’état (des attaques avec des balles en caoutchouc), contre des Autochtones et leurs alliés au cours de la Journée des Peuples Autochtones. Nous trouvons la décision du tribunal de poursuivre les deux personnes les plus sérieusement blessées au cours de l’attaque, pendant de la cérémonie de la Journée des peuples Autochtones, raciste, offensante et extrêmement inquiétante.

Le Contexte de l’Affaire :

Le 12 octobre 2020, alors que le Gouverneur d’Arizona proclamait la Journée des Peuples Autochtones, un groupe d’environ 30 protecteurs de la terre et l’eau O’odham et leurs alliés, ont tenu une cérémonie spirituelle à un point de contrôle de la Patrouille des Frontières, sur l’autoroute 85, en terres O’odham non-cédées, pour prier pour leurs sites sacrés et les tombes démolis par le mur-frontière raciste. La Patrouille des Frontières, les policiers de l’état et le Service de Sécurité Publique attaquèrent avec du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, touchant au moins un O’odham en train de prier à la poitrine avec des balles, et arrêtant douze personnes. Dix d’entre elles virent leurs accusations finalement abandonnées, mais les deux personnes les plus sérieusement blessées furent poursuivies par l’état et condamnées à des amendes et des travaux d’utilité publique.

La cérémonie de prière était suivie par des familles O’odham de toutes les nations O’odham (Hia Ced O’odham, Tohono O’odham et Akimel O’odham), y compris des enfants. La cérémonie marquait la Journée des Peuples Autochtones, alors que les O’odham étaient toujours confrontés à la violence de la militarisation de la frontière, entre autres les sévices de la Patrouille des Frontières contre les communautés O’odham. Les O’odham chantèrent des chants traditionnels, prièrent, et essayèrent de discuter de la Loi sur la Liberté de Religion (1978) – qui décriminalisait les religions Autochtones et ouvrait la voie vers la protection de sites spirituels sacrés – avec des membres de la Patrouille des Frontières, des Policiers de l’Etat d’Arizona, et du Service de Sécurité Publique présents pour les instruire sur le contexte des protections religieuses Autochtones.

La Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona réagirent par de la violence, pour interrompre la cérémonie de prière des Autochtones. La Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité d’Arizona ordonnèrent aux enfants et aux gens de santé fragile, qui observaient la cérémonie de leurs véhicules (à cause du Covid 19), de descendre, puis les gazèrent. La Patrouille des Frontière, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona saisirent des enfants qui avaient été dans des véhicules et les enlevèrent à leurs parents – retirer des enfants à leurs parents pour avoir pratiqué leur religion est une violation évidente de la Loi sur la Liberté de Religion et la Loi sur le Bien-être de l’Enfant Indien.

Après avoir gazé la cérémonie et arraché des enfants à leurs parents, la Patrouille des Frontières, les Policiers de l’Etat et le Service de Sécurité Publique d’Arizona avancèrent sur la foule à la cérémonie en tirant sur les O’odham en prière avec des balles en caoutchouc, touchant au moins un homme en pleine poitrine.

« C’est oscène et offensant pour nous que des gouvernants locaux et de l’état aillent célébrer la Journée des Peuples Autochtones, alors que le gouvernement fédéral fait sauter nos sites sacrés, vole nos enfants, occupe militairement nos communautés et tire sur des Amérindiens en prière pour protéger notre terre et nos ancêtres de profanation. Ils veulent s’approprier nos cultures, mais ils ne veulent pas que nous pratiquions nos religions ou protégions nos terres » dit une O’odham présente à l’action.

DÉMOLISSEZ LE MUR-FRONTIÈRE – RESTAUREZ LES SOURCES QUITOBAQUITO

Les peuples O’odham et les écologistes exigent que le mur-frontière qui impacte Monument Hill et Quitobaquito Springs soient retiré et la terre remise dans sa condition d’origine ainsi que l’habitat Autochtone. Les sources, l’une des rares sources d’eau dans le Désert de Sonora, sont situées dans ce que les colons appellent le Monument National des Cactus Tuyau d’Orgue, sur la soi-disant frontière US/Mexique. Quitobaquito a fourni de l’eau aux O’odham et à toutes les formes de vie depuis des temps immémoriaux. Les niveaux d’eau, à Quitobaquito, ont baissé de 30% depuis 2020, étant donné que les sous-traitants ont tiré de grandes quantités d’eau souterraine pour mélanger le béton pour le mur et aplanir les pistes non-goudronnées. Près de 400 000 litres d’eau par jour étaient utilisés pour construire des segments du mur-frontière. Pour chaque mile – 1,6 km – près de 2 millions de litres d’eau étaient utilisés. La construction du mur est la continuation des dégâts culturels et environnementaux irréversibles constatés dans la destruction de sites sacrés, divisant les O’odham entre les soi-disant Etats-Unis et Mexique, et a violemment perturbé l’écosystème du désert. Les ‘camps masculins’ pour les travailleurs construisant le mur, ont été une source majeure de propagation du Covid 19 aux communautés O’odham vulnérables, durant la pandémie. Nous tenons les partisans de la construction du mur raciste pour responsables de la mort de O’odham du Covid 19, contracté par la propagation de la maladie causée par les ‘camps masculins’ des constructeurs du mur-frontière. Plus de décès d’Autochtones, plus de murs racistes sur des terres Autochtones.

Partagez, faites connaitre ou contactez-nous pour faire des dons :

www.facebook.com/AntiBorderCollective/
Instagram : @OodhamAntiBorder, @DefendOodhamJewed
www.oodhamantiborder.org , www.defendoodhamjewed.org

Sur les associations :

O’odham Anti Border Collective est un collectif de base de membres et descendants des tribus Akimel O’odham, Tohono O’odham et Hia Ced O’odham, engagés pour l’unification de tous les peuples O’odham, la régénération du O’odham himdag (traditions, spiritualité, langue et culture), et la protection du jewed (terres ancestrales) O’odham par le démantèlement des frontières coloniales.

Defend O’odham Jewed est un mouvement de base dirigé par une O’odham u’uwi (femme), et une campagne d’action directe pour protéger les terres ancestrales sacrées des O’odham de la profanation et de la violence.

*Jewed (quelquefois orthographié jeved) signifie terre natale, là où on est chez soi, en langue O’odham.

 

Le 25 août 2021, le CSIA-Nitassinan avait organisé un évènement spécial autour des Peuples Autochtones, dans le cadre de l’Université d’Eté des Mouvements Sociaux. Ofelia Rivas, Tohono O’odham qui lutte depuis des années contre le mur à la frontière U.S./Mexique, était invitée, mais a dû renoncer au voyage, à cause du taux encore élevé de Covid en France. Elle a participé par vidéo-conférence.

Ofelia Rivas
25 août 2021
Transcription et traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Je viens de la terre des O’odham. Je suis une défenseuse, une survivante, après 500 ans d’occupation de ma terre d’origine, qui était alors L’Île de la Tortue. Je vais dire quelques mots dans ma langue [elle parle dans sa langue]. Merci aux ancêtres qui nous ont accordé le temps et permis d’apprécier votre invitation. Un jour nous visiterons votre pays.

Pour commencer, O’odham signifie ‘les gens’, Tohono signifie ‘désert’. Ainsi, étant du désert, nous sommes appelés ‘gens du désert’. Nos territoires étaient vastes, dans cette région, mais ils ont été occupés par la République du Mexique, puis par les Etats-Unis d’Amérique. C’était des territoires O’odham depuis l’origine de notre peuple. Et cette occupation a beaucoup d’impacts, sur ce que notre peuple endure. Nous avons été déplacés sur nos terres, des étrangers sont venus et ont chassé nos familles. Cela tend à déconnecter nos familles et nos cultures.

Mais aussi, maintenant, des politiques d’immigration ont déplacé et fait obstacle à notre culture même, et à nos vies le long de cette frontière internationale. 120 km de frontière U.S./Mexique sont adjacents, des deux côtés de la frontière, aux terres O’odham. Nous avons des terrains traditionnels pour des cérémonies et pour des visites de communautés. Tout cela a été frappé, non seulement par la formation militaire U.S. appelée Patrouille des Frontières, mais maintenant il y a diverses parties qui ont créé toutes sortes de types de mur, pour essayer de stopper l’immigration, des lois sur l’immigration particulières à cette partie des terres. Ainsi, la question de l’immigration est devenue un obstacle pour les gens. Nous sommes le peuple d’origine du territoire, mais nous sommes violemment attaqués, nous sommes arrêtés, nous sommes détenus, nous sommes déportés, et ce sont justement ces questions d’immigration qui nous frappent.

Maintenant, avec la construction de murs spécifiques, ces tours appelées tours fixes intégrées, construites par une compagnie Israélienne appelée Elbit Systems, violent nos propriétés culturelles. Nous sommes sous surveillance 24 heures par jour, 7 jours sur 7, dans notre communauté. Une de ces tours est juste au-dessus de notre communauté, nous n’avons pas de vie privée pour continuer à mener, en particulier nos cérémonies qui sont restreintes, ou juste d’autres activités de notre communauté. Nous continuons à rester liés avec les autres et à informer le grand public de ce que ces migrations, ces migrations pour les droits humains, se produisent depuis des centaines d’années, et nous résistons toujours, et nous défendons nos modes de vie dans cette région.

La « Voix O’odham Contre le Mur » a débuté quand la Patrouille des Frontières a arrêté des Anciens et leur a demandé de produire des documents pour prouver qui ils étaient. Alors, ces Anciens ont ri, parce qu’ils ne comprenaient pas l’anglais, ils ne comprenaient pas quels documents on leur demandait. Ça a ouvert beaucoup de discussions sur qui nous sommes en tant que peuple Autochtone, et en tant que peuple O’odham, et comment nos droits sont continuellement démantelés, de toutes sortes de manières. Quand le mur à la frontière internationale a été planifié, ils n’ont pas inclus les O’odham. Mais les lois de protection, les lois de protection des Etats-Unis, telles que les lois sur les restes humains, les sites culturels, les lois de protection de l’eau et de l’air, toutes ont été violées pour construire ce mur, pour empêcher nos gens de traverser la frontière. Nous continuons à résister et à nous battre.

Je voulais aussi mentionner que nous avons un rapport publié aujourd’hui, sur Elbit Systems, un rapport sur les violations de nos droits humains et culturels. Vous pouvez le trouver sur notre site, et envoyer des lettres sur les droits des O’odham.

J’aimerais vraiment parler plus longtemps, mais j’aimerais aussi entendre ce que disent les autres peuples. Donc, je suis ici par solidarité avec les Yoeme [Yaqui], qui ont perdu beaucoup de guerriers cette année, je suis ici comme alliée des Zapatistes, mes camarades, je suis ici avec tous les défenseurs du territoire, de l’eau et de Notre Mère la Terre. Merci.

Une Unité Tactique de la Patrouille des Frontières U.S. casse des vitres, terrorise des migrants recevant des soins dans une chaleur extrême et s’empare de douze migrants au cours d’un second raid cauchemardesque

Par No More Deaths
Censored News
7 octobre 2020
Traduction Christine Prat

Le 5 octobre, après le coucher du soleil, la Patrouille des Frontières U.S. est entrée dans le poste d’aide humanitaire de No More Deaths, avec un mandat fédéral, pour un second raid nocturne en deux mois. Des bénévoles ont été retenus pendant 3 heures, tandis que 12 personnes recevant des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau, et un abri par une température de 40°, étaient appréhendées.

Dans une démonstration de force massive, la Patrouille des Frontières, accompagnée par l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières (BORTAC), est descendue sur le camp avec un char d’assaut, des véhicules tout terrain, un hélicoptère et de nombreux véhicules de police et véhicules banalisés. Des agents armés de fusils d’assaut ont pourchassé et terrorisé ceux qui recevaient des soins, pendant que l’hélicoptère volait bas au-dessus d’eux, faisant voltiger de la poussière et des débris, rendant presque impossible de voir. La Patrouille des Frontières a cassé des vitres, enfoncé des portes et détruit l’infrastructure essentielle et les fournitures du camp. Ceci après avoir surveillé le camp et patrouillé sur tout son périmètre, créant un environnement hostile et angoissant pour ceux qui recevaient des soins, depuis tard dans la nuit du samedi 3 octobre.

Depuis le raid du 31 juillet dernier, la Patrouille des Frontières a refusé à de multiples occasions de rencontrer des bénévoles pour discuter d’accords passés précédemment, qui garantissaient le droit de fournir de l’aide humanitaire. Le chef du secteur de Tucson a envoyé à des représentants de No More Deaths une lettre officielle confirmant ce refus.

La surveillance et le harcèlement continuels du Camp Byrd par la Patrouille des Frontières empêchent les patients de recevoir des soins essentiels. Cette criminalisation de l’aide humanitaire et médicale que nous fournissons n’est qu’un prolongement des politiques mortelles de ce service. La Patrouille des Frontières détient des gens dans des lieus non-sécurisés voire mortels, où les soins médicaux sont négligés et les violations des droits humains largement documentées. Et maintenant, le COVID-19 se répand rapidement dans tout le système de détention de l’ICE, particulièrement ici, en Arizona.

Paige Corich-Klein, un bénévole présent lors du raid de la nuit dernière, disait ceci, à propos du raid précédent, fin juillet : « Une fois de plus, la Patrouille des Frontières concentre ses moyens pour entraver l’aide humanitaire pendant la période de l’année la plus mortelle pour les gens qui traversent la frontière. Des gens meurent dans le désert à cause de la politique de fermeture de la frontière, et maintenant la Patrouille des Frontières veut empêcher les gens d’accéder à une assistance pouvant leur sauver la vie. Nous voyons cela comme une violation claire du droit humanitaire international. »

Depuis 2004, le Camp Byrd a été un lieu où les gens qui traversent l’aride Désert de Sonora peuvent trouver de la nourriture, de l’eau, des soins médicaux et du repos. Le Camp Byrd a toujours fonctionné ouvertement et dans la transparence et fourni de l’aide humanitaire selon les protocoles de la Croix Rouge. No More Deaths affirme le droit de tous, quelque soit leur nationalité, de donner et recevoir de l’aide humanitaire. Nos bénévoles sont spécialement instruits de respecter notre autonomie, en donnant des soins, comme pratique standard dans le champ médical, et de n’appeler le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Nous continuerons d’être une présence dans le désert aussi longtemps que les politiques de la Patrouille des Frontières continueront à créer une crise de mort et de disparitions.

Nous vous remercions – vous, nos soutiens dans tout le pays et à travers le monde – pour votre compassion et votre solidarité ininterrompues avec nous et les migrants où qu’ils soient.

Dans un esprit communautaire,

No More Deaths/No Más Muertes

Voir aussi, vidéo de 2017 sur le travail de No More Deaths, sous-titrée en français:

Par No More Deaths
Sur Censored News
1er août 2020
Traduction Christine Prat

Arivaca, Arizona – La Patrouille des Frontières des Etats-Unis a attaqué un poste d’aide humanitaire, et arrêté et détenu plus de 30 personnes qui recevaient des soins médicaux, de la nourriture, de l’eau et un abri, par une température d’environ 40°. Au cours d’une démonstration de force colossale, la Patrouille des Frontières – avec l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières, récemment déployée à Portland, dans l’Oregon – a fait une descente dans le camp avec un blindé, trois SUV, deux hélicoptères et des dizaines de véhicules identifiés et banalisés.

Pour son raid contre notre camp d’aide humanitaire, la nuit dernière, la Patrouille des Frontières avait un mandat, mais a refusé de le montrer en entrant. Le mandat spécifiait la saisie de tous les téléphones portables et des documents papier, une tentative évidente de supprimer toute information sur leurs actions, et les agents ne portaient pas de masques. Pendant deux heures, dans le noir, ils ont détenu et pourchassé des gens qui recevaient des soins, un agent de la Patrouille des Frontières filmant la scène. Le jour précédent, des agents avaient pénétré dans le camp sans mandat et avaient détenu une personne qui recevait des soins. Puis la Patrouille a mis en place une surveillance de 24 heures autour du périmètre, décourageant quiconque d’entrer dans le camp pour demander de l’aide.

L’attaque de style militaire de la nuit dernière contre le poste d’aide est un exemple flagrant du système mortel de la Patrouille des Frontière destiné à perturber l’aide humanitaire. Beaucoup de bénévoles de No More Deaths travaillent comme Techniciens Médicaux d’Urgence : du personnel paramédical, des infirmières et des médecins. Les bénévoles sont formés pour respecter l’autonomie des individus qui reçoivent des soins – selon la pratique normale dans le domaine médical, ils n’appellent le 911 et la Patrouille des Frontières qu’avec le consentement du patient. Toutes les personnes dans le camp avaient été évaluées médicalement, étaient dans un état stable et recevaient des soins constants.

La première détention et la surveillance du camp ont été mis en place tout juste 24 heures après que No More Deaths ait publié des emails d’une requête d’informations selon la Loi sur la Liberté d’Information, qui révélaient le rôle de la BORTAC [l’Unité Tactique de la Patrouille des Frontières] et du Syndicat de la Patrouille des Frontières, dans une attaque de 2017 contre le même poste d’aide.

Cette précédente attaque contre le même camp en 2017, s’est produite avant l’arrestation du Docteur Scott Warren, en janvier 2018, pour avoir fourni de l’aide humanitaire à deux individus. Warren avait été arrêté seulement quelques heures avant que No More Deaths ne publie un rapport détaillé sur la perturbation de l’aide humanitaire par la Patrouille des Frontières et une vidéo, devenue virale*, montrant des agents détruisant des tonneaux d’eau. Le message est clair : dénoncez les exactions de la Patrouille des Frontières et attendez-vous à des représailles.

« Hier, la Patrouille des Frontières a nuit à plus de trente personnes de façons irréparables. Quotidiennement, ceux qui migrent à travers le désert d’Arizona sont poursuivis, terrorisés, détenus et déportés » dit le Docteur Scott Warren, « la nuit dernière, nous avons été témoins de ces tactiques employées contre des gens qui cherchaient de l’aide médicale et des secours au poste d’aide de No More Deaths. Comme toujours, quand l’aide humanitaire dans les régions frontalières est visée, ce sont ceux qui ont besoin de soins qui sont confrontés le plus à l’escalade de la violence. »

No More Deaths / No Más Muertes s’engage totalement à continuer son travail d’aide à tous ceux qui voyagent à travers les régions frontalières et sont en danger de souffrance et de mort. L’aide humanitaire n’est pas un crime.

Nous continuerons à vous tenir informés de futurs développements ou d’appels à l’action. Merci encore d’être avec nous en ce temps difficile.

Si vous pouvez soutenir notre travail financièrement, vous pouvez donner ici.

Dans la solidarité,

La communauté No More Deaths / No Más Muertes

Pour rester informés sur les évènements dans notre camp, suivez-nous sur Twitter, Facebook ou Instagram et diffusez l’information dans vos communautés, svp.

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La vidéo citée dans l’article:

Par Brenda Norrell
Censored News
Publié le 10 mai 2020
Traduction Christine Prat

Ofelia Rivas, Tohono O’odham : La Table Ronde avec des Autochtones d’Arizona était une stratégie politique malavisée et raciste pour minimiser la vérité

PHOENIX, Arizona – Ofelia Rivas, Tohono O’odham, dit que la Table Ronde Autochtone que le Président Trump a tenue avec deux des leaders des 22 Nations Autochtones d’Arizona n’a été qu’une des combines racistes scandaleuses de Trump pour minimiser la vérité.

« Il y a plus de 574 Nations Autochtones dans l’Ile de la Tortue, dont 22 en Arizona. Trump prétendant s’occuper du problème sanitaire Indien à la Table Ronde n’est qu’une de stratégie politique scandaleuse et raciste de plus pour minimiser systématiquement la réalité des faits » dit Ofelia Rivas à Censored News.

« Toutes les Nations Autochtones sont gravement touchées par la pandémie. Mais mettre un mini-pansement sur un système de santé manquant déjà terriblement de fonds, ajouté à des centaines d’années de gestion déplorable, ne fait que le mettre au grand jour, en vision panoramique. »

« Le fait qu’il n’y ait eu que deux représentants pour les 22 Nations d’Arizona est une autre combine scandaleuse de Trump pour minimiser la vérité. »

Ofelia Rivas, Tohono O’odham, est la fondatrice de O’odham Voice against the Wall [Voix O’odham contre le Mur]. Elle a témoigné devant la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme, en Jamaïque, en 2019, pour dénoncer la militarisation de son territoire et des exactions des agents de la Patrouille des Frontières des Etats-Unis dans la Nation Tohono O’odham.

Ofelia a dénoncé les tours d’espionnage Israéliennes – des tours fixes – qui sont actuellement construites en territoire O’odham par la compagnie d’armements Israélienne sous-contrat, Elbit Systems, responsable de la sécurité de l’Apartheid en Palestine.

Les sites où les tours sont construites incluent un site funéraire et un site cérémoniel dans la Nation Tohono O’odham. La construction de tours doit avoir lieu dans des communautés O’odham éloignées de la frontière, dans une région où des O’odham traditionnels vivent. Les agents de la Patrouille des Frontières pourront voir les maisons des O’odham traditionnels sur leurs laptops, si cette construction/destruction continue. Déjà, des agents de la Patrouille des Frontières harcèlent des femmes et des anciens traditionnels dans ces communautés.

Le contrat pour construire les tours intégrées a été attribué par le Service de la Sécurité Intérieure sous le gouvernement Obama, et prolongé sous le gouvernement Trump. Le gouvernement élu Tohono O’odham a approuvé la construction des tours d’espionnage sur le territoire au printemps 2014, ignorant les objections des O’odham traditionnels.

Le mardi 5 mai, au cours d’une ‘Table Ronde Autochtone’, Trump a rencontré le Vice-président Navajo Myron Lizer, et son épouse Lady Dottie Lizer, et le dirigeant de la Réserve de Gila River, Stephen Lewis, Akimel O’odham.

Au cours de la ‘Table Ronde’, Trump a fait l’éloge du Mur-frontière. Aucun des dirigeants tribaux n’a objecté ni défendu les droits des Autochtones, ni parlé du fait que Monument Hill – un site funéraire O’odham – ait été dynamitée, au cours de la construction du Mur, le mois dernier. L’explosion s’est produite alors que le Président Tohono O’odham Ned Norris était à Washington pour témoigner contre la construction du mur-frontière.

Monument Hill se trouve sur le site du Monument National du Cactus Tuyau d’Orgue, sur la frontière de l’Arizona, et celle de la Nation Tohono O’odham. Actuellement, Trump a suspendu toutes les lois fédérales de protection, des sites sacrés Autochtones, des espèces menacées et de l’environnement, entre autres pour poursuivre la construction du mur-frontière dans le fragile Désert de Sonora.

Pendant la ‘Table Ronde’, ni le Vice-président Navajo Lizer, ni le dirigeant de Gila River Lewis ne se sont exprimés contre la destruction des sites sacrés Autochtones, ni celle des espèces protégées, ni pour la protection du sol, de l’eau et de l’air.

Pendant ce temps, les fonds pour les Nations Amérindiennes touchées par le coronavirus ont été retardés.

La Nation Navajo et 10 autres Nations Autochtones ont déposé plainte pour obtenir les fonds fédéraux qui leur sont alloués. La Nation Navajo a dit que la plainte visait à bloquer une combine des Etats-Unis pour envoyer les fonds prévus pour le coronavirus à des Compagnies Autochtones d’Alaska, dont les actionnaires ne sont pas tous Indiens.

Le Ministre de l’Intérieur était impliqué dans la combine, il avait été autrefois employé comme lobbyiste par les Compagnies Autochtones d’Alaska. Les Compagnies Autochtones d’Alaska détiennent des contrats du gouvernement des Etats-Unis avec ICE et des centres de détentions [pour migrants], ainsi que des contrats pour des mines et des oléoducs.

Carte d’Arizona, à l’extrême sud, le Mur et les endroits dévastés