Photo MuckRock

 

Note: MuckRock est, d’après Wikipedia, une association fondée par deux diplômés de Cornell University, pour défendre la Loi sur la Liberté d’Information.

 

DES PROMOTEURS D’APARTHEID REDUISENT LES CRITIQUES AU SILENCE, INSTALLENT DES TOURS DE SURVEILLANCE ET SONT OBSEDES PAR LA PRESENCE D’UN DRAPEAU PALESTINIEN A STANDING ROCK

Par Brenda Norrell
Censored News
20 juillet 2017
Traduction Christine Prat

 

Quarante-trois Sénateurs des Etats-Unis veulent faire un crime du boycott d’Israël et du soutien à la Palestine. Pendant ce temps, le site MuckRock révèle que les mercenaires non-autorisés de TigerSwan ont harcelé des Palestiniens dans les camps de Standing Rock. Les firmes de relations publiques engagées par Dakota Access Pipeline – et leur réseau de médias – étaient particulièrement obsédées par un drapeau Palestinien vu à Standing Rock.

Ceci arrive alors que l’entrepreneur Israélien pro-Apartheid Elbit Systems s’apprête à construire des tours de surveillance dans une zone du territoire de la Nation Tohono O’odham où se trouvent des sites funéraires O’odham.

 

Un entrepreneur Israélien s’apprête à construire des tours de surveillance sur des cimetières O’odham

Les Etats-Unis ont déjà attribué le contrat pour construire des tours d’espionnage en territoire Tohono O’odham à Elbit Systems, un entrepreneur sous contrat avec le gouvernement Israélien qui pratique l’Apartheid quotidiennement sur les frontières Palestiniennes et dans le ciel avec des drones.

Jusqu’à maintenant, le Conseil Législatif Tohono O’odham élu n’a pas soutenu le District de Gu Vo [le district de Gu Vo est une subdivision administrative de la Réserve Tohono O’odham, à la frontière Arizona/Mexique]. Gu Vo avait exigé que les Etats-Unis et Israël mettent un terme aux projets actuels de construire ces tours de surveillance en territoire Tohono O’odham, là où il y a des sites funéraires. Gu Vo a rédigé une résolution pour objecter, elle a été ignorée.

A Standing Rock, le soutien des Palestiniens était surveillé par TigerSwan, les mercenaires embauchés par Dakota Access Pipeline. Ces mercenaires extrêmement bien payés, ont été embauchés pour espionner, infiltrer et finalement, organiser une force de police militarisée contre des personnes âgées, des femmes et des enfants sans armes. TigerSwan n’avait pas la licence pour travailler dans le Dakota du Nord. Auparavant, des plaintes avaient été déposées contre le propriétaire de TigerSwan, pour violence familiale. TigerSwan, sans licence, dirigeait la sécurité de DAPL à Standing Rock, supervisant de nombreux contractuels de firmes de sécurité privées, et, à la fin, des forces de police lourdement armées, entre autres avec des véhicules militaires.

Dakota Access Pipeline s’appuyait sur les mercenaires de TigerSwan, et des firmes de relations publiques, pour faire son sale travail à Standing Rock

Le site de MuckRock relate aujourd’hui [20 juillet 2017] comment les camps des Protecteurs de l’Eau de Standing Rock étaient surveillés, et plus particulièrement, le drapeau Palestinien dans l’un des camps.

“La plaie des Relations Publiques qui travaillaient pour les guerres de Bush, ont travaillé pour discréditer le mouvement #NoDAPL comme ‘agitateurs venus de l’extérieur de l’état’, avec des liens avec la Palestine et Soros” écrivait MuckRock.

“Des emails montrent que les firmes Delve et Off the Record Strategies, apparemment contractées par l’Association Nationale des Sheriffs (NSA), ont travaillé en secret sur les points de discussion, l’influence des médias et la formation aux communications pour les forces de l’ordre s’occupant des opposants au Dakota Access mobilisés dans la Réserve Sioux de Standing Rock, à Cannon Ball, dans le Dakota du Nord” selon les reportages de MuckRock.

“Comme il a été rapporté par le Blog DeSmog, la firme DCI Group, liée au Parti Républicain [GOP], a dirigé les relations publiques de façade pour Dakota Access, via un groupe servant de devanture appelé Midwest Alliance for Infrastructure Now (MAIN). Aujourd’hui, MAIN s’est transformé en une activité nationale connue sous le nom Grow America’s Infrastructure Now (GAIN).”

Voir l’article de MuckRock.

 

 

 

 

STANDING ROCK: UNE VICTOIRE! UN JUGE CONCLUT QUE L’APPROBATION DU DAPL ETAIT ILLEGALE, MAIS L’OLEODUC CONTINUE A FONCTIONNER, ET RED FAWN FALLIS N’EST TOUJOURS PAS LIBEREE

 

Le 14 juin 2017, le Juge James Boasberg a pris une décision – dont le texte fait 91 pages – dans laquelle il dit que “La Cour reconnaît que le [Corps d’Armée des Ingénieurs] n’a pas suffisamment considéré les impacts possibles d’une fuite de pétrole sur les droits de pêche, les droits de chasse, et la justice environnementale, ni la mesure dans laquelle les effets de l’oléoduc seraient probablement controversés.” Cependant, bien que le Juge Boasberg ait noté que la présomption initiale est que les opérations devraient cesser jusqu’à ce que la Déclaration d’Impact Environnementale soit complète, il a aussi déclaré que, dans ce cas, une interruption des activités causerait des dommages inacceptables à l’entreprise accusée [il veut dire par là qu’il n’est pas question de faire perdre de l’argent aux actionnaires des grandes entreprises]. Donc, ce jugement a essentiellement pour conséquence d’obliger le Corps d’Armée des Ingénieurs à compléter le processus qui permettra de produire une ‘Déclaration d’Impact Environnemental’ (EIS), attendue pour décembre.

Cependant, cette décision a probablement joué un rôle dans le fait que beaucoup de Protecteurs arrêtés et poursuivis, ont récemment bénéficié d’un non-lieu.

D’après ‘High Plains Reader’, officiellement 761 personnes ont été arrêtées – ce sont les chiffres fournis par le Sheriff du Comté de Morton, mais le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau dit qu’en réalité 854 personnes ont été arrêtées. Jusqu’à maintenant, dans 114 cas un non-lieu a été prononcé, 11 personnes ont été déclarées coupables, 50 personnes accusées de délits mineurs ont plaidé coupable, 3 ont été acquittées.

Outre la décision du juge, le fait que beaucoup de personnes arrêtées ont été accusées, non par des représentants légaux des forces de l’ordre ou des témoins crédibles, mais par des agents infiltrés, qu’ils soient du FBI ou de la firme privée de sécurité TigerSwan, qui a agi sans autorisation légale d’opérer dans le Dakota du Nord, a aussi été décisif pour prononcer des non-lieux. Beaucoup de personnes arrêtées ont été piégées par TigerSwan ou autres infiltrés.

Récemment, le juge Daniel Hovland a accepté la libération conditionnelle de Red Fawn Fallis dans une maison à mi-chemin de l’endroit où elle est détenue. Mais Red Fawn n’est toujours pas débarrassée des accusations qui pèsent sur elle, malgré les nombreuses vidéos de son arrestation qui sont en contradiction avec l’accusation dont elle est l’objet.

Les procès des gens qui n’ont pas bénéficié de non-lieu, pourraient, d’après un de leurs avocats, aller en appel ou devant une Cour Fédérale pour ne pas avoir été jugés selon la procédure accélérée. Le même avocat estime que les autorités sont dépassées, qu’elles se rendent compte que les choses ne se passent pas comme elles voudraient, vu que très peu de gens plaident coupable [aux Etats-Unis, les gens qui plaident coupable sont quasiment assurés d’une forte diminution de leur peine, mais pour les innocents, c’est quitte-ou-double, ils peuvent être acquittés, sinon ils ont la peine maximum].

Une bonne nouvelle, mais la lutte n’est certainement pas terminée!

Christine Prat

 

 

Sources et plus d’informations (en anglais):

Site indigenous Americans:
https://www.theindigenousamericans.com/2017/07/16/victory-standing-rock-sioux-tribe-court-finds-approval-dakota-access-pipeline-violated-law/

High Plains Reader:
http://hpr1.com/index.php/feature/news/dapl-cases-dropped-by-state-in-record-numbers/

Le Guardian du 14 juin 2017:
https://www.theguardian.com/us-news/2017/jun/14/dakota-access-pipeline-environmental-study-inadequate

Forbes:
https://www.forbes.com/sites/richardepstein/2017/07/17/the-next-steps-for-judge-boasberg-in-dakota-access-let-dapl-remain-in-operation/#202f15372d6b

Voir aussi les dépêches de Reuters du 14 juin 2017.

 

 

LE MEMBRE DU CONGRES O’HALLERAN NE DEFENDRA PAS LA TERRE APACHE

Par Apache Stronghold
Publié sur Censored News
Le 18 juillet 2017
Traduction Christine Prat

 

Le jeudi 10 juin au soir, le membre du Congrès Tom O’Halleran – du District 1 de la Chambre des Représentants, qui inclut la Réserve Apache San Carlos – s’est exprimé au cours d’une réunion à la mairie de Flagstaff, où il a eu un accueil mitigé. La plus grande partie du temps a concerné son vote pour la ‘loi Kate’, un projet de loi qui augmente les peines maximums pour les immigrants sans papiers qui reviennent dans le pays illégalement après avoir été expulsés. Le public a posé des questions sur les coûts de l’incarcération de sans-papiers pour une durée plus longue (ce qui figure dans le projet de loi). Certains ont aussi fait remarquer à O’Halleran qu’il était le 5ème plus pro-Trump parmi les Démocrates de la Chambre des Représentants et que son vote le confirmait.

Il a tout de même eu le soutien du public pour son opposition à la nouvelle législation sur le service de santé. Pour ce qui est du changement climatique, O’Halleran a déclaré vouloir considérer une taxe sur le carbone. Il dit être fortement opposé à la décision de Trump d’exploiter les zones classées monuments nationaux, mais il dit qu’il ne soutiendrait pas une motion qui déferait l’échange de terres qui permet à Resolution Copper de creuser une mine sous Oak Flat. Il déclara vouloir être un arbitre dans cette situation.

Invité à donner son avis sur les réponses du membre du Congrès, Wendsler Nosie Sr. déclara: “Qu’y a-t-il à arbitrer? L’arbitrage est une forme alternative de résolution de conflit, c’est une technique de résolution des conflits en dehors des tribunaux, quand les parties s’accordent pour être liées par la décision de l’arbitrage. Resolution Copper possède des documents indiquant qu’ils détruiront Oak Flat et qu’au cours de la durée d’utilisation de la mine, Apache Leap serait aussi détruite. Les terres offertes en échange, à l’exception du ranch Audubon Research, dans le comté de Cochise, sont toutes des terres où il y a peu ou pas d’eau. O’Halleran soutien un échange de terres qui dépouille le public, autorise une compagnie minière à prendre toute l’eau de la région (d’après Resolution Copper, la zone doit être totalement asséchée avant de pouvoir exploiter la mine), qui détruira totalement Oak Flat et laissera en Arizona des déchets toxique, quand ils retourneront dans leur pays étranger. Le membre du Congrès doit être plus clair! Le besoin de faire l'”arbitre” montre qu’il ne prend pas position, même s’il dit qu’il donnera la parole aux Apaches quand il sollicitera leurs votes. Je crois qu’il viendra rencontrer la direction Tribale dans un futur proche.

Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’un acte illégal a eu lieu, quand une compagnie étrangère a été autorisée à ne pas respecter la loi américaine. Les lois qui protègent l’eau, le sol, les minéraux précieux et les Peuples Autochtones. C’est un danger pour le futur. Souvenez-vous que qui contrôle l’eau, contrôle notre Futur”.

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Un article publié le 13 juillet 2017 sur le site indianz rappelle qu’avant que le mouvement #NoDAPL n’attire toute l’attention l’été dernier, il y avait déjà un combat pour sauver Oak Flat, site sacré pour les Apaches de San Carlos. Le site est menacé par un projet de mine de cuivre, qui devrait être la plus grande d’Amérique du Nord, et se trouve sous Oak Flat. Il est fort à craindre que creuser une mine aussi vaste et en éliminer toute l’eau souterraine aurait pour conséquence de faire s’écrouler toute la zone au-dessus. Un ‘échange de terres’ très controversé a été proposé.

D’après indianz, le Ministre du Commerce Wilbur Ross aurait déclaré à Reuters qu'”une compagnie ne devrait pas avoir à risquer des millions de dollars sans savoir s’il y a une chance réelle d’obtenir l’approbation”. Ce n’est cependant pas le Ministère du Commerce qui doit accorder l’autorisation, mais le Service des Forêts des Etats-Unis, vu que des terres situées dans la Forêt Nationale de Tonto seraient données à une compagnie étrangère. Le Service des Forêts des Etats-Unis, qui dépend du Ministère de l’Agriculture, est responsable des Parcs Nationaux, et ne rechigne jamais à donner des permis de démolir à de grandes compagnies (comme vous pouvez voir dans de nombreux articles sur ce site).

L’article d’indianz cite Wendsler Nosie Sr., ancien membre du conseil tribal, qui avait écrit sur indianz en 2015 “Nous sommes pour la liberté religieuse, que les militaires US sont supposés protéger partout dans le monde.” “Mais dans leur propre loi militaire, ils ignorent la liberté religieuse, ils ignorent la protection de l’environnement, ils ignorent le rapatriement et créent de l’injustice.”

L’article d’indianz, citant Reuters, rappelle que le Service des Forêts est encore en plein processus d’Etude d’Impact Environnemental. Ceci devrait prendre des années, mais l’administration Trump va l’accélérer, “ce qui s’est passé pour le Dakota Access Pipeline, qui a été approuvé sans aucune Etude d’Impact Environnemental. Depuis, un juge fédéral a jugé que l’Etude d’Impact Environnemental est nécessaire.”

Les Apaches, en particulier le groupe Apache Stronghold – le Bastion Apache – luttent toujours. Un projet de loi – H.R.2915, intitulé Sauver Oak Flat – a été présenté par le Représentant Raul Gijalva, Démocrate, en juin 2015, mais n’a toujours pas été examiné.

Christine Prat

 

L’article d’indianz donne de nombreux liens vers des articles précédents (en anglais).
Voir de nombreux articles en français sur ce site, et la vidéo d’une interview de Wendsler Nosie Sr.

 


Manifestation contre Peabody à St-Louis, en 2016, photo Bret Gustafson

 

Peabody Coal à la 16ème place sur la liste des 100 entreprises les plus polluantes du monde

 

Par Brenda Norrell
Censored News
16 juillet 2017
Traduction Christine Prat

 

Peabody Coal est numéro 16 sur la liste des 100 entreprises les plus polluantes du monde. La Nation Navajo vient de prolonger le contrat de la centrale au charbon très polluante, qui utilise le charbon de Peabody de Black Mesa. La nécessité pour Peabody de dégager le terrain pour extraire du charbon de Black Mesa est la véritable cause de la déportation de Navajos [loi de 1974, évacuation commencée en 1987. Les habitants de Big Mountain qui ont refusé de partir sont toujours ‘illégaux’ sur leur propre terre – NdT].

D’après le Guardian, “Seulement 100 compagnies sont responsables de plus de 70% des gaz de serre émis dans le monde depuis 1988, selon une nouvelle étude.”

Le “Carbon Majors Report” – Rapport sur le Carbone des plus grandes Entreprises, un PDF du site britannique Carbon Disclosure Project (Projet de Révélation sur le Carbone) – “souligne comment un nombre relativement réduit de producteurs de carburants fossiles pourraient détenir la clé du changement global dû aux émissions de carbone,” écrit le Guardian.

L’extraction de charbon sur Black Mesa a résulté en 40 ans de malheur pour les Navajos de Black Mesa, aussi bien ceux qui ont été déportés, que ceux qui continuent de résister à la déportation. Peabody continue à empoisonner le sol et l’eau avec l’extraction de charbon de Black Mesa.

Le gouvernement de la Nation Navajo, en collusion avec les politiciens des Etats-Unis et d’Arizona, et les grandes entreprises, vient de prolonger le contrat d’une des centrales au charbon les plus polluants au monde, la Centrale Navajo, près de Page [Page, site touristique, est juste à l’extérieur de la Réserve Navajo, la centrale juste à l’intérieur – NdT], qui fournit de l’électricité au sud de l’Arizona [mais pas aux Navajos de la région qui subissent le gros de la pollution – NdT].

Voir l’article (en anglais) du Guardian sur les plus grands pollueurs du monde, avec un tableau des 100 entreprises les plus polluantes et leur part dans l’émission des gaz à effet de serre.

 

 

 

STANDING ROCK: LES PROTECTEURS DE L’EAU SONT LE FUTUR

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 13 juillet 2017
Photo Rob Wilson
Zie Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Traduction française Christine Prat

 

STANDING ROCK – Les protecteurs de l’eau et leurs camps – sont le futur.

Pourquoi? Parce que ce mouvement, conduit par des Autochtones, a résisté, sans compromis, au point où l’armée et la police militarisée ont été appelées pour les écraser.

Mais même ces forces n’ont pas été capables de casser leur esprit.

Si le monde n’avait pas été témoin, il ne fait aucun doute que la police aurait été encore plus violente envers les femmes, les enfants et les Anciens.

Une révélation devrait clarifier la question pour le monde entier. C’est arrivé par une fuite sur le site The Intercept.

Les rapports de sécurité ridicules des mercenaires de TigerSwan à Standing Rock ont servi de base à l’escalade coordonnée et massive de la police, avec tanks et armes de guerre.

Ce service de renseignements fabriqué est tout le symbole de ces actes guidés par le profit, qui aboutissent aux guerres fallacieusement initiées et justifiées par les Etats-Unis.

Ne soyez pas induits en erreur par la pause actuelle.

Standing Rock a été une graine dans un sol fertile.

La terre donne naissance à la résistance.

 

JURISPRUDENCE: DIX NOUVEAUX NON-LIEUX

 

 

Par le Water Protector Legal Collective [Collectif Légal de Protecteurs de l’Eau]
Publié le 10 juin 2017
Par Censored News
Traduction Christine Prat

 

Une grande victoire pour les Protecteurs de l’Eau, la semaine dernière: 10 poursuites concernant les arrestations du 22 octobre 2016, qui devaient passer en justice le jeudi 6 et le vendredi 7 juillet 2017, se sont terminées par des non-lieux. Les dix accusés étaient menacés d’accusation d’Infraction Criminelle et de Participation à une Emeute, et sept parmi eux étaient défendus par le Collectif Légal de Protecteurs de l’Eau (WPLC).

Toutes les poursuites résultaient des arrestations de masse qui ont eu lieu à Standing Rock le 22 octobre 2016 et sont en tout point comparables à celles qui ont été traitées le 29 juin 2017, lorsque le verdict de la Cour de District du Comté de Morton a été: non coupable.

La motion présentée par l’Assistant du Procureur du Comté de Morton Brian Grosinger dit: “Sur la base des décisions de l’audience du 29 juin 2017, et les respectant, l’état anticipe en substance que la preuve dans ces affaires est la même.” Ayant appris que le non-lieu avait été prononcé, l’avocat du WPLC Brian Fitzpatrick, dont le client était un des dix accusés, déclara: “Le Procureur de l’état, à mon avis, a agi selon son devoir éthique de prononcer un non-lieu dans tout cas où il ne peut pas donner de preuve au-delà du doute raisonnable. Toutes ces affaires sont dans cette catégorie. Je l’applaudie pour avoir fait ce qui était juste.”

Ces protecteurs de l’eau étaient parmi les nombreuses personnes qui prenaient part à une prière ou appartenaient aux groupes de soutien, le 22 octobre, quand les forces de l’ordre leur ont dit de se disperser, dans un champ à l’ouest de la nationale 1806, près des sites sacrés et du site du DAPL. Il n’y a eu aucune enquête ou constatation déterminant si ces ordres de dispersion étaient légaux. Cependant, avant que les protecteurs de l’eau puissent se retirer, ils ont été encerclés et bloqués par les forces de l’ordre, dans un champ, et arrêtés. L’avocat du WPLC, Andrea Carter, dit à propos des non-lieux, “ce qui a été déterminant pour nous, dans ces affaires, n’a pas été seulement le travail légal infatigable, mais plus fondamentalement, la force et le courage de la culture et des valeurs des peuples Autochtones, et le soutien de milliers de supporters, locaux et de tout le pays, créant de nouvelles façons de s’exprimer, en dépit de toutes les difficultés, et dans des conditions d’injustice et de traitement différent extrêmes.”

Les six premiers protecteurs de l’eau devant comparaitre, avaient été arrêtés le 27 octobre 2016, et devaient passer au tribunal le 14 juillet 2017. Le 27 octobre 2017, environs 147 des plus ou moins 400 protecteurs de l’eau, avaient été arrêtés après avoir quitté le camp, alors qu’ils étaient en train de marcher, prier et inviter à prendre conscience. La plupart des personnes arrêtées ont renoncé à une comparution devant un jury, de peur, hélas, de ne pas pouvoir avoir un procès équitable dans cette région. Il pourrait y avoir une autre comparution, et deux autres audiences finales, respectivement les 11 et 14 juillet, pour des individus qui ont aussi été arrêtés alors qu’ils priaient, le 27 octobre ou le 18 décembre.

Les protecteurs de l’eau qui ont besoin d’un avocat bénévole ou qui ont vu ou subi des préjugés ou de la discrimination de la part des officiels, à cause du fait qu’ils sont Autochtones ou des organisations politiques auxquelles ils appartiennent, sont encouragés à prendre contact avec le Collectif Légal de Protecteurs de l’Eau, pour des conseils ou pour être représentés, au 701-566-9108.

 

Contacts:
Andrea Carter, Avocat du WPLC : (701) 425-5406, andreacarter@protonmail.com
Jessica Beheler, Porte-parole, contact medias: (701) 595-1509 pr@wplegal.org

 

Le 28 juin 2017, Donald Trump a rencontré des dirigeants tribaux à la Maison Blanche. Il leur a parlé de charbon et autres énergies sales (mais lucratives). Faits alternatifs.
Ci-dessous, traduction française d’un article publié le 3 juillet sur Censored News, et vidéo officielle de la Maison Blanche, sous-titrée en français.

 

Trump fait pression pour assurer un héritage toxique

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 3 juillet 2017
Zie ook Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Traduction française Christine Prat

 

WASHINGTON – 28 juin 2017. Le Président Donald Trump – utilisant la souveraineté tribale comme atout – dit qu’il va libérer des trésors de ressources naturelles en pays Indien – plus particulièrement le charbon.

“Nous aimons le pays Indien, n’est-ce pas?” dit Trump lors d’une table ronde avec dix dirigeants tribaux mercredi.

Trump dit qu’il vise maintenant “des sources de richesses non-exploitées.” Ceci alors qu’il vise le pays Indien pour plus d’exploitation minière, la suppression des protections de l’environnement, et plus de déchets nucléaires, comme dans le cas de Yucca Mountain.

Trump dit que son intention est de “faire entrer dans un âge d’or de la dominance énergétique des Américains.” Trump ignore délibérément les taux vertigineux de cancers et de maladies respiratoires en pays Indien, dus aux centrales au charbon et à l’extraction d’uranium de la Guerre Froide.

Trump pousse à l’exploitation des ressources du pays Indien, au moment où les Etats-Unis et les gouvernements des états poussent à voler les droits sur l’eau Indiens.

Trump, laissant de côté le long héritage de mort, de maladie, et de déportation brutale résultant des mines de charbon et des centrales au charbon sur des terres Indiennes, dit aux dirigeants Indiens à propos de l’extraction de charbon: “Ça a été drastiquement limité, le développement en a été restreint, et d’immenses réserves de charbon et d’autres ressources ont, d’une certaine manière, été arrachées de vos mains. Et nous allons voir à ce que ça change.”

A la fin de la table ronde, quelqu’un a demandé à Trump s’il croyait toujours que le changement climatique est un canular. Trump a mis fin à la réunion sans répondre à la question. (Voir vidéo ci-dessous)

Les dirigeants élus suivants étaient à la table ronde:

Le Président Alvin “AJ” Not Afraid, Tribu Crow
Le Président Luke Duncan, Tribu Ute
Le membre du Conseil Kevin Frost, Tribu Ute du Sud (assis à la droite de Trump)
Le Gouverneur Bill Anoatubby, Nation Chickasaw
Le porte-parole Lorenzo Bates, Conseil de la Nation Navajo
Le Président Herman Honanie, Tribu Hopi
Le Président Mark Fox, de la Nation Mandan, Hidatsa et Arikara
Le Chef Gary Batton, Nation Choctaw
Le Président Jo Anne Battise, Tribu Alabama-Coushatta
Le Président Aaron Payment, Tribu Sault Sainte Marie d’Indiens Chippewa

 

Vidéo officielle de la Maison Blanche publiée sur YouTube (ici sous-titrée en français):
Remarques du Président Trump et du Secrétaire à l’Energie Rick Perry, à la Table Ronde Tribale, d’Etats, et d’Energie Locale, le 28 juin 2017, dans la Salle Roosevelt de la Maison Blanche.

Vidéo également publiée sur le site du Washington post

 

 

Des délégués du Conseil Navajo ont signé la prolongation du contrat de la Centrale au charbon NGS [Navajo Generating Station], l’une des centrales les plus polluantes d’Amérique du Nord, qui empoisonne les Navajos de la Réserve, bien qu’ils n’aient pas l’électricité ni l’eau courante. La centrale sert essentiellement à alimenter les grandes villes du Sud-ouest.
L’article ci-dessous est une traduction du communiqué de presse conjoint des associations Diné CARE et Tó Nízhoní Ání. Plus bas, vous trouverez une traduction française d’un commentaire de Klee Benally sur l’accord, publié sur Facebook le 3 juillet 2017

 

 

 

Communiqué de presse
Du 27 juin 2017
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat

 

Contacts:
Carol Davis, Diné CARE, (00 1) 928-221-7859, caroljdavis.2004@gmail.com
Percy Deal, Diné CARE, (00 1) 928-205-7332, deal.percy@gmail.com
Nicole Horseherder, Tó Nizhóní Ání, (00 1) 928-675-1851, nhorseherder@gmail.com
Jessica Keetso, Tó Nizhóní Ání, (00 1) 505-228-7085, jkeetso@yahoo.com

 

WINDOW ROCK, Arizona – Des délégués du Conseil de la Nation Navajo, ont voté lundi, tard dans la soirée, l’approbation d’un nouveau contrat qui permettra à la Navajo Generating Station [Centrale Electrique Navajo] de continuer à fonctionner pour deux ans et demi de plus, mais qui en plus, comprend des amendements qui affaiblissent le contrôle de la Nation Navajo sur la date de fermeture de la centrale.

“Il n’est pas possible de le dire autrement: avec cet accord, la Nation Navajo s’est lié les mains derrière le dos. Nous nous retrouvons avec des millions de dollars de dettes”, dit Adella Begaye, de l’association communautaire Navajo Diné CARE. “L’accord a été passé de force en retenant le Conseil Tribal Navajo en otage durant un ultimatum de 11 heures, par les personnes mêmes qui ont été autorisées à exploiter et piller nos ressources naturelles.”

Les délégués tribaux, qui ont approuvé le contrat par un vote de 18 contre 4, ont renoncé à leur droit de régler des conflits devant des tribunaux Navajo, en ce qui concerne la plus grande centrale au charbon de l’Ouest, et ils ont cédé leur droit de superviser le démantèlement et la dépollution, qui devront commencer quand la centrale fermera, fin 2019.

“Nous respectons les ouvriers Navajo, dont le niveau de vie serait affecté par la fermeture de la Centrale et en conséquence, de la Mine de Kayenta, mais nos dirigeants ont donné leur accord pour un héritage de déchets et de pollution pour les générations de nos enfants et petits-enfants” dit Percy Deal, membre de Diné CARE et membre du conseil tribal.

En février, la SRP et les autres propriétaires de la centrale, ont décidé que financièrement, le plus sûr était de fermer la centrale, parce qu’ils perdaient 100 millions de dollars par an, ou plus, en gérant la centrale dans un marché de l’énergie qui offre des alternatives bien meilleur marché.

“Le reste du monde déclare emphatiquement se tourner vers une économie de l’énergie propre. Les services se détournent de la NGS et du charbon le plus vite possible, parce que le charbon ne peut plus concurrencer les sources d’énergie plus propres”, dit Nadine Narindrankura, de Tó Nizhóní Ání, une autre association Navajo. “C’est grotesque de la part de nos dirigeants, de s’accrocher au charbon. Lier notre peuple à un navire en train de couler ne fera que nous mettre en faillite et repousser l’inévitable pour deux petites années.”

Diné CARE et Tó Nizhóní Ání ont été profondément impliquées dans les problèmes concernant les centrales au charbon et l’extraction de charbon dans la Réserve Navajo depuis des années. Ils continuent d’affirmer que sous la promesse des services de maintenir la survie du charbon, il y avait un plan secret pour aider les propriétaires de la NGS à échapper à leurs responsabilités financière et éthique, bien que depuis des décennies, ils s’enrichissent en exploitant les ressources naturelles des Navajo, polluent les terres tribales et empoisonnent l’air que les familles Navajo respirent.

“Nous n’oublierons jamais les générations de familles Navajo perdues par la déportation forcée. C’est sur le dos des Navajos et des Hopis que l’Arizona vit confortablement alors que nos familles n’ont ni l’eau courante ni l’électricité” dit Robyn Jackson, de Diné CARE. “La direction Navajo a maintenant deux ans et demi pour créer un projet de transition solide et ne peut pas perdre de temps, en le gaspillant à courte vue pour que la centrale continue à tourner après 2019 ou en ayant la stupidité d’acheter la Mine de Kayenta.”

L’eau est l’un des problèmes les plus importants pour les Navajos, et les associations citées sont préoccupées par les 62 millions de m³ du bassin hydrologique du Haut Colorado, qui doivent à juste titre être rendus à la Nation Navajo. En dépit de la déception que constituent d’autres éléments de l’accord, Diné CARE et Tó Nizhóní Ání sont soulagés que les termes de l’accord original de 1969 pour la NGS, concernant les droits sur l’eau, aient été inclus dans un amendement, comme ils l’avaient suggéré aux délégués, pendant les audiences législatives sur le contrat. Les termes de l’amendement sur l’eau ne sont pas contraignants, mais seront une base solide pour que les Navajos récupèrent tous leurs droits sur cette eau.

La Nation Navajo a un vaste potentiel pour développer l’énergie solaire et éolienne, et Diné CARE et TNA ne voient pas d’avenir dans le charbon. Au contraire, ils exigent des dirigeants tribaux qu’ils travaillent à construire une économie qui permette à la Nation Navajo de subvenir aux besoins de son peuple pour des générations à venir, pas seulement pour quelques années.

“Maintenant, la nation dans son ensemble doit s’engager à une transition économique et énergétique, ainsi que de direction politique” dit Jessica Keetso de TNA. “Les élections de 2018 approchent, et nous devons élire des dirigeants qui savent ce que changement climatique veut dire, et sont conscients de l’importance de développer des entreprises et une infrastructure durables. La Nation Navajo doit développer l’énergie solaire et éolienne, sur le site de la NGS, ou à proximité, afin que nous puissions utiliser les lignes électriques et recevoir les revenus pour notre Nation.

“C’est la seule chose sensée, et ce sera l’une des rares bonnes choses sorties de cet accord idiot de contrat de remplacement.”

 

Emplacement avec point de vue sur la Centrale au charbon, à quelques centaines de mètres

 

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COMMENTAIRE DE KLEE BENALLY, sur Facebook, le 3 juillet 2017

 

La pire fausse nouvelle #fakenews jamais publiée par la Nation Navajo.

Absolument ‘laver plus vert’ #greenwashing.

 

Premièrement, la Nation Navajo a été établie en tant que “Tribu de l’Energie”, au profit de l’état-nation colonial, de colonisation de peuplement massive, appelé les “Etats-Unis”.
La Nation Navajo n’est pas un “état de ressources naturelles” (comme le porte-parole Bates aime à le proclamer), c’est, et a toujours été une colonie de ressources naturelles. Si c’était un état de ressources naturelles, ou “une tribu de l’énergie”, nous n’aurions pas la disparité actuelle dans l’accès à l’énergie dans la Réserve, n’est-ce pas?
Depuis qu’il a été imposé en 1923, le rôle du gouvernement de la Nation Navajo a été de légitimer et maximiser l’extraction de ressources par le gouvernement des Etats-Unis, et c’est ce que nous appelons un colonialisme de ressources. Nous avons un nuage de méthane de la taille du Delaware au-dessus de nos têtes, dans la région de Four Corners, plus de 20 000 Diné touchés par la déportation forcée liée à l’extraction de charbon de l’une des plus grandes mines à ciel ouvert de l’Amérique du Nord, sur Black Mesa, 523 mines d’uranium abandonnées, et le plus grave accident nucléaire de l’histoire des Etats-Unis, à Church Rock, pour le prouver.

Deuxièmement, prolonger le contrat de la NGS, signifie qu’elle continuera à brûler 24 000 tonnes de charbon par jour jusqu’en 2019, il n’y a absolument rien de “vert” là-dedans. En plus, ça signifie que la firme Peabody Energy, précédemment en faillite, continuera à extraire du charbon de Black Mesa.
La NGS fournit la troisième contribution à l’émission de gaz à effet de serre du pays, et essayer de faire passer cet accord pour “vert” représente le niveau de bassesse que la stratégie du marketing est en train d’atteindre.
Mais bien sûr, que pouvons-nous attendre d’un Conseil Tribal qui a “été établi à l’origine pour que le Bureau des Affaires Indiennes approuve les accords avec les compagnies pétrolières Américaines, qui étaient pressées de commencer les opérations de forages sur les terres Navajo.” ( http://www.nnogc.com/about-us.html, en anglais)

Quand notre Mère la Terre est attaquée, que faisons-nous?

https://theanarchistlibrary.org/library/various-authors-ecodefense-a-field-guide-to-monkeywrenching (en anglais)

https://www.sproutdistro.com/2011/10/07/new-zine-what-is-security-culture/ (en anglais)

Lire (en anglais) le brillant essai de John Redhouse “Géopolitique du ‘Conflit Territorial’ Navajo-Hopi, pour le contexte

Quelques-uns de mes travaux sur la question [Traduction française]:

https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=2820 et [en anglais] http://www.indigenousaction.org/nnact/

Communiqué de presse (en anglais) sur la signature de l’accord: http://mailchi.mp/f80145b6c725/press-release-signing-of-ngs-extension-lease-positions-navajo-nation-to-become-an-energy-tribe

 

 

HAUL NO! COMPTE-RENDU DE LA TOURNEE, PREMIERE PARTIE

 

Pour donner l’Impulsion à la Résistance à l’Extraction et au Transport d’Uranium près du Grand Canyon
D’abord publié sur le site de Haul No!
Maintenant également sur Indigenous Action Media
1er juillet 2017
Photos de la tournée, ©Dustin Wero, sur Instagram
(autres photos: cliquer pour voir origine et grand format)
Traduction Christine Prat

 

Fin 2016, des organisateurs Autochtones, anti-nucléaire et défendant les sites sacrés, ont décidé qu’il fallait faire quelque chose pour s’opposer à la menace posée par le transport de minerai d’uranium radioactif du Grand Canyon à l’usine [de retraitement] de White Mesa. En décembre 2016, l’organisation Haul No! a été fondée, sur la base du bénévolat, pour faire prendre conscience, s’organiser, et entreprendre des actions pour protéger les terres et l’eau sacrées, et notre santé, de cette menace toxique. Haul No! s’est immédiatement mise au travail, en faisant de la recherche, en créant du matériel à distribuer, en inventoriant et en poussant à des changements de politique, et en planifiant l’action directe pour stopper le transport.

En mars 2017, Energy Fuels Inc. (EFI), propriétaire de la Mine du Canyon et de l’usine de White Mesa (la seule usine commerciale de retraitement de l’uranium aux Etats-Unis), a annoncé pouvoir être prête à exploiter de l’uranium dès juin 2017. Haul No! est passé à la vitesse supérieure et a commencé à organiser une tournée de prise de conscience et d’action, le long des 480 km du trajet prévu pour le transport, en coordination avec des communautés accueillant les participants au long de leur chemin.

 

 

BLUFF, UTAH – FERMEZ L’USINE DE WHITE MESA

Haul No! a débuté la tournée le 13 juin 2017, à Bluff, en Utah. Bien que nous ayons commencé un peu plus tard que prévu (notre équipe devait converger des différents points du Sud-ouest), au Centre Communautaire de Bluff, il y avait un public de 35 personnes très énergique. Notre présentation au cours de la tournée était en deux parties: la première sur les faits concernant Canyon Mine, le trajet de transport et l’usine de White Mesa; la seconde consistait en un entrainement à l’action directe sur une base Autochtone.

Les conversations ont porté surtout sur l’Usine de White Mesa, qui est située à seulement 32 km au nord de Bluff. L’usine de White Mesa a été construite en 1979 pour traiter le minerai d’uranium du Plateau du Colorado. Depuis, elle a traité et s’est débarrassée de beaucoup des déchets hautement radioactifs produits aux Etats-Unis. En 1987, elle a commencé à traiter “des matériaux d’alimentation alternative” (produits toxiques contenant de l’uranium et des déchets radioactifs) de toute l’Amérique du Nord. Energy Fuels se débarrasse des déchets radioactifs de l’usine et de résidus toxiques dans des cuves d'”entreposage” qui occupent environs 110 hectares près de l’usine. L’usine est construite sur les terres sacrées Ute de Ute Mountain. Plus de 200 sites culturels rares et importants se trouvent sur le terrain de l’usine. Lorsque l’usine et ses sites d’entreposage de déchets ont été construits, plusieurs sites culturels importants ont été détruits.

L’Usine de White Mesa est actuellement en train de renouveler sa Licence de Produits Dérivés Radioactifs (RML UT1900474) et le Permis d’Exemption pour la Qualité de l’Eau Souterraine pour l’Usine de retraitement de l’Uranium de White Mesa. Le Service de la Qualité de l’Environnement de l’Utah a tenu deux réunions publiques en juin, à Salt Lake City et à Blanding.

Une douzaine de membres de la Communauté Ute de White Mesa, Ute Mountain, en Utah, ont rejoint la tournée Haul No! et fait part de leurs expériences. Ephraim Dutchie a parlé du caractère spirituel de lieu et du racisme environnemental qu’ils subissent de la part des travailleurs de l’Usine, mais aussi d’habitants pro-Usine et des forces de l’ordre. “Ils ne se préoccupent pas de notre communauté, ils ne se préoccupent que de l’argent. White Mesa n’est pas la seule communauté affectée. Gardez l’eau pure et la terre sacrée” dit Ephraim.

Bluff et les membres de la communauté de White Mesa ont aussi fait part de leur grande inquiétude sur la possible contamination de leur eau potable par des activités de retraitement à venir. La nappe aquifère Navajo Sandstone se trouve juste en-dessous du site de l’usine. D’autres commentaires concernaient la possibilité d’accidents, de fuites, et l’état des couches de protection des cuves d’entreposage (comme la qualité, l’entretient et le remplacement).

Le jour suivant, l’équipe de Haul No! composée de Leona Morgan, Sarana Riggs, Klee Benally, Dustin Wero et Bobby Mason, a rencontré les organisateurs Ute de Ute Mountain, à l’entrée de l’Usine de White Mesa. La bénévole de Haul No! Leona Morgan, qui travaille aussi pour Diné No Nukes [Navajo Contre le Nucléaire] et le Projet de Contrôle des Radiations, a mis sa tenue et son masque de protection contre les matériaux dangereux pour contrôler la radioactivité à l’entrée de l’usine. Lorsqu’elle a été prise pour simple photographe, Leona dit: “Je ne suis pas là pour faire des bêtises, mecs… Je suis vraiment en train de travailler.”

Rien qu’au cours des deux dernières années, il y a eu deux fuites radioactives sur le chemin de l’usine. Dans les deux cas, il s’agissait de camions de la mine d’uranium de Cameco Resources, dans le Wyoming, et de la fuite qui a répandu du sulfate de baryum radioactif le long de la Nationale 191.

 

Après que Dustin ait pris quelques photos de l’équipe de Haul No! et de défenseurs Ute de Ute Mountain, une partie de l’équipe est allée directement sur le site de la mine, pour délivrer le message disant que nous voulons qu’elle ferme définitivement. Yolanda Badback s’est heurtée à des travailleurs de EFI, tandis que les agents des forces de l’ordre arrivaient.

Apparemment, quelqu’un avait téléphoné pour dénoncer une effraction et du vandalisme. Yolanda déclara “c’était notre pays et maintenant c’est empoisonné, Energy Fuels n’a pas le droit d’être ici.” Notre équipe est apte à réagir aux rencontres avec les forces de l’ordre, donc il n’y a pas eu de problèmes, à part un avertissement.

Nous avons bien mangé et bien dormi, cette nuit-là, grâce à nos charmants hôtes de Bluff. Nous aimerions beaucoup y retourner.

PASSEZ A L’ACTION: Envoyez vos commentaires concernant le renouvellement des permis de l’Usine de White Mesa. Le temps alloué aux commentaires du public se termine le 31 juillet 2017. Voir plus d’infos et modèle de lettre [en anglais], vous pouvez aussi envoyer vos commentaires par email à: dwmrcpublic@utah.gov

 

OLJATO, UTAH/MONUMENT VALLEY / KAYENTA, ARIZONA – UN HERITAGE DE MINES D’URANIUM ABANDONNEES

Notre arrêt suivant, nous a amenés à Oljato, en Utah, qui se trouve sur le site emblématique de Monument Valley [où John Ford tournait ses Westerns – NdT]. Notre équipe s’est divisée pour organiser une réunion et une distribution d’informations au Marché aux Puces de Kayenta. La réunion d’Oljato s’est transformée en une session de projet, avec une interview improvisée pour la radio. Bien que le Président du Chapitre nous ait aidé à programmer la réunion, personne n’est venu; mais ça n’a pas diminué notre détermination. Nous savions que la communauté avait déjà adopté une résolution ferme s’opposant au transport, et avait été longtemps empoisonnée par des mines d’uranium abandonnées. Le Chapitre d’Oljato avait été le tout premier à adopter une telle résolution en décembre 2016. En fait, le documentaire Return of Navajo Boy, en partie à l’origine du déclenchement du programme de nettoyage de 5 ans de la Nation Navajo, portait sur une famille vivant à Monument Valley.

A Oljato/Monument Valley, nous avons fait plus d’information particulière sur la question, à la Commission Navajo de l’Utah, aux vendeurs sur le marché, et au Vice-Président du Chapitre.

 

Dans toute la Nation Navajo, des familles Diné ont subi des décennies de contamination radioactive, allant des conditions de travail non sécurisées dans les mines et les usines, à la vie dans des maisons construites avec des matériaux provenant de mines d’uranium. L’eau des puits a été inventoriée par l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) comme étant non potable dans au moins 22 communautés, comme Black Falls, dans la Nation Diné. Selon l’EPA, il y a plus de 523 mines d’uranium abandonnées dans la Nation Navajo. Ceci a poussé la Nation Navajo à agir et à interdire l’extraction et le traitement de l’uranium en 2005. La Nation a interdit le transport de matériaux radioactifs en 2012. Cependant, il y a un conflit dû à un problème de juridiction sur les routes principales contrôlées par l’état, comme c’est le cas pour le trajet de transport de la mine d’EFI, Canyon Mine. Ce problème est crucial pour le travail de Haul No!

Grâce au généreux accueil de Leroy Teeasyatoh, de Sacred Monument Tours, nous avons fait la cuisine et campé sous les étoiles, dans un lieu isolé avec un point de vue sur Monument Valley. Avec des mines d’uranium abandonnées et les énormes icones de pierre qui attirent des milliers et des milliers de touristes chaque année autour de nous, nous ne pouvions pas avoir rêvé mieux comme vision pour nous préparer au travail qui nous attendait encore. Les histoires de traumatismes et de beauté, que nous avions entendues toute la journée, réfléchissaient leur contraste dans la nuit et dans nos rêves.

Un lever de soleil à Monument Valley est incomparable. Nous avons démonté notre campement et nous sommes aventurés à l’office du tourisme, où nous nous sommes lavés, avons bu du café, distribué des choses à lire et travaillé à notre logistique. Nous avons brandi notre banderole Haul No! pour la photo obligée à Monument Valley et avons attiré l’attention d’un journaliste du Gallup Independent, qui écrivait un article sur le Monument National de Bears Ears.

Après cela, notre équipe a dû se diviser pour couvrir plus de territoire. Deux personnes sont parties vers Blanding, en Utah, pour témoigner à l’audience sur le renouvellement des permis de l’Usine de White Mesa, qui avait lieu ce soir-là; pendant ce temps, le reste de l’équipe s’est dirigé vers Kayenta, où notre tournée devait s’arrêter pour la nuit. Nos rangs ont été renforcés par Leilani Clark, une fougueuse organisatrice Autochtone de Tucson, en passant par Las Vegas.

La manifestation de Kayenta avait lieu dans le village, qui se trouve à moins de 400 m du trajet de transport. Nous avons eu un groupe restreint mais passionné pour assister à notre présentation. Nous avions donc un peu plus de temps pour l’entrainement à l’action directe, qui a été très énergique. Beaucoup de gens ont dit avoir déjà vu des camions qui avaient l’air de transporter de l’uranium en traversant leur ville. Nous avons expliqué, que pour le moment, nous savions que de l’eau mêlée à de l’uranium et de l’arsenic en provenance de Canyon Mine, était transportée dans des véhicules banalisés, ce qui pourrait être illégal. Il était très clair que les personnes présentes ne veulent plus que des matériaux radioactifs soient transportés à travers de leur communauté.

Nous avons entendu des témoignages de première main sur l’héritage toxique laissé par l’industrie nucléaire et au cours de nos conversations, nous nous sommes aperçus que tout le monde, au cours de notre tournée, avait de la famille directement touchée par les mines et le traitement de l’uranium. Nous avons retrouvé les autres membres de l’équipe qui étaient allés à l’audience pour l’usine de White Mesa, au Café Amigo, et ils nous ont dit que les employés de l’usine étaient sortis en force. Sarana avait témoigné en soutien aux Ute de Ute Mountain et parlé de l’héritage nuisible auquel la Nation Navajo est toujours confrontée à cause des 5 sites d’anciennes usines, qui continuent d’avoir des effets néfastes sur nos terres.

Nous avons décidé de partir tout de suite à Tuba City, ce soir-là, afin de pouvoir mettre en place une table de presse au Marché aux Puces dès le matin.

 

TUBA CITY, ARIZONA – L’HERITAGE MORTEL DES METAUX RARES

Après une bonne nuit de sommeil, une partie de notre équipe a installé une table de presse au Marché aux Puces de Tuba City. Ce fut une journée belle et active, à Tuba. Nous avons pu récolter près de cent signatures et distribuer une pléthore d’informations. A un moment, nous avions tellement de monde qu’ils faisaient la queue devant notre table.

Surtout, nous avons constamment entendu des histoires de cancers et de morts de membres de leurs familles à cause du traitement de métaux rares à l’usine de Tuba City.

Si vous êtes jamais passé à côté de Rare Metals, à tout juste 8 km de Tuba City, vous avez peut-être vu les traces de fondations de maisons qui autrefois étaient juste à côté du site dangereux. De juin 1956 à novembre 1966, l’Usine de Métaux Rares de Tuba City a traité 796 489 tonnes de minerai d’uranium. Le Service de l’Energie a commencé à nettoyer le site de l’usine en 1988, mais la contamination des eaux souterraines et les problèmes techniques continuent d’empoisonner le site.

A ce jour, une simple couche de terre et de cailloux couvre les 2,3 millions de tonnes de déchets dangereux. Une digue de pierres entoure les déchets radioactifs pour empêcher que de l’eau coule dans le Moencopi Wash tout proche.

Ce soir-là, nous nous sommes rassemblés avec notre équipe et notre hôtesse Vanessa Brown pour faire une présentation à l’Auditorium de Grey Hills. Nous avons eu plus de 40 participants. Quand Leona a demandé combien de gens dans la salle avaient un parent, ou étaient eux-mêmes, touchés directement par les effets de l’extraction ou du traitement de l’uranium, ils ont tous levé la main.

Tous ceux qui étaient présents à la présentation ont exprimé une forte opposition à un nouveau transport de matériaux radioactifs sur leurs terres. Nous avions deux groupes séparés: l’un travaillant sur les questions de politique et d’information, l’autre sur l’action directe. Comme il y avait des gens qui luttaient contre l’uranium de longue date dans l’assistance, la discussion était fortement instructive.

Il était temps pour notre équipe, de se séparer à nouveau. Leona représentait l’Asdzaa’ Warrior Fest à l’Infoshop K’é’, à Window Rock, tandis que les autres s’organisaient pour le reste de la tournée et le Rassemblement Havasupai à Red Butte.

 

FLAGSTAFF, ARIZONA – UN POINT D’INTERVENTION DECISIF

Notre tournée s’est poursuivie le lundi 19 juin à Flagstaff, au Centre pour les Arts de Coconino. 65 personnes ont assisté à la présentation. Il y avait aussi des anti-nucléaire de longue date, comme Alicyn Gitlin (Sierra Club), Ryan Beam (Centre pour la Diversité Biologique), Berta et Jones Benally, Oncle Don Fanning, et le Dr. Tommy Rock, qui a été une force décisive pour la recherche et l’instruction des communautés Diné sur les effets de l’extraction d’uranium. Dr. Rock s’est aussi chargé de faire passer des résolutions contre l’uranium dans les Chapitres Navajo.

Au cours de plusieurs autres étapes, beaucoup de communautés ont demandé ce que faisait Flagstaff pour stopper le transport, car elles voient cette communauté comme une sorte de “sentinelle” sur le trajet du transport. C’est là où une partie de la stratégie politique de Haul No! s’est concentrée.

Le soir suivant, notre équipe, avec encore plus de membres de la Communauté de Flagstaff, a remis une pétition au Conseil Municipal de Flagstaff, demandant d’adopter une résolution et un décret s’opposant au transport d’uranium. Flagstaff a la juridiction sur une petite portion du trajet de transport et les organisateurs voient ça comme un point de blocage possible, pour assurer que les communautés plus loin sur la ligne de transport soient protégées aussi.

 

CAMERON, ARIZONA – UN HERITAGE DE MINES D’URANIUM ABANDONNEES (SUITE)

Le mardi 20 juin, nous sommes finalement arrivés à Cameron après quelques complications logistiques (la date initiale était mal choisie pour la communauté et à l’endroit alternatif, il y avait des problèmes d’eau, et ils ont dû annuler). L’assistance était essentiellement composée d’Anciens. Une participante a dit en Navajo combien elle était reconnaissante de voir des jeunes se préoccuper de la question. Tous les participants à Cameron avaient été touchés directement par les effets de l’extraction d’uranium et ont exprimé beaucoup d’inquiétude au cas où un quelconque transport de minerai hautement radioactif passerait sur leurs terres. La petite communauté, qui est un accès à l’entrée Est du Grand Canyon, a souffert de la contamination par l’uranium depuis des décennies.

Il y a plus de 100 mines d’uranium abandonnées (AUMs) dans la région Ouest de la Nation Navajo, la majorité d’entre elles étant situés dans la zone de Cameron. Ces AUMs sont situées le long du Fleuve Petit Colorado et de la route principale 89, et sont dans les Chapitres de Cameron, Coalmine Canyon, Bodaway/Gap, et Leupp. En 2007, un Plan de Cinq Ans a été établi sous la direction du Congrès des Etats-Unis pour s’occuper de la contamination par l’uranium dans la Nation Navajo. D’après ce plan, il y a 43 mines prioritaires mais à ce jour seulement deux ont été nettoyées. Alors que plusieurs AUMs autour de Cameron ont été identifiées comme devant être nettoyées, certains sites sont toujours non-indiqués et non-clôturés, et il n’y a pas beaucoup d’assurance de la part de l’EPA [Agence de Protection de l’Environnement] sur la date à laquelle le nettoyage commencera.

Les officiels de Cameron ont déjà fait savoir qu’ils voulaient bloquer le transport d’uranium s’il venait en direction de leur communauté.

Un grand merci à tous ceux qui ont contribué, nous ont soutenus, hébergés, ont fait des dons, ont organisé des rencontres, et y ont assisté, tout au long du trajet!

 

DEUXIEME PARTIE: LE RASSEMBLEMENT DE RED BUTTE

A paraître bientôt!

S.v.p. signez notre serment de résistance (même si vous l’avez déjà fait, nous avons eu des problèmes avec le site)!
www.haulno.org/pledge/

S.v.p. faites un don pour soutenir notre travail bénévole!
www.haulno.org/campaigns/support-haul-no-crowdfunding-campaign?

 

Résultats et Impact:

Globalement, avec Haul No! nous avons atteint tous les buts que nous nous étions fixés au cours de la tournée:

  1. Faire prendre conscience et informer les communautés sur le trajet de transport de Canyon Mine, de la menace.
  2. Construire une base de soutien pour l’action et le travail politique.
  3. Organiser un réseau pour réagir activement.

Résultats supplémentaires:

  1. La Ville de Flagstaff a mis une résolution/décret à son agenda, pour le 5 juillet 2017.
  2. Les distributions de tracts sur les Marchés aux Puces et autres manifestations ont étendu notre audience à plus de 700 personnes.
  3. La présence des médias sociaux et la couverture médiatique ont augmenté.

Nous avons eu aussi une série de demandes, à toutes les réunions, entre autres:

  1. Plus d’informations pour joindre les communautés, par exemple des panneaux le long du trajet de transport.
  2. Plus de présentations, dans d’autres salles ou d’autres communautés.

Prochaines étapes:

Vous savez que Haul No! fait des projets pour les mois à venir. Quelques-unes de nos prochaines actions:

  1. Continuer les actions de prise de conscience et d’information centrées sur la région.
  2. Soutenir les Ute de Ute Mountain à diffuser leur message à propos du renouvellement des licences pour White Mesa.
  3. Fabriquer et déployer des panneaux le long du trajet de transport.
  4. Faire des présentations de suivi chez les Havasupai et les Hopi.
  5. Continuer à travailler sur les résolutions des Chapitres.
  6. Continuer à peser sur les actions du Conseil de la Nation Navajo.
  7. Obtenir plus de serments de résistance.
  8. Des entrainements à l’action directe supplémentaires à Flagstaff.

Haul No! L’équipe de Volontaires de la Tournée:

Leona Morgan
Sarana Riggs
Klee Benally
Dustin Dwero
Bobby Mason
Leilani Clark
Roland Begay
Logan Tracy

Longueur de la tournée: 480 km
Etapes: 7
Nombre total de participants: 160

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