Des délégués du Conseil Navajo ont signé la prolongation du contrat de la Centrale au charbon NGS [Navajo Generating Station], l’une des centrales les plus polluantes d’Amérique du Nord, qui empoisonne les Navajos de la Réserve, bien qu’ils n’aient pas l’électricité ni l’eau courante. La centrale sert essentiellement à alimenter les grandes villes du Sud-ouest.
L’article ci-dessous est une traduction du communiqué de presse conjoint des associations Diné CARE et Tó Nízhoní Ání. Plus bas, vous trouverez une traduction française d’un commentaire de Klee Benally sur l’accord, publié sur Facebook le 3 juillet 2017
Communiqué de presse
Du 27 juin 2017
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
Contacts:
Carol Davis, Diné CARE, (00 1) 928-221-7859, caroljdavis.2004@gmail.com
Percy Deal, Diné CARE, (00 1) 928-205-7332, deal.percy@gmail.com
Nicole Horseherder, Tó Nizhóní Ání, (00 1) 928-675-1851, nhorseherder@gmail.com
Jessica Keetso, Tó Nizhóní Ání, (00 1) 505-228-7085, jkeetso@yahoo.com
WINDOW ROCK, Arizona – Des délégués du Conseil de la Nation Navajo, ont voté lundi, tard dans la soirée, l’approbation d’un nouveau contrat qui permettra à la Navajo Generating Station [Centrale Electrique Navajo] de continuer à fonctionner pour deux ans et demi de plus, mais qui en plus, comprend des amendements qui affaiblissent le contrôle de la Nation Navajo sur la date de fermeture de la centrale.
“Il n’est pas possible de le dire autrement: avec cet accord, la Nation Navajo s’est lié les mains derrière le dos. Nous nous retrouvons avec des millions de dollars de dettes”, dit Adella Begaye, de l’association communautaire Navajo Diné CARE. “L’accord a été passé de force en retenant le Conseil Tribal Navajo en otage durant un ultimatum de 11 heures, par les personnes mêmes qui ont été autorisées à exploiter et piller nos ressources naturelles.”
Les délégués tribaux, qui ont approuvé le contrat par un vote de 18 contre 4, ont renoncé à leur droit de régler des conflits devant des tribunaux Navajo, en ce qui concerne la plus grande centrale au charbon de l’Ouest, et ils ont cédé leur droit de superviser le démantèlement et la dépollution, qui devront commencer quand la centrale fermera, fin 2019.
“Nous respectons les ouvriers Navajo, dont le niveau de vie serait affecté par la fermeture de la Centrale et en conséquence, de la Mine de Kayenta, mais nos dirigeants ont donné leur accord pour un héritage de déchets et de pollution pour les générations de nos enfants et petits-enfants” dit Percy Deal, membre de Diné CARE et membre du conseil tribal.
En février, la SRP et les autres propriétaires de la centrale, ont décidé que financièrement, le plus sûr était de fermer la centrale, parce qu’ils perdaient 100 millions de dollars par an, ou plus, en gérant la centrale dans un marché de l’énergie qui offre des alternatives bien meilleur marché.
“Le reste du monde déclare emphatiquement se tourner vers une économie de l’énergie propre. Les services se détournent de la NGS et du charbon le plus vite possible, parce que le charbon ne peut plus concurrencer les sources d’énergie plus propres”, dit Nadine Narindrankura, de Tó Nizhóní Ání, une autre association Navajo. “C’est grotesque de la part de nos dirigeants, de s’accrocher au charbon. Lier notre peuple à un navire en train de couler ne fera que nous mettre en faillite et repousser l’inévitable pour deux petites années.”
Diné CARE et Tó Nizhóní Ání ont été profondément impliquées dans les problèmes concernant les centrales au charbon et l’extraction de charbon dans la Réserve Navajo depuis des années. Ils continuent d’affirmer que sous la promesse des services de maintenir la survie du charbon, il y avait un plan secret pour aider les propriétaires de la NGS à échapper à leurs responsabilités financière et éthique, bien que depuis des décennies, ils s’enrichissent en exploitant les ressources naturelles des Navajo, polluent les terres tribales et empoisonnent l’air que les familles Navajo respirent.
“Nous n’oublierons jamais les générations de familles Navajo perdues par la déportation forcée. C’est sur le dos des Navajos et des Hopis que l’Arizona vit confortablement alors que nos familles n’ont ni l’eau courante ni l’électricité” dit Robyn Jackson, de Diné CARE. “La direction Navajo a maintenant deux ans et demi pour créer un projet de transition solide et ne peut pas perdre de temps, en le gaspillant à courte vue pour que la centrale continue à tourner après 2019 ou en ayant la stupidité d’acheter la Mine de Kayenta.”
L’eau est l’un des problèmes les plus importants pour les Navajos, et les associations citées sont préoccupées par les 62 millions de m³ du bassin hydrologique du Haut Colorado, qui doivent à juste titre être rendus à la Nation Navajo. En dépit de la déception que constituent d’autres éléments de l’accord, Diné CARE et Tó Nizhóní Ání sont soulagés que les termes de l’accord original de 1969 pour la NGS, concernant les droits sur l’eau, aient été inclus dans un amendement, comme ils l’avaient suggéré aux délégués, pendant les audiences législatives sur le contrat. Les termes de l’amendement sur l’eau ne sont pas contraignants, mais seront une base solide pour que les Navajos récupèrent tous leurs droits sur cette eau.
La Nation Navajo a un vaste potentiel pour développer l’énergie solaire et éolienne, et Diné CARE et TNA ne voient pas d’avenir dans le charbon. Au contraire, ils exigent des dirigeants tribaux qu’ils travaillent à construire une économie qui permette à la Nation Navajo de subvenir aux besoins de son peuple pour des générations à venir, pas seulement pour quelques années.
“Maintenant, la nation dans son ensemble doit s’engager à une transition économique et énergétique, ainsi que de direction politique” dit Jessica Keetso de TNA. “Les élections de 2018 approchent, et nous devons élire des dirigeants qui savent ce que changement climatique veut dire, et sont conscients de l’importance de développer des entreprises et une infrastructure durables. La Nation Navajo doit développer l’énergie solaire et éolienne, sur le site de la NGS, ou à proximité, afin que nous puissions utiliser les lignes électriques et recevoir les revenus pour notre Nation.
“C’est la seule chose sensée, et ce sera l’une des rares bonnes choses sorties de cet accord idiot de contrat de remplacement.”
Emplacement avec point de vue sur la Centrale au charbon, à quelques centaines de mètres
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COMMENTAIRE DE KLEE BENALLY, sur Facebook, le 3 juillet 2017
La pire fausse nouvelle #fakenews jamais publiée par la Nation Navajo.
Absolument ‘laver plus vert’ #greenwashing.
Premièrement, la Nation Navajo a été établie en tant que “Tribu de l’Energie”, au profit de l’état-nation colonial, de colonisation de peuplement massive, appelé les “Etats-Unis”.
La Nation Navajo n’est pas un “état de ressources naturelles” (comme le porte-parole Bates aime à le proclamer), c’est, et a toujours été une colonie de ressources naturelles. Si c’était un état de ressources naturelles, ou “une tribu de l’énergie”, nous n’aurions pas la disparité actuelle dans l’accès à l’énergie dans la Réserve, n’est-ce pas?
Depuis qu’il a été imposé en 1923, le rôle du gouvernement de la Nation Navajo a été de légitimer et maximiser l’extraction de ressources par le gouvernement des Etats-Unis, et c’est ce que nous appelons un colonialisme de ressources. Nous avons un nuage de méthane de la taille du Delaware au-dessus de nos têtes, dans la région de Four Corners, plus de 20 000 Diné touchés par la déportation forcée liée à l’extraction de charbon de l’une des plus grandes mines à ciel ouvert de l’Amérique du Nord, sur Black Mesa, 523 mines d’uranium abandonnées, et le plus grave accident nucléaire de l’histoire des Etats-Unis, à Church Rock, pour le prouver.
Deuxièmement, prolonger le contrat de la NGS, signifie qu’elle continuera à brûler 24 000 tonnes de charbon par jour jusqu’en 2019, il n’y a absolument rien de “vert” là-dedans. En plus, ça signifie que la firme Peabody Energy, précédemment en faillite, continuera à extraire du charbon de Black Mesa.
La NGS fournit la troisième contribution à l’émission de gaz à effet de serre du pays, et essayer de faire passer cet accord pour “vert” représente le niveau de bassesse que la stratégie du marketing est en train d’atteindre.
Mais bien sûr, que pouvons-nous attendre d’un Conseil Tribal qui a “été établi à l’origine pour que le Bureau des Affaires Indiennes approuve les accords avec les compagnies pétrolières Américaines, qui étaient pressées de commencer les opérations de forages sur les terres Navajo.” ( http://www.nnogc.com/about-us.html, en anglais)
Quand notre Mère la Terre est attaquée, que faisons-nous?
https://theanarchistlibrary.org/library/various-authors-ecodefense-a-field-guide-to-monkeywrenching (en anglais)
https://www.sproutdistro.com/2011/10/07/new-zine-what-is-security-culture/ (en anglais)
Lire (en anglais) le brillant essai de John Redhouse “Géopolitique du ‘Conflit Territorial’ Navajo-Hopi, pour le contexte
Quelques-uns de mes travaux sur la question [Traduction française]:
https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=2820 et [en anglais] http://www.indigenousaction.org/nnact/
Communiqué de presse (en anglais) sur la signature de l’accord: http://mailchi.mp/f80145b6c725/press-release-signing-of-ngs-extension-lease-positions-navajo-nation-to-become-an-energy-tribe
La Troisième Marche Navajo pour l’Existence se poursuit.
2 juillet 2015
Nous avons parcouru 137 km de notre voyage jusqu’à Dibé Nitsaa [Mont Hesperus]. Nous avons marché pendant 5 jours, avons fait des offrandes cérémonielles pendant 2 jours et avons déclenché avec succès 3 manifestations. Le jour le plus chaud, il faisait 41 degrés. Aujourd’hui nous nous sommes protégés de la chaleur dans un tunnel sous l’ancienne route 89, à 8 km de Bodaway/Gap. Quand nous sommes arrivés à Gap, nous avons marché dans une tempête de pluie et de grêle et avons été complètement trempés. Ce soir nous n’avons pas été autorisés à loger au siège du Chapitre, mais nous sommes contents d’avoir chaud et d’avoir campé l’estomac plein. Ces 8 jours ont été extrêmement éprouvants, mais ce soir, en regardant les éclairs au loin, nous ressentons les bénédictions et réaffirmons notre but.
Nous appelons nos GUERRIERS DINE à prendre position pour défendre nos territoires ancestraux et perpétuer notre mode de vie. Nous sommes en CRISE. En marchant, nous voyons notre beau pays être transformé en terrain de déchets toxiques où ne nous pourrons plus vivre. Ce qui arrive à ce territoire arrive aussi aux gens. Dans beaucoup de communautés, les gens ne peuvent pas boire l’eau, respirer l’air, et sont minés par la maladie. Les choses ne feront qu’empirer si nous N’ENTREPRENONS PAS d’action. Venez marcher avec nous en priant dans notre voyage vers nos lieux sacrés et faire les offrandes que nos ancêtres ont toujours faites pour réaffirmer notre mode de vie. Notre prière collective est que nos jeunes exaucent les prières de nos ancêtres en réalisant la beauté du pays et en se levant pour défendre notre territoire. Çà dépend de vous ! Facebook, 2 juillet 2015
6 juillet 2015 (publié sur Censored News)
Quand nous avons marché dans Coppermine, nous avons demandé combien de membres de notre communauté étaient employés à la Centrale ‘Navajo’ [Navajo Generating Station]. Arrivés à Lechee, nous avons été arrêtés par des employés de la Centrale qui savaient que nous marchions dans la région et nous ont exprimé des paroles d’encouragement et de soutien. Ce n’est pas une coïncidence si les seules alternatives économiques qui nous sont offertes sont celles qui nous exploitent et cherchent à nous détruire. CE QUI ARRIVE A LA TERRE ARRIVE AUX GENS.
Nous sommes ici, en ce moment et à cette heure, en train de nous battre pour maintenir un mode de vie qui n’est pas fondé sur les concepts de dollar, capitalisme, oppression du peuple et destruction de notre Mère et du sol. Ce système américain, adopté par la Nation Navajo, a prospéré grâce à un manque de compréhension des réalités du coût véritable de l’énergie qui alimente une consommation inconsciente. La Centrale Navajo est toujours l’un des plus grands Naayéé (monstres) que nous devons affronter sur notre territoire. A l’heure actuelle, les émissions de la Centrale sont : 4076 tonnes de SO2, 20633 tonnes de NOx, 19859 millions de tonnes de CO2, de 420 à 566 livres de mercure. Ces polluants très toxiques sont bien connus comme causes de maladies respiratoires comme l’asthme, la bronchite, la pneumonie, l’emphysème pulmonaire, de maladies pulmonaires, de convulsions, de cécité, d’hypertension, de perte de mémoire, de dépression, de cancer, d’infertilité, et de pluies acides. La Centrale cause 29% des émissions dues à la production d’énergie en Arizona. L’enfer de cette Centrale consomme 15 tonnes de charbon de la mine de Kayenta, sur Black Mesa, chaque minute, 24 heures par jour, tous les jours, depuis 42 ans. La Centrale utilise 37 millions de m³ d’eau du Fleuve Colorado pour le refroidissement. L’exploitation du Pays Diné, des Diné et de l’eau Diné fournit de l’eau et de l’énergie ultra bon marché à Phoenix, Tucson et au reste du sud de l’Arizona. Facebook 6 juillet 2015, publié sur Censored News
10 juillet 2015
Nous avons été logés par Shonto Begay hier. Aujourd’hui nous marchons sur la route 160 jusqu’à Kayenta. Merci à tous ceux qui ont prié pour nous dans la poursuite de notre voyage. Facebook, 10 juillet
11 juillet 2015
Nous entrons dans Kayenta sur la route 160 ! Nous allons directement au parc de skate pour la fête de ce soir. S’il vous plait, venez marcher avec nous !
LE CONSEIL NAVAJO REJETTE LE REGLEMENT NAVAJO-HOPI SUR L’EAU DU LITTLE COLORADO
Par Brenda Norrell, Censored News
Traduction Christine Prat
Jeudi 5 juillet 2012
WINDOW ROCK, Arizona – Le Conseil de la Nation Navajo a rejeté l’Accord de Règlement pour la rivière Little Colorado jeudi après-midi. Le vote a été de 15 contre, 6 pour et 3 abstentions.
Les Navajos opposés au règlement disent qu’il s’agit d’un plan concocté par des sénateurs d’Arizona, des politiciens corrompus et des avocats non-Indiens pour voler les droits sur l’eau des Navajos, au profit de la Centrale Navajo, une des centrales au charbon les plus sales des Etats-Unis, et pour que les non-Indiens d’Arizona puissent conserver leurs modes de vie reposant sur le gaspillage.
La déléguée du Conseil Navajo Katherine Benally dit « Je parle pour les générations futures. Je vous ai entendu, mon cher peuple. Ce règlement est le Génocide de notre nation et comme dirigeante, je ne l’autoriserai pas. En tant que femme, je prie pou l’eau, je suis derrière l’eau et prie pour elle. J’admire les efforts de mon peuple et je vous demande de me soutenir, de nous soutenir, nous les leaders dans notre progression. Saisissons-nous de ce document négatif et faisons en quelque chose de positif. Un document qui revigorera notre peuple ».
Dans son compte-rendu fait dans la chambre du conseil, l’organisation Diné Water Rights [Droits sur l’eau Navajos] dit qu’à ce jour, la plupart des délégués se sont opposés à la combine. Cette combine avait été mise en avant par les Sénateurs d’Arizona Jon Kyl et John McCain, avec les conseillers juridiques non-Indiens de la Nation Navajo. Le règlement priverait les Navajos d’onéreux droits sur l’eau selon la Doctrine Winter.
La déléguée Benally dit au conseil « Nous devons protéger ce qui nous appartient de droit. L’avidité de la compagnie Peabody et le non-respect de notre eau et de nos ressources doit cesser. » Elle est déléguée au Conseil Navajo pour Chilchinbeto, Dennehotso et Kayenta, Arizona, dans la région où Peabody Coal exploite les mines de charbon de Black Mesa. Le charbon est utilisé pour alimenter la Centrale Navajo près de Page.
K. Benally a déclaré au conseil que les communautés Navajos avaient été désinformée à propos du règlement. K. Benally dit que seulement dix fermes étaient déclarées dans le règlement. Elle a ajouté que le Conseil de l’Agence de l’Ouest avait voté unanimement contre ce règlement.
« Nous ne pouvons pas faire confiance à Kyl ! Il était l’avocat d’APS ! Il a gagné en leur faveur et trompé les indigènes ».
« Les Nations Tribales dans tout le pays nous regardent, elles attendent de voir si nous nous mettrons à genoux et plierons devant le gouvernement fédéral. Ne nous contentons pas de ne pas laisser tomber notre peuple, tous les Peuples Indigènes des Etats-Unis » dit K. Benally d’après le reportage de Diné Water Rights au conseil d’aujourd’hui, jeudi 5 juillet 2012.
Le Conseil Navajo a voté en faveur d’une législation séparée, s’opposant à la combine. Le conseil a voté à 15 contre 1 et 8 abstentions en faveur de la législation soutenue par la déléguée Benally. Avec ce texte, le conseil a voté en opposition à l’Accord de Règlement Navajo-Hopi pour la Rivière Little Colorado et à l’extension du bail pour la Centrale Navajo, tels que mentionnés dans la Loi Sénatoriale US SB 2109.
Alors que de nombreux Navajos vivent sans eau courante et sans électricité, ils vivent avec la pollution et les maladies causées par l’extraction du charbon et les centrales au charbon, en plus des puits de pétrole et de gaz et des mines d’uranium abandonnées, datant de la Guerre Froide. A part les maladies et la pollution, le sol de Black Mesa a été dévasté par l’extraction de charbon et le niveau d’eau a baissé dans les sources et les nappes aquifères, afin que Peabody Coal et la Centrale Navajo puissent produire l’électricité qui s’échappe de Navajoland [La Réserve Navajo] vers les grandes villes du sud-ouest.
De : ResistALEC Media <azresistsmedia@gmail.com>
Date: Vendredi 2 décembre 2011 à 10h23 (heure d’Arizona)
Sujet : DERNIÈRES NOUVELLES : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC
Traduction Christine Prat
COMMUNIQUÉ
Vendredi 2 décembre 2011
Media Contact:
Stormy Staats (530) 598-1670
Louise Benally 510-390-5017
Email: AZresistsmedia@gmail.com
Websites: www.azresistsalec.wordpress.com
www.ShutDownALEC.org
Dernières nouvelles : Des Anciens Autochtones et des sympathisants occupent le Quartier Général du Projet Salt River, membre d’ALEC
TEMPE, Arizona – Des Indigènes Diné (Navajo) et des Anciens O’odham (Pima) et des sympathisants ont entrepris une action directe en occupant le quartier général du Projet Salt River (SRP) ce vendredi à 10 heures du matin. Cette action se déroule alors que le Conseil d’Echanges Législatifs Américain (ALEC) tient son « Sommet sur la politique des Etats et de la Nation » à Scottsdale, Arizona. Le SRP est membre du Conseil Administratif d’ALEC.
Louise Benally, une habitante de Black Mesa, une région (de la Réserve Navajo –NdT) touchée par les opérations du SRP, transmet au SRP une lettre décrivant les graves problèmes causés à sa communauté. Elle déclare « Ma communauté est lourdement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Le SRP est intimement lié aux activités d’exploitation minière massive de la firme Peabody Energy et à la Centrale Navajo dont ils sont copropriétaires. Leurs activités causent des problèmes respiratoires à grande échelle, des maladies pulmonaires, et d’autres problèmes sanitaires concernant les hommes, l’environnement et tout ce qui vit. »
« … Nous exigeons que le SRP et Peabody impliquent effectivement les communautés qu’ils touchent et qu’ils se reconvertissent dans des sources d’énergie non-fossiles et prennent des mesures pour remédier aux conséquences de leur activité sur la santé de nos communautés. »
« … ALEC, qui agit pour les intérêts commerciaux du SRP et de Peabody Energy, perpétue des politiques et des activités qui non seulement dévastent des communautés et des écosystèmes entiers, mais de plus, déstabilisent le climat de notre planète pour le profit de quelques-uns, ceux qu’on appelle les 1% » a déclaré Louise Benally.
Ofelia Rivas, une Ancienne et militante pour les O’odham, Peuples Autochtones sur la frontière entre l’Arizona et le Mexique, déclare « En tant que Peuple Autochtone, nous comprenons que l’équilibre de la terre est en fait l’équilibre de nos peuples et que tout déséquilibre est catastrophique, non seulement pour notre santé spirituelle, mais pour notre santé physique en générale, et pour celle de tout ce qui vit. En tant que Peuple Autochtone, nous ne sommes pas séparés de notre environnement. Nous sommes profondément connectés à chaque chose dans l’univers : la terre, les montagnes, l’eau, l’air et toute vie végétale ou animale. »
« … La bretelle 202 proposée comme extension de l’autoroute, qui menace la Montagne du Sud et la construction toujours en cours du Mur à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique et sa militarisation, des politiques commerciales telles que NAFTA et CANAMEX changent notre mode de vie et menancent notre Him’dag. Nous n’accepterons plus la violence que l’état essaie de nous imposer le long de leur frontière. Et certainement pas la loi agressive de l’ALEC. Nous vous demandons de reconnaître la Déclaration Universelle des Droits des Peuples Autochtones et les Droits de notre Mère la Terre. La coupe est pleine, maintenant c’est fini ! »
Les canaux construits à profusion avant l’invasion coloniale des terres O’odham sont maintenant utilisés par le Projet Salt River. La culture O’odham est profondément enracinée dans cette région, qui va de la vallée de Pheonix au Nord, à la côte du Mexique aujourd’hui appelée Rocky Point à l’Ouest, à la rivière San Pedro à l’est et jusqu’aux montagnes Hermosillo et à la Sierra Madres au sud.
Ray Aguilar dit que « la climatisation et l’électricité dont nous profitons et l’eau que nous buvons viennent au prix de la souffrance causée par le SRP et Peabody au pays et aux gens. Quand nous rendrons nous compte que c’est le fondement de nos privilèges ? Nous devons agir. Je viens de passer une semaine à fournir de l’aide directe, sur place, aux habitants de Black Mesa, pour leurs besoins humanitaires de base. C’est pourquoi je suis ici aujourd’hui. Cette situation dramatique n’existerait pas sans ces compagnies rapaces. »
Peabody Energy, qui est aussi membre de l’ALEC, est la plus grande compagnie charbonnière privée du monde. Avec, en 2010, la vente de 246 millions de tonnes et presque 7 milliards de dollars de revenu, Peabody produit 10% de l’énergie des Etats-Unis et 2% de l’électricité dans le monde.
Depuis 1974, plus de 14 000 familles Diné (Navajo) ont été déplacées par la force de leurs terres ancestrales, en grande partie à cause des conseils tribaux soutenus par les Etats-Unis et de l’exploitation des mines de charbon.
Pour protester contre l’héritage mortel de destruction environnementale et culturelle causée par la collusion avec Peabody Energy, les participants à la manifestation ont déclaré ce qui suit :
Big Mountain, Nation Diné Souveraine
P.O. Box 23501
Flagstafff, AZ 86001
A:
Salt River Project
1521 N. Project Drive
Tempe, AZ 85281
David Rousseau, President
John R. Hoopes, Vice President
CC:
American Legislative Exchange Council
Ben Shelly, Navajo Nation President
LeRoy N. Shingoitewa, Hopi Tribe Chairman
Barack Obama, United States President
Jan Brewer, Governor of Arizona
Gregory H. Boyce, CEO, Peabody Energy
Peabody Energy Corporate Headquarters
Navajo Nation Human Rights Commission
Ben Nuvamsa, Former Chairman, Hopi Tribe
Black Mesa Water Coalition
Black Mesa Trust
Forgotten People
Gila River Indian Community
Zuni Salt Lake Coalition
Indigenous Environmental Network
Center for Biological Diversity
International Indian Treaty Council
Aux Propriétaires, aux Opérateurs, et aux Bénéficiaires du Projet Salt River,
Nous sommes une communauté qui a été gravement touchée par les activités d’extraction de charbon et d’eau du Projet Salt River. Nous sommes particulièrement touchés par les opérations minières de Peabody Energy à laquelle vous êtes intimement liés, par la Centrale Navajo dont vous êtes copropriétaires et par l’exploitation de l’eau souterraine de nos terres ancestrales. Nous souhaitons vous exprimer officiellement quelques problèmes graves concernant notre communauté.
La Centrale Navajo et les mines de Peabody provoquent à grande échelle des problèmes respiratoires, des maladies pulmonaires, de l’asthme et d’autres dégâts sanitaires chez les humains, dans l’environnement et à tout ce qui vit. Nous n’avons pas droit à l’assurance maladie. Les plantes et les animaux sont touchés, mais il n’y a pas d’études sur le sujet. Il n’y a pas de remèdes en l’état actuel des choses.
Peabody est une entreprise qui n’a aucun respect pour quoique ce soit, ils détruisent tout pour extraire du charbon. Notre Mère la Terre et nos ressources culturelles comme les sites sacrés ne sont absolument pas respectés. Dans les années 90, des grand-mères défendaient les terres où les mines gagnaient de plus en plus de terrain, et où nous voyions des tombes totalement détruites par les bulldozers. Ils ont exploité et détruit des lieus sacrés, et personne n’en parle.
Sans parler des cendres de charbon dont ils essaient de se débarrasser sur nos terres à présent – et qui ne diffèrent pas vraiment de l’uranium dont nous souffrons depuis tant d’années. C’est toxique, c’est du poison, et il n’y a pas de lieu sûr pour entreposer les cendres de charbon.
L’exploitation minière doit cesser. D’ici là, nous exigeons que vous respectiez la loi sur la pureté de l’air et les normes maximales de l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats-Unis (EPA) en installant la meilleure technologie disponible pour réduire la pollution au mercure, l’arsenic et autres produits toxiques que la Centrale Navajo rejette dans l’air.
Notre eau a été exploitée et nos nappes aquifères vidées depuis des décennies, entraînant le tarissement des sources et un changement de la végétation. Le Projet Salt River doit cesser de manipuler les gouvernements tribaux Navajo et Hopi et de les forcer à signer des accords sans le consentement des membres des tribus. Nos ressources aquifères ne sont pas remplaçables et sans eau, nous ne pouvons pas maintenir notre mode de vie.
Les bénéficiaires de l’énergie et de l’eau que vous vendez doivent se rendre compte que nos souffrances sont le résultat direct de leur consommation. Ils doivent comprendre que continuer à puiser dans des « ressources naturelles » finies crée des déséquilibres qui menacent toutes les générations futures.
Ces questions ne sont pas entendues : Cessez d’exploiter et de détruire nos terres ancestrales. Cessez de nous empoisonner. Cessez de vous réunir derrière des portes closes. Cessez de « verdir » (Néologisme : équivalent écolo de ‘blanchiment’ d’activités inavouables – NdT) vos pratiques injustes et nocives. Reconnaissez que vous êtes les seuls à avoir la possibilité et donc la responsabilité d’y mettre fin, et qu’en ne le faisant pas vous vous nuisez aussi à vous-mêmes.
Pour l’historique voir : http://www.blackmesais.org
Pour plus d’information sur l’opposition à l’ALEC : http://azresistsalec.wordpress.com et http://www.alecexposed.org