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Publié par Indigenous Action Media
21 décembre 2016
Traduction Christine Prat

 

Les politiques des Etats-Unis envers les Peuples Autochtones ont été un processus d’annihilation sociale et culturelle.

Les Peuples Autochtones n’ont pas de droits religieux et leurs cérémonies traditionnelles ont été interdites jusqu’en 1978.

Les envahisseurs Blancs craignaient qu’elles ne déclenchent des soulèvements Autochtones, comme la Danse de l’Esprit [Ghost Dance], qui, bien qu’étant une pratique spirituelle pacifique, suscita une telle frayeur que 300 Lakota, hommes, femmes et enfants, furent massacrés par le 7ème de Cavalerie de l’Armée des Etats-Unis, lors d’un rassemblement pour une Ghost Dance à Wounded Knee le 29 décembre 1890. Le praticien spirituel Paiute du Nord, Wovoka, avait fondé le mouvement Ghost Dance comme moyen d’unifier les Nations Autochtones, de rejeter l’invasion coloniale et de continuer notre lutte pour la libération de notre Mère la Terre.

A travers toute l’histoire des Etats-Unis, le gouvernement des colons a essayé d’éradiquer l’existence Autochtone par le génocide et l’assimilation forcée. Même dans sa forme prétendument la plus humaine, la politique des Etats-Unis envers les Nations Autochtones essaie toujours de « tuer l’Indien et sauver l’homme », par toute une série de tactiques, entre autres: les pensionnats, l’interdiction de la langue et la criminalisation des cérémonies.
Ces pratiques ont été codifiées dans des traités bien avant la Loi d’Elimination des Indiens de 1830 d’Andrew Jackson, qui a précipité les déportations en masse de Nations entières, comme la Piste des Larmes. Environs 53 différentes marches forcées ont eu lieu entre août 1863 et la fin de 1866.

1492:
Christophe Colomb organisa une cérémonie au cours de laquelle des membres de son équipage ont lu a haute voix une déclaration de colonisation au nom du Roi et de la Reine d’Espagne représentant l’Eglise, pour « prendre possession » « légalement » de toutes les terres « découvertes », ce qui signifiait toutes les terres non occupées par des Chrétiens.

1493:
La Bulle Papale « Inter Caetera », publiée par le Pape Alexandre VI le 4 mai 1493, joua un rôle central dans l’invasion espagnole. Le document établissait la « Doctrine de la Découverte », qui soutenait la stratégie chrétienne de l’Espagne de s’assurer un « droit exclusif » sur les peuples réduits en esclavage et les terres envahies par Christophe Colomb l’année précédente. Ce décret exprimait aussi la menace du Pape d’assimiler de force les Peuples Autochtones au Catholicisme, afin de renforcer l’ « Empire Chrétien ».

Les années 1500:
Les envahisseurs espagnols établirent des missions catholiques dans un territoire s’étendant de la Nouvelle Espagne (l’actuel « Mexique ») et des régions du sud-ouest de ce que sont aujourd’hui les « Etats-Unis », jusqu’au sud de l’Argentine et du Chili. Comme aspects de la politique de conquête militaire et de pacification, des campagnes génocidaires furent menées par des « conquistadores » qui cherchaient à établir des colonies d’exploitation des ressources et à propager leur « foi » par l’établissement de « missions » chrétiennes. L’Eglise gérait et contrôlait les plantations, dont le travail d’esclaves autochtones assurait le fonctionnement.

1823:
La Doctrine de la Découverte a été inscrite dans la loi des Etats-Unis afin de dénier les droits territoriaux aux Peuples Autochtones dans l’affaire jugée par la Cour Suprême, Johnson v. McIntosh. Après une décision unanime, le Président de la Cour Suprême, John Marshall, a écrit que les nations Européennes Chrétiennes avaient assumé le contrôle total sur les territoires de l’ « Amérique » durant la « Période de Découverte ». Après avoir déclaré l’ « indépendance » en 1776, nota t’il, les Etats-Unis héritèrent de la Grande-Bretagne l’autorité sur ces territoires, « en dépit de l’occupation des indigènes, qui étaient des païens… » Selon cette décision, les Peuples Autochtones n’avaient aucun droit en tant que nations indépendantes, mais seulement en tant que ‘locataires’ ou résidents du territoire des Etats-Unis. Jusqu’à aujourd’hui, Johnson v McIntosh est toujours en effet.

1824:
Le Bureau des Affaires Indiennes (BIA) fut fondé par le Ministre de la Guerre John C. Calhoun, qui créa cette administration en tant que section de son ministère.

1849:
Fondation du Ministère de l’Intérieur (DOI) des Etats-Unis. Il est responsable de la gestion de la plupart des terres et des ressources fédérales, et de l’administration de programmes relatifs aux Peuples Autochtones. Environs 75% des « terres publiques » fédérales sont gérés par le Service, la plupart du reste est géré par le Service des Forêts des Etats-Unis, un service du Ministère de l’Agriculture.

1860:
Le Bureau des Affaires Indiennes ouvre les premiers pensionnats destinés à assimiler brutalement les enfants Autochtones dans la société des colons Blancs. Les enfants étaient systématiquement sévèrement punis quand ils pratiquaient leur spiritualité ou même parlaient leur propre langue. A ce jour, des milliers d’enfants Autochtones sont enterrés dans des fosses communes ou des tombes anonymes sur les sites d’anciennes écoles, au Canada, aux Etats-Unis et en Amérique Latine, un modèle similaire étant employé dans le système des Missions.

1862:
La loi intitulée ‘Homestead Act’ donnait 65 hectares de terres Autochtones aux colons Blancs désirant déménager pour vivre sur le ‘homestead’. Ça a conduit au vol de plus d’un million de kilomètres carrés de terres Autochtones, y compris des sites sacrés.

1887:
La Loi Dawes autorise le Président des Etats-Unis à recenser et diviser les Terres Autochtones communautaires en lots pour des Autochtones individuels. La Loi Dawes réduisit les Terres Autochtones de 560 000 km² à un peu plus de 300 000 km² en 1900 et facilita l’invasion des Blancs et la colonisation.

Années 1890 aux années 1930, le gouvernement colonial des Etats-Unis prohibe la pratique de la religion Autochtone.

1905:
Le Service des Forêts du Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis a été fondé. Le service se vit attribuer une mission unique: maintenir des forêts et des prairies en état sain, divers et productif pour les générations présentes et futures.

1906:
La Loi sur les Antiquités donne au Président des Etats-Unis l’autorité de créer des monuments nationaux sur des terres publiques afin d’en protéger les aspects importants sur les plans naturel, culturel et scientifique. La loi était le résultat d’inquiétudes concernant la protection de sites Autochtones culturels et d’ ‘artefacts’ – choses collectivement nommées ‘antiquités’ – sur des ‘terres fédérales’ dans l’ouest, comme le Canyon de Chaco, au Nouveau-Mexique.

1921:
Le Bureau des Affaires Indiennes envoya à ses agents une déclaration de politique qui disait: « La Danse du Soleil, et autres danses similaires et cérémonies soi-disant religieuses sont considérées comme des ‘délits Indiens’ par les règlements existants et des sanctions sont prévues. Je considère de telles restrictions comme applicables à toute danse (religieuse) qui implique … le don irresponsable de propriété… des célébrations fréquentes et se prolongeant sur de longues périodes… en fait toute représentation créant le désordre ou clairement excessive, promouvant la cruauté superstitieuse, les mœurs dissolues, la paresse, le danger pour la santé et l’indifférence fainéante au bien-être de la famille. »

1924:
Le Congrès des Etats-Unis accorde les droits de citoyenneté aux Peuples Autochtones, y compris le droit de vote, cependant, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, l’Utah et le Colorado ne reconnaîtrons pas le droit de vote jusqu’en 1948.

1934:
Abolition de la Loi Dawes. Le Congrès des Etats-Unis adopte la Loi de Réorganisation Indienne pour remplacer les politiques d’assimilation et la division des terres Autochtones et établir des Conseils Tribaux afin de poursuivre le colonialisme des ressources.

1935:
La Loi sur les Sites Historiques appelle à préserver les propriétés nationales, historiques et archéologiques importantes, à désigner et acquérir les sites historiques nationaux et à recenser les sites historiques et préhistoriques de valeur.

1946:
Le Bureau de l’Aménagement du Territoire (BLM) fut créé quand le Ministère de l’Intérieur fusionna deux anciens services: le Bureau Général des Terres, créé en 1800 pour vendre les terres publiques et encourager la colonisation par des Blancs; et le Service du Pâturage, créé en 1934 pour gérer le pâturage du bétail sur les « terres publiques ».

1948:
La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme déclare que la liberté religieuse est un droit humain fondamental. L’article 18 dit: « Chacun a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion; ce droit inclut la liberté de changer de religion ou de croyance, et la liberté, seul ou en commun avec d’autres et en public ou en privé, de manifester sa religion ou croyance dans l’enseignement, la pratique, la liturgie et l’observance. »

Les années 1960:
Le Service des Forêts des Etats-Unis commence à introduire une politique de planification suivie et de gestion « multi-usage » afin d’équilibrer les intérêts de pâturage, d’exploitation forestière et de tourisme.

1966:
Adoption de la Loi sur la Préservation Historique (NHPA) qui établit que « des propriétés ayant une importance religieuse et culturelle traditionnelle pour les organisations de Tribus Indiennes ou d’Autochtones d’Hawaii (« propriétés culturelles traditionnelles ») peuvent être déterminées comme étant éligibles pour être inclues dans le Registre National des Sites Historiques. L’implémentation des règles de la loi NHPA, 36 CFR Part 800, demande que les services fédéraux consultent les Tribus sur ce qui « concerne les propriétés d’importance religieuse ou culturelle ». Afin de réaliser ses objectifs, la Loi établit un processus (généralement appelé le processus de la Section 106) par lequel les services fédéraux engagés dans un projet, doivent déterminer si le projet aura un impact dommageable pour une propriété historique (un site préhistorique ou historique éligible pour figurer au Registre National des Sites Historiques). Un amendement de 1992 ajoute qu’ « un Service Fédéral doit consulter toute Tribu Indienne et toute organisation Autochtone Hawaïenne qui accorde une importance religieuse et culturelle » à une propriété tombant sous le coup de la Loi. L’amendement reconnaît aussi explicitement que « les propriétés d’importance culturelle ou religieuse pour une Tribu Indienne ou une organisation d’Autochtones d’Hawaï peuvent être prises en considération pour être inscrites au Registre National ».

1970:
La Loi sur la Politique Nationale Environnementale (NEPA) fut créée par le Congrès des Etats-Unis pour assurer que les services fédéraux prennent en considération les effets de leurs actions sur l’environnement. La NEPA précise que le gouvernement fédéral doit « préserver les sites historiques, culturels et naturels, importants pour notre héritage national. » La NEPA exige des services qu’ils estiment l’impact de leurs activités sur l’environnement. Ces effets sont normalement estimés par les Estimations Environnementales (EA) et par les Déclarations d’Impact Environnemental (EIS). La consultation des Nations Autochtones et l’évaluation des effets sur elles sont exigées, cependant un service fédéral peut continuer n’importe quel projet, quelqu’en soient les impacts.

1971:
Le “Président” Richard M. Nixon signe l’Ordonnance 115839 – « Protection et Renforcement de l’Environnement Culturel » – exigeant de tous les services fédéraux de faire l’inventaire des propriétés culturelles sur leurs territoires.

1974:
La Loi sur la Préservation Archéologique et Historique est adoptée, exigeant que tous les services fédéraux organisent des recherches avant de proposer tout projet qui pourrait déranger ou détruire des ruines culturelles importantes.

1978:
Après des années de plaidoyers et actions Autochtones, entre autres l’occupation d’immeubles fédéraux par l’A.I.M. (American Indian Movement) et d’autres, la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens (AIRFA) est adoptée par le Congrès. L’initiateur du projet de loi au Congrès, le Sénateur Abourezk déclara: « Les Représentants des sociétés religieuses traditionnelles Indiennes ont tenté de protéger leurs droits, d’avoir accès aux sites religieux sacrés, d’utiliser toute une gamme de substances naturelles et de la vie sauvage pour pratiquer leur religion et pour préserver le caractère privé de leurs cérémonies sacrées. La violation de ces droits se produit systématiquement à cause de lois sur la préservation qui ont tout simplement ignoré la prise en compte de leurs effets sur de telles pratiques religieuses et culturelles Indiennes. » Cette loi avait été initialement conçue pour protéger toutes les formes de pratiques spirituelles, mais la loi a échoué en ce qui concerne la protection de sites sacrés dans les affaires en justice qui ont suivi. AIRFA n’était qu’une déclaration politique qui n’avait pas le pouvoir d’être imposée.
[AIRFA] n’impose pas la protection des pratiques religieuses Tribales, excluant toute autre action. Elle n’impose pas que les actions Fédérales soient évaluées du point de vue de leurs impacts sur les croyances et pratiques Indiennes. (AR Doc. 188; page 3934)

1979:
La Loi sur la Protection des Ressources Archéologiques (ARPA) renforce la protection des ressources archéologiques sur les terres fédérales en clarifiant et étendant la Loi sur les Antiquités de 1906. L’ARPA règlemente l’attribution de permis pour les fouilles sur des sites archéologiques sur des terres fédérales et Autochtones. Les Nations Autochtones doivent consentir aux fouilles sur leurs terres et être informées des fouilles sur des terres fédérales, si le site a une importance religieuse ou culturelle.

1981:
Déclaration des Nations Unies sur l’Elimination de Toutes les Formes d’Intolérance et de Discrimination Fondées sur la Religion ou la Conviction, Article 1(1): « Toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit implique la liberté d’avoir une religion ou n’importe quelle conviction de son choix, ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, individuellement ou en commun, tant en public qu’en privé, par le culte et l’accomplissement des rites, les pratiques et l’enseignement. » Article 1(2): «Nul ne subira de contrainte pouvant porter atteinte à sa liberté d’avoir une religion ou une conviction de son choix».
Article 4(1): « Tous les Etats prendront des mesures efficaces pour prévenir et éliminer toute discrimination fondée sur la religion ou la conviction ».

1983:
L’affaire Wilson contre le Bloc, une tentative des Hopi et des Diné (Navajo) pour bloquer l’expansion d’un domaine skiable sur les San Francisco Peaks, près des territoires occupés de Flagstaff, en Arizona. Les Nations Autochtones affirment que le développement du domaine skiable pourrait avoir des effets négatifs graves sur leurs cultures et leur organisation sociale. Abbott Sekaquaptewa, le Président de la Tribu Hopi de l’époque, déclara: « Mon opinion est qu’à long terme, si l’expansion est autorisée, nous ne pourrons plus enseigner à nos peuples ce qu’est un site sacré. Si la station de ski reste ou s’étend, notre peuple n’acceptera pas l’idée que c’est la Demeure Sacrée des Kachinas. La base de notre existence en tant que société deviendra un simple comte de fée pour notre peuple. Si notre peuple n’a plus cette très ancienne croyance et ce mode de vie, ce qui ne manquera pas d’arriver si la présence de la station ski s’éternise … un impact direct et négatif sur nos pratiques religieuses [s’ensuivra]. La destruction de ces pratiques détruira aussi notre mode de vie et notre culture actuels. »
C’était la première affaire de site sacré qui a mis l’AIRFA à l’épreuve. La Cour Suprême a finalement décidé contre les Nations Autochtones et a autorisé la station de ski à profaner le site sacré.

1988:
Lyng contre l’Association de Protection du Cimetière Indien du Nord-ouest. La Cour Suprême des Etats-Unis a directement pris en considération la question de la protection des sites sacrés dans le Premier Amendement [de la Constitution des Etats-Unis]. L’affaire concernait la construction d’une route par le Service des Forêts dans le Nord de la Californie, route qui d’après le gouvernement améliorerait l’accès au bois de construction et aux ressources du tourisme. Le procès fédéral et les cours d’appel avaient jugé en faveur des praticiens spirituels Autochtones, appliquant un critère connu comme le critère d’ « intérêt contraignant »; les tribunaux avaient considéré que l’impact négatif sur les pratiques religieuses Autochtones était plus important que l’intérêt du gouvernement dans la construction de la route. La Cour Suprême des Etats-Unis a renversé la décision des autres cours, et rejeté l’application du critère d’intérêt contraignant aux décisions d’aménagement du territoire du gouvernement. La cour a décidé qu’à moins (1) qu’il n’y ait une intention spécifique du gouvernement d’enfreindre à une religion ou (2) qu’une action du gouvernement oblige des individus à agir contrairement à leurs croyances religieuses, le Premier Amendement n’assurait aucune protection contre une action du gouvernement qui affectait, ou même détruisait, un site sacré Amérindien. Avec l’affaire Wilson contre le Bloc, la décision dans l’affaire Lyng a démontré que l’AIRFA ne constituait pas un mécanisme de protection juridique pour les sites sacrés. La Cour a affirmé qu’elle « était impuissante. » En conséquence de la décision dans l’affaire Lyng, dans laquelle une action gouvernementale menace un site sacré, un praticien spirituel Autochtone n’a pas de protection dans le Premier Amendement à opposer, sur la base d’une défense de la liberté religieuse.

1990:
La Loi sur la Protection et le Rapatriement des Tombes Amérindiennes (NAGPRA), instaurait la protection des sites funéraires et des restes de nos ancêtres.
La NAGPRA a été signée par le Président George Bush, fournissant des procédures pour déterminer l’adéquation culturelle pour le ré-enterrement des ancêtres Autochtones et le rapatriement des ‘artefacts’ funéraires et des ‘objets’ sacrés. En particulier, la NAGPRA assure que chaque fois qu’une instance a l’intention de fouiller un site funéraire pour quelque raison que ce soit, cette instance doit obtenir un permis du service gérant la terre où se trouve le site funéraire. S’il s’agit de terres fédérales, le site ne peut être fouillé qu’après avoir prévenu et consulté la Nation Autochtone appropriée. Lorsque des objets culturels enfouis sont découverts par inadvertance au cours d’une autre activité, telle que la construction, l’extraction minière, l’exploitation forestière ou l’agriculture, la personne qui a découvert les objets doit cesser temporairement son activité et avertir le service fédéral responsable s’il s’agit d’une terre fédérale, ou la Nation concernée, s’il s’agit de terres Autochtones.

1990:
Division de l’Emploi contre Smith. La Cour Suprême des Etats-Unis a maintenu que l’état pouvait refuser des indemnités de chômage à une personne licenciée pour avoir enfreint l’interdiction de l’usage du peyotl, même si l’usage de cette drogue faisait partie d’un rite religieux. Bien que les états aient le pouvoir de s’accommoder d’actes normalement ‘illégaux’ s’ils sont effectués dans le cadre de convictions religieuses, il n’est pas ‘exigé’ qu’ils le fassent.

1993:
Loi de Rétablissement de la Liberté Religieuse (RFRA). Le Congrès a alors adopté la RFRA, qui rétablissait le critère d’intérêt contraignant du Premier Amendement, qui avait été rejeté par la Cour Suprême des Etats-Unis dans l’affaire Smith de 1990. En particulier, la Loi prévoit qu’une activité gouvernementale ne puisse entraver le libre exercice de la religion de quelqu’un, que si cette activité concerne un intérêt gouvernement impératif et est le moyen le moins restrictif de préserver cet intérêt. D’après cette Loi, toute personne dont le libre exercice de sa religion est entravé par une activité gouvernementale a le droit d’aller en justice.
RFRA répétait que les gouvernements ne doivent pas entraver l’exercice d’une religion sans justification impérative ; et essayait d’établir un droit de réclamation ou de défense pour les personnes dont l’exercice de la religion est fortement entravé par le gouvernement des Etats-Unis. Plus tard, des amendements codifiés au 42 U.S.C. 1996a ont explicitement précisé que l’usage de peyotl par un Autochtone dans des buts « cérémoniels traditionnels bona fide » en relation avec la pratique d’une religion traditionnelle, était légal.

1993:
La Loi sur le Libre Exercice de la Religion par les Amérindiens a été proposée, elle incluait des dispositions pour la protection des sites sacrés ; cependant, elle a été abandonnée et la section protégeant l’utilisation cérémonielle du peyotl est finalement passée comme amendement de la loi AIRFA de 1994.

1994:
Un projet de Déclaration sur les Droits des Peuples Autochtones est présenté aux Nations Unies.

1996:
Le “Président” Clinton a signé le Décret (E.O.) 13007 sur les Sites Sacrés Indiens, pour « protéger et préserver les pratiques religieuses Indiennes. » Le Décret demande que les services Fédéraux responsables de la gestion des terres Fédérales, dans la mesure du possible, si c’est autorisé par la loi, et n’est pas en contradiction flagrante avec les fonctions essentielles de ces services, facilitent l’accès aux, et l’utilisation cérémonielle des sites sacrés Autochtones par les praticiens spirituels Autochtones et évitent d’affecter négativement l’intégrité physique de tels sites sacrés. Les services doivent, là où c’est requis, maintenir la confidentialité des sites sacrés.

2003:
La législation pour la protection des terres sacrées a été proposée au niveau fédéral et en Californie. H.R. 5155, la Loi sur la Protection des Terres Sacrées a été déposée par le membre du Congrès Nick Rahall (Démocrate, West Virginia) mais n’a pas été adoptée.

2005:
L’affaire Nation Navajo et autres contre le Service des Forêts des Etats-Unis. C’était une poursuite en justice contre la proposition d’expansion du domaine skiable et de l’utilisation d’eaux usées pour faire de la neige sur les San Francisco Peaks. La plainte maintenait que la proposition violerait la Loi sur le Rétablissement de la Liberté Religieuse. En 2008, une cour d’appel a jugé que « le seul effet qu’auraient les améliorations proposées concernait la sensibilité religieuse subjective et émotionnelle des plaignants. C’est-à-dire que, la présence d’eaux usées recyclées sur les Peaks offense la sensibilité religieuse des plaignants… la diminution de la plénitude spirituelle – bien que sérieuse – n’est pas une entrave substantielle au libre exercice de la religion. » La Cour a rejeté les convictions religieuses, s’y référant comme étant « des sentiments spirituels heurtés. »
Au cours de la même décision, trois juges ont présenté une opinion différente déclarant que le jugement « sous-estimait les preuves…, sous-estimait la règle relevant de la [Loi de Rétablissement de la liberté Religieuse], et se trompait sur la nature même de la religion. » Cette décision a été réaffirmée par la Cour Suprême des Etats-Unis.

2007:
L’Assemblée Générale des Nations Unies a adopté la Déclaration Universelle sur les Droits des Peuples Autochtones. La résolution demandait la reconnaissance du droit des 370 millions d’Autochtones du monde à l’autodétermination et au contrôle de leurs territoires et de leurs ressources. L’adoption de cette résolution a eu lieu après vingt-deux ans de négociations diplomatiques aux Nations Unies (ONU), impliquant les états membres, des groupes de la société civile et des représentants des communautés Autochtones du monde.
Article 25 – Les peuples autochtones ont le droit de conserver et de renforcer leurs liens spirituels particuliers avec les terres, territoires, eaux et zones maritimes côtières et autres ressources qu’ils possèdent ou occupent et utilisent traditionnellement, et d’assumer leurs responsabilités en la matière à l’égard des générations futures.

2011:
Le Ministère de l’Agriculture des Etats-Unis publie un rapport préliminaire indiquant les changements dans sa politique et ses procédures pour la protection des Sites Sacrés.

2012:
Cinq services Fédéraux signent un protocole d’accord (MOU) pour « améliorer la protection des, et l’accès des Indiens aux sites sacrés par la coordination et la collaboration entre les services. »

9 septembre 2016:
Les Ministères de la Justice, de l’Armée et de l’Intérieur publient une déclaration conjointe en réponse à la résistance Autochtone à l’oléoduc Dakota Access (DAPL). La déclaration concerne « le besoin d’une discussion sérieuse sur la nécessité d’une réforme nationale concernant la considération des opinions des tribus pour ce type de projets d’infrastructure. » Le Gouvernement Obama appelle à une révision du cadre statutaire et met en place une consultation des Nations Autochtones sous la forme de séances d’auditions.

 

Références:

http://www.fs.fed.us/spf/tribalrelations/sacredsitesmou.shtml
http://www.achp.gov/docs/SS%20MOU%20Action%20Plan%20%20March%205%202013.pdf
https://www.manataka.org/page1965.html
https://fs.usda.gov/Internet/FSE_DOCUMENTS/stelprdb5376042.pdf
https://www.culturalsurvival.org/ourpublications/csq/article/existing-federal-law-and-protection-sacred-sites-possibilities-and-limit

 

 

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