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NICOLE HORSEHERDER DENONCE LA CENTRALE AU CHARBON TRES POLLUANTE EN PAYS NAVAJO, QUI FOURNIT ESSENTIELLEMENT DE L’ELECTRICITE A PHOENIX ET TUCSON ET EMPOISONNE LES NAVAJOS

 

Par Nicole Horseherder
Article paru dans l’ ‘Arizona Republic’
et publié par Indigenous Resistance avec la permission de Nicole Horseherder
le 22 août 2014
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Traduction Christine Prat

 

Le Président Obama et son Agence de Protection de l’Environnement [EPA] font pression pour que soit nettoyée la plus vieille et la plus polluante des centrales au charbon de notre nation.

Malheureusement, pour les Diné (Navajos), ce sera une longue route. La Centrale Navajo [Navajo Generating Station], la seule centrale au charbon dont le gouvernement des Etats-Unis est l’un des gestionnaires, serait le bon endroit pour commencer.
Au lieu de cela, les gens de la Nation Navajo continueront à respirer des poisons et de l’air pollué pendant trois décennies de plus.

La centrale est située au nord-ouest de la Nation Navajo sur 70000 km², près de Page, c’est la plus grande centrale au charbon du Plateau du Colorado et l’un des dix plus grands pollueurs du pays. Maintenant, après des années de retard, plutôt que d’imposer aux propriétaires fédéraux les exigences de la Loi sur l’Air Pur, l’Administratrice de l’EPA, Gina McCarthy a reculé.

Dans un éditorial du 28 juillet, ce journal [l’Arizona Republic] faisait l’éloge de la décision de G. McCarthy pour avoir trouvé un équilibre « entre un air plus propre et le bon sens économique ». Mais compromettre la santé et l’intégrité culturelle de gens dont les foyers entourent la centrale pour des emplois dans le charbon et de l’énergie bon marché à tirer des eaux du Colorado n’est pas un bon équilibre.

Mon peuple continue à manger les moutons et autre bétail qu’ils élèvent, tout comme le maïs et les courges qu’ils cultivent. Nos animaux et nos récoltes sont touchés directement par la pollution émise par cette centrale vieille de 40 ans. Mon peuple ne respire pas seulement la pollution mais ingère aussi les toxines qui se déposent sur la végétation, les cultures et les animaux.

L’EPA était supposée nettoyer les émissions nocives de la Centrale Navajo en cinq ans. Mme McCarthy aurait dû exiger du gestionnaire fédéral, le ‘Bureau of Reclamation’ [responsable de la gestion de l’eau aux Etats-Unis – NdT], de réduire la formation de fumées d’oxyde d’azote rejetées par les cheminées de 85% d’ici à 2020.
Ces améliorations auraient mis fin à des générations de problèmes de santé hors de proportion pour mon peuple, occasionnés par la pollution de la centrale et aurait dégagé la vue embrumée sur le Parc National du Grand Canyon. Supprimer les intérêts du gouvernement des Etats-Unis dans cette centrale polluante aurait été un incitatif pour investir dans les énergies renouvelables sur les terres tribales et maintenu la fourniture d’eau aux métropoles toujours assoiffées, bénéficiant ainsi aussi bien aux Arizoniens qu’à ma communauté.

Au lieu de cela, parce que la Centrale Navajo est située dans une Réserve Indienne, l’EPA a dilué les exigences de la Loi sur l’Air Pur et adopté un projet pour laisser la centrale polluer jusqu’en 2044, continuant ainsi à nous léguer un héritage d’asthme et de bronchite et de brume étouffante.

Il y a cinquante ans, le Ministère de l’Intérieur, en promettant des emplois et une source de revenus stable, a persuadé la Nation Navajo et les Hopi de renoncer à une part substantielle de leurs droits sur l’eau et d’autoriser la construction de la Centrale Navajo. Certains emplois existent encore. Mais la plupart des revenus ont fui vers l’extérieur, tout comme l’électricité, tandis que la suie, le smog, le mercure et les déchets toxiques de la combustion de charbon restent.

La Maison Blanche et l’EPA auraient dû commencer le nettoyage des centrales polluantes par les systèmes d’énergie sale qu’ils contrôlent directement. Au lieu de cela, ils ont décidé de faire attendre le plus longtemps des familles qui vivent à l’ombre de ces cheminées, pour avoir de l’air pur et un environnement sain.

Nicole Horseherder est co-fondatrice de To Nizhone Ani (‘La Belle Eau Parle’), un groupe écologiste Autochtone travaillant à protéger l’héritage naturel Navajo.

 

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