DE BIG MOUNTAIN A NEW YORK POUR DEMANDER JUSTICE, DES NAVAJO ET DES HOPIS EXIGENT LA FERMETURE DE LA CENTRALE AU CHARBON DE PEABODY COAL
Par Katherine Davis-Young
Public News Service, Arizona
10 septembre 2018
Également publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
PAGE, Arizona, 10 septembre 2018 – Des membres de la Nation Navajo sont à New York, ce lundi, pour attirer l’attention sur la plus grande centrale au charbon de l’Ouest.
La Centrale ‘Navajo’ [Navajo Generating Station], dans le nord de l’Arizona, doit fermer l’année prochaine. Mais la firme d’investissements de New York, Avenue Capital Group, envisage de l’acheter.
La centrale au charbon fournit des centaines d’emplois aux Navajos et est une source importante de revenus pour la tribu. C’est capital dans la réserve Navajo, où le taux de chômage est d’environs 45%. Ainsi, beaucoup de Navajos soutiennent la vente et la continuation des activités de la centrale.
Mais Nicole Horseherder, directrice exécutive du groupe environnemental Navajo To Nizhoni Ani, dit que la centrale au charbon pollue l’air et l’eau, et a des conséquences sur la santé des gens des environs. [Il est bon de rappeler que beaucoup de Navajos vivant à proximité n’ont pas l’électricité, la centrale alimente surtout les grandes villes du sud-ouest – NdT].
“Je pense qu’il est important pour les gens là-bas de savoir que le type d’emplois et de revenus dont nos avons besoin, sont de ceux qui ne tuent pas les gens et ne détruisent pas l’environnement,” dit-elle. “Donc, nous disons aux gens qui sont inquiets pour les emplois et les revenus, nous le sommes aussi.”
Le Groupe de Travail pour l’Air Pur [Clean Air Task Force] fait savoir que la pollution de l’air par la Centrale Navajo contribue à l’asthme et aux crises cardiaques dans la région.
Des données de l’Agence pour la Protection de l’Environnement montrent que la centrale est l’une des plus grandes sources d’émission de carbone du pays.
- Horseherder et plusieurs autres membres de la Nation Navajo espéraient rencontrer un PDG d’Avenue Capital Group à New York. Elle dit qu’elle voulait que l’acheteur potentiel entende les gens dont la santé est touchée par l’énergie du charbon.
- Horseherder s’inquiète de ce que la Nation Navajo soit trop dépendante de la centrale. Elle dit qu’avec ou sans repreneur, l’énergie du charbon finira par décliner.
“Comme chacun sait, le charbon n’est pas illimité,” fit-elle remarquer. “Un jour, il n’y aura plus de charbon dans le sol, il sera épuisé. Que ferons les gens, alors? Allons-nous continuer à abandonner le sort de nos vies et de notre avenir à l’industrie et aux services?”
La Centrale Navajo fournit de l’énergie à l’Arizona, au Nevada et à la Californie, et aux pompes qui apportent de l’eau au centre et au sud de l’Arizona.
Mais les services publics d’Arizona, qui font fonctionner la centrale, ont trouvé des alternatives meilleur marché dans le gaz naturel, ces dernières années.
La centrale et la Mine de Kayenta toute proche doivent fermer en 2019, si elles ne sont pas vendues.
Katherine Davis-Young
Cette photo et la précédente: Cronkite News
Quelques témoignages de participants (publiés sur le site Wakelet):
Nicholas Ashley et sa fille, à New York dimanche 9 septembre 2018:
Des membres de ma famille sont morts et d’autres ont été blessés au cours d’accidents sur les sites d’industries d’extraction. Je vais à New York pour faire savoir au capital financier mondial que les Diné ne mettront plus en jeu leurs corps et leurs terres pour les multinationales. En tant que Diné, notre existence même est liée au sort de notre terre, notre eau et notre air. Ma fille est ma raison d’agir. Son avenir sur cette terre vaut la peine de se battre.
– Nicholas Ashley, 24 ans, coordinateur de Tó Nizhóni Clean Energy pour un Arizona Sain, Big Mountain.
Mikayla Johnson et Ryan Simonson préparent des pancartes pour la manifestation devant le siège principal d’Avenue Capital sur Park Avenue.
L’entreprise Avenue Capital de Marc Lasry, qui prend parti pour Peabody Energy et le gouvernement Trump, essaie de renflouer une Centrale Navajo non rentable, de baisser fortement les coûts et de prolonger les opérations charbonnières dans la Nation Navajo, à une époque où le Sud-ouest est en train de passer à l’énergie solaire et éolienne.
Le monde entier se tourne vers l’énergie renouvelable et la Nation Navajo restera en arrière. Je suis de la jeune génération de Black Mesa. Ma vision c’est de voir mon peuple Navajo avoir des opportunités économiques qui ne détruisent ni notre culture ni notre langue.
– Rene Simonson, 19 ans, étudiant, de Big Mountain.
LA POLLUTION DE L’EAU DES NAVAJO PLUS EFFRAYANTE QUE CELLE DE FLINT (MICHIGAN)
vendredi 22 janvier 2016
L’eau des Navajo est polluée depuis longtemps par les mines de Peabody Coal sur Black Mesa, les fuites d’uranium et plus récemment l’empoisonnement des rivières Animas et San Juan par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA). Le gouvernement des Etats-Unis savait, lorsqu’il a déplacé des Navajos dans la région de Sanders**, Arizona, que les radiations dues à la fuite d’uranium de Church Rock*, Nouveau-Mexique, empoisonneraient l’eau en s’écoulant dans le Rio Puerco. Dans la région de Four Corners [nord-est de la Réserve Navajo], trois centrales électriques au charbon polluent l’eau par ruissellement.
Censored News
A POLLUTION DE L’EAU DES NAVAJO PLUS EFFRAYANTE QUE CELLE DE FLINT
Par Robert Seals
Censored News
Photo de Louise Benally faisant un discours à Washington D.C.
Zie ook Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Traduction Christine Prat
Mon nom est Robert Seals. J’ai suivi l’histoire de la crise de l’eau à Flint, dans le Michigan et je souhaite faire la lumière sur une autre histoire de pollution de l’eau bien plus ancienne et tout aussi effrayante que celle de Flint.
Les réserves d’eau de Black Mesa, dans la Réserve Navajo, sont détruites depuis des décennies par l’entreprise minière Peabody. L’eau des puits a été drainée pour mélanger au charbon afin de le transporter par pipeline et le reste de l’eau a été contaminée par de l’uranium qui s’écoule maintenant dans le fleuve Colorado. C’est un abrégé d’une histoire peu connue qui doit désespérément être dite. Il n’y a pas eu d’eau potable dans la Réserve depuis des décennies. Quand une ville comme Flint est en crise, tout le monde s’agite et se sent concerné. Cependant, personne ne parle de la situation tragique qui règne sur Black Mesa et personne n’est tenu pour responsable de ce camouflage. La porte-parole de Black Mesa est Louise Benally. Elle peut vous fournir toute l’histoire.
Voici une brève déclaration de Louise : « Notre eau a été touchée depuis les années 1950 jusqu’à maintenant. Lorsque divers minéraux ont été découverts dans la Réserve Navajo dans les années 1940-1950 – jusqu’à ce jour (maintenant, en 2016), l’eau souterraine a été utilisée pour extraire l’uranium. Les eaux souterraines et de surface ont été utilisées puis rejetées dans des bassins de rétention et/ou dans les eaux de surface. L’extraction de charbon sur Black Mesa a entrainé l’utilisation d’eau pour transporter le charbon sur 445 km et continue à pomper l’eau souterraine pour pousser le charbon de Black Mesa jusqu’à Laughlin, dans le Nevada. Aujourd’hui, les bassins de rétention ne sont plus surveillés sur Black Mesa et infiltrent les ruissellements jusque dans les cours d’eau de surface – et les cours supérieurs.
Il y a beaucoup de pollution dans notre Réserve, dans la plupart des régions comme dans les Nouvelles Terres de Sanders**, Arizona. Il n’y a pas d’eau que les gens puissent boire en toute sécurité. Dans le district de l’ouest, il n’y a pas eu d’eau potable saine depuis les années 1950, quand les firmes d’uranium y sont arrivées. L’eau de Black Mesa est pompée pour les opérations minières de Peabody Coal. La pollution s’infiltre maintenant dans le Fleuve Colorado. »
Je vous remercie immensément de prendre le temps de vous renseigner davantage et de dénoncer cette affreuse situation.
Sincères salutations, Robert Seals
*En 1979, une digue de terre qui retenait l’eau irradiée de la mine d’uranium de Church Rock a cédé et l’eau s’est échappée dans le Rio Puerco. C’est à ce jour la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis. Elle s’est produite la même année que l’accident de Three-Miles-Island, dont les médias ont beaucoup parlé, alors que pas un mot n’a été dit sur la catastrophe de Church Rock.
**Après beaucoup de péripéties, une loi de 1974 – PL 93-531 – a partagé une zone commune aux Navajos et aux Hopis, entrainant l’expulsion de milliers de Navajos et d’une centaine de Hopis. Les expulsions ont eu lieu dans les années 1980. Certains Navajos ont été relogés à Sanders, ville traversée par le Rio Puerco, en aval de Church Rock. La région était donc fortement contaminée par la fuite d’uranium. Une ‘nouvelle’ pollution à l’uranium a été découverte pendant l’été 2015, dans le puits d’eau potable d’un quartier Navajo de Sanders.
Christine Prat
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Louise Benally, de Big Mountain
LES HABITANTS DE FOUR CORNERS SONT FATIGUÉS D’ETRE SACRIFIES POUR LA PRODUCTION D’ELECTRICITE AVEC DU CHARBON POLLUANT, ILS EN ONT TEMOIGNE AU COURS D’UNE AUDITION DU BLM
Par Brenda Norrell
Censored News
20 août 2015
FARMINGTON, Nouveau-Mexique – S’exprimant contre les lois qui visent les Amérindiens et leurs ressources naturelles, des Autochtones ont dit au Bureau d’Aménagement du Territoire(BLM) d’effectuer la transition vers l’énergie renouvelable et de mettre fin au génocide des Amérindiens au profit de l’énergie sale du charbon.
Des Amérindiens, des scientifiques, des agriculteurs et des travailleurs ont décrit la réalité faite de maladies et de mort dans la région sacrifiée de Four corners, au cours d’une audition du BLM.
Louise Benally, Diné de Big Mountain qui résiste à la déportation forcée, a témoigné et dit qu’elle était victime de la destruction causée par l’extraction de charbon par Peabody Coal sur Black Mesa, d’où de nombreux Diné (Navajo) ont été déportés par la force pour faire place aux activités minières de Peabody Coal.
L. Benally a dit qu’en ce moment même des moutons et autre bétail étaient saisis sur Black Mesa.
L. Benally dit aussi que le Sénateur d’Arizona John McCain persiste à essayer de voler les droits sur l’eau du Colorado au profit de ceux qui vivent dans le luxe dans le sud de l’Arizona et de la Centrale Electrique Navajo, alimentée au charbon, à Page, en Arizona, qui fournit de l’électricité au sud de l’Arizona.
« Les compagnies d’énergie mangent la terre et sucent sa respiration. »
Décrivant comment les compagnies charbonnières détruisent la terre, elle dit: « Nous somme écœurés et fatigués de votre cupidité. »
Louise Benally dit que les Etats-Unis continuent à tuer les gens par leurs lois.
« Les forages dans l’Arctique doivent cesser » dit-elle, se référant à la décision d’Obama d’octroyer à Shell le droit de forer dans l’Arctique.
« Le pipeline d’Alberta doit cesser de fonctionner » dit-elle encore à propos du pétrole de sables bitumineux et de ses oléoducs, parmi lesquels le Keystone XL.
Elle dit que l’Inde et la Chine avaient besoin d’énergies renouvelables au lieu de continuer à demander de ces énergies polluantes.
« Faites votre travail et faites cette transition » dit Louise Benally au BLM.
Lester Begay dit dans son témoignage que les Anciens Diné savaient, et avaient prédit, que ce qui était extrait du sol tuerait les gens.
Begay dit que les Anciens Diné enseignaient le respect de ce qui est dans la nature. Il raconta une histoire des Anciens: Quand les Blancs ramassent une pierre, ils la regardent toute la journée, puis ils la vendent.
Des Amérindiens ont dit dans leurs témoignages que de l’asthme et des crises cardiaques étaient provoqués chaque année rien que par les centrales de Four Corners et San Juan, au Nouveau-Mexique.
Les centrales de la région de Four Corners signifient que la région est devenue zone de sacrifice, produisant de l’électricité avec du charbon polluant pour des grandes villes lointaines.
Des Pueblos ont témoigné de ce que la mine d’uranium Jackpile Mine avait causé la mort chez les Pueblos Laguna et Acoma, au Nouveau-Mexique. Des mineurs Pueblo travaillaient sans protection, et les radiations se propageaient dans leur eau, leur nourriture et les pâturages de leur bétail.
« Notre mode de vie même a été volé » dit une femme Pueblo qui parlait de la mort de son grand-père. « Ils n’ont pas été obligés de nettoyer les dégâts qu’ils avaient faits ». Elle ajouta qu’aucune somme d’argent ne pourrait ramener son grand-père.
Un membre de l’association des hommes et femmes médecine Diné dit: « Vous devez être très prudent quand vous dérangez notre Mère la Terre. »
« Nous devons respecter notre Mère la Terre », dit-elle en décrivant les poisons des centrales électriques.
Une personne qui témoignait au nom des Autochtones et des gens de couleur, dit que les habitants de Four Corners qui étaient venus témoigner n’avaient pas été respectés par les officiels du BLM pendant leur prière à l’extérieur un peu plus tôt. Elle dit aussi qu’ils n’avaient pas été salués convenablement par le BLM.
Les Amérindiens vivant dans la région de Four Corners dirent que les enfants étaient de ceux qui souffraient d’asthme et de maladies respiratoires causés par les centrales au charbon.
La Centrale de San Juan et les centrales de Four Corners utilisent d’énormes quantités d’eau potable et rejettent de l’eau polluée toxique, selon les témoignages des habitants.
L’extraction de charbon vise les pauvres et les plus vulnérables, dirent-ils.
Un de ces habitants, qui vit en aval des centrales de Four Corners, dit que son fils de cinq ans avait failli mourir de la pollution causée par la centrale la plus en aval. Il dit aux officiels du BLM d’aller là-bas et de boire l’eau sale qui sort des centrales de Four Corners. Il dit qu’il s’attendait à ce que sa famille et ses enfants en boivent, et donc qu’ils devaient en faire autant.
« Il n’y a pas de charbon propre » dit un des habitants de Four Corners.
Il a été demandé aux Etats-Unis de cesser de subventionner l’énergie polluante du charbon.
Charles Pacheco a décrit le travail dans les centrales électriques, des déchets dangereux et des radiations.
Pacheco dit que le gouvernement Obama ne se soumettait pas aux règlements sur les appareils respiratoires sûrs et l’arsenic de la Centrale de San Juan.
Quand Pacheco s’est plaint, il a été viré.
« Si vous étiez travailleur et disiez quoique ce soit sur le sujet, ils vous licenciaient. »
Donna House, Diné, raconta comment les centrales détruisaient des espèces rares et menacés de plantes. Les centrales ont détruit l’habitat des plantes et des gens, dit D. House.
Des agriculteurs ont dit avoir besoin d’eau propre pour leurs cultures. Le Nouveau-Mexique a une riche culture et les gens n’arrêteront pas de combattre le charbon polluant, dit un agriculteur.
Le BLM a aussi été critiqué pour ne pas avoir annoncé cette session dans d’autres langues que l’anglais, alors qu’au Nouveau-Mexique plusieurs langues sont parlées.
« Nous voulons un changement de système, pas un changement climatique » dit un habitant.
Un lycéen de Santa Fe dit que l’électricité produite au charbon est la première cause de réchauffement climatique.
Peabody Coal et d’autres firmes de charbon polluant font faillite et les contribuables devront payer les coûts de cette énergie sale qui a causé la mort et la maladie à grande échelle, dirent des habitants.
Parmi ceux qui ont témoigné sur le changement climatique et les politiques destructrices de l’énergie du charbon aux Etats-Unis, il y avait des Diné, des Pueblo, des étudiants, des scientifiques, des agriculteurs, des travailleurs, des bergers, des réalisateurs de films, et des membres de communautés, de Big Mountain à Taos Valley et au Colorado, de Santa Fe, Albuquerque et au-delà.
Protégez le climat, dites au Ministère de l’Intérieur de garder le charbon dans le sol !
Depuis des décennies, le gouvernement fédéral a laissé les compagnies charbonnières exploiter nos terres publiques. Le Bureau d’Aménagement du Territoire loue des ressources publiques à des compagnies charbonnières privées. Pendant que le BLM rend possible les profits des compagnies charbonnières, les communautés locales subissent l’essentiel de la pollution qui les accompagne, et qui menace la santé publique, l’air, l’eau et le climat.
Le Ministère de l’Intérieur des Etats-Unis s’adresse au public américain dans un ‘échange honnête’ sur comment améliorer la façon dont il gère le charbon publique. La série d’auditions à Farmington se terminait jeudi. C’était pour nous l’occasion de cimenter le message.
Si nous voulons être honnêtes, il est temps de dire au DOI et au BLM de garder le charbon dans le sol. Le temps des enquêtes est terminé – nous SAVONS que le charbon tue et il ne fait pas de doute que brûler du charbon alimente en grande partie un changement climatique catastrophique. Le Nord-ouest du Nouveau-Mexique et la Nation Navajo ne seront plus considérés comme une ‘zone de sacrifice à l’énergie’. Le moment est venu pour une vraie révolution et pour une nouvelle économie de l’énergie dans l’intérêt des communautés locales et de tous les habitants du Nouveau-Mexique. […]
BIG MOUNTAIN: LA CONFISCATION PAR LA FORCE DES TROUPEAUX DES RESISTANTS CONTINUE
Du site sheepdognationrocks
28 octobre 2014
Traduction Christine Prat
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Ce matin, 28 octobre, 6h20 – La résidence de Begay à Red Willow Springs a été encerclée par la police Hopi et la police du Bureau des Affaires Indiennes, revolvers à la main. Les entrées des principales pistes étaient gardées par des policiers lourdement armés. Deux adolescents, neveu et nièce d’Etta Begay, sont sortis près de l’enclos des moutons pour prendre des photos, mais les flics ont pointé leurs armes sur leurs têtes, ils ont été menottés puis relâchés après la confiscation des moutons et des chèvres. Etta et ses frères ont été forcés de rentrer dans leur maison qui a été encerclée par la police. Près de 100 moutons et chèvres ont été saisis, mais il semble que la police n’avait pas assez de place pour les 40 moutons qui ont été laissés sur place. La situation entre les soutiens non-Autochtones (les seuls qui reconnaissent cette résistance au génocide privatisé) et les Anciens Diné [Navajo], et l’invasion ordonnée par le Bureau des Affaires Indiennes, est de plus en plus tendue et pourrait devenir explosive.
Quelques non-Autochtones et des jeunes Autochtones surveillent le potentiel pour une nouvelle ‘attaque’. Une surveillance intensive soutenue par le Ministère de la Justice et le Bureau des Affaires Indiennes, y compris des vols de drones nuit et jour et l’éventualité de patrouilles de commandos à pied, joue un rôle de premier plan dans les opérations récentes. Big Mountain est en grande partie une zone sauvage, seulement occupée par quelques Anciens qui tiennent bon, et la région est très isolée, ce qui permet à la terreur américaine privatisée de faire ce qu’elle veut sans se faire remarquer.
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Depuis quelques années, les résistants Diné à la politique de déplacement des populations* ont décidé de ne pas réduire leurs troupeaux de moutons. L’Administration Hopi du Bureau des Affaires Indiennes a utilisé des méthodes style gestapo pour imposer la réduction du bétail pendant les 25 dernières années. Cette année, les Anciennes Matriarches ont cessé d’obéir aux ordres annuels de réduire leurs troupeaux en vendant les moutons plutôt que de les voir confisquer. Ces Matriarches et leur petite famille ont aussi demandé l’aide de bergers volontaires, et ce sont principalement des bergers non-Indiens qui se sont présentés. Ce type de soutien et de relation d’apprentissage s’est développé en une stratégie de résistance et de solidarité entre les premières nations et l’activisme non-Autochtone. Le succès de cette stratégie, bien qu’ayant lieu dans une région isolée dont on n’entend pratiquement pas parler, rejoint l’ancien appelle des Matriarches à résister à la loi de déplacement des populations, une loi de 1974* passée à l’instigation des grandes compagnies d’énergie. Donc, ces dernières années, des bergers non-Autochtones et des résistants Diné ont utilisé l’appel des Anciennes résistantes traditionnelles* :
« Occupez les terres ancestrales en faisant paître des moutons, et finalement l’extraction massive de charbon et le changement climatique réversible pourront être stoppés. »
Un habitant Diné, résistant aux opérations du Bureau des Affaires Indiennes Hopi : « Je vais rester avec ma sœur âgée, elle a été la seule bergère jusqu’à maintenant. Elle ne sait pas utiliser son téléphone portable ou lire les messages. Donc je veux être là à cause des menaces de la police, qui prend les moutons de tout le monde. Je serai le contact et me chargerai de lancer des appels si nous sommes envahis par la police et les rangers… »
Un vieux couple de Cactus Valley, tous deux âgés de près de 90 ans : « Nous ne sommes par forts. Nous sommes affaiblis et avons des difficultés pour marcher. Notre [nom effacé] veut bien garder les moutons et se cacher tous les jours avec le troupeau dans les canyons sauvages. ‘Je verrai bien ce qu’ils me feront quand ils nous attraperont, moi et les moutons’ dit [nom effacé]. Les autres membres de la famille disent à [nom effacé] de ‘ne pas s’inquiéter, laisser faire, les laisser confisquer.’ Moi et mon [nom effacé] sommes les seuls à opter pour l’idée de cacher le troupeau le plus longtemps possible. »
« C’est incroyable qu’une loi faite par des humains puissent vous qualifier de ‘contrevenant’. Çà ne les concerne pas, ceux qui imposent de telles lois et ceux qui jugeront d’après de telles lois. Çà ne les concerne pas que nous, Diné, ici, soyons nés ici, que nos ancêtres soient nés ici, que nos ancêtres aient combattu les Espagnols et les Américains pour survivre sur ces terres. Çà ne les concerne pas que nous disions que nous avons été créés sur ces terres par les lois divines de la Création. Mon mari et moi avons atteint un grand âge, nous ne pouvons plus nous tenir droits, et ils vont nous considérer comme ‘contrevenants’, prendre tous nos moutons et nous faire passer en jugement ? Qu’est-ce qui s’est passé ? Nos Diné sont devenus individualistes et si le système de parenté était encore vivant, nous nous serions retrouvés et réunis pour tenir un conseil. »
Ci-contre photo publiée sur Facebook à la demande du couple, afin que le monde prenne conscience de leurs souffrances. La photo était accompagnée du texte suivant:
Des Anciens vivent dans la peur et la souffrance:
Clarence et Mary Lou Blackrock, de Cactus Valley passent toute la nuit près du feu, incapables de dormir de peur que leurs moutons soient saisis. Ce stress met en danger la santé des Anciens. Cette famille a voulu que ces photos soient partagées afin que le monde voit leurs souffrances causées par le gouvernement fédéral et le ministère de l’Intérieur. C’est du Terrorisme Domestique.
Voir, sur les saisies de moutons, les articles du 23 octobre et du 27 octobre (avec adresses email des responsables à qui adresser des protestations)
* Sur l’histoire du conflit de Big Mountain, voir la traduction d’un article de 1986 et de nombreux articles sur les évènements récents
Par Indigenous Action Media
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Publié aussi sur Censored News
Traduction Christine Prat
25 janvier 2013
Communiqué de Presse de : RAMPS Media press@rampscampaign.org
ST. LOUIS, Missouri – Une centaine de manifestants se sont rassemblés aujourd’hui au centre de St. Louis, devant le siège de la compagnie minière Peabody Coal. Des habitants de St. Louis ont été rejoints par des Navajos de Black Mesa, Arizona, des gens des Appalaches de Virginie Occidentale, région dévastée par le charbon, et des sympathisants de tous les coins des Etats-Unis, pour demander la fin de l’exploitation minière à ciel ouvert la reconnaissance des responsabilités vis-à-vis du sol et des habitants. Des résidents de Black Mesa, Don Yellowman et Fern Benally demandent à parler au PDG de Peabody, Greg H. Boyce et ont une lettre détaillée exprimant leurs inquiétudes. (Voir le texte de la lettre)
Une douzaine de manifestants ont été arrêtés pour avoir formé une chaine et refusé de quitter le terrain de Peabody quand Boyce a refusé de rencontrer les représentants Navajo. Parmi les manifestants il y avait des représentants de Gens du Missouri s’Organisant pour la Réforme et l’Emancipation, de l’Action Radicale pour la Survie des Gens des Montagnes, de Soutien Autochtone Pour Black Mesa [Black Mesa Indigenous Support], de Vétérans pour la Paix, SEIU et d’autres organisations syndicales. Les activistes ont déployé des banderoles de deux bâtiments proches, sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez la guerre contre Notre Mère la Terre » « Peabody : Nuisible pour St. Louis, Nuisible pour la Planète » et « Peabody Tue ».
D’après des témoins, la police a usé de méthodes douloureuses (torsion, etc.) et les a arrêtés. Un membre des Vétérans pour la Paix arrêté et menotté, suivait docilement la police quand il a soudain été jeté à terre. Le reste des manifestants, énervés par la mauvaise volonté de Peabody et la violence policière, ont défilé dans les rues de St. Louis avec une banderole sur laquelle on pouvait lire « St. Louis ! Arrêtez de subventionner la Crise Climatique ». Après la marche dans la ville, la manifestation est retournée au siège de Peabody et s’est dispersée.
Peabody, la plus grande compagnie charbonnière des Etats-Unis, exploite de gigantesques mines à ciel ouvert sur Black Mesa, Arizona, terre ancestrale des Navajos. Des dizaine de milliers de Navajos ont été déplacés de force pour faire de la place aux mines à ciel ouvert de Peabody ; çà a été la plus grande déportation forcée d’Autochtones aux Etats-Unis depuis la Piste des Larmes*. Jusqu’à ce jour, des Navajos et des Hopis sont engagés dans la résistance à la déportation forcée et les pratiques d’exploitation minière menacent les terres et les moyens d’existence des générations futures.
En près de 45 ans d’exploitation, les mines de Peabody sur Black Mesa ont produit plus de 325 million de tonnes d’oxyde de carbone dans l’atmosphère. Les mines à ciel ouvert ont endommagé d’innombrables sépultures, sites sacrés et habitations. 70% d’une nappe aquifère du désert, jusque là intacte, ont été utilisés pour extraire le charbon. Ce qu’il reste d’eau dans le sous-sol est pollué, ce qui entraine la destruction d’un écosystème autrefois florissant.
« L’ activité minière affecte énormément les modes de vie. Çà détruit des endroits qui ont des noms. Où que vous alliez, chaque endroit a un nom : des noms que j’ai appris de mes grands-parents, des noms qui ont existé depuis des centaines d’années. Beaucoup de ces endroits et le savoir lié à ces endroits et les valeurs culturelles sont détruits par la mine. Çà détruit notre mode de vie » dit Gerold Blackrock, habitant de Black Mesa.
Les mines à ciel ouvert de Peabody affectent la santé des communautés, partout où la compagnie opère, de Black Mesa aux Appalaches. L’assurance maladie et les retraites durement obtenues par les mineurs des Appalaches sont menacés par les pratiques de Peabody. « Peabody et Arch se sont débarrassés de leurs obligations vis-à-vis des mineurs retraités. C’était une décision calculée pour rouler les gens et leur supprimer leur retraite » dit Terry Steele de l’Union des Mineurs d’Amérique.
« Habilités par la Ville de St. Louis, les cadres supérieurs de Peabody se réfugient dans leurs bureaux du centre ville, loin des dégâts qu’ils causent aux communautés dans tout le pays, » dit Dan Cohn, un habitant de St. Louis. En 2010, le Conseil [Board of Aldermen, nom du conseil qui gouverne la ville de St. Louis], conjointement avec la Société de Développement de St. Louis, a accordé 61 millions de dollars de réduction d’impôts, dont 2 millions initialement prévus pour les Ecoles Publiques de St. Louis.
« Les activités quotidiennes de Peabody ont contribué aux vagues de chaleur caniculaire et à la sécheresse historique de l’été dernier. Les résidents de St. Louis sont ici aujourd’hui pour exprimer leur solidarité avec les autres communautés touchées par Peabody et demander à notre ville de cesser de subventionner l’injuste déportation d’autochtones et le changement climatique. Il faut que nos dollars de contribuables soient investis dans des emplois ‘verts’, pas dans des compagnies qui ne se soucient pas de la vie humaine » dit Reggie Rounds, un membre de MORE.
MORE est actuellement en train de récolter des signatures pour un référendum d’initiative populaire qui forcerait la ville de St. Louis à désinvestir l’argent publique des entreprises d’énergies fossiles et se tourner vers des énergies renouvelables et des initiatives de développement durable. L’initiative de référendum pour l’Energie Durable de St. Louis a acquis le soutien de nombreux groupes sociaux et environnementaux locaux, de petits commerces et de la candidate au Conseil Michelle Witthaus, qui était présente à la manifestation.
L’action d’aujourd’hui s’inscrit dans un mouvement grandissant pour l’autodétermination des Autochtones et contre les pratiques commerciales exploiteuses qui détruisent des communautés et des territoires.
*Piste des Larmes [Trail of Tears] : nom donné à la déportation forcée de dizaines de milliers d’autochtones du sud-est des Etats-Unis – Cherokee, Choctaw, Chikasaw, Seminole… – en Oklahoma entre 1831 et 1837