DE BIG MOUNTAIN A NEW YORK POUR DEMANDER JUSTICE, DES NAVAJO ET DES HOPIS EXIGENT LA FERMETURE DE LA CENTRALE AU CHARBON DE PEABODY COAL
Par Katherine Davis-Young
Public News Service, Arizona
10 septembre 2018
Également publié sur Censored News
Traduction Christine Prat
PAGE, Arizona, 10 septembre 2018 – Des membres de la Nation Navajo sont à New York, ce lundi, pour attirer l’attention sur la plus grande centrale au charbon de l’Ouest.
La Centrale ‘Navajo’ [Navajo Generating Station], dans le nord de l’Arizona, doit fermer l’année prochaine. Mais la firme d’investissements de New York, Avenue Capital Group, envisage de l’acheter.
La centrale au charbon fournit des centaines d’emplois aux Navajos et est une source importante de revenus pour la tribu. C’est capital dans la réserve Navajo, où le taux de chômage est d’environs 45%. Ainsi, beaucoup de Navajos soutiennent la vente et la continuation des activités de la centrale.
Mais Nicole Horseherder, directrice exécutive du groupe environnemental Navajo To Nizhoni Ani, dit que la centrale au charbon pollue l’air et l’eau, et a des conséquences sur la santé des gens des environs. [Il est bon de rappeler que beaucoup de Navajos vivant à proximité n’ont pas l’électricité, la centrale alimente surtout les grandes villes du sud-ouest – NdT].
“Je pense qu’il est important pour les gens là-bas de savoir que le type d’emplois et de revenus dont nos avons besoin, sont de ceux qui ne tuent pas les gens et ne détruisent pas l’environnement,” dit-elle. “Donc, nous disons aux gens qui sont inquiets pour les emplois et les revenus, nous le sommes aussi.”
Le Groupe de Travail pour l’Air Pur [Clean Air Task Force] fait savoir que la pollution de l’air par la Centrale Navajo contribue à l’asthme et aux crises cardiaques dans la région.
Des données de l’Agence pour la Protection de l’Environnement montrent que la centrale est l’une des plus grandes sources d’émission de carbone du pays.
- Horseherder et plusieurs autres membres de la Nation Navajo espéraient rencontrer un PDG d’Avenue Capital Group à New York. Elle dit qu’elle voulait que l’acheteur potentiel entende les gens dont la santé est touchée par l’énergie du charbon.
- Horseherder s’inquiète de ce que la Nation Navajo soit trop dépendante de la centrale. Elle dit qu’avec ou sans repreneur, l’énergie du charbon finira par décliner.
“Comme chacun sait, le charbon n’est pas illimité,” fit-elle remarquer. “Un jour, il n’y aura plus de charbon dans le sol, il sera épuisé. Que ferons les gens, alors? Allons-nous continuer à abandonner le sort de nos vies et de notre avenir à l’industrie et aux services?”
La Centrale Navajo fournit de l’énergie à l’Arizona, au Nevada et à la Californie, et aux pompes qui apportent de l’eau au centre et au sud de l’Arizona.
Mais les services publics d’Arizona, qui font fonctionner la centrale, ont trouvé des alternatives meilleur marché dans le gaz naturel, ces dernières années.
La centrale et la Mine de Kayenta toute proche doivent fermer en 2019, si elles ne sont pas vendues.
Katherine Davis-Young
Cette photo et la précédente: Cronkite News
Quelques témoignages de participants (publiés sur le site Wakelet):
Nicholas Ashley et sa fille, à New York dimanche 9 septembre 2018:
Des membres de ma famille sont morts et d’autres ont été blessés au cours d’accidents sur les sites d’industries d’extraction. Je vais à New York pour faire savoir au capital financier mondial que les Diné ne mettront plus en jeu leurs corps et leurs terres pour les multinationales. En tant que Diné, notre existence même est liée au sort de notre terre, notre eau et notre air. Ma fille est ma raison d’agir. Son avenir sur cette terre vaut la peine de se battre.
– Nicholas Ashley, 24 ans, coordinateur de Tó Nizhóni Clean Energy pour un Arizona Sain, Big Mountain.
Mikayla Johnson et Ryan Simonson préparent des pancartes pour la manifestation devant le siège principal d’Avenue Capital sur Park Avenue.
L’entreprise Avenue Capital de Marc Lasry, qui prend parti pour Peabody Energy et le gouvernement Trump, essaie de renflouer une Centrale Navajo non rentable, de baisser fortement les coûts et de prolonger les opérations charbonnières dans la Nation Navajo, à une époque où le Sud-ouest est en train de passer à l’énergie solaire et éolienne.
Le monde entier se tourne vers l’énergie renouvelable et la Nation Navajo restera en arrière. Je suis de la jeune génération de Black Mesa. Ma vision c’est de voir mon peuple Navajo avoir des opportunités économiques qui ne détruisent ni notre culture ni notre langue.
– Rene Simonson, 19 ans, étudiant, de Big Mountain.