Par Louise Benally, de Big Mountain
Spécial Censored News
Publié le 30 avril 2020
Traduction et photos Christine Prat
Nos anciens disaient : Ce qui est dans le sol, comme les ressources naturelles, ça fait partie de la Terre et ne doit pas être dérangé, parce que ça maintient l’équilibre de toute vie. Si c’est dérangé, ça créera une grande perturbation.
C’est ce qui nous arrive maintenant. Il n’y a pas de remède pour réparer, c’est fait par des humains – le déséquilibre de la Terre pour ses ressources, et la pollution continuelle.
Faites très attention à tout ce que vous faites, lavez vous les mains souvent avec du savon et de l’eau. Buvez beaucoup de boissons chaudes, tenez vous à l’écart des foules, n’approchez personne et restez à au moins 1m80 ou plus. Travaillez à vos projets loin des gens. Prenez des vitamines C et D, du citron, de l’ail et du thé à la menthe, avec du miel. Faites des prières avec la nature le plus souvent possible, et regardez moins la télé ou d’autres médias qui ne font que vous stresser. Portez des masques si vous devez vous rendre dans un lieu où il y a du monde et ne touchez à rien.
Le virus n’a pas de frontières et vous seul pouvez faire la différence pour vous-même.
A PROPOS DE L’AUTRICE
Louise Benally et sa famille luttent contre la déportation forcée depuis 40 ans. Peabody Coal a orchestré la saisie de terre Diné sur Black Mesa pour s’emparer d’une mine de charbon afin d’alimenter la centrale électrique dite ‘Navajo’, près de Page, dans la Réserve Navajo. Cette centrale fournissait de l’électricité à bon marché au Sud-ouest des Etats-Unis, épuisait l’eau, empoisonnait le sol, l’eau et l’air, pendant que les gens souffraient, beaucoup d’entre eux n’ayant ni l’eau courante ni l’électricité. Au cours des 40 dernières années, cette centrale a été désignée comme l’une des plus polluantes au monde, une des causes principales de la pollution générale de l’air. Autour de la zone dévastée par les mines de charbon et les trois centrales au charbon dans la Nation Navajo, il y a beaucoup de déchets d’uranium radioactifs, abandonnés par des entreprises irresponsables. Les mines d’uranium ont laissé derrière elles tout un héritage de morts de maladies respiratoires et de cancer, chez les mineurs Navajo et leurs familles. L’ancien bassin de rétention des déchets d’uranium de Church Rock*, qui s’est fissuré en 1979, continue de contaminer le Rio Puerco qui coule vers l’ouest. L’air, le sol et l’eau ont été empoisonnés aussi par les forages de pétrole et de gaz dans la Nation Navajo, qui s’étend du Nouveau Mexique aux champs pétrolifères d’Utah. – Brenda Norrell, éditrice, Censored News.
*Extrait de la conférence de Leona Morgan, à Bure le 24 mai 2019.
La catastrophe de 1979, à Churchrock
Le 16 juillet 1979, la pire catastrophe nucléaire de l’histoire des Etats-Unis a eu lieu à Churchrock, au Nouveau-Mexique. A Churchrock, il y avait deux mines d’uranium et une usine de traitement. L’usine avait un bassin de rétention des déchets. Les déchets d’une usine de traitement sont beaucoup plus radioactifs que ceux des mines. Ce bassin était fermé par un barrage en argile. Il y avait une fissure dans ce barrage, l’entreprise le savait, le gouvernement aussi, mais l’entreprise a continué à mettre des déchets dans le bassin. A l’aube du 16 juillet 1979, le barrage s’est rompu. Plus de 400 millions de litres de déchets radioactifs se sont déversés dans un ravin à sec, puis dans une rivière qui est à sec la plupart de temps, la rivière Puerco. […]
A ce jour, ce n’a toujours pas été décontaminé. En juillet 2015, Tommy Rock, un chercheur Diné de l’Université de Flagstaff, a découvert que l’eau potable d’une communauté Diné, à Sanders, en Arizona, à 65 km en aval sur la rivière Puerco, contenait deux fois la concentration légale d’uranium.
Le 28 juin 2017, Donald Trump a rencontré des dirigeants tribaux à la Maison Blanche. Il leur a parlé de charbon et autres énergies sales (mais lucratives). Faits alternatifs.
Ci-dessous, traduction française d’un article publié le 3 juillet sur Censored News, et vidéo officielle de la Maison Blanche, sous-titrée en français.
Trump fait pression pour assurer un héritage toxique
Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Le 3 juillet 2017
Zie ook Nederlandse vertaling door Alice Holemans
Traduction française Christine Prat
WASHINGTON – 28 juin 2017. Le Président Donald Trump – utilisant la souveraineté tribale comme atout – dit qu’il va libérer des trésors de ressources naturelles en pays Indien – plus particulièrement le charbon.
“Nous aimons le pays Indien, n’est-ce pas?” dit Trump lors d’une table ronde avec dix dirigeants tribaux mercredi.
Trump dit qu’il vise maintenant “des sources de richesses non-exploitées.” Ceci alors qu’il vise le pays Indien pour plus d’exploitation minière, la suppression des protections de l’environnement, et plus de déchets nucléaires, comme dans le cas de Yucca Mountain.
Trump dit que son intention est de “faire entrer dans un âge d’or de la dominance énergétique des Américains.” Trump ignore délibérément les taux vertigineux de cancers et de maladies respiratoires en pays Indien, dus aux centrales au charbon et à l’extraction d’uranium de la Guerre Froide.
Trump pousse à l’exploitation des ressources du pays Indien, au moment où les Etats-Unis et les gouvernements des états poussent à voler les droits sur l’eau Indiens.
Trump, laissant de côté le long héritage de mort, de maladie, et de déportation brutale résultant des mines de charbon et des centrales au charbon sur des terres Indiennes, dit aux dirigeants Indiens à propos de l’extraction de charbon: “Ça a été drastiquement limité, le développement en a été restreint, et d’immenses réserves de charbon et d’autres ressources ont, d’une certaine manière, été arrachées de vos mains. Et nous allons voir à ce que ça change.”
A la fin de la table ronde, quelqu’un a demandé à Trump s’il croyait toujours que le changement climatique est un canular. Trump a mis fin à la réunion sans répondre à la question. (Voir vidéo ci-dessous)
Les dirigeants élus suivants étaient à la table ronde:
Le Président Alvin “AJ” Not Afraid, Tribu Crow
Le Président Luke Duncan, Tribu Ute
Le membre du Conseil Kevin Frost, Tribu Ute du Sud (assis à la droite de Trump)
Le Gouverneur Bill Anoatubby, Nation Chickasaw
Le porte-parole Lorenzo Bates, Conseil de la Nation Navajo
Le Président Herman Honanie, Tribu Hopi
Le Président Mark Fox, de la Nation Mandan, Hidatsa et Arikara
Le Chef Gary Batton, Nation Choctaw
Le Président Jo Anne Battise, Tribu Alabama-Coushatta
Le Président Aaron Payment, Tribu Sault Sainte Marie d’Indiens Chippewa
Vidéo officielle de la Maison Blanche publiée sur YouTube (ici sous-titrée en français):
Remarques du Président Trump et du Secrétaire à l’Energie Rick Perry, à la Table Ronde Tribale, d’Etats, et d’Energie Locale, le 28 juin 2017, dans la Salle Roosevelt de la Maison Blanche.
Vidéo également publiée sur le site du Washington post