Publié sur Censored News
27 mars 2015
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

DÉCLARATION DE JANET ALKIRE, PRÉSIDENTE TRIBALE DE LA RÉSERVE SIOUX DE STANDING ROCK

En tant que Présidente de la tribu Sioux de Standing Rock, je suis offensée par le verdict du jury contre Greenpeace, dans l’affaire de la plainte SLAPP [Strategic Lawsuit Against Public Participation, plaintes portées par des individus ou des entités pour dissuader leurs critiques de continuer de leur faire de la publicité négative] d’Energy Transfer contre Greenpeace. Nous attendions mieux des juges et des jurés du Dakota du Nord, voisins de nos communautés.

Les arguments d’Energy Transfer dans cette affaire sont ridicules. Ils ont totalement manqué de respect pour la Tribu Sioux de Standing Rock, nos ancêtres et notre jeunesse, qui avait lancé le mouvement en 2016 pour protéger notre eau d’une fuite de pétrole du DAPL. Ni Greenpeace, ni personne d’autre n’a payé ni persuadé Standing Rock de s’opposer au DAPL.

Nos jeunes et nos anciens nous ont pressés de protéger notre eau et Uŋčí Makhá (Grand-Mère la Terre). C’est ce qui est arrivé et continue de se produire. L’histoire mensongère et intéressée d’Energy Transfer, selon laquelle Greenpeace manipulait Standing Rock pour nous pousser à protester contre le DAPL, est condescendante et manque de respect pour notre peuple.

Nous savons que beaucoup de résidents du Comté de Morton soutiennent l’industrie pétrolière, même des compagnies d’oléoducs extérieures à l’état du Dakota du Nord, comme Energy Transfer. Mais nous sommes vos voisins, et vous ne devriez pas être abusés si facilement. Energy Transfer ne nous connait pas. Ils ne savent pas qui nous sommes – une Nation Autochtone qui a survécu à toutes les attaques parce que nos ancêtres étaient avec nous.

Greenpeace n’a pas manipulé Standing Rock, mais Energy Transfer a manipulé le Comté de Morton. Le DAPL traverse notre territoire aborigène selon les Traités, sur des centaines de kilomètres.

Nos ancêtres occupaient ce territoire des milliers d’années avant que le Dakota du Nord existe. Les terres entre la rivière Heart et le Fleuve Missouri sont nos terres non-cédées selon les Traités de Fort Laramie de 1868 et 1851. Nos territoires d’origine s’étendent à l’est jusqu’à la rivière James et au-delà. C’est une vérité historique. Si Greenpeace peut être responsable de dire la vérité sur les droits de la Nation Sioux selon les Traités, nous avons tous de gros problèmes.

La construction de Fort Rice sur notre frontière nord, en 1864, était une violation des Traités de Fort Laramie. Ça exigeait que notre tribu soit vigilante. Personne ne devrait être surpris qu’on trouve des membres de sociétés de guerriers enterrés dans cette zone, près du trajet de l’oléoduc.

Et n’insultez pas nos experts culturels, qui possèdent une sagesse sur ces questions, dont la plupart des résidents du Comté de Morton ou les bureaucrates de la Société Historique de l’État ne savent absolument rien. Energy Transfer et ses avocats devraient avoir honte. Et chaque membre du jury du Dakota du Nord devrait être mieux informé.

Lorsqu’il s’agit de la violence excessive de la police et de la société de sécurité privée contre des manifestations généralement pacifiques, à Cannon Ball, croyez vos yeux. Les scènes de chiens menaçant les membres de la tribu rappellent la violence des suprémacistes blancs dans le sud profond, dans les années 1950 et 1960, mais là, c’était dans le Dakota du Nord, à notre époque. C’était dans les organes d’information et sur l’internet.

Beaucoup de manifestants étaient des vétérans Autochtones des forces armées des États-Unis. Energy Transfer a utilisé des chiens d’attaque contre des manifestants pacifiques et des héros de guerre. Mais le jury a choisi d’être du côté d’une société de sécurité étrangère à l’état, sans licence, avec des chiens d’attaques, plutôt que de celui de vétérans du Dakota du Nord qui soutenaient Standing Rock.

Une compagnie pétrolière du Texas est venue dans le Dakota du Nord, et ses avocats et sa machine de propagande inventent des histoires selon lesquelles la tribu Sioux de Standing Rock et ses soutiens ont menti, et que la pauvre compagnie d’oléoducs, plus riche de 1000 milliards de dollars qu’en 2016, quand ça a commencé, devrait recevoir quelques millions de plus d’organisations à but non-lucratif. C’est typique des menteurs – ils accusent toujours tous les autres de mentir. Le procès de Greenpeace était sous le sceau du secret.

La Cour n’a pas publié de transcription. Les documents obtenus par Greenpeace sur le dossier de sécurité désastreux d’Energy Transfer sont protégés par une ordonnance de confidentialité et ne sont pas à la disposition du public. Le juge a fait preuve de tant de préjugés en faveur d’Energy Transfer qu’une équipe internationale d’avocats des droits humains s’est sentie obligée de surveiller le procès. L’un d’eux a déclaré « Au cours de mes six décennies de pratique juridique, je n’ai jamais été témoin d’un procès aussi injuste que celui contre Greenpeace qui vient de se terminer dans les tribunaux du Dakota du Nord. »

Standing Rock a essayé d’obtenir plus de transparence sur le DAPL. Notre expérience avec le Corps des Ingénieurs de l’Armée et Energy Transfer, montre que tous les documents liés à la sécurité de l’oléoduc DAPL ont été fortement expurgés et gardés secrets. Qu’est-ce qu’ils cachent ? Et pourquoi le tribunal du Dakota du Nord n’a pas autorisé Greenpeace à évoquer ces questions au procès ?

Le DAPL est un oléoduc dangereux. Il traverse nos terres ancestrales et non-cédées selon les Traités. Energy Transfer a détruit des restes humains de la tribu identifiés par nos experts culturels, et a commis des violences contre notre peuple. C’est l’histoire que le Dakota du Nord et le Comté de Morton doivent prendre en compte. Avec ce verdict contre Greenpeace, ce jour semble être moins que jamais prêt d’arriver.

LE CONSTRUCTEUR D’OLÉODUCS ENERGY TRANSFER ATTAQUE GREENPEACE, (PAR ERREUR ?) ET LE TRIBUNAL DU DAKOTA DU NORD DÉCIDE EN FAVEUR DU POLLUEUR.

Christine Prat
21 mars 2025

Cette histoire loufoque n’est malheureusement qu’un exemple. Depuis que les dirigeants occidentaux, en Amérique et en Europe, ont balayé les problèmes environnementaux, les entreprises extractivistes se ruent sur ce qui reste de la planète pour devenir encore plus riches avant la fin du monde.

La France, devenue guerrière du jour au lendemain, réclame du nucléaire, pour l’énergie, mais aussi pour entasser des armes. Le nucléaire a été déclaré « énergie verte ». Tant qu’il n’y a pas d’accident. (La terre ne pourrait probablement pas survivre à un autre Fukushima). Mais les gens qui vivent à proximité de mines d’uranium savent que le nucléaire est catastrophique, pour toujours : les mines abandonnées restent radioactives. On sait qu’AREVA a détruit le territoire Touareg du nord du Niger, on sait moins qu’il y a des mines d’uranium abandonnées dans le Limousin.

Maintenant, on se rue sur les « terres rares » pour produire des batteries électriques supposées « propres ». Là encore, les mines ne le sont pas. Les habitants de pays d’Amérique Latine qui ont déjà des mines de lithium ont de gros problèmes. Aux U.S.A., des Autochtones se battent depuis plusieurs années contre une énorme mine de lithium, pour laquelle leur paysage et un site funéraire ont explosé. Les mines amènent toujours de la pollution d’énergies fossiles. Il faut utiliser des engins qui consomment beaucoup de carburant pour creuser, puis construire une route pour transporter le minerai – dans des camions au diesel – il faut une usine d’acide sulfurique et, pour toutes les mines, utiliser de forts taux d’arsenic et autres poisons. (En France, la mine de lithium sera dans l’Allier et l’usine d’acide sulfurique à Montluçon). En Serbie, le projet de mine géante est déjà bien avancé, et est confié à la très douteuse firme anglo-australienne Rio Tinto.

Je précise aussi que je ne suis pas fan de Greenpeace, mais dans ce cas, ce n’est pas la question.

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Les énergies fossiles sont également relancées. Cet article concerne une compagnie, Energy Transfer du Texas, fondée en 1996, qui construit des oléoducs, des gazoducs, des terminaux pétroliers, et se charge du transport. Il y a déjà eu une fuite d’une portion de l’oléoduc dont il est ici question. C’est particulièrement grave quand il s’agit de pétrole de gaz de schistes ou de sables bitumineux, beaucoup plus lourd et plus polluant que le pétrole « classique ». (En France, il y en a sous la Seine-et-Marne et l’est de Paris, certains veulent l’exploiter).

Pour ces raisons, les Autochtones Lakota et Dakota (« Sioux ») de la Réserve de Standing Rock, Dakota du Nord, se sont révoltés pendant l’été 2016 jusqu’en février 2017, pour tenter d’empêcher l’extension de l’oléoduc DAPL (Dakota Access Pipe-Line). Outre que le DAPL empiète sur leur territoire, il doit aussi passer sous le fleuve Missouri, qui fournit de l’eau à des millions de gens en aval.

Des jeunes de Standing Rock se sont soulevés en avril 2016 et ont été rejoints au cours de l’été par des Autochtones et écologistes d’un peu partout en Amérique du Nord, mais aussi de l’étranger. De nombreux camps ont été érigés. Le plus anar était le Red Warrior Camp. Il y avait aussi un camp pour les trans et non-hétéro, les Lakotas n’étant malheureusement pas tous tolérants, contrairement aux peuples matrilinéaires comme les Navajos. Et d’autres camps, pour d’autres communautés. Une Autochtone, La Donna Brave Bull Allard, avait prêté le terrain hérité de sa famille pour y installer un camp. Les flics l’ont empêchée de rentrer chez elle et attaqué le camp bien qu’il se trouve sur une propriété privée.

La compagnie a réagi avec une brutalité extrême. Elle a loué les services d’une firme de sécurité privée – qui n’avait pas le droit d’exercer dans le Dakota du Nord – qui a commis de nombreuses exactions. Le 3 septembre 2016 a sans doute été l’une des pires journées, au cours de laquelle la firme de sécurité a lâché des chiens sur la foule.

La célèbre journaliste alternative Amy Goodman filmait en direct. Elle a été arrêtée, mais trop tard, nous avions déjà suivi le direct. Elle a été relâchée, contrairement à beaucoup d’Autochtones, y compris des femmes âgées, connues et respectées, qui ont été arrêtées, ont reçu un numéro sur le bras (!) et ont été détenues dans des conditions inacceptables. Il y a eu aussi beaucoup de blessés, certains grièvement.

Quand l’hiver a commencé, ils ont abondamment arrosé les gens avec des canons à eau, alors qu’il gelait. Les plus résistants ont supporté le froid intense jusqu’en février 2017, où ils ont dû admettre qu’ils avaient perdu la partie.

Beaucoup de participants ont été poursuivis, certains emprisonnés pendant des mois.

Récemment, nous avons appris que la firme Energy Transfer avait porté plainte contre Greenpeace pour les dégâts occasionnés à l’époque. L’affaire est passée au tribunal ce mois-ci. Des journalistes suivaient le procès. Il est apparu que des décisions reprochées à Greenpeace avaient en fait été prises par Earth Justice, une asso Autochtone. Nous avons d’abord rigolé et pensé que la firme ne s’en tirerait pas, si elle confondait les organisations qu’elle voulait poursuivre. Des activistes ayant participé à la lutte, ont déclaré qu’ils ne savaient même pas que des membres de Greenpeace étaient présents. En fait, c’était des membres locaux qui y étaient à titre individuel.

Mais le Dakota du Nord – capitale Bismarck – n’est pas connu pour être un état progressiste. Et Greenpeace a été condamné à payer plus de 660 millions de dollars de dommages à Energy Transfer. Là, on peut se demander si c’est par erreur que la firme a confondu Greenpeace et Earth Justice. Si ses représentants savaient que le tribunal était de leur côté, ils ont probablement pensé que Greenpeace pouvait payer beaucoup plus (même si l’organisation risque de faire faillite et disparaitre). De toutes façons, les dirigeants de Earth Justice et le président de la Réserve de Standing Rock avaient dit depuis longtemps qu’ils ne dirigeaient pas la lutte, les jeunes ayant échappé à leur autorité.

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Sources :

Sur le procès, Mary Steurer, dans le North Dakota Monitor, 17 mars 2025 (et plusieurs autres article sur le même site)
Le verdict, Mary Steurer, North Dakota Monitor, 19 mars 2025, également publié sur Censored News
Le Guardian du 19 mars 2025

Lithium dans l’Allier
Lithium en Serbie, Rio Tinto

Articles de 2016 et 2017:

Tous les articles traduits en français à l’époque
Si vous n’avez pas le temps de tout lire:
Red Warrior Camp
Le retrait, par Indigenous Action, 11 décembre 2016
Article de Klee Benally, 28 octobre 2016
L’Approbation, par Amy Goodman, Democracy Now, 8 février 2017
Un article d’Indigenous Environmental Network

Si vous avez, ou pouvez vous procurer, le livre de Klee Benally, “Pas de Capitulation Spirituelle”, voir le chapitre 5, consacré à Standing Rock, en particulier les aspects critiquables.

Par Brenda Norrell, Censored News
Également publié par Indigenous Action
14 avril 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La firme privée TigerSwan avait été embauchée par Energy Transfer pour espionner et combattre les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock. Après 2 ans de bataille en justice, The Intercept a pu publier 50000 documents “secrets” de TigerSwan. Quelques extraits dans l’article de Brenda Norrell publié le 14 avril 2023.

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The Intercept et Grist ont commencé à publier des nouveaux documents de TigerSwan, dans une nouvelle série sur les mercenaires payés par le Dakota Access Pipeline. Ils ont maintenant 50 000 documents d’espionnage de TigerSwan, et 9 000 autres encore disputés au tribunal actuellement. Les documents révèlent que TigerSwan espionnait les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, dans le Dakota du Nord, de Bold Iowa et d’autres lieux.

Les journalistes Alleen Brown et Naveena Sadavisam exposent les nouveaux documents dans leur article Après avoir espionné à Standing Rock, TigerSwan démarchait d’autres compagnies pétrolières avec sa ‘Contre-insurrection’ Anti-Protestataires’.

L’article fait suite à une onéreuse bataille en justice par The Intercept pour obtenir la publication des documents. La Cour Suprême du Dakota du Nord a ordonné la publication après qu’on ait découvert que TigerSwan opérait sans autorisation dans le Dakota du Nord.

« Les documents publiés fournissent des détails étonnants sur la façon dont TigerSwan utilisait la surveillance des réseaux sociaux, la surveillance aérienne, des écoutes radio, du personnel infiltré et des bases de données par abonnement, pour constituer des listes de surveillance et des dossiers sur les activistes Autochtones et les organisations écologistes, » écrit The Intercept. Voir l’article (en anglais) sur le site The Intercept.

Le journaliste, activiste et réalisateur Paiute Myron Dewey était de ceux que TigerSwan espionnait et harcelait à Standing Rock en 2016-2017, comme il est révélé dans les nouveaux documents que la Cour a ordonné de publier.

Mardi dernier, le chauffard qui a tué Myron Dewey sur une piste isolée, près de sa maison familiale à Yomba, dans le Nevada, a, à la surprise générale, décidé de plaider coupable auprès d’un nouveau procureur à qui l’affaire a été confiée dans le Comté de Nye, Nevada. John Walsh a plaidé coupable d’un chef d’accusation moins grave, homicide involontaire par infraction routière.

Le document ci-dessous, qui montre que TigerSwan harcelait Myron Dewey et le rappeur Prolific à Standing Rock, le 17 décembre 2016, est l’un des nouveaux documents de The Intercept. Lien :
https://www.documentcloud.org/documents/23773105-tigerswan-document-daily-intelligence-update-20161217

Activités significatives : trajet d’un véhicule d’opposants, parmi lesquels Myron Dewey et le rappeur Prolific, les opposants sont entrés sur l’autoroute 1806 par la route CR136A, les réseaux sociaux montrent, dans les rubriques évènements, les opposants discutant leur trajet; sur la base des informations des réseaux sociaux et d’un reportage, le trajet probable est montré en rouge sur la carte ci-dessus. Un trajet alternatif est indiqué en jaune.

Ci-dessous : Extrait d’un fichier de TigerSwan tout juste publié : Le pouvoir du mouvement global a son cœur à Standing Rock

Le mouvement NoDAPL s’étend bien au-delà de la Rivière Canonneball, Dakota du Nord. Le Message de Standing Rock a été propagé par les réseaux sociaux et a atteint une audience globale. Des activistes ‘inspirés’ par Standing Rock dans tout le pays et le monde ont entrepris des actions contre tous les actionnaires de DAPL, même si la relation est ténue (Fonds Mutuel ODIN, le Fonds de Pensions du Gouvernement Norvégien, Wells Fargo, la Société Générale, la Bank of America…) Des activistes étrangers sont venus à Standing Rock (des Sami, Peuple Autochtone de Norvège, des Activistes Palestiniens) pour participer à la protestation organisée en solidarité avec Standing Rock. Les Protestataires de Standing Rock ont obtenu que des Officiels haut placés de l’Organisation des Droits Humains des Nations Unies rendent visite aux protestataires pour valider les proclamations de violation des droits humains, en plus d’Observateurs de l’ACLU [American Civil Liberties Union] sur le site.

Ci-dessous : La première série de documents montre à quel point le DAPL était ébranlé par la participation de célébrités, la présence du Président de Standing Rock aux Nations Unies, Bernie Sanders, le drapeau Palestinien et de grandes organisations. Le document est tiré d’une opération de publicité de TigerSwan pour trouver plus d’emploi, pousser les constructeurs d’un autre oléoduc à espionner la résistance.

Montre divers groupes d’opposition au DAPL : Tribus Autochtones, plus de 100 tribus et groupes. Célébrités : Susan Sarandon, Willie Nelson, Shailene Woodley, Amy Goodman (a fait des interviews sur le site), Leonardo DiCaprio, Jennifer Lawrence, Katy Perry, Mark Ruffalo, Rosario Dawson, Ben Affleck, Neil Young (chanson anti-DAPL). David Archambault II, Président des Sioux de Standing Rock reçu au Conseil des Droits Humains des Nations Unies à Genève. Organisations contre le Changement Climatique : 350.org, Sierra Club, Food & Water Watch, Collectif FANG, etc. Drapeau palestinien.


Ci-dessus : TigerSwan utilisait des drones et des hélicoptères d’espionnage


Image d’une présentation d’une « Mise à Jour Quotidienne » de TigerSwan de janvier 2017, montrant le personnel de TigerSwan au travail. North Dakota Private Investigative and Security Board


Ci-dessus : Un fichier d’espionnage de TigerSwan à Bold Iowa. Les mercenaires payés par le Dakota Access Pipeline qualifiaient les Protecteurs de l’Eau de Bold Iowa de « belligérants ».
TigerSwan espionnait et harcelait les médias, entre autres le journaliste Paiute Myron Dewey, Amy Goodman de Democracy Now, et moi-même, éditrice de Censored News, comme il est révélé dans les documents publiés par The Intercept et Grist. TigerSwan utilisait sa surveillance des médias comme pub pour plus de travail d’espionnage pour d’autres compagnies pétrolières.
TigerSwan a fait de sa surveillance à Standing Rock une source de profits potentielle, utilisant son PowerPoint [une application de Microsoft] dans ses pubs pour du travail d’espionnage pour d’autres compagnies pétrolières et constructeurs d’oléoducs.


Moteurs extérieurs : D. Alliance Historique Réussie (Droits des Premières Nations et Changement Climatique. 3) Sandpiper bloqué, « Délais régulateurs sans précédents et des irrégularités ont entravé le projet Sandpiper depuis que les demandes d’autorisation ont été déposées, il y a presque 3 ans. 4) le Keystone bloqué : TransCanada cherche à obtenir 15 milliards de dollars de dommages et intérêts du gouvernement des USA.

TigerSwan a même harcelé la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, en espionnant pour de l’argent.

B. Les Nations Unies sur Standing Rock – publié le 15 novembre par le Haut Commissaire aux Droits Humains : « C’est une réponse troublante à des gens qui entreprennent une action pour protéger les ressources naturelles et le territoire ancestral face à une activité cherchant des profits ». « L’utilisation excessive de l’appareil sécuritaire pour réprimer des protestations contre des activités commerciales qui sont considérées comme violant les droits humains n’est pas correct et contraire au Principes des Nations Unies sur les Affaires et les Droits Humains. »

Le Modèle d’Opposition de TigerSwan était utilisé pour faire d’autres PowerPoint potentiels pour d’autres compagnies pétrolières et constructeurs d’oléoducs.

The Intercept décrit la bataille pour ces documents

« Une requête de révélation, qui faisait partie de l’affaire, a forcé des milliers de documents internes de TigerSwan à être mis dans le fichier publique. Les avocats D’Energy Transfer se sont battus pendant près de deux ans pour que les documents restent secrets, jusqu’à ce que la Cour Suprême du Dakota du Nord décide, en 2022, que le matériau relevait du statut de fichiers publiques de l’état », dit The Intercept.
« À cause d’un arrangement entre le Dakota du Nord et Energy Transfer, qui autorise la compagnie minière à peser sur la décision de quels documents peuvent être rédigés, l’état doit encore publier 9000 pages au contenu qu’Energy Transfer lutte pour qu’il reste caché au public, au moins pour le moment.



Day of Solidarity, October 16, 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
En français
Also published on Censored News

KATHY PELTIER, ABOUT LEONARD PELTIER

“I just introduced myself in my language. My name is Kathy Peltier, I am enrolled member of the Navajo Tribe, I am also Dakota and Anishinaabe. I am the youngest daughter of Leonard Peltier. I was two-years-old at Fargo, North Dakota, at the trial, when I got to see my dad. I don’t remember any of that but I do know that we have been keeping struggling, as his kids we’ve been struggling all our lives, trying to get a release for our dad. We, our generation, we need to let people know who he is, who is Leonard Peltier. You have to go to https://whoisleonardpeltier.info.

“At the moment, we are doing a Long Walk from Minneapolis, Minnesota, to Washington D.C., November 11. It’s a Walk to Justice for Leonard Peltier, or Leonard Peltier Walk to Justice. So, the struggle has been started and we are still trying to meet senators of the US Congress, even trying to meet with President Biden. So, if you can go to our website, you can just follow them, or donate if you could, for the walkers. And I’ll be joining on October 28, in Pittsburg. Thank you.”

JEAN ROACH, LAKOTA MINICONJOU, ABOUT WOUNDED KNEE – 1890 AND 1973 – LEONARD PELTIER, STANDING ROCK

“I am Jean Roach, from the Lakota Miniconjou Tribe, and I came to talk to you about Leonard Peltier. What happens to Leonard Peltier is an example of what has been happening to our Indigenous Nations for generations. It started way back at first contact, when the non-Natives came over and decided to take our lands because we were not Christians.
“One of the things they do use against us is stereotypes. And a long time ago, in the 1800s, they used, not only the Doctrine of Discovery, but the stereotypes. When they massacred our people at Wounded Knee, they presented them in the media as less than human. One of the statements made by the Cavalry was that the reason for killing innocent women and children and elders, and babies – they were asked specifically ‘why did you murder babies or massacred’, and their answer was that ‘nits make lice’. So, they stereotyped us in the media as disposable. Our people were attacked because we were in prayer, and we were praying the Ghost Dance and dancing. Praying for the buffalo and all the good things like before the non-Natives came.
“When the American Indian Movement took over Wounded Knee, they used the same tactics because it was a revival of the genocide against our people where our ceremonies were all banned. Every time we pray, our people are attacked and it’s been shown all the time through the massacres. And it was the same with Wounded Knee, when the AIM was labelled as militant and guerillas, all kind of names.
“The American government also used a program called COINTELPRO that was used against AIM and which targeted members or disposed of them.
“1975 would be called the reign of terror, on the Pine Ridge Reservation. Anybody that was related or connected to the American Indian Movement were targets of violence. When Peltier was on Oglala, he was asked by the elders and the community to come there for protection. Anybody that prayed in our Lakota way were targets. So, when the FBI came that day, they came in unmarked cars and not wearing uniforms, and we never knew who they were.
“Leonard Peltier’s co-defendants were charged with murder and went to court where they were acquitted on basis of self-defense. The only person who got charges was Leonard, and he was in Canada. United States went up there and broke international law to bring him back to the United States. And it’s part of a bigger plan, that colonization and genocides on our people. And a lot of it will lead to men going to prison. Or children being taken. And we all know about the catholic church and the many graves that were found in Canada.
“Leonard Peltier had no choice, he was a scapegoat immediately, when the United States government made sure that he went to prison. It didn’t matter what the truth was.
“Indigenous people are being attacked because of our beliefs systems, which protect our Mother Earth. So, when Standing Rock happened, many people came to help up to North Dakota and they found out what it felt to be on the front line and being attacked while on prayer.
“The COINTELPRO program exists till today and they used it on the Standing Rock water protectors, through the Black Water security company.
“Leonard Peltier was also a boarding school victim. It’s also part of the way Indigenous families have been attacked, and how we are trying to restore our roles. We feel that the reason the United States government don’t want to release Leonard Peltier, after 47 years, is because they don’t want to honor Indigenous people because of our beliefs system which is opposite to the way they want to rape our Mother Earth.
“Lona here is a survivor of the boarding schools so I’ll let her tell her story.”

LONA KNIGHT, LAKOTA MINICONJOU, ABOUT STANDING ROCK

“I would like to say something about Standing Rock. So many people came, so many nations, to support, and found out how hard it is to be on the frontline and take the punches that the police came to give. Our enemy comes down the same way every time. It was Wounded Knee, in 1890, when they took away everyone’s weapon and they took away awls that women use to make their moccasins, they took everything that could be a weapon. And then they brought their machine gun and shot the Lakota people. The military that were there, I think that were 8 congressional medals of honor given, at that time. And, there is a project that we want, we want those medals to be rescinded and taken away from those people, because it was outright murder. At the time, the circle was broken, many of our wisdom keepers with knowledge of ceremony and songs went away, that day. And through the boarding schools and colonization, our people were forbidden to do our ceremonies for hundred years.
“So, through many people’s dreams, our songs come back and ceremonies come back to us.
“I was living in Hawaii, at the time of Standing Rock, and every morning I woke up really early, I got on Facebook and Myron Dewey – ‘Rest in Peace, Brother – was there with his drones in the camp, and we could see what happened. In the camp, every morning he would do this with prayers and songs. It was very powerful for me to see it in that way and to be connected to it – a lot of my brothers and sisters were there, and I felt so connected to them.
“It really hurt me when I saw the police drag people out of the purification ceremony. I have seen them dragged out. I have seen them on the videos.
“So, I know the movement is strong, and I know it’s carrying on, people are there, there are still frontlines. But a lot of our people are suffering from PTSD.
“Because of time constraints, I am going to pass the mike. Thank you for hearing me, I love you all, stand strong, and I pray that Leonard Peltier will be released soon.”



Journée du 16 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
In English
Also published on Censored News

KATHY PELTIER PARLE DE SON PÈRE, LEONARD PELTIER

« Je viens de me présenter dans ma langue. Je m’appelle Kathy Peltier, je suis membre de la Tribu Navajo, je suis aussi Dakota et Anishinaabe. Je suis la plus jeune fille de Leonard Peltier. J’avais deux ans, à Fargo, dans le Dakota du Nord, au procès, où j’ai pu voir mon père. Je ne m’en souviens pas, mais ce que je sais c’est que nous avons toujours lutté, en tant que ses enfants, nous avons lutté toute notre vie, pour essayer de faire libérer notre papa. Nous, notre génération, avons besoin de faire savoir aux gens qui il est, qui est Leonard Peltier. Pour savoir, vous devez aller sur le site https://whoisleonardpeltier.info.

« En ce moment, nous effectuons une Longue Marche de Minneapolis, dans le Minnesota, jusqu’à Washington D.C., le 11 novembre 2022. C’est une Marche vers la Justice pour Leonard Peltier, ou Leonard Peltier Walk to Justice. Donc, la lutte a commencé et nous essayons toujours de rencontrer des sénateurs du Congrès des Etats-Unis, nous essayons même de rencontrer le Président Biden. Alors, si vous pouvez aller sur notre site web, vous pouvez simplement les suivre, ou, si vous pouvez, faire des dons, pour les marcheurs. Et je les rejoindrai le 28 octobre, à Pittsburg. Merci. »

JEAN ROACH, LAKOTA MINICONJOU, PARLE DE WOUNDED KNEE – 1890 ET 1973 – DE LEONARD PELTIER, DE STANDING ROCK

« Je m’appelle Jean Roach, de la Tribu Lakota Miniconjou, et je suis venue pour vous parler de Leonard Peltier. Ce qui arrive à Leonard est un exemple de ce qui arrive à nos Nations Autochtones depuis des générations. Ça a commencé il y a longtemps, lors du premier contact, quand des non-Autochtones sont venus et ont décidé de prendre nos terres parce que nous n’étions pas chrétiens.
« Une des choses qu’ils utilisent contre nous, sont les stéréotypes. Et il y a longtemps, dans les années 1800, ils utilisaient non seulement la Doctrine de la Découverte, mais aussi les stéréotypes. Quand ils ont massacré des gens de notre peuple à Wounded Knee, ils les ont présentés dans les médias comme moins qu’humains. L’une des déclarations faites par la Cavalerie concernait la raison pour laquelle ils avaient tué des innocents, femmes, enfants, vieillards – on leur avait spécifiquement demandé ‘pourquoi avez-vous assassiné ou massacré des bébés’, et leur réponse fut que ‘les lentes donnent des poux’. Ainsi, ils nous stéréotypaient dans les médias comme étant à jeter. Nos gens avaient été attaqués parce qu’ils étaient en train de prier, et nous priions par la Danse du Fantôme et dansions. Nous priions pour le bison et toutes les choses bonnes, tel que dans les temps d’avant l’arrivée des non-Autochtones.
« Quand l’American Indian Movement prit Wounded Knee, ils ont utilisé les mêmes tactiques, parce que c’était une résurgence du génocide contre notre peuple, quand toutes nos cérémonies ont été bannies. Chaque fois que nous prions, notre peuple est attaqué et ça a été prouvé chaque fois par les massacres. Et ce fut la même chose à Wounded Knee, les membres de l’AIM ont été qualifié d’activistes violents et de guérilleros, et toutes sortes de noms du même genre.
« Le gouvernement américain a aussi utilisé un programme appelé COINTELPRO, qui était utilisé contre l’AIM et visait ses membres, ou les éliminait.
« La période de 1975 fut appelée le règne de la terreur, dans la Réserve de Pine Ridge. Quiconque était en lien ou avait des connexions avec l’American Indian Movement était une cible pour la violence. Quand Peltier était chez les Oglala, c’était les anciens et la communauté qui lui avaient demandé de venir pour les protéger. Quiconque priait selon notre mode Lakota était une cible. Puis, quand le FBI est venu, ce jour-là, les agents étaient dans des voitures banalisées et ne portaient pas d’uniformes. Nous ne pouvions absolument pas savoir qui ils étaient.
« Les co-accusés de Leonard Peltier furent accusés de meurtre, puis sont passés au tribunal où ils ont été acquittés pour légitime défense. Le seul qui était encore accusé était Leonard, et il était au Canada. Les Etats-Unis sont allés jusque là-bas et ont violé la loi internationale pour le ramener aux Etats-Unis. Et ça fait partie d’un plan bien plus large, la colonisation et le génocide de notre peuple. Et ça conduit souvent des hommes en prison. Ou à ce que des enfants soient enlevés. Et nous savons tous ce que fait l’église catholique et que de nombreuses tombes ont été trouvées au Canada.
« Leonard Peltier n’avait pas le choix, il fut immédiatement un bouc émissaire, quand le gouvernement des Etats-Unis s’est assuré qu’il aille en prison. Ce qu’était la vérité n’avait pas d’importance.
« Les Autochtones sont attaqués à cause de notre système de croyances, qui protège Notre Mère la Terre. Ainsi, quand les évènements de Standing Rock se sont produits, beaucoup de gens sont venus pour aider dans le Dakota du Nord, et ils ont découvert ce que ça faisait d’être sur le front et d’être attaqué au cours de la prière.
« Le programme COINTELPRO existe toujours aujourd’hui, et ils l’ont utilisé contre les Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, par l’intermédiaire de la firme de sécurité Black Water.
« Leonard Peltier était aussi une victime des pensionnats. Ça fait partie des moyens par lesquels les familles Autochtones ont été attaquées, et comment nous essayons de faire revivre nos rôles. Nous avons le sentiment que la raison pour laquelle le gouvernement des Etats-Unis ne veut pas libérer Leonard Peltier, au bout de 47 ans, est qu’ils ne veulent pas respecter les Autochtones à cause de notre système de croyances, qui est à l’opposé de la façon dont ils violent Notre Mère la Terre.
« Lona, ici présente, est une survivante des pensionnats, et je vais la laisser raconter son histoire. »

LONA KNIGHT, LAKOTA MINICONJOU, PARLE DE STANDING ROCK

« Je voudrais dire quelques mots sur Standing Rock. Tant de gens sont venus, tant de nations, pour les soutenir, et ont découvert à quel point c’est dur d’être sur la ligne de front et de recevoir les coups que la police est venue pour distribuer. Notre ennemi arrive toujours de la même façon, chaque fois. C’était le cas à Wounded Knee, en 1890, quand ils ont saisi toutes les armes et même pris les alènes que les femmes utilisaient pour faire leurs mocassins, ils ont pris tout ce qui pouvait servir d’arme. Puis ils ont amené leur mitrailleuse et ont tiré sur les Lakota. Des militaires qui y étaient, je crois que ce sont 8 médailles d’honneur du Congrès qui leur ont été données, à l’époque. Et nous avons un projet qui nous tient à cœur, nous voulons que ces médailles soient révoquées et reprises à ces gens, parce qu’il s’agissait de purs assassinats. À l’époque, le cercle a été brisé, beaucoup de nos gardiens de la sagesse, leur connaissance des cérémonies et des chants, sont partis, ce jour-là. Et par les pensionnats et la colonisation, il a été interdit à nos peuples de pratiquer nos cérémonies pendant cent ans.
« Mais, à travers les rêves de beaucoup de gens, nos chants reviennent, et nos cérémonies nous reviennent.
« Je vivais à Hawaii à l’époque de Standing Rock, et tous les matins je me réveillais très tôt, j’allais sur Facebook, et Myron Dewey – Repose En Paix, mon Frère – était là, avec ses drones, dans le camp, et nous pouvions voir ce qui se passait. Dans le camp, tous les matins, il montrait les prières et les chants. Pour moi, c’était très puissant de les voir par ce moyen et d’être en connexion avec eux – beaucoup de mes frères et sœurs étaient là-bas, et je me sentais connectée à eux.
« Ça m’a fait beaucoup de mal de voir la police tirer les gens hors de la cérémonie de purification. Je les ai vus se faire trainer. Je les ai vus sur les vidéos.
« Donc, le mouvement est fort, et je sais que ça continue, le gens y sont, il y a toujours des fronts. Mais beaucoup de nos gens souffrent de stress post-traumatique.
« Vu les contraintes de temps, je vais passer le micro. Merci de m’avoir écoutée, je vous aime tous, soyez fort, et je prie pour que Leonard Peltier soit libéré bientôt. »

En 2016, lorsque des Protecteurs de l’Eau ont résisté à la construction de l’oléoduc DAPL, la compagnie Energy Transfer a fait appel à des mercenaires de la société privée TigerSwan pour faire le sale boulot de répression. Des milliers de pages de fichiers sur TigerSwan sont actuellement l’objet d’une bataille juridique, le propriétaire du DAPL s’opposant à la diffusion par The Intercept de ces documents pourtant publics. Certaines fuites ont été transmises à l’Intercept. L’article ci-dessous est en partie issu de ces fuites.

Christine Prat

DES PALESTINIENS AYANT SOUTENU LES PROTECTEURS DE L’EAU À STANDING ROCK ONT ÉTÉ CIBLÉS PAR LES MERCENAIRES DE TIGERSWAN

Par Brenda Norrell
Censored News
13 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Quand des Palestiniens ont rejoint le soutien aux protecteurs de l’eau de Standing Rock, en 2016, les mercenaires de TigerSwan les ont ciblés, selon des fichiers divulgués à l’Intercept.

Actuellement, dans le Dakota du Nord, il y a, dans les documents de TigerSwan, des Palestiniens qui ont été victimes de profilage racial et d’autres visés et harcelés par les mercenaires de l’oléoduc.

Aujourd’hui, 16 000 pages de fichiers d’espionnage de TigerSwan sur Standing Rock, font l’objet d’une bataille juridique devant la Cour Suprême du Dakota du Nord. Un tribunal de district a jugé que ces documents étaient publics et ordonné leur diffusion. La compagnie de l’oléoduc s’est précipitée vers une Cour plus haute pour garder ces documents secrets.

Energy Transfer, propriétaire du Dakota Access Pipeline, combat First Look Media, propriétaire de The Intercept, dans cette coûteuse bataille légale pour que ces documents restent secrets.

On sait déjà que les mercenaires de TigerSwan, engagés par l’oléoduc, ont employé un langage incendiaire quand ils ciblaient les Palestiniens à Standing Rock et les mettaient en danger.

TigerSwan fournissait la surveillance aux forces de l’ordre militarisées à Standing Rock.

Un activiste Palestinien-Américain signalé dans les rapports, a été choqué d’entendre son nom dans ce contexte.

« En tant que peuple Autochtone, les Palestiniens sont solidaires de tous les autres peuples Autochtones et soutiennent leur droit à la terre, l’eau et la souveraineté » dit-il à l’Intercept.

« Insinuer que notre foi assumée est un drapeau rouge pour des tactiques terroristes est un exemple de plus d’ignorance délibérée et des tentatives continuelles de l’establishment pour criminaliser les protestations non-violentes et justifier la violence contre elles. »

Maintenant, la Cour Suprême du Dakota du Nord doit décider si elle doit rendre public les 16 000 documents que TigerSwan a remis au conseil de régulation du Dakota du Nord, après que le conseil ait jugé que TigerSwan avait travaillé dans le Dakota du Nord sans licence.

Les enjeux sont élevés pour Energy Transfer, propriétaire de l’oléoduc, qui a employé les mercenaires.

En septembre 2016, Nadya Tannous était présente à Standing Rock, avec les Protecteurs de l’Eau, et a réfléchi au pouvoir de cette solidarité et à son futur.

« Le feu du conseil est à l’entrée principale du Camp Oceti Sakowin, bordé de rangées de drapeaux représentant beaucoup des Nations Autochtones venues pour soutenir Standing Rock » écrit N. Tannous dans son article pour Mondoweiss, Des Palestiniens Se Joignent aux Sioux pour Protester contre le Dakota Access Pipeline.

« Au bout d’une rangée, il y a le drapeau Palestinien. Sa vue me remplit également de joie et de tristesse, parce que ça confirme deux choses auxquelles j’ai réfléchi en faisant la longue route de la Californie au Dakota du Nord : la première pensée est que le pouvoir de la résistance collective contre la cupidité et le colonialisme de peuplement est une force puissante.

« Cette pensée était incarnée dans ma joie de voir une représentation de volonté par des frères Palestiniens jusque là invisibles, venus prendre position contre des pouvoirs destructifs.

« La seconde pensée était incarnée dans la tristesse, car, si la lutte pour la protection de l’eau, de la culture, de la terre, de l’héritage et des moyens de vivre est vraiment reflétée à Standing Rock et en Palestine, la lutte à venir est à la fois vaste et sans compromis » écrit N. Tannous.

Le Mouvement de la Jeunesse Palestinienne disait dans sa déclaration de soutien aux Protecteurs de l’Eau de Standing Rock : « Nous condamnons toutes les formes de violence d’état contre nos frères des Premières Nations et notons que la sape de leur souveraineté et de leurs moyens d’existence fait partie de la dialectique permanente du colonialisme de peuplement internationalement. »

« Depuis l’arrivée de colons à Turtle Island, les Premières Nations ont résisté au génocide et au déplacement. Du vol de terre aux réserves, des pensionnats aux massacres, l’état a fait tout ce qui était en son pouvoir pour éradiquer les peuples des Premières Nations. Cependant, ils sont toujours avec nous aujourd’hui et ils continuent à résister. Protéger leur terre, leur peuple et les générations futures du DAPL est un testament de leur force et de leur résilience. »

Aujourd’hui, de braves cœurs partout dans le monde se lèvent en solidarité avec les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock et avec la Palestine.

L’article de Nadya Tannous Palestinians join Standing Rock Sioux to Protest Dakota Access Pipeline (2016)
https://mondoweiss.net/2016/palestinians-standing-pipeline/

 

D’après un article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Mis à jour le 30 septembre 2021
Traduction et mise en forme Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le dimanche 26 septembre 2021, Myron Dewey, 49 ans, Paiute-Shoshone, a été tué dans un accident de voiture, après avoir tourné, le samedi, une vidéo sur le champ de tir [de bombes] de la Marine des Etats-Unis, sur la terre de son enfance, à Yomba, dans le Nevada.

Myron était cinéaste, journaliste, conteur en ligne, et fondateur de la compagnie de production de médias Digital Smoke Signals, qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones. Il avait reçu de nombreuses distinctions en tant que journaliste et producteur de médias. Myron était aussi coréalisateur du film ‘Awake : A Dream From Standing Rock’.

Le dimanche, Digital Smoke Signals déclarait : « Nous venons de recevoir la terrible nouvelle que le fondateur de Digital Smoke Signals, Myron Dewey, est maintenant en route pour son voyage vers le Monde de l’Esprit. »

Myron dénonçait la destruction de sa terre natale à partir du champ de tir de la Marine. Sur les terres ancestrales des Paiutes et des Shoshone, dans ce qu’on appelle aujourd’hui « le Nevada », il y a les cicatrices, les poisons, la piste de la mort du Site de Tests Nucléaires, des radiations et des cancers largement répandus, et les pratiques et jeux militaires irresponsables qui détruisent des sites sacrés.

De façon très similaire à celle dont le gouvernement des Etats-Unis protégeait le Dakota Access Pipeline – où Myron avait filmé par drone l’assaut contre l’eau et les Protecteurs de l’Eau – le même gouvernement des Etats-Unis continue son génocide perpétuel avec des bombes et des tirs qui tuent, sur la terre ancestrale des Paiutes et des Shoshone, dans le désert du Nevada.

Actuellement, comme Myron le souligne, c’est l’extraction de lithium qui vise le nord du Nevada.

C’est après avoir filmé en direct le samedi, que Myron a été tué dans un tragique accident de voiture le dimanche matin.

Le choc frontal s’est produit sur une piste, dans le désert, au centre du Nevada.

Le jeudi 30 septembre, Julie Nicholson, Technicienne Administrative du Sheriff du Comté de Nye, dit à Censored News qu’il s’agissait d’une collision frontale, sur Ione Road, une piste non goudronnée, à 11 km au nord de la Route d’Etat 844.

Nicholson dit que la conductrice de l’autre véhicule avait été transportée à l’hôpital. Elle ne savait rien de la gravité des blessures de l’autre chauffeur.

Une Cérémonie de Danse des Larmes [Cry Dance Ceremony] devait avoir lieu le vendredi 1er octobre, en territoire Paiute de Walker River, à Schurz, Nevada. Les funérailles devaient avoir lieu le samedi, avec une escorte de Protecteurs de l’Eau, jusqu’au cimetière.

L’article d’Associated Press est un hommage au travail de Myron à Standing Rock

L’implication et le travail de Myron à Standing Rock, en tant que Protecteur de l’Eau, journaliste et opérateur de drone, sont décrits dans l’article de Sam Metz, d’Associated Press. L’article d’AP a paru dans des médias dans tout le pays, entre autres dans USA Today et le Los Angeles Times.

« Dewey a été applaudi pour ses reportages en direct des manifestations de 2016 contre le Dakota Access Pipeline, près de la Réserve de Standing Rock, qui chevauche la frontière entre les Dakota du Nord et du Sud. Ses images d’Autochtones arrosés avec des canons à eau alors qu’il gelait, ont été vues par des centaines de milliers de gens, après avoir été montrées en ligne et aux informations » écrit Metz pour l’AP.

« Il a réussi à montrer une perspective et un point de vue qui étaient purement et simplement ignorés, à cause de la répression systématique à laquelle les nôtres se sont heurtés tout le temps où nous y étions, » dit le cousin de Dewey, Lance West. « C’était son histoire, et seulement quelqu’un comme lui pouvait la partager d’une manière qui nous parlait vraiment. »

Samedi, dans son reportage en direct, Myron s’est adressé aux générations futures.

Myron Dewey : ‘Survivre au Génocide’

Dans son reportage en direct, le samedi 25 septembre, sur le champ de tir de Yomba, Myron décrivait le complexe militaro-industriel avec lequel il avait grandi, dans le désert du Nevada. Dans un message à ses futurs petits-enfants, il dit « Je suis un témoin, ceci est ce à quoi nous avons survécu. »

Le bouton tueur des drones et le reportage en direct du désert du Nevada

Ce samedi-là, Yahoo News dénonçait le projet de la CIA de kidnapper le fondateur de Wikileaks, Julian Assange. C’est la dénonciation des assassinats par drones des Etats-Unis qui ont fait d’Assange une cible.

Dans le désert du Nevada, à la Base de l’Armée de l’Air de Creech, des pilotes de drones assassinent des gens partout dans le monde. Wikileaks a dénoncé ces assassinats à distances, comme « Meurtres Collatéraux ».

Le même samedi, Myron Dewey faisait un reportage en direct du désert autour du Complexe d’Entrainement de Fallon, le champ de tir de la Marine, à Yomba.

Le champ de tir [de bombes], situé à l’est de Reno, au centre du Nevada, est utilisé par la Marine – les ‘Navy Seals’ – pour bombarder, faire des manœuvres terrestres et la guerre électronique, selon la Marine des Etats-Unis.

Alors qu’on pousse à l’expansion, les Autochtones sont exposés à une extension massive du champ de tir. Myron et des dirigeants Autochtones de la région se sont exprimés pour combattre toute expansion.

De retour à la terre de son enfance, à Yomba, ce samedi-là, Myron dit en direct sur les médias sociaux, au cours de la vidéo, « C’est où nous avons grandi, près du complexe militaro-industriel. »

Myron disait que les militaires volaient au-dessus de sites sacrés. Il décrivait les destructions du sacré là-bas, et dit que l’extractivisme et les champs de tir avaient profané des sites sacrés.

Myron dit aussi que, lorsqu’il entendait « Merci pour votre service, » une autre image lui venait : « Massacres, viols, génocide. » « Je suis un survivant d’un génocide massif au travers des Etats-Unis. » Remarquant que le génocide est pratiqué partout dans le monde, il dit « Dans le Nevada, c’est encore frais. »

À Standing Rock, Myron et les Protecteurs de l’Eau ont également vu un lanceur de missile Avenger. Samedi 26 septembre, cinq ans après Standing Rock, sur le champ de tir dans le désert du Nevada, Dewey a filmé cet Avenger, et souligné qu’il est là pour protéger l’équipement de communication.

Myron dit que cette vidéo est faite pour prévenir ses petits-enfants de la rapacité des grandes entreprises, et de la rapacité qui exige du pouvoir et une force militaire.

À propos du changement climatique, il dit qu’il n’y avait pas assez de pignons de pin pour nourrir les gens au cours de cérémonies, cette année.

Myron a aussi parlé, dans la vidéo, du laver-plus-vert, et de l’extraction de lithium qui menace maintenant le Nevada, et du besoin de protéger et défendre la terre et l’eau.

« Faites une pause », dit-il « Prenez juste un moment pour apprécier ce que vous avez. »

La vidéo tournée par Myron:

Hommages

Karena Acree-Páez, membre de l’équipe de Digital Smoke Signals, écrivit : « Mon frère, nous nous sommes encore parlé hier et tu m’as encore rappelé pourquoi tu faisais ce travail, et maintenant tu vas être avec les ancêtres. Je ne pourrai jamais te remercier assez pour tout ce que tu m’as appris et supporté à Standing Rock, pour tous tes sacrifices visibles et non-visibles. Merci pour ton exemple de courage, de détermination et d’amour des gens. Tu m’as appris qu’il fallait que nous apportions des médias à travers des yeux Autochtones, et tant de choses précieuses !!!

« Tu m’as dit que c’est parce que tu avais vu tant de violence étant enfant que tu as été incité à participer à l’entrainement au trauma historique avec des jeunes et des tribus.

« Les mots me manquent. Maintenant tu es parmi les grands dans le Monde de l’Esprit. Je t’aimerai toujours, mon frère Myron !!! Je te reverrai de l’autre côté. Je me souviendrai toujours de toi comme sur la photo prise pendant Standing Rock. #NoDAPL, Pesha u, » dit Acree-Páez.

Parmi les nombreux articles rendant hommage à Myron Dewey, voir celui de Darren Thompson, du dimanche 26 septembre, sur Native News Online.

QUI ÉTAIT MYRON DEWEY

Duke University Center for Documentary Studies
Lehman Brady, Professeur
Printemps 2019

Myron Dewey est cinéaste, journaliste, conteur en ligne et fondateur de Digital Smoke Signals, une compagnie de production qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones dans les médias. Son reportage par drone sur le mouvement de Standing Rock, qui protestait contre le Dakota Access Pipeline (DAPL) fait de lui l’une des voix journalistiques les plus importantes sur les questions environnementales et Autochtones aujourd’hui. Par Digital Smoke Signals et son propre travail médiatique, Dewey cherche à combler la division digitale en Pays Indien, et à ‘indigéniser’ les médias avec des valeurs culturelles Autochtones fondamentales.

Dewey a reçu de nombreuses récompenses pour son journalisme et sa production médiatique, entre autres le Prix Michelle Moor pour le Journalisme de Communauté, et celui d’Homme de l’Année, de Medicine Winds News. En 2018, un Prix du Mérite lui a été attribué par la Faculté du Film et des Médias de l’Université du Kansas ; il est parmi les vainqueurs de 2017 du Festival du Film de Drone de New-York, dans la catégorie Informations/Documentaire, pour un court-métrage montrant la police du Dakota du Nord sur le site de protestation NoDAPL ; et il a coréalisé le film couronné en 2017, ‘Awake : A Dream from Standing Rock’, qui raconte l’histoire du mouvement NoDAPL et de la résistance pacifique dirigée par des Autochtones, et le combat pour l’eau pure, l’environnement et l’avenir de la planète.

Dewey a plus de vingt ans d’expérience dans son travail pour combler la division digitale dans les médias et la technologie dans tout le Pays Indien, aussi bien comme éducateur que comme expert dans la construction d’infrastructures technologiques. Il a commencé sa carrière comme soldat du feu en terre sauvage et comme instructeur au combat contre le feu à aux Universités des Nations Indiennes d’Haskell et du Kansas, de 2000 à 2007. De 2009 à 2013, il a enseigné l’informatique, les médias digitaux et la programmation d’applications pour mobiles, au Northwest Indian College de Tulalip, dans l’état de Washington, où il a reçu le prix du Meilleur Enseignant de l’Année en 2010. Cette année-là, il a été reçu au prestigieux Programme des Ambassadeurs Américains pour l’Opportunité Indienne (AIO), où il a étendu ses projets pour construire l’équité technologique pour les Autochtones.

***

LE SITE DE TESTS NUCLÉAIRES : Les Shoshone, le Peuple le plus Bombardé de la Terre

Le Peuple Shoshone n’a jamais consenti aux tests d’armes nucléaires. Les tests nucléaires sont une violation du Traité de Paix avec les Shoshone, le Traité de Ruby Valley, et de la Constitution des Etats-Unis, Article 6 Section 2, la clause suprématie du traité.

SLAPP, Wikipédia : Une poursuite stratégique contre la participation publique (SLAPP), est une poursuite ayant pour but de censurer, intimider et réduire au silence les critiques, en leur imposant les coûts d’une défense juridique jusqu’à ce qu’ils abandonnent leurs critiques ou leur opposition. Dans une SLAPP typique, le plaignant n’espère normalement pas gagner la poursuite. Ch. P.

LE COLLECTIF LÉGAL DES PROTECTEURS DE L’EAU COMBAT LA POURSUITE STRATÉGIQUE D’ENERGY TRANSFER PARTNERS (DAPL)

Par le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC)
Publié par Censored News
18 mars 2021
Traduction Christine Prat (CSIA-Nitassinan)

Contact : Michelle Cook, Membre du C.A., Water Protector Legal Collective, michellecook@email.arizona.edu
Natali Segovia, Avocate du Collectif, Water Protector Legal Collective, defense@waterprotectorlegal.org

BISMARCK, Dakota du Nord – Cinq ans après Standing Rock, la lutte #NoDAPL continue, et le combat n’est pas fini pour le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau (WPLC).

Le WPLC est une organisation bénévole dirigée par des Autochtones, formée dans la tente réservée à l’aide juridique à Standing Rock. Là-bas, les avocats ont fourni du soutien et des services juridiques aux milliers de Protecteurs de l’Eau qui avaient répondu à l’appel de la Tribu Sioux de Standing Rock, et ont participé à la prière, au rassemblement pacifique et la protection de l’eau pour les générations futures. Le Collectif (WPLC) a offert une défense gratuite à plus de 840 Protecteurs de l’Eau et ont triomphé contre la grande majorité des accusations.

Maintenant, Energy Transfer Partners (ETP), la compagnie derrière l’oléoduc (DAPL), a assigné le WPLC à comparaître par une Poursuite Stratégique Contre la Participation Publique (SLAPP), cherchant à accéder aux dossiers confidentiels et aux documents légaux protégés par le Premier Amendement et la relation privilégiée avocat-client. Le WPLC a déposé une objection à cette assignation devant la Cour de District du Dakota du Nord et continuera à la combattre.

En 2017, ETP a déposé une Plainte Stratégique Contre la Participation Publique (SLAPP), contre Greenpeace et d’autres organisations auprès d’un tribunal fédéral, alléguant, entre autres, qu’elles menaient une ‘campagne de désinformation’ contre ETP, qui « avait pour but, et réussi, à inciter à la violence, la destruction de propriété et au sabotage criminel destiné à arrêter la construction et le fonctionnement du DAPL ». Quand le tribunal fédéral rejeta l’affaire en 2019, ETP a reformulé ses arguments et déposé une nouvelle poursuite SLAPP devant la cour de district de l’état ; l’assignation du WPLC se fonde sur cette dernière affaire toujours en cours.

Les compagnies qui déposent des ‘SLAPP’ envoient un message clair aux organisations et activistes dans le but de réduire la résistance au silence – « Si vous vous exprimez contre nous, nous vous trainerons devant les tribunaux ». Les poursuites SLAPP et les assignations à comparaître qui y sont liées, sont un abus de pouvoir des industries extractivistes et des grandes compagnies pétrolières essayant d’intimider ceux qui défendent la justice et l’environnement.

Malgré cela, et bien que les Peuples Autochtones du monde entier fassent toujours face à la menace d’extinction physique et culturelle, quand leurs droits sont violés pour l’extraction de ressources naturelles par les multinationales, ils restent fermes dans leur engagement de protéger la Terre.

Casey Camp-Horinek, une Ancienne de 70 ans de la Nation Ponca, et membre du C.A. du WPLC, se souvient : « J’étais parmi les centaines de gens qui ont été attaqués par la police militarisée ; nous avons été arrosés de poivre, attachés, nous avons eu des numéros tatoués sur nos bras, mis dans des chenils dans la cave où il gelait de la prison du Comté de Morton, avec mon fils et d’autres parents. 37 femmes étaient entassées dans la cage où j’étais, sans eau ni nourriture, beaucoup sentant le gaz au poivre, malades et blessées. Tout ça parce que nous étions en train de prier. Nous avons survécu depuis plus de 500 ans à ces tactiques, et nous ne serons pas réduits au silence. Nous sommes forts ensembles, au nom de notre unique vraie Mère, la Terre. »

Les ‘SLAPP’ et les assignations invasives qui vont avec, sont des tactiques destinées à enterrer les organisations dans des procédures et les forcer à dépenser des ressources précieuses, du temps et de l’énergie, à se défendre contre les compagnies.

« Il est clair que par cette assignation ‘SLAPP’, ETP entreprend de pêcher des informations qui pourraient donner quelque crédibilité à leur conception infondée selon laquelle les organisations bénévoles et les Protecteurs de l’Eau qui cherchent à protéger les droits humains et la terre pour les générations futures, étaient possiblement engagés dans une activité illicite. En réalité, ce sont ETP et les grandes compagnies qui violent la loi en toute impunité. Une illustration parfaite : à ce jour, et en dépit de la décision contre ETP de la Cour d’Appel de Washington D.C., l’oléoduc Dakota Access (DAPL) continue d’opérer en toute illégalité » dit l’avocate du WPLC Natali Segovia.

Les requêtes d’ETP sont larges, vagues, créent une charge déraisonnable et cherchent à obtenir des informations du WPLC et des Protecteurs défendus par des avocats associés au WPLC dans plus de 800 affaires. En plus, l’assignation cherche des informations sur les sources de financement, ceci encore en violation des droits des organisations bénévoles selon le Premier Amendement.

« Quand des juristes et des organisations légales qui protègent les droits des Autochtones et la terre sont visés par une entreprise à travers le système judiciaire et des tactiques SLAPP, nous devrions tous être outrés » dit la Directrice Exécutive, Leoyla Cowboy. Elle ajouta, résolument : « Notre travail pour les Protecteurs de l’Eau, l’eau et la terre est sacré. C’est un travail que nous faisons pour les générations futures. Nous ne serons pas réduits au silence par la force ou l’intimidation. »

Le WPLC est représenté dans le Dakota du Nord par l’avocat Chad Nodland.

Message de Censored News, du 17 mars 2021 :

Selon Censored News Energy Transfer Partners a également assigné Unicorn Riot, qui fournit de nombreuses vidéos des lignes de front, toujours pour pêcher des informations sur les Protecteurs de l’Eau de Standing Rock poursuivis. Le Protecteur de l’Eau Steve Martinez reste en prison pour refuser de se plier aux exigences du jury.
Auparavant, l’entreprise qui opère le DAPL avait attaqué TigerSwan [la compagnie de sécurité qu’ils avaient embauchée contre les Protecteurs de Standing Rock, NdT], pour avoir remis 16 000 documents d’espionnage à l’état du Dakota du Nord. L’entreprise veut que les documents soient cachés puis détruits, mais le Dakota du Nord dit que ce sont des dossiers publics.

A propos du Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau – WPLC :

Le WPLC est une organisation juridique bénévole centrée sur les Autochtones, née du mouvement conduit par des Autochtones pour stopper l’oléoduc Dakota Access (DAPL) à Standing Rock. Le WPLC fournit un soutien légal et une défense juridique aux mouvements Autochtones, pour la Terre et la justice climatique.

Nous vous prions d’envisager de soutenir le travail du WPLC et de l’aider à se défendre contre les puissantes compagnies qui cherchent à réduire au silence ceux qui combattent pour nos terres sacrées.

Le WPLC espère collecter suffisamment de fonds pour la défense contre ETP et continuer le combat pour les Protecteurs de l’Eau et la terre qu’ils protègent. Ceci est un appel urgent à l’action, étant donné que nos informations et notre confidentialité sont aussi sacrées que les gens et la terre que nous protégeons.

Pour en savoir plus sur le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau, visitez notre site

Vous pouvez soutenir en:
Contribuant directement au WPLC sur www.waterprotectorlegal.org/donate
Les dons de $100 ou plus – déductibles des impôts aux U.S.A. – peuvent être faits par l’intermédiaire de notre sponsor fiscal National Lawyers Guild Foundation sur : www.nlg.org/donate/waterprotectorlegal/
Directement au WPLC, par PayPal, Cashapp ou Venmo
En envoyant un chèque par la poste au nom de
Water Protector Legal Collective
P.O. Box 37065
Albuquerque, N.M. 87176

Photo by Ryan Vizzions Standing Rock NO DAPL

DES MEMBRES DU CONGRÈS, DES TRIBUS, DES GOUVERNEMENTS D’ÉTATS, SE JOIGNENT OFFICIELLEMENT POUR APPELER À FERMER L’OLÉODUC DAKOTA ACCESS

Maintenant, 24 membres du Congrès, 27 Tribus et organisations Tribales, et 29 gouvernements d’états,    soumettent des mémoires soutenant le combat de la Tribu Sioux de Standing Rock contre l’oléoduc.

Nous sommes reconnaissants que tant de membres du Congrès, de Tribus et de gouvernements rejoignent la Tribu Sioux de Standing Rock pour dire ‘non’ au DAPL. Ces dirigeants comprennent que la Tribu Sioux de Standing Rock ait le droit de rejeter un oléoduc passant à travers ses terres – Jan Hasselman, Avocat, Earthjustice.

Par Earthjustice
Censored News
23 septembre 2020
Traduction Christine Prat

WASHINGTON, D.C. – Des membres du Congrès, des Tribus, et des gouvernements d’états, ont remis ce jour des mémoires soutenant la fermeture de l’oléoduc Dakota Access à la Cour d’Appel du Circuit de D.C.

Les mémoires viennent après qu’un juge fédéral ait statué en juillet 2020 que l’oléoduc violait la loi fédérale et ait ordonné sa fermeture en attendant une déclaration d’impact environnemental évaluant les impacts que le DAPL aurait pour la Tribu Sioux de Standing Rock. L’affaire est actuellement en appel devant le tribunal du Circuit de D.C., qui a programmé une audience pour le 4 novembre 2020.

Ce qui suit est une déclaration de Jan Hasselman, l’avocat de Earthjustice, qui représente la Tribu Sioux de Standing Rock dans son combat contre le DAPL:

« Nous sommes reconnaissants que de nombreux membres du Congrès, de Tribus et de gouvernements d’états soient aux côtés de la Tribu Sioux de Standing Rock pour dire ‘non’ au DAPL. La décision si le DAPL doit continuer est finalement une décision politique, et ces dirigeants comprennent que la Tribu Sioux de Standing Rock a le droit de rejeter un oléoduc passant à travers ses terres. »

Mémoire présenté par des Membres du Congrès (en anglais)

Chambre des Représentants

Raúl M. Grijalva, Representative of Arizona
Nanette Diaz Barragán, Representative of California
Earl Blumenauer, Representative of Oregon
Bonnie Watson Coleman, Representative of New Jersey
Gerald E. Connolly, Representative of Virginia
Adriano Espaillat, Representative of New York
Ruben Gallego, Representative of Arizona
Jesús G. “Chuy” García, Representative of Illinois
Jimmy Gomez, Representative of California
Deb Haaland, Representative of New Mexico
Jared Huffman, Representative of California
Alan Lowenthal, Representative of California
Gwen Moore, Representative of Wisconsin
Grace Napolitano, Representative of California
Eleanor Holmes Norton, District of Columbia
Delegate Alexandria Ocasio-Cortez, Representative of New York
Chellie Pingree, Representative of Maine
Darren Soto, Representative of Florida
Jackie Speier, Representative of California
Nydia M. Velázquez, Representative of New York

Sénat

Jeffrey A. Merkley, Senator of Oregon
Tom Carper, Senator of Delaware
Elizabeth Warren, Senator of Massachusetts
Ron Wyden, Senator of Oregon

Mémoire présenté par des Tribus et organisation Tribales (en anglais)

Tribal Governments

Bay Mills Indian Community
Confederated Salish and Kootenai Tribes of the Flathead Reservation
Confederated Tribes of the Umatilla Indian Reservation
Hoonah Indian Association
Kickapoo Tribe of Indians of the Kickapoo Reservation in Kansas
Little River Band of Ottawa Indians
Little Traverse Bay Bands of Odawa Indians
Lower Brule Sioux Tribe
Lumbee Tribe of North Carolina
Lytton Rancheria of California
Miccosukee Tribe of Indians of Florida
Nez Perce Tribe
Nottawaseppi Huron Band of the Potawatomi
Ponca Tribe of Nebraska
Pueblo of Tesuque, New Mexico
Red Lake Band of Chippewa Indians
Sault Ste. Marie Tribe of Chippewa Indians
Stockbridge-Munsee Community
Winnebago Tribe of Nebraska
Yurok Tribe

Tribal Organizations Affiliated

Tribes of Northwest Indians
Association on American Indian Affairs
Great Plains Tribal Chairmen’s Association
Inter-Tribal Association of Arizona
Midwest Alliance of Sovereign Tribes
National Congress of American Indians Fund
United South and Eastern Tribes Sovereignty Protection Fund

Mémoire présenté par des gouvernements d’états (en anglais)

Massachusetts, California, Connecticut, Delaware, Illinois, Maine, Maryland, Michigan, Nevada, New Jersey, New Mexico, New York, Oregon, Rhode Island, Vermont, and Washington, and the District of Columbia, the Territory of Guam, and Harris County, Texas.

Michelle Cook, photo Brenda Norrell

CRIMINALISATION DES PEUPLES AUTOCHTONES, LES COMPAGNIES PETROLIERES INVENTENT DE NOUVELLES LOIS CONTRE “L’INCITATION A L’EMEUTE” APRES STANDING ROCK, MICHELLE COOK, DINÉ [NAVAJO] TEMOIGNE DEVANT LA COMMISSION INTERAMERICAINE DES DROITS DE L’HOMME EN JAMAIQUE

Témoignage de Michelle Cook, Diné
Photos et article par Brenda Norrell
Censored News
21 mai 2019
Traduction Christine Prat

KINGSTON, Jamaïque – Les Etats-Unis ont entrepris de criminaliser les Peuples Autochtones à Standing Rock, et continuent d’abroger des droits humains par une nouvelle législation, inventée par les compagnies pétrolières, dit Michelle Cook, Diné, à la Commission Interaméricaine des Droits de l’Homme, en Jamaïque.

Les Etats-Unis vous diront que leur Etat protège les Peuples Autochtones et soutiennent la Déclaration des Droits des Peuples Autochtones des Nations Unis, dit-elle. “Ils vous parleront d’une politique de consultation, en accord avec les droits de l’homme.” “Ce qu’ils ne vous diront pas, c’est que ces droits sont abrogés, anéantis et détournés pour les profits privés de compagnies pétrolières comme ETP (Energy Transfer Partners) et TransCanada.”

“Je suis ici pour exprimer le point de vue Indien sur ce que nous avons appris pendant et après les évènements de Standing Rock contre l’oléoduc Dakota Access.”

“Dans le cas du Dakota Access, pendant sept mois, de septembre 2016 à février 2017, au moins 76 services de maintien de l’ordre et 35 services fédéraux et firmes de sécurité privées, embauchés par la compagnie pétrolière, ont été présents à un moment ou un autre.”

“Au cours des sept mois, des procureurs agressifs ont condamné 841 protecteurs de l’eau qui usaient pacifiquement de leur Droit constitutionnel d’Assemblée.” Beaucoup de ceux qui ont été arrêtés ont été détenus dans des conditions inacceptables et maltraités. Ils ont été fouillés et déshabillés sans raison et enfermés pendant des heures dans des conditions humiliantes, dit Michelle à la Commission.

Les autorités locales ont agressivement poursuivi 841 protecteurs de l’eau, en dépit du manque de raisons valables et de ce qu’il n’y ait pas de preuve dans la grande majorité des cas. “Le Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau a entamé une poursuite collective [‘class action’] pour les blessures infligées le 20 novembre.”

Maintenant, suite à Standing Rock, dit Michelle, “les intérêts du pétrole et du gaz poussent à criminaliser les protestations contre leurs projets de carburants fossiles, en inventant des lois visant explicitement à protéger leurs infrastructures les plus sensibles contre le sabotage.” Actuellement, 95 lois anti-protestations sont proposées dans 35 états, y compris le Dakota du Nord. 14 d’entre elles sont passées, 24 sont encore en suspens, et 55 ont expiré ou ont été repoussées. Il y en a actuellement 28 en attente dans la législation d’états. Au Texas, la Proposition 3557 ferait de certaines formes de protestations un crime de second degré, équivalent à un meurtre de second degré. Dans le Dakota du Sud, la loi sur l’incitation à l’émeute a créé un fonds spécial pour poursuivre des groupes qui ne se trouvent pas dans l’état, en réaction directe à Standing Rock.

“Nous encourageons la Commission à examiner ces lois et à suivre les recommandations du Rapporteur Spécial.”

Michelle a témoigné avec Ofelia Rivas, Tohono O’odham, qui témoignait sur la militarisation de la frontière; Casey Camp Horinek, membre du Conseil Tribal Ponca, sur les arrestations abusives à Standing Rock; et Leoyla Cowboy, Diné, épouse du Protecteur de l’Eau emprisonné, Michael Little Feather Giron, Chumash.

Michelle Cook est une avocate Diné [Navajo], et l’organisatrice de la délégation de femmes à la Commission en Jamaïque.

Elle est fondatrice de Désinvestir, Investir, Protéger. Michelle est membre de la Commission des Droits de l’Homme de la Nation Navajo et co-fondatrice du Collectif Légal des Protecteurs de l’Eau à Standing Rock. En tant que diplômée du Programme Fulbright [un programme d’échanges universitaires], elle a vécu en Nouvelle-Zélande et étudié la culture Maori. Elle est allée en Iran au cours d’un échange culturel et était présente à la Conférence sur la Terre Mère à Cochabamba, en Bolivie, en 2010. Elle poursuit actuellement des études pour obtenir un diplôme supérieur, dans le cadre du Programme de Droit et Politique des Peuples Autochtones à l’Université de Tucson, Arizona.

©Brenda Norrell