Par Max Wilbert
Protect Thacker Pass
12 octobre 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Photos et article Max Wilbert, utilisés avec autorisation

À Thacker Pass, la « Sécurité Nationale » est utilisée abusivement pour couvrir des horreurs

J’étais encore un gamin quand les invasions de l’Iraq et de l’Afghanistan ont commencé, mais je comprenais ce qui se passait. Des grandes entreprises se faisaient de l’argent par tous les moyens possibles : vendre des haricots, des balles et des pansements, signer des contrats lucratifs pour la construction de nouvelles bases militaires, remplacer les employés du service publique par des contractants privés, d’unités de combat à l’hôpital des vétérans, et capitaliser sur les occasions de gains énormes dans la reconstruction et le pétrole.

Maintenant, en tant qu’écologiste militant et auteur, j’applique la même logique à la crise climatique.
Il y a des parallèles surprenants entre la « guerre au terrorisme » en Iraq et en Afghanistan et le changement climatique. Ils se caractérisent par la peur du public, des risques existentiels, des luttes de pouvoir géopolitiques, des manipulations de l’opinion publique, et d’énormes sommes d’argent.

Tandis que le réchauffement s’intensifie, des milliers de milliards de dollars en subventions gouvernementales et en dépenses du consommateur se déversent sur les fabricants de « technologie verte ». Les constructeurs d’automobiles, de Ford à Volkswagen, ont annoncé leurs projets d’arrêter de fabriquer des voitures à essence ou diesel, et de ne plus produire que des véhicules électriques. Et comme des sources intermittentes comme l’éolien et le solaire sont ajoutées aux réseaux d’électricité, les services publiques investissent dans des banques de batteries grandes comme des entrepôts pour stabiliser la fourniture de courant.

Tout cela conduit à une demande vertigineuse de matières premières comme le lithium, le graphite, le cobalt, le nickel et les métaux rares. L’Agence Internationale de l’Energie, par exemple, estime que la demande de lithium va augmenter de 4200% au cours des 20 prochaines années. Les prix du lithium ont quintuplé rien que dans l’année écoulée, étant donné que la demande dépasse très largement l’offre. Et cette demande croissante pousse les compagnies minières à explorer et développer des nouvelles mines partout dans le monde.

Le Nevada est une zone sensible, où il y a actuellement 17 375 concessions minières pour du lithium et environ 50 projets de mines en développement. Le plus grand est à Thacker Pass, situé au nord de l’état. Mais c’est là qu’il y a conflit : à part une riche source de lithium, Thacker Pass est aussi l’habitat d’une importante biodiversité, hébergeant des espèces rares, et est culturellement important comme site de deux massacres de Paiute du Nord et de Shoshone de l’Ouest.

Je me bats contre l’industrie des carburants fossiles et je fais des reportages des lignes de front du chaos climatique depuis des décennies, et pour moi il est clair que nous devons arrêter immédiatement de brûler des carburants fossiles. Cependant, je mets en doute l’idée que la technologie est la solution. Sur au moins un plan important, la « technologie verte » ne diffère pas des carburants fossiles : c’est le monde naturel qui fait les frais de son extraction et de son développement.

L’importance environnementale et culturelle de Thacker Pass, et les questions sur l’efficacité du lithium comme panacée contre la crise climatique, ont catalysé un sérieux mouvement de résistance pour « Protéger Thacker Pass », mouvement fait de manifestations, de batailles sur les règlements, d’une occupation du site prévu pour la mine pendant un an, et de poursuites en justice.

Devant un tribunal fédéral, contre deux Tribus Indiennes, quatre groupes écologistes et un rancher local, qui sont allés en justice pour empêcher l’ouverture de la mine de lithium de Thacker Pass, l’avocat de la Lithium Nevada Corporation a récemment écrit que « Le projet [à Thacker Pass] est important […] pour assurer que les Etats-Unis ne dépendent pas de sources étrangères pour des matières premières cruciales ceci étant une question de sécurité nationale. »

Je ne marche pas.

Peut-être parce que je suis assez vieux pour me souvenir d’un monde d’avant l’invasion des téléphones portables, mais pour moi il est évident que le lithium n’est pas plus « crucial » que Hummers ou TikTok. Ce qui est vraiment crucial sont les besoins de base : la nourriture, l’eau, un abri, de l’air pur, et une planète vivante.
Quand les avocats de Lithium Nevada et le gouvernement des Etats-Unis affirment que le lithium est une « matière première cruciale » et que faire exploser une face de montagne, détruire l’habitat de la vie sauvage et des sites sacrés Amérindiens, et polluer plus de 18 millions de litres d’eau par jour, n’est pas important parce qu’ouvrir une mine de lithium est « une question de sécurité nationale » qui pourrait « avoir des conséquences importantes pour l’économie, » j’appelle ça de la merde.

Leur logique, selon laquelle nous devons « concurrencer » d’autres nations sur la scène mondiale pour établir notre domination, est une triste relique de l’héritage colonial impérialiste de ce pays.
En février 1948, George Kennan – chef du Département d’Etat pour le Planning Politique, et l’une des personnes les plus influentes du gouvernement – écrivit un extraordinaire rapport Top-Secret, qui ne devait être déclassifié qu’au bout de 26 ans. « [Les Etats-Unis possèdent] environ 50% de la richesse du monde, mais seulement 6,3% de sa population, » écrivait Kennan dans le mémorandum PPS23. « Notre véritable tâche est de créer un schéma de relations qui nous permettra de maintenir cette position de disparité sans détriment pour notre sécurité nationale. »
Ceci, peut-être plus qu’aucune autre citation, révèle crument les buts de l’appareil de sécurité nationale : pas de protéger des vies, mais de « maintenir cette position de disparité. »
Kennan poursuivait : « Pour ce faire, nous devrons nous dispenser de toute sentimentalité et de rêverie ; et notre attention devra être concentrée partout sur nos objectifs nationaux immédiats. Nous ne devons pas nous faire d’illusions, nous ne pouvons pas nous permettre le luxe de l’altruisme et de la bienfaisance mondiale. »

Aujourd’hui, les matières premières sont le nouvel or blanc, et un « Partenariat pour la Sécurité des Matières Premières » a été formé entre les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, la France, l’Allemagne, le Japon, la République de Corée, la Suède, le Royaume-Uni et la Commission Européenne. Reuters appelle ça un « OTAN Métallique » – bien vu, si on considère qu’une guerre contre le territoire et la guerre moderne sont impossibles sans l’extractivisme. Le Président Biden l’a reconnu en mars dernier, quand il a amendé la Loi de Production pour la Défense, une loi du temps de la Guerre Froide, pour autoriser la Défense à promouvoir l’extractivisme domestique.

De gros profits, tandis que le pays est détruit. C’est de cette soi-disant sécurité nationale que parle Lithium Nevada. Ça n’a rien de nouveau. Les riches et les puissants abusent depuis longtemps de la notion de sécurité nationale pour déguiser leurs buts égoïstes.
Par exemple, considérez les attentats du 11 septembre contre le World Trade Center, qui a conduit aux guerres en Afghanistan et en Iraq mentionnées plus haut, 900 000 morts, surveillance de masse illégale, extraditions extraordinaires [vers d’autres pays où les droits humains comptent moins – NdT], « interrogatoires poussés », et 8000 milliards de dollars de coûts – dont beaucoup sont allés à des compagnies comme Halliburton (dont le Vice-Président Dick Cheney avait été le PDG avant d’entrer au gouvernement).
Ou pensez à la guerre du Vietnam, où une décennie de bataille a résulté en des millions de morts Vietnamiens, 300000 morts des Etats-Unis et des troupe alliées, un pays entier empoisonné par l’Agent Orange, et des profits spectaculaires pour des firmes « de Défense » comme KBR, Boeing et Dow Chemical.

On peut même remonter plus loin, aux guerres de colonisation, quand les militaires des Etats-Unis ont commis des massacres, de Sand Creek aux Swamp Cedars, au service de la « Destinée Manifeste », puis ont pris possession de terres précieuses pour l’agriculture, les mines, l’exploitation forestière et les villes.
La militante et écrivaine Paiute du Nord, Sarah Winnemucca, avait écrit, dans son livre de 1884 ‘Vie Au Milieu des Paiutes : les Torts et Réclamations’, que les profits de guerre et l’avidité étaient les principaux moteurs de la Guerre du Serpent, la guerre Indienne la plus sanglante de l’Ouest et contexte du Massacre de Thacker Pass, le 12 septembre 1865, devenu un point central dans les protestations contre la mine de lithium.
« [Durant l’été 1865] des soldats ont été envoyés de Californie, » écrivait S. Winnemucca, « et de très nombreuses compagnies sont arrivées. Ils poursuivaient mon peuple dans tout le Nevada. Des histoires ont été fabriquées partout dans le pays par les colons blancs, disant que les diables rouges tuaient leur bétail, et grâce à ce mensonge des colons blancs, la piste marquée du sang de mon peuple a commencé, de colline en colline, de vallée en vallée. Les soldats ont poursuivi mon peuple de cette manière pendant un an, et les Paiutes de Queen’s River ont été amenés au Fort Churchill, dans le Nevada, et durant cette campagne le pauvre Général [sic] McDermitt a été tué. Ces histoires n’ont été fabriquées par les colons blancs que pour pouvoir vendre leur grain dont ils ne pouvaient pas se débarrasser autrement. La seule façon pour les éleveurs et les fermiers de faire de l’argent était de provoquer une guerre Indienne, pour que les troupes puissent venir et acheter leur bœuf, leur bétail, leurs chevaux et leur grain. »

Est-ce vraiment différent maintenant, avec les milliards de dollars en jeu à Thacker Pass ? Ce qui est la sécurité nationale pour un peuple est un génocide pour un autre – et un écocide pour le territoire.
Ce qui a changé depuis 1865, c’est que les problèmes sont plus profondément enracinés. Avec l’escalade technologique, les profiteurs de guerre sont devenus des adjoints permanents du gouvernement, avec un personnel tournant entre les emplois privés grassement payés et des rôles au gouvernement, ce qu’on appelle une « porte pivotante. » Dans la plupart des pays, on appelle ça de la corruption.

[…]

Avec l’influence des Etats-Unis qui s’érode dans le monde et les fournitures de lithium qui dépendent de la Chine, la richesse et la puissance de ce pays est vraiment en jeu. Pour alimenter cette richesse, la mine de Thacker Pass est enfoncée de force malgré une opposition déterminée.

Sur le plan technique, la transition vers des véhicules électriques posera des défis extrêmes. Ça exigera une énorme expansion des centrales électriques et des réseaux de transmission. Il pourrait même ne pas y avoir assez de lithium accessible économiquement dans le monde entier pour fabriquer des batteries remplaçant les 1,5 milliards de voitures du monde. Et certaines analyses montrent que les véhicules électriques ne réduiront les émissions que d’environ 6% – mieux que rien, mais ce ne sera pas une bonne utilisation de l’énergie et des ressources, et bien loin de la suppression de 100% des émissions que des scientifiques disent nécessaires pour éviter un réchauffement catastrophique.
Les véhicules électriques sont une fantaisie. Ils permettent aux gens de croire que la culture de l’automobile – en fait la civilisation industrielle – peut être rendue durable avec de simples changements techniques. C’est un mensonge. Nous ne pouvons pas nous contenter d’échanger ce qu’il y a sous le capot de nos voitures et espérer atteindre une situation durable. En ce sens, se fixer sur les véhicules électriques est dangereux parce que ça cache la véritable étendue des changements nécessaires. Stopper et inverser le réchauffement climatique demandera des changements de notre société beaucoup plus importants et radicaux.
Récemment, on m’a dit que je « délirais » parce que je dis ce que la plupart des gens savent mais sont trop polis pour le dire : les automobiles ne sont pas écologiques, et si nous voulons une vie saine et durable, nous n’aurons pas d’automobiles. Le fait qu’une vérité soit dérangeante et inacceptable politiquement pour certains, ne la rend pas moins vraie. On ne peut plus disputer les lois de l’écologie, pas plus que celles de la physique. Si je suis délirant, Galilée l’était aussi.

Les cadres des compagnies d’énergie et les dirigeants politiques ne veulent pas imaginer un monde où les Etats-Unis ne domineraient plus la planète économiquement et militairement, un monde où nous ferions des choix délibérés de vivre dans les limites de la planète plutôt que de l’exploiter et la détruire pour un pouvoir et une richesse temporaires, un monde où nous choisirions de vivre avec moins volontairement, un monde où les sites sacrés Amérindiens seraient respectés, un monde sans économie qui détruit la Terre. Après tout, cela signifierait la fin de leur richesse et de leur pouvoir.

Mais je peux imaginer ce monde et je pense que vous le pouvez aussi.
Ils peuvent dire que nous délirons tant qu’ils veulent, mais nous continuerons à lutter pour lui jusqu’à notre dernier souffle.

article et photos Max Wilbert, utilisés avec permission. Utilisation commerciale interdite. Diffusion du message fortement encouragée.

Autochtones du Nevada menacés par la « ruée vers le lithium » déclenchée par de fausses promesses d’énergie “verte”.

UNE VIOLATION DES DROITS DES AUTOCHTONES
DES PROCÉDURES ARCHÉOLOGIQUES COMMENCENT À THACKER PASS
LES ANCÊTRES ET DES SITES SACRÉS DANS LA LIGNE DE TIRS

Contact: Reno Sparks Indian Colony https://www.facebook.com/rsictribe ou l’avocat Will Falkhttps://www.facebook.com/willfalk35
Censored News
18 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

OROVADA, NEVADA, 18 avril 2022 – Des processus archéologiques ont commencé sur le site projeté pour la mine de lithium de Thacker Pass cette semaine, ce que la Colonie Indienne de Reno-Sparks (RSIC) dit être une violation des droits des Autochtones.

« Ces procédures profanent le lieu de repos de nos ancêtres, en violation de la Loi sur la Protection et le Rapatriement des Tombes Autochtones [NAGPRA], » dit Michon R. Eben, Officier Tribal de la Préservation Historique pour la Colonie Indienne de Reno-Sparks. « Le Gouvernement Fédéral devrait avoir honte de l’absence de consultation de gouvernement à gouvernement par le BLM [Bureau de l’Aménagement du Territoire] de Winnemucca et le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc. »

Thacker Pass a été le site, en 1865, d’un massacre de Paiutes par des militaires des Etats-Unis.

Dans une lettre envoyée par la Tribu à la firme archéologique qui dirige les excavations, Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc., la RSIC exige que « (la firme) arrête immédiatement les forages archéologiques projetés et refuse de participer à la profanation de Thacker Pass au profit de la cupidité des grandes compagnies. »

La mine de lithium de Thacker Pass est devenue un scandale international en janvier de l’an dernier, quand les protestations ont commencé sur le site de la mine. Des écologistes, des tribus, des ranchers ont porté plainte contre le projet de mine devant un tribunal fédéral, alléguant des violations de diverses lois fédérales, et demandant des investigations du Congrès sur l’affaire. Le projet a été « accéléré » sous le gouvernement Trump.

Le président de la colonie, Arlan Melendez demande : « Comment vous sentiriez-vous si vos proches étaient massacrés dans une zone sacrée de prières, sans pouvoir tourner la page sur leur mort, pour le profit tiré d’une terre volée, et que maintenant vos terres ancestrales sacrées étaient déracinées sans consultation fédérale adéquate, pour le profit de la plus grande mine de lithium d’Amérique ? Le processus de consultation avec les nations tribales doit être maintenu. »

« C’est un combat pour la justice, un combat pour la planète, et un combat pour ce qui est bien » dit Will Falk, un avocat de la RSIC. « Nous avons besoin de l’aide de tous pour mettre fin à cette profanation. »

RÉSUMÉ D’UNE LETTRE DE 7 PAGES :

La Colonie Indienne de Reno-Sparks (RSIC) a précisé dans une lettre sa perception des excavations contraires aux principes projetées, que le Groupe de Recherche Anthropologique du Far West, Inc. (Far-Western) entreprend actuellement sur une Propriété Culturelle Traditionnelle des peuples Paiute et Shoshone, Thacker Pass. Ces procédures archéologiques comprennent l’excavation de ressources culturelles Autochtones, d’objets sacrés, et la perturbation de lieu de repos d’ancêtres Paiutes massacrés le 12 septembre 1865 par la Cavalerie du Nevada.

Le Projet de Mine de Lithium de Thacker Pass est la mine de lithium la plus vaste et la plus complexe du pays. Le projet est devenu un scandale international en janvier de l’an dernier, quand les protestations ont commencé sur le site de la mine. Des écologistes, des tribus, des ranchers ont porté plainte contre le projet de mine devant un tribunal fédéral, alléguant des violations de diverses lois fédérales, et demandant des investigations du Congrès sur l’affaire. Le projet a été « accéléré » sous le gouvernement Trump.

Si nous ne tenons pas les agences fédérales, les compagnies minières et les firmes archéologiques pour responsables de leurs pratiques pour le profit contraires à l’éthique, nous verrons le Nevada devenir un terrain vague poubelle et une perpétuelle exploitation de la culture des peuples Autochtones pour de futures mines de lithium. Tous les travaux entrepris au niveau fédéral, y compris les projets de mines, doivent inclure les tribus reconnues fédéralement au cours de tout le processus.

Le BLM a manqué à ses responsabilités selon la Loi Nationale de Politique Environnementale (NEPA), la Loi de Protection de de Rapatriement des Tombes Autochtones (NAGPRA), la Loi de Protection des Ressources Archéologiques (ARPA) et la Loi Nationale de Préservation Historique (NHPA). Le BLM n’a pas donné aux tribus qui accordent une importance culturelle et religieuse à Thacker Pass, une possibilité raisonnable d’exprimer les inquiétudes concernant les sites culturels Autochtones, de donner des conseils sur l’identification et l’évaluation de l’importance traditionnelle religieuse et culturelle, de préciser leurs points de vue sur les effets du Projet de Mine de Lithium de Thacker Pass sur ces sites Autochtones, ni de participer à la résolution d’effets négatifs, exigée par la NHPA. Le BLM et Far Western n’ont pas inclus dans leurs rapports, le massacre du 12 septembre 1865. Il y a plus de 100 massacres mentionnés dans le Grand Bassin, de 1864 à 1868. C’est l’Histoire Américaine. C’est l’Histoire du Nevada. Les Paiutes sont importants, pas seulement pour les reliques sur et dans le sol, qui pourraient donner des informations et des succès universitaires aux archéologues.

Prendre ces reliques et perturber les sites funéraires constitue un chapitre honteux de plus dans une longue histoire de colons essayant de détruire ou de commettre un génocide contre l’histoire et la culture des Autochtones.

Dans la lettre, la RSIC rappelle à Far Western les principes éthiques de l’archéologie et le Code de Standards Professionnels de l’Institut Archéologique d’Amérique. La RSIC rappelle également à Far Western que par l’excavation de Thacker Pass, ils démontreront que de gros contrats, de l’argent et des papiers universitaires sont plus importants pour leur organisation que de concevoir l’archéologie de façon morale et de respecter les inquiétudes légitimes d’une Tribu reconnue fédéralement, quant à la profanation de ses modes de vie ancestraux, y compris ses sites sacrés.

La RSIC demande à Far Western de prendre toutes ces objections en considération et de reconnaitre sérieusement qu’il est nécessaire de revoir la relation entre l’Archéologie et les Peuples Autochtones.

L’aspect central est que les firmes archéologiques fondent leur travail et leur science sur la moralité et l’éthique, plutôt que sur l’extractivisme de projets accélérés qui affectent pour toujours les ancêtres, les sites sacrés et le savoir des Autochtones. La RSIC demande que Far Western (et toute autre firme archéologique qui pourrait participer à des excavations non scrupuleuses) d’arrêter immédiatement les fouilles et de refuser de participer à la profanation de Thacker Pass au profit de la cupidité des grandes entreprises.

Article, photo ©Censored News, publié avec autorisation.

Les Autochtones du Nevada, déjà décimés par plus de 1000 tests de bombes atomiques, sont maintenant menacés par la « ruée vers le lithium » déclenchée par les fausses promesses des batteries électriques. Ils veulent attirer l’attention sur leur situation. C’est particulièrement important en France, où les médias officiels ne cessent de faire croire que le Nevada est un désert quasiment inhabité.
Christine Prat

COURSE-PRIÈRE JUSQU’À WASHINGTON POUR PROTÉGER PEEHEE MU’HUH (THACKER PASS)

Par Protect PeeHee Mu’Huh (Tacker Pass)
Course-prière jusqu’à Washington D.C.
Publié par Censored News
le 16 avril 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le 8 avril 2022, un groupe de coureurs prieurs conduits par Gary McKinney et Ky NoHeartInWar, ont quitté la région de la Nation Paiute près de Fort McDermitt, dans le nord du Nevada, à Thacker Pass (PeeHee Mu’Huh – Lune Pourrie) avec comme destination finale le Ministère de l’Intérieur et la Maison Blanche, à Washington D.C.

Le but de leur course est de faire prendre conscience à tous du projet de destruction de ce site cérémoniel et culturel, situé au cœur des Nations Paiute et Shoshone de l’Ouest. Non seulement des cérémonies ont lieu sur ce site, mais c’est aussi le lieu de multiples massacres impliquant non seulement la Cavalerie des Etats-Unis, mais aussi d’autres tribus Autochtones voisines, ce qui a conduit à ce que ce lieu devienne une terre de sépultures.

La Lithium Nevada Corporation, par l’intermédiaire du Bureau d’Aménagement du Territoire, est en passe d’obtenir cette terre pour une mine à ciel ouvert, qui doit devenir une des plus grandes mines à ciel ouvert du monde. Grâce à la Loi sur la Production de Défense, passée au début de l’année, ils ont obtenu des permis, et une approbation dans un délai adéquat, ce qui a porté un coup dévastateur aux actes juridiques conçus pour protéger notre passé, notre présent et notre avenir en tant que nation culturelle. La compagnie et les entités gouvernementales ont choisi d’ignorer la Loi de 1990 sur la Protection des Tombes Amérindiennes et de Rapatriement [NAGPRA], la Loi de Rapatriement, la Loi sur la Liberté Religieuse de 1978 promulguée par le Président Carter, et la Loi sur les Antiquités ; toutes sont conçues pour nous protéger en tant que nations souveraines.

De plus, non seulement cette compagnie cherche à détruire ce site sacré, mais elle a aussi l’intention de détruire les habitats des aigles chauves et des aigles royaux au cours de ce projet. Nous ne pouvons pas laisser faire cela sans faire prendre largement conscience de leurs intentions.

En tant que peuple culturel, c’est notre façon de tracer la voie de 7 générations derrière nous. Ceci étant dit, nous ne pouvons pas autoriser les pouvoirs gouvernementaux à empiéter sur des frontières officiellement reconnues, et c’est au peuple de préserver les lois du territoire, des traités et des accords entre ces deux nations souveraines.

C’EST UNE TERRE SACRÉE

Veuillez agréer…,

Les Coureurs Prieurs de PeeHee Mu’Huh

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projets de mines de lithium dans le sud-ouest des USA


Par Brenda Norrell
Sur Censored News
14 février 2022
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

C’est ici, dans le désert du Nevada, que les Etats-Unis veulent enterrer leurs secrets. Et ces secrets explosent ici, et laissent une trace de mort pour les Shoshone, dans leur propre pays, sur le site d’essais nucléaires.

Le désert du Nevada est le lieu où les héritages de Julian Assange, de Wikileaks, et du Paiute-Shoshone Myron Dewey se croisent.

C’est à la Base de l’Armée de l’Air de Creech, que des lanceurs d’alerte militaires chargés des drones, ont décrit les renseignements erronés et les assassinats irresponsables par des pilotes de drones, exerçant par ordinateur une surveillance partout dans le monde, et les missiles qui tuent les cibles du gouvernement américain. Les femmes et les enfants tués sont ignorés. Au moins un citoyen Américain a été assassiné de cette façon.

Myron Dewey, comme Wikileaks, a dénoncé des vérités dont personne d’autre n’aurait osé parler. À Standing Rock, Myron Dewey avait photographié la police, les agents de TigerSwan, et d’autres firmes de sécurité, autour du Dakota Access Pipeline. Myron avait filmé leurs tours d’espionnage avec son drone de vidéo. Son drone était au-dessus, quand les Protecteurs ont été attaqués avec des canons à eau et des projectiles, le 20 novembre 2016, à Standing Rock.
Photo prise par Myron Dewey à Standing Rock, en septembre 2016. ©Les ayant-droit de Myron Dewey.

La veille de son accident mortel, Myron avait filmé en direct du champ de tir de Fallon, dans son pays, au centre du Nevada. Il avait aussi prévenu du projet de mine de lithium, sur le Site d’un Massacre de Paiute, à Thacker Pass, dans le nord du Nevada.

Au moment même où il était révélé que les Etats-Unis avaient discuté le possible assassinat de Julian Assange, Myron Dewey était tué par un camion qui s’était mis sur sa voie et l’avait heurté de front, sur une piste isolée, près de la maison de sa famille, à Yomba, dans le Nevada, à l’est de Reno.

Assange et Dewey ont ouvert des fenêtres sur des mondes que les Etats-Unis ne voulaient pas seulement laisser fermées, mais les condamner et les faire disparaitre en silence.

Dewey a révélé la preuve des graves blessures infligées aux Protecteurs de l’Eau à Standing Rock, dans le Dakota du nord. Une jeune femme a eu un bras déchiré par un projectile des forces de l’ordre, deux Protecteurs Autochtones se sont fait tirer dans les yeux, et des Protecteurs de l’Eau pacifiques se sont fait tirer dessus avec des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc et autres projectiles. D’autres ont été attaqués par les chiens de firmes de sécurité.

Les preuves filmées par Myron montrent des sheriffs adjoints locaux et nationaux, des policiers locaux et de l’état, et des Gardes Nationaux responsables. Myron avait photographié des espions recrutés pour l’oléoduc qui harcelaient les gens, parmi lesquels des gens de la firme TigerSwan, des mercenaires embauchés pour l’oléoduc, qui fonctionnait dans le Dakota du Nord sans licence. Myron avait photographié leurs visages et leurs véhicules.

Dans le Nevada, les traces de mort commencent avec les massacres d’Autochtones sur leurs terres ancestrales. La géographie de la mort continue avec les essais de bombes atomiques et la propagation de radiations qui ont causé des cancers, dans les territoires Shoshone.

Les traces de mort continuent maintenant avec une pression sur un ordinateur à la Base de l’Armée de l’Air de Creech. Il suffit d’une erreur d’information et d’une négligence irresponsable, pour qu’un assassinat ait lieu à l’autre bout du monde.

La mort continue d’être répandue avec l’extraction de lithium pour de fausses solutions vertes et les énormes quantités d’eau qui seront utilisées. Les produits toxiques de l’extraction détruisent la vie du monde naturel quand la terre est éventrée.

Puis il y a les bombes, le champ de tir de la Marine, dans le pays de Myron, le pays de Wovoka. Le champ de tir signifie la mort pour le monde naturel, et prépare des morts au-delà du désert du Nevada.

Les lieux cités dans l’article sont sur cette carte

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Article ©Brenda Norrell, Censored News, le contenu ne peut être utilisé sans permission écrite. Les photos sont la propriété du photographe ou de ses ayant droits.

 

D’après un article de Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Mis à jour le 30 septembre 2021
Traduction et mise en forme Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Le dimanche 26 septembre 2021, Myron Dewey, 49 ans, Paiute-Shoshone, a été tué dans un accident de voiture, après avoir tourné, le samedi, une vidéo sur le champ de tir [de bombes] de la Marine des Etats-Unis, sur la terre de son enfance, à Yomba, dans le Nevada.

Myron était cinéaste, journaliste, conteur en ligne, et fondateur de la compagnie de production de médias Digital Smoke Signals, qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones. Il avait reçu de nombreuses distinctions en tant que journaliste et producteur de médias. Myron était aussi coréalisateur du film ‘Awake : A Dream From Standing Rock’.

Le dimanche, Digital Smoke Signals déclarait : « Nous venons de recevoir la terrible nouvelle que le fondateur de Digital Smoke Signals, Myron Dewey, est maintenant en route pour son voyage vers le Monde de l’Esprit. »

Myron dénonçait la destruction de sa terre natale à partir du champ de tir de la Marine. Sur les terres ancestrales des Paiutes et des Shoshone, dans ce qu’on appelle aujourd’hui « le Nevada », il y a les cicatrices, les poisons, la piste de la mort du Site de Tests Nucléaires, des radiations et des cancers largement répandus, et les pratiques et jeux militaires irresponsables qui détruisent des sites sacrés.

De façon très similaire à celle dont le gouvernement des Etats-Unis protégeait le Dakota Access Pipeline – où Myron avait filmé par drone l’assaut contre l’eau et les Protecteurs de l’Eau – le même gouvernement des Etats-Unis continue son génocide perpétuel avec des bombes et des tirs qui tuent, sur la terre ancestrale des Paiutes et des Shoshone, dans le désert du Nevada.

Actuellement, comme Myron le souligne, c’est l’extraction de lithium qui vise le nord du Nevada.

C’est après avoir filmé en direct le samedi, que Myron a été tué dans un tragique accident de voiture le dimanche matin.

Le choc frontal s’est produit sur une piste, dans le désert, au centre du Nevada.

Le jeudi 30 septembre, Julie Nicholson, Technicienne Administrative du Sheriff du Comté de Nye, dit à Censored News qu’il s’agissait d’une collision frontale, sur Ione Road, une piste non goudronnée, à 11 km au nord de la Route d’Etat 844.

Nicholson dit que la conductrice de l’autre véhicule avait été transportée à l’hôpital. Elle ne savait rien de la gravité des blessures de l’autre chauffeur.

Une Cérémonie de Danse des Larmes [Cry Dance Ceremony] devait avoir lieu le vendredi 1er octobre, en territoire Paiute de Walker River, à Schurz, Nevada. Les funérailles devaient avoir lieu le samedi, avec une escorte de Protecteurs de l’Eau, jusqu’au cimetière.

L’article d’Associated Press est un hommage au travail de Myron à Standing Rock

L’implication et le travail de Myron à Standing Rock, en tant que Protecteur de l’Eau, journaliste et opérateur de drone, sont décrits dans l’article de Sam Metz, d’Associated Press. L’article d’AP a paru dans des médias dans tout le pays, entre autres dans USA Today et le Los Angeles Times.

« Dewey a été applaudi pour ses reportages en direct des manifestations de 2016 contre le Dakota Access Pipeline, près de la Réserve de Standing Rock, qui chevauche la frontière entre les Dakota du Nord et du Sud. Ses images d’Autochtones arrosés avec des canons à eau alors qu’il gelait, ont été vues par des centaines de milliers de gens, après avoir été montrées en ligne et aux informations » écrit Metz pour l’AP.

« Il a réussi à montrer une perspective et un point de vue qui étaient purement et simplement ignorés, à cause de la répression systématique à laquelle les nôtres se sont heurtés tout le temps où nous y étions, » dit le cousin de Dewey, Lance West. « C’était son histoire, et seulement quelqu’un comme lui pouvait la partager d’une manière qui nous parlait vraiment. »

Samedi, dans son reportage en direct, Myron s’est adressé aux générations futures.

Myron Dewey : ‘Survivre au Génocide’

Dans son reportage en direct, le samedi 25 septembre, sur le champ de tir de Yomba, Myron décrivait le complexe militaro-industriel avec lequel il avait grandi, dans le désert du Nevada. Dans un message à ses futurs petits-enfants, il dit « Je suis un témoin, ceci est ce à quoi nous avons survécu. »

Le bouton tueur des drones et le reportage en direct du désert du Nevada

Ce samedi-là, Yahoo News dénonçait le projet de la CIA de kidnapper le fondateur de Wikileaks, Julian Assange. C’est la dénonciation des assassinats par drones des Etats-Unis qui ont fait d’Assange une cible.

Dans le désert du Nevada, à la Base de l’Armée de l’Air de Creech, des pilotes de drones assassinent des gens partout dans le monde. Wikileaks a dénoncé ces assassinats à distances, comme « Meurtres Collatéraux ».

Le même samedi, Myron Dewey faisait un reportage en direct du désert autour du Complexe d’Entrainement de Fallon, le champ de tir de la Marine, à Yomba.

Le champ de tir [de bombes], situé à l’est de Reno, au centre du Nevada, est utilisé par la Marine – les ‘Navy Seals’ – pour bombarder, faire des manœuvres terrestres et la guerre électronique, selon la Marine des Etats-Unis.

Alors qu’on pousse à l’expansion, les Autochtones sont exposés à une extension massive du champ de tir. Myron et des dirigeants Autochtones de la région se sont exprimés pour combattre toute expansion.

De retour à la terre de son enfance, à Yomba, ce samedi-là, Myron dit en direct sur les médias sociaux, au cours de la vidéo, « C’est où nous avons grandi, près du complexe militaro-industriel. »

Myron disait que les militaires volaient au-dessus de sites sacrés. Il décrivait les destructions du sacré là-bas, et dit que l’extractivisme et les champs de tir avaient profané des sites sacrés.

Myron dit aussi que, lorsqu’il entendait « Merci pour votre service, » une autre image lui venait : « Massacres, viols, génocide. » « Je suis un survivant d’un génocide massif au travers des Etats-Unis. » Remarquant que le génocide est pratiqué partout dans le monde, il dit « Dans le Nevada, c’est encore frais. »

À Standing Rock, Myron et les Protecteurs de l’Eau ont également vu un lanceur de missile Avenger. Samedi 26 septembre, cinq ans après Standing Rock, sur le champ de tir dans le désert du Nevada, Dewey a filmé cet Avenger, et souligné qu’il est là pour protéger l’équipement de communication.

Myron dit que cette vidéo est faite pour prévenir ses petits-enfants de la rapacité des grandes entreprises, et de la rapacité qui exige du pouvoir et une force militaire.

À propos du changement climatique, il dit qu’il n’y avait pas assez de pignons de pin pour nourrir les gens au cours de cérémonies, cette année.

Myron a aussi parlé, dans la vidéo, du laver-plus-vert, et de l’extraction de lithium qui menace maintenant le Nevada, et du besoin de protéger et défendre la terre et l’eau.

« Faites une pause », dit-il « Prenez juste un moment pour apprécier ce que vous avez. »

La vidéo tournée par Myron:

Hommages

Karena Acree-Páez, membre de l’équipe de Digital Smoke Signals, écrivit : « Mon frère, nous nous sommes encore parlé hier et tu m’as encore rappelé pourquoi tu faisais ce travail, et maintenant tu vas être avec les ancêtres. Je ne pourrai jamais te remercier assez pour tout ce que tu m’as appris et supporté à Standing Rock, pour tous tes sacrifices visibles et non-visibles. Merci pour ton exemple de courage, de détermination et d’amour des gens. Tu m’as appris qu’il fallait que nous apportions des médias à travers des yeux Autochtones, et tant de choses précieuses !!!

« Tu m’as dit que c’est parce que tu avais vu tant de violence étant enfant que tu as été incité à participer à l’entrainement au trauma historique avec des jeunes et des tribus.

« Les mots me manquent. Maintenant tu es parmi les grands dans le Monde de l’Esprit. Je t’aimerai toujours, mon frère Myron !!! Je te reverrai de l’autre côté. Je me souviendrai toujours de toi comme sur la photo prise pendant Standing Rock. #NoDAPL, Pesha u, » dit Acree-Páez.

Parmi les nombreux articles rendant hommage à Myron Dewey, voir celui de Darren Thompson, du dimanche 26 septembre, sur Native News Online.

QUI ÉTAIT MYRON DEWEY

Duke University Center for Documentary Studies
Lehman Brady, Professeur
Printemps 2019

Myron Dewey est cinéaste, journaliste, conteur en ligne et fondateur de Digital Smoke Signals, une compagnie de production qui a pour but de fournir une plate-forme aux voix Autochtones dans les médias. Son reportage par drone sur le mouvement de Standing Rock, qui protestait contre le Dakota Access Pipeline (DAPL) fait de lui l’une des voix journalistiques les plus importantes sur les questions environnementales et Autochtones aujourd’hui. Par Digital Smoke Signals et son propre travail médiatique, Dewey cherche à combler la division digitale en Pays Indien, et à ‘indigéniser’ les médias avec des valeurs culturelles Autochtones fondamentales.

Dewey a reçu de nombreuses récompenses pour son journalisme et sa production médiatique, entre autres le Prix Michelle Moor pour le Journalisme de Communauté, et celui d’Homme de l’Année, de Medicine Winds News. En 2018, un Prix du Mérite lui a été attribué par la Faculté du Film et des Médias de l’Université du Kansas ; il est parmi les vainqueurs de 2017 du Festival du Film de Drone de New-York, dans la catégorie Informations/Documentaire, pour un court-métrage montrant la police du Dakota du Nord sur le site de protestation NoDAPL ; et il a coréalisé le film couronné en 2017, ‘Awake : A Dream from Standing Rock’, qui raconte l’histoire du mouvement NoDAPL et de la résistance pacifique dirigée par des Autochtones, et le combat pour l’eau pure, l’environnement et l’avenir de la planète.

Dewey a plus de vingt ans d’expérience dans son travail pour combler la division digitale dans les médias et la technologie dans tout le Pays Indien, aussi bien comme éducateur que comme expert dans la construction d’infrastructures technologiques. Il a commencé sa carrière comme soldat du feu en terre sauvage et comme instructeur au combat contre le feu à aux Universités des Nations Indiennes d’Haskell et du Kansas, de 2000 à 2007. De 2009 à 2013, il a enseigné l’informatique, les médias digitaux et la programmation d’applications pour mobiles, au Northwest Indian College de Tulalip, dans l’état de Washington, où il a reçu le prix du Meilleur Enseignant de l’Année en 2010. Cette année-là, il a été reçu au prestigieux Programme des Ambassadeurs Américains pour l’Opportunité Indienne (AIO), où il a étendu ses projets pour construire l’équité technologique pour les Autochtones.

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LE SITE DE TESTS NUCLÉAIRES : Les Shoshone, le Peuple le plus Bombardé de la Terre

Le Peuple Shoshone n’a jamais consenti aux tests d’armes nucléaires. Les tests nucléaires sont une violation du Traité de Paix avec les Shoshone, le Traité de Ruby Valley, et de la Constitution des Etats-Unis, Article 6 Section 2, la clause suprématie du traité.