Dean Barlese qui a ouvert la conférence de presse par une prière

Par Brenda Norrell
Censored News
6 décembre 2023
Traduction Christine Prat

La lutte pour protéger Peehee Mu’huh, Thacker Pass, contre une mine de lithium, relie les luttes globales d’Indonésiens non contactés qui se battent contre l’extraction de nickel, les enfants esclaves des mines de cobalt du Congo, et les batailles contre l’extraction du lithium en Serbie et en Argentine. Ils se battent contre le greenwashing (‘laver plus vert’) de la fausse solution des véhicules électriques pour le changement climatique.

La profanation du site sacré d’un massacre de Paiutes par la firme canadienne Lithium Americas, continue parce que les lois fédérales ne protègent pas les sites de massacres. De plus, un camp masculin pour les mineurs de lithium menace les communautés rurales de la Nation Paiute Shoshone de Fort McDermitt, et la ville de Winnemucca, de crimes, particulièrement le trafic sexuel.

Au cours d’une conférence de presse, mardi 5 décembre, le Président de la Colonie Indienne de Reno-Sparks, Arlan Melendez, a appelé à une nouvelle mobilisation de manifestations pacifiques pour faire prendre conscience au public de la profanation en cours du site sacré et des dégâts à l’environnement. Il a demandé du soutien du Dakota du Sud et d’ailleurs, pour mettre cette profanation en évidence.

« Nous avons perdu en justice parce que les lois favorisent l’extractivisme, surtout dans cet état [le Nevada] » dit le Président Melendez.

« Sans eau, il n’y a pas de vie », dit Dean Barlese, Paiute de Pyramid Lake, qui a offert la prière traditionnelle d’ouverture, qui honore tous les êtres créés, toute la création sacrée. « Nous enseignons ces chants de prières à nos jeunes. »

« Nos chants sont toujours là sur la terre. »

Le Président Melendez dit qu’ils s’inquiétaient des crimes que la mine allait amener dans la région de Fort McDermitt, une zone rurale, surtout les camps masculins étant donné le problème des femmes assassinées ou disparues.

Le boom du lithium est comme la ruée vers l’or, tout l’état a des dépôts de lithium, et les 28 bandes et tribus du Nevada sont certaines d’en être affectées. Déjà, des sites sacrés sont profanés par l’extraction de lithium.

Le Président Melendez dit que leur stratégie était de mobiliser les tribus afin de se faire entendre plus fort, afin que les gens comprennent la dévastation en cours.

À propos de la non-participation des États-Unis à une consultation efficace, le Président Melendez a dit que la Secrétaire de l’Intérieur était invitée à rencontrer les tribus Indiennes du Nevada, mais n’était pas venue.

La consultation était la seule occasion d’influer sur la décision finale, mais le gouvernement des États-Unis n’était pas venu rencontrer les tribus, dit-il.

« Les Tribus n’ont jamais touché un centime de l’extraction minière » dit le Président Melendez, ajoutant que la loi sur les mines devait être changée.

Michon Eben, chef de la préservation historique tribale pour la Colonie Indienne de Reno-Sparks, expliqua la signification historique de sa terre natale, et comment les bandes étaient nommées d’après la nourriture qu’elles récoltaient et leurs traditions culturelles. Eben décrivit le Massacre de Paiutes ici, lisant des témoignages historiques, et comment les gens venaient toujours ici pour prier.

Les soldats fédéraux du 1er régiment de Cavalerie du Nevada ont commis le massacre le 12 septembre 1865, à Peehee Mu’huh.

Eben dit qu’il y avait eu trois survivants, et aujourd’hui, la mine de lithium est en construction sur un site funéraire non indiqué où les victimes sont restées.

« C’est où sont nos ancêtres » dit Eben.

Eben dit aussi que le camp masculin de Winnemucca pose de graves dangers, particulièrement de trafic sexuel, à un moment où des femmes Autochtones ont disparu ou ont été assassinées partout en pays Indien.

Will Falk, un des avocats de la Colonie Indienne de Reno-Sparks, dit que les lois fédérales ne protégeaient pas les sites de massacres de l’extractivisme et que la loi fédérale sur l’extraction minière de 1872 devait être changée par le Congrès pour protéger les sites sacrés. Falk dit aussi qu’il y a plus de 1000 sites sacrés ici, dans la zone de la mine de lithium à ciel ouvert.

Selon Falk, la seule façon dont les tribus étaient autorisées à s’adresser à une cour fédérale, selon la loi, était de demander une consultation concernant les projets susceptibles de détruire des terres ancestrales. Les tribus ne peuvent pas dire au gouvernement fédéral : Non, vous ne faites pas ça ici.

Quand l’extraction a lieu sur des terres publiques, il est interdit aux Autochtones d’y aller prier pour leurs ancêtres massacrés, dit Falk.

« C’est une violation des droits humains » dit Falk, soulignant que ça s’inscrit dans le système de purification ethnique du gouvernement des États-Unis.

Falk dit que les corporations riches étaient prêtes à combattre tout changement de la loi fédérale minière de 1872, et ce changement exigera une désobéissance civile de masse.

La méthode d’extraction du lithium dépend de l’industrie des carburants fossiles et elle ne va pas sauver la planète, dit-il.

« Je ne vois pas ce qu’il y a de ‘vert’ dans le fait de faire sauter une montagne. »

Max Wilbert, qui a passé des mois sur le site, explique comment la lutte ici relie les gens avec les luttes globales contre le ‘laver plus vert’ des batteries pour véhicules électriques.

Wilbert dit que ce qui arrive à Thacker Pass, n’est pas juste une petite dispute dans un coin éloigné du monde, mais c’est une « nouvelle frontière de l’économie d’extractivisme. »

C’est le canari dans la mine de charbon.

Les Hongana Manyawa – ‘Les Gens de la Forêt’, dans leur langue – sont une des dernières tribus nomades de chasseurs-cueilleurs d’Indonésie. Ils luttent maintenant contre les dévastations causées à leur jungle par l’extraction de nickel pour les batteries de voitures électriques.

Dans la République Démocratique du Congo, des enfants dès l’âge de 4 ans sont forcés de travailler 12 heures par jour dans les « mines de l’horreur » du Congo, pour extraire du cobalt pour fabriquer des téléphones portables. Et pour cela, ils ne reçoivent que 10 centimes par jour et sont constamment menacés de violence.

En Serbie, il y a des manifestations de masse pour s’opposer au projet de Rio Tinto d’une énorme mine de lithium. En Argentine, les gens dénoncent et s’opposent à l’extraction de lithium.

Wilbert, cofondateur de Protect Thacker Pass, dit qu’il y a actuellement plus de 21000 demandes de permis pour du lithium dans le Nevada. M. Wilbert dit que les émissions des véhicules électriques polluent aussi, et que les véhicules électriques sont une distraction, pas une solution pour le changement climatique.

Thacker Pass, « Peehee Mu’huh » dans la langue Paiute, héberge des sites sacrés, des lieux de récoltes et de chasse, des sites de cérémonies, et le lieu de deux massacres d’enfants, de femmes et d’hommes Paiutes.

Le 9 novembre, la Juge Principale du District Nord du Nevada, Miranda Du, a rejeté une deuxième plainte déposée en février de cette année par la Colonie Indienne de Reno-Sparks contre le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) pour avoir autorisé la mine de lithium à Thacker Pass à détruire des sites sacrés sans avoir mené jusqu’au bout une consultation avec la tribu. La Colonie Indienne de Reno-Sparks a été rejointe dans sa plainte par la Tribu Paiute de Summit Lake et la Tribu Paiute de Burns.

Le Président Melendez dit mardi qu’il n’y aurait pas d’appel de la Colonie Indienne de Reno-Sparks pour le moment, parce que ce serait inutile face aux lois actuelles, à la position de la cour fédérale et au fait que les sites sacrés seraient détruits pendant les longs délais de l’action en justice.

©Censored News

 

 



Protect Thacker Pass
21 août 2023
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Photos ©Protect Thacker Pass

Les protecteurs, y compris des descendants des survivants du massacre de Thacker Pass de 1865, ont été poursuivis par Lithium Nevada Corporation pour avoir défendu un site sacré.

WINNEMUCCA, Nevada – Un groupe de sept protecteurs de l’eau, poursuivis par une compagnie minière pour avoir protesté pacifiquement contre la mine de lithium de Thacker Pass, dans le Nevada, ont demandé au Tribunal de l’État de rejeter la plainte.

Leur dossier, déposé vendredi, affirme que les protestataires exerçaient leurs droits selon le Premier Amendement de s’assembler pacifiquement.

« Alors qu’un site sacré est passé au bulldozer, des opposants non-violents sont criminalisés par une compagnie minière étrangère » dit l’avocat Terry Lodge, qui représente les prévenus. « Mes clients participaient à une protestation qui est clairement protégée par la Constitution des Etats-Unis. C’est de l’avidité commerciale et de l’intimidation. »

Des analystes disent que cette affaire est similaire à ce qu’on appelle une « Plainte Stratégique Contre la Participation du Public » ou SLAPP [Strategic Lawsuit Against Public Participation], qui a pour but de réduire au silence la liberté de parole et de protester protégés par la Constitution. Ça a pour but de bannir les protecteurs de l’eau de la zone et de les forcer à payer des dommages et intérêts.

La plainte a été déposée fin mai, après un mois de protestations non-violentes sur le site de la mine de lithium dans le nord du Nevada. Thacker Pass s’appelle Peehee Mu’huh en Paiute, et c’est un site sacré pour les tribus Autochtones de la région. C’est aussi l’habitat d’espèces sauvages menacées et en danger.

« Nos ancêtres se sont battus et sont morts pour la terre de Peehee Mu’huh, » dit Dean Barlese, un ancien et chef spirituel de la Tribu Paiute de Pyramid Lake, qui est parmi les prévenus dans l’affaire. « Nous avons agi pour les générations à venir, pour protéger Notre Mère la Terre. »

Le 12 septembre 1865, des soldats fédéraux ont assassiné 31 Paiutes, hommes, femmes et enfants à Thacker Pass, pendant la « Guerre du Serpent. »

Plusieurs prévenus sont des descendants de gens qui ont été tués en 1865, entre autres Dorece Sam, dont l’ancêtre Ox Sam a pu échapper à l’attaque de la cavalerie, à cheval à travers Thacker Pass.

« Nous sommes passés à l’action pour protéger la terre, l’air et l’eau pour nos générations futures » dit Dorece Sam, membre de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt, et dirigeante de l’Eglise Autochtones de l’état du Nevada. « Peehee Mu’huh fait partie de notre histoire et du futur de notre peuple. Mais à quoi ressemblera ce futur, maintenant ? »

Ce massacre et d’autres facteurs culturellement importants ont fait que la mine de Thacker Pass est extrêmement controversée dans la communauté Autochtone. Des douzaines de tribus se sont prononcées contre le projet, quatre sont allées en justice. Une des poursuites, entamée par la Colonie Indienne de Reno-Sparks, la Tribu Paiute de Summit Lake, et la Tribu Paiute de Burns au début de l’année, se bat toujours au tribunal pour bloquer la mine de Thacker Pass. Le Congrès National des Indiens d’Amérique a aussi passé plusieurs résolutions contre le projet.

Mais malgré les critiques incessantes, les poursuites en justice et le lobbying de tribus ainsi que de groupes écologistes, de fermiers, de la Société de Préservation Historique de l’Etat du Nevada et du Conseil Consultatif sur la Préservation Historique, la compagnie Lithium Nevada et le Bureau de Gestion du Territoire (BLM) ont refusé d’arrêter la construction ou de changer quel qu’aspect que ce soit de la mine de Thacker Pass.

En février, le BLM a reconnu Thacker Pass comme étant éligible pour le Registre National des Lieux Historiques comme « District Traditionnel Culturel », ou comme un paysage très important pour les tribus.

Mais le jour précédent, ils avaient émis l’engagement final pour Lithium Nevada, permettant à la multinationale canadienne de commencer les opérations de minières complètes.

Comme la construction de la mine commençait, les opposants n’avaient plus d’autres options que d’exercer leur droit de pétitionner le gouvernement en protestant pacifiquement, ce qui a conduit à la poursuite en justice.

Les prévenus sont accusés, dans la plainte, de Conspiration Civile, de Nuisance, d’Effraction, d’Interférence Délictuelle avec des Relations Contractuelles, d’Interférence Délictuelle avec un Avantage Economique Potentiel, et d’Enrichissement Injuste. Ces allégations sont alarmantes pour les communautés Autochtones du Grand Bassin qui croient que leurs pratiques religieuses sont protégées par la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens de 1978 [American Indian Religious Freedom Act]. Le langage de la plainte fait naitre la peur dans les cœurs des Autochtones qui veulent prier et visiter les sites funéraires de leurs ancêtres, et dans ceux des écologistes, des naturalistes et des défenseurs de l’environnement qui espèrent protéger l’habitat crucial de Thacker Pass de la destruction.

La requête déposée vendredi indique que la Corporation Lithium Nevada n’a pas fourni de preuve pour leurs allégations que les actions des opposants incluaient de la « violence » et constituaient une « conspiration ». Elle déclare aussi que les prévenus sont « axés sur les résultats » et ont protesté à Thacker Pass avec l’intention « d’influencer les lois et règlements du gouvernement. »

« Lithium Nevada, une corporation minière qui bénéficie de la violence utilisée pour conquérir les peuples Autochtones, essaie d’intimider des protestataires pacifiques qui s’opposent à la destruction de ce site de massacre » dit Will Falk, avocat et accusé dans cette affaire. « Les gens doivent comprendre que les compagnies de lithium – comme les compagnies de charbon ou d’or – utilisent des tactiques racistes et violentes pour intimider l’opposition. »

« C’est vraiment scandaleux que nous vivions dans une société dont la Cour Suprême a accordé des droits constitutionnels à des compagnies d’extraction de ressources, ce qui rend leurs activités destructrices complètement légale et virtuellement protégées du contrôle par Nous le Peuple. Même leur droit de nous poursuivre est un droit de personne morale » dit le prévenu Paul Cienfuegos, directeur fondateur des Droits de la Communauté des Etats-Unis.

Max Wilbert, un autre prévenu dans l’affaire, dit « Extraire du lithium pour des véhicules électriques et des batteries n’est pas vert, c’est ‘laver plus vert’. Ce n’est pas vert, c’est de l’avidité. » [En anglais, « green » opposé à « greed »]

Terry Lodge dit « Les opposants ont pris une position morale sous forme de désobéissance civile. Ils ont été injustement visés par des accusations qui n’ont pas grand-chose à voir avec la vérité, et nous les défendrons vigoureusement. »

Lithium Americas Corporations, la société mère de Lithium Nevada, est copropriétaire d’un projet à Jujuy, en Argentine, où les Autochtones organisent des manifestations de masse contre la saisie et la destruction de terres et d’eau pour du lithium, depuis plusieurs mois.

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Les Etats-Unis et le Canada en Tête des Violateurs des Droits Autochtones : Extractivisme, Militarisation et Pensionnats

Par Brenda Norrell
Publié sur Censored News
Et Indybay
1er août 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

GENÈVE – Les Etats-Unis et le Canada sont parmi les pays qui violent les droits humains des Peuples Autochtones, des compagnies minières basées aux Etats-Unis et au Canada ont un lien avec les assassinats d’Autochtones partout dans le monde, dirent les Autochtones au Mécanisme d’Experts sur les Droits des Peuples Autochtones.

Les Etats-Unis sont responsables de l’accélération des crimes contre l’humanité, avec ses guerres incessantes qui causent la mort de millions d’innocents, mais qui profitent aux fabricants d’armes.

Le Canada a une longue histoire de crimes contre les Autochtones, entre autres le mandat accordé aux églises d’enlever les enfants Autochtones à leurs familles et de les institutionaliser dans des écoles résidentielles, ce qui a causé des agressions, des tortures et des meurtres, et a traumatisé des générations. Le Pape a confirmé en 2022 que l’Église Catholique était responsable de génocide des Autochtones. Actuellement, les Mères Mohawk à Montréal contrôlent les fouilles de tombes à l’Université McGill, un site de torture de la CIA.

Au cours du témoignage devant les Nations Unies à Genève en juillet, des Autochtones du Pérou ont dit qu’ils se faisaient tirer dessus à partir d’hélicoptères de l’armée, sous les ordres du Président, alors qu’ils manifestaient pour protéger leurs terres d’extractivisme et d’abattage illégaux. Les Etats-Unis ont déployé des soldats pour soutenir le coup d’état et servir contre le mouvement conduit par des femmes Autochtones.

Actuellement, aux Etats-Unis, des terres Autochtones sont attaquées par des compagnies minières, dans le cadre de la campagne trompeuse de ‘laver plus vert’ pour l’extraction de lithium pour les batteries des voitures électriques. Le site d’un Massacre de Paiutes dans le nord du Nevada est creusé par une compagnie étrangère, Lithium Americas du Canada, en violation des lois fédérales qui protègent les sites funéraires et religieux des Autochtones, ainsi que les espèces menacées et protégées, et l’eau souterraine. La Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland dit qu’elle soutient la mine de lithium qui est en train de détruire le site funéraire non indiqué de Paiutes massacrés à Peehee Mu’huh, ou Thacker Pass.

Les Black Hills sacrées sont menacées par des compagnies minières, qui menacent aussi les sources d’eau, dit Wakinyan LaPointe, Sicangu Lakota de Rosebud, dans le Dakota du Sud, représentant de l’AIM Ouest, aux Nations Unies.

« Nos Black Hills sacrées sont menacées de destruction par des multinationales minières et n’ont pas de mesures préventives de l’état » dit LaPointe au Mécanisme d’Experts des Nations Unies, qui rapporte au Conseil des Nations Unies pour les Droits Humains.

« Il n’y a pas de plus grand violateur des droits tribaux que le Département de la Justice des Etats-Unis » dit Lisa White Pipe, Lakota, membre Sicangu du conseil de Rosebud, représentant la Coalition de Grandes Tribus, présidée par la Nation Blackfeet.

Lisa White Pipe dit que le gouvernement des Etats-Unis ne se pliait pas aux Traités et ne protégeait pas les Autochtones. Une assistance technique est nécessaire pour guérir de l’assimilation et des pensionnats, et il faut plus de ressources pour la réconciliation et la sécurité publique.

Lisa White Pipe dit que les Etats-Unis devaient rendre les terres confisquées pour les pensionnats, y compris la terre utilisée pour le Pensionnat Indien de Rapid City, dans le Dakota du Sud.

« Les Etats-Unis n’ont pas remédié à la dépossession massive de nos terres Indiennes causée par la Politique de Pensionnats Indiens, bien qu’il y ait des lois fédérales écrites qui exigent le retour de ces terres. Le Pensionnat Indien de Rapid City est un exemple parmi des centaines, financés et approuvés par les Etats-Unis. Nous appelons les Etats-Unis à effectuer ces restitutions de terres maintenant. »

Le gouvernement Biden a maintenant rejoint la firme étrangère Rio Tinto pour combattre le Bastion Apache devant un tribunal fédéral. Rio Tinto a le projet de creuser une mine de cuivre dévastatrice sur le site cérémoniel Apache d’Oak Flat. La décharge pour les déchets devrait se situer tout près, dans un village ancestral O’odham.

Rio Tinto – qui a fait exploser 46000 ans d’enseignements Aborigènes sacrés en Australie – a été forcé d’admettre des viols à grande échelle dans ses mines d’Australie et d’Afrique du Sud.

LE GENOCIDE DES PENSIONNATS ET LA VIOLENCE SEXUELLE DE L’INDUSTRIE PÉTROLIÈRE

Ruth Ann Buffalo, Mandan et Hidatsa, décrit la violence sexuelle exercée par l’industrie pétrolière dans le Dakota du Nord, et les effets permanents du génocide perpétré par les pensionnats. Parlant de la violence environnementale, elle dit aussi que les agents de sécurité privés qui travaillent pour les grandes compagnies étaient responsables de violence sexuelle, d’exploitation et de trafic.

R.A. Buffalo dit que chez elle, à Fort Berthold dans le Dakota du Nord, le développement de l’industrie du pétrole avait proliféré depuis 2010. Des agents de firmes de sécurité privées et de milices, employés par des compagnies comme Exxon Mobil et Conoco Philips, sont complices et souvent impliqués dans la violence sexuelle, l’exploitation, le trafic et la disparition de femmes et de filles Autochtones. « Le pouvoir économique des compagnies pour lesquelles ils travaillent font que leurs actions sont souvent commises en toute impunité. »

L’oppression militaire des Etats-Unis a été décrite par des Chagossiens qui ont été chassés de leur île dans l’Océan Indien.
« Maintenant, nous vivons une vie qui n’est pas la nôtre » dit Bernadette Dugasse, Chagossienne, aux Nations Unies. Ses compatriotes vivaient une vie de poésie et de chansons, avant que leur île ne soit réquisitionnée pour une base militaire des Etats-Unis, avec l’aide Britannique.

[Les Chagossiens sont des descendants d’esclaves Africains de la France amenés dans les îles Chagos, dont ils ont été chassés dans les années 1960 par le gouvernement Britannique, afin de permettre aux USA d’y établir une base militaire. La plupart vivent actuellement à l’Île Maurice ou au Royaume-Uni. NdT].

Un représentant de l’AIM Ouest décrit la militarisation de la frontière US/Mexique, soulignant la violence exercée par les forces de l’ordre locales, de l’état et fédérales, entre autres des kidnappings et des meurtres.

Raymond Mattia, Tohono O’odham, s’est fait tirer dessus à 9 reprises par des agents de la Patrouille des Frontières US et est décédé devant sa porte. Des enfants Autochtones meurent dans les prisons de la Patrouille des Frontières US.

Le nombre des tours de surveillance du gouvernement des Etats-Unis à la frontière US/Mexique augmente aussi, dit le représentant de l’AIM Ouest, en parlant des tours fixes construites par la firme Israélienne Elbit Systems. 11 de ces tours sont en territoire Tohono O’odham. Les tours Israéliennes fournissent une surveillance en direct à la Patrouille des Frontières.

Les pays les plus mortels pour les défenseurs des droits humains sont le Honduras, le Pérou, le Mexique, le Guatemala, le Brésil, les Philippines et la Colombie, selon un rapport de l’Internationale des Droits des Peuples Autochtones. L’extractivisme et l’agrobusiness sont le plus fréquemment liés à ces attaques, et les Etats-Unis et le Canada sont parmi les pays les plus responsables.

La majorité des compagnies impliquées dans les violations des droits humains et les assassinats d’Autochtones sont basées au Honduras, au Guatemala, au Canada, aux USA, au Mexique et en Chine, dans cet ordre, dit l’Internationale des Droits des Peuples Autochtones dans sa documentation présentée aux Nations Unies.


Femmes Autochtones sauvagement attaquées au Pérou. ©Photo Voices in Movement.

©Censored News

Lithium Americas Corporation essaie de se distancer des violations des droits humains de son Projet « Cauchari Oloroz »

Par Max Wilbert
12 août 2023
Photos Susi Maresca
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Je m’appelle Max Wilbert, co-auteur de Bright Green Lies, fondateur de Protect Thacker Pass, et organisateur d’une communauté bio-centrée avec Deep Green Resistance. Cette lettre d’information se concentre sur la durabilité, le dépassement écologique et le ‘laver plus vert’. Si vous voulez me suivre, vous pouvez vous inscrire. Presque tout est gratuit, et les inscriptions payantes soutiennent mon travail.

Cet article a été publié dans The Nevada Independent aujourd’hui. Les photos ont été prises par Susi Maresca.

La récente couverture médiatique de la mine de lithium de Thacker Pass dans la presse du Nevada, néglige la controverse autour de ce projet.

Lithium Americas Corporation (LAC) fait face à quatre poursuites en justice, trois camps de protestation, des barrages non-violents et des critiques dans la presse, à propos des impacts sur des sites culturels sacrés, comme le site du massacre de Thacker Pass en 1865, la destruction de l’habitat de la vie sauvage et l’utilisation de 19 millions de litres d’eau par jour. Le Nevada n’a pas connu de telle controverse à propos d’une mine depuis le Mont Tenabo et les sœurs Dann.

[Les lecteurs de notre site savent déjà que moi-même, quatre protecteurs de l’eau Autochtones et deux alliés, ainsi que l’organisation que j’ai aidé à créer – Protect Thacker Pass – sont poursuivis par Lithium Americas Corporation.]

Mais ce que la plupart des lecteurs ne savent pas, c’est que l’opposition à laquelle Lithium Americas est confronté, n’existe pas seulement dans le Nevada. Son projet de lithium en Argentine (en copropriété avec la compagnie chinoise d’Etat Ganfeng Lithium) se heurte aussi à une opposition déterminée.

Depuis plus d’un mois, des protestations conduites par des femmes autochtones ont eu lieu près de la mine de Lithium Americas de Cauchari-Olaroz. Des autochtones Kolla et Guarani disent qu’un nouveau changement de la constitution « donne le pouvoir aux propriétaires privés de les chasser… dans un contexte de conflits qui augmentent à propos des droits sur le sol en ce qui concerne l’extraction de lithium par des multinationales. »

video en Espagnol

Amnesty International et une douzaine d’organisations des droits humains ont demandé la suspension de ces nouvelles lois, notant que la police avait attaqué les manifestants avec « un usage excessif de la force, utilisant indifféremment des balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène et de la violence physique. » Malgré la violence, les communautés ont continué à s’organiser ; la semaine dernière, une caravane de protestation de milliers de gens est arrivée à Buenos Aires.

Dans un article récent de Mark Robinson dans le Reno Gazette-Journal, un représentant de la LAC, Tim Crowley, déclare qu’ « il ignore si la compagnie a eu des problèmes de manifestations dans d’autres pays. » Je suppose que c’est un mensonge – parmi beaucoup d’autres que Crowley et Lithium Americas répètent depuis des années. Minera Exar, la compagnie écran de Lithium Americas en Argentine, a été citée dans un rapport du Centre de Ressources pour les Affaires et les Droits Humains [Business and Human Rights Resource Center] sur les compagnies minières commettant des violations des droits humains.

Extrêmement soucieux de se distancer des problèmes gênants de droits humains, de protestations, de décès de travailleurs [2 à Jujuy – NdT] et de connexion avec la Chine, qui pourraient empêcher l’accès aux fonds gouvernementaux, Lithium Americas a décidé de se diviser en deux compagnies – l’une centrée sur l’Argentine, l’autre en Amérique du Nord. C’est le script des grandes compagnies : limiter la responsabilité et protéger les profits à tout prix.

Un chercheur Argentin a dit au Washington Post « C’est comme une plaisanterie… [les compagnies minières] pensent vraiment que les autochtones sont comme des pierres sur la route. S’il y a un problème, elles doivent le dégager d’un coup de pied. » L’article du Washington Post fait observer qu’un slogan peint à la main en Argentine dit « Nous ne mangeons pas de batteries. Elles prennent l’eau, et la vie disparait. »

Les gens d’ici devraient faire attention. Le Nevada est l’état le plus sec du pays et, selon la Division des Minéraux du Nevada, on estime qu’il y a 20127 demandes de permis miniers dans l’état au 30 avril de cette année.

Pendant ce temps, un article récent du magazine Time dit : « Il y a de bonnes raisons pour les communautés des Etats-Unis d’être sceptiques à propos de projets de mines … Il y a plus de 50 000 mines abandonnées rien que dans l’ouest des Etats-Unis, dont 80% doivent encore être assainies. »

Thacker Pass implique les mêmes risques. Pendant la conférence annuelle du Réseau d’Action Minière de l’Ouest, à Reno, l’an dernier, le Professeur H. Emmerman, un hydrologue indépendant, a appelé le plan de stockage des déchets toxiques de Lithium Americas « une créativité irresponsable » non basée sur la science, et il croit qu’il y a une possibilité importante soit d’une défaillance catastrophique (comme la catastrophe du Mont Polley, en Colombie Britannique) soit d’une fuite graduelle de polluants dans la nappe phréatique pour des milliers d’années.

Et qu’en est-il du changement climatique ? Alors que Lithium Americas prétend que le lithium est nécessaire pour remédier au changement climatique, sa mine va y contribuer directement avec des milliers de tonnes d’émissions de carbone et de polluants par an, dans une atmosphère déjà surchargée. Sans compter ce qui est déjà relâché maintenant, du fait que la compagnie déchire des buissons d’armoise anciens et la délicate terre de surface.

Les véhicules électriques sont peut-être moins destructifs pour le climat que les moteurs à combustion interne, mais ils ne sont certainement pas bons pour la planète. À mesure que les véhicules électriques sont plus gros, l’économie de carbone devient moindre. Une étude a trouvé que la prolifération de SUV ne « contribuerait probablement pas à réduire les émissions des véhicules » si le lithium et d’autres matériaux essentiels sont limités (ils le sont). Entretemps, Lithium Americas a signé un accord avec General Motors, qui produit le véhicule électrique Hummer, le plus grand de tous les véhicules électriques.

Toute réduction d’émission de gaz à effet de serre par les véhicules électriques ne sera qu’une petite goutte dans un seau. L’accroissement de la taille des véhicules et de tout le secteur automobile, signifie que les émissions de gaz carbonique par les transports vont probablement continuer à augmenter.

Un vol de territoire au niveau mondial est en train de se produire. L’extractivisme commence ou s’étend au Portugal, au Royaume-Uni, en Bolivie, au Chili, en Argentine, en Australie, au Tibet et en Chine. Tous ces projets causent des dégâts et les communautés se défendent. En Serbie, par exemple, une opposition massive a empêché Rio Tinto d’extraire du lithium dans l’une des vallées agricoles les plus productives du pays.

Ce n’est pas « vert » de détruire le territoire, que ce soit pour du charbon ou du lithium. Si on veut arrêter le réchauffement climatique, changer ce qu’il y a sous le capot de nos voitures n’est pas suffisant. Réduire les émissions et sauver notre planète implique de remettre en cause notre culture de consommation et de croissance.

C’est la nouvelle vérité inconfortable.

Attaqués et terrorisés par la police, leurs Plumes d’Aigle saisies, maintenant, la Secrétaire d’Etat [Ministre] à l’Intérieur, Deb Haaland, leur a brisé le cœur et mis en danger les générations futures. Le Camp Ox Sam sur le site du Massacre de Paiutes.

Par Brenda Norrell
Censored News
21 juin 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

La Secrétaire à l’Intérieur Deb Haaland soutient le forage dans les lieux de sépultures de Paiutes massacrés pour du lithium – et elle dit qu’elle fait le bon choix.

Selon Associated Press, Haaland, dont le service contrôle Thacker Pass, dit que, si elle soutient le droit de manifester pacifiquement, son service est pour la mine parce que « le besoin de faire avancer notre économie d’énergie verte est sans aucun doute important ».

Haaland dit à l’Associated Press que quand son service hérite d’un projet d’un gouvernement précédent, « C’est notre travail de nous assurer que nous faisons les choses selon la science et la loi. »

Cependant, l’Intérieur et un juge fédéral violent des lois fédérales qui protègent les sites religieux et les sépultures des Autochtones, les espèces menacées et leur habitat ; et l’eau souterraine.

Biden, l’Intérieur et le Bureau de Gestion du Territoire (BLM) sont responsables de la profanation et de la destruction, et de l’attaque de la police, qui ont terrorisé les Anciens et les jeunes Autochtones qui protégeaient le site funéraire où des Paiutes avaient été massacrés en 1865.

Le Service du Sheriff de Humboldt et la sécurité privée de Lithium Americas, Allied Universal, ont attaqué le Camp Ox Sam et illégalement confisqué et endommagé des Plumes d’Aigle. Ils ont terrorisé une jeune Diné (Navajo) après l’avoir arrêtée.

Maintenant, la compagnie étrangère, Lithium Americas du Canada, a déposé une plainte contre les Anciens Paiutes et Shoshones et des soutiens, pour avoir prié là-bas et protégé les sites funéraires.

Ils sont le Peuple des Danseurs Fantômes.

Le Faux Tournant Vert

Biden et la Secrétaire à l’Intérieur Haaland soutiennent Lithium Americas qui creuse dans les sites funéraires de Paiutes massacrés – bien que la compagnie étrangère soit actuellement non profitable et perde de l’argent.

Ils violent les lois qui protègent les sites funéraires Autochtones, les espèces menacées et l’eau souterraine de Thacker Pass. La compagnie canadienne utilisera-t-elle sa fortune à venir pour réparer la terre, ramener les plantes et les animaux morts et remplir la nappe phréatique ? Impossible.

La Transition Verte dans la Région de Four Corners sera conduite par l’Industrie de la Bombe Atomique

La région de Four Corners est déjà ravagée par des mines et des centrales au charbon, actuellement fermées, qui ont gravement endommagé la santé des habitants. Et il y a toujours des mines d’uranium abandonnées, mais pas toutes décontaminées. L’usine de traitement de l’uranium de White Mesa fonctionne toujours. Mettre le nucléaire dans la région, où il y a trop peu d’eau pour refroidir des réacteurs, et qui impliquerait l’ouverture de nouvelles mines d’uranium est une « solution » catastrophique. Ch. P.

Deb Haaland avait dit que le Laboratoire National de Los Alamos, Nouveau-Mexique [où furent conçues les bombes d’Hiroshima et Nagasaki] conduirait la « transition verte ». Le laboratoire entretient les armes nucléaires qui y sont entassées.

Voir l’article de Censored News du 30 août 2022.

Par Max Wilbert
Protect Thacker Pass
Photos ©Protect Thacker Pass
19 juin 2023
Publié par Censored News
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Lithium Nevada Corporation me vise, ainsi que six autres Protecteurs de l’Eau, dans le but de bloquer la Protection d’un Site Sacré, conduite par des Autochtones.

Je m’appelle Max Wilbert, co-auteur de « Bright Green Lies », fondateur de Protect Thacker Pass, et organisateur de communauté biocentrée. J’utilise ce site pour faire comprendre et défendre le biocentrisme et explorer la durabilité, l’impérialisme, la résistance, l’effondrement et le ‘laver plus vert’. Si vous voulez suivre cette lettre d’information, vous pouvez vous inscrire.
Le communiqué ci-dessous a été publié par Protect Thacker Pass ce 19 juin.

RENO, Nevada – La Corporation Lithium Nevada a déposé une plainte contre Protect Thacker Pass et sept personnes qui s’opposent à la mine de lithium à Thacker Pass.

La plainte est similaire à ce qui s’appelle en anglais « Strategic Lawsuit Against Public Participation » ou SLAPP [Plainte Stratégique Contre la Participation du Public], qui a pour but de réduire au silence la liberté d’expression et les protestations. La plainte vise à interdire la zone aux défenseurs de la terre en prière et les forcer à payer des dommages et intérêts qui pourraient s’élever à des millions de dollars.

« Cette plainte vise des Autochtones et leurs alliés pour avoir tenu une prière non-violente pour protéger le site du massacre de Thacker Pass de 1865 » dit Terry Lodge, avocat qui travaille avec le groupe. « Ces gens ont pris une position morale sous forme de désobéissance civile. Ils sont injustement visés par des accusations considérables qui n’ont pas grand-chose à voir avec la vérité, et nous les défendrons vigoureusement. »

Les poursuites visent Dean Barlese, Ancien et Guide spirituel respecté, de la Tribu Paiute de Pyramid Lake, Dorece Sam, de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt, Bhie-Cie Zahn-Nahtzu (Te-Moak Shoshone et Washoe), Bethany Sam, Sioux de Standing Rock et des Tribus Paiutes Kutzadika’a, le Fondateur et Directeur des Droits de Communauté US, Paul Cienfuegos, et Max Wilbert et Will Falk, de Protect Thacker Pass, organisation également nommée dans la plainte. Ils sont accusés de Conspiration Civile, de Nuisance, d’Effraction, d’Interférence Délictuelle avec des Relations Contractuelles, d’Interférence Délictuelle avec des Avantages Économiques Prévus, et d’Enrichissement Injuste.

Avec la plainte, Lithium Nevada a obtenu un Ordre de Restriction Temporaire qui empêche les accusés et « tout autre parti agissant de concert » avec eux, d’interférer avec la construction, de bloquer les routes d’accès ou même de se trouver dans la zone. Les accusés ne sont pas impliqués dans des projets de nouvelles activités de protestation sur le site de la mine.

Cependant, ces allégations alarment les communautés Autochtones qui croyaient que leurs pratiques religieuses étaient protégées par la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens de 1978. Les termes de la plainte ont frappé de peur les Autochtones qui veulent prier et visiter les sépultures de leurs ancêtres. L’affaire se réfère à des instances de prière et de protestation non-violentes qui ont eu lieu le 25 avril, et à un camp de prière nommé Ox Sam (survivant du massacre de 1865 et ancêtre de Dorece Sam et Dean Barlese), qui avait été établi à Thacker Pass le 11 mai 2023. Le 18 juin, ce camp a été attaqué et démantelé par la police. Une jeune femme Autochtone a été arrêtée et transportée jusqu’à la prison dans une boite noire sans aucune lumière. À la suite de l’attaque, le feu cérémoniel a été éteint, des objets sacrés ont été mis dans des sacs-poubelle et les mâts du tipi ont été cassés.

La Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens déclare que c’est « la politique des Etats-Unis de protéger et préserver le droit inhérent des Amérindiens de croire, exprimer et pratiquer la religion traditionnelle des Amérindiens… y compris… l’accès aux sites. »

Dorece Sam, Présidente de l’Église Autochtone de l’état du Nevada :
«J’emmène mes petits-enfants à Peehee Mu’huh pour leur apprendre à prier pour nos ancêtres non-enterrés dont les dépouilles sont éparpillées là-bas, à cueillir nos plantes sacrées, à chasser et pêcher et cueillir des plantes médicinales. Les ancêtres tués à Thacker Pass n’ont jamais reçu les prières pour leurs esprits. Lithium Nevada profane nos terres non-cédées et les lieux de repos de nos ancêtres. »

Dean Barlese, Ancien et Guide spirituel respecté de la Tribu Paiute de Pyramid Lake :

« Les guerres indiennes continuent en 2023, ici même. L’Amérique et les corporations qui la contrôlent auraient dû finir le génocide jusqu’au bout, parce que nous sommes toujours là. Mon arrière-arrière-grand-père a combattu pour cette terre à la Guerre du Serpent et nous continuons à défendre ce qui est sacré. Lithium Nevada est une corporation avide qui dit des mensonges verts. »

Bethany Sam :

« Les gens de notre peuple ne pouvaient pas retourner à Thacker Pass de peur d’être tués en 1865, et maintenant, en 2023, nous ne pouvons pas y retourner sous peine d’être arrêtés. Pendant ce temps, les bulldozers creusent les tombes de nos ancêtres. C’est ce que les peuples Autochtones continuent de subir. C’est pourquoi j’étais en prière avec nos anciens qui montraient la voie. »

Bhie-Cie Zahn-Nahtzu :

« Lithium Nevada est une corporation avide, du mauvais côté de l’histoire quand il s’agit de racisme environnemental et de profanation de sites sacrés. Je trouve ironique d’être en effraction parce que veux que ma terre ancestrale soit préservée. »

Paul Cienfuegos :

« Virtuellement, chacune des accusations contre nous est un mensonge, et bien sûr, les dirigeants de la corporation le savent. Mais nos actions les ont effrayés, alors ils se déchainent contre des tactiques classiques d’action directe non-violente. Et c’est encore un exemple de plus de pourquoi nous devons démanteler les structures de lois qui donnent tant de prétendus ‘droits’ constitutionnels aux grandes entreprises privées, comme l’accès aux tribunaux. »

Max Wilbert, Protect Thacker Pass :

« Dans le monde, un défenseur des terres est tué tous les deux jours. Aux Etats-Unis, c’est difficile de s’en tirer pour des meurtres d’activistes, alors ce sont les entreprises qui le font. Cette plainte a pour but de détruire les vies de gens qui défendent la terre de manière non-violente. Mais nous n’abandonnerons pas. Il y a des millions de gens qui s’opposent à cette mine, et ce combat continuera. »

Will Falk :
« J’ai été impliqué directement depuis deux dans des requêtes aux tribunaux pour faire appliquer les droits des tribus à la consultation – sans succès. Maintenant, des Paiutes et des Shoshones sont poursuivis pour avoir défendu les lieux de dernier repos de leurs ancêtres massacrés. Lithium Nevada n’est qu’une corporation de plus qui brutalise les Autochtones une fois de plus. Ce schéma doit cesser. »

Lithium Nevada s’enfonce dans les batailles en justice depuis 2021, quand quatre groupes écologistes, un éleveur local et plusieurs tribus ont poursuivi le Gouvernement Fédéral pour tenter de faire révoquer les permis pour la mine. Les poursuites alléguaient le manque de consultation, la violation des lois sur les espèces menacées et sur l’eau, et des dizaines d’autres infractions. La plainte la plus récente, toujours en cours devant un Tribunal Fédéral, a été déposée par trois tribus locales vendredi dernier, avec pour argument que Lithium Nevada doit cesser la construction pendant qu’elle consulte les tribus au sujet des sites de massacre de Thacker Pass.

La Cour d’Appel du 9ème Circuit de Californie doit entendre les arguments oraux dans d’autres affaires ce mois-ci.

Les nouvelles tombent au moment où la société mère de Lithium Nevada, Lithium Americas, est impliquée dans quatre allégations de violations des droits humains et de crimes environnementaux au cours de leur opération d’extraction de lithium à Cauchari-Oloroz, en Argentine.

Les accusés cherchent des avocats pour rejoindre leur équipe de défense, et des dons pour financer leur défense légale. Vous pouvez donner par carte bancaire ou Paypal (svp incluez une note précisant que votre don est pour la défense légale de Thacker Pass, ou par chèque.


Ox Sam Camp
Publié par Indigenous Action Media
Le 8 juin 2023
Voir aussi article de Censored News
Traduction Christine Prat

THACKER PASS, Nevada – Mercredi matin, le service du Sheriff du Comté de Humboldt, pour le compte de Lithium Nevada Corporation, a attaqué le Ox Sam Newe Momokonee Nokutun (Camp Ox Sam des Femmes Autochtones), détruisant les deux tipis de cérémonie, malmenant et confisquant des instruments et des objets, et éteignant le feu sacré allumé depuis le 11 mai, jour où l’action de prière conduite par des Grands-mères Paiutes et Shoshones a commencé.

Mercredi, une arrestation a eu lieu, sous la direction de la sécurité de Lithium Nevada. Une jeune protectrice de l’eau Diné [Navajo] a été menottée sans avertissement et chargée dans une boite noire, sans fenêtre, à l’arrière d’un pickup. « J’ai vraiment eu peur pour ma vie » dit la jeune femme. « Je ne savais pas où j’étais ni où j’allais, et je sais que MMIW [Femmes Autochtones Assassinées ou Disparues] est une réalité et je ne voulais pas être la prochaine. » Elle a été transportée à la Prison du Comté de Humboldt, où elle a été mise en accusation d’effraction criminelle et de résistance à l’arrestation, puis libérée sous caution.

Seulement quelques heures avant l’attaque, on pouvait voir les protecteurs de l’eau de Ox Sam résistant courageusement pour la deuxième fois, barrant la route à une lourde excavatrice et fermant la construction au pied du Rocher Sentinel.

Pour beaucoup de Paiutes et de Shoshones, le Rocher Sentinel est un « centre de l’univers », qui fait partie intégralement du mode de vie et des cérémonies de nombreuses Tribus du Nevada, et est aussi un site de plantes médicinales traditionnelles, d’outils et de nourriture depuis des milliers d’années. Thacker Pass est aussi le site de deux massacres de Paiutes et de Shoshones. Les dépouilles des ancêtres massacrés sont restées non-identifiées et non-enterrées depuis 1865, et sont maintenant écrasées par les bulldozers de Lithium Nevada pour un minéral connu comme « le nouvel or blanc. »

Depuis le 11 mai, malgré les nombreuses demandes des ouvriers de Lithium Nevada, le Service du Sheriff du Comté de Humboldt avait été réticent et même peu disposé à arrêter des membres du camp de prière, même après leur avoir envoyé trois avertissements pour bloquer l’accès de la Route de Pole Creek aux ouvriers de Lithium Nevada et contractants, tout en laissant passer le public.

« Nous respectons absolument votre droit de protester pacifiquement, » expliquait le Sheriff du Comté de Humboldt Sean Wilkin le 12 mai. « Nous n’avons aucun problème avec [le tipi] … Nous respectons votre droit d’être ici. »

Le 19 mai, le Sheriff est venu une seconde fois, délivrant des Ordres de Protection Temporaire de 14 jours contre plusieurs individus du camp. Les ordres avaient été accordés par le Tribunal du Comté de Humboldt pour le compte de Lithium Nevada, sur la base de déclarations sous serment pleines de déformations, d’affirmations fausses, et, selon ceux qui étaient visés, d’accusations franchement fausses des employés. Pourtant, Ox Sam Camp a continué pendant une semaine. Les tipis, le feu sacré et les prières sont restés en tout pendant vingt-sept jours de cérémonie et de résistance.

Ce qui se passait à Thacker Pass cette semaine ressemblait à Standing Rock, la Ligne 3 ou Oak Flat, comme les ouvriers de Lithium Nevada et leur équipement lourd essayaient de passer au bulldozer et de creuser leur route à travers les terres cérémonielles autour du tipi au Rocher Sentinel, et que les protecteurs de l’eau mettaient leurs corps en travers du trajet de destruction, forçant le travail à cesser en deux occasions.

Des observateurs ont déclaré que le chef de la sécurité de Lithium Nevada dirigeait les adjoints du Sheriff, indiquant où aller et quoi faire pendant l’attaque.

La propriété et le contrôle de Thacker Pass de Lithium Nevada n’existent qu`à cause d’un permis irrégulier et des approbations administratives contestables délivrés par le Bureau de Gestion du Territoire (BLM). Les officiels du BLM ont refusé de reconnaitre que Peehee Mu’huh est un site sacré pour les Nations Tribales de la région, et ont continué à minimiser et mettre en doute l’importance du double massacre en deux ans de batailles en justice.

Trois Tribus – la Colonie Indienne de Reno-Sparks, la Tribu Paiute de Summit Lake et la Tribu Paiute de Burns – sont toujours en litige en justice avec le Gouvernement Fédéral pour avoir permis la mine. Les tribus ont déposé leur réaction la plus récente à la Motion de Rejet du BLM lundi. Le BLM relève de l’Intérieur, qui est dirigé par Deb Haaland (Pueblo Laguna).

Mercredi, au moins cinq véhicules du bureau du Sheriff, plusieurs véhicules d’ouvriers de Lithium Nevada et deux camions de la sécurité sont arrivés sur le site du premier tipi, où se trouvait le feu cérémoniel, juste à côté de la Route de Pole Creek. Un campeur a été arrêté sans avertissement, et d’autres ont reçu des avertissements pour effraction et ont été autorisés à quitter la zone.

Il y a une façon correcte de démonter un tipi et un camp cérémoniel, et puis il y a la façon dont ont procédé les Sheriffs du Comté de Humboldt, pour le compte de Lithium Nevada. Les tipis ont été abattus, les mâts ont été cassés et ils ont farfouillé dans des objets et instruments cérémoniels, les ont abimés et confisqués. Des tentes vides ont été saisies dans le style d’un raid classique du SWAT [Special Weapons and Tactics, police militarisée]. Une voiture a été embarquée.

Comme ça arrive souvent quand des profits perdus conduisent à des assauts du gouvernement contre des protecteurs de l’eau pacifiques, Lithium Nevada Corporation et les Sheriffs du Comté de Humboldt ont commencé par prétendre que l’attaque avait été faite pour la sécurité des membres du camp et la santé publique.

Josephine Dick (Paiute-Shoshone de Fort McDermitt, à gauche sur la photo), une descendante de Ox Sam et une des matriarches de Ox Sam Newe Momokonee Nokutun, a fait la déclaration suivante en réaction à l’attaque :

« En tant que Vice-Présidente de l’Eglise Indienne Autochtone [Native American Indian Church – non-chrétienne] de l’Etat du Nevada, et Ancienne et membre de la Nation Tribale Paiute-Shoshone, je demande l’accès immédiat à – et la restitution de mes objets cérémoniels, entre autres mes Plumes d’Aigle et le bâton qui ont servi aux prières de mes ancêtres et au camp Ox Sam depuis le début. Il y avait aussi un tambourin cérémoniel et des herbes médicinales, comme du cèdre et du tabac, qui sont protégés par la Loi sur la Liberté Religieuse des Indiens Américains.

« De plus, je crois comprendre que les Sheriffs du Comté de Humboldt et la sécurité de Lithium Nevada ont profané deux tipis cérémoniels, toile, mâts et cordes. Le Ox Sam Newe Momokonee Nokutun a dirigé des prières et la cérémonie dans ces tipis, qui sont aussi protégés par la Loi sur la Liberté Religieuse des Indiens Américains. Quand nos propriétés cérémonielles sont rassemblées autour du feu sacré, c’est notre église. Notre église Autochtone est une cérémonie sacrée. J’exige l’accès immédiat à notre site de prière à Peehee Mu’huh et la restitution de nos objets cérémoniels confisqués.

« La profanation que les Sheriffs du Comté de Humboldt et Lithium Nevada ont dirigé en détruisant les tipis et en fourrageant dans nos objets sacrés, équivaut à saisir une bible, casser La Croix, démolir une cathédrale, manquer de respect au sacrement et refuser aux diacres et aux pasteurs l’accès à leurs lieux de culte, en violation directe de la Loi sur mes droits à la Liberté Religieuse des Indiens Américains. Cette violation de l’accès à notre église et au sol sur lequel elle se trouve est une violation de l’Ordre Exécutif 13007.

« Le lieu où le tipi a été retourné et détruit est au pied du Rocher Sentinel, un endroit où nos Paiutes-Shoshones prient depuis des temps immémoriaux. Après que nous ayons expliqué pendant deux ans que Peehee Mu’huh est sacré, le BLM de Winnemucca a finalement reconnu que Thacker Pass est un District Culturel Traditionnel, mais ils autorisent toujours sa destruction. »

Josephine et d’autres avaient l’intention de faire une déclaration en direct, devant le Bureau du Sheriff du Comté de Humboldt à Winnemucca, vendredi 9 juin après-midi, vers 13h.

Un autre guide spirituel sur les lignes de front, est Dean Barlese, de la Tribu Paiute de Pyramid Lake. Bien qu’il soit dans un fauteuil roulant, Barlese a conduit les prières sur le site le 25 avril, ce qui a conduit Lithium Nevada à arrêter la construction pendant une journée, et est revenu le 11 mai.

« Ceci n’est pas une manifestation, c’est une prière » dit Barlese. « Mais ils ont toujours peur de moi. Ils ont peur de nous, les Anciens, parce qu’ils savent que nous avons raison et qu’ils ont tort. »

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Contexte

Thacker Pass se trouve dans le Nord du Nevada, près de la frontière de l’Oregon, où Lithium Nevada Corporation est dans la première phase de construction d’une mine de lithium à ciel ouvert de 2 milliards de dollars, qui devrait être la plus grande d’Amérique du Nord.

Le lithium est essentiellement destiné à la Corporation General Motors, pour ses batteries de véhicules électriques, que la corporation a le ridicule de prétendre « verts ». Les opposants appellent cela laver plus vert et ont déclaré que « ce n’est pas vert de faire sauter une montagne. »

La Cour Suprême des Etats-Unis a donné à Lithium Nevada et toutes les autres grandes corporations privées, toute une variété de « droits » constitutionnels qui n’avaient jamais été prévus pour du business. Sans ces prétendus « droits » des entreprises, les propriétaires de la mine n’auraient jamais été autorisés à la construire.

Trois tribus Autochtones ont déposé une nouvelle plainte contre le Gouvernement Fédéral, au sujet du projet de mine de lithium à Thacker Pass de Lithium Nevada Corporation, le 16 février 2023. C’est la dernière tentative en justice des deux ans et demi de lutte contre l’extraction, le laver plus vert et les terres sacrées dans le Nord du Nevada.

Les Tribus ont notifié à la Cour d’Appel du 9ème Circuit le 19 mai, qu’ils comptaient faire appel pour leur Motion demandant une Injonction Préliminaire qui avait été rejetée par une Cour plus basse début mars. Quatre groupes écologistes qui ont perdu en justice en janvier, ont également fait appel devant la Cour d’Appel du 9ème Circuit et pensent être entendus en juin.


Ox Sam Camp
Publié par Censored News
Et Indigenous Action Media
7 juin 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

DERNIÈRES NOUVELLES : LES DEUX CAMPS ONT ÉTÉ PRIS PAS LES FLICS ET LE TIPI A ÉTÉ DÉMONTÉ PAR LE BUREAU DE GESTION DU TERRITOIRE

OROVADA, Nevada – Le 7 juin au matin, un groupe de défenseurs du territoire, Autochtones et alliés, ont bloqué de façon non-violente la construction controversée de la mine de Thacker Pass et ont fait faire demi-tour aux bulldozers.

Ça a tourné au drame quand des ouvriers ont essayé de creuser des tranchées près du Rocher Sentinel et ont été refoulés par des défenseurs du territoire qui se sont jetés entre les machines et le site.

Maintenant, ils sont arrêtés et le camp est attaqué.

Les Paiutes du Nord et les Shoshones de l’Ouest considèrent Thacker Pass comme sacré. Alors, quand ils ont appris que la zone devait devenir la plus grande mine de lithium à ciel ouvert d’Amérique du Nord, ils ont déposé des plaintes en justice, organisé des rassemblements, se sont exprimés au cours d’audiences publiques et ont organisé la communauté. Mais malgré tous leurs efforts des trois dernières années, la construction de la mine a commencé en mars.

C’est ce qui a conduit des Anciens Autochtones, leurs amis et leurs familles, des protecteurs de l’eau et leurs soutiens, à établir ce qu’ils appellent un « camp de prière et de feu cérémoniel » à Thacker Pass, le 11 mai 2023, lorsqu’ils ont monté un tipi à l’aube pour bloquer la construction d’un tuyau d’eau pour la mine. Un deuxième tipi a été érigé quelques jours plus tard, à 3,2 km à l’est, où la construction par Lithium Nevada défigure le Rocher Sentinel, un de leurs sites sacrés les plus importants.

Le Rocher Sentinel fait partie intégrale de la vision du monde et des cérémonies de nombreuses Tribus du Nevada. La zone a été le site de deux massacres de Paiutes et de Shoshones. Le premier a eu lieu au cours d’un conflit intertribal qui a donné au site son nom Paiute : Peehee Mu’huh, ou Lune Pourrie.

Le second massacre a été une attaque surprise de la Cavalerie des Etats-Unis, le 12 septembre 1865, au cours de laquelle l’Armée U.S. a tué des dizaines de personnes. L’un des rares survivants de l’attaque était un homme appelé Ox Sam.

Ce sont des descendantes de Ox Sam, des Grands-mères, qui ont formé le Ox Sam Newe Momokonee Nokotun (Camp des Femmes Autochtones), pour protéger cette terre sacrée, pour ceux qui ne sont pas encore nés, pour honorer et protéger les restes de leurs ancêtres, et conduire des cérémonies. Des protecteurs de l’eau ont été en prière sur le site pendant près d’un mois.

Le lundi, Lithium Nevada Corporation avait aussi essayé de faire une brèche dans l’espace occupé par les protecteurs de l’eau. Comme des ouvriers manœuvraient de l’équipement pour creuser des tranchées dans une vallée entre les deux tipis, des protecteurs de l’eau s’approchèrent et forcèrent pacifiquement les ouvriers et leurs excavatrices à quitter la zone.

Selon un défenseur anonyme, l’action de Lithium Nevada était « une tentative de démonstration de force, pour en finir avec notre tipi et notre camp de prière près du Rocher Sentinel. »

Des fermiers, des amateurs d’excursions et des membres du public ont été autorisés à passer sans incidents et les protecteurs de l’eau ont toujours des relations amicales avec les résidents locaux. L’opposition à la mine est très étendue dans la région, et malgré des avertissements du sheriff, il n’y avait pas eu d’arrestations.

Quatre personnes, parmi lesquelles il y avait Doreece Sam Antonio, de la réserve Paiute-Shoshone de Fort McDermitt (une descendante de Ox Sam) et Max Wilbert de Protect Thacker Pass, avaient reçu des ordres du tribunal leur interdisant les lieux. Ils attendent une convocation de la Cour de Justice du Comté de Humboldt.

« Lithium Nevada barricade les alentours du site sacré du Rocher Sentinel, pour perturber notre accès, et hier il y a eu une escalade pour justifier l’évacuation de nos camps de prière pacifiques, » dit un protecteur de l’eau anonyme du Camp Ox Sam.

« Lithium Nevada a l’intention de profaner et de passer au bulldozer les restes de nos ancêtres. Nous appelons tous les protecteurs de l’eau, tous les défenseurs du territoire, des avocats, des experts en droits humains et des représentants de Nations Tribales à venir nous soutenir. »

« Je suis menacée d’arrestation pour avoir protégé les tombes de mes ancêtres », dit Doreece Sam Antonio.

« Mon arrière-arrière-grand-père Ox Sam était l’un des survivants du massacre de Thacker Pass de 1865, qui a eu lieu ici. Les membres de sa famille ont été tués ici même, alors qu’ils s’enfuyaient devant l’Armée U.S. Ils n’ont jamais été enterrés. Ils sont toujours ici. Et maintenant ces bulldozers défoncent cet endroit. »

Un autre guide spirituel sur les lignes de front, est Dean Barlese, un dirigeant spirituel de la Tribu Paiute de Pyramid Lake. Bien qu’il soit dans un fauteuil roulant, Barlese a conduit les prières sur le site le 25 avril (ce qui a conduit Lithium Nevada à arrêter la construction pendant une journée) et est revenu le 11 mai.

« Je demande aux gens de venir à Peehee Mu’huh » dit Barlese. « Nous avons besoin de plus de gens qui prient. Je suis ici parce que j’ai des connexions avec ces lieux. Mes arrière-arrière-grands-pères se sont battus et ont versé leur sang pour ces terres. Nous défendons le sacré. L’eau est sacrée. Sans eau, il n’y a pas de vie. Et un jour, vous vous apercevrez que vous ne pouvez pas manger de l’argent. »

Le massacre de Thacker Pass de 1865 est bien connu, il y a beaucoup de sources historiques, de livres, de journaux et des histoires orales. Malgré l’évidence, mais pas surprenant, le Gouvernement Fédéral n’a pas protégé Thacker Pass, ni même ralenti la construction de la mine pour permettre de consulter les Tribus. Fin février, le Gouvernement Fédéral a reconnu les arguments selon lesquels Thacker Pass est un « District Culturel Traditionnel », éligible pour figurer dans le Registre National de Sites Historiques. Mais ça n’a pas empêché la construction de commencer.

« Ceci n’est pas une manifestation, c’est une prière » dit Barlese. « Mais ils ont toujours peur de moi. Ils ont peur de nous, les Anciens, parce qu’ils savent que nous avons raison et qu’ils ont tort. »

Ox Sam Camp – oxsamcamp sur Instagram :

Le 7 juin 2023, l’opérateur de l’équipement lourd de Lithium America nous a vus approcher, a accéléré et balancé le bras de l’excavatrice en direction des Protecteurs Autochtones qui défendaient le site sacré Paiute Shoshone connu comme le Rocher Sentinel, à Pee’hee Mu’huh (Lune Pourrie), Thacker Pass.

[…]

Cette seconde tentative de la Corporation de sauter plusieurs kilomètres pour accélérer la construction sert à justifier la suppression des camps de prière, en détruisant de grands volumes de propriétés culturelles et historiques, à la base du site sacré.

Le Camp Ox Sam représente notre droit, selon nos droits du 1er amendement, de nous rassembler sur la ligne d’approvisionnement en eau, pour empêcher que 6,5 milliards de litres d’eau ne soient volés aux tribus, aux animaux et aux fermiers locaux au cours des 40 années à venir.

Les membres de la Nation Tribale Paiute Shoshone et tous les autres protecteurs Amérindiens, ont le droit inaliénable, selon la Loi et l’Ordre Exécutif 13007 sur la Liberté de Religion des Amérindiens, de maintenir l’accès et de déterminer par nos droits d’assemblée, la prévention de toute profanation qui détruirait irrémédiablement nos sites sacrés de prière et de pratique religieuse, et d’y maintenir notre accès en empêchant sa destruction.

De plus, à part les droits humains du peuple Paiute Shoshone de déterminer ce qui doit et ne doit pas arriver sur leur territoire, le droit inaliénable de procéder à une cérémonie au pied du site sacré et dans tout Pee’hee Mu’huh, arrive à un moment où les esprits de ceux qui sont tombés au cours du massacre, et les esprits des animaux et des pouvoirs de la terre doivent être reconnus et soutenus par la prière.

Si ces droits des Autochtones d’Amérique sont violés ici, ils le sont partout ailleurs. Si ce site sacré tombe, victime d’un puits de mine à ciel ouvert, tous nos sites sacrés sont vulnérables. Si les ossements de Paiutes Shoshones sont profanés, tous les ancêtres d’Autochtones pourraient l’être.

Venez au Camp ! Amenez Deb Haaland ! Soutenez Ox Sam !

Doreece Sam, avec les papiers du bureau du Sheriff la menaçant d arrestation

Communiqué du Camp Ox Sam
Publié par Max Wilbert
25 mai 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Aujourd’hui, je partage un communiqué de presse publié par Ox Sam Newe Momokonee Nokutun (Indigenous Women’s camp), à Thacker Pass.

Max Wilbert

OROVADA, Nevada – Depuis près de deux ans et demi, des tribus et des dirigeants Amérindiens essaient d’arrêter le projet de mine de lithium à Thacker Pass, une mine à ciel ouvert qui détruira un site sacré. Mais malgré les poursuites en justice, les rassemblements, les audiences et l’organisation de la communauté, Lithium Nevada Corporation a commencé la construction de la mine sur le lieu que les Paiutes appellent « Peehee Mu’huh », ou lune pourrie.

Mais la construction ne s’est pas déroulée sans opposition.

Le 11 mai (2023), des Autochtones Paiute-Shoshone et d’autres tribus de la région, ont monté un Tipi à Thacker Pass et commencé à prier sur la piste où se construit la conduite d’eau de Lithium Nevada. Des groupes d’Autochtones et d’alliés bloquent l’accès de la circulation de véhicules à des portions du site de construction, depuis plus d’une semaine.

Parmi ceux qui sont sur le site, il y a Doreece Sam, membre de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt et présidente de l’Église Amérindienne de l’état du Nevada. Vendredi, le Sheriff du Comté de Humboldt lui a fait parvenir des papiers la menaçant d’arrestation si elle ne quittait pas le site.

« Je suis menacée d’arrestation parce que je protège les tombes de mes ancêtres » dit-elle. « Mon arrière-arrière-grand-père Ox Sam était l’un des survivants du massacre qui a eu lieu à Thacker Pass en 1865. Sa famille a été tuée ici-même en tentant d’échapper à l’Armée des Etats-Unis. Ils n’ont jamais été enterrés. Ils sont toujours ici. Et maintenant, ces bulldozers déchirent le lieu. »

Le camp de prière a été érigé le 11 mai et nommé Ox Sam Newe Momokonee Nokotun (« Camp de Femmes Autochtones ») en l’honneur de Ox Sam et ses descendants. Des visiteurs de tribus Autochtones et d’autres protecteurs de la terre sont entrés et sortis du site toute la semaine.

Un autre dirigeant spirituel des lignes de front, est Dean Barlese, un dirigeant spirituel de la Tribu Paiute de Pyramid Lake. Bien qu’il soit en fauteuil roulant, Barlese a conduit les prières sur le site le 25 avril (ce qui a conduit Lithium Nevada à cesser la construction pour une journée) et il y est revenu le 11 mai.

« Je demande aux gens de venir à Peehee Mu’huh » dit-il. « Nous avons besoin de plus de gens qui prient. Je suis ici parce que j’ai des connexions avec ces lieux. Mes grand-grand-grand grands-pères ont combattu et versé leur sang sur ces terres. Nous défendons le sacré. L’eau est sacrée. Sans eau, il n’y a pas de vie. Et un jour, vous vous apercevrez qu’on ne peut pas manger de l’argent. »

Josephine Dick, Mary McCloud, Elvida Crutcher, Anciennes au Camp Ox Sam transmettant des histoires orales sur le lieu.

Il y a beaucoup d’informations sur le massacre de Thacker Pass, dans des sources historiques, des livres, des journaux et des histoires orales. Malgré l’évidence, mais pas surprenant, le Gouvernement Fédéral n’a pas protégé Thacker Pass, ni même ralenti la construction de la mine pour permettre une consultation avec les Tribus. Fin février, le Gouvernement a reconnu les arguments tribaux selon lesquels Thacker Pass est un « District Culturel Traditionnel ». Mais ça n’a pas empêché la construction de commencer.

Trois autres soutiens ont également été menacés d’arrestation au cours de la semaine passée – le cofondateur de Protect Thacker Pass Max Wilbert, le directeur et fondateur de ‘Droits de la Communauté Etats-Unis’, Paul Cienfuegos, et le documentaliste et vidéographe Chuck Banner. Les trois sont blancs et ne sont pas dirigeants du Camp Ox Sam, mais ils étaient présents sur le site et ont suivi les directives des Anciens Autochtones. Le fait de s’en prendre à des non-Autochtones a conduit des observateurs à supposer que Lithium Nevada Corporation cherche à tout prix à éviter de discuter des craintes des Autochtones.

« Ceci n’est pas une manifestation, c’est une prière » dit Barlese. « Mais je leur fais toujours peur. Ils ont peur de tous les Anciens, parce qu’ils savent que nous avons raison et qu’ils ont tort. »

Jeudi, un deuxième Tipi a été monté, à quelques kilomètres du premier, et d’autres soutiens sont arrivés au Camp Ox Sam.

La construction à plein régime devant commencer en juin, le conflit entre la soi-disant « extraction verte » et les protecteurs de la terre et de l’eau pourrait ne faire que commencer.

Le contexte

Thacker Pass est situé dans le nord du Nevada, près de la frontière de l’Oregon, où Lithium Nevada Corporation est dans la première phase de construction d’une mine à ciel ouvert de 2 milliards de dollars, qui devrait être la plus grande d’Amérique du Nord. Le lithium doit principalement servir aux batteries de véhicules électriques de General Motors, ce que la compagnie nomme ridiculement « vert ». Les opposants à la mine appellent cela ‘laver plus vert’ et ont déclaré que « ce n’est pas ‘vert’ de faire sauter une montagne. »

La Cour Suprême des Etats-Unis a donné à Lithium Nevada et d’autres compagnies une série de « droits » constitutionnels qui n’avaient jamais été prévus pour servir le business. Sans ces soi-disant « droits » des entreprises, les propriétaires de la mine n’auraient jamais été autorisés à la construire.

Trois Tribus Autochtones ont déposé une nouvelle plainte contre le Gouvernement Fédéral pour la mine de lithium projetée à Thacker Pass par Lithium Nevada Corporation, le 16 février 2023. C’était le dernier acte en justice de la lutte de deux ans et demi contre la mine, le ‘laver plus vert’ et pour la terre sacrée dans le nord du Nevada.

Les Tribus ont notifié à la Cour d’Appel du 9ème Circuit le 19 mai, qu’elles avaient l’intention de faire appel pour leur Motion demandant une Injonction Préliminaire, qui avait été rejetée par un Tribunal de Première Instance début mars. Quatre groupes écologistes, qui avaient aussi perdu en janvier, ont aussi fait appel auprès de la Cour d’Appel du 9ème Circuit et devraient être entendus en juin.

Le 11 mai, des Autochtones et des soutiens ont bloqué le chantier de la mine de lithium controversée pour la deuxième fois. Aux dernières nouvelles, ils tenaient toujours. Mais la lutte n’est pas finie : Lithium Americas attaque deux non-Indiens, afin de détourner l’attention du fait que la mine doit détruire le site d’un massacre de Paiutes.
Article écrit par Paul Cienfuegos, Directeur de Community Rights US.
Vous trouverez ci-dessous deux introductions, celle de Censored News, et celle de Max Wilbert, de Protect Thacker Pass.
N’allez pas penser que ça ne vous concerne pas parce que ça se passe loin, dans un coin perdu du Nevada. Il y a des projets de mines de ce genre partout. Paul Cienfuegos écrit qu’il y a des projets dans toutes les Amériques. Mais il y en a aussi en France : dans l’Allier – avec usine d’acide sulfurique à Montluçon, et en Alsace, sous la plus grande nappe phréatique d’Europe.

Christine Prat

Par Paul Cienfuegos, Protect Thacker Pass
Publié également par Censored News
Et Max Wilbert, de Protect Thacker Pass
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

NOUVEAU CAMP À THACKER PASS : OX SAM CAMP AT PEEHEE MU’HUH

Censored News
15 mai 2023

Les défenseurs du Site d’un Massacre de Paiutes se préparent à recevoir une injonction restrictive. Lithium Americas, du Canada, vise deux non-Indiens, afin de détourner l’attention du fait que des descendants Paiutes d’un survivant du massacre y conduisent une cérémonie et le blocage de la route.

Ox Sam Camp a fait savoir ce lundi en fin de journée, que Lithium Nevada est en train de déposer une requête pour un ordre temporaire de protection contre le harcèlement sur le chantier, contre Max Wilbert et Paul Cienfuegos, auprès de la Cour de Justice du Comté de Humboldt, Nevada.

« Le bureau du sheriff a été en communication constante avec les dirigeants de Lithium Nevada Corporation (en coulisses), tandis qu’ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour ne pas nous arrêter, bien que nous soyons un problème de taille pour leurs opérations quotidiennes. Ce qu’ils veulent, plus que tout, c’est faire passer cela pour une poignée d’écolos fanatiques blancs venus d’autres états, afin de pouvoir ridiculiser le camp dans leurs communiqués de presse. Mais la réalité, c’est que le camp est composé à 90% d’Autochtones, pour la plupart locaux, et CE SONT EUX qui le dirigent. »

Vendredi soir, ils ont appris que Max Wilbert (cofondateur de Protect Thacker Pass) et Cienfuegos étaient les seuls cités dans l’injonction restrictive temporaire, que la compagnie a mise devant un juge pendant le weekend.

« Dès que ce sera approuvé, ils essaieront de nous arrêter, Max et moi. Je suis venu préparé à risquer l’arrestation, donc tout va bien » dit Paul Cienfuegos.

« Tout ça pour soutenir la tentative désespérée de la compagnie de lier une direction blanche à l’histoire de ce camp, alors qu’en réalité, nous n’avons ni l’un ni l’autre bloqué le passage d’un employé ou d’un véhicule de la compagnie. »

Le camp se trouve actuellement au-dessus de la construction d’un courant d’eau par la compagnie. Un Tipi est en place, d’autres arrivent. Et des tentes arrivent chaque jour sur le terrain loué par le Bureau de Gestion du Territoire à la compagnie. Ou, plus précisément, sur le terrain « au-delà de la frontière du traité, étant donné que le gouvernement des Etats-Unis n’a pas de traités sur place. La seule prétention est la conquête par laquelle cette terre a été prise aux communautés locales Paiutes et Shoshones. Donc, ils ont plus de droits à être sur ce terrain que n’importe qui ou n’importe quelle corporation.

UN NOUVEAU CAMP DE PRIÈRE S’ÉRIGE À THACKER PASS

Par Max Wilbert

Ox Sam Newe Momokonee Nokotum : Camp de Femmes Autochtones
Ce qui suit est un texte écrit par Paul Cienfuegos. Je le partage, avec quelques petites corrections, pour vous tenir au courant des derniers évènement à Thacker Pass. Vous trouverez plus d’information sur le site oxsam.org.
Merci de nous lire.

Max Wilbert

Paul Cienfuegos
15 mai 2023

Jeudi dernier, le 11 mai, le nouveau camp de prière et d’action, d’importance internationale, sur le modèle de Standing Rock, à Thacker Pass, Nevada (Pee’hee Mu’huh en Paiute signifie « lune pourrie » à cause du massacre d’ancêtres Paiutes en 1865) a été lancé pour essayer de bloquer la construction de ce qui devrait devenir la plus grande mine de lithium à ciel ouvert du monde, une « solution d’énergie verte » contre les carburants fossiles, fausse et écologiquement dévastatrice. Je suis fier d’avoir joué un petit rôle dans ce camp tout juste établi, auquel, il y a seulement quelques jours, a été donné le nom approprié par les Anciennes Paiutes Shoshones qui en ont la charge : Ox Sam Newe Momokonee Nokutum. Ox Sam était l’un des rares survivants du massacre de dizaines d’Autochtones à Thacker Pass, en 1865. Et Newe Momokonee Nokutum se traduit par Camp de Femmes Autochtones et est ouvert à TOUS – Autochtones et non-Autochtones, femmes et hommes. (Prononciation de ce joli nom : New’-weh Moe-moe-koht’-nee Noh-kuh’-duhn).

Nous ne pouvons tout simplement pas nous sortir de l’urgence climatique. Et si vous ne me croyez pas, je vous invite à lire Bright Green Lies de Derrick Jensen, plein des données incontestables dont nous avons tous besoin pour arrêter de nous mentir sur le nirvana à venir des batteries électriques. Une vraie solution c’est une transition rapide vers un état stable ou une économie croissance 0 (qui est franchement impossible en régime capitaliste qui exige une croissance constante), suivie rapidement par une réduction planifiée soigneusement, massive et rapide de l’économie. Il n’y a vraiment plus d’autre option si nous voulons vraiment voir survivre les diverses espèces qui florissent sur Notre Mère la Terre.

Et quand les Gens continuent d’autoriser les multinationales à exercer leurs soi-disant « Droits Constitutionnels » – de propriété, de libre expression, d’accès aux tribunaux, etc., qui n’ont jamais été approuvés par le public dans l’histoire de notre nation – nos options sont limitées, quand Nous essayons d’arrêter ces outrages contre la terre, l’eau et les gens.

Parce que les grandes compagnies ont réellement plus de « droits » protégés par la constitution que Nous. Alors, nous devons nous attaquer à cette crise sur de nombreux fronts. (Si vous voulez en apprendre plus sur cet aspect de la crise à laquelle notre société fait face, lisez mon nouveau livre (How Dare We ? Des Pratiques Courageuses pour Regagner Notre Pouvoir de Citoyens).

Si nous pouvons arrêter la mine de Thacker Pass cette année, nous avons une chance de combattre pour arrêter les autres (dizaines?) de mines de lithium en projet dans les Amériques.

Pendant les tous premiers jours du nouveau camp, j’ai joué un rôle de soutien très important : en faisant la liaison entre les chauffeurs qui essayaient d’atteindre la mine (ouvriers, livreurs, et parfois de simples membres du public circulant sur cette route rurale) et les grand-mères en charge du camp. Je n’ai pas tenu de position dirigeante. Je n’ai pas parlé pour le camp. J’ai simplement transmis les informations entre les chauffeurs et les grand-mères, qui décidaient de qui passait et qui ne passait pas. Voilà ce qu’était mon rôle de Liaison, à l’entrée de la route, sur la vidéo ci-dessous. L’homme est l’un des superviseurs de la sécurité de la mine…

1ère partie:

2ème partie:

Ça a été pour moi effrayant et intimidant, mais ça a été aussi une expérience émouvante et puissante, et nous avons déjà arrêté des dizaines de véhicules, notre bannière flottant haut, portée par des participants au camp se tenant en travers de la route, et toujours avec les Anciens Autochtones en prière devant la bannière.

Rencontre avec trois leaders extraordinaires :

Le bureau du sheriff a été pendant des jours en communication constante avec les dirigeants de Lithium Nevada Corporation (en coulisses), faisant tout son possible pour n’arrêter aucun d’entre nous, bien que nous ayons provoqué bien du tracas pour leurs opérations quotidiennes. Ce qu’ils veulent, plus que tout, c’est de faire croire que c’est dirigé par une poignée de blancs, n’habitant pas l’état, et écolos fanatiques, afin de pouvoir se moquer du camp dans leurs communiqués de presse. Mais en réalité, le camp compte 90% d’Autochtones, la plupart locaux, et ILS sont les leaders.

Vendredi soir, nous avons découvert que Max Wilbert (cofondateur de Protect Thacker Pass) et moi-même étions les seuls nommés dans un Ordre de Restriction Temporaire (TRO), que la compagnie a présenté à un juge ce weekend. Et dès qu’il sera approuvé, ils essaieront de nous charger, Max et moi. Je suis venu prêt à risquer d’être arrêté, donc, tout va bien.

Veuillez, s’il vous plait, noter que Lithium Nevada a déposé une demande d’Ordre Temporaire pour la Protection Contre le Harcèlement sur le Lieu de Travail contre Max Wilbert et Paul Cienfuegos en fin d’après-midi, au tribunal du Comté de Humboldt, Nevada.

Tout ceci pour promouvoir la tentative désespérée de la compagnie, de relier une direction blanche à l’histoire de ce camp, alors qu’en réalité, aucun de nous deux ne s’est mis en travers de la route d’aucun employé ni de véhicule de la compagnie. Le camp se trouve actuellement au-dessus de la construction d’un courant d’eau par la compagnie. Un Tipi est en place, d’autres arrivent. Et des tentes arrivent chaque jour sur le terrain loué par le Bureau de Gestion du Territoire à la compagnie. Ou, plus précisément, sur le terrain « au-delà de la frontière du traité, étant donné que le gouvernement des Etats-Unis n’a pas de traités sur place. La seule prétention est la conquête par laquelle cette terre a été prise aux communautés locales Paiutes et Shoshones. Donc, ils ont plus de droits à être sur ce terrain que n’importe qui ou n’importe quelle corporation.


© Photo Bhie-Cie Zahn-Nahtzu

Et c’est là que VOUS intervenez ! Et quand je dis vous, je veux dire VOUS, la personne qui lit ces lignes maintenant ! S’il vous plait, partagez ces informations sur vos réseaux sociaux.

Standing Rock a débuté quand des Autochtones locaux ont pris position contre un oléoduc. D’autres Autochtones sont venus les soutenir. Puis, des mouvements écologistes non-Autochtones et des mouvements pour la justice sociale s’en sont aperçus et ont commencé à venir en masse. C’est là que les grands médias ont commencé à en parler. Et un camp de masse historique et conduit par des Autochtones était né, ce qui a secoué la conscience de la nation. Nous pouvons le faire aussi – ici, à Thacker Pass, Nevada.

Nous avons besoin de tout le monde MAINTENANT. Cette semaine. Nous avons besoin de gens. Nous avons besoin de fournitures. Nous avons besoin de soutien de médias. Nous avons besoin de fonds. Le petit groupe qui tient ce camp ne peut tout simplement pas se maintenir à moins que VOUS et des gens que VOUS connaissez soient prêts à faire QUELQUE CHOSE pour nous soutenir CETTE SEMAINE.

Je vous remercie du fond de mon cœur pour avoir lu ceci. Ce n’est PAS une campagne de plus pour un problème particulier. Le succès ou l’échec de ce mouvement pourrait avoir un impact historique sur la survie future de l’extraordinaire diversité de créatures vivant ici, sur beau et mystérieux globe que nous appelons chez-nous, qui flotte dans le noir infini de l’espace.

© 2023 Max Wilbert
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