Protect Thacker Pass
21 août 2023
Publié sur Censored News
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
Photos ©Protect Thacker Pass

Les protecteurs, y compris des descendants des survivants du massacre de Thacker Pass de 1865, ont été poursuivis par Lithium Nevada Corporation pour avoir défendu un site sacré.

WINNEMUCCA, Nevada – Un groupe de sept protecteurs de l’eau, poursuivis par une compagnie minière pour avoir protesté pacifiquement contre la mine de lithium de Thacker Pass, dans le Nevada, ont demandé au Tribunal de l’État de rejeter la plainte.

Leur dossier, déposé vendredi, affirme que les protestataires exerçaient leurs droits selon le Premier Amendement de s’assembler pacifiquement.

« Alors qu’un site sacré est passé au bulldozer, des opposants non-violents sont criminalisés par une compagnie minière étrangère » dit l’avocat Terry Lodge, qui représente les prévenus. « Mes clients participaient à une protestation qui est clairement protégée par la Constitution des Etats-Unis. C’est de l’avidité commerciale et de l’intimidation. »

Des analystes disent que cette affaire est similaire à ce qu’on appelle une « Plainte Stratégique Contre la Participation du Public » ou SLAPP [Strategic Lawsuit Against Public Participation], qui a pour but de réduire au silence la liberté de parole et de protester protégés par la Constitution. Ça a pour but de bannir les protecteurs de l’eau de la zone et de les forcer à payer des dommages et intérêts.

La plainte a été déposée fin mai, après un mois de protestations non-violentes sur le site de la mine de lithium dans le nord du Nevada. Thacker Pass s’appelle Peehee Mu’huh en Paiute, et c’est un site sacré pour les tribus Autochtones de la région. C’est aussi l’habitat d’espèces sauvages menacées et en danger.

« Nos ancêtres se sont battus et sont morts pour la terre de Peehee Mu’huh, » dit Dean Barlese, un ancien et chef spirituel de la Tribu Paiute de Pyramid Lake, qui est parmi les prévenus dans l’affaire. « Nous avons agi pour les générations à venir, pour protéger Notre Mère la Terre. »

Le 12 septembre 1865, des soldats fédéraux ont assassiné 31 Paiutes, hommes, femmes et enfants à Thacker Pass, pendant la « Guerre du Serpent. »

Plusieurs prévenus sont des descendants de gens qui ont été tués en 1865, entre autres Dorece Sam, dont l’ancêtre Ox Sam a pu échapper à l’attaque de la cavalerie, à cheval à travers Thacker Pass.

« Nous sommes passés à l’action pour protéger la terre, l’air et l’eau pour nos générations futures » dit Dorece Sam, membre de la Tribu Paiute-Shoshone de Fort McDermitt, et dirigeante de l’Eglise Autochtones de l’état du Nevada. « Peehee Mu’huh fait partie de notre histoire et du futur de notre peuple. Mais à quoi ressemblera ce futur, maintenant ? »

Ce massacre et d’autres facteurs culturellement importants ont fait que la mine de Thacker Pass est extrêmement controversée dans la communauté Autochtone. Des douzaines de tribus se sont prononcées contre le projet, quatre sont allées en justice. Une des poursuites, entamée par la Colonie Indienne de Reno-Sparks, la Tribu Paiute de Summit Lake, et la Tribu Paiute de Burns au début de l’année, se bat toujours au tribunal pour bloquer la mine de Thacker Pass. Le Congrès National des Indiens d’Amérique a aussi passé plusieurs résolutions contre le projet.

Mais malgré les critiques incessantes, les poursuites en justice et le lobbying de tribus ainsi que de groupes écologistes, de fermiers, de la Société de Préservation Historique de l’Etat du Nevada et du Conseil Consultatif sur la Préservation Historique, la compagnie Lithium Nevada et le Bureau de Gestion du Territoire (BLM) ont refusé d’arrêter la construction ou de changer quel qu’aspect que ce soit de la mine de Thacker Pass.

En février, le BLM a reconnu Thacker Pass comme étant éligible pour le Registre National des Lieux Historiques comme « District Traditionnel Culturel », ou comme un paysage très important pour les tribus.

Mais le jour précédent, ils avaient émis l’engagement final pour Lithium Nevada, permettant à la multinationale canadienne de commencer les opérations de minières complètes.

Comme la construction de la mine commençait, les opposants n’avaient plus d’autres options que d’exercer leur droit de pétitionner le gouvernement en protestant pacifiquement, ce qui a conduit à la poursuite en justice.

Les prévenus sont accusés, dans la plainte, de Conspiration Civile, de Nuisance, d’Effraction, d’Interférence Délictuelle avec des Relations Contractuelles, d’Interférence Délictuelle avec un Avantage Economique Potentiel, et d’Enrichissement Injuste. Ces allégations sont alarmantes pour les communautés Autochtones du Grand Bassin qui croient que leurs pratiques religieuses sont protégées par la Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens de 1978 [American Indian Religious Freedom Act]. Le langage de la plainte fait naitre la peur dans les cœurs des Autochtones qui veulent prier et visiter les sites funéraires de leurs ancêtres, et dans ceux des écologistes, des naturalistes et des défenseurs de l’environnement qui espèrent protéger l’habitat crucial de Thacker Pass de la destruction.

La requête déposée vendredi indique que la Corporation Lithium Nevada n’a pas fourni de preuve pour leurs allégations que les actions des opposants incluaient de la « violence » et constituaient une « conspiration ». Elle déclare aussi que les prévenus sont « axés sur les résultats » et ont protesté à Thacker Pass avec l’intention « d’influencer les lois et règlements du gouvernement. »

« Lithium Nevada, une corporation minière qui bénéficie de la violence utilisée pour conquérir les peuples Autochtones, essaie d’intimider des protestataires pacifiques qui s’opposent à la destruction de ce site de massacre » dit Will Falk, avocat et accusé dans cette affaire. « Les gens doivent comprendre que les compagnies de lithium – comme les compagnies de charbon ou d’or – utilisent des tactiques racistes et violentes pour intimider l’opposition. »

« C’est vraiment scandaleux que nous vivions dans une société dont la Cour Suprême a accordé des droits constitutionnels à des compagnies d’extraction de ressources, ce qui rend leurs activités destructrices complètement légale et virtuellement protégées du contrôle par Nous le Peuple. Même leur droit de nous poursuivre est un droit de personne morale » dit le prévenu Paul Cienfuegos, directeur fondateur des Droits de la Communauté des Etats-Unis.

Max Wilbert, un autre prévenu dans l’affaire, dit « Extraire du lithium pour des véhicules électriques et des batteries n’est pas vert, c’est ‘laver plus vert’. Ce n’est pas vert, c’est de l’avidité. » [En anglais, « green » opposé à « greed »]

Terry Lodge dit « Les opposants ont pris une position morale sous forme de désobéissance civile. Ils ont été injustement visés par des accusations qui n’ont pas grand-chose à voir avec la vérité, et nous les défendrons vigoureusement. »

Lithium Americas Corporations, la société mère de Lithium Nevada, est copropriétaire d’un projet à Jujuy, en Argentine, où les Autochtones organisent des manifestations de masse contre la saisie et la destruction de terres et d’eau pour du lithium, depuis plusieurs mois.

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Photo by Max Wilbert

Par Brenda Norrell
Censored News
7 septembre 2021
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan

Dans la course au lithium pour les batteries de voitures électriques, un juge fédéral a donné son autorisation à une compagnie de lithium, dans le nord du Nevada, pour commencer à creuser le site d’un massacre d’Autochtones à Thacker Pass.

La décision du juge, qui prend le parti de Lithium American Corp., est importante, parce qu’elle implique des violations de plusieurs lois fédérales qui protègent les sites sacrés Autochtones, et parce que le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) n’a pas consulté les Autochtones.

La Juge de District Miranda Du, a rejeté la proposition des dirigeants tribaux de bloquer le forage pour permettre une étude archéologique exigée avant que la construction puisse commencer à la mine de lithium du Nevada.

La juge Du a opposé un refus à la requête des tribus d’une injonction préliminaire empêchant le creusement d’une tranchée destinée à recueillir des échantillons près de la frontière avec l’Oregon, sur le site du plus grand gisement de lithium connu aux Etats-Unis, selon la Gazette de Reno.

La juge Du a décidé, « principalement parce que les tribus n’ont pas montré qu’elles allaient probablement recourir à leur plainte selon laquelle la décision du BLM de ne pas les consulter n’était pas raisonnable ou avait été prise de mauvaise foi, n’ont pas présenté suffisamment de preuves spécifiques des dommages irréparables qui se produiront probablement si le creusement a lieu, et comme expliqué plus bas, la Cour rejettera la Motion. Cependant, cette décision ne résout pas les mérites des plaintes des Tribus. De plus, en prenant en considération la requête équitable des Tribus, la Cour ne manque pas d’accorder du crédit aux arguments d’équité et historiques plus généraux des Tribus, mais la Cour doit opérer dans le cadre des lois et règlements applicables. »

Le texte original du jugement est sur : https://www.keepandshare.com/doc18/24788/judge-du-denial-2-9-3-21-pdf-616k?da=y

Brian Oaster, membre de la Nation Choctaw d’Oklahoma, écrit, dans High Court News : « Un juge fédéral autorise des travaux d’excavation sur le site d’un massacre d’Autochtones ».

« La Colonie Indienne de Reno Sparks et les Atsa koodakuh wyh Nuwu (les Gens de Red Mountain), membres et descendants des Tribus Paiute et Shoshone de Fort McDermitt, veulent mettre un terme à l’extraction minière à Peehee mu’huh, ou Thacker Pass, site d’un massacre dans le nord du Nevada. »

« La Juge en chef de la Cour de District U.S. Mirande Du, a décidé vendredi d’autoriser le travail d’excavation à continuer pour extraire du minerai dans le Nord du Nevada, prenant parti pour la Lithium American Corp. »

« Tandis que d’autres communautés Autochtones comme la Tribu Hualapai, continuent leurs batailles contre les géants de l’énergie à propos de l’extraction de ressources, la décision de Du constitue un dangereux précédent. »

Le 12 septembre, aura lieu une commémoration en l’honneur des victimes de ce massacre.

Des Autochtones et des soutiens se rassembleront le 12 septembre pour commémorer un Massacre de 1865

Par Protect Thacker Pass

Des opposants au projet de mine de lithium de Thacker Pas, dans le nord du Nevada, se rassembleront dimanche 12 septembre, pour commémorer le massacre d’au moins 31 Paiute du Nord, le 12 septembre 1865, avec des prières et des chants.

Le rassemblement de dimanche débutera à 10h30, à « Sentinel Rock », un rocher d’une grande importance culturelle, sur la pente est de Thacker Pass, et se terminera dans les camps de protestation plus à l’ouest du col. Les opposants sont sur le site depuis janvier dernier.

« Notre commémoration est un évènement spécial, en l’honneur de nos ancêtres et de ce site sacré que nous appelons Peehee Mu’huh [le nom Paiute de Thacker Pass] », dit Daranda Hinkey, membre de la tribu des Gens de Red Mountain, l’un des groupes qui s’opposent à la mine de Thacker Pass.

« Cent cinquante-six ans après ce massacre, nous nous rassemblons pour honorer nos ancêtres comme il convient. Nous avons le sentiment qu’il est de notre responsabilité de protéger ces sites funéraires et lieux sacrés. »

Le massacre de 1865, qui fait partie de ce que l’historien Gregory Michno décrit comme « un long été de chasse aux Indiens renégats », commença quand des soldats quittèrent leur camp près de Willow Creek, moins d’1,5 km de Sentinel Rock. Le 12 septembre 1865, à une heure du matin, le 1er régiment de Cavalerie du Nevada partit pour encercler un camp voisin de Paiute du Nord, à l’ouest de Willow Creek, à Thacker Pass, mais furent découverts.

La Cavalerie est arrivée en tirant et le camp a été totalement éradiqué. Dans son livre « La Guerre Indienne la plus Meurtrière de l’Ouest », Michno écrit que le massacre a duré trois heures et s’est étendu sur plusieurs kilomètres. »

On pense que de nombreux Paiutes ont également été blessés. Un soldat de la cavalerie a été blessé, mais aucun tué. Il y eut trois survivants : deux bébés qui ont été emportés par un soldat, et un jeune homme qui s’est enfui à cheval.

Les opposants à la mine de Thacker Pass croient que le massacre a eu lieu dans les limites du projet de mine Lithium Nevada, et des documents historiques corroborent cette idée. Le Bureau d’Aménagement du Territoire et Lithium Nevada ont toujours nié qu’un massacre ait eu lieu à Thacker Pass, ce qui prouve que leur consultation des tribus a été inadéquate, que leur recherche historique sur le site a été inadéquate, et leur intention de continuer à le passer au bulldozer malgré tout.

Le massacre a eu lieu dans le contexte de la « Guerre du Serpent », un mouvement de guérilla qui officiellement a duré de 1864 à 1868, mais est arrivé après une décennie de tensions et de montée de la violence. Tout au long des années 1850s et 1860s, des colons de l’est des Etats-Unis ont débarqué en masse dans l’ouest, traversant les terres des tribus Paiutes du nord, Shoshone et Bannock, s’appropriant les sources d’eau, chassant en excès le gibier. Les colons croyaient avoir droit à la terre, alors que les Autochtones voyaient leurs actions comme un manque de respect, des effractions et des atteintes directes à leur survie. La violence était inévitable, et en 1864, la Guerre du Serpent, qui aurait fait officiellement 1762 victimes, était sur le point d’éclater.

L’idéologie derrière la Guerre du Serpent était celle de la « Destinée Manifeste », la doctrine de l’Église Catholique selon laquelle les Etats-Unis s’emparaient de la terre des Autochtones. Ça a entraîné un racisme généralisé, comme le prouve le journal Owyhee Avalanche, qui écrivait après le massacre de 1865, que le nombre de morts concernait « 31 Indiens toujours amis. »

[…]

Honneur à nos Ancêtres – Commémoration de Peehee Mu’huh

Les ancêtres des Gens de Red Mountain ont combattu dans d’innombrables batailles, l’une datée du 12 septembre 1865, au cours de laquelle beaucoup d’Autochtones ont été brutalement massacrés par la Cavalerie des Etats-Unis près de Peehee Mu’huh.

156 ans plus tard, les Paiutes et les Shoshone honoreront leurs ancêtres comme il le faut. Ils pensent que c’est leur responsabilité de protéger ces sites funéraires et lieux sacrés.

[Suit le programme de la commémoration du 12 septembre 2021, les recommandations vestimentaires et contre le Covid].

 

PICS SAN FRANCISCO: ACCES A LEUR SITE SACRE INTERDIT A DES AUTOCHTONES LORS DE L’OUVERTURE DE LA STATION DE SKI

 

Par www.protectthepeaks.org
Publié par Indigenous Action Media
Egalement publié sur Censored News
Vendredi 16 novembre 2018
Traduction Christine Prat

 

Flagstaff, Arizona – Poursuivant des années de destruction de l’environnement, de menaces pour la santé publique, et de profanation et d’attaques contre le mode de vie des Autochtones, la station de ski Arizona Snowbowl a ouvert la saison ce vendredi, avec de la neige artificielle faite de millions de litres d’eaux usées recyclées. La police a bloqué une partie des Pics San Francisco, une montagne du Nord de l’Arizona sacrée pour plus de 13 Nations Autochtones et gérée par le Service des Forêts des Etats-Unis, en tant que terre publique. Les flics ont menacé d’arrêter toute personne sans ticket de ski qui essaierait d’accéder à la zone. Les supporters de Snowbowl ont également essayé d’attaquer des manifestants.

Environs 20 personnes se sont rassemblées pour prier à 7h30 du matin, au pied de la route de Snowbowl, tandis que quatre véhicules des forces de l’ordre patrouillaient et surveillaient le cercle de prière.

Lorsque le groupe a commencé à monter plus haut sur la montagne, il a été suivi par les forces de l’ordre. Plusieurs personnes ont été bloquées et harcelées pour de supposées infractions mineures à la circulation.

A près de 2 km de la station Snowbowl, les gens sont descendus de leurs voitures et ont continué à monter à pied, en chantant et portant des banderoles et des bâtons de prière.

Ray Ray, qui conduisait la manifestation par des prières, déclare: “Ne suis-je pas autorisé à prier ni à aller sur la Montagne Sacrée pour laquelle mes ancêtres et mon peuple ont prié bien longtemps avant que ce soit considéré comme l’Amérique? Qu’un espace sacré puisse être privatisé par une compagnie qui paie pour que mes droits religieux soient retirés, pour que ma liberté d’expression soit retirée, c’est de la tyrannie et de la malveillance de la part de la compagnie, des employés, de la sécurité et des commanditaires de Snowbowl.”

Des véhicules d’assistance ont été déplacés et leurs conducteurs menacés de contraventions pour “obstruction à la circulation”, alors qu’ils suivaient les marcheurs pour assurer leur sécurité.

Plus de 20 agents des forces de l’ordre de divers services, y compris la “Force Antigangs de l’état”, patrouillaient autour de la zone de ski quand le groupe est arrivé.

Des agents des forces de l’ordre, entre autres les Rangers du Service des Forêts, bloquaient l’accès à la seule piste de ski que Snowbowl avait pu ouvrir, et menaçaient quiconque n’avait pas de ticket de ski d’arrestation pour “effraction.” Il y avait un panneau sur lequel on pouvait lire: “Ticket de ski obligatoire au-delà de ce point. Luge interdite. Pas de piétons sur les pentes de ski.”

“C’est notre montagne sacrée, notre église, comment pourrions-nous y être par effraction? Comment pouvez-vous nous interdire l’accès à des terres publiques?” demanda Klee Benally, un bénévole de Protectthepeaks.org, aux Sheriffs du Comté de Coconino et aux Rangers du Service des Forêts. “Où s’arrêtent les terres publiques? Qu’est-ce qui vous donne le droit de m’interdire l’accès à mon église?” demanda K. Benally, mais les agents refusèrent de répondre à ces questions. Le Sheriff du Comté répondit: “Si vous dépassez ce panneau, vous serez arrêté.”

Quand il fut de nouveau demandé où s’arrêtaient les terres publiques et pourquoi les Peuples Autochtones n’étaient pas libres de se promener sur la montagne, le Ranger du Service des Forêts déclara: “Vous comprendrez au tribunal.”

Vintrivia Zee, qui habite à Flagstaff et avait rejoint le rassemblement de prière et la manifestation dit: “Les flics ne savaient même pas pourquoi nous ne pouvions pas aller sur la montagne. Ils ont tout simplement violé nos droits.”

“A 25 ans et en tant que femme Autochtone, je vois et ressens la lutte de mon peuple et le racisme dans la ville de Flagstaff, adjoignant [la Réserve Navajo].” Dit Tylene Halfmoon, “j’avais le sentiment d’avoir des devoirs envers mes ancêtres, et tous les peuples Autochtones qui souffrent d’être SDF, de la dépendance à la drogue et à l’alcool, de foyers brisés, de violence conjugale, d’être visés par la police simplement parce que leur peau est trop brune, et pour mes grand-mères qui ont eu une vie si dure, à l’époque. Tout bien considéré, aujourd’hui j’ai eu l’espoir qu’il y avait encore des gens pour qui ça importe, et c’est quelque chose qu’il faudra continuer et enseigner à nos générations futures, pour qu’elles comprennent que nous ne sommes pas un peuple faible: nous sommes forts, tenaces, résilients, et nous sommes toujours là, même après qu’ils aient essayé de nous éliminer par un génocide de masse” dit T. Halfmoon.

“De notre eau, notre terre et notre air, à la position même que nous prenons sur terre, ils veulent nous prendre tout ça” dit Ray.

“En tant que Musulmane, je reconnais la valeur des sites sacrés, parce que nous avons les nôtres, dans ma religion. Voir cette montagne continuellement profanée pour des profits capitalistes, et ceci complètement contre la volonté de 13 Nations Autochtones qui étaient ici des dizaines de milliers d’années ou plus avant que ce soi-disant pays soit créé!” dit Sumayyah Dawud, qui était venue de Phoenix pour offrir son soutien. “Ce qu’ils font est inacceptable, et c’est pourquoi je suis venue aujourd’hui, et pourquoi j’étais déjà venue par le passé et continuerai à résister à cette insulte coloniale, et à la violence d’état et à l’oppression coloniale. Nous faisons face à un changement climatique catastrophique, et ce qu’ils font à cette montagne avec cette neige d’eaux usées contribue à la violence contre la terre.”

Alors que le groupe résistait, tenant des banderoles et scandant leurs slogans, deux supporters de Snowbowl ont tenté de pénétrer de force dans la foule et d’attaquer des manifestants. Ils ont vite réagi, défendu leurs amis et scandé leurs slogans.

“J’ai ressenti tellement de niveaux de violence et d’oppression contre des gens qui résistent pour leur survie, au cours de cet incident” dit Mary Begay, qui a habité Flagstaff toute sa vie et est Protectrice de la Montagne bénévole, “nous marchions en pleine profanation quand nous avons été bloqués par les forces de l’ordre qui ne protégeaient que la compagnie et ses bénéfices. Les protecteurs de la montagne ont été constamment insultés par les skieurs, et deux femmes parmi les protecteurs de la montagne, ont été agressées physiquement par un homme qui frappait leurs visages avec le bord de sa planche de surf, et elles auraient été blessées sérieusement, si elles n’avaient pu la bloquer de leurs mains à temps. Nous ne nous laisserons pas intimider par la police ou les supporters racistes de Snowbowl. Si les sites sacrés et la survie culturelle sont attaqués, nous devons nous défendre” dit Mary Begay.

Snowbowl est la seule station de ski au monde qui fait de la neige avec des eaux usées. Ils sont autorisés par le Service des Forêts à utiliser près de 700 millions de litres d’eaux usées par saison. Elles sont acheminées par un tuyau de la ville de Flagstaff, qui maintient son contrat de vente d’eaux usées à la station.

“Que des gens soient prêts à payer pour skier sur une rivière gelée d’eaux usées est ridicule” dit Eva Malis. “Il a été prouvé que ces eaux usées contiennent des produits dangereux et des agents cancérigènes, et l’EPA n’exige ni tests ni remèdes pour les produits pharmaceutiques et les hormones trouvés dans ces eaux.”

La présence de Snowbowl sur les Pics San Francisco est controversée depuis longtemps. La station de ski opère grâce à un permis spécial d’utilisation sur des terres publiques gérées par le Service des Forêts des Etats-Unis. Pendant des décennies, ça a fait l’objet de nombreuses poursuites en justice qui ont constitué un précédent pour la liberté religieuse et les sites sacrés des Autochtones.

Le Service des Forêts a approuvé l’expansion de la zone skiable et l’utilisation d’eaux usées pour faire de la neige en 2005.

Les poursuites en justice de groupes écologistes et de Nations Autochtones ont finalement échoué, et Snowbowl a commencé à faire de la neige d’eaux usées recyclées en 2012. La Tribu Hopi est actuellement en conflit avec la ville de Flagstaff à propos de son contrat de vente d’eaux usées à Snowbowl, et une décision de la Cour Suprême d’Arizona pourrait tomber d’un jour à l’autre.

Pour plus d’informations (en anglais): www.protectthepeaks.org
En français: résumé de l’historique de la station de ski et de la lutte contre et tous les articles traduits

Photos © www.protectthepeaks.org

 

 

Indigenous Action Media
5 décembre 2016
Traduction Christine Prat

 

  1. LE GOUVERNEMENT OBAMA PASSE LA BALLE A TRUMP.

Le dimanche 4 décembre 2016, le Corps des Ingénieurs de l’Armée a refusé le permis de passage pour la construction d’un oléoduc sous le Lac Oahe et a recommandé une Déclaration d’Impact Environnemental (EIS) pour la traversée du fleuve et l’étude de trajets alternatifs. Une EIS prendrait probablement des mois et serait donc soumise à l’Agence de Protection de l’Environnement du régime de Trump. [Trump a déjà annoncé vouloir supprimer l’Agence de Protection de l’Environnement – NdT].

 

  1. ENERGY TRANSFER PARTNERS JURE DE CONTINUER A CONSTRUIRE LE DAPL SOUS LE LAC OAHE.

Energy Transfer Partners a publié une déclaration menaçant de continuer les travaux sans tenir compte de la décision du Corps d’Armée, disant que « rien de ce qu’a fait cette Administration aujourd’hui ne change quoique ce soit d’aucune façon. » Malgré les récentes tempêtes de neige, Energy Transfer Partners a continué la construction.

 

  1. LA FRACTURATION CONTINUE A BAKKEN.

Le gaz de schistes de Bakken est estimé correspondre à 5 milliards de barils de pétrole, et produit environs 900 000 barils par jour. Le pétrole de gaz de schistes brut est transporté par chemin de fer dans des trains qui peuvent contenir jusqu’à 70 000 barils. BNSF et Canadian Pacific transportent environs 400 000 barils de Bakken chaque jour, en 2013, 71% de tout le brut de Bakken était transporté par train. Les officiels du Dakota du Nord ont approuvé 3 projets d’oléoducs supplémentaires en août 2016.

 

  1. LE REGIME DE TRUMP EST IMPATIENT D’AUGMENTER L’EXTRACTION DE PETROLE ET DE GAZ ET MENACE DE PRIVATISER LES RESERVES.

Les Réserves Autochtones couvrent tout juste 2%  des « Etats-Unis », mais on estime qu’elles contiennent un cinquième du pétrole et du gaz du pays, ainsi que de vastes réserves de charbon.

 

 

  1. 575 PROTECTEURS DE L’EAU ET DEFENSEURS DES TERRES SONT TOUJOURS MENACES DE POURSUITES.

L’administrateur judiciaire du Dakota du Nord a déclaré: « Nous n’avons pas assez de juges pour traiter toutes ces affaires dans un temps raisonnable. »

L’appareil judiciaire de l’état demandera à la Législature l’an prochain, 1,5 million de dollars supplémentaire pour couvrir les frais relatifs aux protecteurs. Le nombre d’arrestations n’inclut pas ceux qui ont été arrêtés dans des actions hors de Standing Rock. La Guilde Nationale des Juristes a demandé que toutes les poursuites contre des protecteurs soient abandonnées, suite à la décision récente de refuser le permis.

 

  1. RED FAWN FALLIS EST TOUJOURS EN PRISON.

Red Fawn a été arrêtée en même temps que 140 personnes, lorsque la police a attaqué le Camp du Traité de 1851, à Standing Rock, le 27 octobre 2016. Le Bureau du Sheriff du Comté de Morton l’a d’abord inculpée de tentative de meurtre mais a changé l’accusation en « possession d’une arme à feu en tant que criminelle condamnée. » Elle est toujours en prison. www.indi.com/FreeRedFawn

 

  1. DES POURSUITES SONT ENGAGEES CONTRE L’USAGE EXCESSIF DE LA FORCE ET LA BRUTALITE POLICIERE.

Les protecteurs de l’eau et les défenseurs des terres ont été confrontés à des arrestations de masse et à de la violence, entre autres le tir d’une grenade assourdissante qui a grièvement blessé Sophia Wilansky, l’usage de canons à eau alors qu’il gelait, et d’autres délits graves de la part des forces de police militarisées.

Le Collectif  Légal de Protecteurs de l’eau, de la Guilde Nationale des Juristes, a porté plainte devant la Cour de District des Etats-Unis contre le Comté de Morton, le Sheriff du Comté de Morton, Kyle Kirschmeier, et d’autres instances représentant les forces de l’ordre pour un usage excessif de la force contre des Protecteurs de l’Eau pacifiques, la nuit du 20 novembre 2016.

 

  1. LES PEUPLES AUTOCHTONES N’ONT PAS DE PROTECTION GARANTIE DE LEUR LIBERTE RELIGIEUSE.

Les sites sacrés sont à la merci des administrations de gestion des terres publiques lorsqu’il s’agit d’estimer des menaces sur des sites sacrés. Des projets d’infrastructure, d’exploitation de ressources et d’autres intérêts menacent actuellement des sites sacrés à travers tous les soi-disant Etats-Unis, comme la Montagne du Sud, Red Butte, Oak Flat, le Mont Taylor, le Canyon de Chaco, Bears Ears, et beaucoup d’autres sites sacrés.

 

  1. COLONIALISME ET CAPITALISME.

L’héritage de l’invasion coloniale et de l’occupation des terres Autochtones est un génocide et un écocide. Tant que Notre Mère la Terre est considérée comme une marchandise, les terres sacrées seront menacées par les industries d’extraction minière. Préserver la souveraineté Autochtone signifie s’engager dans une lutte anticoloniale et anticapitaliste pour assurer que les systèmes qui profitent de la destruction de Notre Mère la Terre et de l’eau soient abolis.

 

Note: Les liens indiqués au point 8 indiquent des articles en français. Tous les autres, des articles en anglais.

 

kleepeaks24-6-2016

 

Par Klee Benally
Publié sur Indigenous Action Media
9 septembre 2016
Traduction Christine Prat

 

Le texte de la déclaration Fédérale (en anglais): https://www.justice.gov/opa/pr/joint-statement-department-justice-department-army-and-department-interior-regarding-standing

 

Les San Francisco Peaks, Arizona – Le gouvernement Fédéral a beaucoup de choses à prouver s’il est sincère quand il exprime son intérêt pour la protection des terres sacrées des Peuples Autochtones. La Déclaration commune des Ministères de la Justice, de l’Armée et de l’Intérieur admet que le combat contre le pipeline Dakota Access (DAPL) « a mis en lumière la nécessité d’une discussion sérieuse sur l’opportunité d’une réforme nationale de la façon de considérer le point de vue des tribus sur ce type de projets d’infrastructure. » Une discussion sérieuse a eu lieu et des réformes réalisées, cependant il est clair que le Gouvernement Fédéral n’écoute pas à moins que nous ne mettions nos vies en danger entre les machines et les terres sacrées. Apparemment, c’est ce qu’il doit arriver, mais jusqu’à quel degré de mise en danger devons nous aller avant d’avoir assuré la protection de tous les sites sacrés ?

Le gouvernement Fédéral a démontré à de nombreuses reprises que les Peuples Autochtones aux Etats-Unis n’avaient aucune protection de leur liberté de culte dès qu’il s’agit de sites sacrés et de terres ‘publiques’. Au moment où j’écris, les promoteurs de la zone skiable déchirent les San Francisco Peaks, une montagne du Nord de l’Arizona « gérée » par le gouvernement Fédéral et considérée comme sacrée par plus de 13 Nations Autochtones, pour construire de nouveaux remonte-pente et poursuivre des opérations qui incluent le déversement de millions de litres d’eau d’égouts recyclée pour fabriquer de la neige artificielle. Les bulldozers doivent aussi commencer à profaner la Montagne du Sud, dans le Sud de l’Arizona, dès lundi [12 septembre].

Le Gouvernement des Etats-Unis a déjà établi des règles (limitées) pour la protection des terres sacrées et les consultations préalables, mais dans la lutte pour protéger Sacred Rock et le Fleuve Missouri, ces règles ont été clairement ignorées. En 2012, cinq institutions Fédérales ont signé protocole d’accord [MOU, Memorandum of Understanding] pour « améliorer la protection et l’accès Indien aux sites sacrés grâce à la coordination et la collaboration entre les institutions ».

Voir texte (en anglais) : www.fs.fed.us/spf/tribalrelations/sacredsitesmou.shtml, www.achp.gov/docs/SS%20MOU%20Action%20Plan%20%20March%205%202013.pdf

Si le gouvernement Fédéral était sincèrement intéressé par la protection des sites sacrés, il pourrait au minimum se conformer à et appliquer avec conséquence ses propres lois, mais ça n’a pas été le cas pour les luttes pour des sites sacrés comme le Mont Graham, Mauna Kea, Bear Butte, Oak Flat, la Montagne du Sud, Red Butte, Medicine Lake, le Mont Taylor, les San Francisco Peaks et beaucoup d’autres.Que le gouvernement Fédéral ait entrepris une étude de politique nationale pour les sites sacrés en 2011, APRES près d’une décennie de litiges légaux et d’action directe pour bloquer le développement du domaine skiable sur les San Francisco Peaks, a démontré qu’il y avait un manque de consultations effectives et un échec des cadres statutaires existants.Le problème a été si controversé que même les Nations Unies ont appelé à la révocation immédiate des permis Fédéraux de la station de ski sur les Pics sacrés. Vu leur inaction constante, il est clair que les Etats-Unis ignorent délibérément les conventions des Nations Unies applicables et les déclarations ‘non-contraignantes’.La déclaration fédérale commune dit: « Il nous incombe à tous d’ouvrir une voie qui serve l’intérêt publique le plus large. » Cependant, le gouvernement Obama a approuvé la profanation des San Francisco Peaks sacrés comme servant « l’intérêt publique le plus large. »

Nous pouvons déjà répondre à deux questions du projet de consultations de gouvernement à gouvernement: 1. Les cadres statutaires existants sont de toute évidence le problème, étant donné que nous n’avons pas de possibilité d’action légale pour assurer la protection des sites sacrés. 2. La Loi sur la Liberté Religieuse des Amérindiens, la Loi sur la Protection et le Rapatriement des Sépultures Autochtones, la Loi sur la Préservation du Patrimoine Historique National, la Loi sur la Politique Environnementale Nationale, la Loi sur la Protection des Ressources Archéologiques, la Loi sur le Rétablissement de la Liberté Religieuse, l’Ordre Exécutif 13007, ont tous échoué, sinon nous n’aurions pas à risquer nos vies pour défendre nos terres contre des bulldozers privés. Une législation a été proposée au Congrès en 1993 afin de résoudre les manquements statutaires par une Loi sur l’Exercice Libre de leur Religion par les Autochtones, mais elle a en fait avorté en commission. Qu’est-ce qui leur a pris si longtemps pour se rendre compte qu’une procédure d’action légale manquait ?

Si les consultations proposées doivent avoir un sens (au minimum):
. Le gouvernement Fédéral des Etats-Unis doit mettre un terme à toutes les menaces pesant sur des sites sacrés Autochtones. Arrêter immédiatement la profanation de la Montagne du Sud, de Mauna Kea, des San Francisco Peaks et de tous les autres sites sacrés menacés.
. Les consultations doivent aller au-delà des dirigeants Tribaux officiels et inclure les praticiens traditionnels.

 

La puissante résistance à Cannon Ball, dans le Dakota du Nord, a amené le gouvernement Fédéral à se rendre compte que son attitude et sa politique vis-à-vis des terres sacrées des Peuples Autochtones avaient échoué une fois de plus. Ceci démontre que l’action directe est un moyen nécessaire et efficace pour la protection de notre survie culturelle. Ça avait déjà été démontré clairement et fortement par les actions directes culturelles entreprises par les Hawaiiens Autochtones contre le Télescope de Trente Mètres de Mauna Kea.

Finalement, nous devons faire admettre définitivement que la profanation des sites sacrés est poussée par les forces du capitalisme, du colonialisme et du suprématisme blanc. Pour bloquer définitivement ces pipelines, nous devons en finir aussi avec la machine politique et les systèmes qui les produisent.
Ces systèmes continueront à délégitimer, criminaliser, éliminer, exploiter et détruire toutes les vies et terres Autochtones qui se trouveront en travers de leur route. En fait, les mêmes flics qui protègent les entreprises qui ravagent nos terres sacrées, sont aussi ceux qui assassinent des Noirs et des gens basanés en toute impunité. Nous savons trop bien comment les tribunaux et les cadres statutaires sont intrinsèquement contre nos intérêts en tant que Peuples Autochtones, c’est pourquoi nous déclarons « Il n’y a pas de justice sur des terres volées. »

La dynamique engendrée par le puissant mouvement contre DAPL résonne profondément et se relie à toutes les luttes pour défendre des terres sacrées, c’est une force issue des prières de nos ancêtres pour les générations futures. C’est une force qui ne sera pas arrêtée.

 

Au pied des San Francisco Peaks sacrés,

Klee Benally

www.protectthepeaks.org
#defendthesacred

 

 

 

A l’aube du 21 mars, Nihígaal bee Iiná commenceront leur deuxième marche en commémoration de la déportation des Navajo au camp de concentration de Bosque Redondo. Cette marche ira de Tsoodzil (Mont Taylor, au Nouveau-Mexique) à Dook’o’osliid (les San Francisco Peaks, près de Flagstaff, Arizona)

La marche précédente est allée du Mont Huerfano au Mont Taylor. Voir l’article de Lyla Johnston du 2 janvier 2015 et le communiqué de presse de Nihígáál béé liná du 3 janvier.

Le long de leur trajet, les marcheurs ont discuté avec des membres des communautés qu’ils traversaient. Ils ont aussi participé aux actions de protestation, par exemple à Pinon, Arizona, dans la Réserve Navajo, une zone menacée par la fracturation hydraulique et le gaz de schistes.

Entre les deux marches, ils sont allés dans des écoles pour parler de leurs expériences aux enfants. Ils ont fait du récit de leur voyage un programme de cours et ont été confondus par l’enthousiasme des élèves. Ils ont déclaré: “C’est pour les gosses que nous marchons”.

 

 

 

MARCHE AUTOCHTONE POUR PROTEGER MEDICINE LAKE, AUDITIONS DEVANT LA COUR FEDERALE LE 12 MARS 2015

Rassemblement de Nations Autochtones pour protéger

MEDICINE LAKE DE LA PROFANATION GEOTHERMIQUE
AUDITIONS A LA COUR D’APPEL FEDERALE LE 12 MARS A SAN FRANCISCO, CALIFORNIE

RASSEMBLEMENT CEREMONIEL AU LEVE DU SOLEIL, MARCHE, RALLY ET CONFERENCE DE PRESSE SUR LES MARCHES DU TRIBUNAL IMMEDIATEMENT APRES LES AUDITIONS

Par Protect Medicine Lake
Censored News
2 mars 2015
Traduction Christine Prat

 

SAN FRANCISCO, Californie – Mardi 12 mars 2015, une cour d’appel fédérale entendra les arguments au cours d’une bataille légale pour protéger les hauteurs sacrées de Medicine Lake de menaces de profanation géothermique. Les hauteurs de Medicine Lake sont sacrées pour les nations de Pit River, Wintu, Karuk, Shasta et Modoc.

Depuis des temps immémoriaux, des Autochtones ont effectué des pèlerinages sur les Hauteurs pour des guérisons, des cérémonies religieuses et des rassemblements tribaux. Cependant, depuis plus de 25 ans, la Corporation Calpine Energy, le Bureau d’Aménagement du Territoire (BLM) et le Service des Forêts des Etats-Unis ont tenté de profaner et de détruire ce site précieux d’une profonde signification religieuse avec cinq projets de centrales thermiques. L’affaire porte sur 26 contrats de location à des fins géothermiques, à l’origine établis par le BLM dans les années 1980 avec seulement une étude environnementale sommaire et sans consultation avec les tribus.

Le 30 juillet 2013, un tribunal de première instance a jugé contre les écologistes et les Autochtones dans leur affaire contre le renouvellement des contrats géothermiques affectant les Hauteurs de Medicine Lake. La Clinique de Droit Environnemental de Stanford, qui représente les Tribus et les groupes écologistes dans l’affaire, a fait appel de cette décision néfaste devant la Court du 9ème Circuit. La décision précédente de la Cour du 9ème Circuit a résulté dans la révocation du renouvellement du contrat pour le premier de deux projets de 49 mégawatts.

S’il était approuvé, le développement géothermique à l’échelle industrielle profanerait les Hauteurs de Medicine Lake, menacerait la nappe aquifère qui se trouve au-dessous et résulterait dans la projection de toxines dans l’atmosphère et les eaux. Çà aurait un effet dévastateur sur des pratiques et conceptions religieuses profondes, des valeurs culturelles traditionnelles, des ressources environnementales intactes et des possibilités de loisirs rares.

Le Président du Conseil Consultatif sur la Préservation Historique (ACHP) a expliqué que « de nombreuses preuves mettent en évidence la valeur historique et présente de la région de Medicine Lake et l’immense cratère volcanique sur lequel elle se trouve, pour préserver l’intégrité culturelle traditionnelle de [la tribu de Pit River et d’autres] Autochtones ».

[… Agenda pour la journée du 12 mars]

Les Hauteurs de Medicine Lake, également connues des Gens de Pit River, les principaux plaignants, sous le nom sacré de « Saht Tit Lah » (Lac du Couteau d’Obsidienne) ont une signification particulière. Jusqu’à aujourd’hui, les Autochtones viennent de près comme de loin régulièrement pour utiliser ce site sacré pour des guérisons, des cérémonies religieuses et des rassemblements tribaux.

Les Hauteurs de Medicine Lake font toujours face à un développement géothermique destructeur par Calpine Energy Corporation. Cinq nouveaux projets de centrales menacent d’empoisonner les eaux sacrées de Medicine Lake.

www.protectmedicinelake.org, 2 mars 2015

530-335-5421 ext. 1205
protectmedicinelake@gmail.com
www.protectmedicinelake.org

Save the Confluence photo

 

LE CONSEIL DES GOUVERNEURS PUEBLO S’OPPOSE AU PROJET ‘ESCALADE’ DANS LE GRAND CANYON DU COLORADO

Les Hopi et les Pueblo qualifient le Projet Escalade de menace pour la liberté religieuse
[Voir article détaillé sur le Projet Escalade]

Par Brenda Norrell, Censored News
See original article in English
30 septembre 2014
Traduction Christine Prat

Voir plus bas:Lettre ouverte de Gertrude Multine, Diné, au Conseil Tribal Navajo

ALBUQUERQUE, Nouveau-Mexique – Le Conseil Plénier des Gouverneurs Pueblo a voté pour s’opposer au Projet Escalade du Grand Canyon, sur des terres sacrées près de l’endroit où le Petit Colorado se jette dans le fleuve Colorado.
Le Conseil Pueblo a rejoint les Hopi en faisant passer une résolution s’opposant au projet, dans laquelle ils déclarent que le tram et le développement du tourisme profaneraient des sources sacrées et de lieux de prière et violeraient le lieu de dernier repos d’ancêtres. Déjà, les Hopi avaient qualifié le développement de menace pour la liberté religieuse. Des Navajos vivant à Bodaway Gap, à la limite ouest de la Nation Navajo, avaient combattu le projet. Le site Save the Confluence [en anglais] décrit l’écosystème fragile et la menace pour le mode de vie traditionnel des Diné.
Parmi les partenaires de la Confluence poussant au développement, on trouve l’ancien Président Navajo Albert Hale. Hale avait démissionné de sa fonction de président au cours d’une investigation sur la corruption financière de son administration et la révélation dans le Navajo Times d’une liaison avec son attachée de presse et avait été rapidement nommé à un poste vacant dans la représentation de l’Arizona par le Gouverneur.
En septembre, la Chef de Cabinet Hopi Marilyn Fredericks, au nom du bureau de Président Hopi Herman Honanie, avait publié la déclaration suivante, après que les Pueblos Zuni, Acoma et Laguna se soient joints à la Tribu Hopi pour s’opposer au projet Escalade du Grand Canyon.
« Les Pueblos se sont historiquement rassemblés pour joindre leurs forces contre des menaces pour leur terre, leur culture et leurs modes de vie.
« Le 18 août, un autre rassemblement historique pour protéger la Confluence du Fleuve Colorado et du Petit Colorado a eu lieu dans le Pueblo Zuni et a résulté en une opposition unanime au Projet Escalade dans le Grand Canyon de la part des Gouverneurs des Pueblos Zuni, Acoma et Laguna et de la Tribu Hopi. Ongtupqa, le Grand Canyon [en Hopi], a une signification spirituelle pour les peuples Hopi, Zuni, Acoma et Laguna.
« Le Président Tribal Hopi Herman G. Honanie, le Vice-président Alfred Lomahquahu, les Membres du Conseil Tribal Hopi George Mase et Lamar Keevama, le Gouverneur Zuni Arlen P. Quetawki Senior, le Gouverneur Acoma Fred S. Vallo Senior, et le Gouverneur Laguna Richard B. Laurkie, ont tous exprimé leur opposition unanime au nom de leurs gouvernements respectifs.
« En 2012, lorsque les guides religieux Hopi ont exprimé leurs inquiétudes au sujet des sites sacrés, la Tribu Hopi a adopté la Résolution H-113-2012 s’opposant au Projet Escalade. La Tribu Hopi a appelé d’autres tribus, le Conseil Intertribal d’Arizona, le Congrès des Indiens Américains et le Service des Parcs Nationaux à se joindre à la Tribu Hopi pour s’opposer au développement commercial. Depuis, la Tribu Hopi a fait part de ses inquiétudes au Conseil Navajo, au Président Navajo Shelly et continue activement à chercher toutes les voies pour s’opposer au Projet Escalade pour le Grand Canyon.
« Le 16 juin, les Zuni ont adopté la Résolution M70-2014-Q066, affirmant les liens aborigènes et ancestraux au Grand Canyon, leur relation au Grand Canyon par des sites sacrés, des sanctuaires, des sources et des pèlerinages au Grand Canyon et leur forte opposition au projet Escalade.
« Le 20 août, les Zuni et la Tribu Hopi ont formalisé leur opposition en envoyant une pétition au Conseil des Gouverneurs Pueblo demandant de soutenir la coalition de la Tribu Hopi, et des Pueblos Zuni, Acoma et Laguna dans leurs efforts sincères pour protéger la Confluence contre le développement commercial et une mauvaise exploitation qui menace les propriétés culturelles partagées par plusieurs tribus qui ont des connections religieuses directes avec le Grand Canyon.
« Si le projet Escalade devait devenir une réalité, plusieurs sanctuaires sacrés identifiés seraient dérangés ou rasés. Des sites sacrés ne peuvent pas être simplement déménagés ou répertoriés selon le règlement fédéral appelé « mitigation » [« compromis »]. Des effets adverses sur les animaux, les plantes, l’eau et le paysage sont inévitables, vu qu’ils font partie de la vie présente et méritent la vénération et le respect.
« Le Grand Canyon, la Confluence et le Petit Colorado ont tous des noms de lieux chargés de sens pour les Autochtones et le public, et ont été décrits comme « une église sans toit » dans le New York Times du 10 août 2014. Cependant, c’est beaucoup, beaucoup plus que cela pour la Tribu Hopi. Le paysage géologique du Grand Canyon fait partie des terres aborigènes des premiers habitants du Plateau du Colorado. Les Zuni, Laguna, Acoma et Hopi continueront à pratiquer leurs obligations religieuses et leurs pèlerinages vers les sites ancestraux dans le Grand Canyon. Ongtupqa, dans son état naturel, est sans aucun doute éligible au Patrimoine Mondial et la Tribu Hopi appelle Ann Kirkpatrick et la Délégation d’Arizona à se joindre aux Hopi, Zuni, Acoma et Laguna pour protéger cet Héritage National.
« Toute la région du Grand Canyon et des deux Colorado fait toujours face à des menaces qui changeront le paysage pour toujours. Il est d’une importance capitale que le Projet Escalade pour le Grand Canyon soit vu comme une menace très réelle pour la liberté religieuse des Autochtones qui voient le Grand Canyon comme leur lieu de culte » a déclaré le bureau du Président Hopi.

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Lettre ouverte d’une habitante de la Réserve Navajo au Conseil Tribal, transmise à Censored News pour publication

Les tribus du Fleuve Colorado devraient s’opposer au projet Escalade à la Confluence

Par Gertrude Multine
Tuba City, Nation Navajo, Arizona

Lettre ouverte au Conseil Tribal de la Nation Navajo :

Je vous prie instamment de vous opposer au projet Escalade dans le Grand Canyon, qui vous a été présenté pour approbation. Je vous prie de prendre en considération les raisons suivantes de mon opposition au cours de vos délibérations.

Que s’est-il passé avant ? L’eau du Lac Powell devait être un projet de développement majeur pour les Navajos. La Centrale Navajo [Navajo Generating Station] a été applaudie pour les emplois qu’elle fournirait. Même chose pour la mine de Peabody Coal. Au lieu de cela, ils polluent notre air, troublent notre eau et l’extirpent de nos terres. Au-delà d’emplois de bas niveau, ces projets ont fait peu, voire rien, pour notre économie.

Nous n’avons certainement pas d’infrastructures de développement qui leur soient associées dans les communautés Navajo. Pas de projets de communautés pour les travailleurs, pas de services, pas d’écoles, pas de centres médicaux, ni de parcs. Est-ce que ces entreprises encouragent nos jeunes à poursuivre des études en les soutenant par des bourses ? Est-ce que cela n’a pas été négocié ? Peut-être ne souhaitent-ils pas que nous soyons impliqués au plus haut niveau dans leurs entreprises ? Pourquoi ?

Je pense au futur, lorsque les ‘Escalords’ [Seigneurs du projet Escalade] auront épuisé leurs déductions fiscales pour amélioration du territoire et seront devenus milliardaires grâce à leurs investissements, et que nous serons toujours propriétaires des ruines de leur profanation. Promettent t-ils de tout raser et de remettre le site dans son état de beauté d’origine ? Loin de là.

Pire encore, si le Conseil ne négocie pas de garanties pour nos objectifs, tels que des programmes d’éducation pour nos jeunes, afin de les préparer à reprendre les entreprises et des infrastructures de développement pour les communautés Navajos, nous nous ferons encore rouler. [Par exemple, beaucoup de Navajos de la région souffrent de la pollution mais n’ont toujours pas l’électricité – NdT]

Notez que l’utilisation de l’eau et le contrôle sur le développement proposé appartiennent aux ‘Escalords’ qui projettent de construire leur entreprise à la jonction connue sous le nom de Confluence, un site sacré pour plusieurs tribus. C’est une source d’eau douce venant d’un affluent de nos territoires et de sources qui surgissent à l’est du Fleuve Colorado.

Les anciens ont transmis la tradition de sa valeur et fait de la Confluence une partie de notre histoire et de notre philosophie afin de préserver cette importante source d’eau. Leur sagesse est une information qu’il est important de prendre en compte vu qu’elle est compatible avec la science et la logique. Sa valeur est incomparable.

Ce qui m’effraie le plus, c’est la question fondamentale de l’eau. Avec le changement climatique provoqué par des humains, l’eau est le plus grand défi du futur, pas seulement pour la Nation Navajo et les Etats-Unis, mais pour le monde. J’affirme qu’avec ce projet, les ‘Escalords’ et leurs patrons entendent rogner notre souveraineté et nos droits sur le Fleuve Colorado pour le futur. Avec votre approbation, ils y arriveront à la Confluence.

Ici, lors d’une réunion du Chapitre de Tohaneesdisi [Tuba City est le nom donné par des Mormons – NdT], nous avons voté contre le projet. Ils n’avaient pas de précisions à fournir et nous respectons le désir de nos anciens de préserver ce site sacré et notre avenir. Toutes les tribus du Fleuve Colorado devraient être sur leur garde. Le combat pour l’eau est en train d’escalader.

 

Voir plusieurs articles en français sur le Projet Escalade

 

Christine Prat, 26 juin 2013

Plus d’un siècle après la fin de la conquête de l’Amérique, et plus particulièrement la « conquête de l’Ouest » par les Etats-Unis, les Autochtones doivent toujours se battre contre des tentatives d’appropriation des lambeaux de territoire qu’ils ont pu récupérer et contre la profanation de leurs sites sacrés. Dans ce que l’industrie cinématographique appelle « le Far West », c’est-à-dire essentiellement l’Arizona et le Nouveau-Mexique, les Autochtones luttent encore désespérément pour leurs sites sacrés, l’environnement et leurs maigres ressources en eau. La liste ci-dessous n’est malheureusement pas exhaustive.

 

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Les Pics San Francisco

Les Pics San Francisco, dans le nord de l’Arizona, sont sacrés pour au moins 13 tribus. Pour les Navajos, ils sont la limite ouest de leur Territoire Mythique, le Territoire de l’Emergence (‘La Création’), la limite Nord étant le Mont Hesperus, la limite Est le Pic Blanca – tous les deux dans l’actuel Colorado – et la limite Sud le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique (voir plus bas). Pour les Hopi, c’est l’endroit où résident les Kachinas, quand ils ne descendent pas parmi les humains. Pour les Apaches de la région, c’est la porte de l’Au-delà. Dès les années 1930, des Blancs ont commencé à faire du ski sur les Pics. Les Autochtones ont commencé à s’insurger en 1969, lorsqu’une firme privée a voulu construire une véritable station de ski avec remonte-pente, resto, parking, etc. Après 10 ans de protestations et batailles juridiques, le Service des Forêts a accordé l’autorisation et les travaux ont été effectués au début des années 80. En 1997, les propriétaires de la station ont proposé de l’étendre, et, afin de la rentabiliser et donc de pallier au manque de neige dans cette région désertique, ils ont proposé de faire de la neige artificielle à partir d’eaux usées. Pour les Indigènes, c’est une profanation. De plus, les pentes des Pics abritent une flore alpine rare, menacée de disparition. Les Hommes-Médecine y cueillent des plantes médicinales. Il semble que la neige artificielle contienne des composants dangereux pour la santé. L’affaire a été portée jusqu’à la Cour Suprême, cependant les tribunaux ont rejeté toutes les plaintes, et le 24 décembre 2012, la station de ski Snowbowl a commencé à arroser les pentes de neige artificielle – qui s’est révélée être jaune. Les défenseurs des Pics sont harcelés, arrêtés, condamnés, intimidés.

(voir bref résumé de l’histoire de la station de ski https://chrisp.lautre.net/wpblog/?page_id=300 et nombreux articles sur la lutte https://chrisp.lautre.net/wpblog/?cat=9 )

 

La Confluence

La Confluence du Colorado et du Petit Colorado, située dans une région désertique, et encore sauvage, de l’est de la Réserve Navajo, est sacrée pour les Navajo et les Hopi, et d’autres tribus. Et pour les Hopi, la voie qui y mène passe par la ‘Piste de Sel’, où on trouve de nombreux pétroglyphes et autres signes anciens et sacrés.

Un promoteur de Phoenix, apparemment avec l’accord du Président Navajo Ben Shelly, veut y développer une station qui devrait accueillir jusqu’à 3 millions de touristes par an. Le projet prévoit une promenade au fond du canyon, un hôtel, des restos, des parkings, un terrain pour camping-cars, un tramway, une télécabine, etc. (voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1176 )

 

Red Butte Et Les Mines D’uranium ‘Arizona 1’ Et ‘Canyon Mine’

Red Butte, située près du Grand Canyon du Colorado, dans le nord-ouest de l’Arizona, est un site sacré pour plusieurs tribus, en particulier les Havasupai.

Deux mines d’uranium menacent le site et les sources d’eau vitales pour les Autochtones. L’une – Arizona 1 – est située au nord du Grand Canyon, l’autre – Canyon Mine – est située au sud et à environs 6 km à vol d’oiseau de Red Butte.

Les deux mines ont des histoires très similaires. Dans les années 80, la firme Energy Fuels Nuclear, Inc. a déposé une demande d’exploration des concessions minières qu’elle avait acquises, puis obtenu l’autorisation du Bureau de Gestion du Territoire (BLM) d’exploiter Arizona 1, après une « étude détaillée » supposée indiquer que l’exploitation de cette mine n’aurait pas d’effets significatifs sur la qualité de l’environnement et que le plan d’opérations était conforme aux règlements de l’époque. L’exploitation a cessé dès 1992, suite à la chute du prix de l’uranium. Arizona 1 a été vendue, revendue et appartient maintenant à Denison Mines (compagnie Canadienne), qui a décidé en 2007 de reprendre l’exploitation, le tout sur la base du vieux rapport environnemental de 1988 qui n’a jamais été mis à jour. Les opposants ont déposé une première plainte en 2009. Après des années de batailles juridiques et l’espoir suscité par le moratoire prononcé par le gouvernement Obama contre l’exploitation de mines dans le Parc National du Grand Canyon début 2012, la Cour d’Appel du 9ème Circuit a décidé le 4 février 2013 d’autoriser l’exploitation. Le 7 mars, à peu près les mêmes opposants ont déposé une nouvelle plainte, contre la décision du Service des Forêts d’autoriser Energy Fuels Resources, Inc. à commencer l’exploitation de Canyon Mine, sans entreprendre ni mener à terme des consultations formelles avec les tribus ni mettre à jour une étude environnementale fédérale dépassée, datant de 1986.

La mine est située dans les limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte, définie en 2010 par le Service des Forêts en raison de son importance religieuse et culturelle cruciale pour plusieurs tribus, en particulier les Havasupai.

(Voir  https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1596 et https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1614 )

 

Le Mont Taylor

Le Mont Taylor, situé près de Grants, au Nouveau-Mexique, est considéré comme sacré par de nombreuses Nations Autochtones du Sud-ouest, dont les Diné [Navajo], Hopi, Acoma, Laguna et Zuni. Pour les Navajo, c’est la limite Sud de leur Territoire Mythique (voir plus haut).

La firme Roca Honda Resources – un partenariat entre Strathmore Minerals (Canada) et Sumitomo (Japon) – veut y ouvrir une des plus grandes mines d’uranium des Etats-Unis pour les 30 années à venir.

Le Service des Forêts Nationales de Cibola (CNFS – branche locale du Service des Forêts US) a publié un Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement pour ce projet de mine sur le Mont Taylor qui enfreint le Plan de Gestion des Forêts existant.

Au lieu de s’en tenir à ses normes actuelles concernant le patrimoine historique et culturel, le CNFS a l’intention d’en ‘dévier’ pour autoriser la profanation du Mont Taylor par un « Amendement, Spécifique au Projet, du Plan de Gestion des Forêts ».

(Voir article de Klee Benally : https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1692 )

 

Oak Flat Et La Firme ‘Resolution Copper’

Oak Flat Campground, à une centaine de kilomètres à l’est de Phoenix, Arizona, est une zone sauvage protégée. Quatre espèces d’oiseaux sont sur une liste d’espèces en déclin. Les Autochtones utilisent le site pour des activités culturelles et spirituelles, mais aussi pour leur subsistance. Le site inclut aussi Apache Leap, une falaise dont plus de 80 guerriers Apaches ont sauté, à la fin du 19e siècle, préférant se tuer plutôt que de se rendre à la Cavalerie.

Les compagnies Rio Tinto et BHP-Billiton ont créé une branche appelée Resolution Copper Company dans le but d’y exploiter une mine de cuivre qui devrait être la plus grande d’Amérique du Nord. Le site se trouvant sur des terres publiques actuellement protégées, la firme Rio Tinto s’occupe de réaliser un ‘échange de terres’ et une privatisation du site. Toutes les tribus Indiennes d’Arizona sont opposées au projet.

Voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1586 )

 

La ‘Montagne Du Sud’ Et Le Peripherique 202

La Montagne du Sud, très proche de Phoenix, Arizona, est sacrée pour les Autochtones de la région, entre autres les Tohono O’odham, les Akimel O’odham, et la Communauté Indienne de Gila River (GRIC). La firme Pangea et le Service des Transports d’Arizona se proposent de construire une nouvelle ville, et une autoroute – en fait un prolongement du périphérique sud de Phoenix, le 202 – qui mordrait sur la petite réserve GRIC. Ce projet monumental s’inscrit dans le cadre d’ALEC (voir Lettre de Nitassinan 54-55). Le Conseil Tribal et l’Association des Propriétaires Terriens se sont laissés convaincre que le projet pouvait leur être favorable, mais les jeunes de la réserve, les non-propriétaires et tous les Autochtones d’Arizona s’opposent au projet, qui causera certainement beaucoup de pollution et de dommages à la montagne sacrée. (Voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1094 et https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1838)

 

Le Mont Graham

Le Mont Graham est considéré comme sacré par les Apaches. Sur ce site classé Forêt Nationale résident diverses plantes, animaux et insectes qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Les Apaches utilisent le site depuis des centaines d’années pour des cérémonies et des enterrements et comme source de plantes médicinales.

Depuis 1992, l’Université d’Arizona de Phoenix est à la tête d’un projet international de construction d’un observatoire sur le Mont Graham. Le projet est lié au Ministère de la Défense US dans le cadre de ‘Star Wars’. Parmi les partenaires on trouve le Max Planck Institut en Allemagne, le Vatican et l’Observatoire Astrophysique Arcetri en Italie. Sept autres partenaires, dont l’Université de Harvard et le Smithsonian Institute, se sont retirés.

Dans la coalition luttant contre le projet, il y a le Conseil Tribal de San Carlos (Apaches), les Amis du Mont Graham, l’Apache Survival Coalition, les Américains Autochtones et leurs supporters.

Dès 1988, le Congrès Américain a exempté l’Université d’Arizona de la Loi Nationale sur l’Environnement, sans audience ni débat publiques.

(Source : http://www.ringnebula.com/project-censored/1993/1993-story25.htm d’après des articles de Cultural Survival. Voir aussi la traduction d’un article de Sandra Rambler, Apache San Carlos)

 

LE 11 MAI DERNIER, UNE MANIFESTATION DE SOLIDARITÉ A EU LIEU A FLAGSTAFF, ARIZONA, POUR DEFENDRE LA ‘MONTAGNE DU SUD’, SITE SACRE, CONTRE LE PROJET D’EXTENSION DU PERIPHERIQUE 202

 

Ci- dessous, photos prises par Indigenous Action Media

Voir article traduit en français sur la résistance au projet dans la Réserve de Gila River