Par Amanda Blackhorse
Publié par Indigenous Action Media
Photo Amanda Blackhorse
5 septembre 2016

Traduction Christine Prat

 

Ces trois dernières semaines ont été une période pivot dans le combat pour protéger notre mère la terre et les sites sacrés. Alors que beaucoup de gens se rassemblent à Standing Rock pour bloquer le Dakota Access Pipeline, une lutte similaire a lieu à Phoenix, Arizona – la lutte pour protéger la montagne sacrée, Moahdak Do’ag (Montagne du Sud).

 

Le 19 août 2016, la Juge Fédérale de District Diane Humetewa a décidé que le Service des Transports d’Arizona (ADOT) et l’Administration Fédérale des Autoroutes (FHWA) pouvaient continuer la construction du projet de bretelle 202, une autoroute à six voies qui coupera le sud-ouest de la montagne. Elle doit aussi passer parallèlement le long de la communauté Ahwatukee et de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC). La Juge Humetewa a décidé que les plaignants n’avaient pas pu prouver que le projet d’autoroute pourrait nuire aux communautés représentées.

Nos parents O’odham (Communauté Indienne de Gila River, Communauté Indienne Pima Maricopa de Salt River, Ak-Chin, et les Tohono O’odham) considèrent Moahdak Do’ag comme sacrée et comme un mode de vie. Les membres de la Communauté Indienne de Gila River combattent le projet de bretelle 202 depuis des années.

Au cours de l’été 2015, la Communauté Indienne de Gila River (GRIC) et l’association Protéger les Ressources et les Enfants d’Arizona (PARC), ont déposé une plainte contre l’ADOT et la FHA, se référant des infractions à la Loi sur la Politique Environnementale Nationale (NEPA), à des effets nocifs pour la communauté et la profanation de sites sacrés. Peu de temps après, les deux organisations ont également déposé une injonction d’urgence pour stopper les travaux préalables à la construction de l’autoroute, mais ont été déboutés par la juge, invoquant le fait que les parties civiles n’avaient pas pu prouver qu’il y aurait des dommages irréparables si la construction continuait.

La réaction de la communauté d’Ahwatukee, de la GRIC, et des membres de la tribu de la GRIC a été puissante. La Présidente de l’association PARC, Pat Lawlis, a qualifié le jugement d’ « incroyable » dans un communiqué de presse. Elle déclarait qu’ « il se révélait malheureusement qu’il y avait plus en jeu qu’une application adéquate de la loi et des faits importants. La Cour a décidé que l’ADOT et l’Administration Fédérale des Autoroutes (FHWA)  étaient autorisés à utiliser une interprétation extrêmement vaste dans leur projet de bretelle et de ce fait n’enfreignaient pas la loi fédérale. »

Les représentants de la PARC ont également déclaré qu’ils feraient appel auprès de la Cour d’Appel du 9ième Circuit. PARC et les autres plaignants, une coalition de membres de la communauté Ahwatukee et de groupes de protection de l’environnement, cherchent à protéger Ahwatukee des effets néfastes que l’autoroute aura sur la communauté et la terre.

Le Gouverneur Stephen Rowe Lewis, de la Communauté Indienne de Gila River, a publié une déclaration sur sa page Facebook : « Dire que les gens de notre communauté sont déçus, n’exprime absolument pas la profondeur de ce que nous ressentons face à la perte potentielle de cette chaîne de montagnes sacrée. C’est tout simplement inacceptable. »

Les membres de la tribu GRIC ont exprimé leur opposition par une manifestation, le lundi suivant la décision du Juge. La manifestation a eu lieu au cours d’une réunion de planning de l’ADOT à Ahwatukee. Au moins 6 membres de la communauté sont venus avec des pancartes et des banderoles, en chantant un chant traditionnel O’odham sur Moagdak Doag, ils ont été accueillis par les applaudissements de la communauté de Ahwatukee.

 

« Aujourd’hui, je suis fier de notre Conseil, des activistes de la Communauté, de nos Anciens, et des membres de la Communauté se sentant impliqués, qui ont soutenu toute la Communauté pour avancer dans ce combat historique pour sauver Muhadagi Doag ! Le défi est effrayant, mais si nous nous unissons avec des cœurs purs et des esprits clairs, la puissance de notre UNITE peut renverser ces obstacles extrêmes placés sur notre voie quand nous répondons à l’appel de nos ancêtres. » – Le Gouverneur Stephen Rowe Lewis de la Communauté Indienne de Gila River.

 

Deux membres de tribus qui assistaient à la manifestation, Linda Paloma Allen et Andrew Pedro sont depuis des années en première ligne du combat contre la construction de la bretelle 202. Pedro a expliqué sa déception suite à la décision de la Juge Humetewa, et a déclaré : « En tant que personne Autochtone, vous auriez pu espérer qu’elle comprenne l’importance de tels endroits, mais ceci montre que le but principal de l’institution coloniale est d’appliquer et de réaffirmer la loi coloniale. » Il dit aussi que le fait qu’ils aient été accueillis par des applaudissements des membres de la communauté d’Ahwatukee montre que tous les gens, Autochtones ou non, sont opposés à cette autoroute.

Linda Paloma Allen a déclaré que le combat pour sauver cette montagne n’est pas seulement un combat pour les Autochtones mais aussi pour un changement de système. Elle dit : « Les Autochtones en ont assez des intérêts extérieurs qui ne comprennent pas à quel point nous sommes connectés à notre terre et ce que nous ferons pour la défendre. Dans le Dakota du Nord, ce sont Energy Transfer Partners et le Dakota Access Pipeline. En Arizona, c’est le Service des Transports d’Arizona, [la station de ski] Snowbowl et Resolution Copper. C’est la même injustice depuis 1492 ».

Plus tard dans la semaine, le conseil de la Communauté Indienne de Gila River a organisé une réunion spéciale pour discuter des nombreux problèmes urgents et du combat incessant pour bloquer la Bretelle 202. Bien que la discussion sur l’autoroute ne soit pas ouverte au public, j’ai pu assister au début de la session et voir le conseil tribal de la GRIC adopter une résolution soutenant le combat pour bloquer le Pipeline d’Accès Dakota [DAPL] dans le Dakota du Nord.

Après la réunion, le Gouverneur Lewis a fait une déclaration sur la Bretelle 202 : « Aujourd’hui, je suis fier de notre Conseil, des activistes de notre Communauté, des Anciens, et des membres de la Communauté se sentant impliqués, qui ont soutenu toute la Communauté pour avancer dans ce combat historique pour sauver Muhadagi Doag ! Le défi est effrayant, mais si nous nous unissons avec des cœurs purs et des esprits clairs, la puissance de notre UNITE peut renverser ces obstacles extrêmes placés sur notre voie quand nous répondons à l’appel de nos ancêtres. »

Bien que la décision récente de la Juge Humetewa ne soit pas en faveur de la GRIC ou des membres de la tribu de la GRIC, Andrew Pedro déclare qu’il semble y avoir plus d’intérêt de la part des membres de la tribu pour le problème. « Bien que c’ait été une période douloureuse, le peuple O’odham n’acceptera pas en se couchant devant eux. Et si l’ADOT veut une épreuve de force, ils l’auront. »

 

Gila River Against Loop 202: www.facebook.com/Gila-River-Against-Loop-202-148194241910780/
Akimel O’odham Youth Collective: www.facebook.com/AOYC123/

 

Amanda Blackhorse, (Diné), de Big Mountain et Kayenta, en Arizona, est assistante sociale et partie civile dans l’affaire ‘Football Professionnel contre Blackhorse et autres’. En 2014 Amanda et les autres membres de la partie civile ont gagné le Procès de Marque Déposée et du Conseil d’Appel pour annuler l’enregistrement fédéral (r*dsk*ns) de l’équipe de Washington NFL.

 

 

Pour en savoir plus sur la problématique du périphérique 202 et des luttes contre, voir:
article de l’automne 2015, avec interview d’Andrew Pedro et carte du projet
tous les articles sur la question

 

Depuis plusieurs années, des membres de la communauté Autochtone de Gila River, et plus particulièrement le Collectif de Jeunesse Akimel O’odham [Akimel O’odham Youth Collective – AOYC], s’opposent au projet d’extension du périphérique 202 à travers leur Réserve, et à travers Moadak Do’ag, la Montagne du Sud, sacrée pour les O’odham. Le projet détruirait la Montagne du Sud sur une largeur d’autoroute à 8 voies, et par endroits sur une hauteur équivalent à deux étages. Des terres seraient détruites, ainsi que des maisons, et des habitants devraient déménager. De plus, la pollution – et les maladies pulmonaires qu’elle provoque – augmenterait considérablement, la drogue et les armes à feu entreraient encore plus facilement dans la région et les Réserves.
C’est ce dont parle Andrew Pedro, membre du Collectif de Jeunesse Akimel O’odham dans la vidéo ci-dessous, enregistrée le 28 septembre 2015.

 

 

LE PERIPHERIQUE 202 FAIT PARTIE D’UN PROJET INFINIMENT PLUS VASTE

Par Christine Prat
In English

Le projet d’extension du périphérique 202 – une bretelle qui contourne Phoenix par l’est pour l’instant – à travers le territoire Akimel O’odham de Gila River, s’inscrit dans un projet beaucoup plus vaste. Il est question de créer un axe de transports commerciaux allant du port de Guaymas, au Mexique, jusqu’en Alberta, au Canada, dans la région où sont extraits les désastreux sables bitumineux. L’axe doit aussi passer à proximité des sables bitumineux d’Utah et de gisements de gaz de schistes. Cet axe emprunte des autoroutes existantes, mais de nouvelles portions doivent être construites là où les routes existantes ne permettent pas une circulation intense de poids lourds. Entre autres, une prolongation de la bretelle 202 vers l’ouest de Phoenix, à travers la Montagne du Sud, sacrée pour les Autochtones, et la construction d’une nouvelle autoroute entre Phoenix et Las Vegas, la route actuelle n’étant pas adaptée au trafic prévu. Le projet comprend aussi la construction de ‘ports intérieurs’ avec des ‘zones de commerce extérieur’ qui permettraient un allègement des taxes pour les entreprises privées.

L’ALENA (NAFTA) ET LE CANAMEX
En fait, ces projets autoroutiers ont été pensés dans le cadre de l’ALENA [NAFTA en anglais], un accord de libre échange de 1993 entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique, signé par Bill Clinton en 1994. L’axe autoroutier (et dans le futur ferroviaire, portuaire, incluant peut-être des pipelines, etc.) baptisé CANAMEX, a été conçu dès la mise au point de l’accord. Entretemps, et vu que des protestations s’élèvent, les promoteurs du projet prétendent que le CANAMEX a pour but de désengorger les ports de la côte ouest des Etats-Unis en faisant passer une partie des marchandises échangées avec les pays du Pacifique par le port de Guaymas, au Mexique, dont la capacité devrait être doublée. Cependant, il est évident que le fait que les dockers mexicains sont beaucoup moins payés, ont beaucoup moins de protections sociales et des règles de sécurité beaucoup moins strictes que les dockers syndiqués des Etats-Unis, et que c’est donc beaucoup moins cher pour les entreprises de passer par Guaymas, pèse de tout son poids dans le projet. Plus généralement, lorsque l’ALENA a été conçu, ses promoteurs affirmaient que çà créerait des emplois dans les trois pays. Evidemment, il n’en est rien. De nombreux emplois ont été délocalisés, des usines se sont installées à la frontière, côté mexicain, pour employer des immigrants refoulés, qui n’ont même pas assez d’argent pour retourner dans les régions d’où ils viennent, qui doivent travailler pour presque rien et sans aucune garantie – ils travaillent quand ça arrange l’entreprise et ne sont pas payés quand on n’a pas besoin d’eux (voir l’article d’Anne Vigna dans ‘Manière de Voir’ 128, avril-mai 2013).

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Depuis, l’ALENA (NAFTA) doit être prolongé par le TTP – TransPacific Partnership [Partenariat Trans Pacifique, jusqu’à maintenant, 12 pays sont arrivés à un accord : L’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle Zélande, le Pérou, Singapore, les Etats-Unis, et le Vietnam] – et par le TAFTA à travers l’Atlantique.
A part le CANAMEX, le Canada veut aussi construire des pipelines allant d’Alberta à la côte du Pacifique pour transporter ses sables bitumineux à travers le territoire des Autochtones Unist’ot’en et le territoire Wet’suwet’en, qui n’a jamais été cédé légalement, et dont les habitants continuent à résister. Il y a également de la résistance au Mexique contre La Parota Dam et la privatisation.

PARTENARIAT PRIVE PUBLIC
Les pouvoirs publiques des trois pays concernés, (fédéraux, des états et des municipalités) n’ont jamais eu les moyens de financer le projet CANAMEX et ont donc conclu des ‘Partenariats Privé-Public’ ou P3, qui pratiquement en reviennent à une quasi privatisation du projet et des terres confisquées : les entreprises privées avancent l’argent, mais les autorités doivent bien sûr rembourser et de plus garantir des bénéfices aux investisseurs. Dans le cas du CANAMEX, il a même été envisagé de faire des autoroutes à péage, ce qui jusqu’à maintenant n’existe pas aux Etats-Unis. [Pensez au Partenarial Privé-Public entre les pouvoirs publics français et Vinci !]

LA FRONTIERE
Si l’ALENA devait imposer la liberté totale de circulation des marchandises, il n’en est pas de même pour les humains. L’accord a donc été accompagné d’une politique délirante contre l’immigration, la militarisation des zones frontalières, la construction d’un mur par endroits, d’une barrière ailleurs, l’instauration de visas (au prix inabordable) pour les Autochtones dont le territoire a été divisé par les conquêtes des Etats-Unis sur le Mexique officialisées par le Traité de Guadalupe Hidalgo en 1848, de caméras de surveillance pas toujours dirigées vers le Mexique, de drones, de flics de la patrouille des frontières qui arrêtent qui bon leur semble, roulent à tombeau ouvert sur les pistes des réserves au prix de nombreuses vies de piétons, etc. La création de ‘ports intérieurs’ avec des ‘zones de commerce extérieur’ impliquerait la présence d’agents de la Protection des Douanes et des Frontières, ce qui accroitrait considérablement l’insécurité des immigrés bien au-delà des régions frontalières.

LE ‘CORRIDOR DU SOLEIL’
Outre l’axe CANAMEX, le périphérique 202 doit aussi faire partie d’un projet appelé ‘Corridor du Soleil’, qui a pour but de créer une mégalopole allant de Phoenix à Tucson, et peut-être même de Prescott à Nogales. Phoenix a déjà plus de 6 millions d’habitants, Tucson a des rues de 40 km ou plus. Ces villes consomment une quantité d’énergie et d’eau bien au-dessus de la capacité de cette région désertique. Les rivières, les nappes souterraines – surtout celles des Réserves Autochtones – sont pillées et s’épuisent. Dans la Réserve dite de Gila River, la Gila est à sec, ainsi que la Salt River au niveau de Phoenix. Pendant des années, les résidents de Gila River ont été privés d’eau et ont dû renoncer à une bonne part de leur agriculture, avec pour résultat des taux d’obésité et de diabète exceptionnels (les produits de l’agriculture traditionnelle étant remplacés par des supermarchés). Plus récemment, les autorités leur ont fourni beaucoup d’eau, mais il est trop tard pour rétablir les cultures traditionnelles, des terres sont réquisitionnées pour le projet d’autoroute et il est probable que l’eau soit objet de commerce. La pollution due au trafic routier cause déjà de nombreuses maladies pulmonaires, ce sera décuplé si le périphérique 202 est prolongé à travers la réserve. Et, une fois de plus, des sites sacrés pour les Autochtones seront détruits.

 

La Montagne du Sud: les cordelettes jaunes indiquent ce qui doit être détruit
Les rubans rouges indiquent les cactus qui doivent être supprimés

 

Sources (en anglais):
Interview de Kevin et Andrew, Akimel O’odham (voir vidéo)
Akimel O’odham Youth Collective
Stop CANAMEX

 

 

ECRASONS LE PROJET D’AUTOROUTE DE LA MONTAGNE DU SUD: CE PREMIER MAI, PORTONS UN COUP AU SYSTEME MONDIAL DU TRAVAIL

Lundi 30 mars 2015

Par un groupe d’Anarchistes de Phoenix
Traduction Christine Prat

Ce Premier Mai, nous appelons ceux qui s’opposent au système mondialisé du travail à se rassembler à Phoenix pour manifester jusqu’au siège du Service des Transports d’Arizona (ADOT). L’ADOT est la bureaucratie des transports derrière les 30 ans de pressions pour construire une extension du périphérique 202, qui détruirait les crêtes ouest de la Montagne du Sud et prolongerait la branche sud du 202.

Cette autoroute n’entrainerait pas seulement l’expansion des banlieues et des centres commerciaux dans le désert, elle élargirait aussi le projet des bureaucrates et des capitalistes de construire le couloir de commerce international de CANAMEX du Mexique au Canada. La lutte contre les accords commerciaux du NAFTA et du TAFTA prend ici chez nous la forme de la résistance aux infrastructures de transport. L’extension du périphérique 202 à travers la Montagne du Sud et son rôle de raccourci pour les camions, tout comme les projets de l’ADOT de route Nationale 11 et du couloir de CANAMEX, sont des pièces maîtresses de cette infrastructure. Les accords commerciaux internationaux, leurs routes et leur développement sont supposés doper l’économie, ce qui ne nous profite pas, et puis, à quel prix ?

Cette extension est combattue depuis longtemps par les Autochtones Akimel O’odham de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC), qui se sont opposés à toutes les propositions d’autoroute de l’ADOT. Pour les Akimel O’odham, la Montagne du Sud est un site sacré et toute démolition de la montagne constituerait une profanation d’un lieu saint. Le Collectif de Jeunesse Akimel O’odham est un groupe de résidents de la GRIC qui se sont organisés contre l’autoroute. Sur leur blog ils expliquent le genre de dommages que l’extension du périphérique 202 à la Montagne du Sud causerait :

Des membres de la Communauté Indienne de Gila River s’opposent à ce projet depuis les années 1980. Les dégâts résultant de la construction d’une autoroute sont nombreux, entre autres la destruction des villages préhistoriques de Villa Buena et Pueblo del Alamo, la destruction d’habitats d’espèces animales menacées, et la destruction de plantes qui sont au centre de la culture O’odham traditionnelle. Des études d’impact environnemental du 202 indiquent également que l’habitat des chevaux sauvages de Gila River serait irréversiblement perdu si l’autoroute était construite, et qu’il n’y a pas d’habitats alternatifs permettant aux chevaux sauvages de survivre.

Des résidents de la région au nord de la GRIC s’opposent également à l’autoroute, ainsi des résidents Ahwatukee ont protesté et se sont aussi organisés pour bloquer l’éventualité d’une autoroute. Le projet le plus important organisé contre l’autoroute est Protéger les Ressources et les Enfants d’Arizona (PARC – Protecting Arizona Resources and Children). PARC a l’intention de déposer une plainte en justice dans le but de bloquer l’extension de l’autoroute en assignant l’ADOT et l’Administration Fédérale des Autoroutes devant un tribunal sur les questions de santé et d’environnement.

En ce qui nous concerne, nous avons choisi le Premier Mai pour manifester contre l’ADOT et dénoncer l’extension du périphérique 202 parce que nous nous opposons aux routes commerciales du capitalisme mondialisé qui déplacent des marchandises et des gens, accroissant la misère de la vie quotidienne dans cette société obsédée par le travail. Nous marcherons aussi sur le siège de l’ADOT parce que l’autoroute détruira des habitats, polluera l’air et abaissera la qualité de la vie des humains et des animaux.

Le Premier Mai est maintenant considéré comme le jour des travailleurs contre le capitalisme, mais à la racine du Premier Mai il y a une célébration de la connexion des ‘humains’ avec la terre. Comme Peter Linebaugh le rappelle dans son Histoire du Premier Mai :

En Europe, comme en Afrique, les gens honoraient les bois de diverses manières… Ils le faisaient en Mai, mois nommé d’après Maia, la mère de tous les dieux d’après les Grecs anciens, qui avait enfanté Zeus.

En Grèce, à Rome, en Ecosse, en Scandinavie et ailleurs, les gens le célébraient avec de la musique, des activités communes, des danses, des feux, en plantant des arbres et en érigeant des mâts de mai.

Dans l’esprit des célébrations précapitalistes du Printemps début mai, et des manifestations actuelles de résistance au capitalisme, nous en appelons à tous ceux qui s’opposent à ce qu’une autoroute de plus cause des destructions à la terre, l’air et l’eau. Vu que nous sommes contre le travail, nous en appelons à tous ceux qui s’opposent au système mondial du travail et au rôle de l’autoroute pour accélérer la circulation des marchandises et des travailleurs sur son parcours.

Nous en appelons aussi à ceux qui croient que la ‘décolonisation’ à l’intérieur de soi et le ‘retour à l’état sauvage’ ne peuvent se substituer à l’action anticoloniale contre les colons sur des terres volées. Comme il est écrit dans l’article Contre le Complexe Industriel de la ‘Solidarité’ : Pas d’Alliés, des Complices : « Peu importe à quel point vous êtes libérés, si vous occupez toujours des terres Autochtones, vous êtes des colonisateurs. »

Nous croyons que les anti-autoritaristes et anarchistes engagés dans des projets de luttes écologiques, contre l’infrastructure ou contre la militarisation doivent aussi entrer en relation avec les Autochtones de ce pays occupé. En écho à l’appel formulé dans Pas d’Alliés, des Complices, nous affirmons qu’une lutte contre le colonialisme doit attaquer les structures et les idées coloniales. Que vous puissiez nous rejoindre à Phoenix ou que vous soyez dans d’autres régions d’Arizona, nous vous encourageons à organiser un Premier Mai anticolonial.

Vendredi 1er mai à 10h du matin, manifestation jusqu’au siège de l’ADOT. Rassemblement au Parc Cesar Chavez, entre Washington St. Et Jefferson St., à l’ouest de la 1ère Avenue au centre de Phoenix.

Un groupe d’Anarchistes de Phoenix
phoenixmayday15@gmail.com

 

Voir de nombreux articles traduits en français sur la lutte contre le périphérique 202

 

La piste de Pahona

 

AKIMEL O’ODHAM – ARIZONA: IL EST TEMPS DE FAIRE MONTER LA PRESSION! L’ADMINISTRATION U.S. DES AUTOROUTES EN FAVEUR DE L’AUTOROUTE 202 !

Par Akimel O’odham Youth Collective
Publié le 13 mars 2015 sur le site de l’AOYC
Traduction Christine Prat

12 mars 2015

Le 5 mars 2015, l’Administration Fédérale des Autoroutes (FHWA) a publié son Rapport de Décision (ROD) en faveur de la construction de l’Autoroute de la Montagne du Sud. Le ROD est un document qui donne au Service des Transports de l’Arizona (ADOT) l’approbation pour acquérir le droit de passage et commencer à construire les 35 km d’autoroute qui feront sauter un passage à travers trois crêtes de Moadak Do’ag (la Montagne du Sud). Moadak Do’ag est sacrée pour toutes les tribus O’odham et a une signification culturelle pour dix-huit autres tribus.

Des membres de la Communauté Indienne de Gila River se sont opposés à ce projet depuis les années 1980. La construction de l’autoroute aura de nombreux impacts désastreux, entre autres la destruction des villages préhistoriques de Villa Buena et Pueblo del Alamo, la destruction d’habitats d’espèces menacées et la destruction de plantes qui sont au centre de la culture O’odham traditionnelle. Des études d’impact environnemental de l’extension du périphérique 202 indiquent aussi que l’habitat des chevaux sauvages de Gila River serait irrémédiablement perdu si la portion d’autoroute était construite, et qu’il n’existe pas d’autre habitat pour les chevaux sauvages. Une des destinations de loisirs de la Communauté Indienne de Gila River a été nommée en référence aux chevaux sauvages que l’autoroute détruirait si elle était construite. Le trajet du projet approuvé détruirait aussi beaucoup de puits d’eau, aucun puits de remplacement n’étant prévu par l’ADOT. C’est pour toutes ces raisons et d’autres encore, qu’en 2012, le Sierra Club a qualifié l’autoroute de la Montagne du Sud comme étant un des pires projets de transports des Etats-Unis.

L’ADOT déclare que le projet va coûter 1,9 milliards de dollars aux contribuables et que çà prendra quatre ans si la construction commence en 2015, l’ouverture étant prévue en 2019 ou 2020. Le projet est partiellement financé par la taxe sur les transports du Comté de Maricopa [Phoenix] et le revenu de ces taxes a diminué suite à une tendance dans tous les Etats-Unis à moins utiliser les véhicules. L’état n’ayant pas les moyens financiers d’entreprendre la construction de l’autoroute, l’ADOT a été contraint d’utiliser un Partenariat Privé-Public (P3) pour le projet. Un P3 est un accord entre le secteur public et des compagnies qui prennent la responsabilité de planifier, construire, entretenir et/ou financer un projet, afin de rendre la réalisation du projet plus faisable. Les compagnies ont l’avantage de se voir attribuer des contrats fédéraux, des exonérations d’impôts, des prêts à intérêt réduit et des revenus prélevés sur les impôts locaux dans l’avenir. En ayant recours au Partenariat Privé-Public, l’ADOT espère construire l’autoroute sans avoir les moyens financiers de le faire lui-même.

 

La réponse de la Communauté Indienne de Gila Rive (GRIC) au ROD

Le feu vert de l’Administration Fédérale des Autoroutes au projet est un bras d’honneur envers la souveraineté tribale, la liberté religieuse Autochtone et les droits civils. Il y a trois résolutions tribales de la Communauté Indienne de Gila River qui expriment le devoir de la Communauté de protéger et préserver les terres sacrées. En février 2012, il y a eu une consultation à Gila River, au cours de laquelle la Communauté a voté pour la Non Construction de la route 202. Cependant, la Communauté Indienne de Gila River n’est absolument pas mentionnée comme partie dans la Décision de l’Administration Fédérale des Autoroutes, bien que les études sur les impacts indiquent clairement que les membres de la Communauté Indienne de Gila River, le premier peuple sur cette terre, n’auront plus accès à une zone de la chaîne de montagne sacrée depuis des millénaires.

La Communauté Indienne de Gila River (GRIC) a publié une réaction à la Décision, déclarant leur déception concernant le Service des Transports d’Arizona et l’Administration Fédérale des Autoroutes pour n’avoir pas choisi l’Alternative de ne Rien Faire, afin d’éviter des effets irréversibles sur une propriété culturelle traditionnelle. Le premier communiqué de presse de la GRIC se référait de manière erronée à un « Rapport de Discussion », et non à un « Rapport de Décision ». Cela a été rapidement corrigé, mais çà montrait bien que la direction tribale n’est pas familière avec les termes de base du planning autoroutier de l’ADOT. La déclaration de la GRIC indiquait que la Communauté évaluerait la Décision dans les semaines à venir afin d’envisager une action appropriée. Beaucoup de membres de la Communauté espèrent que la tribu engagera des poursuites formelles contre l’ADOT et la FHWA, se référant aux résolutions tribales protégeant les propriétés culturelles traditionnelles. On s’attend à ce que la direction de Komadk, la zone de la Communauté la plus affectée par le tracé de l’autoroute, se fasse particulièrement entendre dans le combat contre le projet, étant donné que Komadk a un siège au conseil tribal à prendre en juin.
Il s’avère que l’ADOT pourrait déjà être en train de déblayer du terrain pour le trajet de l’autoroute. Waylon Pahona, un ex-employé du Service de Santé de Gila River, qui a créé avec d’autres une piste de course sur Moadak Do’ag, y est retourné récemment et a découvert qu’elle avait pratiquement disparu. La piste avait été barricadée et débarrassée des cactus, et, dit Pahona, « je n’oublierai jamais les souvenirs que nous avons suscité en faisant courir les gens sur les pistes, pour leur santé. Je n’oublierai jamais mon passé et je n’oublierai jamais que vous êtes des gens cupides. » Des membres de la Communauté Indienne de Gila River témoignent également de ce que les cactus et les plantes médicinales sont déjà arrachés avec de l’équipement lourd. On ne sait pas qui nivelle le terrain, installe des barricades et retire les cactus, jusqu’à plus de 1000 kilos, mais ce n’est pas un service de la Communauté de Gila River.

Cette bataille sera menée sur tous les fronts. L’Administration Fédérale des Autoroutes a bien pu approuver le projet du Service des Transports d’Arizona, mais la publication de la décision signifie que ces administrations sont maintenant vulnérables et peuvent encourir des poursuites judiciaires. Il y aura des poursuites contre l’ADOT et la FHWA, nous espérons qu’elles viendront des tribus touchées par le projet d’autoroute. Les élections tribales ayant lieu en juin, les membres de la Communauté Indienne de Gila River peuvent espérer que tous les candidats exprimeront en public leur position sur le 202, ainsi que toutes les stratégies pour empêcher la construction de commencer. Ce problème se pose à notre Communauté depuis plus de trente ans, et pendant trop longtemps beaucoup d’entre nous sont restés silencieux ou ont négligé de s’informer sur les conséquences néfastes pour nos familles. Grâce à des poursuites contre le Service des Transports d’Arizona, et si le Conseil Tribal de la Communauté Indienne de Gila River s’en tient à ses résolutions, et si les gens s’unissent pour protéger le territoire, cette autoroute ne sera jamais construite. Pas un seul bulldozer ne déchirera la maison de Notre Créateur.

Si vous n’avez pas aidé activement la résistance au périphérique 202, c’est le moment. Nous avons besoin de gens pour distribuer des tracts. Nous avons besoin d’influencer les élections tribales afin que la direction inefficace, la direction qui a laissé le Service des Transports aller si loin, soit battue aux élections. Nous avons besoin de prières, de courses de prière, pour nous aider à guérir et honorer la terre. Nous avons besoin des enfants et des anciens pour raconter leurs histoires sur les chevaux sauvages et la terre que le Service des Transports veut détruire. Nous avons besoin de ce que les familles discutent de l’autoroute dans leurs foyers. Nous avons besoin de transmettre les résolutions tribales pour inspirer d’autres à entreprendre des actions. Les poursuites judiciaires viendront, mais nous avons toujours besoin d’une présence extérieure, venue des gens.
Pour plus d’informations et voir le texte de la Décision (en anglais) :
www.azdot.gov/SouthMountainFreeway
Pour protester par email:
projects@azdot.gov (Service des Transports d’Arizona)

Pour informations téléphoniques :
Andrew Pedro (00 1 520) 350-0603
Linda Paloma Allen (00 1 480) 458-8329
Akimel O’odham Youth Collective & Gila River Against Loop 202

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LE COLLECTIF DE JEUNESSE AKIMEL O’ODHAM

Nous sommes un groupe de jeunes de la Communauté Indienne de Gila River qui tendons la main aux jeunes, les organisons et les informons sur les problèmes de leur communauté. Le projet d’extension du périphérique 202 à la Montagne du Sud, devant passer dans ou à proximité de la réserve, en est un exemple. Nous nous y opposons énergiquement et travaillerons avec tous les O’odham pour bloquer la construction de cette autoroute. Aujourd’hui la jeunesse reçoit toujours des informations fausses, nous entendons de nombreuses versions d’une histoire, pourtant la plupart n’entendent pas toutes les informations. L’AOYC [le Collectif] est là pour que çà change, nous voulons fournir des informations correctes à la jeunesse afin d’être plus forts en tant que groupe et en tant que communauté. Nous tendrons la main à la jeunesse de la communauté afin qu’elle s’implique dans les questions qui affecteront son avenir. Nous voulons que les jeunes connaissent les problèmes qui, non seulement les affecteront directement eux-mêmes, mais aussi leur O’odham Himdag (mode de vie traditionnel). L’AOYC organisera des rassemblements et des réunions afin que les jeunes aient leur mot à dire et soient entendus. Au cours de nos expériences précédentes, nous n’avons pas vu beaucoup de jeunes parmi le public participant à des rassemblements ou des manifestations. Nous voulons rendre la jeunesse responsable afin que la communauté sache à quel point ces problèmes sont importants pour nous. Dans un futur proche, nous nous attendons à ce que plus de jeunes parlent, soient actifs et fassent ce qui est juste pour notre communauté.

Contact email : akimeloodhamyc@gmail.com
Site web : https://aoycblog.wordpress.com/author/akimeloodhamyouthcollective/

 


Des jeunes Akimel O’odham en octobre 2012. Voir l’article du 22 octobre 2012 sur l’affaire du périphérique

 

PAS D’AUTOROUTE SUR LA RESERVE DE GILA RIVER!

Par Akimel O’odham Youth Collective
6 juillet 2013

Akimel O’odham Youth Collective
E-mail: akimeloodhamyc@gmail.com
Phone: 520-510-3407
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See original article in English

Traduction Christine Prat

(Voir aussi ci-dessous traduction de l’article d’Allison Hurtado dans Ahwatukee Foothills News)

 

Mercredi 3 juillet 2013, le Conseil de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC) a tenu sa première réunion régulière du mois. L’enquête sur l’initiative des Propriétaires terriens organisée par la firme Pangea était au programme, en particulier l’exclusion de signatures tenues pour avoir été obtenues de manière frauduleuse selon une enquête de la police de la GRIC. Le but de l’initiative des Propriétaires était – si le conseil de la GRIC l’avait adoptée – d’annuler le vote de la Communauté de février 2012 dont le résultat a été une victoire pour les partisans de l’option de « Non-Construction » de l’extension du Périphérique 202 dans la région de la Montagne du Sud [Site sacré pour les Autochtones – NdT]. L’initiative des Propriétaires forcerait la GRIC a organiser un autre vote, cette fois avec une formulation qui n’autoriserait que deux options : Oui ou Non, et exclurait l’option de Non Construction.

En mai 2013, une réunion spéciale du conseil de la GRIC a été organisée pour prendre connaissance des résultats de l’enquête de la police de la GRIC. A cette réunion, le service de police de la GRIC a révélé que des preuves de fraude et de tromperie avaient été découvertes dans les méthodes employées par Pangea pour obtenir des signatures. Ceci constitue une violation directe du Code de la Communauté Indienne de Gila River, qui stipule qu’ « une personne est coupable d’obtenir une signature par tromperie si, dans l’intention de frauder, elle obtient la signature, sur un document écrit, d’une autre personne en travestissant délibérément ou en omettant des faits importants pour le document ou la transaction ». Depuis que la Compagnie Pangea en collaboration avec les Propriétaires de la Communauté ont commencé à collecter des signatures, il y a toujours eu des preuves officieuses dans la Réserve, que les employés de Pangea faisaient du porte à porte pour dire aux membres de la Communauté qu’ils collectaient des signatures pour une pétition pour le « Non à l’autoroute ».

Nathaniel Percharo, un porte-parole des Propriétaires de la GRIC, a admis être au courant de plusieurs types de fraude lors de la collecte des signatures. Après avoir enquêté sur ces allégations de fraude et de tromperie, à la réunion du conseil de mai 2013, la police tribale a déclaré qu’il y avait des preuves de fraude. Lorsqu’ils ont pris contact avec des individus dont le nom figurait sur la pétition, certains ont dit ne l’avoir jamais signée. Lorsque la pétition a été présentée pour la première fois au programme d’élections tribales, 750 des 1509 signatures ont été exclues, c’est presque les deux tiers de la totalité. Au lieu d’abandonner l’initiative des Propriétaires, le Conseil de la GRIC l’a renvoyée aux opérations de vérification du Programme d’Elections Tribales pour voir s’il y avait assez de signatures valables pour continuer le projet. L’Initiative devait alors être examinée lors de la première réunion régulière de juillet pour prendre connaissance des conclusions de l’enquête.

Le 3 juillet, jour de la réunion du conseil, il n’y avait pas trace des fondateurs de Pangea, ni de propriétaires à part Nathaniel Percharo et son épouse. C’était très inhabituel, alors qu’auparavant, quand une question concernant Pangea figurait à l’agenda du conseil, les salles du conseil étaient remplies de propriétaires que Pangea amenait dans des bus de luxe loués par la firme. Les porte-parole de Pangea, Joseph Perez et Christi Perez n’étaient pas présents non plus à cette réunion du conseil, le jour où le sort de l’initiative de leur entreprise devait être décidé.

Avant que les intervenants puissent parler, la membre du conseil Jennifer Allison présenta deux motions. La première était d’accepter les conclusions de la police tribale et d’exclure encore 176 signatures de la pétition de Pangea, vu qu’il y avait lieu de croire qu’elles avaient été falsifiées. Des 1509 signatures présentées par la firme Pangea et le groupe de Propriétaires Terriens de la GRIC, plus de la moitié se sont révélées avoir été obtenues frauduleusement ou par tromperie. Avec les 750 signatures initialement exclues, puis les 176 de plus, on arrivait à un total de 926 invalidées. Ce qui ramenait le nombre de signatures valables en dessous des 643 nécessaires pour continuer.

La deuxième motion du conseil a pour conséquence de mettre un terme à l’initiative des Propriétaires de forcer à un nouveau vote sur la question du passage du Périphérique 202 sur des terres tribales de Gila River. Ceci signifie que le vote pour la « Non-Construction » de février 2012 est toujours en vigueur en tant que position de la communauté. Il n’y aura pas d’alignement du territoire de la réserve pour le projet d’extension du Périphérique 202 de la Montagne du Sud.

Il reste à voir si les employés de Pangea et les membres du groupe de Propriétaires Terriens de la GRIC encourront des condamnations telles qu’elles sont définies sous le Titre 5, Chapitre 6, Section 5.602 (B) du Code de la Communauté Indienne de Gila River, qui stipule que « la peine pour l’obtention d’une signature par tromperie sera au maximum 180 jours de prison ou une amende de 500 dollars maximum, ou les deux ». Si des condamnations sont prononcées pour chaque acte individuel de tromperie, Percharo et Perez pourraient devoir plus de 400000 dollars à la Communauté Indienne de Gila River (500 dollars pour chacune des près de 800 signatures invalidées) ou risquer jusqu’à 144000 jours de prisons, c’est-à-dire 394 ans.

 

Akimel O’odham Youth Collective et Gila River Against Loop 202

 

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GILA RIVER (ARIZONA) : LE PERIPHERIQUE 202 NE PASSERA PAS SUR LES TERRES TRIBALES

Par Allison Hurtado, Ahwatukee Foothills News
Vendredi 5 juillet 2013

Traduction Christine Prat

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Une tentative de la dernière chance pour obtenir l’approbation de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC), pour que l’extension du Périphérique 202 près de la Montagne du Sud passe sur des terres tribales au lieu de suivre la Route de Pecos, a échoué.

Le Conseil Tribal a appris mercredi que lorsque les signatures frauduleuses seraient retirées de la pétition, il devrait annuler le vote de la tribu, étant donné qu’il ne resterait plus assez de signatures pour continuer.

Les signatures avaient été recueillies par un groupe connu sous le nom de propriétaires terriens de GRIC. Le groupe possède des terres allouées le long de la frontière formée par la Route de Pecos et croit qu’autoriser la portion d’autoroute à passer sur des terres tribales non seulement apporterait un bénéfice économique à la tribu, mais serait la seule façon de sauver la Montagne du Sud.

La tribu a organisé un vote en février 2012, demandant aux membres de la communauté si la portion d’autoroute devait être construite sur des terres tribales, en dehors des terres tribales, ou ne pas être construite du tout. L’option de « Non Construction » à remporté la majorité des voix, mais ce seront le Service des Transports d’Arizona et l’Administration Fédérale des Autoroutes qui décideront en dernière instance.

Etant donné que la Montagne du Sud est sacrée pour la GRIC, les Propriétaires Terriens ont décidé d’organiser une pétition qui annulerait le vote précédent et amènerait à en organiser un autre. Le nouveau scrutin ne donnerait que deux options à la communauté : oui ou non […au passage sur les terres tribales : l’option de non-construction serait supprimée, or, les Autochtones pour qui la Montagne du Sud est sacrée, craignent les effets de la pollution – NdT].

Plus de 1500 signatures ont été présentées au bureau des élections tribal en septembre 2012. Les Propriétaires de terres croyaient que plus de 800 de ceux qui avaient signé la pétition étaient inscrits comme votants et que seulement 643 signatures étaient nécessaires pour organiser des nouvelles élections.

En février dernier, l’initiative a été bloquée vu qu’il avait été demandé à la police tribale d’enquêter sur des affirmations selon lesquelles des signatures seraient frauduleuses. La police tribale est venue déclarer au conseil qu’il y avait des signatures frauduleuses. Dès qu’elles ont été retirées, il n’y avait plus assez de signatures pour assurer la validité de la pétition, selon le bureau des élections tribal.

Christi Perez, co-fondatrice de Pangea Corporation, la compagnie qui a aidé les Propriétaires de terres, a déclaré que les Propriétaires mettaient en question la validité de ces résultats.

« Les Propriétaires sont certains qu’il y avait assez de signature » dit-elle. « Il y a eu plusieurs rapports indiquant le nombre de signatures validées et dans tous les cas elles étaient suffisantes, excepté ce dernier chiffre. Nous ne savons pas exactement ce que les Propriétaires peuvent faire, mais nous allons enquêter ».

Les membres de la communauté qui se battent contre l’autoroute et soutiennent le choix de « Non-Construction » se disent satisfaits des résultats.

« Je suis heureux » dit Andrew Pedro, membre de Gila River Contre le 202. « Je suis tout simplement content de voir que nous avons fait un pas de plus vers la défaite de l’autoroute. Il faut espérer que çà continuera dans ce sens et amènera notre gouvernement tribal à soutenir l’option de ‘Non-Construction’ plus qu’ils ne l’ont fait jusqu’à maintenant ».

 

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Voir aussi les articles précédents traduits en français sur la lutte contre le périphérique 202

 

 

 

LE 11 MAI DERNIER, UNE MANIFESTATION DE SOLIDARITÉ A EU LIEU A FLAGSTAFF, ARIZONA, POUR DEFENDRE LA ‘MONTAGNE DU SUD’, SITE SACRE, CONTRE LE PROJET D’EXTENSION DU PERIPHERIQUE 202

 

Ci- dessous, photos prises par Indigenous Action Media

Voir article traduit en français sur la résistance au projet dans la Réserve de Gila River