Devant la Cour Fédérale de Reno, en janvier 2023
« Nous nous attendions à cette décision depuis quelque temps, » dit Arlan Melendez, Président de la Colonie Indienne de Reno-Sparks. « Ça ne veut pas dire que la consultation n’a pas été faite correctement, et ça ne veut pas dire que ce combat est terminé. Nous continuerons à défendre ce site sacré. »
Par la Colonie Indienne de Reno-Sparks
Contacts : Bethany Sam, Will Falk, Max Wilbert
Publié par Censored News
le 8 février 2023
Traduction Christine Prat, CSIA-Nitassinan
RENO, Nevada – Lundi [6 février 2023], la Juge Miranda Du a prononcé sa décision dans les affaires concernant Thacker Pass, entre autres la poursuite en justice de la Colonie Indienne de Reno-Sparks et de la Tribu Paiute Burns contre le Bureau de Gestion du Territoire.
La Juge Du s’est prononcée contre la Colonie Indienne de Reno-Sparks et tous les autres plaignants, à part sur un argument limité. Elle a trouvé que le Bureau de Gestion du Territoire (BLM) n’avait pas vérifié si Lithium Nevada possédait des droits valides sur les minéraux pour 527 hectares sur les 7300 que la mine devrait couvrir. La Juge a autorisé les travaux pour le reste de la mine, tandis que le BLM vérifie si Lithium Nevada possède ces droits.
« Nous nous attendions à cette décision depuis quelque temps, » dit Arlan Melendez, Président de la Colonie Indienne de Reno-Sparks. « Ça ne veut pas dire que la consultation n’a pas été faite correctement, et ça ne veut pas dire que ce combat est terminé. Nous continuerons à défendre ce site sacré. »
L’avocat de la Colonie Indienne de Reno-Sparks, Will Falk, dit au cours d’une déclaration « La loi est une tactique limitée – spécialement dans les affaires de mines sur des terres publiques, où la loi présume que les entreprises minières ont un droit d’extraction. Si nous voulons vraiment protéger Thacker Pass, nous allons devoir faire plus que des poursuites en justice et plaider au tribunal. Nous ne pouvons pas compter sur le gouvernement ou un juge pour protéger Thacker Pass. Nous devrons le faire nous-mêmes. »
Will Falk est co-fondateur de Protéger Thacker Pass, qui a dirigé un camp de protestation sur le site pendant presque toute l’année 2021.
Thacker Pass, Peehee Mu’Huh en Paiute, est un site sacré pour les tribus de la région dont les ancêtres ont vécu là depuis des milliers d’années, et y ont été massacrés au XIXème siècle. C’est aussi un habitat vital pour la vie sauvage, entre autres des antilopes d’Amérique, des tétras des armoises [grouses], des aigles royaux, des cerfs mulets et une espèce menacée d’escargots d’eau appelée Pyrg de King’s River.
Lithium Nevada affirme que sa mine de lithium sera essentielle pour produire des batteries, afin de combattre le réchauffement climatique, et le gouvernement Biden avait déjà indiqué soutenir dans une certaine mesure le projet de Thacker Pass. Les opposants au projet appellent cela « Laver plus vert », soulignant que le projet endommagerait un habitat sauvage important et créerait une pollution significative. Ils disent que les véhicules électriques sont toujours nocifs pour la planète.
Par Klee Benally
Publié sur Facebook
Le 24 août 2016
#thefrontlineiseverywhere #defendthesacred #NoDAPL
C’est difficile de ne pas éprouver des sentiments conflictuels lorsque des politiciens de la Nation Navajo envoient un message de solidarité à la résistance au Pipeline d’Accès Dakota, tout en continuant à perpétrer la profanation et l’exploitation des ressources de terres sacrées et à en bénéficier.
Nous avons un nuage de méthane de la taille du Delaware au-dessus de nos têtes dans la région de Four Corners et plus de 20 000 Diné touchés par la déportation forcée liée à l’extraction de charbon de la plus grande mine à ciel ouvert d’Amérique du Nord, à Black Mesa; alors oui, je suis sceptique.
En une déclaration géopolitique claire de comment l’exploitation des ressources est au centre de son identité nationale, le drapeau de la Nation Navajo exhibe des images d’un puits de pétrole et d’une centrale électrique.
En fait, les politiciens de la Nation Navajo ont historiquement pris position contre ceux qui défendaient les terres sacrées, à part quelques exceptions limitées (particulièrement le combat contre Snowbowl sur Dooko’ooslííd ou la campagne actuelle pour protéger Bears Ears). Souvenez-vous quand le Porte-parole du Conseil de la Nation Navajo, Lorenzo Bates, déclarait devant le Comité des Affaires Indiennes du Sénat U.S. que « la guerre contre le charbon est une guerre contre l’économie Navajo et notre capacité à agir en Nation souveraine. » Oh oui, et en 2009, quand le président d’alors, Joe Shirley Jr. proclamait: « Comme jamais auparavant, les militants et les organisations écologistes sont parmi les plus grandes menaces pour notre souveraineté tribale, notre autodétermination tribale et notre quête d’indépendance. »
Depuis qu’il a été imposé en 1923, le rôle du gouvernement de la Nation Navajo a été de légitimer et de maximiser l’extraction de ressources par le gouvernement des Etats-Unis. D’après un rapport déposé par la Commission des Droits Civils, le conseil tribal a été « créé en partie pour que les compagnies pétrolières aient des représentants Navajos légitimes dont ils pourraient obtenir des concessions sur des terres de la réserve où du pétrole avait été découvert. »
C’est dans un contexte particulier, et les apparences changent certainement avec de nouveaux politiciens et des réformes, mais jusqu’à quel point? Spécialement maintenant que nous avons notre propre pipeline pour du pétrole obtenu par fracturation menaçant la Terre Diné [Diné Bikeyah].
Le pipeline de 225 km de Piñon doit transporter jusqu’à 18,25 millions de barils par an de pétrole obtenu par fracturation, à travers des terres sacrées et menace d’ouvrir la voie à plus de 500 puits de fracturation hydraulique.
Alors, où est le soutien inébranlable à la résistance à cette menace capitale pour les terres sacrées et l’eau?
La Nation Navajo est économiquement empêtrée dans ses liens avec Peabody Energy (actuellement en faillite, mais qui fonctionne toujours) par les activités de la mine de Kayenta, et la mine actuellement dormante de Black Mesa où des millions d’objets sacrés et des restes d’ancêtres ont été profanés. Ces activités sur Black Mesa ont précipité la déportation forcée de plus de 20 000 Diné, bien qu’une résistance perpétuelle continue la lutte. Puis il y a la Centrale Navajo [Navajo Generating Station], Four Corners et San Juan, des centrales au charbon qui continuent d’empoisonner notre terre, notre eau et notre air, avec une pollution au carbone extrême qui cause cette crise climatique. Il y a la Mine Navajo, que la Nation Navajo a acheté récemment à BHP Billiton. Vous vous souvenez peut-être qu’en 2003, l’Autorité de l’Energie Diné a présenté le projet énergétique Desert Rock, une centrale de 1500 mégawatts qui devait être construite près de Shiprock, au Nouveau-Mexique, mais a finalement été mis en échec par la forte résistance de la communauté.
Il y a le Funiculaire du Grand Canyon – le projet Escalade – avec des entrepreneurs et d’anciens leaders Tribaux qui poussent le conseil de la Nation Navajo à s’engager dans ce projet de profanation de la Confluence sacrée du Colorado et du Petit Colorado près du Grand Canyon. Et il y a Snowbowl qui après des années de batailles juridiques, de prières et d’action directe, continue à commettre des actes de profanation de Dooko’ooslííd EN CE MOMENT, sans soutien significatif de la Nation Navajo à la résistance toujours en cours. Et que dire des accords pour acheter et cultiver des OGM de Monsanto sur le site de la firme Industrie des Produits Agricoles Navajo? Et qu’en est-il du projet d’‘accords’ sur l’eau du Petit Colorado et de la Rivière San Juan (à un moment, pendant les consultations publiques, des snipers de la police Navajo étaient sur les toits)? Et les tentatives actuelles d’Energy Fuels de transporter de l’uranium à travers nos terres déjà empoisonnées par l’uranium?
Le mandat de la Nation Navajo n’a jamais été vraiment tourné vers les intérêts de protéger Notre Mère la Terre, mais à certains moments son gouvernement a été forcé de faire face à la crise identitaire de ses buts géopolitiques. Par exemple, après des années de réclamations de la communauté, la Loi de Protection des Ressources Diné de 2005 a été adoptée pour interdire toute extraction ou traitement d’uranium sur ses terres (bien qu’il y ait toujours des milliers de mines d’uranium abandonnées et que seulement une poignée a été dépolluée). Ou les considérations actuelles de bannir la fracturation hydraulique à l’intérieur des frontières de la Nation Navajo. Ces moments de dissonance cognitive les ont forcés à une légère révision de leur politique et à réconcilier son orientation avec les implications culturelles de Hozhó (harmonie et équilibre) enracinées dans la protection de Notre Mère la Terre, mais tout cela est toujours extraordinairement contradictoire.
Ceci doit être compris comme un diagnostique sur un système, étant donné que ça va bien au-delà des machinations de cette seule Nation dépendante.
Pour arrêter complètement ces pipelines, nous devons aussi arrêter la machinerie politique et les systèmes qui les engendrent. Le capitalisme, le racisme, le colonialisme et l’hétéro-patriarcat sont anti-Terre et donc anti-Autochtone et par leur nature, ces systèmes chercheront à délégitimer, criminaliser, effacer, exploiter et détruire toute vie, et toutes les vies, Autochtones et les terres qui sont sur leur route. De ce point de vue, les luttes Autochtones pour la terre et l’eau ont été ignorées par les médias dominants avant que nous n’oublions que l’efficacité et la légitimité de nos luttes n’est pas déterminée par la reconnaissance des médias dominants. Comme il est clairement et magnifiquement démontré à Standing Rock, le pouvoir de lutter est affirmé et progresse avec et à travers nos prières, ce qui veut dire que ce pouvoir est toujours avec notre peuple et les autres êtres, en relation avec Notre Mère la Terre (et non, comme certains pourraient le dire, seulement entre les mains de politiciens Tribaux ou ONG ou autres associations à but non lucratif).
Il y a tant de choses que beaucoup d’entre nous peuvent faire effectivement en ce moment même, où que nous soyons.
La ligne de front, dans les luttes pour protéger des terres et l’eau sacrées face au colonialisme et au capitalisme d’exploitation des ressources, est partout. Nous pouvons par exemple penser à la Montagne du Sud, à Medicine Lake, au Mont Taylor, à Red Butte, au Mont Graham, à Black Mesa/Big Mountain, aux Montagnes Chuska, à la Confluence du Grand Canyon, à la Rivière San Juan, au Mont Tenabo, Panhe, Sogorea Te, Bear Butte, Oak Flat, Hickory Ground, Topock Maze, Yucca Mountain, au Canyon de Chaco, à Mauna Kea, aux Chutes de Snoqualmie, et au-delà.
Alors, quand nous nous rassemblons et offrons notre force et nos cœurs, quand nous cliquons et partageons, quand nous formons des caravanes et des camps, quand nous faisons des offrandes et des prières, quand nous risquons l’arrestation ou soutenons ceux en prison, nous devons reconnaître que soutenir Standing Rock signifie défendre tous les sites sacrés.
AKIMEL O’ODHAM – ARIZONA: IL EST TEMPS DE FAIRE MONTER LA PRESSION! L’ADMINISTRATION U.S. DES AUTOROUTES EN FAVEUR DE L’AUTOROUTE 202 !
Par Akimel O’odham Youth Collective
Publié le 13 mars 2015 sur le site de l’AOYC
Traduction Christine Prat
12 mars 2015
Le 5 mars 2015, l’Administration Fédérale des Autoroutes (FHWA) a publié son Rapport de Décision (ROD) en faveur de la construction de l’Autoroute de la Montagne du Sud. Le ROD est un document qui donne au Service des Transports de l’Arizona (ADOT) l’approbation pour acquérir le droit de passage et commencer à construire les 35 km d’autoroute qui feront sauter un passage à travers trois crêtes de Moadak Do’ag (la Montagne du Sud). Moadak Do’ag est sacrée pour toutes les tribus O’odham et a une signification culturelle pour dix-huit autres tribus.
Des membres de la Communauté Indienne de Gila River se sont opposés à ce projet depuis les années 1980. La construction de l’autoroute aura de nombreux impacts désastreux, entre autres la destruction des villages préhistoriques de Villa Buena et Pueblo del Alamo, la destruction d’habitats d’espèces menacées et la destruction de plantes qui sont au centre de la culture O’odham traditionnelle. Des études d’impact environnemental de l’extension du périphérique 202 indiquent aussi que l’habitat des chevaux sauvages de Gila River serait irrémédiablement perdu si la portion d’autoroute était construite, et qu’il n’existe pas d’autre habitat pour les chevaux sauvages. Une des destinations de loisirs de la Communauté Indienne de Gila River a été nommée en référence aux chevaux sauvages que l’autoroute détruirait si elle était construite. Le trajet du projet approuvé détruirait aussi beaucoup de puits d’eau, aucun puits de remplacement n’étant prévu par l’ADOT. C’est pour toutes ces raisons et d’autres encore, qu’en 2012, le Sierra Club a qualifié l’autoroute de la Montagne du Sud comme étant un des pires projets de transports des Etats-Unis.
L’ADOT déclare que le projet va coûter 1,9 milliards de dollars aux contribuables et que çà prendra quatre ans si la construction commence en 2015, l’ouverture étant prévue en 2019 ou 2020. Le projet est partiellement financé par la taxe sur les transports du Comté de Maricopa [Phoenix] et le revenu de ces taxes a diminué suite à une tendance dans tous les Etats-Unis à moins utiliser les véhicules. L’état n’ayant pas les moyens financiers d’entreprendre la construction de l’autoroute, l’ADOT a été contraint d’utiliser un Partenariat Privé-Public (P3) pour le projet. Un P3 est un accord entre le secteur public et des compagnies qui prennent la responsabilité de planifier, construire, entretenir et/ou financer un projet, afin de rendre la réalisation du projet plus faisable. Les compagnies ont l’avantage de se voir attribuer des contrats fédéraux, des exonérations d’impôts, des prêts à intérêt réduit et des revenus prélevés sur les impôts locaux dans l’avenir. En ayant recours au Partenariat Privé-Public, l’ADOT espère construire l’autoroute sans avoir les moyens financiers de le faire lui-même.
La réponse de la Communauté Indienne de Gila Rive (GRIC) au ROD
Le feu vert de l’Administration Fédérale des Autoroutes au projet est un bras d’honneur envers la souveraineté tribale, la liberté religieuse Autochtone et les droits civils. Il y a trois résolutions tribales de la Communauté Indienne de Gila River qui expriment le devoir de la Communauté de protéger et préserver les terres sacrées. En février 2012, il y a eu une consultation à Gila River, au cours de laquelle la Communauté a voté pour la Non Construction de la route 202. Cependant, la Communauté Indienne de Gila River n’est absolument pas mentionnée comme partie dans la Décision de l’Administration Fédérale des Autoroutes, bien que les études sur les impacts indiquent clairement que les membres de la Communauté Indienne de Gila River, le premier peuple sur cette terre, n’auront plus accès à une zone de la chaîne de montagne sacrée depuis des millénaires.
La Communauté Indienne de Gila River (GRIC) a publié une réaction à la Décision, déclarant leur déception concernant le Service des Transports d’Arizona et l’Administration Fédérale des Autoroutes pour n’avoir pas choisi l’Alternative de ne Rien Faire, afin d’éviter des effets irréversibles sur une propriété culturelle traditionnelle. Le premier communiqué de presse de la GRIC se référait de manière erronée à un « Rapport de Discussion », et non à un « Rapport de Décision ». Cela a été rapidement corrigé, mais çà montrait bien que la direction tribale n’est pas familière avec les termes de base du planning autoroutier de l’ADOT. La déclaration de la GRIC indiquait que la Communauté évaluerait la Décision dans les semaines à venir afin d’envisager une action appropriée. Beaucoup de membres de la Communauté espèrent que la tribu engagera des poursuites formelles contre l’ADOT et la FHWA, se référant aux résolutions tribales protégeant les propriétés culturelles traditionnelles. On s’attend à ce que la direction de Komadk, la zone de la Communauté la plus affectée par le tracé de l’autoroute, se fasse particulièrement entendre dans le combat contre le projet, étant donné que Komadk a un siège au conseil tribal à prendre en juin.
Il s’avère que l’ADOT pourrait déjà être en train de déblayer du terrain pour le trajet de l’autoroute. Waylon Pahona, un ex-employé du Service de Santé de Gila River, qui a créé avec d’autres une piste de course sur Moadak Do’ag, y est retourné récemment et a découvert qu’elle avait pratiquement disparu. La piste avait été barricadée et débarrassée des cactus, et, dit Pahona, « je n’oublierai jamais les souvenirs que nous avons suscité en faisant courir les gens sur les pistes, pour leur santé. Je n’oublierai jamais mon passé et je n’oublierai jamais que vous êtes des gens cupides. » Des membres de la Communauté Indienne de Gila River témoignent également de ce que les cactus et les plantes médicinales sont déjà arrachés avec de l’équipement lourd. On ne sait pas qui nivelle le terrain, installe des barricades et retire les cactus, jusqu’à plus de 1000 kilos, mais ce n’est pas un service de la Communauté de Gila River.
Cette bataille sera menée sur tous les fronts. L’Administration Fédérale des Autoroutes a bien pu approuver le projet du Service des Transports d’Arizona, mais la publication de la décision signifie que ces administrations sont maintenant vulnérables et peuvent encourir des poursuites judiciaires. Il y aura des poursuites contre l’ADOT et la FHWA, nous espérons qu’elles viendront des tribus touchées par le projet d’autoroute. Les élections tribales ayant lieu en juin, les membres de la Communauté Indienne de Gila River peuvent espérer que tous les candidats exprimeront en public leur position sur le 202, ainsi que toutes les stratégies pour empêcher la construction de commencer. Ce problème se pose à notre Communauté depuis plus de trente ans, et pendant trop longtemps beaucoup d’entre nous sont restés silencieux ou ont négligé de s’informer sur les conséquences néfastes pour nos familles. Grâce à des poursuites contre le Service des Transports d’Arizona, et si le Conseil Tribal de la Communauté Indienne de Gila River s’en tient à ses résolutions, et si les gens s’unissent pour protéger le territoire, cette autoroute ne sera jamais construite. Pas un seul bulldozer ne déchirera la maison de Notre Créateur.
Si vous n’avez pas aidé activement la résistance au périphérique 202, c’est le moment. Nous avons besoin de gens pour distribuer des tracts. Nous avons besoin d’influencer les élections tribales afin que la direction inefficace, la direction qui a laissé le Service des Transports aller si loin, soit battue aux élections. Nous avons besoin de prières, de courses de prière, pour nous aider à guérir et honorer la terre. Nous avons besoin des enfants et des anciens pour raconter leurs histoires sur les chevaux sauvages et la terre que le Service des Transports veut détruire. Nous avons besoin de ce que les familles discutent de l’autoroute dans leurs foyers. Nous avons besoin de transmettre les résolutions tribales pour inspirer d’autres à entreprendre des actions. Les poursuites judiciaires viendront, mais nous avons toujours besoin d’une présence extérieure, venue des gens.
Pour plus d’informations et voir le texte de la Décision (en anglais) :
www.azdot.gov/SouthMountainFreeway
Pour protester par email:
projects@azdot.gov (Service des Transports d’Arizona)
Pour informations téléphoniques :
Andrew Pedro (00 1 520) 350-0603
Linda Paloma Allen (00 1 480) 458-8329
Akimel O’odham Youth Collective & Gila River Against Loop 202
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LE COLLECTIF DE JEUNESSE AKIMEL O’ODHAM
Nous sommes un groupe de jeunes de la Communauté Indienne de Gila River qui tendons la main aux jeunes, les organisons et les informons sur les problèmes de leur communauté. Le projet d’extension du périphérique 202 à la Montagne du Sud, devant passer dans ou à proximité de la réserve, en est un exemple. Nous nous y opposons énergiquement et travaillerons avec tous les O’odham pour bloquer la construction de cette autoroute. Aujourd’hui la jeunesse reçoit toujours des informations fausses, nous entendons de nombreuses versions d’une histoire, pourtant la plupart n’entendent pas toutes les informations. L’AOYC [le Collectif] est là pour que çà change, nous voulons fournir des informations correctes à la jeunesse afin d’être plus forts en tant que groupe et en tant que communauté. Nous tendrons la main à la jeunesse de la communauté afin qu’elle s’implique dans les questions qui affecteront son avenir. Nous voulons que les jeunes connaissent les problèmes qui, non seulement les affecteront directement eux-mêmes, mais aussi leur O’odham Himdag (mode de vie traditionnel). L’AOYC organisera des rassemblements et des réunions afin que les jeunes aient leur mot à dire et soient entendus. Au cours de nos expériences précédentes, nous n’avons pas vu beaucoup de jeunes parmi le public participant à des rassemblements ou des manifestations. Nous voulons rendre la jeunesse responsable afin que la communauté sache à quel point ces problèmes sont importants pour nous. Dans un futur proche, nous nous attendons à ce que plus de jeunes parlent, soient actifs et fassent ce qui est juste pour notre communauté.
Contact email : akimeloodhamyc@gmail.com
Site web : https://aoycblog.wordpress.com/author/akimeloodhamyouthcollective/
Des jeunes Akimel O’odham en octobre 2012. Voir l’article du 22 octobre 2012 sur l’affaire du périphérique
En présence de la jeunesse engagée et de membres de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC), le projet de ‘Ville Nouvelle’ de la firme Pangea et de l’ Association des Propriétaires Terriens de Pecos (PLA), a été bloqué par le conseil tribal
Par GRIC CONTRE 202
Contact: gricagainst202@gmail.com
Publié par Censored News See original article in English
Lundi 22 octobre 2012
Traduction Christine Prat
SACATON, Arizona – Au cours de la session du 17 octobre 2012 du Conseil Tribal de la Communauté Indienne de Gila River (GRIC – Akimel O’odham), la firme Pangea, LLC et l’Association des Propriétaires Terriens du Pecos (PLA – Pecos Landowners Association) ont essayé de faire pression pour faire avancer leurs projets de construction d’une ville et d’une autoroute à l’intérieur de la Réserve. Pangea cherchait à obtenir l’accord du conseil tribal pour un Mémorandum d’Entente (MOU – Memorandum of Understanding) qui donnait à Pangea et ses investisseurs les droits exclusifs de développer plus de 22 km² de terres tribal de l’ouest de la réserve le long du futur périphérique 202, mémorandum contre lequel la GRIC a voté en février dernier. L’Association des Propriétaires Terriens a essayé de faire pression sur le conseil tribal pour qu’il approuve l’initiative de la compagnie Pangea d’organiser encore un vote de plus de la communauté au sujet du périphérique 202.
Mais Pangea et l’Association des Propriétaires eurent la surprise d’être confrontés à des jeunes portant des masques respiratoires et des t-shirts contre la construction du périphérique 202, qui cherchaient à leur faire endosser leur responsabilité pour le vote de février dernier. Par ce vote, les électeurs de la GRIC se sont exprimés contre la construction de la portion d’autoroute. Les jeunes de Gila River, dont les masques symbolisaient la pollution environnementale causée par les autoroutes à la terre et à l’air, assistaient au conseil tribal pour exiger que les officiels élus respectent le choix de non-construction exprimé par les gens.
« je ne peux pas encore voter, mais si je pouvais, j’aurais voté contre aussi. Les gens qui veulent construire l’autoroute devraient penser à ma génération et à ce qui nous arrivera si nous devons tous hériter de la pollution de l’autoroute » dit Lily Miles, 14 ans, de Komatke et Vah-ki, l’une des douze jeunes qui portaient des masques et des t-shirts en solidarité avec ceux de la communauté qui s’étaient exprimés contre la construction.
Depuis le vote historique contre cette extension du périphérique 202, beaucoup de membres de la GRIC, spécialement les jeunes, ont eu le sentiment que leur direction tribale n’avait pas totalement soutenu la position anti-construction de la communauté. Ce soupçon a été renforcé lorsque le Gouverneur de la GRIC Mendoza a autorisé Pangea à organiser des consultations avec le Bureau de Conseil Général de la GRIC au sujet de leur ‘Concept de Ville’ et de leurs projets d’autoroute. En plus, le Gouverneur Mendoza a présenté la proposition de l’Association des Propriétaires Terriens pour un nouveau vote au Comité Législatif Permanent de la GRIC le 26 septembre.
S’il était approuvé par le Conseil Tribal de la GRIC (Communauté Indienne de Gila River), le gigantesque projet de ‘Concept de Ville’, de la taille de 5000 terrains de football, serait le plus grand projet de construction de l’histoire du Bureau des Affaires Indiennes (BIA) et de la Communauté Indienne de Gila River. Les partisans du Non à la construction qui ont assisté à la séance du conseil de mercredi ont dû élever leurs voix contre Pangea et l’Association de Propriétaires dans les locaux de conseil tribal sans dire un mot. Leurs masques respiratoires et leurs t-shirts « Non à la construction de 202 » ou « risque bio 202 » s’adressaient à une possible profanation de Muhadag Do’ag (South Mountain – Montagne du Sud) et aux impacts négatifs de l’autoroute projetée sur l’environnement et la santé de la communauté.
« Nos dirigeants tribaux doivent être tenus pour responsables de leurs allégeances » dit Renee Jackson of Vah-ki, qui faisait partie des partisans du ‘Non’ portant un masque respiratoire et un t-shirt « risque bio 202 » pendant la réunion. « Nos représentants doivent être clairs quant à leur position sur la question de l’autoroute ».
Pendant que le conseil se réunissait en séance exécutive pour se décider sur le mémorandum de Pangea et la proposition de nouveau vote de l’Association de Propriétaires, les douze jeunes ont engagé la discussion, dans les couloirs, avec les propriétaires de terres de Gila River partisans de l’autoroute. Les jeunes ont exprimés leurs inquiétudes sur l’impact écologique, sanitaire et culturel que le ‘Concept de Ville’ pourrait avoir sur leur avenir, tandis que le conseil était en séance exécutive fermée au public. La seule présence de ces douze jeunes a aidé à exprimer l’opinion des 720 membres de la Communauté qui avaient voté ‘Non’ à la construction, et leurs masques respiratoires ont montré le danger potentiel que l’autoroute pourrait présenter.
« Aujourd’hui nous avons montré de quel côté est la jeunesse et que c’est une jeunesse qui s’implique. Le projet de ville de Pangea et de la PLA (Association de Propriétaires) est un danger pour notre avenir et un risque écologique pour la terre et la montagne » dit Andrew Pedro, 18 ans, de Sacaton, qui a imprimé les t-shirts « risque bio ». « Les gens me demandent plus de t-shirts, et je crois que c’est la première des manifestations visuelles à venir ».
« J’ai eu le sentiment que c’était ma responsabilité de venir ici et de m’informer sur ce qui se passe autour de moi et de ma communauté, parce que j’hériterai aussi ce cette terre » dit Karma Miles, 11 ans, de Komatke et Vah-ki.
Malgré ce qui pouvait opposer les jeunes et leurs compatriotes propriétaires de la GRIC, ils se sont montrés respectueux et ont même aidé les Anciens de l’Association de Propriétaires (PLA) à installer leurs chaises pour la séance exécutive.
Après près d’une heure de réunion en séance exécutive, le Conseil Tribal a décidé que onze questions cruciales devaient être résolues avant qu’un mémorandum sur les projets d’aménagement du territoire par Pangea puisse être approuvé. Les onze points concernent la sécurité publique, le budget, l’autorité juridique et des questions de gestion des terres qui n’ont pas été abordées dans le mémorandum présenté par Pangea. Le Conseil a clairement déclaré que les onze questions devaient être résolues avant que le mémorandum de Pangea puisse être à nouveau présenté au Conseil. De plus, l’initiative trompeuse intitulée Sauvez la Montagne a été présentée suivant la procédure standard du Bureau du Secrétaire du Conseil de la GRIC (CCSO), pour la vérification des signatures. L’Association des Propriétaires – PLA – a présenté sa proposition, soutenue par Pangea, au Bureau du Secrétaire du Conseil de la GRIC (CCSO) le 27 septembre, avec le soutien des signatures de 1527 propriétaires de terres. Le Conseil Tribal a déclaré que chaque signature devait être vérifiée avant que le conseil prenne la proposition en considération. Comme ce fut le cas avec une autre proposition des gens de la Gila River fondée sur des signatures individuelles, cela pourrait prendre entre quatre et six mois au Bureau du Secrétaire (CCSO) pour les vérifier, d’autant plus que des rapports font état de défaut d’enregistrement comme membre de la tribu de certains signataires, comme l’a signalé Linda Andrews, Secrétaire du Conseil de la communauté, à la réunion du conseil. La proposition intitulée Sauvez la Montagne, que Pangea et la PLA considèrent comme « la première Initiative des Gens dans le cadre des droits du Peuple selon la Constitution Tribale de la GRIC », ne sauve pas la montagne vu qu’elle appelle à construire l’autoroute rejetée sur des terres tribales au pied des pentes de Muhadag Do’ag (South Mountain – Montagne du Sud).
En dépit des procédures légales exigées pour approuver un vote d’initiative populaire, un représentant de Pangea a exercé des pressions sur le conseil pour qu’il approuve l’initiative pro-autoroute. Joey Perez de Pangea et membre de la communauté, a tenté d’obtenir que le conseil réduise considérablement le délai nécessaire à l’approbation, en se référant au 14ème amendement de la constitution de la GRIC, qui dit que le conseil a 60 jours pour prendre une décision sur toute proposition qui lui est présentée. L’interprétation de la compagnie Pangea, exprimée par Perez, était que le délai commençait le 27 septembre, lorsque les signatures ont été soumises, ce qui forcerait le conseil a envisager un nouveau vote sur le périphérique 202 à la fin de l’année. Mais Perez, Pangea et l’Association des Propriétaires se sont heurtés aux procédures standard de la GRIC concernant les propositions d’initiative populaire : les signatures doivent être vérifiées avant que la proposition soit examinée par le conseil.
La raison pour laquelle la compagnie Pangea et les partisans de la construction veulent nier la victoire du ‘Non’ et essaient de pousser le conseil tribal à organiser un autre vote sur le projet d’autoroute est qu’en 2013 les règles fédérales sur la location-crédit de terres attribuées aux tribus deviendront beaucoup plus restrictives. Des modifications du Titre 25 du Code du Bureau des Affaires Indiennes des Règles Fédérales exigeront le consentement de 100% des propriétaires des terres pour approuver tout nouveau contrat de location de terres tribales à des entreprises commerciales. Ceci soumettrait le Concept de Ville de Pangea, centré sur la construction du périphérique 202, à des réglementations fédérales renforcées.
La décision du Conseil d’exiger de Pangea et de l’Association de Propriétaires (PLA) qu’ils soient clairs et responsables était un premier pas qui aurait dû être fait depuis longtemps pour rattraper neufs mois d’inaction sur la question du vote contre la construction. Pangea et la PLA s’attendaient à sortir de la réunion du conseil tribal avec un nouveau vote sur le périphérique 202 sur l’agenda et sans opposition à leurs plans de développement du territoire. Mais la séance du conseil tribal s’est terminée par une défaite pour Pangea et la PLA lorsqu’ils furent confrontés aux manques évidents de leur campagne malhonnête visant à détruire plus de 22 km² pour la ville de Pangea, et durent faire face à des jeunes dont la santé future dépend de la préservation de Muhadag Do’ag et de leurs terres.
« Ce fut un grand jour, une autre petite victoire » dit Lori Thomas, de l’Alliance de Gila River pour un Environnement Propre. « Les jeunes présents ont été merveilleux. C’était bien de les voir s’engager sur cette question. Une petite bataille a été gagnée mais la lutte continue à faire rage. »
Pour les jeunes qui ont assisté à cette étape de la lutte plus large pour l’arrêt complet du périphérique 202, çà leur a montré que leur participation serait cruciale pour le futur de la communauté et qu’une nouvelle forme d’expression est requise pour que leurs voix soient entendues par la firme Pangea et l’Association des Propriétaires (PLA), ainsi que par le conseil tribal de la GRIC et le gouverneur Mendoza.
« Nous avons produit un effet en représentant tous les adversaires de la construction qui ne peuvent être ici, aller à ces réunions et être entendus » dit Ana Morago, 18 ans, de Stotonic. « Nous n’avons pas été amenés par bus, comme le fait Pangea pour amener ses gens. Et bien que nous n’ayons pas parlé, nos actions et notre façon de nous présenter ont parlé plus fort ».