LA COUR MAINTIENT L’INTERDICTION D’EXTRACTION D’URANIUM DANS LE GRAND CANYON, LA TRIBU HAVASUPAI ET LA COALITION POUR LA PRESERVATION FETENT UNE VICTOIRE-CLEF POUR LA PROTECTION DE L’EAU, DE LA VIE SAUVAGE ET DES TERRES SACREES

Par Protect Grand Canyon (Protégez le Grand Canyon)
30 septembre 2014

Contacts :

Ted Zukoski, Earthjustice (303) 996-9622 (w), (303) 641-3149 (c), tzukoski@earthjustice.org
Rex Tilousi, Président Havasupai, (928) 448-2731, htchair@havasupai-nsn.gov
Sandy Bahr, Sierra Club – Grand Canyon (602) 999-5790, sandy.bahr@sierraclub.org
Roger Clark, Grand Canyon Trust, (928) 890-7515, rclark@grandcanyontrust.org
Katherine Davis, Centre pour la Diversité Biologique, (520) 345-5708, kdavis@biologicaldiversity.org
Kevin Dahl, Association pour la Préservation des Parcs Nationaux, (520) 603-6430, kdahl@npca.org

Traduction Christine Prat
Note : Cet article peut sembler présenter des contradictions avec l’article précédent, concernant la Confluence – en particulier la référence aux touristes, que les défenseurs de la Confluence veulent écarter. Je ne suis pas entièrement d’accord avec cette coalition, ni avec la défense du tourisme, ni avec la défense des 25 millions d’habitants des états desservis par l’eau du bassin du Colorado, qui en consomment trop pour leurs piscines et l’électricité de leur climatisation, alors que les Autochtones n’ont ni eau courante ni électricité. Mais les Havasupai, totalement isolés au fond du Grand Canyon, sans autres moyens de transport que l’hélicoptère, à moins de grimper 25 km de falaise pour atteindre le Plateau, où il n’y a ni route ni transports en commun, sont bien obligés de s’allier à des organisations écolos plus ou moins conformistes mais puissantes, pour combattre l’industrie de l’uranium en justice. J’ai donc des réserves sur les arguments employés et les organisations impliquées, mais, de toute façon, face à la radioactivité, il faut se défendre à tout prix…

PHOENIX, Arizona – La Tribu Havasupai d’Arizona et une coalition de groupes pour la préservation [de l’environnement] félicitent le Juge David Campbell pour sa décision de ce jour de maintenir le moratoire du Ministère de l’Intérieur US interdisant pour 20 ans de nouvelles concessions pour l’extraction d’uranium sur les 4000 km² de terres publiques à proximité du Grand Canyon. La Cour a jugé que la décision était conforme aux lois fédérales sur l’environnement et que la zone n’était pas trop grande, contrairement à ce qu’affirmaient les plaignants. Ce qui est en cause, c’est la protection des nappes aquifères et des cours d’eau qui alimentent le Fleuve Colorado et le Grand Canyon des déchets d’uranium et de l’épuisement.

La Tribu Havasupai, le Grand Canyon Trust, le Sierra Club, le Centre pour la Diversité Biologique et l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux étaient intervenus dans une procédure engagée par des associations commerciales pour l’industrie des mines et de l’uranium et par le prospecteur d’uranium Gregory Young, devant une Cour de District, en Arizona. La tribu et les groupes ont défendu la décision de l’Intérieur de protéger les sources et les ruisseaux du Grand Canyon, la vie sauvage et les points de vue, contre une nouvelle pollution toxique par l’extraction d’uranium. Les groupements et la tribu étaient représentés par la firme juridique d’intérêt public Earthjustice et par le Projet d’Action Minière de l’Ouest.

« Les Havasupai soutiennent la soustraction des terres aux activités minières pour la protection de nos foyers et de notre eau. La décision du Juge Campbell d’aujourd’hui reconnaît le caractère unique et l’importance des terres au sud du Grand Canyon qui sont notre patrie aborigène et se trouvent à l’intérieur du bassin hydrographique qui alimente nos sources et coule dans notre territoire dans le Canyon » dit le Président Havasupai Rex Tilousi.

« Les terres environnant le Grand Canyon sont pleines de beauté naturelle » dit Ted Zukoski, un avocat de Earthjustice qui a aidé à représenter les groupes au cours de la procédure. « Les eaux vitales et les daims, les élans, les condors et autres formes de vie sauvage qu’on y trouve méritent d’être protégés de la pollution et de l’industrialisation toxiques et sont menacés par l’extraction d’uranium à grande échelle. C’est pourquoi il était crucial de défendre ces terres contre cette attaque intéressée de l’industrie de l’uranium. »

En janvier 2012, le Ministre de l’Intérieur de l’époque Ken Salazar, a décrété un moratoire de 20 ans interdisant toute nouvelle concession minière et tout développement de mines sur des concessions existantes sans permis valable. La procédure engagée par l’industrie minière prétendait que l’évaluation d’impacts environnementaux de 700 pages du Ministère de l’Intérieur était inadéquate.

« La décision de la cour valide les conclusions de cinq agences fédérales, entre autres celles de scientifiques du Bureau des Etudes Géologiques des Etats-Unis » dit Roger Clark, du Grand Canyon Trust. « L’extraction d’uranium présente des risques inacceptables pour l’eau du Grand Canyon, la vie sauvage et les gens. Elle devrait être interdite définitivement dans notre région. »

La pollution par l’uranium infecte déjà le Grand Canyon et les alentours. Des propositions de nouvelles mines ont suscité des protestations, des conflits juridiques et des propositions de lois. Etant donné que des dizaines de nouvelles mines menacent d’industrialiser des zones naturelles iconographiques et sacrées, de détruire l’habitat d’une vie sauvage et de polluer et épuiser des nappes aquifères, des scientifiques, des gouvernements tribaux et locaux et des commerces ont tous exprimé leur soutien aux protections adoptées par l’Intérieur.

Le Juge David G. Campbell, de la Cour de District fédérale pour l’Arizona, a résumé sa décision rejetant toutes les exigences de l’industrie de l’uranium en déclarant que le Ministre de l’Intérieur avait autorité pour « s’aventurer sur le chemin de la prudence pour protéger un trésor naturel – le Parc National du Grand Canyon. »

« Cette décision de s’en tenir aux limites imposées aux activités minières est une très bonne nouvelle pour le Parc National du Grand Canyon et la région du Grand Canyon, ainsi que pour les nombreux visiteurs, les commerces et les organisations, les gouvernements locaux et les Tribus Autochtones qui se préoccupent du Parc et des terres publiques aux alentours » dit Sandy Bahr, directrice de la section du Grand Canyon du Sierra Club. « Nous continuerons à faire tout ce que nous pouvons pour assurer que les mines d’uranium ne soient pas autorisées à contaminer les eaux souterraines et à menacer les cours d’eau et l’eau potable. Cette décision aide énormément. »

Un des grands symboles de l’Ouest Américain, le Grand Canyon a d’abord été protégé comme monument national par Theodore Roosevelt en 1908, et il est entouré par des milliers de kilomètres carrés de terres publiques qui contiennent des zones sauvages, deux monuments nationaux, des zones réservées pour la protections d’espèces menacées et des ressources culturelles, et deux forêts anciennes de pins ponderosa. Le Canyon est aussi le pays des Havasupai, de la Bande de Paiutes Kaibab, des Hualapai et de tribus Navajo et a été désigné comme site appartenant à l’ « Héritage Mondial ». La région du Grand Canyon attire environs cinq millions de touristes et d’excursionnistes par an.

« Cette décision confirme ce que les Américains savaient déjà – que la protection de ce bassin hydrographique crucial de l’extraction d’uranium ne fait aucun doute. Ce n’est que de la science crédible et de la gestion responsable » dit Katherine Davis, qui fait campagne pour les terres publiques au Centre pour la Diversité Biologique. « Le Grand Canyon nous donne une occasion unique d’explorer et de comprendre notre pays culturel et nous devons protéger çà. »

Une étude de l’Intérieur sur la temporisation de l’extraction minière a montré que sans restrictions, 26 nouvelles mines d’uranium et 700 projets de prospection se développeraient, occasionnant des problèmes à la surface sur plus de 5 km² et la consommation d’1,2 millions de litres d’eau. Avec le moratoire, les opérations minières existantes devraient occasionner un dixième des problèmes de surface et un tiers de l’utilisation d’eau sur une période de 20 ans. Si de nouvelles mines étaient autorisées, le taux d’uranium dans certaines sources pourraient augmenter jusqu’à atteindre le double du taux autorisé par l’Agence de Protection de l’Environnement (EPA) pour l’eau potable et les nappes aquifères pourraient être gravement épuisées, mettant en danger la santé publique et la vie sauvage, et compromettre les valeurs des tribus qui considèrent les sources comme sacrées.

Les services publics de distribution d’eau en Arizona, en Californie et dans le Nevada ont exprimé leurs inquiétudes quant à la contamination possible du Fleuve Colorado si l’extraction d’uranium était autorisée autour du Grand Canyon, et aux effets potentiellement dévastateurs sur les 25 millions d’habitants de leurs états qui dépendent de l’eau du Fleuve Colorado pour l’eau potable et l’agriculture.

« Après une étude et une participation publique significatifs, le Ministre Salazar a pris une décision solide et volontaire pour protéger un des paysages à la signification des plus durables au monde et préserver la santé de communautés Autochtones vivant dans le bassin hydrographique du Grand Canyon » dit Kevin Dahl, de l’Association pour la Préservation des Parcs Nationaux. « Si cette tentative de compromettre une décision appropriée avait réussi, nous aurions tous été en danger. »

Les entreprises d’extraction d’uranium ont 60 jours pour faire appel de la décision du Juge Campbell auprès de la Cour d’Appel du 9ème Circuit et vont probablement le faire, si on considère leurs déclarations passées.

« Si les compagnies minières vont en appel, nous serons là pour défendre les décisions prudentes du Ministre – et du Juge Campbell » dit Zukoski.

LE DOCUMENT OFFICIEL (en anglais) :
http://earthjustice.org/sites/default/files/files/FINAL%20ORder%20%20Grand%20Canyon%20withdrawal.pdf

 

Christine Prat, 26 juin 2013

Plus d’un siècle après la fin de la conquête de l’Amérique, et plus particulièrement la « conquête de l’Ouest » par les Etats-Unis, les Autochtones doivent toujours se battre contre des tentatives d’appropriation des lambeaux de territoire qu’ils ont pu récupérer et contre la profanation de leurs sites sacrés. Dans ce que l’industrie cinématographique appelle « le Far West », c’est-à-dire essentiellement l’Arizona et le Nouveau-Mexique, les Autochtones luttent encore désespérément pour leurs sites sacrés, l’environnement et leurs maigres ressources en eau. La liste ci-dessous n’est malheureusement pas exhaustive.

 

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Les Pics San Francisco

Les Pics San Francisco, dans le nord de l’Arizona, sont sacrés pour au moins 13 tribus. Pour les Navajos, ils sont la limite ouest de leur Territoire Mythique, le Territoire de l’Emergence (‘La Création’), la limite Nord étant le Mont Hesperus, la limite Est le Pic Blanca – tous les deux dans l’actuel Colorado – et la limite Sud le Mont Taylor, au Nouveau-Mexique (voir plus bas). Pour les Hopi, c’est l’endroit où résident les Kachinas, quand ils ne descendent pas parmi les humains. Pour les Apaches de la région, c’est la porte de l’Au-delà. Dès les années 1930, des Blancs ont commencé à faire du ski sur les Pics. Les Autochtones ont commencé à s’insurger en 1969, lorsqu’une firme privée a voulu construire une véritable station de ski avec remonte-pente, resto, parking, etc. Après 10 ans de protestations et batailles juridiques, le Service des Forêts a accordé l’autorisation et les travaux ont été effectués au début des années 80. En 1997, les propriétaires de la station ont proposé de l’étendre, et, afin de la rentabiliser et donc de pallier au manque de neige dans cette région désertique, ils ont proposé de faire de la neige artificielle à partir d’eaux usées. Pour les Indigènes, c’est une profanation. De plus, les pentes des Pics abritent une flore alpine rare, menacée de disparition. Les Hommes-Médecine y cueillent des plantes médicinales. Il semble que la neige artificielle contienne des composants dangereux pour la santé. L’affaire a été portée jusqu’à la Cour Suprême, cependant les tribunaux ont rejeté toutes les plaintes, et le 24 décembre 2012, la station de ski Snowbowl a commencé à arroser les pentes de neige artificielle – qui s’est révélée être jaune. Les défenseurs des Pics sont harcelés, arrêtés, condamnés, intimidés.

(voir bref résumé de l’histoire de la station de ski https://chrisp.lautre.net/wpblog/?page_id=300 et nombreux articles sur la lutte https://chrisp.lautre.net/wpblog/?cat=9 )

 

La Confluence

La Confluence du Colorado et du Petit Colorado, située dans une région désertique, et encore sauvage, de l’est de la Réserve Navajo, est sacrée pour les Navajo et les Hopi, et d’autres tribus. Et pour les Hopi, la voie qui y mène passe par la ‘Piste de Sel’, où on trouve de nombreux pétroglyphes et autres signes anciens et sacrés.

Un promoteur de Phoenix, apparemment avec l’accord du Président Navajo Ben Shelly, veut y développer une station qui devrait accueillir jusqu’à 3 millions de touristes par an. Le projet prévoit une promenade au fond du canyon, un hôtel, des restos, des parkings, un terrain pour camping-cars, un tramway, une télécabine, etc. (voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1176 )

 

Red Butte Et Les Mines D’uranium ‘Arizona 1’ Et ‘Canyon Mine’

Red Butte, située près du Grand Canyon du Colorado, dans le nord-ouest de l’Arizona, est un site sacré pour plusieurs tribus, en particulier les Havasupai.

Deux mines d’uranium menacent le site et les sources d’eau vitales pour les Autochtones. L’une – Arizona 1 – est située au nord du Grand Canyon, l’autre – Canyon Mine – est située au sud et à environs 6 km à vol d’oiseau de Red Butte.

Les deux mines ont des histoires très similaires. Dans les années 80, la firme Energy Fuels Nuclear, Inc. a déposé une demande d’exploration des concessions minières qu’elle avait acquises, puis obtenu l’autorisation du Bureau de Gestion du Territoire (BLM) d’exploiter Arizona 1, après une « étude détaillée » supposée indiquer que l’exploitation de cette mine n’aurait pas d’effets significatifs sur la qualité de l’environnement et que le plan d’opérations était conforme aux règlements de l’époque. L’exploitation a cessé dès 1992, suite à la chute du prix de l’uranium. Arizona 1 a été vendue, revendue et appartient maintenant à Denison Mines (compagnie Canadienne), qui a décidé en 2007 de reprendre l’exploitation, le tout sur la base du vieux rapport environnemental de 1988 qui n’a jamais été mis à jour. Les opposants ont déposé une première plainte en 2009. Après des années de batailles juridiques et l’espoir suscité par le moratoire prononcé par le gouvernement Obama contre l’exploitation de mines dans le Parc National du Grand Canyon début 2012, la Cour d’Appel du 9ème Circuit a décidé le 4 février 2013 d’autoriser l’exploitation. Le 7 mars, à peu près les mêmes opposants ont déposé une nouvelle plainte, contre la décision du Service des Forêts d’autoriser Energy Fuels Resources, Inc. à commencer l’exploitation de Canyon Mine, sans entreprendre ni mener à terme des consultations formelles avec les tribus ni mettre à jour une étude environnementale fédérale dépassée, datant de 1986.

La mine est située dans les limites de la Propriété Culturelle Traditionnelle de Red Butte, définie en 2010 par le Service des Forêts en raison de son importance religieuse et culturelle cruciale pour plusieurs tribus, en particulier les Havasupai.

(Voir  https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1596 et https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1614 )

 

Le Mont Taylor

Le Mont Taylor, situé près de Grants, au Nouveau-Mexique, est considéré comme sacré par de nombreuses Nations Autochtones du Sud-ouest, dont les Diné [Navajo], Hopi, Acoma, Laguna et Zuni. Pour les Navajo, c’est la limite Sud de leur Territoire Mythique (voir plus haut).

La firme Roca Honda Resources – un partenariat entre Strathmore Minerals (Canada) et Sumitomo (Japon) – veut y ouvrir une des plus grandes mines d’uranium des Etats-Unis pour les 30 années à venir.

Le Service des Forêts Nationales de Cibola (CNFS – branche locale du Service des Forêts US) a publié un Projet de Déclaration d’Impact sur l’Environnement pour ce projet de mine sur le Mont Taylor qui enfreint le Plan de Gestion des Forêts existant.

Au lieu de s’en tenir à ses normes actuelles concernant le patrimoine historique et culturel, le CNFS a l’intention d’en ‘dévier’ pour autoriser la profanation du Mont Taylor par un « Amendement, Spécifique au Projet, du Plan de Gestion des Forêts ».

(Voir article de Klee Benally : https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1692 )

 

Oak Flat Et La Firme ‘Resolution Copper’

Oak Flat Campground, à une centaine de kilomètres à l’est de Phoenix, Arizona, est une zone sauvage protégée. Quatre espèces d’oiseaux sont sur une liste d’espèces en déclin. Les Autochtones utilisent le site pour des activités culturelles et spirituelles, mais aussi pour leur subsistance. Le site inclut aussi Apache Leap, une falaise dont plus de 80 guerriers Apaches ont sauté, à la fin du 19e siècle, préférant se tuer plutôt que de se rendre à la Cavalerie.

Les compagnies Rio Tinto et BHP-Billiton ont créé une branche appelée Resolution Copper Company dans le but d’y exploiter une mine de cuivre qui devrait être la plus grande d’Amérique du Nord. Le site se trouvant sur des terres publiques actuellement protégées, la firme Rio Tinto s’occupe de réaliser un ‘échange de terres’ et une privatisation du site. Toutes les tribus Indiennes d’Arizona sont opposées au projet.

Voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1586 )

 

La ‘Montagne Du Sud’ Et Le Peripherique 202

La Montagne du Sud, très proche de Phoenix, Arizona, est sacrée pour les Autochtones de la région, entre autres les Tohono O’odham, les Akimel O’odham, et la Communauté Indienne de Gila River (GRIC). La firme Pangea et le Service des Transports d’Arizona se proposent de construire une nouvelle ville, et une autoroute – en fait un prolongement du périphérique sud de Phoenix, le 202 – qui mordrait sur la petite réserve GRIC. Ce projet monumental s’inscrit dans le cadre d’ALEC (voir Lettre de Nitassinan 54-55). Le Conseil Tribal et l’Association des Propriétaires Terriens se sont laissés convaincre que le projet pouvait leur être favorable, mais les jeunes de la réserve, les non-propriétaires et tous les Autochtones d’Arizona s’opposent au projet, qui causera certainement beaucoup de pollution et de dommages à la montagne sacrée. (Voir https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1094 et https://chrisp.lautre.net/wpblog/?p=1838)

 

Le Mont Graham

Le Mont Graham est considéré comme sacré par les Apaches. Sur ce site classé Forêt Nationale résident diverses plantes, animaux et insectes qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Les Apaches utilisent le site depuis des centaines d’années pour des cérémonies et des enterrements et comme source de plantes médicinales.

Depuis 1992, l’Université d’Arizona de Phoenix est à la tête d’un projet international de construction d’un observatoire sur le Mont Graham. Le projet est lié au Ministère de la Défense US dans le cadre de ‘Star Wars’. Parmi les partenaires on trouve le Max Planck Institut en Allemagne, le Vatican et l’Observatoire Astrophysique Arcetri en Italie. Sept autres partenaires, dont l’Université de Harvard et le Smithsonian Institute, se sont retirés.

Dans la coalition luttant contre le projet, il y a le Conseil Tribal de San Carlos (Apaches), les Amis du Mont Graham, l’Apache Survival Coalition, les Américains Autochtones et leurs supporters.

Dès 1988, le Congrès Américain a exempté l’Université d’Arizona de la Loi Nationale sur l’Environnement, sans audience ni débat publiques.

(Source : http://www.ringnebula.com/project-censored/1993/1993-story25.htm d’après des articles de Cultural Survival. Voir aussi la traduction d’un article de Sandra Rambler, Apache San Carlos)